• il y a 7 mois
Guy Lagache
Journaliste
Le journaliste mène l’enquête dans un documentaire non culpabilisant

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Transcription
00:00 Bonjour Céline Baille d'Arcourt, votre invité média et journaliste, ancien présentateur du magazine Capital sur M6,
00:06 aujourd'hui auteur de documentaires, dont celui qui sera diffusé demain soir sur TMC,
00:10 film sur le changement climatique qui apporte des solutions pour changer notre mode de vie.
00:15 Bonjour Guy Lagache, vous vous intéressez à notre alimentation dans ce doc qui s'intitule "Comment se nourrir sans détruire la planète".
00:21 Parallèlement, vous publiez un livre "Le cri de la forêt" pour alerter sur la déforestation au Congo,
00:26 qui a des conséquences pour toute l'humanité, et vous faites des documentaires sur l'environnement sur Ousho Aya TV.
00:31 Vous êtes en train de vous spécialiser dans les sujets climatiques, c'est aujourd'hui votre plus grande préoccupation ?
00:36 Disons d'abord que ça fait 15 ans que je m'intéresse aux problématiques climatiques.
00:40 Quand j'étais à Capital, en allant sur le terrain, on s'était déjà rendu compte en 2007, 2008, 2009,
00:46 que notre mode de vie avait un impact sur la planète par le biais notamment de la mondialisation,
00:51 et on avait créé Capital Terre. Et à partir de ce moment là, on avait fait des grands documentaires d'enquête sur le climat,
01:00 et depuis ça ne m'a pas quitté, et il se trouve que dans ce laps de temps, le climat est entré directement dans nos vies,
01:10 et donc il me semble que c'est sans doute l'un des sujets les plus importants pour nous tous.
01:14 Et ce documentaire pour TMC, c'est aussi une enquête, vous cherchez à savoir si on peut continuer à se faire plaisir en mangeant ?
01:20 Quelle est l'empreinte carbone de la production alimentaire en France ? Est-ce très destructeur pour la planète ?
01:26 Disons qu'on ne le sait pas forcément, mais si vous voulez, l'alimentation contribue à 37% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial,
01:35 alors que les transports c'est 28%. Et donc ce qui est intéressant, c'est de savoir comment cette alimentation,
01:43 qui nous est évidemment essentielle, a-t-elle un lien avec le climat ? Et donc on a enquêté sur cet impact,
01:53 et on a pris par exemple l'exemple de la volaille, dont la consommation a doublé en 10 ans.
02:00 Et on nous dit que c'est beaucoup plus écolo de manger de la volaille ?
02:03 A priori, c'est ce qu'on pense, c'est meilleur pour la santé que par exemple la viande rouge,
02:08 et on a enquêté sur cette filière pour voir qu'au final, l'alimentation qu'on donne à la volaille,
02:17 qui est absolument essentielle pour élever les poulets, contribue à la déforestation massive, par exemple en Amazonie.
02:27 Parce que les volailles sont nourries au soja brésilien ?
02:30 Absolument, ce soja brésilien est un des piliers de l'économie brésilienne, et donc elle a massivement contribué à la déforestation au Brésil.
02:40 Et votre volonté c'est surtout de ne pas culpabiliser de manière excessive, et donc d'apporter des solutions,
02:45 et vous avez trouvé des éleveurs qui utilisent très peu de soja pour leurs volailles ?
02:49 Absolument, c'est absolument essentiel pour nous, l'idée c'est pas de culpabiliser les uns ou les autres,
02:53 de ne pas être dans une écologie, ou en tout cas dans le récit d'une écologie punitive,
02:57 mais de voir qui sont ceux qui inventent des solutions,
03:00 et en effet on voit dans l'élevage des nouvelles méthodes pour se passer au maximum de soja.
03:07 Et on voit aussi des entreprises françaises qui sont en train de devenir mondiales,
03:11 de créer des alternatives au soja avec des protéines qui sont issues des insectes,
03:18 et donc l'idée c'est pas de simplement faire une émission de solutions, ça n'aurait pas de sens,
03:22 c'est d'aller enquêter aussi sur ceux qui inventent, ceux qui sont en train de faire en sorte que ce monde est en transition,
03:30 pour nous permettre de nous adapter à cette réalité qui s'impose à nous,
03:34 qui est ce climat et ce milieu qui devient de plus en plus hostile.
03:38 Il y a aussi les protéines végétales qui remplacent parfois la viande en imitant son goût, ça vous a bluffé Guy Lagache ?
03:43 Oui parce que ce qui est important à mon avis,
03:46 c'est pas de se dire qu'on va tous revenir à des choses qui sont, comment dirais-je, pas agréables,
03:54 ce qu'il faut c'est qu'on continue à se faire plaisir,
03:57 et donc d'avoir le sentiment de manger de la viande qui est un vrai plaisir.
04:01 Vous l'avez goûté vous ?
04:02 Oui, oui je l'ai goûté, c'est assez étonnant de se dire que vous allez manger quelque chose qui a le goût du steak,
04:07 qui ressemble à du steak, qui a la couleur du steak, et qui n'est pas du steak.
04:11 Et c'est bon ?
04:12 Et c'est très très bon. Alors ce qui est intéressant c'est qu'en fonction des marques, en fonction des produits,
04:19 c'est comme tout, vous avez tout. Mais en réalité ce qui est intéressant c'est les perspectives que ça ouvre,
04:26 si vous voulez, et c'est ça qui m'a intéressé.
04:29 Et en même temps il n'y a pas une solution face à un problème,
04:33 c'est qu'on le voit dans ce film, c'est que vous avez à la fois des protéines d'insectes,
04:38 vous avez aussi des protéines végétales, qui ne sont pas forcément des protéines de soja,
04:43 et on voit que le monde qui s'annonce va être un monde où il va y avoir des multiplicités de solutions pour combler un problème.
04:53 Vous êtes parti pour ce film au Brésil et en Suède, et là c'est toujours le même paradoxe,
04:57 vous dénoncez les importations de produits qui polluent énormément,
05:01 mais vous allez avec votre équipe à l'autre bout du monde, en avion j'imagine, il y a une forme d'incohérence non ?
05:06 D'abord on fait attention d'être en toute petite équipe, d'une part,
05:12 d'être le plus modeste possible dans la façon de faire du reportage,
05:19 à l'inverse c'est comme vous ici, c'est que quand vous devez couvrir le monde,
05:24 vous ne pouvez pas y aller en train ou en bâtons à vapeur,
05:27 et même si je le souhaiterais, et c'est un regret,
05:29 mais la réalité c'est que vous prenez les moyens de transport qui vous sont offerts,
05:35 pour aller au plus près des réalités, et ce qui m'intéresse c'est d'aller au plus près des réalités,
05:39 mais en même temps quand on va au Brésil, je vais vivre avec les indiens,
05:42 on va au cœur de l'Amazonie, et il n'y a évidemment aucune forme de stentation ou de dépenses inutiles
05:51 qui contribueraient justement encore davantage à alourdir le poids de la dépense carbone.
05:58 - Est-ce le début d'une série documentaire que vous déclineriez ?
06:02 Comment voyager, comment s'habiller, comment se loger, tout en préservant l'environnement ?
06:06 - Disons que ça s'appelle "C'est pour demain", c'est le premier numéro,
06:09 on va voir si le public est au rendez-vous, et je pense que ça sera déterminant,
06:13 je l'espère, parce que je pense que c'est un sujet qui est absolument passionnant,
06:17 et que derrière la problématique du climat, il y a notre vie à tous.
06:20 - Vous avez été l'un des dirigeants de D8, l'ancêtre de C8, puis de Radio France,
06:24 vous n'y êtes resté qu'un an avant de redevenir journaliste de terrain,
06:27 finalement, être patron, ce n'est pas pour vous ?
06:30 Vous préférez être sur le terrain, dans l'action ?
06:32 - Disons que toutes les expériences de ma vie professionnelle m'ont enrichi, si vous voulez.
06:37 Le sens pour moi, c'est de raconter des histoires.
06:40 Aujourd'hui, j'écris des livres, je fais des documentaires, je fais des films,
06:44 mais vous savez, j'ai encore plein de rêves pour quand je serai plus grand.
06:50 - Lequel par exemple ?
06:52 - Je vous raconterai ça pour tard.
06:55 - On rappelle quand même le titre du livre de Guy Lagache,
06:58 qui vient de paraître aux éditions du Rocher, "Le cri de la forêt". Merci Guy.
07:01 - Merci Infineur.
07:02 - Et je rappelle votre documentaire, c'est pour demain, "Comment se nourrir sans détruire la planète"
07:05 diffusé à 21h25, demain donc sur TMC.
07:08 Merci à vous Céline Baidercourt.

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