Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00 [Générique]
00:00:04 - Mercredi 22 mai, Morandini Live numéro 1443,
00:00:08 Morandini Live en version XL, désormais jusqu'à 12h30.
00:00:11 Bonjour et bienvenue en direct à la Une.
00:00:13 Nous serons justement ce matin en direct de l'ancienne maison d'arrêt de Caen,
00:00:17 car c'est là-bas qu'a été rendu un hommage aux deux agents pénitentiaires
00:00:21 tués dans l'heure lors de la cavale de Mohamed à Amra.
00:00:24 C'est finalement Gabriel Attal qui le préside en l'absence d'Emmanuel Macron,
00:00:27 parti hier soir pour la Nouvelle Calédonie.
00:00:30 Eric Dupond-Moretti devrait être présent également,
00:00:32 ainsi que les trois agents blessés la semaine dernière, désormais tous hors de danger.
00:00:37 Nous serons bien évidemment en direct de cette cérémonie tout à l'heure à midi.
00:00:40 Mais c'est justement aujourd'hui que l'on apprend également l'organisation d'un pique-nique
00:00:45 et d'une visite du château de Versailles pour des prisonniers de la maison d'arrêt de Toul.
00:00:50 Et ça ne passe pas vraiment, le timing est catastrophique
00:00:53 puisque des agents pénitentiaires vont être mobilisés pour ce voyage.
00:00:57 Vous allez voir cette affiche du syndicat de police Allianz.
00:01:00 Nous allons y revenir dans un instant.
00:01:02 Allianz qui demande l'annulation de cette sortie.
00:01:06 Il y a un an, jour pour jour, trois policiers étaient tués à Roubaix le 21 mai 2023.
00:01:11 Le camion de police de Manon, Paul et Steven étaient percutés de plein fouet
00:01:15 par un véhicule circulant à contresens.
00:01:18 Les trois policiers sont morts.
00:01:20 Hier, une marche blanche a traversé Roubaix pour leur rendre hommage.
00:01:24 La famille de Manon, l'une des agents tués, témoignait hier soir sur TF1.
00:01:29 Elle nous manque terriblement, terriblement parce qu'on s'étourdit dans l'action
00:01:35 pour éviter d'avoir à penser, pour éviter de sentir cette douleur au fond de soi.
00:01:39 Perdre un enfant, c'est insupportable.
00:01:44 Vous frôlez la folie.
00:01:47 Il y a beaucoup de vide.
00:01:50 Prenez de la place et forcément, ce vide-là, il ne sera jamais remplacé.
00:01:55 La maman de Manon sera en direct avec nous tout à l'heure pour se souvenir.
00:01:59 C'était il y a tout juste un an et ça avait déclenché une vive émotion,
00:02:02 y compris la visite d'Emmanuel Macron.
00:02:04 Ces images d'une violente agression dans le 10e arrondissement de Paris.
00:02:07 Maintenant, de plus en plus d'insécurité, des appartements qui seraient squattés,
00:02:11 occupés par des SDF.
00:02:13 Les habitants sont au bord de la crise de nerfs.
00:02:17 L'agression s'était déroulée aux alentours de 23h30 et n'a duré que quelques secondes.
00:02:22 Sur ces images amateurs, on voit un groupe de jeunes réunis autour d'une femme,
00:02:26 allongée contre le sol.
00:02:28 Selon les témoins ayant vu la scène, le groupe s'en est pris à la femme
00:02:30 en la poussant par terre, avant que l'un d'eux n'arrive par derrière
00:02:33 et lui assène un coup de pied dans la tête.
00:02:35 Une scène qui a choqué les habitants du quartier.
00:02:38 Jusqu'ici, je ne les pensais pas du tout si dangereux que ça.
00:02:42 Ils étaient là, ils mettent de la musique parfois, ils font leur vie,
00:02:49 mais je ne pensais pas que ça pouvait partir aussi loin aussi vite.
00:02:53 Ils sont là globalement plus ou moins tous les soirs
00:02:58 et il y a peu de passages de police surtout.
00:03:01 Cela fait plusieurs mois que ce quartier est en proie à une bande de squatteurs
00:03:04 qui semblent avoir pris possession de certains immeubles.
00:03:07 Malgré les appels à l'aide, les habitants se sentent délaissés.
00:03:10 Ils passent complètement dans l'immeuble, c'est un couloir.
00:03:14 Ils ont accès à la cour de derrière où certainement il se passe aussi d'autres choses
00:03:18 puisqu'on les entend.
00:03:19 C'est plutôt une insécurité constante et quotidienne.
00:03:22 C'est vraiment tous les jours.
00:03:24 La porte d'entrée est cassée régulièrement.
00:03:26 J'ai tenté de contacter le syndic mais ils ne veulent absolument rien faire.
00:03:31 On a appelé plusieurs fois les flics pour les déloger
00:03:34 et ils ne veulent pas bouger non plus.
00:03:37 À Montélimar cette fois, un commerçant a décidé de dormir devant son commerce
00:03:40 dans un camping-car pour protéger son établissement.
00:03:43 Plusieurs magasins ont en effet été cambriolés ces derniers jours.
00:03:46 Et ce commerçant explique pourquoi lui a décidé de surveiller lui-même son magasin.
00:03:51 En effet, il y a eu une tentative de cambriolage avant le week-end.
00:03:56 Ils n'ont pas réussi à pénétrer parce que le système de sécurité a parfaitement fait son travail.
00:04:02 Nous par contre, pour rentrer, on a eu l'obligation de disquer les portes
00:04:07 pour pouvoir livrer nos clients et continuer notre activité le samedi
00:04:10 parce que nos clients ne vont pas être pénalisés.
00:04:15 Mais par contre, du coup, je n'ai plus de porte en attendant
00:04:17 donc on a mis des camions pour barricader.
00:04:20 Les alarmes sont toujours actives et en plus, en sécurité,
00:04:24 je suis devant pour surveiller le temps qu'ils nous remettent le système à l'identique.
00:04:32 À Nouméa cette fois, on attend l'arrivée du président de la République pour ce soir,
00:04:35 sans doute aux alentours de 18h30, heure du continent.
00:04:38 Mais il semble que cette annonce inquiète sur place
00:04:41 car on se demande si la violence ne va pas être relancée par cette venue.
00:04:44 Écoutez ce que disait ce matin sur CNews Régine Delfour, l'envoyée spéciale de notre chaîne.
00:04:50 Beaucoup redoutent de nouvelles tensions puisque sur les réseaux sociaux,
00:04:54 on sait qu'il y a des appels, notamment des barbecues.
00:04:58 Depuis l'annonce de sa venue, il y a aussi des cyberattaques ici en Nouvelle-Calédonie.
00:05:04 Donc vous imaginez que tout le monde s'inquiète aussi de sa venue
00:05:08 puisque c'est signe aussi peut-être d'un regain de violence.
00:05:11 Voilà, la peur d'un nouveau regain de violence,
00:05:13 d'autant que ce matin, le haut commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie
00:05:16 a annoncé que trois policiers avaient été gravement blessés lors de l'attaque d'une armurerie.
00:05:23 On ne s'attend absolument pas à ce que le président se déplace.
00:05:27 Évidemment, on apprécie cet effort qu'il va rendre.
00:05:31 Haut commissaire, si on peut enlever le son, merci.
00:05:33 On va écouter le haut commissaire de la Nouvelle-Calédonie
00:05:36 qui s'est exprimé ce matin, c'était en direct sur CNews,
00:05:39 et qui a expliqué que trois policiers avaient été blessés.
00:05:44 Trois policiers ont été également blessés.
00:05:47 Ce sont des policiers de la brigade anticriminalité
00:05:50 qui ont été évassanés vers Paris, vers la capitale.
00:05:54 Ils ont été grièvement blessés à la suite d'une opération de cambriolage d'une armurerie.
00:06:01 Les auteurs de ce cambriolage ont piégé par la suite les policiers
00:06:05 et ils les ont grièvement blessés à la jambe, à la tête, aux yeux.
00:06:10 Ces policiers sont en cours de traitement et d'acheminement.
00:06:14 Ils sont pris en compte par les services hospitaliers spécialisés d'un hôpital parisien.
00:06:19 Autre réaction que vous avez commencé à entendre il y a quelques instants,
00:06:22 celle cette fois des habitants sur place.
00:06:24 Qu'attend-il de la visite du président ?
00:06:26 On ne s'attend absolument pas à ce que le président se déplace.
00:06:30 Évidemment, on apprécie cet effort qu'il va conduire
00:06:35 parce que c'est un geste fort de venir nous voir dans une période cruciale.
00:06:41 J'espère que sa venue contribuera en premier lieu à rétablir l'ordre
00:06:46 et puis j'espère que le président va constater de visu ce que nous, nous vivons.
00:06:50 Je trouve ça plutôt bien en espérant que ce soit pour dire
00:06:53 quand même un message de fermeté de sa part.
00:06:56 Chaque jour, on a l'impression que ça se calme
00:06:59 mais finalement non, ça repart à chaque fois.
00:07:03 Sincèrement, moi et les voisins proches, on commence à s'atturer un peu.
00:07:09 On entame la deuxième semaine et ça fait long.
00:07:13 Le problème, c'est qu'on n'en voit pas la fin.
00:07:15 On suivra cette visite bien évidemment en direct sur CNews.
00:07:19 Dans l'actualité également, la chute de cet avion de plus de 2000 mètres
00:07:22 en seulement quelques minutes.
00:07:24 On commence à en savoir plus sur ce qui s'est passé sur ce vol.
00:07:27 Londres, Singapour avec un bilan tragique puisqu'il y a un mort et une vingtaine de blessés.
00:07:32 Un vrai chaos à bord.
00:07:33 Les images sont effrayantes.
00:07:35 France 2 hier soir.
00:07:37 L'état de la cabine atteste de la violence, des turbulences.
00:07:40 Taches de sang, plafond éventré, masque à oxygène.
00:07:45 Et au sol, le corps d'un homme décédé, un britannique de 73 ans.
00:07:51 Les autorités suspectent une crise cardiaque.
00:07:54 Les passagers choqués témoignent d'un vol cauchemardesque.
00:07:58 Alors que s'est-il passé à bord et comment un tel drame est-il possible ?
00:08:01 On se pose tous la question, surtout si on doit prendre l'avion cet été par exemple.
00:08:05 Les explications ce matin de Michel Chevalet,
00:08:07 notre spécialiste scientifique avec Romain Desarbes dans la matinale de CNews.
00:08:11 Il y a eu deux niveaux.
00:08:12 Le premier niveau, il y a eu des turbulences.
00:08:14 Comme disent les pilotes, attention ça va taper.
00:08:16 Ça tape, ça secoue, ça secoue, ça secoue.
00:08:18 On a connu ça.
00:08:19 Sauf que là, visiblement, ils ont été surpris.
00:08:21 Au début, au début, j'arrive.
00:08:22 Et puis d'un seul coup, il y en a eu une sévère.
00:08:25 Et là, sévère, tout a volé.
00:08:27 Vous avez vu les dégâts à l'intérieur, le plafond qui s'est effondré, les masques, etc.
00:08:32 Et on était malheureusement au service du petit déjeuner.
00:08:36 C'est-à-dire qu'il y avait des gens qui venaient m'attacher, le personnel, les PNC étaient debout.
00:08:39 Et puis il y avait évidemment les plateaux repas ont giclé.
00:08:42 Et puis la troisième chose, après, les pilotes ont bien réagi.
00:08:46 Ça, ça a duré, disons même pas une minute.
00:08:49 Et c'est après, les pilotes immédiatement ont eu un réflexe de dire "on descend".
00:08:52 Et donc, quand on dit "il est tombé de 2000 mètres l'avion", non.
00:08:55 C'est ordre des pilotes de descente, de réduire la vitesse.
00:08:58 - Procédure totalement maîtrisée.
00:09:00 - Voilà.
00:09:00 Donc, du côté des pilotes.
00:09:03 Alors reste la grande question, comment se fait-il qu'ils soient surpris ?
00:09:06 C'est-à-dire que le commandant de bord aurait dû dire "attention, ça va taper fort, attachez vos ceintures et PNC, pas de service".
00:09:13 Or là, c'était pas la situation.
00:09:15 Ce qui a aggravé donc la situation, voilà.
00:09:18 Alors, des conditions sévères.
00:09:21 Il y en a 5-6 par an, pas plus, sur 10 000 avions qui volent par jour.
00:09:25 Donc, vous voyez, c'est très rare.
00:09:27 Mais des fois, ça peut être très, très, très, très dur.
00:09:30 - Voilà, c'est très dur.
00:09:31 Et je vous rappelle qu'il y a un mort, une personne âgée qui est morte d'un arrêt cardiaque.
00:09:35 La peur, sans doute, dans l'avion.
00:09:36 Les tops et les flammes d'audience d'hier soir, c'était avec Mister Audience.
00:09:39 C'est Aless Kevin, 20 ans.
00:09:41 - Hier soir en Access, Nagui conserve sa place de leader après plusieurs semaines compliquées.
00:09:47 S'il ne repasse toujours pas au-dessus des 3 millions,
00:09:49 le jeu devance d'un peu plus de 200 000 téléspectateurs.
00:09:52 Le feuilleton de TF1, demain, nous appartient.
00:09:54 Le 19-20 de France 3 est à la 3e place.
00:09:56 Sur M6, la meilleure boulangerie de France est à 1 000 3 000.
00:09:59 Mais l'écart se resserre avec 7 avos sur France 5, qui fait seulement 100 000 de morts.
00:10:03 Du côté des talk-show, Touche pas mon pote sur C8 est en tête et haut à plus de 2 100 000.
00:10:09 Quotidien sur TMC, quant à lui, sous les 2 millions.
00:10:12 Ce qui est plutôt rare.
00:10:13 Sur France 3, Jeux citoyens est encore une fois battu par 7 avos.
00:10:15 La suite sur France 5, sous le million.
00:10:17 En prime time, Ferrar, c'est M6 qui arrive en tête grâce à Tom Cruise et au film Top Gun.
00:10:25 Maverick est à 3,6 millions.
00:10:27 Sur TF1, Koh-Lanta est donc à la 2e place, mais stable avec 400 000 téléspectateurs de moins.
00:10:32 Le téléfilm Policier de France 3, Mémoire trouble, est 3e avec un score correct.
00:10:36 Pour France 2, c'est en revanche un flop.
00:10:38 Le magazine, laissez-vous guider avec Stéphane Bern et Laurent Deutsch,
00:10:41 est faible à seulement 1,7 million.
00:10:43 Mister Audience vous dit à demain.
00:10:46 - Je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à 12h30.
00:10:49 Puisque vous savez que désormais on a une demi-heure de plus pour vous informer,
00:10:52 pour débattre et pour analyser l'actualité.
00:10:53 Julien Audoul, bonjour. - Bonjour.
00:10:55 - Merci d'être là, député du Rassemblement national de Lyon.
00:10:57 Mahdi Saidi, bonjour. - Bonjour.
00:10:59 - Conseil en communication d'influence.
00:11:00 Bruno Pomard, bonjour. - Bonjour.
00:11:01 - Président du Syntank Initiative Sécurité intérieure et ex-instructeur opérationnel du RED.
00:11:06 Et puis Jean-Christophe Gallien, bonjour. - Bonjour.
00:11:08 - Docteur en sciences politiques.
00:11:10 Et je voulais commencer cette émission vous parlant d'une opération
00:11:13 qui est en train de faire polémique sur les réseaux sociaux,
00:11:16 mais également au sein de la police.
00:11:18 Vous voyez cette affiche, c'est une affiche qui concerne un pique-nique à Versailles,
00:11:22 organisé pour les prisonniers de Toul.
00:11:25 C'est le site Actu78 qui a révélé ça.
00:11:28 Un pique-nique qui est organisé le 27 juin à 10h30 entre 10 et 15 prisonniers.
00:11:33 Ils vont faire le déplacement en bus depuis Toul avec trois accompagnateurs.
00:11:36 Ils vont visiter le château de Versailles, ils vont pique-niquer,
00:11:40 ils vont se promener dans le jardin et ça met en colère,
00:11:44 surtout qu'aujourd'hui nous sommes le jour où on va rendre hommage
00:11:47 aux deux agents pénitentiaires qui transportaient Mohamed Amra.
00:11:49 Et le problème, c'est que pour faire cette visite,
00:11:52 il y a plus de quatre heures de route, 350 kilomètres,
00:11:55 qui posent de nombreuses questions de sécurité.
00:11:58 On est avec Julien Chénardy, secrétaire national délégué Île-de-France, Alliance Police.
00:12:02 Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:12:04 Alors honnêtement, je pense que pour la plupart des gens qui nous écoutent,
00:12:07 d'abord, ça paraît totalement surréaliste, cette visite du château et le pique-nique.
00:12:12 C'est des choses qui arrivent régulièrement déjà ?
00:12:16 Alors ça arrive parfois, si vous avez connaissance de toutes les démarches
00:12:23 qui sont faites pour la réinsertion des détenus,
00:12:25 mais on a parfois ce genre de démarches qui sont entamées.
00:12:30 Moi, ce que je voulais dire, c'est qu'on est quand même face à une décision
00:12:34 qui est absolument saugrenue.
00:12:36 Voilà, on est quelque chose de totalement insensé, de totalement absurde.
00:12:41 On est dans l'absurdité la plus totale.
00:12:43 Alors que l'on est à une semaine du décès des deux agents pénitentiaires
00:12:48 qui ont été tués à un quart-ville, justement, dans le transfert de détenus.
00:12:52 Alors que l'on est aujourd'hui dans une société qui a une demande d'autorité,
00:12:56 qui a une exigence d'autorité vis-à-vis de l'État,
00:12:59 on a encore ce type de décisions qui sont prises.
00:13:02 Mais je me dis dans quelle société vivons-nous pour qu'on prenne encore ce genre de décision
00:13:06 et pour que l'on prenne les agents pénitentiaires
00:13:11 pour des agents de la colonie de vacances.
00:13:16 Parce que c'est une colonie de vacances qu'on est en train d'emmener à Versailles,
00:13:19 peut-être visiter le château, faire un petit pique-nique,
00:13:22 et puis aller visiter les jardins.
00:13:26 On est quand même sur des détenus en plus qui sont des détenus de l'OMPN,
00:13:29 donc qui ont été condamnés à des choses qui sont très graves.
00:13:31 On n'est pas sur des petits détenus qui sont là pour un défaut de permis,
00:13:35 on est sur des détenus de l'OMPN.
00:13:37 Donc quelle société aujourd'hui, alors qu'on est en demande justement d'autorité,
00:13:42 on est en crise d'autorité,
00:13:43 et quelle société on est pour faire ce genre de choses ?
00:13:46 – Mais quelle image est renvoyée en fait, c'est aussi ça la question,
00:13:49 et c'est ce que vous posez,
00:13:49 quelle image est renvoyée aujourd'hui de la prison en même temps ?
00:13:51 Parce que c'est vrai que la prison normalement ça doit faire peur,
00:13:54 ça doit inquiéter, si on commence à expliquer aux gens que
00:13:56 quand on est en prison on peut aussi faire des sorties,
00:13:58 on peut aller visiter le château, on peut aller pique-niquer,
00:14:00 ça donne une autre image, bien sûr c'est pas que ça la prison, on le sait,
00:14:03 mais l'image qui est renvoyée elle est quand même catastrophique.
00:14:07 – L'image que moi j'ai de la prison,
00:14:09 et je pense que la plupart des Français le l'ont,
00:14:11 c'est quand même un endroit où on est censé,
00:14:15 c'est un endroit, c'est une punition en fait une peine de prison, d'accord ?
00:14:18 C'est une punition à un moment donné,
00:14:19 c'est-à-dire qu'on met à l'écart des gens qui sont dangereux pour la société,
00:14:23 on les met à l'écart et on les enferme, d'accord ?
00:14:25 Aujourd'hui on va les mettre dehors,
00:14:28 donc on va les mettre, alors bien sûr ils vont être sous surveillance,
00:14:30 donc ensuite ça pose la question des moyens qui vont être déployés
00:14:33 pour pouvoir assurer la surveillance de ces détenus,
00:14:36 le risque qui peut y avoir aussi d'évasion,
00:14:38 on l'a vu il y a toujours un risque d'évasion dans ce genre de cas,
00:14:42 donc on nous parle de détenus qui seraient triés sur le volet,
00:14:44 moi je ne sais pas ce que c'est que des détenus triés sur le volet,
00:14:46 pour moi un détenu est un détenu et dès l'instant où il est détenu,
00:14:49 et bien pour moi il doit être en prison, il doit être enfermé,
00:14:52 donc pour moi l'image que ça montre elle est absolument déplorable,
00:14:57 c'est absolument déplorable d'en arriver à ce genre de décision.
00:15:00 – Et vous parlez du risque d'évasion,
00:15:01 on va voir en gros plan l'affiche du syndicat Allianz justement,
00:15:05 l'affiche qui fait allusion à "Prison Break" pour ceux qui connaissent la série,
00:15:09 avec cette sortie à Versailles qui est tatouée sur le dos,
00:15:13 ce qui laisse penser effectivement que ça peut être une solution d'évasion,
00:15:18 parce qu'on parle quand même de 10 à 15 prisonniers
00:15:20 qui pourraient faire le déplacement,
00:15:21 il y a 4 heures de route, 350 km,
00:15:24 il y a de vraies questions sur la sécurité,
00:15:26 et est-ce que ça veut dire que simplement ces 3 surviants pénitentiaires
00:15:29 vont les contrôler tout l'après-midi,
00:15:30 vont réussir à contrôler 10, 15 prisonniers tout l'après-midi,
00:15:34 donc il va sans doute en plus falloir faire appel aux policiers,
00:15:37 je suppose, Julien Chesnardy ?
00:15:40 – C'est exactement ça, c'est-à-dire qu'en plus du personnel pénitentiaire
00:15:43 qui va être déployé pour pouvoir sécuriser et éviter justement qu'il y ait une évasion,
00:15:48 on va en plus faire appel à des effectifs de police,
00:15:51 alors comme l'action normalement est fin juin,
00:15:54 le dispositif n'est pas encore prêt,
00:15:55 mais on va faire appel à des effectifs départementaux,
00:15:58 des effectifs locaux, probablement de la commune de Versailles,
00:16:01 du commissariat de Versailles,
00:16:02 pour pouvoir assurer la sécurité de tout ça.
00:16:04 Mais est-ce que mes collègues aujourd'hui ont autre chose à faire ?
00:16:07 Aujourd'hui mes collègues ce n'est pas des agents d'une colonie de vacances,
00:16:11 ce n'est pas des animateurs,
00:16:12 mes collègues aujourd'hui sont là pour assurer la sécurité des Français,
00:16:16 ils ne sont pas là pour encadrer une sortie à destination des prisonniers,
00:16:21 c'est quelque chose qu'on ne peut pas aujourd'hui admettre,
00:16:24 on est en plus dans une situation de sous-effectifs,
00:16:27 on a du sous-effectif à tous les niveaux,
00:16:29 on est à quelques mois des Jeux Olympiques,
00:16:31 et on le dénonce déjà assez fréquemment,
00:16:33 mais en plus on trouve quand même encore le moyen d'aller prendre des effectifs
00:16:38 qui normalement sont destinés à la sécurité des Françaises et des Français,
00:16:42 qui sont là aussi pour répondre aux urgences,
00:16:44 aux 17 et à toutes les interventions de police-secours,
00:16:48 et on va les prendre pour aller faire les animateurs de centres aérés,
00:16:51 pour aller faire les animateurs d'une colonie de vacances de prisonniers.
00:16:55 Moi je suis absolument outré par cette décision,
00:16:58 on ne peut pas laisser passer ça,
00:17:00 on doit arrêter ce type d'action,
00:17:03 on doit considérer qu'aujourd'hui la prison s'est faite pour enfermer les gens,
00:17:07 ce n'est pas fait pour que ce soit une distraction, etc.
00:17:11 On n'est pas du tout dans ça,
00:17:12 surtout qu'on peut aussi imaginer,
00:17:14 on peut avoir une pensée pour les gens
00:17:16 qui eux n'ont peut-être pas les moyens d'aller dans les musées,
00:17:19 n'ont peut-être pas les moyens d'aller faire ce style de sortie,
00:17:21 qui n'en ont pas la possibilité
00:17:23 et qu'aujourd'hui c'est offert gratuitement à des prisonniers.
00:17:25 – Et juste, alors je vous pose la question par principe,
00:17:28 mais je pense que j'ai compris votre réponse,
00:17:29 vous demandez l'annulation de cette sortie ?
00:17:33 – Aujourd'hui oui, moi je pense que ce serait la chose la plus logique,
00:17:36 d'arrêter ce type de sortie,
00:17:38 je pense qu'il faut revenir à la base même
00:17:40 de ce qu'est l'enfermement et l'incarcération.
00:17:41 L'incarcération, et pour moi je pense que tous les Françaises et les Français le comprennent,
00:17:45 c'est l'enfermement des gens lorsqu'ils sont dangereux,
00:17:48 et ces gens qui ont été condamnés à des longues peines,
00:17:51 on parle bien de gens qui ont été condamnés à des longues peines,
00:17:54 et pas juste pour un défaut de permis de conduire
00:17:56 ou pour avoir conduit sous alcool,
00:17:58 on parle de gens qui sont vraiment dangereux,
00:18:00 donc je pense que oui, effectivement, il faut arrêter ce type de phénomène,
00:18:04 il faut arrêter ce type de sortie en plein air,
00:18:07 parce qu'il y a un risque, il y a un risque aujourd'hui,
00:18:09 on l'a vu il y a une semaine, il y a quand même deux agents pénitentiaires
00:18:12 et on a une pensée pour leur famille et leurs collègues qui ont été tués.
00:18:17 Donc à chaque fois que vous extrayez quelqu'un d'une prison,
00:18:19 il faut savoir que vous prenez un risque,
00:18:20 il y a un risque d'évasion, il y a un risque qu'il soit extrait par un commando armé,
00:18:24 il y a un risque, et donc ce risque aujourd'hui,
00:18:25 on ne peut pas se le permettre de le prendre au vu du contexte
00:18:28 et au vu aussi des moyens qui sont alloués,
00:18:30 je pense à mes collègues policiers qui ont autre chose à faire
00:18:33 que d'aller assurer la sécurité lors d'un pique-nique de prisonniers.
00:18:37 – Merci beaucoup Julien Chénardi, secrétaire national délégué
00:18:40 Île-de-France, Alliance Police.
00:18:41 Je précise que bien évidemment à partir de midi,
00:18:43 on sera en direct pour l'hommage qui sera rendu
00:18:45 aux deux surveillants pénitentiaires,
00:18:46 puisqu'on a souhaité retransmettre cet hommage,
00:18:49 parce que c'est l'hommage de la nation et c'est l'hommage de la France.
00:18:51 Bruno Pomart, franchement on marche sur la tête,
00:18:53 on est chez les dingues, excusez-moi,
00:18:56 enfin il y a eu cet événement dramatique il y a quelques jours à peine,
00:19:00 aujourd'hui c'est la journée d'hommage,
00:19:01 on apprend hier qu'il y a ce pique-nique à Versailles pour des prisonniers.
00:19:05 – Alors Jean-Marc, moi je suis d'accord avec ce que dit le policier d'Alliance
00:19:09 en disant que sur le timing c'est hors sujet,
00:19:12 on se plainte complètement,
00:19:13 le directeur de la prison a fait une erreur dramatique,
00:19:16 et en même temps permettez-moi de vous dire que c'est aussi important,
00:19:20 il faut parler du sujet de réinsertion de ces gens-là qui sont en prison,
00:19:22 quelles que soient les peines, la prison c'est fait pour réinsérer aussi,
00:19:25 ce n'est pas fait que pour enfermer des mecs,
00:19:26 et lorsqu'ils sortent de la vie, ils sont encore plus fous qu'avant.
00:19:28 – 4 heures de route, 15 dans le château de Versailles,
00:19:31 ils vont partir à pied, ils vont partir en courant,
00:19:34 enfin excusez-moi, vous vous rendez compte comment on s'est curé ça ?
00:19:36 – Ce genre d'opération il y en a plein qui se font dans l'année,
00:19:39 moi-même j'ai terminé avec mes policiers…
00:19:40 – C'est dramatique, c'est dramatique.
00:19:42 – Non mais non, il faut en faire des choses comme ça.
00:19:44 – Mais vous vous rendez compte de l'inversion des valeurs ?
00:19:48 Mais oui, d'une part on marche sur la tête,
00:19:50 mais d'autre part c'est un crachat qui est envoyé aux familles
00:19:53 des deux surveillants pénitentiaires qui ont été abattus comme des chiens
00:19:56 au péage d'un Carville,
00:19:58 mais c'est une gifle qui est envoyée à tous les surveillants pénitentiaires de France,
00:20:03 mais c'est dans la continuité,
00:20:04 on a eu Colantès à la prison de Fresnes,
00:20:07 où les détenus pouvaient faire du karting,
00:20:10 on a eu Dupont-Moretti qui jouait au baby-foot avec des jeunes détenus,
00:20:15 on a eu Dupont-Moretti qui se faisait acclamer à la prison de Fresnes,
00:20:19 tout ça ce sont des symboles délétères.
00:20:22 – Julien Audou, je vais pas…
00:20:22 – Vous l'avez dit, je vais terminer, je vais terminer.
00:20:24 La prison, la prison, excusez-moi,
00:20:25 mais aujourd'hui doit d'abord être un instrument de protection,
00:20:30 elle ne l'est plus, elle ne l'est plus pour ceux qui y travaillent…
00:20:32 – Une réinsertion aussi pour les gens de l'in…
00:20:33 – Attendez, de protection et de réparation,
00:20:36 tous les Français qui subissent l'injustice au quotidien,
00:20:39 parce que les peines ne sont pas appliquées,
00:20:41 parce que les peines sont trop légères,
00:20:42 parce qu'ils voient leurs violeurs, leurs agresseurs sortir de prison,
00:20:47 ils voient ça, ils voient une sortie au château de Versailles,
00:20:50 mais c'est lamentable, je vous le dis, c'est indéfendable,
00:20:54 c'est indéfendable et ça ne doit plus avoir lieu.
00:20:57 – Non mais vous êtes sur la forme de Bruno Pomar,
00:20:59 à 100% de Bruno Pomar.
00:21:01 – Vous faites de la politique, je l'entends.
00:21:02 – Mais non, c'est pas de la politique,
00:21:03 je pense qu'il y a beaucoup de Français qui nous regardent
00:21:05 qui pensent comme Julien Audou.
00:21:06 – Mais tu le fais moi aussi, c'est du bon sens.
00:21:07 – Moi aussi, je vous dis simplement que sur le fond,
00:21:10 ces gens-là, à un moment donné, il faut les réinsérer,
00:21:12 ou bien on les enferme, on fait comme on fait en Russie,
00:21:14 comme on fait dans les pays de l'Est, on enferme les gens.
00:21:17 – Mais en quoi ça a l'air ?
00:21:18 – On va les réinsérer au château de Versailles.
00:21:19 – Mais c'est parce que c'est moi en quoi ça a l'air ?
00:21:20 – Il y a un travail pédagogique.
00:21:21 – Donnons-leur des cours dans la prison, apprenons-leur un métier.
00:21:24 – C'est ce que je fais.
00:21:25 – Oui, justement, mais le château de Versailles,
00:21:27 je ne vois pas en quoi ça va,
00:21:28 aller pique-niquer dans le jardin du château de Versailles,
00:21:29 je ne vois pas en quoi ça va les aider à se faire insérer.
00:21:33 – Sur la forme, je suis totalement d'accord avec vous
00:21:35 et avec ce que dit Julien Rodoux, il n'y a pas de souci.
00:21:37 Ce que je veux vous dire par là,
00:21:38 c'est que ce travail-là est fait tout au long de l'année.
00:21:41 Le timing est très mal choisi, mais à un moment donné,
00:21:43 ces gens-là…
00:21:44 – Expliquez-moi, puisque c'est pour la réinsertion,
00:21:46 en quoi ça les aide à aller pique-niquer au château de Versailles ?
00:21:48 En quoi ça aide à la réinsertion ?
00:21:49 – Vous deviennez fou !
00:21:50 Parlez aux gardiens de prison qui vivent 24 heures sur 24,
00:21:54 vous ne le faites pas, moi non plus, et moi j'y vais à prison.
00:21:56 – Ils sont bons debout les gardiens de prison devant cette annonce.
00:21:59 – Non mais regardez ces gens-là qui deviennent…
00:22:01 – J'étais avec les camarades Jean-Marc Morandini et Afrain,
00:22:03 ils deviennent complètement fous, les télés d'apisos.
00:22:06 Si ça peut permettre à ces gens-là aussi…
00:22:08 Non mais c'est important, le travail de réinsertion est utile.
00:22:11 – Mais réinsérer, moi je ne pense pas qu'un pique-nique dans le château de Versailles…
00:22:13 Excusez-moi, je ne pense pas qu'un pique-nique dans le château de Versailles
00:22:15 aide à la réinsertion.
00:22:16 – On vous a dit la forme me gêne.
00:22:17 – Madi Saidi.
00:22:18 – Ils vont faire une formation sur le 24 heures ?
00:22:22 – Alors vraiment, le timing est complètement à côté de la plaque, c'est scandaleux.
00:22:26 Avec ce qui s'est passé à Incarville, on ne peut pas.
00:22:28 On a eu en effet le Koh-Lanta.
00:22:31 Alors évidemment, la prison a d'abord un rôle de sanction,
00:22:34 il faut sanctionner ces gens qui sont parfois des criminels dangereux,
00:22:37 les écarter de la société.
00:22:39 Il y a effectivement une question d'insertion,
00:22:41 mais moi je ne comprends pas en quoi est-ce que le fait d'amener des gens à Versailles,
00:22:45 ce serait de l'insertion, le timing est mal choisi,
00:22:47 il y a une question de sécurité,
00:22:49 comment on va organiser cette sortie avec les visiteurs lambda dans le château de Versailles ?
00:22:56 – Mais il n'y a rien qui va.
00:22:57 – Qui va surveiller ces prisonniers ? Personne ?
00:22:59 – Mais ils sont 15, ils sont 15 en plus, ça veut dire qu'il va falloir avoir des policiers.
00:23:03 – Oui mais j'entends, mais j'entends tout ce que vous dites.
00:23:05 – Je suis désolée, le rôle des policiers, ce n'est pas d'être des animateurs.
00:23:07 – On n'est pas sur la réponse globale, on est sur un cas précis.
00:23:09 – Mais il y a d'autres moyens de faire de l'insertion.
00:23:12 – Jean-Christophe Gaillard.
00:23:13 – Attendez, on savait déjà que la prison, c'était un endroit où on pouvait téléphoner,
00:23:17 piloter des opérations depuis l'intérieur,
00:23:20 que finalement l'enfermement de loin, de loin n'est plus dissuasif,
00:23:24 que ce n'est pas une protection parce que justement on peut activer des réseaux,
00:23:29 contre les hôtes, contre tout ce qu'on peut faire depuis la prison.
00:23:31 Alors on a appris qu'on pouvait jouer au baby-foot, qu'on faisait du karting.
00:23:33 Maintenant on est en sortie.
00:23:35 – 4 heures de trajet, je rappelle, c'est important, 4 heures de trajet pour aller à Versailles.
00:23:38 – Évidemment que les gens ne peuvent pas les garder toute la vie,
00:23:40 mais il y a des gens qui passent un certain temps,
00:23:42 ils ne vont pas rester très longtemps d'ailleurs.
00:23:43 – Qui défendent le plein en général.
00:23:44 – Non mais d'accord, mais ils restent un certain temps,
00:23:45 il faut que ça soit dissuasif.
00:23:46 Aujourd'hui on est dans Gomorra, dans ce pays,
00:23:49 attendez, on est en France en 2024,
00:23:50 on n'est pas en train de parler de l'Italie il y a 10 ans, 15 ans,
00:23:53 de la Russie, de je ne sais pas quand.
00:23:54 On est en France et on doit s'intéresser à ce qui se passe en France.
00:23:57 Et en France aujourd'hui, si les témoignages sont cohérents
00:24:01 des gardiens de prison et de tous ceux qui observent,
00:24:03 c'est qu'il n'y a plus même à l'intérieur de la prison de discipline ni d'autorité.
00:24:07 C'est-à-dire qu'on a, et en plus maintenant on rajoute le club méditerranéen.
00:24:11 C'est-à-dire qu'en gros, j'exagère, mais c'est la commune de vacances plutôt,
00:24:14 et le parcours de sortie de classe.
00:24:16 Mais ce n'est pas ça la prison.
00:24:17 La prison ça doit être d'abord un endroit où effectivement les gens doivent purger une peine,
00:24:21 on doit se sentir protégé et donc ça doit dissuader les gens de vouloir y aller.
00:24:25 Et en même temps derrière, on doit y garantir la sécurité pour tout le monde.
00:24:29 Pour tout le monde, parce qu'il y a des gens qui subissent la masse sur place.
00:24:31 Aujourd'hui c'est l'inverse, on a tout inversé et on est en France en 2024.
00:24:34 – L'inversion des valeurs, c'est exactement ça.
00:24:37 Dans un instant, on va parler de ce qui s'est passé à Roubaix il y a un an,
00:24:40 puisqu'il y a un an, il y a trois policiers qui sont morts à Roubaix.
00:24:43 Trois policiers qui sont morts alors qu'ils étaient dans leur camionnette,
00:24:46 vous voyez leur visage, et on sera avec la maman de Manon,
00:24:50 qui s'appelle Isabelle, la maman de Manon,
00:24:52 puisqu'hier il y a eu une marche blanche en hommage à ces trois policiers.
00:24:55 C'est important d'en parler aussi, de parler de ces policiers qui sont morts.
00:24:59 Tout de suite le CNews Info, Sommeil à la midi.
00:25:01 [Générique]
00:25:04 – Hommage national aux deux agents pénitentiaires tués la semaine dernière dans l'Heure,
00:25:08 une cérémonie qui sera présidée par Gabriel Attal et qui débutera aux alentours de midi.
00:25:13 Un moment que vous pourrez évidemment suivre en direct sur notre antenne.
00:25:18 Plus d'une semaine après le début des émeutes,
00:25:20 Emmanuel Macron en route pour la Nouvelle-Calédonie pour installer une mission de dialogue.
00:25:25 Le président de la République doit arriver jeudi matin à Nouméa
00:25:28 et à ses côtés pas moins de trois ministres pour ce déplacement, dont Gérald Darmanin.
00:25:33 Et puis, coup d'envoi du Salon Vivatech, porte de Versailles à Paris,
00:25:37 le plus grand événement européen consacré aux nouvelles technologies.
00:25:41 Une huitième édition qui fait la part belle aux start-up internationales et régionales
00:25:45 avec à la clé des milliards d'euros d'investissement pour les entreprises.
00:25:49 – 11h04 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:25:53 Je voulais également qu'on s'arrête ce matin sur l'hommage et la marche blanche
00:25:57 qui a eu lieu hier pour rendre hommage à ces trois policiers
00:26:00 qui ont été tués le 21 mai 2023 à Roubaix.
00:26:02 C'était il y a un an tout juste, ils s'appelaient Manon, Paul et Steven
00:26:06 et leur camion de police a été percuté de plein fouet
00:26:09 par un véhicule circulant à contresens.
00:26:11 Les trois policiers sont morts.
00:26:12 Hier, une marche blanche a traversé la ville.
00:26:15 À l'époque, Emmanuel Macron avait fait le déplacement
00:26:17 pour rendre hommage à Manon, Paul et Steven.
00:26:19 Dans un instant, nous serons en direct avec Isabelle.
00:26:22 C'est la maman de Manon, cette policière tuée dont vous voyez la photo au centre de l'écran.
00:26:27 Tout d'abord, regardez, il y a un an, on vous rappelait,
00:26:29 on vous dressait le portrait de ces trois policiers.
00:26:32 Ils s'appelaient Steven, Paul, Manon. Ils avaient 25 ans.
00:26:37 Elles avaient 24 ans.
00:26:39 Pour leurs collègues, ils étaient décrits comme volontaires, enthousiastes.
00:26:43 Tous les trois appartenaient au commissariat de Roubaix, où le choc est immense.
00:26:47 Je suis très touchée par la disparition de mes collègues.
00:26:50 Et je pense que ça fait 17 ans que je travaille à Roubaix.
00:26:54 On est descendus tellement de fois dans la cour pour remémorer des collègues morts en service.
00:26:59 Et que cette fois-ci, ça va être notre tour pour nous, collègues.
00:27:01 Et ça, je crois que c'est très émouvant.
00:27:05 Ce n'est pas facile.
00:27:08 Ce n'est pas facile et ça nous met une claque parce qu'on voit la réalité du métier.
00:27:14 C'est dur.
00:27:17 Malheureusement, ce ne sont pas les premiers, ce ne seront pas les derniers.
00:27:19 Une cellule psychologique a été ouverte en soutien.
00:27:22 Et un hommage à l'abri des regards a été rendu avec les familles des victimes.
00:27:27 Très émus, les Roubaisiens se réunissent spontanément devant les portes du commissariat
00:27:31 pour y déposer des gerbes de fleurs.
00:27:33 Voilà, ça c'était il y a un an tout juste, hier, une marche blanche s'est donc déroulée.
00:27:37 On est avec Isabelle, la maman de Manon, cette policière qui a été tuée.
00:27:41 Bonjour Isabelle, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:27:44 D'abord, comment vous allez ?
00:27:46 Parce que c'est vrai que cette date, elle est terrible pour vous.
00:27:48 On a un an jour pour jour après ce drame.
00:27:50 Comment vous allez, vous ?
00:27:52 Comment je vais, moi ?
00:27:53 Je suis, je reste dans l'action.
00:27:56 Je reste, la douleur est abyssale, forcément.
00:28:01 Quand on perd un enfant, on essaye de tenir debout chaque jour.
00:28:07 On essaye de supporter le quotidien qui, comme vous l'imaginez, est très compliqué.
00:28:13 Mais voilà, et puis j'ai deux petites-filles encore avec moi.
00:28:19 C'est le sens qu'il faut donner à la vie.
00:28:23 Hier, il y a eu cette marche blanche, il y avait du monde pour rendre hommage
00:28:26 à ces trois policiers qui ont été tués.
00:28:28 Ça rassure un peu quand même sur la solidarité des Français ?
00:28:33 Alors, tout à fait.
00:28:35 Je profite des médias pour d'ailleurs remercier toutes les personnes
00:28:39 qui ont, lors de ce drame, nous ont amené leur soutien,
00:28:42 que ce soit la famille police, mais que ce soit aussi des inconnus.
00:28:46 On a eu énormément de soutien, des dessins d'enfants, des messages,
00:28:51 que ce soit des messages officiels, mais aussi des messages du citoyen lambda.
00:28:57 Et ça, ça touche énormément.
00:28:59 Hier, c'était un moment de rassemblement quand on est ensemble,
00:29:03 que ce soit avec la famille de Paul, de Steven,
00:29:06 mais on a la sensation d'être avec eux et c'est très important pour nous.
00:29:11 Les Français aiment leur police, ils le disent régulièrement.
00:29:14 Malgré tout, il y a quelques voix qui parfois s'élèvent en critiquant violemment la police.
00:29:20 Ça doit faire mal au cœur quand on sait que votre fille est morte en service
00:29:24 et quand on voit ces gens qui détestent la police au fond d'eux.
00:29:28 Vous, en tant que maman, vous devez avoir mal au cœur d'entendre des choses comme ça.
00:29:31 Bien sûr. Il faut savoir que Manon, tout comme Paul, tout comme Steven,
00:29:36 étaient des jeunes gens.
00:29:37 Ils s'étaient investis, c'était un métier de vocation pour eux.
00:29:42 Ils s'étaient investis et leur mission première, c'était la protection.
00:29:45 C'était la protection avant tout.
00:29:47 Et ils étaient dans une mission de protection.
00:29:49 Quand le drame est arrivé, ça je pense qu'il ne faut pas l'oublier,
00:29:53 la police reste nécessaire et je suis de tout cœur derrière eux, bien sûr.
00:30:00 Quelle image de Manon vous gardez, vous avez envie que les gens gardent ?
00:30:06 C'est un soleil, c'est un rayon de soleil.
00:30:11 Manon, c'était une jeune fille qui était très touchée
00:30:14 quand une mamie se faisait voler à son domicile.
00:30:17 Elle se sentait très démunie.
00:30:19 C'était quelqu'un qui lors des drames familiaux était présente,
00:30:23 soutenue, avec parfois un humour décalé.
00:30:26 Mais c'était une grande sœur très attentive.
00:30:29 C'est vraiment l'image que je souhaite qu'on garde d'elle.
00:30:34 Beaucoup de fierté en tant que parent.
00:30:36 C'était notre rayon de soleil.
00:30:38 Beaucoup l'ont gravé dans leur chair à travers des tatouages.
00:30:41 C'est un soleil et je voudrais qu'on,
00:30:44 au même titre que Paul et Steven, on ne les oublie pas également.
00:30:47 Dernière question Isabelle, est-ce qu'on soutient assez notre police ?
00:30:50 J'aimerais qu'on la soutienne davantage forcément.
00:30:54 Parce que dans une société de paix, il faut des règles.
00:31:01 Pour être libre chacun, il faut qu'on puisse...
00:31:05 Excusez-moi, l'émotion est importante.
00:31:11 Mais si on veut pouvoir vivre libre chacun,
00:31:15 il faut malgré tout qu'il y ait des règles.
00:31:17 Les policiers sont là pour les établir.
00:31:22 Ce sont avant tout des gens de la sécurité et de la protection.
00:31:27 Il ne faut pas l'oublier.
00:31:29 Je dois avouer que votre message est très touchant.
00:31:31 Je suis très touché par votre message.
00:31:33 C'est un message sans haine.
00:31:35 C'est un message très posé, très positif.
00:31:37 Malgré le drame que vous vivez, il n'y a pas de haine dans ce que vous dites.
00:31:41 Il y a juste une volonté d'une société apaisée.
00:31:44 C'est sans doute ce que souhaitait Manon.
00:31:47 À travers la façon que vous avez de la décrire,
00:31:50 elle faisait ce métier pour qu'on ait une société apaisée.
00:31:53 Tout à fait.
00:31:55 C'est prendre conscience des difficultés de la société.
00:31:59 Mais c'est aussi faire en sorte d'avancer
00:32:02 et de vivre les uns avec les autres.
00:32:05 Les policiers sont là aussi pour que...
00:32:07 Si on ne craint pas...
00:32:11 C'est très banal ce que je vais vous dire.
00:32:14 C'est très naïf.
00:32:16 Mais si on ne fait rien de mal,
00:32:18 on n'a pas de raison de craindre la police.
00:32:21 Voilà, tout simplement.
00:32:23 Merci Isabelle.
00:32:25 Merci beaucoup Isabelle.
00:32:27 Merci d'avoir accepté de témoigner.
00:32:29 Je pense que c'est important aussi de se souvenir.
00:32:31 L'actualité passe, les informations succèdent aux informations.
00:32:34 Je voulais qu'on revienne à ce qui s'est passé il y a un an
00:32:36 et la mort de ces trois policiers.
00:32:38 Merci beaucoup d'avoir été avec nous Madi Saïdi.
00:32:40 Merci de cette maman qui a perdu sa fille
00:32:42 mais qui reste d'une dignité absolue.
00:32:44 Il est bouleversant, il est poignant, il est très touchant.
00:32:47 Ce que je retiens, c'est la dignité de cette dame
00:32:50 qui a quand même perdu ce qui est le plus important pour des parents,
00:32:53 donc ses enfants,
00:32:55 et qui reste digne en portant un message aussi apaisé,
00:32:59 un message de paix presque.
00:33:02 Elle fait bien de rappeler que la police, quelque part,
00:33:05 contribue au vivre ensemble.
00:33:08 Si aujourd'hui on peut vivre ensemble en toute quiétude,
00:33:11 c'est parce qu'on a aussi des policiers.
00:33:13 C'est ce message que devraient se rappeler les gens qui détestent la police,
00:33:17 qui sont toujours très contents de les retrouver
00:33:19 quand ils se font cambrioler, quand ils sont victimes de quoi que ce soit.
00:33:22 La police contribue largement à ce que nous vivons en paix dans cette société.
00:33:27 Je trouve que c'est très important qu'on n'oublie pas
00:33:29 ces gens qui, au quotidien, font un choix de vie.
00:33:32 C'est vraiment un choix de vie.
00:33:34 Entrer dans la police, ce n'est pas un choix facile.
00:33:38 Pour moi, j'irais presque dire que c'est un sacerdoce.
00:33:41 C'est carrément un sacerdoce, c'est un don de soi.
00:33:44 On donne sa vie pour les autres, pour la sécurité des autres.
00:33:46 Et rien que pour ça, on devrait leur rendre hommage.
00:33:48 Plus souvent, il ne faut pas oublier.
00:33:50 – Jean-Christophe, c'est pour ça aussi que j'ai voulu en parler.
00:33:53 Il y a un an, je le disais, en fait, c'est vrai que l'actualité passe vite.
00:33:56 Et hélas, il y a tellement de drames, on oublie presque.
00:34:00 Mais cette maman, elle a dans sa chair, c'est sa fille qui est morte.
00:34:03 Et on a vu, elle a été prise par l'émotion à un moment donné aussi.
00:34:06 Elle a vécu quelque chose qui est terrible, qui est horrible.
00:34:10 Il faut les aider, ces gens-là.
00:34:11 Parce que cette policière, comme ses deux autres collègues, d'ailleurs,
00:34:14 on va revoir leurs photos, d'ailleurs, comme ses autres collègues,
00:34:16 ils sont morts pour nous.
00:34:18 – C'est ce que j'allais dire.
00:34:20 Il faut les aider parce qu'on sait de nous-mêmes,
00:34:22 parce qu'ils sont là pour nous.
00:34:24 Alors, ils sont là pour eux, c'est des passionnés.
00:34:26 Les gens qui sont en mission, qui sont, tu parlais de sacerdoce,
00:34:29 c'est des gens qui sont passionnés.
00:34:31 J'ai quelques-uns, il y a un paquet, dans ma famille aussi,
00:34:33 des jeunes filles qui sont parties, qui sont à Marseille,
00:34:36 qui ont voulu aller au contact de ce qu'elles puent dur,
00:34:38 et ainsi de suite.
00:34:39 Je pense à elles très fort aujourd'hui,
00:34:40 parce qu'elles sont toujours en situation de risque.
00:34:42 Elles ont voulu même aller sur le terrain,
00:34:44 plutôt que de passer des concours, par exemple,
00:34:45 pour être éventuellement dans un bureau.
00:34:47 – Mais on voit leur jeunesse, en plus.
00:34:48 Sur cette photo, on voit en plus leur jeunesse,
00:34:51 on voit ces visages jeunes, voilà, on voit ces…
00:34:54 – On parle de la jeunesse française.
00:34:56 – Ben oui, c'est ça, la jeunesse française,
00:34:58 c'est pas que la racaille dans les cités qui tape la police.
00:35:00 – C'est ça aussi la jeunesse française,
00:35:02 Manon, Paul et Steven, n'oublions pas leur prénom.
00:35:04 – Manon, Paul et Steven, ils sont morts parce que,
00:35:08 d'abord c'est leur métier, mais leur métier ne nécessite pas de mourir, forcément.
00:35:12 Là où il y a quelque chose qui ne va pas,
00:35:14 c'est-à-dire qu'on parle de paix,
00:35:16 on parle de vivre ensemble, de sécurité,
00:35:18 ça n'existe pas aujourd'hui.
00:35:20 Soyons clairs, la semaine dernière,
00:35:23 on parlait d'arrêter de détourner le regard,
00:35:25 d'arrêter de nier, soit par complicité,
00:35:28 soit parce qu'on ne veut pas s'embêter,
00:35:30 soit parce qu'on a accepté que c'était comme ça.
00:35:32 Il n'y a pas de raison, alors c'est une lâcheté,
00:35:34 à chaque fois, dans les trois cas.
00:35:36 La réalité, c'est qu'on ne peut plus détourner le regard.
00:35:38 Alors on ne peut pas détourner le regard nous-mêmes,
00:35:40 c'est-à-dire que nous-mêmes, nous sommes des acteurs
00:35:42 de cette sécurité, de ce qui se passe aujourd'hui.
00:35:45 Et on ne peut pas toujours se reporter sur les policiers,
00:35:47 qui ne sont pas assez nombreux,
00:35:49 qui parfois sont, regardez, on va les promener,
00:35:51 ils vont les promener avec des prisonniers à Versailles.
00:35:53 Aujourd'hui, on fait face à ça,
00:35:55 et là, on a besoin que les politiques,
00:35:57 parce que ce n'est pas autre chose que les politiques,
00:35:59 je me tourne vers Julien Audoul,
00:36:01 qui lui est un acteur éminent à l'Assemblée,
00:36:03 il faut, aujourd'hui, que les politiques
00:36:05 prennent leurs responsabilités.
00:36:07 La première des responsabilités, c'est dans le régalien.
00:36:09 Ce n'est pas d'aller, je ne sais pas,
00:36:11 préparer je ne sais quel projet.
00:36:13 - En même temps, vous adressez à Julien Audoul,
00:36:15 ce n'est pas le plus laxiste dans ces débats.
00:36:17 - Non, mais ce n'est pas le plus laxiste,
00:36:19 mais ce n'est pas non plus quelqu'un qui va dire tous les jours.
00:36:21 C'est un enjeu, cet enjeu-là,
00:36:23 qui est important avec les politiques dans ce projet.
00:36:25 - Je vais vous donner un petit mot par rapport à ce témoignage qu'on a eu,
00:36:27 et puis ensuite, on va parler d'autres policiers,
00:36:29 cette fois, qui ont été blessés, mais en Nouvelle-Calédonie.
00:36:31 Donc, vous voyez, on est vraiment...
00:36:33 Et là, c'est le quotidien, juste sur cette maman
00:36:35 et son témoignage très fort.
00:36:37 - Mais quand on l'écoute avec énormément de dignité,
00:36:39 avec énormément d'apaisement,
00:36:41 comment peut-on accepter
00:36:43 que certains politiques,
00:36:45 totalement irresponsables,
00:36:47 veulent déjà désarmer notre police,
00:36:49 disent de la manière la plus scandaleuse,
00:36:51 de la manière la plus injuste,
00:36:53 et honteuse, que la police tue ?
00:36:55 Aujourd'hui, dans notre pays, en 2024,
00:36:57 c'est la police qui se fait tuer,
00:36:59 et qui se fait tuer pour nous protéger.
00:37:01 Elle a très bien résumé
00:37:03 la maman de Manon,
00:37:05 en disant qu'en France,
00:37:07 dans une démocratie,
00:37:09 quand on n'a rien à se reprocher,
00:37:11 on n'a rien à craindre de la police.
00:37:13 - Et moi, ça me fait penser au délit de fuite.
00:37:15 - Mais on s'est pas attirés dessus.
00:37:17 - On nous a tirés dessus, on a fait un délit de fuite.
00:37:19 Ne t'en fuis pas, quoi, mec.
00:37:21 - Bruno Pommard ?
00:37:23 - Vous vous doutez bien de ce que je peux dire.
00:37:25 Les 150 000 policiers, les 100 000 gendarmes,
00:37:27 les 30 000 policiers municipaux,
00:37:29 qui ont un rôle essentiel,
00:37:31 ces gens-là doivent être soutenus
00:37:33 par la totalité du monde politique, évidemment.
00:37:35 Certains sont opposés à eux,
00:37:37 à la France Insoumise, évidemment.
00:37:39 Mais c'est vrai que quand on voit
00:37:41 l'abnégation de ces gens-là dans le travail,
00:37:43 quand j'ai décidé de devenir policier,
00:37:45 c'est dans ce sens-là.
00:37:47 C'est-à-dire aider les gens, protéger les gens,
00:37:49 et ça, je le vois, Jean-Marc, vous le savez,
00:37:51 à travers mon association, j'ai 400 policiers
00:37:53 qui sont issus de quartiers, pour la plupart,
00:37:55 qui sont de BAC, de Compagnie d'Intervention,
00:37:57 ils passent leur week-end à aller...
00:37:59 Pourtant, ils ont des problèmes qu'ils rencontrent
00:38:01 dans les quartiers, les jeunes. Ils vont au contact des jeunes,
00:38:03 passer des journées, des moments avec ces jeunes
00:38:05 pour expliquer notre métier. Donc c'est vrai que c'est un métier
00:38:07 qui est difficile, mais respectons-le.
00:38:09 Il y a 80% de la population qui les soutiennent,
00:38:11 il faut quand même... Mais les 20%, on devrait un petit peu regarder.
00:38:13 - Vous parlez de la difficulté de ce métier,
00:38:15 on en a un exemple ce matin, puisque le Haut-Commissaire
00:38:17 en Nouvelle-Calédonie s'est exprimé ce matin,
00:38:19 Louis Lefranc, Haut-Commissaire de la République,
00:38:21 il a annoncé que trois policiers
00:38:23 avaient été gravement blessés.
00:38:25 Donc voilà, on espère que les choses
00:38:27 vont s'arranger, mais lorsqu'une armurie
00:38:29 a été dévalisée, je vous propose
00:38:31 de l'écouter, puis ensuite, on va en direct
00:38:33 en Nouvelle-Calédonie.
00:38:35 - Trois policiers ont été également
00:38:37 blessés, ce sont des policiers
00:38:39 de la brigade Anticriminalité,
00:38:41 qui ont été évassanés
00:38:43 vers Paris, vers la capitale.
00:38:45 Ils ont été grièvement
00:38:47 blessés à la suite
00:38:49 d'une opération de cambriolage
00:38:51 d'une armurerie.
00:38:53 Les auteurs de ce cambriolage ont
00:38:55 piégé par la suite les policiers
00:38:57 et ils les ont grièvement blessés
00:38:59 à la jambe, à la tête, aux yeux.
00:39:01 Et donc ces policiers
00:39:03 sont en cours de traitement
00:39:05 et d'acheminement. Ils sont pris en compte
00:39:07 par les services hospitaliers spécialisés
00:39:09 d'un hôpital parisien.
00:39:11 - Et on part tout de suite en direct en Nouvelle-Calédonie,
00:39:13 on rejoint Régine Delfour, qui est envoyée spéciale
00:39:15 avec les images de Thibault Marcheteau. Bonjour Régine.
00:39:17 Est-ce qu'on a des informations complémentaires
00:39:19 sur ces trois policiers qui ont été gravement blessés ?
00:39:21 - Non, pas pour le moment.
00:39:25 Nous étions au point presse du Haut-Commissaire
00:39:27 qui était accompagné du procureur général
00:39:29 et du procureur de la République
00:39:31 pour nous donner des informations
00:39:33 notamment sur ces trois policiers
00:39:35 blessés lors d'un
00:39:37 cambriolage d'une armurerie
00:39:39 et puis surtout pour nous dire que,
00:39:41 il y a un bilan officiel, c'est-à-dire six morts
00:39:43 en Nouvelle-Calédonie,
00:39:45 alors que parce qu'il y a des rumeurs,
00:39:47 il faut savoir qu'il y a des rumeurs ici,
00:39:49 en Nouvelle-Calédonie, où il semblerait que
00:39:51 sur les réseaux sociaux, on dise qu'il y ait
00:39:53 beaucoup de canards qui ont été tués,
00:39:55 mais ils ont préféré tuer ces rumeurs
00:39:57 en nous faisant ce point. Pas d'autres
00:39:59 informations sur ce policier.
00:40:01 - Régine, on attend l'arrivée d'Emmanuel Macron
00:40:03 qui doit arriver dans les prochaines heures
00:40:05 parce que le voyage est très long, bien évidemment.
00:40:07 C'est perçu comment,
00:40:09 sur place, son arrivée
00:40:11 et sa venue en Nouvelle-Calédonie,
00:40:13 même s'il ne va pas rester longtemps, on parle d'un voyage qui
00:40:15 pourrait durer 12 à 15 heures parce que c'est
00:40:17 très long pour y aller et pour revenir. C'est perçu
00:40:19 comment par les habitants ?
00:40:21 - Eh bien en fait,
00:40:25 ils sont plutôt mitigés,
00:40:27 beaucoup s'interrogent sur cette
00:40:29 venue en ce moment, puisque
00:40:31 vous pouvez le voir sur les
00:40:33 différents reportages que nous avons
00:40:35 effectués avec Thibault Marcheteau,
00:40:37 la situation est vraiment chaotique,
00:40:39 il y a toujours énormément de barrages.
00:40:41 Cet après-midi, nous étions dans plusieurs
00:40:43 quartiers où il y a eu deux incendies
00:40:45 très importants. Des pompiers
00:40:47 ont dû intervenir, les forces de l'ordre étaient là.
00:40:49 Il y a eu des affrontements aussi dans
00:40:51 un autre quartier
00:40:53 avec des indépendantistes.
00:40:55 On entend des tirs, des grenades
00:40:57 de désencerclement. Enfin,
00:40:59 la situation est vraiment très tendue.
00:41:01 Alors les habitants ici se demandent pourquoi
00:41:03 il vient en ce moment.
00:41:05 C'est clair aussi que les tensions
00:41:07 sont ravivées. Les indépendantistes, eux,
00:41:09 préféraient négocier,
00:41:11 parlementer avec quelqu'un
00:41:13 hors du gouvernement, qui connaisse
00:41:15 le dossier de la Nouvelle-Calédonie,
00:41:17 tel qu'Edouard Philippe.
00:41:19 Alors s'il y a un plan
00:41:21 qui va être annoncé au niveau financier,
00:41:23 parce qu'il faut quand même imaginer toutes
00:41:25 les entreprises qui sont détruites, c'est vraiment
00:41:27 colossal. On était dans la zone
00:41:29 industrielle du Kos où tout
00:41:31 est détruit, tout est incendié,
00:41:33 que ce soit des stations-service, des commerces,
00:41:35 c'est inimaginable. Mais avant tout,
00:41:37 ici, les Calédoniens
00:41:39 veulent avant tout que l'ordre
00:41:41 soit rétabli. Et quand on voit
00:41:43 l'État en ce moment et ce qui s'est passé
00:41:45 encore aujourd'hui, ça fait extrêmement
00:41:47 peur. Il y a aussi ces appels sur les réseaux
00:41:49 sociaux de la part
00:41:51 des indépendantistes radicaux. Ils appellent
00:41:53 à faire ce qu'ils appellent des barbecues.
00:41:55 Donc ici, on a très peur
00:41:57 d'un regain de violence. - Merci beaucoup
00:41:59 Régine Delfour en direct de
00:42:01 Nouméa, envoyée spéciale de CNews avec les images
00:42:03 de Thibault Marcheteau, on est en direct également
00:42:05 avec Nicolas Metzdorf qui est député
00:42:07 Renaissance de la 2e circonscription, Nouvelle-Calédonie.
00:42:09 Bonjour, merci beaucoup d'être
00:42:11 en direct avec nous.
00:42:13 Tout d'abord, cette venue d'Emmanuel Macron,
00:42:15 est-ce que pour vous c'est une bonne chose ? On entendait
00:42:17 certains habitants qui disaient que ça risquait
00:42:19 de relancer la violence
00:42:21 parce que peut-être que certains indépendantistes
00:42:23 vont vouloir se faire entendre pendant cette venue.
00:42:25 Est-ce que c'est une crainte que vous avez également ?
00:42:29 - Moi je suis content
00:42:31 que le président vienne dans la mesure où il va
00:42:33 pouvoir se rendre compte de la situation.
00:42:35 L'ordre républicain n'est clairement pas
00:42:37 rétabli. Ça fait 10 jours que les Calédoniens
00:42:39 résistent. Ça fait 10 jours
00:42:41 que beaucoup de quartiers, notamment dans le
00:42:43 Grand Nouméa, n'ont pas vu une seule
00:42:45 force de l'ordre.
00:42:47 C'est une bonne chose pour que
00:42:49 le président de la République constate
00:42:51 effectivement la situation de détresse
00:42:53 dans laquelle nous sommes aujourd'hui.
00:42:55 - Mais il vient...
00:42:57 - Pardon, excusez-moi.
00:42:59 Je voulais vous demander, il vient en fait...
00:43:01 Qu'est-ce qu'il peut amener pour vous
00:43:03 en venant
00:43:05 le président de la République ? Il peut venir
00:43:07 avec quoi pour débloquer la situation ?
00:43:09 - Moi ce que j'attends de lui c'est un discours de fermeté.
00:43:13 Un discours de fermeté contre
00:43:15 les émutiers, contre les commanditaires.
00:43:17 Un discours de fermeté sur l'action
00:43:19 des forces de l'ordre. C'est important, c'est
00:43:21 impréalable à toutes autres choses parce que
00:43:23 si le président de la République
00:43:25 recule ou temporise
00:43:27 ça voudrait dire que les émutiers
00:43:29 ont eu raison de faire ce qu'ils ont fait.
00:43:31 Et vous savez, ils n'ont pas fait qu'un peu.
00:43:33 Ils ont détruit l'économie calédonienne.
00:43:35 Ils ont détruit la Nouvelle-Calédonie.
00:43:37 Et pour moi ça c'est inacceptable.
00:43:39 Donc je crois qu'on a besoin d'un discours
00:43:41 très clair de main du président de la République.
00:43:43 - Mais un discours ferme ne va pas
00:43:45 désamorcer la situation.
00:43:47 Enfin, s'il vient avec un discours
00:43:49 ferme, en fait je vois pas en quoi
00:43:51 ça va désamorcer la situation. Il faut qu'il arrive
00:43:53 avec quelque chose. Peut-être le report
00:43:55 des décisions qui doivent être prises.
00:43:57 - Ah ouais, donc
00:44:01 moi si la France aujourd'hui s'est donnée
00:44:03 raison à ceux qui cassent, écoutez,
00:44:05 faudra qu'on réfléchisse pourquoi on a voté trois fois
00:44:07 pour rester français.
00:44:09 Parce que s'il suffit pour
00:44:11 obtenir gain de cause dans la vie
00:44:13 de mettre un pays à terre, de tout brûler,
00:44:15 de tout casser, d'embêter
00:44:17 les honnêtes gens qui doivent se défendre,
00:44:19 il faut nous le dire.
00:44:21 Moi c'est pas la vision de la France
00:44:23 que j'ai, c'est pas la vision d'une démocratie que j'ai.
00:44:25 - Nicolas Merzor, je rappelle que vous êtes député
00:44:27 Renaissance, donc ce que vous dites clairement
00:44:29 c'est "j'attends d'Emmanuel Macron
00:44:31 un discours de fermeté et j'attends
00:44:33 qu'il nous dise que le processus continue,
00:44:35 il n'y a pas de pause, on continue le processus
00:44:37 tel qu'il a été engagé". C'est bien ça
00:44:39 votre message ce matin ?
00:44:41 - Ah oui, oui, c'est très bien
00:44:43 reçu de votre part. Vous savez,
00:44:45 député Renaissance ou pas député Renaissance,
00:44:47 aujourd'hui on est plutôt des députés calédoniens,
00:44:49 des élus calédoniens et des calédoniens tout court.
00:44:51 Je pense qu'on ne réalise pas
00:44:53 l'état de délabrement
00:44:55 de la Nouvelle-Calédonie et
00:44:57 à quel point elle a été mise à sac
00:44:59 par des délinquants.
00:45:01 Je crois qu'aujourd'hui,
00:45:03 ça va au-delà des questions
00:45:05 d'appartenance politique nationale.
00:45:07 C'est une question de modèle de société
00:45:09 que l'on veut. Je ne dis pas que derrière
00:45:11 il ne faut pas discuter, dialoguer
00:45:13 avec les indépendantistes, c'est pas le sujet.
00:45:15 Mais, il y a un moment donné,
00:45:17 il faut faire les choses dans l'ordre.
00:45:19 Et pour l'instant, l'ordre républicain n'est pas
00:45:21 rétabli. Et si l'ordre républicain
00:45:23 n'est pas rétabli et qu'on fait
00:45:25 des concessions sur le plan politique,
00:45:27 ça veut dire que l'État, depuis
00:45:29 dix jours, n'aura pas été capable de protéger
00:45:31 tous les Calédoniens là où ils sont.
00:45:33 - Il est très clair votre discours, Nicolas Metzdorf.
00:45:35 Merci beaucoup d'avoir été en direct avec nous
00:45:37 depuis la Nouvelle-Calédonie, député Renaissance.
00:45:39 De la deuxième circonscription,
00:45:41 c'est surprenant ce discours, parce que
00:45:43 il est très clair, il est très ferme
00:45:45 et il y a quand même, on va dire les choses,
00:45:47 de fortes chances qu'Emmanuel Macron
00:45:49 annonce quand même une pause
00:45:51 en ce qui concerne les réformes. C'est la seule façon
00:45:53 pour lui, aujourd'hui, de s'en sortir.
00:45:55 - Bon, déjà, la situation
00:45:57 est extrêmement complexe.
00:45:59 Extrêmement complexe parce qu'il y a un passé,
00:46:01 parce que l'État français,
00:46:03 notamment en 1998, dès 1998,
00:46:05 a engagé un processus
00:46:07 délétère en parlant
00:46:09 de décolonisation. C'était Jacques Chirac
00:46:11 avec le gel du
00:46:13 corps électoral, ce qui
00:46:15 nous occupe aujourd'hui.
00:46:17 Et aujourd'hui, effectivement,
00:46:19 l'urgence, avant tout,
00:46:21 c'est le rétablissement de l'ordre, de la sécurité,
00:46:23 de la paix civile. Ça, on est tous
00:46:25 d'accord là-dessus. Ensuite,
00:46:27 il faut qu'il y ait des discussions pour trouver
00:46:29 un chemin commun.
00:46:31 C'est clair. Il faut aussi qu'il y ait
00:46:33 un vrai projet et une vraie vision
00:46:35 pour le développement économique de la Nouvelle-Calédonie,
00:46:37 qui était déjà en retard
00:46:39 et vu les dégâts,
00:46:41 les dévastations, effectivement,
00:46:43 qui vont être minées. Donc ça, ça va prendre
00:46:45 du temps. Et il faut avoir un discours
00:46:47 apaisé. Alors c'est vrai qu'en période
00:46:49 de crise, c'est plus facile de souffler
00:46:51 sur les braises, c'est plus facile d'aller
00:46:53 avec les vatanguerres d'un bord ou de l'autre.
00:46:55 - Je ne crois pas que D. Graham Maslow soit
00:46:57 vatanguerreur. Pas du tout dans son discours.
00:46:59 - Je ne dis pas ça, mais je dis qu'il y a eu énormément d'erreurs.
00:47:01 - C'est étonnant, parce que lui, il est de la majorité.
00:47:03 Et lui, il dit "moi, je veux qu'on soit ferme,
00:47:05 je veux qu'on continue". - Il est calédonien, avant tout.
00:47:07 - Il est de la majorité quand même.
00:47:09 Et vous, qui êtes dans l'opposition, vous dites
00:47:11 "ah non, il faut faire une pause". - Non, non, je dis
00:47:13 que déjà, il faut rétablir l'ordre. - Oui, non, mais ça,
00:47:15 tout le monde est d'accord là-dessus. - Non, mais ça, c'est l'impératif.
00:47:17 - Une fois que l'ordre est rétabli, qu'est-ce qu'on fait ? - C'est l'impératif.
00:47:19 - Qu'est-ce qu'on fait ? - Il faut qu'il y ait des discussions qui reprennent.
00:47:21 - Donc on reprend des discussions. - Mais bien évidemment.
00:47:23 Et il faut... - Donc on continue pas le processus.
00:47:25 - Il faut qu'il y ait une vision, il faut qu'il y ait un report.
00:47:27 Et il faut quand même constater qu'il y a eu des erreurs qui ont été faites.
00:47:29 - Communication. - Pourquoi on en vient à cette situation ?
00:47:31 Marine Le Pen a alerté Gérald Darmanin que le calendrier était mauvais au mois de mars.
00:47:33 Gérald Darmanin l'a envoyé balader.
00:47:35 Aujourd'hui, nous avons des troubles calamiteux, cataclysmiques.
00:47:37 - Marine Le Pen, comme vous, vous avez voté le dégel.
00:47:39 Le dégel des listes électorales en même temps.
00:47:41 Donc aujourd'hui, vous dites que c'était pas la bonne solution.
00:47:43 - Sur le fond, nous sommes d'accord.
00:47:45 La méthode, le calendrier n'était pas le bon.
00:47:47 Sur le fond, là, tout le monde était d'accord.
00:47:49 - Oui, il faut dégeler, mais pas avec ce calendrier.
00:47:51 - Mais bien sûr. Et surtout, premièrement, pas avant les Jeux Olympiques de cette manière-là.
00:47:53 Et surtout, sans anticiper, sans avoir des renforts de sécurité,
00:47:55 on le savait que ça allait générer des troubles.
00:47:57 Ils n'ont pas anticipé.
00:47:59 Là, nous avons une situation qui est cataclysmique,
00:48:01 à la fois pour la sécurité de nos compatriotes,
00:48:03 et je le dis, ce sont tous des Français, là-bas.
00:48:05 Qu'ils soient canards ou loyalistes, c'est tous des Français.
00:48:07 Et l'ordre et la sécurité doivent être établis pour tous les Français.
00:48:09 Et sur le plan économique, mais c'est un désastre.
00:48:11 Il va falloir que les Français s'en sortent.
00:48:13 - Vous avez dit que vous n'allez pas faire la même chose.
00:48:15 - Non, je ne vais pas faire la même chose.
00:48:17 - Il va falloir que les Français s'en sortent.
00:48:19 - Non, je ne vais pas faire la même chose.
00:48:21 - Il va falloir que les Français s'en sortent.
00:48:23 - Non, je ne vais pas faire la même chose.
00:48:25 - Bruno Pomar, est-ce que la solution, aujourd'hui,
00:48:27 c'est quand même de faire une pause ou pas ?
00:48:29 - Ah mais toi...
00:48:31 - Parce que moi, quand j'entends ce député Renaissance, quand même, qu'on a...
00:48:33 Et je le rappelle, parce que c'est important, qui est de la majorité.
00:48:35 Et je pense qu'il va être très déçu
00:48:37 parce qu'il va annoncer Emmanuel Macron.
00:48:39 Je ne suis pas dans le secret des lieux,
00:48:41 mais je vois mal Emmanuel Macron arriver sur place et dire
00:48:43 "On rétablit l'ordre et le processus continue".
00:48:45 - Il le voit mal, autrement ça ne sert à rien d'y aller.
00:48:47 - Rétablir l'ordre, c'est évident.
00:48:49 C'est l'évidence même avant d'entreprendre le dialogue.
00:48:51 Mais ce dialogue-là aurait dû être mené bien avant.
00:48:53 - Bah oui, ça on est d'accord.
00:48:55 - Mais maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?
00:48:57 - Le moment, c'est de geler.
00:48:59 Essayer de ramener les gens à la raison.
00:49:01 Le fameux CCAT, le fameux...
00:49:03 qui est manipulé par les indépendantistes,
00:49:05 il faut les calmer, ces gens-là.
00:49:07 Parce que c'est quand même des voyous, il faut le dire.
00:49:09 Il n'y a pas de transition à faire avec ces gens-là.
00:49:11 Mais encore une fois, je pense que
00:49:13 le gouvernement aurait dû vraiment anticiper cette situation.
00:49:15 Moi j'ai connu, vous savez, j'ai connu
00:49:17 quand j'étais au RED,
00:49:19 j'ai protégé Jean-Marie Djibahou et Jacques Lafleur.
00:49:21 J'ai connu très bien Jean-Marie Djibahou
00:49:23 comme Jacques Lafleur en 88, ça date.
00:49:25 Et déjà c'était chaud. Quand on voit la situation actuelle
00:49:27 qui est, je dirais, la même
00:49:29 dans le concept de ce qui se passe,
00:49:31 mais en plus cette jeunesse...
00:49:33 - En pire. - Oui, en pire. La jeunesse qui est complètement laissée à l'abandon, etc.
00:49:35 Eh bien on a le résultat qu'on voit aujourd'hui.
00:49:37 - Je vous donne la parole dans un instant,
00:49:39 mais je voudrais qu'on se rende compte de la réalité du terrain.
00:49:41 Jeudi, depuis le début de la semaine, il y a deux discours.
00:49:43 Il y a le discours officiel où on nous dit "C'est en train de s'enranger,
00:49:45 la nuit a été calme", et puis vous avez le discours
00:49:47 de nos envoyés spéciaux qui disent "Mais non,
00:49:49 mais c'est toujours très tendu".
00:49:51 Regardez l'un des reportages qui a été réalisé par nos envoyés spéciaux.
00:49:53 Un espace de santé d'urgence
00:49:55 pour venir en aide aux habitants du centre de Nouméa.
00:49:57 Avec les émeutes et les différents barrages
00:49:59 qui ont pris place sur l'archipel,
00:50:01 de nombreux centres de soins ont été incendiés
00:50:03 ou sont impossibles d'accès.
00:50:05 Alors depuis lundi,
00:50:07 cet espace a ouvert au public à la hâte
00:50:09 et sa fréquentation ne fait que grimper.
00:50:11 - On double la fréquentation.
00:50:13 On a commencé à 40 personnes lundi,
00:50:15 on était à 70 hier,
00:50:17 et je pense qu'aujourd'hui on va monter à plus d'une centaine
00:50:19 puisque, effectivement, l'accès aux soins
00:50:21 n'est pas facile pour nos publics
00:50:23 et pour les administrés.
00:50:25 - Médecins, puricultrices
00:50:27 ou encore sages-femmes sont à disposition
00:50:29 pour prodiguer les premiers soins.
00:50:31 Cette femme enceinte de 9 mois
00:50:33 a été prise en charge ici.
00:50:35 Un accompagnement accueilli avec soulagement.
00:50:37 - J'ai vu une sage-femme
00:50:39 qui m'a beaucoup rassurée
00:50:41 et maintenant je ressors de là en paix
00:50:43 parce que je sais que je serai suivie
00:50:45 malgré ce qui se passe.
00:50:47 - Des psychologues sont également présents
00:50:49 pour offrir un suivi gratuit.
00:50:51 - Les gens sont très anxieux,
00:50:53 ils ont des troubles du sommeil,
00:50:55 ils ont des pensées
00:50:57 qui les empêchent de dormir.
00:50:59 Ils sont aussi angoissés
00:51:01 par le manque de visibilité,
00:51:03 de ne pas savoir ce qui va se passer.
00:51:05 - Un centre d'appel a également été mis en place
00:51:07 pour ceux qui ne pourraient faire le déplacement.
00:51:09 La zone du principal centre hospitalier
00:51:11 de Nouméa demeure, elle,
00:51:13 totalement inaccessible.
00:51:15 - Voilà, ça c'est la réponse.
00:51:17 C'est la réalité qu'on vous montre.
00:51:19 On sent que c'est très tendu sur place.
00:51:21 Emmanuel Macron arrive ce soir
00:51:23 aux alentours de 19h sans doute
00:51:25 et il ne va pas rester longtemps.
00:51:27 Mais ça va être très compliqué pour lui
00:51:29 de se déplacer en hélicoptère,
00:51:31 mais également de calmer les choses.
00:51:33 Il ne peut pas avoir un discours de fermeté.
00:51:35 Il va être obligé d'ouvrir la porte.
00:51:37 - Malheureusement, il faudrait ce discours de fermeté.
00:51:39 - Oui, normalement, je suis d'accord.
00:51:41 - En démocratie, c'est comme ça.
00:51:43 C'est la majorité qui l'emporte.
00:51:45 Et en l'occurrence, c'est ce qui est sorti
00:51:47 de la volonté des Calédoniens.
00:51:49 Et il ne faut pas oublier
00:51:51 qu'au-delà de la politique,
00:51:53 il y a aussi une réalité économique
00:51:55 dont on parle peu, et sociale.
00:51:57 Il y avait des promesses qui avaient été faites
00:51:59 à l'époque, en 1998 et avant.
00:52:01 On ne peut pas accepter
00:52:03 que la Nouvelle-Calédonie soit la France
00:52:05 au même titre que les territoires en métropole
00:52:07 et que finalement, il y a une partie
00:52:09 de la population locale
00:52:11 qui vive en dessous d'un certain nombre
00:52:13 de provités, qui n'accède pas à l'école.
00:52:15 Regardons ce qu'est la fonction publique locale,
00:52:17 il faudrait aussi penser à comment
00:52:19 on réorganise ce territoire
00:52:21 pour faire en sorte que les canakis
00:52:23 se considèrent comme français
00:52:25 et plus associés au même titre que les autres.
00:52:27 - Et on me dit en ce moment qu'Emmanuel Macron
00:52:29 est en escale à Vancouver pour l'instant.
00:52:31 Il va repartir à 13h de Paris.
00:52:33 Il arrivera à 22h30 de Paris
00:52:35 sur place. Jean-Christophe Gagnon, un mot.
00:52:37 - Oui, c'est un long voyage
00:52:39 parce que c'est un autre monde.
00:52:41 L'époque a changé, vous parliez de la fleur
00:52:43 et de Jibao. La Chine n'existait pas
00:52:45 comme elle existe aujourd'hui. La Chine
00:52:47 est à l'oeuvre dans tout le Pacifique.
00:52:49 Toutes les îles qui environnent
00:52:51 la Nouvelle-Calédonie ont été
00:52:53 reconquises, mais en tout cas
00:52:55 politiquement, pour être
00:52:57 commercialement ensuite associées, à ce qu'il y ait
00:52:59 une cynisation du Pacifique. C'est-à-dire que
00:53:01 en Nouvelle-Calédonie, il n'y a pas
00:53:03 de différence. Depuis 15 ans à peu près,
00:53:05 il y a une association qui s'appelle
00:53:07 l'Association d'Amitié Sino-Calédonienne
00:53:09 qui travaille au corps,
00:53:11 la population canaque, qui n'est pas
00:53:13 que celle qu'on décrit.
00:53:15 C'est-à-dire que c'est une grève qui n'a pas
00:53:17 prise aujourd'hui, mais qui allait très bien finalement
00:53:19 à l'époque déjà. C'est-à-dire qu'il y a un monde coutumier
00:53:21 qui vit différemment dans un temps différent.
00:53:23 Marine Le Pen a raison là-dessus, mais pour autant,
00:53:25 de l'autre côté, il y a une société qui vit aussi au rythme
00:53:27 de la Nouvelle-Zélande, de l'Australie.
00:53:29 Ce qu'on n'a pas su faire avec la Nouvelle-Calédonie,
00:53:31 et là j'en veux beaucoup, elle nous gouverne. C'est-à-dire qu'on n'a ni
00:53:33 su la valoriser du point de vue, par exemple,
00:53:35 ne serait-ce que touristique. On se contente
00:53:37 de quelques gens qui viennent de...
00:53:39 On avait un pont à faire avec ça, d'Europe
00:53:41 vers la Nouvelle-Calédonie. Non, non, mais d'autres pays
00:53:43 l'ont fait. D'autres pays l'ont fait.
00:53:45 - Les 24 heures de vol, qui aujourd'hui peut se payer
00:53:47 les avions, on peut faire 24 heures de vol ?
00:53:49 - Quand je vous dis ça, des pays ont subventionné
00:53:51 ce genre de travaux, et ça a été fait. On pouvait même
00:53:53 faire avec l'ordre. D'autre part, c'est un enjeu géostratégique
00:53:55 hyper important, qu'on n'a jamais su
00:53:57 non plus valoriser jusque dans l'affaire
00:53:59 des sous-marins qu'on vendait à l'époque, ou pas
00:54:01 à l'Australie, parce qu'on ne sait pas
00:54:03 positionner notre intérêt là-bas. Or, notre
00:54:05 intérêt est réel, pas simplement sur le nickel,
00:54:07 mais simplement sur l'idée qu'on pèse dans le monde.
00:54:09 - On paye une succession d'erreurs, et on a laissé tomber
00:54:11 la Nouvelle-Calédonie, c'est ça la réalité aussi.
00:54:13 - Et on ne découvre rien de ce qui se passe
00:54:15 à l'Université du Dix-Ans. - On va faire une pause, on va faire la pub,
00:54:17 on va faire le CNews Info. En retour,
00:54:19 on va parler de Marseille, parce qu'il y a eu
00:54:21 une passe d'armes hier entre Franck Alizio,
00:54:23 député du Rassemblement National, et Gérald Darmanin
00:54:25 sur le bilan des opérations XXL
00:54:27 à Marseille, puisque Franck Alizio a dit
00:54:29 "le trafic a repris", et Gérald Darmanin
00:54:31 il a dit "non, non, rien du tout, qu'est-ce qu'on va faire ?
00:54:33 On va appeler un policier, sur place, pour savoir
00:54:35 quelle est la réalité". Et puis à 11h45,
00:54:37 alors, on a vu il y a quelques instants
00:54:39 que l'école normale supérieure de Paris
00:54:41 était bloquée depuis hier par des militants
00:54:43 pro-palestiniens, ils parlaient qu'ils ont installé des tentes.
00:54:45 On vient d'envoyer Marie Blanchard, elle sera
00:54:47 avec nous en direct là-bas, sur place,
00:54:49 pour nous dire quelle est la situation, parce que ça aussi, ça fait partie
00:54:51 des choses qui passent sous le tapis, et moi,
00:54:53 j'aime pas le tapis. 11h33,
00:54:55 à tous les 18h sur CENIWS.
00:54:57 Un texte contre les ingérences étrangères sur le bureau du Sénat,
00:55:03 avec plusieurs mesures phares,
00:55:05 registre national de l'influence,
00:55:07 gel des avoirs financiers,
00:55:09 texte qui arrive au Palais Bourbon,
00:55:11 avec en toile de fond les troubles en Nouvelle-Calédonie.
00:55:13 Israël rappelle ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège
00:55:17 après la décision d'Oslo de reconnaître
00:55:19 un Etat palestinien, un comté dû
00:55:21 vingt-huit mais, et l'annonce de l'Irlande
00:55:23 le mois dernier qui souhaitait en faire de même.
00:55:25 Et puis, le cinéma populaire à l'honneur,
00:55:27 ce mercredi à Cannes,
00:55:29 Pierre Ninet reprend le rôle d'Edmond Dantes
00:55:31 dans le conte de Monte-Cristo,
00:55:33 nouvelle adaptation du chef-d'oeuvre
00:55:35 d'Alexandre Dumas, alors qu'Artus
00:55:37 montra les marches avec les acteurs handicapés
00:55:39 de son film à succès,
00:55:41 un petit truc en plus.
00:55:43 11h35 sur CENIWS,
00:55:47 merci d'être en direct avec nous.
00:55:49 N'oubliez pas, tout à l'heure, aux alentours de midi,
00:55:51 on sera en direct de Caen, pour l'hommage
00:55:53 aux agents pénitentiaires qui vont être rendus,
00:55:55 ces agents pénitentiaires qui ont été tués
00:55:57 dans l'attaque du fourgon pénitentiaire,
00:55:59 ça va se dérouler à Caen, et c'est finalement
00:56:01 Gabriel Attal qui le préside, en l'absence
00:56:03 d'Emmanuel Macron, les syndicats ne seront pas très heureux,
00:56:05 c'est le moins qu'on puisse dire, les syndicats pénitentiaires,
00:56:07 de voir que ce n'est pas Emmanuel Macron,
00:56:09 donc on en parlera tout à l'heure, et on suivra
00:56:11 cet hommage en direct. Mais je voulais
00:56:13 commencer en vous parlant de Marseille,
00:56:15 parce qu'hier, il y a eu un échange à l'Assemblée nationale
00:56:17 entre un député de Rassemblement national,
00:56:19 Franck Alizio, et également
00:56:21 avec le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:56:23 On va écouter tout d'abord la question de Franck Alizio,
00:56:25 qui revient sur la fameuse opération XXL
00:56:27 à Marseille, et Franck Alizio
00:56:29 dit au ministre de l'Intérieur, "Bah écoutez,
00:56:31 tout ça, ça a fait beaucoup de bruit, d'ailleurs
00:56:33 il appelle l'opération XXS, voilà,
00:56:35 small et pas L,
00:56:37 et il dit, tout ça, bah voilà, c'était un peu
00:56:39 du cinéma, parce qu'en fait,
00:56:41 les trafics de drogue se sont juste déplacés, et tout a repris.
00:56:43 On écoute tout d'abord Franck Alizio.
00:56:45 Monsieur le Premier ministre,
00:56:47 Marseille, cette ville que Jean-Claude Gaudin
00:56:49 a tant aimée n'en finit pas de sombrer.
00:56:51 Deux mois après l'opération
00:56:53 Place Nette XXS,
00:56:55 il est de notre devoir d'en faire
00:56:57 le bilan. 4 000 hommes
00:56:59 mobilisés et épuisés sur le terrain
00:57:01 pour seulement 49
00:57:03 écroués, c'est-à-dire seulement
00:57:05 6% des interpellés.
00:57:07 Cette opération, autant éphémère que
00:57:09 médiatique, n'aura fait que déplacer
00:57:11 les trafics dans l'espace,
00:57:13 c'est-à-dire dans la cité, le quartier,
00:57:15 voire la commune d'à côté, et dans le temps,
00:57:17 puisque les règlements de comptes
00:57:19 et les trafics ont d'ores et déjà repris
00:57:21 comme avant.
00:57:23 Voilà, donc réponse de Gérald Darmanin hier à l'Assemblée.
00:57:25 Monsieur le député Alizio,
00:57:27 je suis heureux de vous rencontrer parce que je suis venu
00:57:29 14 fois à Marseille
00:57:31 cette dernière année.
00:57:33 Je ne vous ai jamais vu parler de la drogue
00:57:35 dans la circonscription où je me suis déplacé.
00:57:37 Mais c'est une bonne chose que nous puissions en parler
00:57:39 puisque tout le monde
00:57:41 a souligné le travail
00:57:43 des forces de l'ordre, et il suffit
00:57:45 désormais à la Paternelle, et il suffit
00:57:47 désormais à la Castellane, pour voir qu'il n'y a
00:57:49 plus aucun point de deal,
00:57:51 et vous pourriez au lieu d'être grincheux, remercier
00:57:53 les forces de l'ordre. Ça permettrait de voir
00:57:55 qu'il y a 40% de points de deal en moins,
00:57:57 des tonnes de drogues saisies,
00:57:59 et de très nombreux trafics
00:58:01 démantelés.
00:58:03 Alors, 40% de points de deal
00:58:05 en moins, des tonnes de drogues saisies, et d'ici...
00:58:07 Bonjour, merci d'être en direct avec nous, délégué
00:58:09 unité SGPFO Police à Marseille.
00:58:11 Quelle est la réalité
00:58:13 de la situation ? On a deux discours
00:58:15 politiques, j'ai envie de dire d'un côté
00:58:17 le discours du Rassemblement National, de l'autre celui du
00:58:19 ministre de l'Intérieur. Est-ce que vraiment
00:58:21 le trafic de drogues et les points de deal ont baissé
00:58:23 à Marseille ?
00:58:25 Alors, ce qui est certain, c'est que les points de deal
00:58:27 n'ont pas forcément baissé de façon monumentale.
00:58:29 Les deux points de deal qui ont été énoncés, donc en l'occurrence la
00:58:31 Castellane et la Paternelle, ont disparu, ça c'est une réalité.
00:58:33 Maintenant, ce qui est certain, c'est que ça coûte
00:58:35 énormément aux forces de l'ordre pour mettre en place
00:58:37 ce système-là. C'est-à-dire que c'est hyper chronophage
00:58:39 une présence permanente des forces de l'ordre pour pouvoir
00:58:41 éviter que les narcotrafiquants se réinstallent.
00:58:43 Donc ça, c'est une véritable problématique
00:58:45 parce que ça use les forces de l'ordre quotidien
00:58:47 qui, quand ils font ça, ne font pas autre chose.
00:58:49 Je pense en l'occurrence à la déléguence de voie publique,
00:58:51 effectivement, sur laquelle, qui est aussi de nos prérogatives.
00:58:53 Donc, nous, quand nous faisons ça, nous ne faisons pas autre chose.
00:58:55 Ça, c'est la première problématique.
00:58:57 La seconde problématique, c'est que, il est
00:58:59 indéniable que les réparations passe-nettes sont
00:59:01 intéressantes et les habitants
00:59:03 et la population de ces quartiers en sont
00:59:05 demandeurs. Aujourd'hui, on a une mission de service public
00:59:07 qui est importante, il faut la rappeler. Maintenant,
00:59:09 il va falloir que des moyens conséquents soient
00:59:11 de façon plus importante versées
00:59:13 à la génération marseillaise. Et c'est en ce sens-là
00:59:15 où, au-delà des enjeux électoralistes,
00:59:17 parce que tout le monde a en tête, et je l'ai bien compris,
00:59:19 et nous le comprenons bien en tant que Marseillais,
00:59:21 les élections municipales arrivantes,
00:59:23 il va falloir, à un moment donné, que
00:59:25 tout cela soit transpartisan et que des
00:59:27 renforts d'effectifs conséquents soient apportés car
00:59:29 c'est chronophage à souhait.
00:59:31 - Et d'ici, ce n'est pas possible aujourd'hui de tenir les positions
00:59:33 telles qu'elles sont en place.
00:59:35 Ce n'est pas possible de les tenir pendant des mois.
00:59:37 Vous n'avez pas le personnel pour ça, vous n'avez pas
00:59:39 les moyens. Donc, à un moment donné, vous allez lâcher
00:59:41 forcément, et à ce
00:59:43 moment-là, le trafic va reprendre.
00:59:45 - Il est certain que les narcotrafiquants,
00:59:47 parce que réellement, vous savez, on envoie de cartélisation,
00:59:49 nous, on évite,
00:59:51 on essaie de juguler tout ça pour pas qu'on passe,
00:59:53 on bascule, comme on a vu dans d'autres pays européens,
00:59:55 quand même, peu la même histoire que nous. Je pense aux Pays-Bas, par exemple,
00:59:57 avec la mochron mafia. Donc, on essaye d'éviter d'en arriver
00:59:59 à ce stade-là. Il est certain que,
01:00:01 et c'est intenable pour nous, en termes sur la durée,
01:00:03 parce que tout cela ne se fait
01:00:05 qu'à effectif constant. Et c'est là la problématique.
01:00:07 On nous a promis 100 renforts d'ici la fin de l'année.
01:00:09 Nous espérons effectivement qu'ils arriveront, car nous en avons
01:00:11 vraiment aujourd'hui besoin. Car à ça, on doit rajouter,
01:00:13 vous l'avez vu, l'arrivée de la flamme. On avait 200 000
01:00:15 personnes, 200 000 touristes. On a des épreuves
01:00:17 pendant les Jeux olympiques. À cela, vous devez rajouter
01:00:19 aussi la menace terroriste.
01:00:21 Aujourd'hui, on n'est pas à l'abri
01:00:23 d'un passage à l'acte d'un homme solitaire ou de
01:00:25 réunions de terroristes beaucoup plus, si je peux dire,
01:00:27 bien enregistrées. Donc c'est vrai que c'est chronophage
01:00:29 à souhait, et tout cela à effectif constant.
01:00:31 Donc à un moment donné, si l'on veut des résultats
01:00:33 périns, parce que les résultats qu'on retenait,
01:00:35 on les a, mais périns, sans user des forces de l'ordre,
01:00:37 il faut des moyens supplémentaires, des moyens humains.
01:00:39 Il n'y a que ça de vrai aujourd'hui qui fonctionne.
01:00:41 - Et d'ici, malgré tout, le plan
01:00:43 que vous êtes en train de nous dresser des
01:00:45 semaines et des mois qui viennent,
01:00:47 c'est quand même assez pessimiste. Parce que c'est vrai
01:00:49 qu'il va y avoir les Jeux olympiques. C'est vrai qu'il y a
01:00:51 beaucoup d'animation. Il y a des risques
01:00:53 concernant les Jeux olympiques,
01:00:55 les risques d'attentat. Il y a ce qui se passe
01:00:57 dans les cités également. C'est assez
01:00:59 compliqué quand même à gérer
01:01:01 les jours et les semaines qui viennent.
01:01:03 - Ah oui, complètement. Les forces de l'ordre
01:01:05 ont été mises à ruder preuve comme jamais.
01:01:07 Je pèse mes mots aujourd'hui. On a
01:01:09 des effectifs qui ont été rappelés sur des
01:01:11 congés annuels. On a des effectifs que votre envoyé à Paris
01:01:13 pour aider les collègues franciniens
01:01:15 pour encadrer les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques.
01:01:17 On a des effectifs... On a carrément fait sauter
01:01:19 des congés prévisionnels. On a augmenté les taux de présence.
01:01:21 Alors, en échange, nous avons eu quelques compensations
01:01:23 pécuniaires et financières pour quelque part
01:01:25 dédommager les collègues. Ce qui est certain,
01:01:27 c'est que ça impacte toujours leur vie de famille.
01:01:29 Être policier aujourd'hui, plus que jamais, à Marseille,
01:01:31 en l'occurrence, c'est un véritable sacerdoce.
01:01:33 Donc, il va falloir effectivement que des moyens
01:01:35 humains conséquents arrivent à faire l'agglomération.
01:01:37 C'est la deuxième ville de France.
01:01:39 Marseille, pour avoir 500 fonctionnaires,
01:01:41 c'est cinq ou six arrondissements cumulés.
01:01:43 Paris, un seul arrondissement, en l'occurrence,
01:01:45 par exemple, le 19e, c'est 500 fonctionnaires à lui tout seul.
01:01:47 Donc, il y a une distorsion au niveau des moyens qui sont
01:01:49 à leur disposition aujourd'hui. Et ça, c'est une réalité.
01:01:51 – Je ne veux pas être oiseau de mauvais augure,
01:01:53 Edith Sidd, mais vous le savez, en même temps, le seul problème,
01:01:55 c'est qu'il n'y a pas que Marseille qui est dans cette situation.
01:01:57 Il y a des tas de villes aujourd'hui qui demandent
01:01:59 également des renforts de police. Simplement,
01:02:01 il n'y a pas les moyens aujourd'hui de les mettre partout.
01:02:03 Et c'est ça qui est dramatique, j'ai envie de dire,
01:02:05 parce que ça fait des mois, des années que vous demandez
01:02:07 tous des renforts de police et on n'a pas les moyens.
01:02:09 – Oui, c'est vrai qu'aujourd'hui, effectivement,
01:02:13 on fonctionne beaucoup avec des budgets constants.
01:02:15 Ce qui est certain, c'est que Marseille, plus qu'ailleurs,
01:02:17 doit être aujourd'hui l'épicentre d'une réponse nationale
01:02:20 qui doit être apportée, car les narcotrafiquants marseillais,
01:02:23 en tout cas les méthodes marseillaises, sont exportées aujourd'hui,
01:02:25 au-delà de toute la région, sur toute la France.
01:02:27 On voit qu'il y a des règlements de comptes dans les endroits
01:02:29 où il n'y en avait pas, d'ailleurs, en France, en province, en Bretagne,
01:02:32 je pense en l'occurrence. On a des narcotrafiquants
01:02:34 qui se disséminent et se répandent sur l'ensemble du territoire.
01:02:36 On a des personnes qui ont des ramifications à l'international,
01:02:39 en Afrique du Nord, mais pas qu'au Moyen-Orient,
01:02:41 en Amérique du Sud, où on a interpellé des narcotrafiquants
01:02:43 en Amérique du Sud marseillais. Je veux dire, à un moment donné,
01:02:46 il va falloir vraiment se poser la question de, on décide ou pas
01:02:48 d'un plan Marshall pour contrôler le narcotrafique au niveau national,
01:02:51 pour pouvoir définitivement juguler ce narcotrafique.
01:02:53 On a aujourd'hui un ministère intérieur qui est investi,
01:02:55 mais le ministère intérieur, si je puis dire,
01:02:57 n'a que la limite des moyens qu'on lui donne.
01:02:59 Il va falloir qu'on aille au-delà. Et on sait que c'est pas toujours
01:03:01 évident au niveau du ministère de la Finance
01:03:03 pour pouvoir donner des moyens supplémentaires.
01:03:05 – Et d'ici, il y a Bruno Pomard qui a envie de vous interroger.
01:03:08 – Oui, bonjour. Moi j'ai une question et je milite pour ça.
01:03:12 Pourquoi ne pas utiliser les moyens de l'armée ?
01:03:15 Alors certains vont peut-être bon dire, mais Samia Ghalil avait dit en son temps,
01:03:18 "Je trouve, à mon sens, que compte tenu de la situation qu'on rencontre
01:03:22 dans ces grandes villes où les effectifs de police
01:03:24 ne sont pas démultipliables à souhait, où les gendarmes mobiles
01:03:27 comme les CRS sont là aussi pour faire du maintien de l'ordre
01:03:30 et de la sécurisation, pourquoi ne pas penser à mettre en place
01:03:33 des équipes mixtes, police, militaire, au même titre qu'on met en place
01:03:37 le plan Vigipirate ? Parce que certains militaires m'ont dit,
01:03:40 "Oui mais l'armée est faite pour faire la guerre."
01:03:42 Arrêtons ce baratin, j'en ai même discuté avec Pierre de Villiers
01:03:45 qui n'est pas contre l'armée.
01:03:46 – Et d'ici, votre réponse à ça, est-ce que ça peut être une solution ?
01:03:49 – Alors ça peut être le début d'une solution, le problème c'est que
01:03:52 la réponse doit être multipactorielle, il va falloir mettre en avant aussi
01:03:54 la parentalité pour essayer de comprendre qu'est-ce qui se passe,
01:03:56 et effectivement pourquoi on a autant de personnes qui sont dans ces trafics.
01:04:00 Il va falloir effectivement travailler sur les avoirs criminels,
01:04:02 on a beaucoup de retard par rapport à l'Italie aujourd'hui,
01:04:04 on sait très bien que les saisies d'avoirs criminels sont conséquents
01:04:07 et monumentent en Italie, il faut prendre par exemple
01:04:09 ce qui se passe de l'autre côté des Alpes, on a un État qui s'est mis
01:04:13 en organisation, qui s'est mis en place pour pouvoir lutter contre la mafia
01:04:17 en l'occurrence là-bas, et ça a fonctionné, donc il faut prendre ces exemples,
01:04:21 il faut s'inspirer un peu de tout le monde, des exemples qui sont limite trop,
01:04:23 je pense aux Pays-Bas, il va falloir que les petites peines soient exécutées
01:04:25 de façon beaucoup plus conséquente, aujourd'hui ce n'est pas le cas,
01:04:28 on a une réponse pénale qui est trop longue et trop tardive,
01:04:30 donc oui il faut un plan martial pour la sécurité,
01:04:32 et pour la sécurité des Marseillais et des Français au sens large.
01:04:36 – Merci beaucoup Edith Hilde, merci d'avoir été en direct
01:04:38 avec tous les vieux unités SGP, FO, Police, Julien Roudoul.
01:04:41 C'est vrai qu'on ne peut pas cracher sur ces opérations XXL
01:04:44 qui ont été menées, parce que c'est vrai que ça a une efficacité,
01:04:47 le seul problème c'est que forcément c'est une efficacité limitée
01:04:50 parce qu'il n'y a pas assez d'hommes, en plus c'est partout en France,
01:04:52 il n'y a pas assez d'hommes pour tenir ces cités.
01:04:54 – Il n'y a pas assez d'hommes à Marseille, il n'y a pas assez d'hommes
01:04:56 dans ma ville de Sens par exemple, dans les effectifs depuis longtemps,
01:05:00 et des plateformes de la drogue, on en a partout sur le territoire national
01:05:04 avec les règlements de comptes, avec un trafic qui s'intensifie.
01:05:07 Le vrai problème à Marseille, mais j'allais dire sur l'ensemble
01:05:09 du territoire national, c'est que nous avons des super héros
01:05:12 qui sont les policiers, qui savent tout faire, et ils savent tout faire,
01:05:15 ils n'ont pas besoin de tuteurs les policiers, ils ont le savoir-faire,
01:05:18 ils ont l'abnégation, ils ont le courage, excusez-moi ce sont des couteaux suisses
01:05:23 qui vont passer des Jeux Olympiques, du trafic de drogue,
01:05:26 de la lutte contre le terrorisme, ils savent tout faire.
01:05:28 Le seul problème c'est qu'ils sont gérés et dirigés par Pinocchio,
01:05:31 et Pinocchio c'est M. Darmanin qui ment en permanence,
01:05:34 qui ne met pas les moyens nécessaires, et qui donne un écran de fumée
01:05:39 qui fait croire que la situation s'améliore.
01:05:41 Les policiers sur le terrain voient bien que la situation ne s'améliore pas,
01:05:45 qu'elle se désagrège, et effectivement il l'a très bien dit,
01:05:48 le souci dans tout ça, c'est que la réponse pénale ne suit pas,
01:05:51 c'est qu'il n'y a pas assez de places de prison,
01:05:53 c'est que les peines ne suivent pas, c'est qu'on n'incarcère pas
01:05:56 ceux qui devraient aller en prison, c'est ça le problème.
01:05:59 Je vous ai vu faire les grands yeux quand j'ai dit
01:06:01 "est-ce qu'on ne peut pas imaginer de faire des missions armées-police ?"
01:06:04 Parce que les policiers, vous l'avez dit, c'est des couteaux suisses,
01:06:07 ils font tout, à un moment donné on ne peut pas dire que
01:06:09 Darmanin n'envoie pas un peu partout des effectifs de police.
01:06:13 Est-ce que vous ne pensez pas qu'en mon sens on aurait fait quelque chose en test,
01:06:16 c'est-à-dire de mettre en place, on a 205 000 militaires professionnels dans ce pays,
01:06:20 ils ne sont pas tous en OPEX que je sache, mais pourquoi ne pas faire ce qu'on fait ?
01:06:23 - En opération extérieure.
01:06:24 - Comme on fait avec Vigipirate, envoyer pour la sécurisation,
01:06:26 je ne dis pas faire du maintien de l'ordre ou de l'interpellation,
01:06:29 puisqu'il y a les services de PJ, de FAST et anti-stupe.
01:06:32 - On a besoin d'hommes, effectivement, moi j'ai toujours pensé que ça pouvait être une solution.
01:06:35 - Si vous avez fait les grands yeux, c'est pour ça que vous n'avez pas...
01:06:36 - Parce qu'à chaque fois tout le monde fait des gros yeux quand on dit ça,
01:06:38 moi j'ai toujours défendu cette idée aussi,
01:06:40 Samia Ghali avait dit ça à l'époque de Marseille aussi.
01:06:42 - Samia Ghali qui a fait tout l'inverse, c'était surtout pour de la com'.
01:06:46 Mais les policiers savent faire, c'est leur cœur de métier.
01:06:49 - Ils ne peuvent pas le faire.
01:06:50 - Ce n'est pas le cœur de métier de nos militaires,
01:06:52 qui seraient dans un mélange des genres qui pourrait poser problème.
01:06:56 Il faut qu'il y ait d'une part les effectifs, il faut qu'il y ait les ordres aussi qui soient donnés,
01:07:00 mais surtout la justice doit faire son travail,
01:07:03 la justice doit assister, accompagner le travail des policiers.
01:07:06 - Un mot Jean-Christophe, et puis après on part en direct à l'école normale supérieure
01:07:10 parce qu'il se passe des choses aussi là-bas.
01:07:11 - Ce qui est bien dans le sens de Bruno, c'est qu'on fait face à une guerre,
01:07:13 et elle est multifactorielle comme ça a été très bien dit.
01:07:15 Là, Place Net, c'est quoi ?
01:07:17 C'est pendant des petites séquences, comme dans une série télévisée,
01:07:19 on vient et on fait la rue, la rue physique.
01:07:22 Mais on ne s'intéresse pas aux frics, au circuit de l'argent,
01:07:24 on ne s'intéresse pas aux liens avec l'administration,
01:07:27 ou voir certains aspects politiques.
01:07:28 Et même le monde, vous vous rendez compte, le monde,
01:07:30 a fait appel à quelque chose qui serait un changement, à une révolution, à un plan Marshall.
01:07:34 Donc pour qu'un journal positionné là où il est, le demande en France aujourd'hui,
01:07:39 on fait face à quelque chose qui est le réel.
01:07:41 Là encore, ne détournons pas le regard, et ne faisons pas ces petites opérations
01:07:44 qui, même si elles sont intéressantes, finalement, traduisent notre faiblesse,
01:07:48 traduisent notre incapacité à faire face à cette guerre.
01:07:50 Et en réalité, on perd la guerre systématiquement tant qu'on ne joue que de cette manière-là,
01:07:54 c'est-à-dire qu'on joue comme dans des journées de championnat,
01:07:56 on joue une fois par semaine, et point barre.
01:07:58 La réalité, c'est qu'on doit être là présent tout le temps,
01:08:00 et peut-être que c'est une solution.
01:08:01 Il y a de l'hybridité à trouver, il faut y aller, et sinon on la perdra.
01:08:05 C'est sûr qu'il l'a déjà perdue.
01:08:06 – Allez, on va partir maintenant, si vous le voulez bien, on change de sujet,
01:08:09 on va partir en direct à l'école normale supérieure de Paris.
01:08:12 Vous allez voir l'image dans un instant, puisque Marie Blanchard est sur place,
01:08:16 école normale supérieure de Paris.
01:08:18 Voilà, on est en direct, puisqu'au centre de cette école, dans la cour intérieure,
01:08:24 il y a des tentes qui ont été installées hier, des tentes pro-palestiniennes.
01:08:29 On est en direct avec Yvenne Lecauze, qui est déléguée nationale de l'Uni,
01:08:34 Union Nationale Inter-Universitaire.
01:08:36 Bonjour Yvenne, merci d'être avec nous.
01:08:38 Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui se passe à l'intérieur de ce bâtiment ?
01:08:42 – À l'intérieur de ce bâtiment, on a des tentes qui sont installées depuis hier
01:08:46 avec des militants pro-palestiniens, et pas juste pro-palestiniens,
01:08:49 pour la plupart d'entre eux, ils sont également pro-Hamas,
01:08:51 qui campent en toute impunité au milieu de l'établissement.
01:08:55 Pour l'instant, on n'a toujours aucune réaction, ni de Sylvie Rotailleux,
01:08:58 donc la ministre de l'Enseignement supérieur,
01:09:00 ni de la direction de l'établissement.
01:09:02 Ils laissent faire, et surtout parmi ces militants-là,
01:09:06 on a vu qu'il y avait des pancartes, notamment une qui appelle
01:09:08 à la libération de tous les prisonniers palestiniens,
01:09:12 sauf que les prisonniers palestiniens en Israël,
01:09:14 ce sont notamment des terroristes du Hamas,
01:09:17 donc c'est-à-dire qu'on a des pancartes qui appellent à libérer des terroristes,
01:09:20 et ça c'est absolument inacceptable, et malheureusement,
01:09:22 on n'a rien qui est fait pour lutter contre ça.
01:09:25 – Alors, on voit quelques photos qui ont été prises à l'intérieur,
01:09:29 quelques photos que vous diffusez d'ailleurs sur le site de l'Uni,
01:09:32 si on peut montrer les photos des tentes également qui sont à l'intérieur,
01:09:36 et les panneaux qui sont à l'intérieur avec "Liberté pour les prisonniers palestiniens",
01:09:43 "Palestine vaincra", voilà, on voit ces photos qui sont à l'intérieur.
01:09:49 Est-ce que la direction a réagi ? Est-ce que quelqu'un réagit ?
01:09:51 Est-ce qu'il est en train de se passer à l'intérieur ?
01:09:53 – Personne ne réagit, alors on a des petits mots par-ci, par-là,
01:09:56 mais ce qu'il faudrait c'est des mesures,
01:09:58 on a d'abord un gouvernement qui est responsable,
01:10:00 parce qu'on a un gouvernement qui est toujours dans la mi-mesure,
01:10:02 toujours dans l'entre-deux, toujours dans le tiède,
01:10:05 et quand on a un gouvernement qui n'est pas intransigeant,
01:10:09 on a ces militants qui peuvent continuer à mettre la pagaille,
01:10:14 et ce qu'il faudrait en fait, c'est que tout simplement
01:10:16 on puisse enfin un peu écouter cette majorité silencieuse,
01:10:18 cette majorité silencieuse qui subit ces messages-là,
01:10:21 qui subit ces occupations, qui subit ces blocages,
01:10:23 et qu'on a un gouvernement qui retrouve un peu de courage,
01:10:25 une direction de l'établissement qui retrouve un peu de courage,
01:10:27 et qui sanctionne l'ensemble des étudiants qui participent à ce blocage.
01:10:31 Ce qu'il faut, c'est que Sylvie Retailleau et Gérald Darmanin
01:10:35 expulsent les étudiants étrangers qui participent à ces blocages et ces occupations,
01:10:40 et sanctionnent les étudiants français qui y participent,
01:10:43 parce que c'est illégal, et les propos qui y sont tenus sont scandaleux.
01:10:47 Mais c'est toujours la même histoire, c'est-à-dire qu'en fait,
01:10:49 les directions n'osent pas bouger, on est quand même à l'école normale supérieure de Paris,
01:10:53 on n'est pas n'importe où, c'est l'école normale supérieure de Paris,
01:10:56 on est en plein cinquième arrondissement de Paris,
01:10:59 et on a le sentiment que personne ne bouge.
01:11:01 Enfin honnêtement, si vous n'aviez pas fait ces messages sur les réseaux sociaux aujourd'hui,
01:11:04 personne ne saurait ce qui est en train de se passer,
01:11:06 et dans un instant on sera avec Marie Blanchard qui est sur place,
01:11:08 elle ne peut même pas rentrer dans l'établissement pour voir,
01:11:10 elle va nous raconter ça.
01:11:12 Donc c'est vrai qu'il y a une espèce de chape de plomb qui est mise là-dessus.
01:11:15 C'est ça, et Marie Blanchard ne peut pas y entrer,
01:11:17 par contre ne vous inquiétez pas, les militants d'extrême gauche et/ou pro-palestinien,
01:11:21 eux peuvent y rentrer sans problème, même s'ils ne sont pas étudiants,
01:11:24 parce qu'une bonne partie des personnes qui occupent cet établissement
01:11:27 ne sont pas étudiantes à l'ENS,
01:11:29 et l'ENS, c'est vrai que c'est important de le rappeler,
01:11:32 c'est censé être une grande école,
01:11:33 c'est censé être une école qui forme une certaine élite,
01:11:35 une élite intellectuelle,
01:11:36 mais aujourd'hui apparemment ça forme en tout cas ces étudiants
01:11:39 à devenir une élite islamo-gauchiste,
01:11:40 et c'est le message qui est envoyé à l'ensemble des étudiants,
01:11:43 et je dirais également à l'étranger,
01:11:45 quand on voit une université française dans cet état-là,
01:11:47 quand on voit une grande école française dans cet état-là,
01:11:50 on peut quand même se poser certaines questions
01:11:52 quant à la gestion des établissements en France.
01:11:54 – Merci beaucoup Yves-Agnès, merci d'avoir été en direct avec nous,
01:11:56 on a Marie Blanchard qui est sur place,
01:11:58 bonjour Marie, vous êtes arrivée il y a quelques instants,
01:12:00 vous êtes avec Bilal Nedman,
01:12:02 et en fait vous nous expliquez, je crois que c'est compliqué pour vous
01:12:06 de rentrer et de voir ce qui se passe à l'intérieur
01:12:08 de cette école normale supérieure.
01:12:10 – Bonjour Yves-Marc, je vous confirme qu'on ne peut absolument pas rentrer,
01:12:15 vous voyez c'est sécurisé, il y a des agents de sécurité,
01:12:18 et puis les élèves ou le personnel qui veulent rentrer dans l'établissement
01:12:23 passent par cette petite porte, badge, et sont fouillés,
01:12:26 on a pu voir que des sacs étaient ouverts à l'intérieur,
01:12:30 il y a un comptoir, je pense que les gens justifient de leur identité également
01:12:34 ou d'une carte étudiante, rentrent par ici,
01:12:36 et puis après se rendent dans le bâtiment où il y a cours,
01:12:39 visiblement les élèves vont et viennent comme si tout était normal.
01:12:43 – Effectivement, merci Marie Blanchard,
01:12:44 on va garder votre image un petit peu,
01:12:45 Julien Audoule, comment vous réagissez face à la fois aux photos qu'on a vues
01:12:48 et puis face à ce qui se passe, c'est-à-dire que nous on ne peut pas rentrer,
01:12:51 mais visiblement il y a des gens à l'extérieur qui ont été capables
01:12:54 de rentrer pour installer ces tentes,
01:12:55 et la direction ne bouge pas, la direction ne réagit pas, une fois de plus.
01:12:57 – Comme d'habitude, on a l'impression que tous les lieux de formation
01:13:01 des élites françaises sont gangrénés par l'islamo-gauchisme,
01:13:04 et sont gangrénés aussi par un laxisme ahurissant des directions
01:13:08 qu'ils laissent faire à Sciences Po, qu'ils laissent faire à l'école normale supérieure,
01:13:13 ces militants sont lamentables parce qu'aucun ne demande évidemment
01:13:17 la libération des otages qui sont entre les mains du Hamas,
01:13:21 je rappelle qu'il y a trois français qui sont toujours entre les mains du Hamas,
01:13:24 ces gens-là s'en foutent, et très clairement le gouvernement…
01:13:27 – Oui parce qu'on ne voit pas d'appel à libérer les otages,
01:13:29 je ne sais pas si il y en a un, moi j'ai vu que les photos,
01:13:31 parce qu'on ne peut pas y aller, mais moi je n'ai pas vu d'appel à libérer les otages,
01:13:34 je vois des appels à libérer les prisonniers palestiniens, y compris ceux du Hamas.
01:13:38 – Mais au-delà de la responsabilité de ces militants d'extrême gauche
01:13:42 qui sont instrumentalisés par la France Insoumise en permanence,
01:13:45 le gouvernement porte une lourde responsabilité, d'une part parce qu'il laisse faire
01:13:49 Sylvie Retailleau, elle est aux fraises, à chaque fois elle réagit,
01:13:52 une semaine après ça ne répond pas, et surtout quand vous avez
01:13:56 le gouvernement de la République française qui soutient des arrêts scandaleux
01:14:00 comme celui de la Cour pénale internationale, qui met sur le même plan
01:14:04 le gouvernement démocratique de l'État d'Israël et un groupe terroriste, celui du Hamas,
01:14:09 vous avez ce genre d'individus qui se sentent confortables.
01:14:12 – Mais bien sûr, comment vous réagissez à cette école normale supérieure ?
01:14:16 Je rappelle, on est à Paris, dans le 5ème arrondissement,
01:14:18 donc on est en plein cœur de Paris, et les images, si on peut revoir
01:14:21 les photos peut-être d'occupation, c'est intéressant de voir ces tentes
01:14:24 qui avaient été postées, comment vous réagissez à ça ?
01:14:27 – C'est scandaleux, mais ça en dit long sur la période que nous vivons,
01:14:31 il n'y a plus d'autorité, les étudiants savent qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent,
01:14:35 comment on peut refuser que soi-disant des journalistes rentrent
01:14:38 pour informer cet espace, et en revanche des militants qui n'ont rien à voir
01:14:41 avec l'école rentrent, c'est ce qui s'est passé à Sciences Po
01:14:44 et ça continuera de se passer tant que dans ce pays
01:14:46 on n'aura pas le courage de dire les choses, c'est scandaleux.
01:14:49 Les tentes qu'on a fait rentrer, en plus les gens sont fouillés,
01:14:52 donc quelque part on sait que les gens sont fouillés,
01:14:54 mais on les laisse rentrer des tentes quoi,
01:14:56 et Palestine, Vendra, vous voyez les affiches.
01:14:58 – Complicité de l'école, complicité de l'État qui ne fait rien,
01:15:01 complicité de la ministre de l'Enseignement supérieur
01:15:04 qui évidemment est toujours muette, ou alors elle se cherche,
01:15:07 alors c'est ceci, un coup elle s'est trompée dans son communiqué, c'est scandaleux.
01:15:10 – Jean-Christophe Gagnon.
01:15:12 – Écoutez, l'école normale supérieure c'est pas n'importe quoi dans ce pays,
01:15:15 c'est quand même un des lieux pour y accéder, c'est très compliqué,
01:15:18 il faut passer à une grande préparation, concours,
01:15:22 – Il y a accès en temps qu'il aime, vous ne parlez pas d'accès effigie.
01:15:24 – Non mais il faut déjà, c'est important.
01:15:26 Après c'est un lieu où on est censé sanctuariser le savoir,
01:15:28 sanctuariser la manière de penser, ouvrir à tous les vents,
01:15:31 pas simplement à l'un ou à l'autre mais ouvrir là.
01:15:33 Et là on se réduit, et on se réduit par une pâle copie de ce qui s'est passé,
01:15:37 regardez le panneau, de Columbia à Gaza à Paris.
01:15:40 Donc on est dans un contexte qui s'est internationalisé,
01:15:43 en tout cas dans une partie du monde, soyons clairs, dans une petite partie du monde,
01:15:46 mais qui dit ça, ces jeunes gens, est-ce qu'ils s'occupent des Ouïghours en Chine,
01:15:51 qui souffrent depuis des années, en Inde avec M. Modi qui attaque aussi,
01:15:54 en Iran pour les pauvres malheureux qui se sont…
01:15:56 – Ou en Syrien, en Europe.
01:15:58 – Malheureusement il y en a partout, je ne dis pas que les uns sont moins bien,
01:16:01 mais en l'occurrence il s'agit de quelque chose
01:16:03 où on doit sanctuariser l'enseignement supérieur, et j'en veux beaucoup.
01:16:06 Alors pour le coup, là la ministre, mais aussi le Premier ministre,
01:16:10 mais aussi le Président de la République, leur rôle, autant que d'aller à Nouéa,
01:16:14 c'est de sanctuariser les espaces où on est censé faire de l'éducation libre,
01:16:19 ouverte, avec tous les vents, du savoir, et tout le savoir permis.
01:16:23 Et aujourd'hui on n'a plus ça, pas simplement parce qu'il y a cette affaire à Gaza,
01:16:26 parce que du wokisme qui s'est installé, du gender, et ainsi de suite,
01:16:29 et ainsi de suite, et ainsi de suite, on n'a pas fait attention.
01:16:31 Et là attention, ce n'est pas simplement les étudiants,
01:16:33 ce ne sont pas simplement les étudiants, parce que s'il y a ça qui se passe là,
01:16:36 il y a une complicité des enseignants, j'en veux beaucoup aux enseignants
01:16:39 de ces universités et de ces écoles qui ont largement poussé pour ce qui se passe.
01:16:43 – Bruno Pommard, un dernier mot là-dessus ?
01:16:45 – Oui, simplement que ce n'est pas normal de voir…
01:16:47 – Mais il faut faire évacuer pour vous, par exemple ?
01:16:49 – Totalement, mais je pense que le préfet de police va prendre ses responsabilités.
01:16:53 – C'est un lieu privé alors, je ne suis pas sûr que…
01:16:55 – Il peut être saisi par le directeur de l'école.
01:16:57 – Mais il faut que le directeur veuille, et en général, vous savez…
01:16:59 – Mais je pense que les compagnies d'intervention de Paris
01:17:02 et le préfet de police préparent sûrement une évacuation,
01:17:04 comme ils l'ont fait d'ailleurs à Sciences Po, mais on le fait avec mesure,
01:17:07 parce qu'on a affaire à des étudiants, et vous voyez ce que ça veut dire,
01:17:10 quand vous avez tous les députés et les filles qui sont là en plus pour essayer…
01:17:12 – On le fait avec tellement de mesure qu'on ne fait rien en fait.
01:17:14 – Oui, oui.
01:17:15 – Bon, voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet,
01:17:17 on va continuer à suivre bien évidemment ce qu'il se passe.
01:17:19 On va partir tout de suite en direct à Caen, puisque vous voyez cette image en direct,
01:17:24 un hommage national aux agents pénitentiaires tués dans l'attaque d'un fourgon pénitentiaire
01:17:29 au péage d'un Carville va se dérouler dans les minutes qui viennent avec Gabriel Attal.
01:17:34 On est en direct avec Cyril Huet-Lambing,
01:17:36 qui est secrétaire général national adjoint du syndicat pénitentiaire des Surveillants.
01:17:40 Bonjour, merci d'être en direct avec nous,
01:17:43 avec forcément une émotion qui va être très forte dans les minutes qui viennent pour vous.
01:17:48 – Alors oui, effectivement, il y a déjà beaucoup, beaucoup d'émotions,
01:17:55 beaucoup d'émotions et beaucoup de colère.
01:17:57 Beaucoup de colère parce qu'on nous a interdit, nous,
01:18:01 de faire la moindre cérémonie sur les établissements qui pouvaient suivre celle de Caen
01:18:05 et ce qui pouvait être entendable lorsque c'était le président de la République
01:18:09 qui était censé rendre hommage à nos collègues.
01:18:13 Aujourd'hui, le président de la République a pris des priorités qu'il aurait pu…
01:18:19 des priorités qu'on peut comprendre,
01:18:21 mais qui auraient pu être décalées à quelques heures
01:18:24 où il aurait pu prendre des dispositions pour pouvoir vraiment prendre à cœur
01:18:30 et rendre cet hommage comme il aurait dû le faire.
01:18:32 – J'ai le sentiment qu'il y a une vraie colère chez vous
01:18:35 du fait que ce ne soit pas le président de la République comme il avait promis qu'il soit là
01:18:38 et que ce soit en revanche Gabriel Attal pour vous.
01:18:41 C'est un symbole qui est assez dramatique finalement qui est envoyé.
01:18:45 – C'est un symbole qui a l'image de toutes les administrations de notre pays.
01:18:52 Voilà, ça on dit long sur le respect qu'il accorde à ses fonctionnaires
01:18:57 qui essaient tant bien que mal de faire fonctionner ce pays
01:19:02 avec les moyens qu'on lui lève, tout simplement.
01:19:05 – C'est très fort ce que vous dites, vous dites que c'est un manque de respect
01:19:07 que le président de la République ne soit pas là et préférerait partir en Nouvelle-Calédonie
01:19:11 pour vous il aurait pu attendre 24 heures avant de partir, c'est ça le message ?
01:19:16 – Je pense qu'il y a des mesures qui auraient pu être prises pour décaler son départ
01:19:23 ou avancer un peu aussi la cérémonie, faire quelques efforts
01:19:28 qui auraient pu être largement faits.
01:19:30 Je pense qu'il avait l'autorité de le faire, le devoir de le faire
01:19:35 et je pense qu'il ne l'a pas fait et je pense, oui, sincèrement,
01:19:38 que c'est un manque de respect, oui.
01:19:40 – Dans les minutes qui viennent, il y a malgré tout cet hommage
01:19:43 qui va être rendu par l'État, puisque c'est le gouvernement
01:19:46 et c'est Gabriel Attal qui va être rendu à ce métier que vous faites
01:19:49 qui est assez méconnu au fond parce que beaucoup pour beaucoup
01:19:52 c'est simplement ouvrir et fermer des portes, c'est bien plus que ça.
01:19:55 On le voit, ça malgré tout, au moins il y a cette sensibilisation
01:19:59 de l'opinion publique au métier que vous faites
01:20:01 et au risque que vous prenez au quotidien.
01:20:04 – Alors oui, c'est vrai que notre métier est assez inconnu
01:20:07 de l'opinion publique.
01:20:09 Ce qui est important à relever aujourd'hui, c'est que nous avons
01:20:12 beaucoup d'hommes issus des pôles de rattachement
01:20:15 et d'extraction judiciaire dans toute la France
01:20:17 qui commencent à démissionner les uns des autres,
01:20:19 certains par choix, d'autres par pression familiale.
01:20:23 On a, pendant ces mouvements de grève, eu des directeurs,
01:20:27 malgré les consignes nationales de mettre aucune sanction,
01:20:30 qui ont menacé nos agents, qui se sont amusés de leur autorité
01:20:33 et ça c'est dommageable et on le déplore.
01:20:38 C'est vrai que l'opinion publique ne nous connaît pas
01:20:41 et en même temps on peut l'entendre,
01:20:43 mais je pense qu'ils sont avec nous et je pense qu'ils comprennent
01:20:47 que ces choses-là ne doivent pas arriver
01:20:49 et qu'on ne peut pas fusiller des hommes et des femmes
01:20:52 comme ça gratuitement, il n'y a pas d'excuse pour ça,
01:20:55 ce n'est pas possible.
01:20:57 Donc je pense réellement que oui, l'opinion publique est avec nous
01:21:01 mais vraiment sans aucun doute.
01:21:03 – Merci beaucoup Cyril Huet-Lembling,
01:21:05 merci d'avoir été avec nous, secrétaire général national adjoint
01:21:07 du syndicat pénitentiaire des Surveillants.
01:21:10 Dans les minutes qui viennent, cet hommage va débuter,
01:21:13 Julien Roudoul, vous aurons entendu la vraie colère.
01:21:15 On avait vraiment le sentiment qu'il parlait avec ses tripes,
01:21:19 cet homme, quand il disait, finalement c'est une forme de mépris
01:21:23 que nous affiche le président de la République,
01:21:25 vous avez la même lecture ?
01:21:26 – On peut tout à fait le comprendre,
01:21:28 la colère, elle est perceptible, le drame est tellement immense,
01:21:33 ce qui s'est passé est le résultat d'une somme de défaillance
01:21:37 et d'années d'abandon de cette profession de surveillant pénitentiaire
01:21:41 qui crie depuis des années, qui prêche dans le désert,
01:21:44 on n'a pas assez de moyens, les conditions sont terribles pour nous
01:21:47 en termes de sécurité, on nous fait revenir des djihadistes
01:21:50 qui continuent leur djihad en prison,
01:21:53 le trafic de drogue continue dans les prisons, etc.
01:21:56 Il y a des téléphones, on n'est pas en sécurité,
01:21:59 on n'a pas assez d'effectifs, et effectivement,
01:22:02 après ce qui s'est passé la semaine dernière,
01:22:04 et ces deux surveillants qui ont été abattus
01:22:06 de la manière la plus effroyable dans cette attaque,
01:22:10 je considérais effectivement que le président de la République
01:22:13 aurait dû présider cet hommage national.
01:22:17 Effectivement, peut-être que quelques heures de plus,
01:22:21 ou plus tard pour le voyage en Nouvelle-Calédonie,
01:22:24 auraient permis cela, on peut évidemment les comprendre.
01:22:28 On va écouter Eric Dupond-Moretti, qui a parlé des gens
01:22:32 qui travaillent dans le pénitentiaire.
01:22:34 Hier, on va l'écouter, il a expliqué qu'il y avait
01:22:36 un certain nombre de mesures qui allaient être prises
01:22:38 et qui avaient été prises, on l'écoute.
01:22:40 Ma priorité, ils le savent, et ils le savent de longue date,
01:22:45 c'est de mieux protéger le personnel pénitentiaire, bien sûr.
01:22:51 C'est d'avoir fait en matière catégorielle
01:22:55 ce qui n'avait pas été fait depuis 25 ans.
01:22:59 Les pénitentiaires le savent, et c'est peut-être l'une des raisons
01:23:03 pour lesquelles les accords ont été conclus rapidement,
01:23:06 parce qu'ils savent que je me suis engagé.
01:23:09 Et je l'ai dit. Alors on a quoi ?
01:23:11 On a évidemment le parc automobile, je l'ai déjà indiqué tout à l'heure,
01:23:15 le déflocage parfois, mais pas toujours.
01:23:18 On a l'accès, bien sûr, à des armes plus puissantes, évidemment.
01:23:24 On a un certain nombre de mesures, je n'ai pas le temps,
01:23:27 elles sont 30 mesures qui seront mises en place très rapidement.
01:23:32 Et puis naturellement, nous avons songé à des mesures législatives,
01:23:36 également, sur lesquelles je me suis engagé à travailler,
01:23:39 et aussi sur la question de la surpopulation carcérale.
01:23:42 C'est une demande des syndicats, c'est les premiers que je vais recevoir
01:23:45 sur cette question. Voilà, je pense que nous sommes tous et toutes,
01:23:49 aujourd'hui, à côté des victimes.
01:23:52 – Voilà, Eric Dupond-Moretti, hier, et on revient en direct
01:23:56 sur les images de Caen avec l'hommage aux agents pénitentiaires
01:23:59 qui va débuter dans quelques instants.
01:24:01 Gauthier Lebret, bonjour, merci d'être avec nous.
01:24:03 On voit qu'Eric Dupond-Moretti tente de calmer le jeu
01:24:05 du côté des agents pénitentiaires, mais on a entendu il y a quelques instants,
01:24:08 en direct sur CNews également, la colère de ce syndicaliste qui dit
01:24:12 "C'est pas normal qu'Emmanuel Macron ne soit pas là, c'est important,
01:24:15 on a deux hommes de chez nous qui sont morts, il fallait leur rendre hommage,
01:24:19 il fallait que ce soit le président", et la colère, elle est vive.
01:24:23 – Oui, l'inter-syndical a réagi dès l'annonce hier d'Emmanuel Macron,
01:24:27 son départ en Nouvelle-Calédonie, donc hier soir,
01:24:30 qui rend impossible sa présence sur place.
01:24:32 C'est vrai que dimanche, on a eu l'annonce de l'Elysée
01:24:35 qu'Emmanuel Macron présiderait cette cérémonie en hommage
01:24:39 aux deux agents pénitentiaires, et 24 heures plus tard, 48 heures plus tard,
01:24:44 un peu moins de 48 heures plus tard, on apprend qu'Emmanuel Macron
01:24:47 fait le choix de s'envoler pour Nouméa et que c'est Gabriel Attal
01:24:50 qui le remplace, parce que choix fait au dernier moment, en urgence,
01:24:55 pour aller tenter de trouver un terrain de négociation en Nouvelle-Calédonie,
01:25:00 d'aller apaiser le climat qui est proche de l'insurrection
01:25:05 avec les émeutiers indépendantistes en Nouvelle-Calédonie.
01:25:08 Donc oui, un choix a été fait, effectivement, un arbitrage a été fait à l'Elysée
01:25:12 de prioriser la Nouvelle-Calédonie sur la présence du président de la République
01:25:16 à cet hommage indispensable aux deux agents pénitentiaires
01:25:19 qui sont morts pour la France.
01:25:21 Et oui, grande colère des agents pénitentiaires.
01:25:23 Ils ont obtenu plusieurs concessions de la part d'Éric Dupond-Moretti,
01:25:28 mais c'est vrai qu'on a soulevé le couvercle
01:25:30 et on a trouvé des choses absolument invraisemblables,
01:25:32 comme les familles qui passent un portique
01:25:35 quand elles vont voir un prisonnier, mais qui ne sont pas fouillées,
01:25:39 et le prisonnier qui est lui-même pas fouillé quand il sort du parloir
01:25:42 parce qu'une loi de 2009 interdit la fouille systématique.
01:25:46 Donc c'est comme ça que vous faites entrer des téléphones,
01:25:48 c'est comme ça que vous faites entrer de la drogue en prison.
01:25:50 Et puis parallèlement à ça, on a appris aussi ce matin,
01:25:54 par exemple, les agents pénitentiaires autour de Versailles
01:25:58 vont superviser un pique-nique de détenus avec une activité,
01:26:02 avec une dizaine de détenus, qui est organisée.
01:26:04 Alors que voilà, avec des détenus qui vont aller pique-niquer à Versailles,
01:26:08 évidemment vous avez les agents pénitentiaires qui réagissent
01:26:10 en disant que ce n'est absolument pas leur rôle,
01:26:11 qui sont débordés et qui n'ont pas allé superviser le pique-nique
01:26:14 de prisonniers non loin du château de Versailles.
01:26:16 - Effectivement, et on en a parlé au début de cette émission,
01:26:18 en effet, avec les réactions,
01:26:20 mais au fond, on n'a le sentiment qu'une fois de plus,
01:26:23 le gouvernement est à côté.
01:26:25 C'est ça qui est terrible, c'est-à-dire que l'idée,
01:26:27 c'est calmer les esprits, dire aux agents pénitentiaires qu'on les aime,
01:26:30 et ça partait d'un bon sentiment, j'ai envie de dire,
01:26:33 au fond, cette cérémonie à laquelle on va s'y cesser
01:26:35 dans quelques secondes en direct sur CNews,
01:26:37 ça partait d'un bon sentiment, et au final, en fait,
01:26:39 ça leur revient dans la figure quand même boomerang.
01:26:41 Les syndicalistes sont en colère et ils nous disent
01:26:43 "C'est pas possible, c'était à Emmanuel Macron d'être là".
01:26:46 Donc, il y a une bonne intention, et au final,
01:26:48 ça patauge et ça leur revient dans la figure.
01:26:51 - Mais j'ai envie de vous dire, ils ont tellement de fronts en ce moment,
01:26:54 tout explose de tous les côtés,
01:26:56 donc il y a des crises dans la crise,
01:26:58 on a bien vu la semaine dernière, cette semaine
01:27:01 qui a été une semaine noire pour les forces de l'ordre,
01:27:03 avec les deux gendarmes qui ont été tués en Nouvelle-Calédonie,
01:27:06 les deux agents pénitentiaires qui ont été assassinés
01:27:10 par ces monstres qui voulaient libérer le narcotrafiquant Mohamed Amra,
01:27:15 donc Emmanuel Macron, au milieu de ces crises,
01:27:17 effectivement, il fait un arbitrage, alors après, on peut le contester,
01:27:20 on peut aussi regarder la situation en Nouvelle-Calédonie,
01:27:22 et les commentateurs que nous sommes,
01:27:24 on était en train d'expliquer qu'il était temps sans doute
01:27:26 qu'il y ait un pas de l'exécutif et qu'il y ait un déplacement,
01:27:29 ça ne pouvait pas être Gabriel Attal,
01:27:31 il est en pleine campagne pour les européennes,
01:27:33 il a un débat demain avec Jordan Bardella,
01:27:36 Gérald Darmanin, le dossier était sur son bureau,
01:27:39 il est passé à Matignon, et puis finalement, il est récupéré par l'Elysée,
01:27:42 donc quand vous avez de multiples crises au même moment,
01:27:45 effectivement, il faut faire des arbitrages,
01:27:47 et donc ça donne ça, une cérémonie annoncée en présence du président de la République
01:27:50 un dimanche soir, et finalement, sa présence est annulée un mardi matin,
01:27:54 et il est remplacé par Gabriel Attal,
01:27:56 donc il faut faire un arbitrage,
01:27:58 mais c'est compliqué de critiquer Emmanuel Macron,
01:28:01 enfin de critiquer son départ à Nouméa,
01:28:03 parce que la situation est telle à Nouméa qu'il faut qu'il y aille aussi.
01:28:05 À condition qu'il puisse faire quelque chose,
01:28:07 mais c'est un autre débat, et on en a parlé.
01:28:09 Merci beaucoup Gauthier, merci d'avoir été avec nous,
01:28:11 Jean-Christophe Gaglian, vous qui regardez la communication politique également.
01:28:13 Honnêtement, le sentiment, et Gauthier le disait,
01:28:16 en fait, il y a des incendies partout,
01:28:18 le gouvernement ne sait plus où donner de la tête
01:28:20 pour les éteindre les uns après les autres,
01:28:22 c'est-à-dire, Emmanuel Macron est obligé de se déplacer,
01:28:24 il voulait aller à Caen pour cet hommage,
01:28:26 il ne peut pas, il envoie Gabriel Attal,
01:28:28 mais du coup le personnel péditif est mécontent,
01:28:30 enfin c'est surréaliste.
01:28:32 Oui, et en même temps, ça dit quelque chose qui est très au-delà de la communication,
01:28:35 c'est-à-dire, regardez ce qui demeure de l'État régalien,
01:28:38 quelle est la cotation du Premier ministre
01:28:41 quand on considère que ce n'est pas suffisant,
01:28:44 le Premier ministre de la France,
01:28:46 patron de la majorité, chef du gouvernement,
01:28:49 qui vient rendre un hommage national,
01:28:51 c'est tout à fait légitime, presque constitutionnellement,
01:28:54 il n'y a rien qui est dans la constitution qui l'oblige,
01:28:56 les usages pourraient le permettre,
01:28:58 et puis si vous descendez en dessous du Premier ministre,
01:29:00 on se demande qui pourrait être légitime,
01:29:02 alors on aurait dit M.Dupont-Moretti, M.Darmanin,
01:29:04 ils sont totalement décotés,
01:29:06 et je ne descends même pas au ministère de l'Enseignement supérieur,
01:29:09 dont on ne sait pas si elle a vu ce qui se passait à l'école normale supérieure,
01:29:12 mais ça veut bien dire que c'est aussi le résultat de,
01:29:16 peut-être, ce côté ogre d'Emmanuel Macron,
01:29:20 il a voulu prendre quasiment la totalité
01:29:23 de l'espace politique et public,
01:29:25 ou en tout cas de cet exécutif,
01:29:27 et l'exécutif va jusqu'au bout du gouvernement,
01:29:29 jusqu'aux marches du secrétaire d'Etat,
01:29:31 et finalement il a tout embrassé,
01:29:33 comme il a voulu embrasser à un moment donné une partie du Parlement,
01:29:35 considérant que ce n'était pas bien,
01:29:37 comme une partie des corps intermédiaires,
01:29:39 encore disant qu'ils ne servaient à rien,
01:29:41 et donc quand on veut à ce point-là incarner la totalité,
01:29:43 alors pourquoi pas, pourquoi pas,
01:29:45 mais il faut avoir une puissance qu'il n'a pas,
01:29:47 une expérience qu'il n'a pas,
01:29:49 une marque politique Emmanuel Macron aujourd'hui,
01:29:51 qu'il ne peut pas avoir, parce que, n'oublions pas encore une fois
01:29:53 que là on parle de la France,
01:29:55 mais les incendies pour la France,
01:29:57 ils sont aussi à l'étranger, ils sont aussi à l'extérieur,
01:29:59 ils sont en Europe, les élections européennes en ce moment,
01:30:01 ils sont à l'international, et là il y a quelque chose qui s'est passé,
01:30:03 il a tellement concentré en lui,
01:30:05 voulu ou pas voulu, je pense que c'est voulu,
01:30:07 la totalité de l'autorité,
01:30:09 la totalité de l'incarnation du politique,
01:30:11 qu'à un moment donné ça ne peut pas tenir,
01:30:13 ce n'est pas simplement un problème d'arbitrage,
01:30:15 je ne suis pas d'accord avec Monsieur Lebray,
01:30:17 mais c'est l'idée qu'à un moment donné,
01:30:19 on a tellement rétréci l'espace de ce qui pouvait
01:30:21 incarner le politique et le gouvernement,
01:30:23 qu'on est pris au piège.
01:30:25 - Bruno Pomart.
01:30:27 - Je voulais juste rajouter, je partage ton analyse,
01:30:29 à même temps les 20 ans de ministères régaliens
01:30:31 qui ont totalement été abandonnés,
01:30:33 parce que moi je veux bien qu'on tape sur le gouvernement,
01:30:35 je n'ai pas de soucis dans ce but,
01:30:37 - Non mais là il y a des symboles,
01:30:39 vous comprenez bien que c'est le symbole,
01:30:41 - Oui, mais quand tu as la gauche comme la droite qui ont été au pouvoir
01:30:43 pendant plus de 20 ans, je ne parle pas du Rassemblement national,
01:30:45 bon, écoutez, mais encore une fois,
01:30:47 tout ça, les gouvernements,
01:30:49 les deux quinquennats, le paient,
01:30:51 parce qu'on est à la bourse sur la police,
01:30:53 on a fait voter 15 milliards,
01:30:55 Darmanin on ne peut pas lui enlever ça, effectivement,
01:30:57 vous l'avez voté je crois, les 15 milliards,
01:30:59 le ministère de la justice aussi, on a remis de l'argent,
01:31:01 mais on part de tellement loin,
01:31:03 qu'effectivement on rajoute le problème
01:31:05 du président qui veut tout prendre pour lui,
01:31:07 et on a le résultat que...
01:31:09 - Ce personnel pénitentiaire là,
01:31:11 qui est réuni, et je rappelle qu'on est dans l'ancien
01:31:13 centre pénitentiaire de Caen,
01:31:15 c'est une prison qui visiblement
01:31:17 aujourd'hui est désaffectée,
01:31:19 il est méconnu de la part du grand public,
01:31:21 et là c'est vrai que c'était une façon
01:31:23 de lui rendre hommage, de rendre hommage à ce travail,
01:31:25 comment vous expliquez, Bruno Pomarc,
01:31:27 finalement qu'on est assez peu,
01:31:29 je l'ai disait tout à l'heure, et c'est un peu caricatural,
01:31:31 mais je crois que pour beaucoup de gens c'est ça,
01:31:33 le personnel pénitentiaire c'est des gens qui ouvrent et qui ferment des portes de prison,
01:31:35 or c'est beaucoup plus que ça le personnel pénitentiaire.
01:31:37 - Oui, alors j'allais dire, c'est le pire des métiers,
01:31:39 c'est pas sympa pour eux,
01:31:41 mais c'est vrai pour les connaître, c'est un métier qui est excessivement difficile,
01:31:43 parce qu'ils vivent comme les prisonniers,
01:31:45 ils sont enfermés en permanence,
01:31:47 ils supportent ces gens-là qui sont des schizos,
01:31:49 - Avec des menaces aussi,
01:31:51 avec des menaces sur eux, sur leur famille.
01:31:53 - Et je pense que c'est un métier qui est aussi difficile
01:31:55 que le métier de policier, et c'est pour ça qu'on a besoin
01:31:57 évidemment de les soutenir, et surtout,
01:31:59 surtout de les équiper, alors c'est dommage,
01:32:01 qu'au moment où il arrive ce drame, on est en train
01:32:03 de lister tout un tas de choses,
01:32:05 des dispositifs anti-drone, des équipements
01:32:07 de G36, de fusils d'assaut, etc,
01:32:09 pour les prêches, pour les hérisses,
01:32:11 pour toutes ces unités qu'ils vont pouvoir escorter,
01:32:13 parce qu'il faut savoir qu'avant, les escortes se faisaient
01:32:15 quasiment que par la police et la gendarmerie,
01:32:17 la police et la gendarmerie se sont un peu débarrassées,
01:32:19 sauf à Paris avec la DOPC, mais c'est vrai que
01:32:21 quand on voit ces gens-là sur le terrain, et ce qui s'est passé,
01:32:23 ça ne devra pas arriver,
01:32:25 des gens qui se promènent avec des fourgons de livraison,
01:32:27 et un kangoo derrière qui sert
01:32:29 à faire, à transporter des enfants en balade,
01:32:31 c'est pas normal, quoi, ils doivent avoir du matériel.
01:32:33 - Et pareil, quand on voit ces camions
01:32:35 avec écrit en énorme dessus
01:32:37 "transport de prisonniers, personnel pénitentiaire",
01:32:39 etc, on se dit en fait, on est en train d'attirer
01:32:41 le regard en disant "regardez, il est là,
01:32:43 le prisonnier, si vous le cherchez, il est là".
01:32:45 - On met les voitures rapides... - Oui mais c'est du béabat,
01:32:47 excusez-moi, c'est du béabat, c'est de l'amateurisme.
01:32:49 - Cette tragique affaire
01:32:51 va permettre d'avancer, pour les transferts,
01:32:53 des voitures rapides, blindées, et puis, point final,
01:32:55 et banalisé. - Je donne la parole à Madi Saïd
01:32:57 dans un instant, justement, sur le personnel pénitentiaire,
01:32:59 je vous précise donc qu'on est en direct de Caen, avec
01:33:01 ces images, la cérémonie est en retard,
01:33:03 pour tout vous dire, on a quasiment un petit quart d'heure
01:33:05 de retard puisqu'elle devait débuter à midi
01:33:07 avec l'honneur rendu au drapeau,
01:33:09 le passage en revue des troupes, l'entrée des cercueils
01:33:11 également, auxquels on devait assister,
01:33:13 et normalement, Gabriel Attal
01:33:15 devait prendre la parole à midi
01:33:17 15, donc visiblement, il y a un petit quart d'heure
01:33:19 de retard, c'est sans doute
01:33:21 un hommage à Emmanuel Macron, qui est toujours en retard
01:33:23 également, donc Gabriel Attal
01:33:25 est sur la même ligne.
01:33:27 Arrêtez le mauvais esprit, s'il vous plaît.
01:33:29 - Madi, ça y est, plus sérieusement,
01:33:31 sur l'hommage à ce personnel pénitentiaire
01:33:33 qui va être rendu. - Ce qui est malheureux, c'est que
01:33:35 qu'il faille qu'on ait ce
01:33:37 genre de drame pour qu'on puisse agir.
01:33:39 Le personnel
01:33:41 pénitentiaire fait un boulot très dur
01:33:43 avec peu de moyens, on leur a
01:33:45 transféré la mission de transférer
01:33:47 justement les prisonniers, on aurait dû leur
01:33:49 donner les moyens qu'ils vont avec. C'est terrible,
01:33:51 c'est des gens qui vivent au quotidien, donc, avec
01:33:53 des prisonniers, ils n'ont aucun
01:33:55 moyen, tout le monde sait que les prisonniers
01:33:57 ont des portables, il suffit
01:33:59 d'aller sur Twitter, il y a des prisonniers
01:34:01 qui ont un compte Twitter et ils relatent
01:34:03 toute la journée ce qu'ils font, comment ça se passe,
01:34:05 tout le monde le sait.
01:34:07 Et ça, c'est scandaleux, et c'est vraiment un métier
01:34:09 qui mérite d'être considéré, et je
01:34:11 peux comprendre, je comprends, je peux
01:34:13 comprendre, on peut comprendre
01:34:15 qu'ils soient déçus, qu'ils aient pas
01:34:17 le président de la République,
01:34:19 parce qu'effectivement, il y avait un engagement qui a été
01:34:21 pris, c'est dramatique ce qui s'est
01:34:23 passé, ça fait très longtemps qu'on n'avait
01:34:25 pas eu ce genre
01:34:27 de drame, et il y a aussi, je pense,
01:34:29 une question d'incarnation de la politique,
01:34:31 c'est vrai qu'un Premier ministre, c'est un Premier
01:34:33 ministre, il peut rendre hommage, sauf
01:34:35 qu'effectivement, aujourd'hui,
01:34:37 tel que ça se passe dans le gouvernement
01:34:39 Macron, il a tellement pris de lumière,
01:34:41 il est tellement le roi soleil,
01:34:43 et les autres rien, voire
01:34:45 - Et en plus, il envoie un message en disant "il y a que moi qui peux
01:34:47 débloquer la situation", donc c'est à
01:34:49 moyenne. - Ce qui fait que les citoyens le perçoivent
01:34:51 comme ça, et d'ailleurs, le personnel pénitentiaire
01:34:53 aussi le perçoit comme ça, ils sont
01:34:55 déçus d'avoir un hommage de la part d'un
01:34:57 Premier ministre. - Justement, je voudrais qu'on
01:34:59 revoie la photo de ces deux agents, parce qu'on est là aussi
01:35:01 pour leur rendre hommage, voilà, ces deux agents
01:35:03 pénitentiaires, c'est important
01:35:05 de leur rendre hommage, qui ont été
01:35:07 tués dans l'attaque de ce fourgon
01:35:09 au péage d'un Carville dans l'heure,
01:35:11 je précise également qu'il y avait trois agents
01:35:13 qui ont été blessés, on les a un peu oubliés, hélas, mais il y a trois
01:35:15 agents qui ont été blessés, désormais,
01:35:17 la bonne nouvelle, c'est que tous sont hors de
01:35:19 danger, Gabriel Attal
01:35:21 et Éric Dupond-Moretti vont
01:35:23 leur rendre hommage dans les minutes qui
01:35:25 viennent, une cérémonie
01:35:27 hommage, et qui se
01:35:29 déroule à Caen,
01:35:31 dans l'ancienne prison de Caen.
01:35:33 Julien Aoudoul. - Je voulais revenir sur
01:35:35 les propos d'Éric Dupond-Moretti à l'Assemblée nationale,
01:35:37 qui nous parlait de ces 30
01:35:39 mesures qui étaient censées
01:35:41 améliorer le quotidien
01:35:43 et les missions des surveillants pénitentiaires,
01:35:45 il faut quand même rappeler qu'Éric Dupond-Moretti,
01:35:47 lors de son premier déplacement, quand il a
01:35:49 été nommé garde des Sceaux, il a effectué
01:35:51 la prison de Frennes, il n'a pas été applaudi
01:35:53 par les surveillants pénitentiaires, il a été applaudi par les
01:35:55 détenus. Et dans une autre interview,
01:35:57 il avait dit qu'il était
01:35:59 le ministre des prisonniers, il n'a pas dit
01:36:01 qu'il était le ministre des surveillants pénitentiaires
01:36:03 ou des victimes de l'insécurité. Et
01:36:05 au-delà de la communication
01:36:07 et des écrans de fumée, il y a des symboles qui sont
01:36:09 lourds de conséquences, et même au-delà des
01:36:11 moyens, il y a des symboles qui sont extrêmement
01:36:13 lourds de conséquences, les surveillants pénitentiaires
01:36:15 sur le terrain, dans leur quotidien,
01:36:17 le savent, ils ne sont pas soutenus
01:36:19 par un ministre qui ne croit pas à la
01:36:21 prison, qui est leur lieu de travail,
01:36:23 qui est, encore une fois, leur mission
01:36:25 première, qui n'est pas seulement, comme vous l'avez dit
01:36:27 Jean-Marc, d'ouvrir et de fermer les portes.
01:36:29 Parce que la première réinsertion, on nous bascine
01:36:31 avec la réinsertion, ce sont les surveillants pénitentiaires
01:36:33 qui l'effectuent, dans ce lien
01:36:35 avec les détenus. Mais la
01:36:37 première des missions de l'État régalien, c'est
01:36:39 de protéger ceux qui effectuent ces missions,
01:36:41 c'est de leur donner des moyens concrets,
01:36:43 c'est de permettre à qu'ils puissent
01:36:45 effectuer cette mission sociale
01:36:47 républicaine de réinsertion,
01:36:49 de réparation, de la meilleure
01:36:51 des manières. Or, Éric Dupond-Moretti
01:36:53 se désintéresse de ça, parce qu'il
01:36:55 ne croit pas à la prison, il considère que
01:36:57 son boulot à lui, c'est de faire sortir
01:36:59 les détenus de prison.
01:37:01 - Un mot quand même Bruno Pommard, en attendant que
01:37:03 cette cérémonie débute, un mot sur
01:37:05 Mohamed Amra, parce qu'on rappelle quand même que
01:37:07 la traque continue.
01:37:09 Aujourd'hui,
01:37:11 est-ce que vous pouvez nous expliquer un peu comment travaillent
01:37:13 les policiers, parce qu'en fait
01:37:15 ils sont obligés de rester mobilisés,
01:37:17 sauf s'ils savent qu'il est parti à l'étranger.
01:37:19 - Il y a 359 enquêteurs précisément,
01:37:21 j'ai eu l'information hier du ministère de l'Intérieur,
01:37:23 ils travaillent en spirale, comme on dit, c'est-à-dire
01:37:25 ils sont partis de la scène de crime, qu'on a connue,
01:37:27 ce passage de péage, où évidemment
01:37:29 il y a tout un tas d'éléments qui ont été relevés par
01:37:31 la police technique et scientifique, ça c'est un premier élément.
01:37:33 Le deuxième élément, ça a été le plan
01:37:35 épervier qui a été mis en place
01:37:37 très rapidement, qui ne dure que 4 heures
01:37:39 et qui peut être renouvelé, mais c'est important de le
01:37:41 mettre en place rapidement, parce que ça permet de
01:37:43 neutraliser tous les actes routiers et de mettre
01:37:45 beaucoup d'effectifs de gendarmerie sur le terrain.
01:37:47 La chance aurait pu tourner pour la
01:37:49 police de les interpeller à ce moment-là.
01:37:51 Et ensuite, il y a tout le travail d'enquête
01:37:53 qui est fait par ces 359,
01:37:55 c'est énorme le travail qui est fait, attention, les moyens
01:37:57 qui ont été donnés par le ministère de l'Intérieur, il faut l'avouer,
01:37:59 sont énormes, et c'est normal. Et là,
01:38:01 le travail est considérable, parce qu'il faut faire
01:38:03 des quantités d'auditions,
01:38:05 contrôler les amis de M. Amra
01:38:07 au Beaumette, contrôler
01:38:09 les amis proches, c'est-à-dire les copains
01:38:11 de quartier, entre Évreux,
01:38:13 Canteleux, Jeudy-Dreux, puisque c'est des secteurs
01:38:15 où les trafics de cams sont importants
01:38:17 et où cet individu était connu.
01:38:19 Donc il y a un travail d'audition
01:38:21 qui est fait, qui est considérable.
01:38:23 - Mais est-ce que plus le temps passe, moins on a de chances
01:38:25 de le retrouver ? - Moi, je vous dis une chose,
01:38:27 comme Rédouane Faïd,
01:38:29 95 jours, je crois, on a mis pour le retrouver, on les
01:38:31 retrouvera, parce qu'encore une fois, on a des services de police
01:38:33 et souvent, même en matière de terrorisme,
01:38:35 on arrive à les retrouver, parce qu'on a des services
01:38:37 vraiment très, très spécialisés
01:38:39 de police judiciaire, et je pense
01:38:41 qu'on va les retrouver, ça prendra peut-être
01:38:43 un peu de temps, mais j'ai bon espoir. La procureure
01:38:45 d'ailleurs l'a signalé hier, je crois,
01:38:47 elle aurait mieux fait de, moins de dire,
01:38:49 de pas dire ce type d'information, mais
01:38:51 qu'elle avait de bonnes chances que ça soit réalisé
01:38:53 rapidement, l'arrestation. Quoi qu'il en soit,
01:38:55 il faut qu'il sache, ces messieurs, s'ils nous écoutent ce soir,
01:38:57 ce matin,
01:38:59 c'est que, évidemment, si
01:39:01 il y a interpellation, elle sera faite par le REN ou le GGN,
01:39:03 suivant les compétences territoriales, et je leur souhaite
01:39:05 bon courage. - Et on leur souhaite aussi.
01:39:07 Vous voyez en direct, donc, cette
01:39:09 image de l'hommage qui va se dérouler
01:39:11 dans les minutes qui viennent à Caen, alors on en est à
01:39:13 20 minutes de retard pour le début de cette
01:39:15 image, je ne suis pas sûr que ça mette de très bonne humeur,
01:39:17 une fois de plus, le personnel pénitentiaire, mais
01:39:19 voilà, c'est vrai que tout le monde attend
01:39:21 l'arrivée de Gabriel Attal, l'arrivée également
01:39:23 du ministre Éric Dupond-Moretti,
01:39:25 hommage qui va être
01:39:27 rendu par Gabriel Attal, en l'absence
01:39:29 d'Emmanuel Macron, puisque
01:39:31 vous le savez, il est parti en
01:39:33 Nouvelle-Calédonie. On va passer la main
01:39:35 tout de suite à Thierry Cabane,
01:39:37 qui, dans un instant, va vous permettre
01:39:39 de vivre cette cérémonie
01:39:41 en direct,
01:39:43 puisque... Non, pas Thierry,
01:39:45 bon, très bien. Quand
01:39:47 il veut, moi je peux rester jusqu'à 13h,
01:39:49 14h, 15h, s'il veut,
01:39:51 il n'y a pas de souci. Donc on continue
01:39:53 à suivre cette cérémonie
01:39:55 qui devrait débuter dans les minutes qui
01:39:57 viennent. C'est vrai, c'est aussi, Jean-Christophe Gagnan, quand même,
01:39:59 le fait que la cérémonie ne débute pas. Alors,
01:40:01 on n'est pas obligé de débuter à midi pile, puisque
01:40:03 c'est ce qui était prévu, mais voilà, ça fait
01:40:05 partie de tout un tas de signaux qui sont envoyés,
01:40:07 qui ne sont pas très positifs, quand même.
01:40:09 - Exactement. On est face à quelque chose qui,
01:40:11 normalement, devrait se tenir dans un quart d'heure
01:40:13 acceptable. C'est-à-dire qu'on est face
01:40:15 à quelque chose qui, effectivement, que le
01:40:17 Président de la République, parfois, on peut comprendre, hein, qu'il y ait des
01:40:19 déplacements, des impératifs
01:40:21 de dernière minute, des questionnements. Bon, là,
01:40:23 on est face à un moment qui est particulier,
01:40:25 dans un contexte lui-même très particulier.
01:40:27 Pour le Premier ministre,
01:40:29 c'est l'occasion, aussi, de venir dire,
01:40:31 effectivement, à tous ses personnels,
01:40:33 que vous... dont vous parliez avec
01:40:35 justesse, c'est "Vous vous rendez compte de ce que c'est, la prison ?
01:40:37 Qui a envie d'aller travailler en prison ?"
01:40:39 Quand on sait, ce que vous avez décrit
01:40:41 les uns et les autres, ce que c'est réellement
01:40:43 la prison, aujourd'hui. Qui a envie, avec les moyens qu'on connaît,
01:40:45 avec l'idée, comme vous le dites,
01:40:47 très bien, que l'environnement
01:40:49 de la prison, ça n'arrête pas la prison. C'est que
01:40:51 si certains policiers sont menacés,
01:40:53 si certains personnels de la fonction
01:40:55 publique sont menacés chez eux, et bien, eux aussi
01:40:57 le sont, dans leur famille.
01:40:59 On sait très bien qu'il y a des négociations à l'intérieur des prisons.
01:41:01 Si on a droit à ça,
01:41:03 on vous foutra la paix de cette manière-là. C'est un univers
01:41:05 vivant, mais pas simplement du vivant
01:41:07 du bon côté. Et c'est un univers vivant
01:41:09 où il y a de la négociation et d'un diplôme passif.
01:41:11 C'est dur. - C'est intéressant parce que
01:41:13 Julien Audeuil est allé dans
01:41:15 une prison, puisqu'en tant que débuté, il a le droit
01:41:17 d'accéder aux prisons.
01:41:19 Ça a été quoi, votre sentiment, dans la prison ?
01:41:21 Est-ce qu'il y a le laxisme ?
01:41:23 Est-ce que c'est un camp de vacances ?
01:41:25 Ou c'est quand même beaucoup plus dur ?
01:41:27 Qu'est-ce que vous, vous avez vu concrètement ?
01:41:29 - Ce que j'ai vu concrètement, c'est déjà
01:41:31 qu'il y avait un gouffre entre la direction
01:41:33 de la prison, et vous vous rappelez de la réaction
01:41:35 du directeur de la prison de Fresnes, qui n'était pas
01:41:37 heureux que je sois présent,
01:41:39 et que les caméras de CNews
01:41:41 soient présentes, et puis
01:41:43 les surveillants pénitentiaires.
01:41:45 Effectivement, qui
01:41:47 sont admirables,
01:41:49 qui ont une passion de ce métier,
01:41:51 parce que pour faire ce métier, il faut être passionné.
01:41:53 Je rappelle qu'ils sont rémunérés
01:41:55 de 1200 euros par mois, dans des conditions
01:41:57 terribles, avec des risques
01:41:59 qui sont terribles. Et j'ai eu le sentiment
01:42:01 à un moment donné, alors évidemment,
01:42:03 j'ai pas envie de rentrer dans un angélisme,
01:42:05 ou dans des caricatures, mais quelquefois, on se demandait
01:42:07 qui est du côté des barreaux.
01:42:09 On se demandait quelquefois,
01:42:11 et même les surveillants pénitentiaires me le disaient.
01:42:13 On a l'impression qu'avec tout ce qui se passe,
01:42:15 avec le laxisme
01:42:17 aujourd'hui, on a l'impression que
01:42:19 ceux qui sont à l'intérieur sont quelquefois
01:42:21 dehors, et plus dehors que les
01:42:23 surveillants pénitentiaires, qui vont
01:42:25 prendre des risques à l'intérieur, mais qui continuent
01:42:27 de prendre des risques à l'extérieur.
01:42:29 - Mais ce qui est étonnant, c'est que depuis tout à l'heure, sur ces images, on voit des gros plans de visages,
01:42:31 ce sont des gens très jeunes, en fait.
01:42:33 Moi, c'est ce qui me frappe depuis tout à l'heure, sur
01:42:35 les images qui nous arrivent depuis quand,
01:42:37 ce sont quand même des gens qui sont jeunes,
01:42:39 des gens qui ont des familles,
01:42:41 on voit les visages
01:42:43 de ces gens, alors il y a un monsieur avec une barbe blanche, bien sûr, au moment où je dis ça.
01:42:45 Forcément, autrement, ce serait pas drôle.
01:42:47 Non, mais c'est vrai qu'on a vu
01:42:49 beaucoup de visages jeunes, voilà, de jeunes
01:42:51 qui ont envie aussi de faire ce métier,
01:42:53 parce qu'ils ont le sentiment d'avoir un rôle
01:42:55 dans la société, et c'est pour ça que l'hommage
01:42:57 que vous allez suivre maintenant, en direct, sur
01:42:59 CNews est important, vous allez le vivre
01:43:01 avec Thierry Cabane, donc en direct,
01:43:03 cet hommage, puisqu'il est 12h22, ça devait
01:43:05 débuter à midi, ça n'a toujours pas
01:43:07 débuté, donc on attend toujours le début
01:43:09 de cet hommage, et Thierry va vous le faire vivre
01:43:11 en direct, on se retrouve demain à 10h35,
01:43:13 c'est à vous, Thierry.
01:43:15 - Merci, merci beaucoup
01:43:17 Jean-Marc évidemment, émission spéciale.