Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00 [Générique]
00:00:04 Jeudi 23 mai, Morandini Live numéro 1444,
00:00:08 Morandini Live en version XL, désormais jusqu'à midi 30.
00:00:11 Bonjour et bienvenue en direct à la Une.
00:00:13 Cette information, c'est news, avec cet homme de 26 ans
00:00:16 qui a été interpellé en Gironde.
00:00:18 Il prévoyait une tuerie de masse au passage de la flamme olympique à Bordeaux.
00:00:22 Nous allons y revenir dès le début de cette émission
00:00:25 avec Célia Barotte qui sera en direct avec nous.
00:00:28 Emmanuel Macron évoque une insurrection inédite en Nouvelle-Calédonie,
00:00:32 une insurrection que personne n'avait vue venir avec un tel niveau de violence.
00:00:36 Le président a donc atterri à 23h20 hors de Paris à Nouméa pour une visite éclair
00:00:41 visant à rétablir le dialogue et à accélérer le retour à l'ordre sur l'archipel français.
00:00:46 Il est accompagné de ses ministres dont Gérald Darmanin,
00:00:49 déjà à plusieurs annonces, comme le maintien de 3000 membres des forces de l'ordre,
00:00:53 la volonté également de voir les barrages lever.
00:00:57 Retour sur les premières heures d'Emmanuel Macron sur place.
00:01:01 C'est une arrivée présidentielle qui était très attendue.
00:01:05 Sur le tarmac de l'aéroport, Emmanuel Macron a tout de suite précisé
00:01:10 l'objectif premier de son déplacement.
00:01:12 Ma volonté ici avec les ministres et l'ensemble du gouvernement
00:01:17 d'être aux côtés de la population et pour que le plus vite possible
00:01:21 ce soit le retour à la paix, au calme, à la sécurité.
00:01:25 12 heures sur place suffiront ?
00:01:26 Nous verrons.
00:01:27 Merci.
00:01:27 Vous n'êtes pas resté plus longtemps ?
00:01:29 Bien sûr.
00:01:30 Après avoir survolé une partie de l'île en hélicoptère,
00:01:32 le président a rencontré des élus locaux et acteurs économiques à Nouméa.
00:01:37 Le chef de l'État a observé une minute de silence
00:01:39 en hommage aux si morts de ces derniers jours
00:01:42 avant de clarifier d'emblée la situation sur le devenir de l'archipel.
00:01:45 L'apaisement ne peut pas être le retour en arrière.
00:01:48 L'apaisement ne peut pas être de ne pas respecter l'expression populaire
00:01:51 qui s'est déjà jouée.
00:01:52 L'apaisement ne peut pas être de nier en quelque sorte
00:01:56 un chemin qui a déjà été fait.
00:01:58 Emmanuel Macron a également reconnu l'existence de discrimination raciale
00:02:02 dans l'accès à l'alimentation.
00:02:04 C'est aussi la détresse qu'il y a en termes d'approvisionnement,
00:02:06 d'alimentation avec un racisme qu'on ne pensait pas voir revenir,
00:02:14 il faut le dire.
00:02:15 Mais personne ne peut accepter qu'on puisse avoir accès à la nourriture
00:02:18 et à l'alimentation parce qu'on a telle ou telle couleur de peau,
00:02:20 telle ou telle origine.
00:02:21 Le président s'est dit plutôt défavorable à une prolongation
00:02:24 de l'état d'urgence au-delà du délai légal.
00:02:27 Les 3000 forces de l'ordre déployées sur le territoire ultramarin
00:02:30 resteront elles aussi longtemps que nécessaire.
00:02:33 Et bien sûr, nous suivrons cette visite en direct dans cette émission,
00:02:36 mais comme je vous le dis depuis plusieurs jours,
00:02:38 ce qui est impressionnant, c'est le décalage entre le discours officiel
00:02:41 qui parle de retour au calme et la réalité.
00:02:44 Les envoyés spéciaux de CNews nous le disent depuis plusieurs jours,
00:02:47 nos témoins sur place également.
00:02:49 Nouvel exemple, TF1 hier soir,
00:02:50 vous allez voir qu'on est loin du calme et de la sérénité.
00:02:55 Près de l'hôpital de Nouméa, des véhicules en feu et des barrages
00:03:00 toujours en place.
00:03:02 Le face à face avec les forces de l'ordre se poursuit.
00:03:06 - Un gendarme, on vous fait reculer !
00:03:08 Cet homme défie ouvertement les gendarmes.
00:03:12 Ici, la route vient tout juste d'être dégagée.
00:03:16 Et déjà, ce groupe de manifestants reconstruit la barricade.
00:03:23 - Dans l'actualité également, et c'est à peine croyable,
00:03:25 le Parisien révèle ce matin des écoutes réalisées dans la cellule de Mohamed Amra,
00:03:29 l'homme le plus recherché de France qui s'est évadé
00:03:32 en provoquant la mort de deux surveillants pénitentiaires.
00:03:34 Et on découvre qu'il disposait de plusieurs téléphones portables,
00:03:37 qu'il gérait son trafic de drogue,
00:03:39 qu'il dirigeait en vidéo des actions contre ses concurrents
00:03:42 et qu'il organisait même des enlèvements et des séquestrations.
00:03:46 Tout ça depuis sa cellule.
00:03:47 Alors comment se passe la traque de Mohamed Amra, France 2, hier soir ?
00:03:52 - Pour retrouver sa trace, 350 policiers sont mobilisés nuit et jour.
00:03:56 Une enquête ultra prioritaire.
00:04:00 Pour identifier les hommes du commando,
00:04:02 les éléments recueillis sur la scène de crime sont toujours en cours d'analyse
00:04:06 dans tous les laboratoires de police scientifique de France
00:04:09 pour traquer la moindre trace ADN dans les véhicules des tueurs.
00:04:13 - Et là encore, nous allons y revenir dès le début de Morandini Live.
00:04:16 Cette polémique dans la ville de Carrière-sous-Poissy, dans les Yvelines,
00:04:20 pour lutter contre les rodéos urbains,
00:04:22 le maire écolo a mis en place une adresse mail
00:04:24 et demande aux habitants de dénoncer les jeunes qui font du rodéo.
00:04:27 Colère de certains habitants qui affirment que c'est un appel à la délation
00:04:31 et que ce n'est pas leur rôle.
00:04:33 Explication de France 3 hier soir.
00:04:36 Depuis deux semaines, la mairie met en avant ce dispositif
00:04:40 dans l'espoir de ne plus voir ces images.
00:04:43 Roues arrière, accélération au milieu des passants
00:04:46 et trop souvent des accidents.
00:04:48 Comme de nombreuses villes en France,
00:04:50 Carrière-sous-Poissy subit les rodéos urbains.
00:04:53 Pour en finir, la délation peut être utile.
00:04:56 - C'est un chiffre qui est impressionnant en Ile-de-France,
00:04:58 près d'un home-jacking sur deux, mais en cause des mineurs.
00:05:01 Alors les home-jackings, vous le savez, ce sont ces agressions violentes,
00:05:04 en général contre des stars ou des personnalités.
00:05:07 Eh bien Europe 1 révèle ce matin que 43% de ces cambriolages violents
00:05:11 où les victimes sont séquestrées par leurs ravisseurs, parfois même ligotées,
00:05:15 eh bien 43% de ces actions mettent en cause des mineurs
00:05:18 car ils risquent beaucoup moins que les adultes.
00:05:20 Explication donc sur Europe 1 ce matin.
00:05:23 Comme dans les affaires de trafic de drogue,
00:05:25 ces mineurs sont directement recrutés dans les cités ou sur les réseaux sociaux,
00:05:29 puis armés par les commanditaires.
00:05:30 - On leur donne le matériel, les instructions.
00:05:33 Le but c'est que l'opération soit lucrative,
00:05:35 et pour qu'elle soit lucrative, il faut évidemment donner un maximum de moyens.
00:05:38 Des mineurs appâtés par le gain qui sont recrutés contre quelques milliers d'euros,
00:05:42 des sommes gonflées par les primes selon le butin,
00:05:44 poussant ces néo-criminels dans une extrême violence au moment de passer à l'acte.
00:05:48 - Et nous allons vous emmener ce matin à Romance-sur-Isère.
00:05:51 Vous connaissez celle-ci, qui est hélas voisine de Crépole,
00:05:53 où Thomas a été tué.
00:05:56 Vous allez voir que la vie dans certaines cités est impossible,
00:05:58 là-bas pour les habitants, nous sommes retournés sur place.
00:06:02 - Les policiers et gendarmes sont mobilisés depuis le petit matin.
00:06:06 L'opération Place Net cible le quartier sensible de la Monnet à Romance-sur-Isère.
00:06:12 Nous sommes mercredi, c'est jour de marché.
00:06:15 Les habitants sortent de chez eux.
00:06:17 Ils ont vu la situation se dégrader au fil des années.
00:06:20 - Le quartier s'est dégradé, ça fait quand même quelques temps,
00:06:22 mais bon, que faut-il y faire ?
00:06:24 - C'était comment que vous êtes arrivés ?
00:06:25 Parce que là, on voit que tous les immeubles sont dégradés,
00:06:28 les poubelles sont brûlées.
00:06:29 - Ah mais c'était bien, c'était très bien, très très bien.
00:06:32 - On est tous abandonnés, il n'y a pas de coup.
00:06:34 Tous, les mamans, les enfants, il n'y a rien du tout.
00:06:38 Il n'y a rien.
00:06:39 Même les gens qui viennent et font la merde, ce n'est pas de la monnaie,
00:06:42 ils viennent de partout, de Marseille, de Paris,
00:06:44 de tous les coins du monde, ils viennent à la monnaie,
00:06:47 après ils disent "sinon qu'on ramasse la merde, sinon qu'on y salit".
00:06:50 - Voilà, une fois de plus, les premières victimes,
00:06:52 ce sont les habitants de ces cités.
00:06:54 Au lendemain d'une grève à la SNCF,
00:06:56 la direction et les syndicats sont tombés d'accord sur une prime de 1900 euros
00:06:59 pour la période des Jeux olympiques et paralympiques.
00:07:02 Objectif éviter une grève, donc la direction a cédé.
00:07:05 Le patron de la SNCF hier soir, Sobeyefed.
00:07:08 - On aurait pu s'en passer de cette grève, puisqu'on a négocié aujourd'hui.
00:07:11 La notion de mettre la pression sur la direction
00:07:13 en empêchant les Franciliens de voyager, ça peut se discuter.
00:07:16 Là-dessus, j'admets tout à fait la discussion.
00:07:18 Par contre, privatiser la SNCF, moi je n'ai qu'un mot à M. Ciotti,
00:07:21 bon courage.
00:07:22 - Bon courage pour privatiser ?
00:07:24 - Ah oui, bon courage.
00:07:26 - L'horreur absolue en Israël avec ces images diffusées,
00:07:30 c'est une image de femmes, soldats maltraités, violentés, frappés et agressés.
00:07:34 C'était le 7 octobre dernier, mais ces images ont été diffusées simplement hier
00:07:38 avec l'accord des familles, c'est très important de souligner.
00:07:41 Néanmoins, nous avons choisi de flouter leur visage.
00:07:45 - Je veux parler anglais. - Ok, ok.
00:07:51 - Je veux parler anglais. - Attends, attends, attention.
00:07:57 - Je veux parler anglais. - Ok, ok.
00:08:03 L'horreur absolue avec ces femmes prisonnières du Hamas,
00:08:17 réaction en Israël avec Julien Baoul, ancien journaliste et ancien porte-parole de TSAL.
00:08:22 - Ce qu'on ressent en voyant cette vidéo, c'est une immense colère contre le Hamas.
00:08:27 Mais le Hamas, c'est ce que j'ai dit, c'est contre le Hamas, c'est la procède.
00:08:29 Non, on a une colère contre l'armée qui a échoué à protéger nos filles, nos sœurs, nos enfants, nos amis,
00:08:36 qui n'ont pas été écoutées également par l'échelon, par la hiérarchie, on le sait.
00:08:41 Vous savez, ça rappelle beaucoup à la guerre de Kipour.
00:08:43 On sait que pendant la guerre de Kipour, par exemple, certains officiers de barons
00:08:45 avaient donné une alerte et n'ont pas été écoutés par eux au-dessus.
00:08:48 Ça va, ce qui s'est passé cette fois-ci, avec beaucoup de mépris pour les soldats de barons et par la hiérarchie.
00:08:54 Et voilà le résultat, c'est une colère immense.
00:08:56 Et je pense aux familles, elles n'ont pas seulement donné l'autorisation, comme vous avez dit, de diffuser cette vidéo.
00:09:01 Elles ont demandé à ce qu'elle soit diffusée.
00:09:03 Elles ont demandé à ce qu'elle soit diffusée pour que les gens prennent conscience
00:09:06 de ce que leurs enfants ont vécu, de ce qu'elles peuvent être en train de vivre en ce moment même
00:09:11 pour celles qui sont encore en vie, qui sont violées, torturées.
00:09:14 Et puis pour aussi, je pense, la communauté internationale, comprendre contre qui nous nous battons.
00:09:19 Allez, retour à Paris avec un sujet, fort heureusement, beaucoup moins grave.
00:09:23 Mais malgré tout, le quotidien est de plus en plus insupportable pour les automobilistes parisiens
00:09:27 car des routes, des ponts, des places sont bloquées partout pour préparer les Jeux Olympiques.
00:09:32 La maire de Paris a poussé un coup de gueule hier, mais pas celui qu'on attendait
00:09:35 puisque elle, elle en a marre d'entendre les automobilistes parisiens râler.
00:09:40 D'abord, râle bol du bashing des Jeux quoi.
00:09:44 Arrêtez, mais râle bol !
00:09:47 Râle bol à tous ces peines à jouir qui n'ont pas du tout envie
00:09:56 qu'on puisse célébrer quelque chose ensemble.
00:09:59 Râle à casquette ! De toute façon, on est là et on le fait.
00:10:03 On a envie de faire les Jeux Olympiques, il n'y en a pas râle bol de ça,
00:10:06 il y en a râle bol des embouteillages et de Paris qui n'avance plus avec les décisions qui sont prises jour après jour.
00:10:11 Les tops et les flaves d'audience, je suis peut-être un peine à jouir aussi.
00:10:13 Les tops et les flaves d'audience hier soir avec Mister Audience.
00:10:16 Skévin, va-t'en !
00:10:18 Hier soir en accès, Snaguet quasiment,
00:10:22 égalité 2 millions et demi avec le feuilleton de Teff.
00:10:24 Demain nous appartient le 19 avril de France 3 est à la 3ème place.
00:10:28 Sur M6, la meilleure boulangerie de France est à 1 million 4 devant cette tableau sur France 5 comme tous les soirs.
00:10:35 Du côté des talk show, touche par mon poste sur C8 est une nouvelle fois largement en tête
00:10:39 et haut à plus de 2 millions 100 quotidiens sur TMC, quant à lui à moins d'un million 9.
00:10:43 Sur France 3, Ojeux Citoyens est encore une fois battu par cette tableau la suite sur France 5 qui frôle le million.
00:10:48 En prime time, peu de monde devant la télé.
00:10:52 TF1 est en tête avec la série Will Trent mais l'audience est en baisse à seulement 2 millions 7.
00:10:57 Avec 270 000 téléspectateurs d'écart, France 2 est deuxième avec le téléfilm Après le silence.
00:11:01 Quant à France 3 et M6, la soirée est compliquée. Le magazine des racines ZDL et Top Chef sont dans un mouchoir de poche et faibles à moins de 2 millions.
00:11:08 Mister Audience vous dit à demain.
00:11:10 Allez, je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi et demi.
00:11:14 Vous le savez, nouvel horaire de cette émission jusqu'à midi et demi.
00:11:16 Laurent Jacobelli, bonjour.
00:11:17 Bonjour.
00:11:18 Merci d'être avec nous, député de Moselle et porte-parole du Rassemblement National.
00:11:21 Eric Revel, bonjour.
00:11:22 Bonjour Thomas.
00:11:23 Éditorialiste politique, journaliste économique à Valeurs Actuelles.
00:11:26 Maurice Signolet, bonjour.
00:11:27 Bonjour.
00:11:28 Ancien commissaire, divisionnaire et puis Rost, bonjour.
00:11:30 Merci également d'être là.
00:11:31 Président de Banlieue Active et réalisateur.
00:11:33 On va commencer avec cette information de dernière minute que vous révèle CNews.
00:11:37 C'est cet homme de 26 ans suspecté de projeter une tuerie de masse lors du passage de la flamme olympique à Bordeaux qui a été interpellé.
00:11:46 CNews vous révèle cette information.
00:11:48 On est avec Célia Barod, journaliste du service police-justice de CNews.
00:11:51 Bonjour Célia.
00:11:52 Quelles sont les informations dont on dispose ?
00:11:55 Bonjour Jean-Marc.
00:11:57 Ce matin, une source proche du dossier a fait savoir à notre service, à notre journaliste Sandra Buisson,
00:12:04 qu'un homme de 26 ans a été interpellé le 21 mai dernier en Gironde suite à un signalement sur la plateforme Pharos.
00:12:11 Suite à ces déclarations en garde à vue, il est suspecté d'avoir voulu projeter, organiser une tuerie de masse le jour du passage de la flamme olympique prévu à Bordeaux.
00:12:22 Aujourd'hui, il a expliqué aux enquêteurs que tout cela devait se terminer par son suicide.
00:12:27 On ne sait pas pour l'instant si son projet était avancé, s'il avait commencé des actes de préparation.
00:12:33 Mais selon les premiers éléments d'informations dont on dispose, il avait posté une publication sur Facebook avec un clip où il faisait référence à Elliot Rogers.
00:12:41 Vous savez, cet homme qui a perpétré une tuerie de masse aux Etats-Unis en 2014.
00:12:46 Et sous cette publication, il avait mis en commentaire "tu nous manques Elliot".
00:12:49 Concernant le profil de cet homme interpellé, on sait qu'il est sympathisant du mouvement INCEL, c'est-à-dire le mouvement célibataire involontaire.
00:12:57 Un mouvement connu pour sa violence et sa haine des femmes.
00:13:01 Hier, il a été présenté à un magistrat, cet homme, et il est placé en détention provisoire.
00:13:06 Et puis sur X, Gérald Darmanin a réagi à cette information.
00:13:10 Il a tenu à remercier les policiers et plus largement l'ensemble des agents du ministère de l'Intérieur qui, je cite, "sécurise cette fête populaire avec un professionnalisme et un engagement remarquable".
00:13:21 Merci beaucoup Célia. Je précise que Gérald Darmanin réagit en reprenant l'information de CNews d'ailleurs, puisqu'il retweet le tweet qui a été fait par CNews révélant cette information.
00:13:30 Et donc la confirme, bien évidemment, en affirmant que cet individu planifiait une action violente lors du passage de relais.
00:13:36 Merci Célia. On vous retrouvera tout à l'heure pour savoir si vous avez plus d'informations d'ici là.
00:13:40 Maurice Seignelet, ancien commissaire divisionnaire, ça fait peur quand même ce type d'informations.
00:13:45 Parce que quelqu'un qui prépare une tuerie de masse, un jeune homme qui prépare une tuerie de masse, alors c'est vrai qu'il l'indique sur Internet, donc il n'est pas très malin a priori quand même, mais malgré tout, c'est très inquiétant.
00:13:55 C'est très inquiétant. Ça montre aussi la mobilisation de tous les services de police, de gendarmerie.
00:14:02 Ça montre que ça fonctionne quand même, malgré tout. Ça montre que c'est efficace, notre système de renseignement est efficace.
00:14:09 Bon, maintenant, le profil de l'individu laisse rêveur quand même, un homme qui déteste les femmes, moi je l'ai compris.
00:14:16 On ne voit pas trop le rapport d'ailleurs avec l'organisation d'une tuerie de masse sur le passage de la flamme et détester les femmes.
00:14:22 En tout état de cause, ce qu'il faut noter, ce qu'il faut relever, c'est l'efficacité quand même des services de renseignement.
00:14:28 Éric Revel, c'est vrai que cette information est quand même inquiétante. On est sur une...
00:14:32 Enfin, c'est les termes qui sont employés, on nous parle d'un projet de tuerie de masse.
00:14:35 Ce n'est pas simplement aller tuer une personne ou quoi. Projet de tuerie de masse en Gironde, à Bordeaux, au passage de la flamme.
00:14:42 Je rappelle que c'est aujourd'hui que la flamme passe.
00:14:44 – Vous avez raison de souligner que le ministre de l'Intérieur a repris l'information de CNews, donc ça veut dire qu'il l'a confirmée.
00:14:50 – Bien sûr, tout à fait.
00:14:51 – Bon, maintenant, évidemment qu'il faut saluer les forces de l'ordre, il faut saluer le travail qu'il fait sur Pharos aussi, la plateforme Pharos.
00:14:57 Parce que vous savez qu'il y a beaucoup de choses qui sont écrites, qui sont dites sur les réseaux sociaux,
00:15:02 qui parfois sont des fake news, avec le profil de cet individu, on ne sait pas si...
00:15:06 Mais en tout cas, ça prouve que ça fonctionne.
00:15:09 Maintenant, on sait que les Jeux Olympiques vont être une période quand même très compliquée pour les forces de l'ordre, pour la sécurité.
00:15:15 Vous vous souvenez de toute la polémique qu'il y a eu sur la cérémonie d'ouverture sur la Seine ?
00:15:21 – Oui, parce que c'est très observé, c'est très regardé, on sait bien qu'ils s'attaquent, ne serait-ce qu'à la flamme.
00:15:26 Et ensuite, à la cérémonie des Jeux Olympiques, il y aura forcément un écho mondial.
00:15:30 – Voilà, donc je pense qu'on n'est pas au bout de nos peines quand même,
00:15:33 enfin, je ne dis pas qu'il y aura des attentats, simplement que les forces de l'ordre...
00:15:36 – Les forces de l'ordre ne sont pas au bout de leurs peines, ça c'est sûr.
00:15:38 Laurent Jacobelli ?
00:15:39 – Oui, ça pose vraiment la question de la sécurité des Jeux Olympiques.
00:15:41 D'abord, on voit qu'on a des services de renseignement réactifs, et bravo, on peut les féliciter.
00:15:46 Alors, on ne sait pas si cet apprenti terroriste avait vraiment un projet sérieux, avec des armes, etc.
00:15:51 ou si c'était une intention, mais en tout cas, il a été désamorcé dès le début, c'est une très bonne chose.
00:15:56 En revanche, on sait qu'il manque des milliers de personnes salariées pour la sécurité privée pour ces Jeux Olympiques.
00:16:03 On sait aussi que ces entreprises de sécurité privée ont été parfois infiltrées par des apprentis terroristes,
00:16:10 et ça fait peur, et on est en train de déshabiller nos campagnes
00:16:13 pour amener les services de gendarmerie et de police à Paris.
00:16:16 Dans mon département, on parle un tiers des forces de l'ordre qui partiraient à Paris pour assurer la sécurité.
00:16:20 Sauf que la France aujourd'hui est en proie à une insécurité très forte, y compris dans les campagnes, y compris en province.
00:16:27 Et donc, qu'est-ce qui va se passer dans ces territoires, quand il n'y aura plus de forces de l'ordre,
00:16:30 qu'ils seront à Paris, et que les délinquants, voire les criminels, pourront agir,
00:16:34 en sachant que dans le même temps, on va rapatrier des migrants clandestins qui étaient à Paris dans les campagnes.
00:16:40 On sait que c'est facteur d'insécurité.
00:16:41 Donc, tout ça nous paraît mal géré, nous paraît peu anticipé, on croise les doigts,
00:16:45 ça doit rester un bel événement, mais clairement, on est en sous-effectif, et ça craque de partout.
00:16:49 - Je précise, quand vous parlez de votre territoire, c'est la Moselle.
00:16:51 - La Moselle, oui.
00:16:52 - Je précise. Erost ?
00:16:53 - Moi, il y a deux choses à retenir là-dedans.
00:16:56 La première, c'est évidemment l'efficacité, justement, des services, et qu'on salue depuis très longtemps.
00:17:02 C'est vrai que souvent, il y a des polémiques sur ces différents plateaux, sur le boulot que fait le gouvernement à ce niveau.
00:17:09 Et sur ce plan, moi, c'est vrai que j'ai toujours défendu.
00:17:11 - Exactement.
00:17:12 - On voit tout le travail qui est fait depuis 2015.
00:17:15 Tout ce qui a été mis en œuvre pour lutter contre les questions de terrorisme.
00:17:20 La deuxième chose qu'il faut souligner, c'est bien que ce soit ces news qui révèlent les choses,
00:17:24 parce que si, à chaque fois que c'est Darmanin qui en parle, on suspecte qu'il veuille faire de la communication la plupart du temps.
00:17:31 Et ça, je trouve que c'est intéressant que ce soit les...
00:17:34 Mais de toute façon, la sécurité, on peut faire ce qu'on veut, ce que le jeune homme dit, lui, il publie quelque chose sur Internet,
00:17:41 mais ce terrorisme de mimétisme, c'est-à-dire avoir... Quand ils ont des références comme ça à d'autres...
00:17:46 - Parce que c'est bien de l'expliquer, en fait. Il fait référence à un autre tueur en série.
00:17:50 - Exactement.
00:17:51 - Pas tueur en série, mais agresseur qui a fait une tuerie de masse.
00:17:54 - Exactement.
00:17:55 - Qui a fait ça aux Etats-Unis.
00:17:56 - Et donc, c'est vrai que ça, on peut faire ce qu'on veut. Malheureusement, ce sont des individus souvent isolés,
00:18:01 et c'est très, très compliqué pour les services.
00:18:03 - Ce qui est pour le printemps, c'est qu'avec la proximité des jeux, il va y avoir une multiplicité...
00:18:08 - Bien sûr.
00:18:09 - ...de faits similaires. Et pendant les jeux, ça sera pareil. Donc, il va être une obligation totale, une vigilance...
00:18:19 - Et c'est le cas. On voit que les forces de l'ordre sont extrêmement mobilisées.
00:18:21 - Et là, je pense à mes collègues.
00:18:23 - Effectivement. On aura l'occasion d'y revenir, bien évidemment, puisque je pense qu'au cours de cette émission,
00:18:27 on aura des informations complémentaires sur ce garçon qui a été interpellé,
00:18:31 qui projetait donc cette tuerie de masse en Gironde, aujourd'hui, à Bordeaux, très précisément,
00:18:35 sur le passage de la flamme olympique, dès que nous avons des informations complémentaires.
00:18:38 On rappellera, c'est Elia Barotte. Autre sujet dans l'actualité, vous le voyez, c'est Mohamed Amra.
00:18:43 Vous avez vu sa photo, puisque ce fugitif, depuis l'attaque du fourgon pénitentiaire du 14 mai,
00:18:50 avait été mis sous écoute dans sa cellule. Et ce que l'on apprend est totalement surréaliste.
00:18:55 On apprend que cet homme disposait de plusieurs téléphones portables, qu'il gérait son trafic de drogue depuis la cellule.
00:19:01 Vous allez voir la liste de tout ce qui est diffusé et révélé.
00:19:04 Qu'il dirigeait en vidéo, depuis sa cellule, une action contre des concurrents.
00:19:09 Qu'il organisait des enlèvements et des séquestrations.
00:19:11 Qu'il cherchait à acheter des armes de guerre.
00:19:13 Qu'il se faisait livrer des repas 24h/24 dans sa cellule.
00:19:18 Qu'il avait même une chicha à sa disposition, c'est totalement surréaliste.
00:19:21 On en parle dans un instant. Tout d'abord, le rappel de ce qui est révélé par nos confrères du Parisien.
00:19:25 Le masque-thon pour l'homme le plus recherché de France.
00:19:29 Mohamed Amra, fugitif depuis l'attaque au fourgon pénitentiaire du 14 mai,
00:19:34 avait été mis sous écoute dans le cadre d'une enquête pour meurtre.
00:19:38 Ses enregistrements permettent aux Parisiens de dresser le véritable visage de la mouche.
00:19:43 Celui de l'impunité.
00:19:45 Derrière les barreaux, téléphone personnel et chicha à la main,
00:19:48 le chef d'orchestre organise ses activités criminelles.
00:19:51 Trafic de stupéfiants, extorsion, enlèvements et séquestration avec demande de rançon.
00:19:56 Mais aussi carottage, un procédé qui consiste à dérober aux trafiquants rivaux leurs marchandises,
00:20:02 quitte à devoir tuer.
00:20:04 Mohamed Amra se révèle capable d'une extrême duplicité, élevant la trahison hors rendards.
00:20:09 Le tout en recourant fréquemment à la technique de l'enlèvement.
00:20:12 La mouche met au pas ses nombreux subordonnés et terrorise ses créanciers par la violence.
00:20:18 A 15h09 t'avais les stupéfiants dans tes mains et t'es parti, fils de...
00:20:22 Pour faire tourviler le boeuf, 3 stations en 1h09. Je vais te niquer ta...
00:20:26 Routeurs, box de stockage ou voitures volées, l'organisation est professionnelle, le guet-apens, rodé.
00:20:33 Depuis sa cellule, la mouche est parfois mieux informée que ses hommes.
00:20:37 Allo ? Ouais frérot attends je vais te guider parce qu'il y a un barrage,
00:20:40 y'a les gendarmes au rond-point. Non reviens au stop, prends à droite. Non pas le barrage t'es fou.
00:20:45 A l'issue de sa mise en examen pour meurtre, Mohamed Amra est ralenti dans ses activités criminelles.
00:20:50 Mais 7 mois plus tard, il parvient à s'échapper et cause la mort de 2 agents pénitentiaires.
00:20:56 Voilà donc ce qu'on pouvait dire sur Mohamed Amra et c'est vrai que cette description elle est totalement surréaliste.
00:21:02 On est en direct parce que je voulais avoir l'avis d'un ancien prisonnier parce que c'est eux qui savent exactement comment ça se passe dans les prisons.
00:21:08 On est avec Kamel Madani qui est un ex-prisonnier qui est devenu prof qui avait fait un livre d'ailleurs qui s'appelait "De voyous à prof".
00:21:15 Il a été accusé de complicité dans une affaire de vol à main armée en bande organisée.
00:21:20 Il a été condamné à 4 ans de prison ferme. Bonjour Kamel Madani, merci d'être en direct avec nous.
00:21:25 D'abord je voulais savoir si ça vous surprend. Quand on apprend que ce Mohamed Amra, dans sa cellule, a plusieurs téléphones portables,
00:21:31 il dirige des opérations en vidéo, il organise des enlèvements, des séquestrations, il cherche à acheter des armes de guerre,
00:21:36 quand vous entendez ça, vous vous dites "c'est surprenant" ou finalement "oui" et il y a plusieurs cas comme ça ?
00:21:41 Non, pour moi, dans mon quotidien, c'est totalement normal. Après les trucs de niveau haute criminalité, moi je ne faisais pas ça,
00:21:49 mais on parle quand même de téléphones, de chichas. Moi j'avais une chicha, on rentrait beaucoup de téléphones.
00:21:55 Nous à un moment, c'est pas moi, c'était mon co-détenu, mais on en avait une dizaine en cellule.
00:22:00 Et en fait, moi ça ne me choque pas, j'ai même souri. Enfin, je trouvais ça…
00:22:06 Il y en a beaucoup qui ont des chichas en cellule. Non, pour moi, c'est des choses qui ne m'ont pas surpris,
00:22:12 parce que c'est comme ça, c'est tout le temps comme ça. Après, il y a l'aspect drogue, etc.
00:22:17 Ça, c'est quelque chose qui est connu et qui permet, entre guillemets, moi, c'est mon expérience à moi,
00:22:22 de calmer les détenus qui fument et donc qui embêtent moins les surveillants.
00:22:26 Moi, je ne fumais pas de cannabis, mais voilà.
00:22:30 Excusez-moi, parce que vous, vous trouvez ça normal, mais je vous arrête une seconde,
00:22:33 parce qu'on a toujours su qu'il y avait des téléphones en prison, et ça, c'est un secret de polychinelle.
00:22:37 Je crois que tous les détenus ont un téléphone. Mais vous, vous me dites, par exemple, à 2,
00:22:40 vous aviez jusqu'à 10 téléphones en prison ?
00:22:43 Oui, c'est ça. Après, c'était pour les dispatchers, etc. Je ne vais pas rentrer dans les détails,
00:22:48 mais en fait, on pouvait en avoir une dizaine. Moi, j'avais mon co-détenu qui gagnait plus à l'intérieur
00:22:53 qu'avec un smic dehors. Il fallait cumuler en plus des choses.
00:22:58 Mais oui, il y avait des ventes de téléphones, etc. Et puis moi, j'étais à la maison d'arrêt de Nantes
00:23:02 à un moment, et puis c'est pareil, je n'avais pas de réseau. J'ai demandé à une personne,
00:23:07 c'était ma mère, de me ramener des billets de 100 euros. Et puis avec des billets de 100 euros,
00:23:11 j'avais des téléphones. Donc, c'est simple. Pour moi qui suis un mini-délinquant, c'était assez simple.
00:23:18 Alors, j'ose imaginer que quelqu'un qui est dans la haute criminalité, pour lui, ça reste quand même
00:23:22 beaucoup plus simple. Moi, j'étais personne, et j'arrivais à rentrer une chicharde,
00:23:26 enfin, en tout cas, à rentrer la tête, et puis à rentrer un peu tout. Donc, je pense que quelqu'un
00:23:31 qui est dans la haute criminalité, s'il utilise les mêmes flux que les gens normaux comme moi,
00:23:35 parce que je ne suis pas un grand criminel, il peut faire absolument ce qu'il veut.
00:23:40 – Pour bien comprendre le quotidien, par exemple, ces téléphones, vous êtes obligé de les utiliser
00:23:45 en cachette, dans un coin, vous les utilisez ouvertement, vous prenez votre téléphone
00:23:49 et vous téléphonez en cellule. Ça se passe comment concrètement ?
00:23:52 – En fait, ça dépend des surveillants. Moi, je parle des deux maisons d'arrêt que j'ai faites,
00:23:56 mais je pense que c'est partout pareil. En fait, déjà, tous les soirs, il n'y a pas trop de problèmes.
00:24:00 On les utilise, on a du réseau, on a nos cartes-signes, on a un peu tout.
00:24:04 On fait nos petits visios, nos petits machins, et il y en a beaucoup qui l'utilisent.
00:24:09 – Attends, Camel, parce que vous, vous parlez vite, et pour vous, c'est normal,
00:24:12 mais je crois qu'il y a beaucoup de gens qui sont en train de tomber sur leur chaise, là.
00:24:15 Vous faites de la visio, c'est-à-dire que vous parlez avec l'image, vous parlez à des gens en prison.
00:24:20 – Je l'avais mis dans mon livre, mais oui, oui, oui, c'est comme ça.
00:24:25 Après, vous savez, moi, je suis sorti de tout ça, mais bon, à ce moment-là, je l'ai utilisé,
00:24:29 et puis l'idée, c'est d'être aussi sincère avec ce qu'on a fait et ce qu'on n'a pas fait.
00:24:33 Voilà, c'est comme ça, il y a des gens qui font des visios, qui draguent,
00:24:38 mais vous avez plein d'histoires comme ça, vous avez Jordan et Janday,
00:24:41 enfin, je ne sais plus, il y en a plein qui utilisent des téléphones
00:24:43 pour contacter d'autres gens, contacter des filles, etc.
00:24:47 Donc ça, c'est une partie, mais quand on a des gros criminels
00:24:51 qui utilisent les mêmes choses que nous, moi, je n'utilisais pas mon téléphone
00:24:54 pour organiser un réseau, j'utilisais mon téléphone pour avoir un visio avec ma fille à Noël.
00:24:58 Bon, c'est hors-la-loi, mais ce n'est pas du tout le même degré.
00:25:02 Mais voilà, c'est assez simple, et pourtant, moi, je n'étais pas…
00:25:06 Donc, je vous imaginez que des gens comme cette personne qui s'est évadée,
00:25:11 je pense que pour lui, c'était le club aide.
00:25:14 – Vous le dites vous-même, vous qui êtes alors en prison, vous dites,
00:25:17 je pense que pour lui, c'est le club aide.
00:25:19 – Alors, il ne faut pas détoner mes propos, mais pour quelqu'un qui a de l'argent,
00:25:22 lui, c'est plus facile.
00:25:24 – Juste, Kamel, je vous propose de rester une minute avec nous,
00:25:28 parce que je dois faire le CNews Info, je suis très en retard.
00:25:30 Je vous reprends juste après, si vous voulez bien,
00:25:32 parce que votre témoignage est très fort et très important.
00:25:34 Donc, restez avec nous si vous le voulez bien.
00:25:36 Le CNews Info, sommeil à l'abidi.
00:25:38 [Musique]
00:25:41 – Face aux tensions qui secouent la Nouvelle-Calédonie depuis plus d'une semaine,
00:25:44 Emmanuel Macron appelle, je cite, "à un apaisement constructif
00:25:47 et à la recherche d'une solution politique".
00:25:50 Diagnostique sans appel du chef de l'État qui parle d'un mouvement d'insurrection
00:25:54 absolument inédit.
00:25:56 Illustration de la menace terroriste qui pèse en France,
00:26:00 selon nos informations, un jeune homme de 26 ans a été interpellé mardi
00:26:03 pour un projet d'attentat de masse.
00:26:05 Le suspect préparait une tuerie lors du passage de la flamme olympique à Bordeaux.
00:26:10 Et puis, un meeting électoral des centristes vire au drame au Mexique,
00:26:14 au moins 9 morts et 50 blessés dans l'effondrement d'un chapiteau
00:26:18 qui abritait le rassemblement politique.
00:26:20 Un rassemblement dans le cadre de la campagne pour les élections présidentielles à venir.
00:26:25 [Musique]
00:26:27 – 11h04 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:26:29 Si vous nous rejoignez, on est en train de parler de Mohamed Hamra
00:26:32 avec ce qu'on a trouvé dans sa cellule et ses révélations du Parisien ce matin
00:26:36 puisqu'il y avait des écoutes dans sa cellule.
00:26:38 On a découvert qu'il disposait de plusieurs téléphones portables,
00:26:41 qu'il gérait tout un réseau de trafic de drogue depuis sa cellule,
00:26:44 qu'il avait même dirigé en vidéo une action contre des concurrents,
00:26:47 qu'il organisait des enlèvements, des séquestrations,
00:26:49 qu'il cherchait à acheter des armes de guerre,
00:26:52 qu'il se faisait livrer des repas 24h/24 dans sa cellule,
00:26:56 qu'il avait une chicha à sa disposition.
00:26:58 On est donc avec Kamel Madani avec des tenues de venu-prof
00:27:00 qui nous racontent le quotidien dans la cellule
00:27:02 et c'est vraiment très intéressant Kamel.
00:27:04 Je rappelle que vous avez écopé de 4 ans de prison ferme,
00:27:07 vous nous expliquez qu'effectivement dans la cellule,
00:27:09 c'est très simple d'avoir des téléphones portables,
00:27:12 c'est très simple de téléphoner, de faire des visio également,
00:27:15 mais est-ce que les surveillants sont au courant de tout ça ?
00:27:18 - Ça c'est pareil, tout le monde le sait, mais personne ne dit rien.
00:27:24 Il y a des surveillants qui ferment les yeux.
00:27:26 Dans mon cas, j'ai connu très peu de surveillants qui étaient corrompus,
00:27:29 mais moi je ne juge pas les autres maisons d'arrêt, etc.
00:27:31 C'était plus on se débrouillait, moi dans les peines que j'ai effectuées,
00:27:35 on se débrouillait entre nous,
00:27:37 et la seule chose que les surveillants pénitentiaires faisaient,
00:27:41 et je les comprends, c'est qu'ils ne s'embêtaient pas trop sur le cannabis
00:27:44 parce que c'est vrai que les périodes où il n'y avait pas de cannabis,
00:27:47 c'était difficile à gérer pour eux, moi je les comprends totalement.
00:27:51 Sur le reste, il faut peut-être aller voir dans des prisons plus conséquentes,
00:27:54 mais non, c'était des projections,
00:27:56 des projections et puis des systèmes, des techniques pour rentrer,
00:28:00 et en fait il faut avoir de l'argent.
00:28:02 Parce que je me suis mal expliqué,
00:28:04 il y a des gens en prison qui n'ont pas d'argent,
00:28:06 donc qui n'ont pas accès au téléphone,
00:28:07 qui n'ont pas accès à cet aspect ClubMed,
00:28:09 ou en tout cas à cet aspect d'avoir des avantages illégaux.
00:28:11 Mais oui, quand on a de l'argent ou les contacts,
00:28:14 ou quand on est dans notre prison, on y a accès.
00:28:16 Moi j'ai été dans une autre prison plus loin,
00:28:17 j'ai eu des difficultés à avoir certaines choses.
00:28:20 Mais oui, comme partout.
00:28:22 - Kamel, deux choses, d'abord vous parlez de projections,
00:28:25 j'explique que projections c'est quand on envoie par-dessus le mur,
00:28:27 pour les gens qui ne savent pas, des colis,
00:28:29 et c'est comme ça d'ailleurs que Mohamed Abra se faisait livrer
00:28:32 24h/24 de la nourriture, visiblement,
00:28:34 d'après ce qui est raconté dans Le Parisien,
00:28:35 c'est-à-dire qu'il commandait des choses et puis hop,
00:28:37 ça passait par-dessus le mur.
00:28:38 Mais j'ai une question à vous poser,
00:28:40 elle va peut-être vous choquer,
00:28:41 mais quand je vous entends, j'ai vraiment envie de vous la poser.
00:28:43 Est-ce que c'est dur la prison ?
00:28:45 - En fait, chacun la vit comme il veut.
00:28:48 Moi je l'ai vécu, elle était dure parce que c'était
00:28:50 l'appromiscuité, l'insalubrité, la privation de liberté.
00:28:53 En fait, chacun vit la prison comme il veut.
00:28:55 Mais je dis simplement, même si elle est peut-être dure la prison,
00:28:58 la privation de liberté,
00:28:59 et bien après il faut mettre dans un contexte mondial, c'est tout.
00:29:01 Moi je dis tout le temps, on ne m'écoute pas,
00:29:03 mais il y a des endroits où c'est plus difficile.
00:29:05 J'ai un ami à moi, il a été en prison en Algérie,
00:29:07 on voit tout de suite la différence.
00:29:09 Donc la prison c'est dur parce qu'il y a une privation de liberté,
00:29:12 parce qu'en fait ça dépend de qui.
00:29:14 Si tu es blindé et que tu prends une petite peine,
00:29:16 tu n'as pas de problème.
00:29:17 Si tu es dans la précarité, que tu galères, etc.,
00:29:19 la prison restera dure.
00:29:20 Tu n'as pas accès au téléphone,
00:29:21 tu n'as pas accès au cannabis,
00:29:22 tu n'as pas accès, c'est comme dans la vie de tous les jours.
00:29:24 Les gens qui sont bien à l'extérieur,
00:29:26 sont assez bien à l'intérieur.
00:29:28 Les gens dans la précarité, les toxicaux, les alcoolos,
00:29:31 pour eux c'est dur la prison.
00:29:33 Pour moi c'était à la fois dur parce que j'avais besoin,
00:29:37 parce que je n'aimais pas la privation de liberté,
00:29:40 donc ça a eu son rôle,
00:29:41 et en même temps, vu que j'étais dans une prison avec mes amis,
00:29:43 je l'ai mieux vécu.
00:29:44 Ça dépend des gens.
00:29:46 Mais quand on est bien dehors,
00:29:48 on est un peu moins mal à l'intérieur.
00:29:50 Et inversement, quand on est des gens d'en bas,
00:29:52 on galère en prison.
00:29:54 De mon expérience à moi.
00:29:56 La prison recrée finalement la vie à l'extérieur.
00:30:01 C'est-à-dire que c'est les gens riches qui ont le plus de droits.
00:30:04 - M. Morodini, il y a trois amis à moi
00:30:06 qui sont morts la même année pendus à la maison d'arrêt d'Angers,
00:30:09 dans le "cle-med" comme on dit.
00:30:11 C'est le "cle-med" à qui peut.
00:30:13 Les gens précaires sont utilisés par les gens plus...
00:30:17 En fait, on utilise, excusez-moi l'expression,
00:30:20 les "classos", ceux qui sont toxicaux,
00:30:22 ceux qui sont marginalisés.
00:30:23 On les utilise pour les téléphones,
00:30:25 pour la drogue, pour l'entrée du tour.
00:30:27 On utilise les gens de la misère pour faire ces choses-là.
00:30:30 Et puis quand il y a des sanctions,
00:30:31 c'est des gens d'en bas qui sont sanctionnés.
00:30:33 Là, je rentre un peu dans les détails,
00:30:34 mais il y a des sanctions.
00:30:35 Celui qui se fait arrêter avec un téléphone ou de la drogue,
00:30:38 il a une sanction.
00:30:39 La prison de la prison, c'est le MITA.
00:30:41 Mais qui va au MITA ?
00:30:42 C'est les gens marginaux.
00:30:43 Et il y en a qui se suicident.
00:30:44 L'autre fois, il y en a un, il s'est pendu,
00:30:46 il était dégoûté.
00:30:47 Alors il rendait service à des gens plus aisés que lui,
00:30:49 il a été mis au MITA, il ne supportait pas,
00:30:51 il s'est pendu.
00:30:52 C'était en 2014.
00:30:54 J'en ai trois qui se sont pendus comme ça.
00:30:56 Ceux qui dominent à l'extérieur,
00:30:58 dominent un peu à l'intérieur.
00:31:00 Mais il ne faut pas oublier ceux qui galèrent,
00:31:02 ceux qui taxent les roulés à tout le monde.
00:31:04 Donc ceux qui étaient bien à l'extérieur,
00:31:07 pourquoi vous voulez qu'ils ne soient pas bien à l'intérieur ?
00:31:10 C'est la logique.
00:31:12 Ou alors il faudrait enlever les cantines à tout le monde
00:31:14 et dire "vous mangez tout chez la gamelle".
00:31:16 Et voilà, maintenant il y a des différences de classes sociales dehors,
00:31:19 il y en a à l'intérieur de la prison.
00:31:21 Et voilà, petite pensée quand même pour les marginaux,
00:31:23 ceux qui sont tout en bas,
00:31:25 qui eux, ils vivent en terre,
00:31:27 ils n'ont pas de téléphone,
00:31:28 ils cachent le téléphone des gens.
00:31:30 Il y a des gens qui ont des téléphones en l'air.
00:31:32 – Kamel, si je tente de résumer ce que vous êtes en train de me dire,
00:31:35 en gros vous me dites là,
00:31:37 on a l'air tous de tomber des nues avec l'histoire de Mohamed Hamra,
00:31:39 mais finalement c'est connu, ça se passe comme ça,
00:31:42 et il y a d'autres Mohamed Hamra aujourd'hui
00:31:44 qui sont dans des prisons françaises
00:31:46 et qui gèrent leur réseau,
00:31:48 qui font de la visioconférence dans leur prison.
00:31:52 Il y en a d'autres,
00:31:53 c'est ce que vous êtes en train de me dire en fait.
00:31:55 – Mais enfin c'est comme ça,
00:31:57 et puis de toute façon,
00:31:58 des fois ça ressort dans les médias et tout,
00:31:59 c'est normal,
00:32:00 mais il faut dire qu'il y a ces gens-là,
00:32:02 il y a des gens qui sont utilisés en prison.
00:32:04 Le drogue n'est pas rejoint par le grand mincieux,
00:32:07 il fait rentrer par des gens précaires.
00:32:10 Donc les gens précaires à l'extérieur
00:32:11 sont utilisés pour tout ce que vous me dites,
00:32:13 tout ce que vous avez listé.
00:32:15 Les gens d'en bas sont utilisés
00:32:17 par ceux qui ont l'argent, qui sont ultra-violents.
00:32:20 – Cette liste qu'on a montrée tout à l'heure sur "Moi, Madame Ra",
00:32:23 vous vous dites finalement, il n'y a rien de choquant dedans.
00:32:26 Les téléphones, le trafic de drogue,
00:32:29 la visioconférence pour diriger une action,
00:32:32 les enlèvements et les séquestrations dirigées,
00:32:34 tout ça finalement, et ça existe encore ailleurs, c'est ça ?
00:32:38 – Oui, et puis c'est plus facile aujourd'hui
00:32:40 avec l'intelligence artificielle,
00:32:41 et puis avec les drones et tout.
00:32:43 Donc nous c'était à l'époque des projectiles,
00:32:45 maintenant il n'y a plus trop de projectiles,
00:32:46 mais en fait c'est des choses qu'on sait,
00:32:48 c'est pas important pourquoi les gens ne veulent pas dire les choses.
00:32:50 Aujourd'hui il faut que la police soit à la page,
00:32:54 mais aujourd'hui avec cette histoire de drones,
00:32:57 d'intelligence artificielle, d'imprimantes 3D,
00:32:59 on peut même imprimer des armes.
00:33:01 Donc voilà, pour moi c'est cohérent avec son temps.
00:33:05 Pour moi, je ne juge pas les gens,
00:33:07 il a fait ce qu'il avait à faire,
00:33:09 et moi quand je venais sur votre plateau,
00:33:11 j'ai toujours eu ce petit discours un peu de dire
00:33:13 "il faut peut-être être un tout petit peu plus dur".
00:33:15 Moi je ne juge pas les criminels,
00:33:17 ils seront condamnés,
00:33:19 mais moi je trouve qu'il faut être un tout petit peu plus dur.
00:33:21 – Merci beaucoup Kamel Madani,
00:33:23 et puis vous aurez l'occasion de revenir sur ce plateau,
00:33:25 parce qu'à chaque fois que je vous ai en ligne,
00:33:27 je trouve que vos explications sont formidables.
00:33:29 Je rappelle, tiens, votre livre qui s'appelle
00:33:31 "De voyous à profs", livre de Kamel Madani,
00:33:33 voilà, dont vous voyez la couverture.
00:33:35 Laurent Jacobilli, on est quand même avec un ancien prisonnier,
00:33:38 qui vient en direct sur ces lunes
00:33:40 nous expliquer comment ça se passe,
00:33:41 en disant "il y a des téléphones,
00:33:43 on appelle, on fait de la visio, etc."
00:33:45 et lui nous dit à la fin "je crois qu'il faut quand même
00:33:47 être plus dur en prison".
00:33:49 Et c'est lui qui emploie le terme de "clamed",
00:33:51 c'est même pas moi, c'est lui qui dit "pour certains,
00:33:53 quand on a du blé, la prison c'est clamed".
00:33:55 – Il dit la même chose finalement que ce qu'on dit depuis des années,
00:33:57 sans s'être cru, moi je m'en souviens relayer une visite
00:33:59 de prison que j'avais faite, où j'avais été frappé,
00:34:01 parce qu'en tant que député on peut le faire,
00:34:03 de voir quelqu'un qui avait quasiment un bureau
00:34:05 avec ordinateur et téléphone au vu et au su de tout le monde,
00:34:07 puisque moi je l'ai vu.
00:34:09 – Il y en a une prison all inclusive pour les voisins,
00:34:11 ils peuvent fumer la chicha,
00:34:13 ils peuvent commander des repas,
00:34:15 parfois même ils peuvent draguer par internet
00:34:17 et recevoir les femmes qui sont draguées,
00:34:19 bref, tout est possible en prison,
00:34:21 il y a même des applications pour commander
00:34:23 des choses par drone,
00:34:25 pour aller livrer ceux qui sont prisonniers.
00:34:27 Or la prison elle a deux objectifs,
00:34:29 dissuader ceux qui ont commis des crimes
00:34:31 et des délits de recommencer, or apparemment
00:34:33 on leur permet d'amplifier leur trafic
00:34:35 et protéger la société du mal qu'ils font,
00:34:37 or on ne la protège pas puisqu'ils continuent
00:34:39 à faire du trafic de drogue.
00:34:41 Il y a plusieurs raisons à ça,
00:34:43 évidemment le manque de moyens, il manque 15 000 places de prison,
00:34:45 le manque de considération du personnel pénitentiaire
00:34:47 qui sont très mal payés, très mal armés
00:34:49 face à un risque évident.
00:34:51 Et puis vous le savez Jean-Marc, aujourd'hui quand quelqu'un
00:34:53 vient visiter quelqu'un en prison, il n'est plus fouillé,
00:34:55 donc il peut avoir sur lui un téléphone,
00:34:57 il peut avoir sur lui une arme en céramique,
00:34:59 il peut y avoir tout ça, pourquoi ?
00:35:01 Parce que la Cour Européenne des Droits de l'Homme
00:35:03 nous demande surtout de bien protéger
00:35:05 les prisonniers, quoi qu'il arrive aux zones aidées.
00:35:07 Il a toujours maintenant à rétablir la fouille,
00:35:09 redonner un peu plus de pouvoir
00:35:11 au personnel pénitentiaire et construire plus de prisons.
00:35:13 Et puis je vais quand même le dire,
00:35:15 M. Dupond-Moretti vient de proposer quelque chose,
00:35:17 c'est que les trafics de drogue en prison
00:35:19 soient moins durement réprimés demain,
00:35:21 parce que c'est devenu ingérable
00:35:23 et qu'on ne peut plus rien faire.
00:35:25 Et bien quand on, excusez-moi,
00:35:27 mais quand on baisse les armes,
00:35:29 quand on plie à cette pression,
00:35:31 on n'est pas digne d'être gardé sec.
00:35:33 - Il faut réagir, y compris dans le témoignage
00:35:35 qu'on avait à l'instant, un témoignage très fort de Kamel Madani,
00:35:37 parce que quand il parle de Club Med, par exemple,
00:35:39 ça vous fait bondir, mais c'est lui qui le dit.
00:35:41 - Non, non, mais attendez, alors...
00:35:43 - C'est lui qui le dit. - Justement.
00:35:45 - Et il dit "je veux qu'on soit plus durs en prison".
00:35:47 - Ça fait des années, je trouve que c'est très bien
00:35:49 que vous ayez fini tous par comprendre
00:35:51 que pour parler de certaines choses,
00:35:53 il faut les gens qui aient vécu les choses
00:35:55 et qui puissent en parler en connaissance de cause.
00:35:57 Là, il a expliqué de A à Z
00:35:59 comment ça se passe.
00:36:01 Et il confirme ce qu'on essaye d'expliquer
00:36:03 sur ce plateau depuis des années,
00:36:05 et qu'à chaque fois, on nous dit
00:36:07 "ah non, non, mais attendez, vous racontez des conneries".
00:36:09 Et il explique que le Club,
00:36:11 c'est le Club Med pour les gens qui ont de l'argent
00:36:13 ou des gens qui sont à un très haut niveau
00:36:15 de banditisme.
00:36:17 Et puis, on l'a vu d'ailleurs,
00:36:19 même pour certains politiques qui ont été emprisonnés
00:36:21 à un moment donné, c'était le Club Med.
00:36:23 Donc, je pense que...
00:36:25 - Ah, les politiques, c'est... Excusez-moi,
00:36:27 moi j'ai toujours du mal à ce qu'on compare,
00:36:29 mais j'ai toujours du mal à ce qu'on compare
00:36:31 quelqu'un qui a piqué dans la caisse et quelqu'un qui a tué
00:36:33 ou qui a violé quelqu'un. - Si vous voulez.
00:36:35 - C'est vrai qu'ils sont tous les deux condamnés à la prison,
00:36:37 mais je ne suis pas sûr qu'il fallait les traiter de la même façon.
00:36:39 - D'accord. La prison, c'est la prison.
00:36:41 Donc, voilà. Une condamnation, c'est la privation
00:36:43 de liberté, c'est les conditions,
00:36:45 elles doivent être les mêmes pour tout le monde.
00:36:47 Et il explique très bien que
00:36:49 lorsque ce sont des jeunes
00:36:51 désœuvrés, des gens qui sont désœuvrés,
00:36:53 et bien, dans la société,
00:36:55 en prison, c'est exactement
00:36:57 pour eux, c'est pas du tout le club mec.
00:36:59 Et c'est ce qu'on essaye d'expliquer ici à chaque fois
00:37:01 et qu'on dit que envoyer
00:37:03 certains jeunes parfois dans
00:37:05 les prisons, quand ils viennent d'environnements
00:37:07 compliqués, où ils ont
00:37:09 c'est une erreur fondamentale
00:37:11 mais il faut une réponse pénale
00:37:13 à chaque acte, mais il faut que les structures
00:37:15 soient adaptées, c'est-à-dire les centres éducatifs fermés
00:37:17 où on accompagne beaucoup plus
00:37:19 et plutôt que de les envoyer en prison
00:37:21 parce qu'ils ressortent pire la plupart du temps.
00:37:23 - Éric Revel, ce témoignage de Kamel Madani,
00:37:25 honnêtement, je suis sûr qu'il y a beaucoup de gens
00:37:27 qui le regardent aujourd'hui qui doivent tomber des nus
00:37:29 parce qu'il nous explique ça comme une banalité.
00:37:31 Le quotidien de Mohamed Amra
00:37:33 qui est décrit par nos confrères du Parisien,
00:37:35 il nous dit "mais oui, mais il y en a plein comme ça,
00:37:37 vous tombez des nus". C'est incroyable
00:37:39 d'entendre ça quand même.
00:37:41 - À mon sens, au-delà de tout ce qui a été dit
00:37:43 et que je partage, il y a un aspect
00:37:45 très grave quand même dans les révélations du Parisien.
00:37:47 C'est qu'on apprend en réalité
00:37:49 que Mohamed Amra
00:37:51 n'est pas du tout un petit... - Non, pas du tout.
00:37:53 - Vous avez raison. - Pourquoi c'est important ?
00:37:55 Parce que hier, il y a eu une cérémonie d'hommage
00:37:57 présidée par le Premier ministre
00:37:59 pour les deux agents de la pénitentiaire
00:38:01 qui ont été assassinés.
00:38:03 Or, si ce type avait été
00:38:05 identifié comme étant un DPS,
00:38:07 un délinquant particulièrement
00:38:09 surveillé, alors le transferment
00:38:11 se serait accompagné d'une escorte
00:38:13 avec de la gendarmerie ou de la police.
00:38:15 - Ou le RAID. - Or, moi je pose
00:38:17 la question aux enquêteurs,
00:38:19 je pose la question. Ces révélations du Parisien
00:38:21 prouvent que ce monsieur
00:38:23 Amra devait être
00:38:25 beaucoup plus surveillé, puisque
00:38:27 visiblement, pardonnez-moi, mais comment...
00:38:29 Et là, il faut aussi peut-être que l'administration
00:38:31 pénitentiaire s'explique. Comment ce type
00:38:33 pouvait avoir autant de facilité
00:38:35 sans que personne s'en aperçoive ?
00:38:37 Et si on s'en est
00:38:39 aperçu, ça veut dire que c'était un trafiquant de
00:38:41 haut vol. Donc dans ces cas-là, son
00:38:43 transferment ne devait pas être fait
00:38:45 comme il a été fait. Donc ça veut dire
00:38:47 que... Non mais c'est important, Jean-Marc,
00:38:49 ces révélations sont très importantes.
00:38:51 Parce que ça prouve que... On s'est
00:38:53 dit "mais comment se fait-il que
00:38:55 on assassine, on
00:38:57 prenne le risque d'assassiner des agents
00:38:59 pénitentiaires... - Pour un petit délinquant, c'était
00:39:01 quasiment un moyen délinquant, on va dire.
00:39:03 - Ces révélations du Parisien
00:39:05 en interne dans la prison où il était,
00:39:07 tout le monde devait être au courant. - Mais moi, juste, Eric,
00:39:09 moi je pose une question depuis ce matin.
00:39:11 Honnêtement, j'ai passé beaucoup de fils
00:39:13 à des policiers, à des surveillants, personne
00:39:15 n'est capable de me le dire. On nous explique que sa cellule,
00:39:17 elle était sur écoute. D'accord ?
00:39:19 Donc ce qui veut dire que tout ce qui est révélé
00:39:21 par le Parisien était entendu,
00:39:23 était su, on ne le découvre pas là.
00:39:25 Donc, qu'est-ce qui se passe ? Ces écoutes,
00:39:27 elles vont où ? Qui écoute ?
00:39:29 À quel moment ? Et l'information est
00:39:31 remontée à qui ? Est-ce qu'elle est remontée au directeur
00:39:33 de la prison ? Est-ce qu'il ne l'a pas fait suivre ?
00:39:35 Est-ce qu'elle est remontée au ministère ?
00:39:37 Est-ce qu'ils n'ont pas fait suivre ? Est-ce qu'elle est remontée
00:39:39 à la direction pénitentiaire ? Ils n'ont pas fait suivre.
00:39:41 Il y a deux solutions. Soit tout est enregistré
00:39:43 et personne n'écoute. Dans ce cas-là,
00:39:45 il n'y a rien. Oui, si vous avez la réponse, Maurice.
00:39:47 Je l'ai vécu. Allez-y, allez-y.
00:39:49 Parce que je l'ai vécu, d'abord,
00:39:51 il faut s'interroger, savoir pourquoi
00:39:53 sa cellule était-elle sonorisée.
00:39:55 On dit sonorisée quand c'est sur écoute.
00:39:57 Elle était sonorisée. On ne fait pas ça.
00:39:59 Toutes les cellules ne sont pas sonorisées.
00:40:01 Je l'ai fait plusieurs fois.
00:40:03 C'est bien lorsqu'on cherche quelque chose.
00:40:05 Donc, au contraire, ça nécessite
00:40:07 une très grande discrétion. D'accord.
00:40:09 D'abord, il faut venir la sonoriser.
00:40:11 Ça nécessite des moyens techniques.
00:40:13 Ici, on le sonorise.
00:40:15 Mais est-ce que c'est écouté ?
00:40:17 C'est ça que je veux savoir. Donc, ça veut dire que tout le monde savait.
00:40:19 Tout le monde savait, mais pour une raison très précise.
00:40:21 A mon avis, si ça a été sonorisé,
00:40:23 c'est parce que, certainement, un service d'investigation
00:40:25 voulait démanteler
00:40:27 un réseau de trafiquants, etc.
00:40:29 Donc, de la discrétion.
00:40:31 Mais je suis d'accord, Maurice Gignolet,
00:40:33 mais ça veut dire quand même que tout le monde connaissait sa dangerosité,
00:40:35 dans ce cas-là. Ce que j'aimerais savoir,
00:40:37 à quelle date ça a été sonorisé, parce que sinon,
00:40:39 si c'était jusqu'à ces derniers jours,
00:40:41 les préparatifs de son évasion,
00:40:43 il aurait dû en parler au téléphone.
00:40:45 Donc, c'est ça qui est un petit peu étonnant.
00:40:47 - Moi, je trouve bizarre que personne ne réagisse,
00:40:49 honnêtement, que dans la prison, personne ne réagisse
00:40:51 quand on a toutes ces informations.
00:40:53 Et qu'on envoie au casse-pipe
00:40:55 cinq surveillants pénitentiaires
00:40:57 qui se retrouvent dans une fourgonnette de livraison
00:40:59 de marchandises,
00:41:01 en train de transporter ce mec, alors que
00:41:03 tout ce qu'on nous dit là, c'est quand même suréliste.
00:41:05 Ce mec était hyper dangereux.
00:41:07 - Sauf si cette écoute a été faite dans un contexte
00:41:09 de très grande distraction.
00:41:11 - Mais ça change quoi ? Il est quand même dangereux.
00:41:13 - Pour les enquêteurs, ça change rien.
00:41:15 - Non, on n'envoie pas au casse-pipe cinq surveillants pénitentiaires.
00:41:17 Excusez-moi !
00:41:19 - Je vous donne la parole, juste, Eric,
00:41:21 que vous voulez finir.
00:41:23 - L'administration préfère conserver
00:41:25 cette mise sur écoute pour faire progresser l'enquête.
00:41:27 C'est une chose. Mais quand vous faites le transferment,
00:41:29 vous êtes au courant
00:41:31 de ce qu'il fait.
00:41:33 Donc, vous ne faites pas prendre un tel risque.
00:41:35 - Vous êtes pas au courant du transferment.
00:41:37 - Vous renforcez la sécurité.
00:41:39 Vous renforcez la sécurité, même discrètement.
00:41:41 - Alors, moi, évidemment, je...
00:41:43 - Renforcer la sécurité, c'est pas...
00:41:45 - Vous disiez tout à l'heure...
00:41:47 - Ah, vous savez...
00:41:49 - La nation vient de rendre hommage
00:41:51 à deux agents de la pénitentiaire
00:41:53 qui ont été assassinés.
00:41:55 Donc, c'est très compliqué de parler de ces sujets-là.
00:41:57 Mais j'ai en mémoire, quand même,
00:41:59 les dépositions
00:42:01 des magistrats de Marseille
00:42:03 qui ont donné corps
00:42:05 au rapport sénatorial
00:42:07 qui est alarmant sur l'explosion
00:42:09 du trafic de drogue en France.
00:42:11 Que disent certains magistrats ?
00:42:13 On peut retrouver.
00:42:15 Ils disent, bon, on n'est pas encore
00:42:17 dans un narco-État,
00:42:19 mais le risque, il est là. Et pourquoi je dis ça ?
00:42:21 Parce qu'au-delà de la passivité
00:42:23 d'agents de la pénitentiaire
00:42:25 ou de l'administration qui veut que ça se passe
00:42:27 le mieux possible, parce qu'ils sont exposés,
00:42:29 ils gagnent très mal leur vie, il y a aussi,
00:42:31 peut-être, peut-être,
00:42:33 dans les grands secteurs
00:42:35 qui traitent de ces questions judiciaires
00:42:37 au sens large. Pas la pénitentiaire,
00:42:39 pas les magistrats. Ce que disent les magistrats
00:42:41 de Marseille, c'est qu'il y a sans doute des cas
00:42:43 de corruption. - Bien sûr, mais on le sait.
00:42:45 - Non, mais c'est important.
00:42:47 C'est important, parce que ça explique
00:42:49 peut-être aussi pourquoi
00:42:51 tout d'un coup, on découvre les choses dans une colonne
00:42:53 du Paris. - Exactement. Ross, rapidement,
00:42:55 Laurent Jacobelli, ensuite on va en Nouvelle-Calédonie.
00:42:57 - Ce qui est extraordinaire, c'est que
00:42:59 quand on suit l'affaire,
00:43:01 on se rend compte que deux jours avant,
00:43:03 le mec a essayé de scier les barreaux
00:43:05 pour s'enfuir. On parle
00:43:07 des écoutes. Donc ça veut dire
00:43:09 qu'il y a un ensemble
00:43:11 d'éléments qui font qu'on n'aurait
00:43:13 jamais, jamais dû monter
00:43:15 au niveau 4. - On les a envoyés au casse-pipe.
00:43:17 On a envoyé ces gens-là au casse-pipe.
00:43:19 Laurent Jacobelli. - Excusez-moi, Jean-Marc,
00:43:21 mais il n'y a rien qui va dans cette affaire.
00:43:23 Des prisons où on gère des trafics
00:43:25 de drogue, où on fume du cannabis,
00:43:27 des tenues qui sont... - Ça, c'est classique.
00:43:29 - D'un point à l'autre,
00:43:31 sans vraiment de surveillance. Alors qu'on sait objectivement
00:43:33 qu'ils sont dangereux, des peines de prison pas exécutées,
00:43:35 il y a un moment jusqu'à où faudra-t-il
00:43:37 aller pour que le garde des Sceaux rende des comptes ?
00:43:39 Il y a une faillite aujourd'hui du ministère de la Justice
00:43:41 avec un garde des Sceaux qui,
00:43:43 excusez-moi, n'a pas pris l'ampleur du danger.
00:43:45 Vous parliez de Narco État. Pire encore.
00:43:47 Qui est resté dans son rôle d'avocat.
00:43:49 L'excuse du délinquant et du criminel,
00:43:51 il n'a pas endossé les habits de ministre de la Justice.
00:43:53 Il ne protège pas la France.
00:43:55 - On reparlera de la sécurité,
00:43:57 voire même de l'insécurité tout à l'heure.
00:43:59 On en reparlera tout à l'heure,
00:44:01 parce que moi je vais vous parler aussi de ce qui se passe dans les Yvines
00:44:03 avec ce maire qui appelle à dénoncer les rodeos
00:44:05 et qui se fait allumer par tout le monde
00:44:07 parce qu'on dit qu'on n'est pas des dénonciateurs,
00:44:09 on n'est pas là pour faire de la délation.
00:44:11 On en reparlera tout à l'heure, mais je voudrais qu'on s'arrête quand même
00:44:13 sur la Nouvelle-Calédonie, parce que ce qui se passe là-bas
00:44:15 est très important aussi. C'est la France.
00:44:17 Ne l'oublions pas, Emmanuel Macron a atterri à 23h20
00:44:19 heure de Paris. On rejoint tout de suite sur place
00:44:21 Marie-Four, qui est sur place. Bonjour Régine.
00:44:23 Emmanuel Macron est toujours sur place
00:44:25 alors qu'il est, alors que la nuit est tombée
00:44:27 comme on peut le voir. Et il y a une crainte sur place,
00:44:29 c'est la crainte de nouvelles violences
00:44:31 en particulier après le départ d'Emmanuel Macron.
00:44:33 - Oui absolument, Jean-Marc, et tout dépendra évidemment
00:44:39 de ce qu'Emmanuel Macron va annoncer.
00:44:41 Il est en train de s'entretenir
00:44:43 avec les indépendantistes.
00:44:45 Il avait reçu
00:44:47 les parties non-indépendantistes
00:44:49 juste auparavant.
00:44:51 A l'issue donc du dernier entretien,
00:44:53 il devrait réunir ces deux
00:44:55 groupes et faire quelques annonces.
00:44:57 Mais que va-t-il annoncer ? S'il annonce
00:44:59 effectivement le dégel, il pourrait y avoir
00:45:01 un regain de violence, puisque
00:45:03 la CCAT, c'est-à-dire la cellule de coordination
00:45:05 des actions de terrain, a annoncé
00:45:07 dès ce matin une mobilisation
00:45:09 très importante sur les barrages.
00:45:11 Une mobilisation contre
00:45:13 la venue d'Emmanuel Macron.
00:45:15 On a entendu il y a un petit peu moins
00:45:17 d'une demi-heure des détonations
00:45:19 de grenades de désencerclement,
00:45:21 puisqu'on sait que les forces de l'ordre sont très présentes.
00:45:23 Elles sont maintenant au nombre de
00:45:25 3 000 et elles essayent de regagner du terrain.
00:45:27 Alors évidemment ici,
00:45:29 toute l'attention est sur
00:45:31 ces annonces, s'il y en a, et surtout
00:45:33 comment la nuit va se passer. - Exactement.
00:45:35 Et on reste en liaison bien évidemment avec
00:45:37 la Nouvelle-Calédonie. Et si Emmanuel Macron reprend
00:45:39 la parole, on aura l'occasion de
00:45:41 le prendre en direct sur CELUZ. Merci beaucoup
00:45:43 Régine Delfaux avec les images de Thibaut Marcheteau.
00:45:45 On reste en Nouvelle-Calédonie puisqu'on est avec
00:45:47 Fabrice qui est habitant en Nouvelle-Calédonie.
00:45:49 Bonjour Fabrice, merci d'être en direct
00:45:51 avec nous. D'abord je voulais savoir comment
00:45:53 vous réagissez à cette visite depuis quelques heures
00:45:55 maintenant chez vous d'Emmanuel Macron.
00:45:57 - Bonjour Jean-Marc,
00:45:59 bonjour à tous vos téléspectateurs.
00:46:01 Avant de réagir à la visite
00:46:03 du chef
00:46:05 de la République, du président de la République
00:46:07 pardon, une pensée particulière
00:46:09 à tous les Calédoniens et les Calédoniennes qui ont
00:46:11 au moment où je vous parle, perdu
00:46:13 le travail d'une vie et puis aussi un
00:46:15 hommage particulier à nos forces de l'ordre
00:46:17 comme je le disais précédemment
00:46:19 qui interviennent jour et nuit pour
00:46:21 rétablir l'ordre républicain.
00:46:23 Donc effectivement la visite
00:46:25 du président de la République a démarré
00:46:27 ce matin pour nous en
00:46:29 Nouvelle-Calédonie, avec
00:46:31 des mots forts
00:46:33 dans le sens du
00:46:35 rappel au calme et à la paix
00:46:37 pour revenir rapidement
00:46:39 à l'ordre républicain
00:46:41 qui est encore
00:46:43 loin d'être atteint au moment où je vous parle.
00:46:45 - Est-ce que vous pensez sincèrement que la visite d'Emmanuel Macron
00:46:47 peut changer les choses ? Ce matin il avait des mots
00:46:49 assez forts, il parlait d'une insurrection
00:46:51 inédite en Nouvelle-Calédonie que personne
00:46:53 ne l'avait vue venir. Vous êtes d'accord
00:46:55 avec ça ?
00:46:57 - Je suis d'accord
00:46:59 avec le fait que c'est
00:47:01 une insurrection inédite.
00:47:03 En effet, on n'avait jamais connu
00:47:05 ce genre d'exaction
00:47:07 et de violence et de dégâts
00:47:09 et de pillages en Nouvelle-Calédonie,
00:47:11 même au moment des événements de 1988.
00:47:13 Mais par contre, sur le fait
00:47:15 qu'on ne l'avait pas vue
00:47:17 venir, je pense
00:47:19 malheureusement qu'il y avait des signes
00:47:21 précurseurs que nos politiques
00:47:23 de tous bords n'ont pas vus venir.
00:47:25 - Vous aimeriez qu'Emmanuel Macron
00:47:27 annonce quoi ? On nous explique qu'il va faire
00:47:29 des annonces, on ne sait pas à quel moment
00:47:31 puisque le planning se fait au fur
00:47:33 et à mesure, donc on surveille. Mais
00:47:35 vous aimeriez qu'il annonce quoi, finalement,
00:47:37 en quittant la Nouvelle-Calédonie ?
00:47:39 - Je pense qu'au moment où je vous parle
00:47:43 et depuis ce matin,
00:47:45 il a rencontré, lors d'une réunion
00:47:47 de quatre heures,
00:47:49 les deux bords politiques,
00:47:51 la société civile,
00:47:53 la société économique.
00:47:55 Et de ce qu'on sait aujourd'hui,
00:47:57 c'est qu'il a d'abord écouté,
00:47:59 beaucoup écouté,
00:48:01 pour pouvoir annoncer
00:48:03 avant son départ,
00:48:05 qui sera, à mon avis,
00:48:07 qui dépendra un petit peu de l'évolution des choses,
00:48:09 des annonces
00:48:14 qui se permettront de tracer le cap.
00:48:17 On ne sait pas encore quelles sont ces annonces
00:48:19 au moment où je vous parle, mais je pense
00:48:21 qu'il écoute beaucoup pour pouvoir
00:48:23 prendre la mesure
00:48:25 du problème. - Merci beaucoup Fabrice,
00:48:27 merci d'avoir été en direct avec nous
00:48:29 et bon courage à vous, bien évidemment,
00:48:31 la Nouvelle-Calédonie, on sait à quel point c'est difficile,
00:48:33 il y a beaucoup de monde qui a perdu à la fois
00:48:35 son emploi et combien le quotidien
00:48:37 est difficile pour se nourrir
00:48:39 ou également même pour se soigner,
00:48:41 donc vraiment bon courage à vous.
00:48:43 Laurent Jacobelli, vous espérez quoi
00:48:45 de cette visite d'Emmanuel Macron ?
00:48:47 - Ecoutez, mieux vaut tard que jamais.
00:48:49 Je pense que le Président de la République
00:48:51 dit que personne n'y s'y attendait,
00:48:53 je crois que c'est faux déjà, il faut poser le bon diagnostic.
00:48:55 Il a été prévenu,
00:48:57 vous l'avez dit sur ce plateau,
00:48:59 Marine Le Pen, c'est peut-être pas la seule d'ailleurs,
00:49:01 il y a plusieurs semaines avait appelé M. Darmanin
00:49:03 en disant "vous vous y prenez très mal,
00:49:05 oui il faut le dégel du corps électoral,
00:49:07 mais pas maintenant, pas comme ça, pas sans dialogue,
00:49:09 attention, vous jouez avec le feu".
00:49:11 Malheureusement, on aurait préféré se tromper,
00:49:13 malheureusement c'était la description de la réalité.
00:49:15 Une fois encore, le Président de la République
00:49:17 réagit dans cette crise comme dans toutes les crises
00:49:19 qu'il a eu à traverser, même si celle-ci est probablement un peu plus terrible.
00:49:21 Les gilets jaunes, les agriculteurs,
00:49:23 les émeutes, ils ne voient pas les signaux,
00:49:25 la France s'embrase,
00:49:27 et puis il arrive après, une fois que tout est dévasté,
00:49:29 en disant "on va faire un dialogue,
00:49:31 j'ai les solutions", et il s'en va.
00:49:33 J'espère très honnêtement qu'il ne va pas utiliser la même méthode.
00:49:35 En Nouvelle-Calédonie, depuis les années 80,
00:49:37 depuis les accords de Matignon, puis de Nouméa,
00:49:39 il y a un dialogue, un dialogue entre
00:49:41 les indépendantistes et les loyalistes, pour faire simple,
00:49:43 pour une espèce de consensus
00:49:45 sur l'avenir de l'île. Ça tenait à peu près.
00:49:47 Ce dialogue n'a plus lieu depuis 2019,
00:49:49 Emmanuel Macron. Et donc,
00:49:51 c'est pas en 12 heures qu'il va rétablir un dialogue
00:49:53 pluridécinal,
00:49:55 de plusieurs décennies, pardon.
00:49:57 Il faut donc traiter ça avec sérieux.
00:49:59 La pire des choses, c'est de rester 10 heures sur place,
00:50:01 partir en disant "j'ai compris,
00:50:03 on va agir", et ne plus revenir.
00:50:05 Il faut donc que le président de la République comprenne que sa méthode,
00:50:07 s'il y a bien un moment et un lieu où elle ne peut pas marcher,
00:50:09 c'est en Nouvelle-Calédonie, maintenant.
00:50:11 Donc, rassurer tout le monde, dialoguer,
00:50:13 et donner des perspectives économiques,
00:50:15 politiques, et sociales.
00:50:17 - Mais on a compris qu'il ne remettrait pas en cause
00:50:19 les référendums, les trois référendums qui auront eu lieu,
00:50:21 on a compris qu'il fermait la porte à la proposition
00:50:23 de Marine Le Pen de faire un quatrième
00:50:25 référendum, c'est ce qu'on a compris ce matin
00:50:27 quand il est arrivé, Rost.
00:50:29 La solution pour sortir de cette crise, c'est quoi
00:50:31 aujourd'hui pour vous ? - Non mais alors, je pense que
00:50:33 il y a plusieurs choses.
00:50:35 On sait que c'est un territoire stratégique pour la France.
00:50:37 Ça reste, sur le plan
00:50:39 juridique international,
00:50:41 ça reste la dernière colonie
00:50:43 de la France.
00:50:45 Donc, c'est pas moi qui le dis,
00:50:47 ce sont les qualifications internationales.
00:50:49 - Vous avez le droit de répéter des bêtises, mais en fait...
00:50:51 - Si vous considérez que ce sont des bêtises,
00:50:53 la communauté internationale dit des bêtises.
00:50:55 Mais bon, donc, il y a
00:50:57 tous ces aspects-là, et d'ailleurs, c'est ce que disent
00:50:59 les indépendantistes
00:51:01 en disant qu'il faut
00:51:03 se reposer. Lorsqu'il y a eu le dernier
00:51:05 référendum, par exemple, ils ont demandé
00:51:07 des statuts un peu spéciaux.
00:51:09 - Le dernier, ils ont appelé au boycott.
00:51:11 - Oui, mais justement, ils n'ont pas participé.
00:51:13 Ils n'ont pas participé aux élections.
00:51:15 - Ils savaient qu'ils allaient perdre.
00:51:17 - Non, mais c'est pas pour ça. C'est parce qu'ils
00:51:19 estimaient que les conditions n'étaient pas réunies
00:51:21 pour qu'il y ait un référendum.
00:51:23 - C'était le troisième.
00:51:25 - Oui, mais...
00:51:27 - On ne peut pas
00:51:29 défendre la République en permanence
00:51:31 et dire qu'au bout de trois référendums,
00:51:33 ça ne vaut rien. - Les circonstances dans lesquelles
00:51:35 se passent ces pseudo-référendums...
00:51:37 - Pourquoi pseudo ?
00:51:39 - Justement, les conditions
00:51:41 dans lesquelles se passent ces
00:51:43 référendums posent problème.
00:51:45 Vous voyez, par exemple,
00:51:47 ce qui se passe dans certains pays africains,
00:51:49 c'est la même chose.
00:51:51 Moi qui suis togolais, je vais vous dire.
00:51:53 Au Togo, c'est pareil.
00:51:55 Quand on organise des élections et que l'opposition
00:51:57 boycotte, parce que les conditions
00:51:59 ne sont pas réunies pour ça,
00:52:01 il y a un problème. - Laurent Jacomy,
00:52:03 il vous répond là-dessus, parce qu'on ne peut pas comparer
00:52:05 les élections en Nouvelle-Calédonie et aux élections au Togo.
00:52:07 - Je termine. - Deux points, et après
00:52:09 on dialogue, mais c'est intéressant.
00:52:11 D'abord, vous parlez d'une colonie. Est-ce que vous connaissez
00:52:13 beaucoup de colonies où les "colonisés" dirigent ?
00:52:15 Parce qu'aujourd'hui, la plupart des assemblées
00:52:17 en Nouvelle-Calédonie sont dirigées par les indépendantistes.
00:52:19 Donc c'est bien la preuve qu'il y a
00:52:21 une république mature. Deuxièmement,
00:52:23 vous parlez du Togo. Je ne connais pas la situation
00:52:25 au Togo, mais les élections ici, elles n'étaient pas
00:52:27 truquées. Les élections ici, elles étaient surveillées,
00:52:29 elles ont été respectées.
00:52:31 Donc ne mettez pas ce doute.
00:52:33 - Je vous parle des conditions
00:52:35 du référendum
00:52:37 et des conditions de certaines élections.
00:52:39 - C'était quoi le problème ?
00:52:41 - C'est le résultat de votre problème ? - Mais pas du tout !
00:52:43 - C'était quoi le problème ? - Lorsque vous avez
00:52:45 tous les partis qui ne peuvent
00:52:47 pas dialoguer sur
00:52:49 la manière dont, et le moment
00:52:51 où les référendums sont faits...
00:52:53 - Mais c'était négocié dans les accords ! Donc tout le monde
00:52:55 avait donné son accord. - Absolument pas !
00:52:57 - Ça ne tient pas ! - Absolument pas !
00:52:59 - Pour quelle raison ils ont boycotté
00:53:01 les élections dans ce cas-là ?
00:53:03 - Parce qu'ils allaient perdre.
00:53:05 - Ce qui est clair, c'est qu'il y a un enjeu économique sur la Nouvelle-Calédonie.
00:53:07 On disait avec Jean-Marc Sylvestre,
00:53:09 chroniqueur économique. Bonjour Jean-Marc.
00:53:11 Quel est l'enjeu économique de
00:53:13 la Nouvelle-Calédonie pour la France ?
00:53:15 - L'enjeu économique de la Nouvelle-Calédonie
00:53:17 pour la France, c'est de
00:53:19 garder, si vous voulez,
00:53:21 l'exploitation du nickel.
00:53:23 La Nouvelle-Calédonie,
00:53:25 c'est un joyau de nickel.
00:53:27 Le nickel, c'est un élément
00:53:29 essentiel aujourd'hui dans la transition écologique
00:53:31 puisque c'est le nickel
00:53:33 qui rentre dans les batteries.
00:53:35 Donc il y a une concurrence internationale qui est infernale
00:53:37 sur le nickel. Or, le nickel de
00:53:39 la Nouvelle-Calédonie est aujourd'hui, depuis à peu près
00:53:41 5-6 ans, concurrencé
00:53:43 dans des proportions très fortes
00:53:45 par l'Indonésie notamment, qui est arrivée
00:53:47 sur ce marché. Ce qui fait que les
00:53:49 activités nickels de la
00:53:51 Calédonie sont tombées. Il y a un chômage
00:53:53 important aujourd'hui. Il y a 3 usines
00:53:55 qui sont pratiquement à l'arrêt
00:53:57 depuis des années parce qu'ils ont besoin de
00:53:59 recapitalisation, ils ont besoin de capitaux.
00:54:01 Les fonds
00:54:03 d'investissement, notamment des fonds d'étrangers
00:54:05 qui sont dans 2 de ces usines, ne viennent
00:54:07 pas. L'État français est intervenu dans la
00:54:09 3e usine qui est la possession
00:54:11 d'Eramet, mais ce n'est pas suffisant.
00:54:13 Donc il faudra refaire partir le nickel,
00:54:15 parce que le nickel concerne bien sûr
00:54:17 près de 20 000 emplois, directs
00:54:19 et indirects, beaucoup de canards d'ailleurs,
00:54:21 qui sont
00:54:23 impliqués dans le nickel.
00:54:25 Et puis la 2e considération,
00:54:27 Jean-Marc vous avez raison, c'est
00:54:29 qu'il va falloir réparer les dégâts
00:54:31 que l'on voit sur toutes les images
00:54:33 de toutes les télévisions aujourd'hui. C'est-à-dire
00:54:35 que le commerce, les
00:54:37 industries, la logistique, les transports
00:54:39 sont détruits.
00:54:41 Les sociétés d'assurance n'auront pas des moyens
00:54:43 de couvrir tout ça. Donc il va falloir
00:54:45 évidemment que l'on mette la main
00:54:47 à la poche et que l'on
00:54:49 répare tout ça et que l'on finance
00:54:51 tout ça. On ne peut pas
00:54:53 le financer, je pense que le président
00:54:55 d'un tribunal dira très clairement,
00:54:57 on ne peut pas le financer sans avoir la garantie
00:54:59 et l'assurance que l'ordre
00:55:01 ne sera pas rétabli.
00:55:03 Merci beaucoup Jean-Marc Sébestre, merci
00:55:05 d'avoir été en direct avec nous. Alors on reviendra sur la
00:55:07 Nouvelle-Calédonie si les choses bougent
00:55:09 en Nouvelle-Calédonie d'ici midi et demi, bien
00:55:11 évidemment. On va faire une pause et puis on va vous parler de
00:55:13 home-jacking dans un instant puisqu'il y a cette révélation ce matin
00:55:15 de nos confrères d'Europe 1 qui
00:55:17 affirme que dans 43%
00:55:19 des affaires de home-jacking, vous savez ce sont
00:55:21 ces agressions violentes à domicile où les gens se font
00:55:23 saucissonner, et bien il y a des mineurs
00:55:25 dans 43% de ces affaires.
00:55:27 C'est assez hallucinant. Et pourquoi des mineurs ?
00:55:29 Et bien simplement parce qu'ils risquent moins que les autres.
00:55:31 Donc ce sont des mineurs qu'on envoie pour
00:55:33 saucissonner et cambrioler les gens. On en parle dans un instant.
00:55:35 La pub, le CNews Info, à tout de suite en direct.
00:55:37 [Musique]
00:55:39 [Musique]
00:55:41 Il tire la sonnette d'alarme.
00:55:43 Le FMI, Fonds Monétaire International,
00:55:45 anticipe un déficit public, je cite,
00:55:47 "nettement supérieur aux prévisions
00:55:49 gouvernementales en 2027"
00:55:51 et appelle l'exécutif à mettre en place
00:55:53 de nouvelles mesures dès cette année
00:55:55 pour amener la dette sur une trajectoire descendante.
00:55:57 Feu vert du
00:55:59 Sénat sur la proposition de loi
00:56:01 contre les ingérences étrangères.
00:56:03 Le texte prévoit un registre national de l'influence,
00:56:05 le gel des avoirs financiers
00:56:07 ou encore une surveillance algorithmique élargie.
00:56:09 Sénateurs et députés
00:56:11 doivent désormais s'accorder
00:56:13 sur une version de compromis
00:56:15 lors d'une commission mixte paritaire.
00:56:17 Et puis des obsèques populaires
00:56:19 dans la cité fosséenne.
00:56:21 La cathédrale de la Major saluera
00:56:23 dès 15h cet après-midi une figure emblématique
00:56:25 de Marseille. Jean-Claude Godin,
00:56:27 maire de la ville pendant 25 ans
00:56:29 et qui s'est éteint à l'âge de 84 ans
00:56:31 lundi dernier.
00:56:33 11h35 sur CNews.
00:56:35 Merci d'être en direct avec nous.
00:56:37 On va parler du "homejacking"
00:56:39 puisque c'est un chiffre qui est très impressionnant
00:56:41 et qui est révélé ce matin par nos confrères d'Europe 1
00:56:43 en Ile-de-France. Près d'un "homejacking"
00:56:45 sur deux mais en cause des mineurs.
00:56:47 Alors les "homejackings", vous le savez, ce sont ces agressions
00:56:49 violentes en général contre des stars et des personnalités.
00:56:51 Eh bien nos confrères d'Europe 1
00:56:53 révèlent ce matin que dans 43%
00:56:55 de ces cambriolages violents
00:56:57 eh bien il y a des mineurs
00:56:59 qui sont impliqués. Pourquoi ? Eh bien tout
00:57:01 simplement parce qu'ils risquent beaucoup moins
00:57:03 que les adultes. Écoutez ces explications
00:57:05 ce matin d'Europe 1.
00:57:07 Comme dans les affaires de trafic de drogue,
00:57:09 ces mineurs sont directement recrutés dans les cités
00:57:11 ou sur les réseaux sociaux, puis armés
00:57:13 par les commanditaires. On leur donne
00:57:15 le matériel, les instructions.
00:57:17 Le but c'est que l'opération soit lucrative
00:57:19 et pour qu'elle soit lucrative, il faut évidemment donner un maximum
00:57:21 de moyens. Des mineurs appâtés par le gain
00:57:23 qui sont recrutés contre quelques milliers d'euros.
00:57:25 Des sommes gonflées par les primes
00:57:27 selon le butin poussant ces néo-criminels
00:57:29 dans une extrême violence au moment de passer
00:57:31 à l'acte. Alors on est en direct avec
00:57:33 Pierre-Marie Sèvres, directeur de l'Institut pour la Justice.
00:57:35 Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:57:37 Est-ce que ça vous surprend ce chiffre ?
00:57:39 Malheureusement non.
00:57:41 Malheureusement je ne suis pas surpris. Je vais vous dire
00:57:43 pourquoi. Parce que premièrement, en criminologie
00:57:45 on le sait, les mineurs ont
00:57:47 une très forte surreprésentation
00:57:49 dans la criminalité et surtout
00:57:51 dans la délinquance. L'âge
00:57:53 typique où on commence à commettre des infractions c'est 16 ans.
00:57:55 L'âge d'activité principale
00:57:57 des délinquances c'est entre 16
00:57:59 et 20, 22 ans on va dire.
00:58:01 Donc premièrement pour ça, ça ne m'étonne pas, d'autant que
00:58:03 je rajoute sur ce point-là que les mineurs
00:58:05 sont particulièrement surreprésentés dans ce
00:58:07 genre de crime et de délit. Les mineurs
00:58:09 sont particulièrement surreprésentés par
00:58:11 exemple sur les délits routiers, mais ils sont
00:58:13 surreprésentés dans les vols, très clairement.
00:58:15 On est pratiquement du simple au double
00:58:17 par rapport aux majeurs. Il y a deux fois plus de mineurs
00:58:19 que de majeurs qui sont en proportion
00:58:21 qui sont impliqués dans des
00:58:23 vols et des recels.
00:58:25 Et en revanche, deuxièmement,
00:58:27 deuxième raison pour laquelle ça ne m'étonne pas,
00:58:29 c'est sur le terrain, tout simplement.
00:58:31 Moi je vais vous dire, je suis en contact par l'Institut
00:58:33 pour la Justice avec beaucoup de policiers,
00:58:35 beaucoup de gendarmes et principalement
00:58:37 à Paris, les mineurs sont
00:58:39 extrêmement présents. Moi j'aurais dit
00:58:41 même plus d'un cambriolage sur deux.
00:58:43 Les mineurs et particulièrement les mineurs
00:58:45 non accompagnés. Vous regardez
00:58:47 aujourd'hui, vous demandez à n'importe quel policier ou commissaire
00:58:49 de police,
00:58:51 qui sont les auteurs des cambriolages
00:58:53 qui ont eu lieu dans la journée, vous en avez
00:58:55 plus de la moitié qui sont le fait
00:58:57 de mineurs non accompagnés. Il y en a
00:58:59 énormément.
00:59:01 Cela veut dire qu'il faut durcir ? Ça veut dire que la solution
00:59:03 pour s'attaquer à ça, ça veut dire qu'il faut durcir la justice
00:59:05 pour les mineurs ?
00:59:07 Alors les mineurs sont un public particulier, c'est évident
00:59:09 qu'avec les mineurs, on peut offrir
00:59:11 une seconde chance, je pense, beaucoup plus
00:59:13 facilement, et d'ailleurs la plupart des gens sont d'accord avec ça,
00:59:15 beaucoup plus facilement qu'avec les majeurs. Mais en revanche
00:59:17 c'est certain que le cadre actuel, qui est
00:59:19 extrêmement favorable aux mineurs, qui en gros
00:59:21 avec l'excuse de minorité, on divise
00:59:23 les peines maximales encourues
00:59:25 pour toutes les infractions commises par des mineurs,
00:59:27 oui, ce cadre-là est beaucoup
00:59:29 trop gentil, et en particulier
00:59:31 en moins de 16 ans. A partir
00:59:33 de 16 ans, le juge peut lever l'excuse
00:59:35 de minorité, en dessous de 16 ans, il ne peut
00:59:37 pas la lever. Donc en dessous
00:59:39 de 16 ans, les
00:59:41 mineurs sont pratiquement certains de n'avoir
00:59:43 aucune suite, aucun jugement,
00:59:45 s'ils commettent des crimes ou des délits, et même bien
00:59:47 souvent, vous savez que la détention provisoire est interdite
00:59:49 pour les mineurs qui commettent des délits, donc typiquement
00:59:51 des cambriolages, quand ils ont moins de 16 ans.
00:59:53 Donc à partir de là, on l'avait vu dans l'affaire Matisse
00:59:55 à Châteauroux, c'était ça, c'était un mineur qui
00:59:57 commettait plein de délits et qui n'avait jamais pu
00:59:59 être placé en détention provisoire, même si
01:00:01 quelques jours avant, il avait commis un délit avant
01:00:03 le meurtre de Matisse, il n'a pas pu être placé en détention
01:00:05 provisoire parce qu'il avait moins de 16 ans.
01:00:07 - Mais ce qui est incroyable, c'est qu'au fond, on est face à des
01:00:09 groupes qui connaissent très bien la loi,
01:00:11 ils maîtrisent parfaitement les règles
01:00:13 et du coup, ils savent qu'il faut envoyer
01:00:15 des mineurs pour qu'ils soient moins condamnés,
01:00:17 donc en fait, ils utilisent le système juridique français.
01:00:19 C'est ça qui est assez étonnant.
01:00:21 - Oui, mais ce ne sont pas les seuls, je vais vous dire.
01:00:23 Il y a un autre exemple assez fameux,
01:00:25 c'est le trafic de drogue. Pendant très
01:00:27 longtemps, les États-Unis étaient la place numéro
01:00:29 un en termes de trafic de drogue, en particulier
01:00:31 de cocaïne, depuis l'Amérique du Sud.
01:00:33 Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. L'Europe
01:00:35 est numéro un depuis cette année, depuis l'année
01:00:37 dernière et tout ça, c'est aussi pour une bonne
01:00:39 raison, c'est les
01:00:41 sentences encourues en Europe sont
01:00:43 bien plus faibles qu'aux États-Unis et
01:00:45 les trafiquants le savent. Donc, c'est
01:00:47 absolument la même chose, les criminels ne sont
01:00:49 pas stupides, ils font des calculs rationnels
01:00:51 et en l'occurrence, là, le calcul rationnel, c'est
01:00:53 d'utiliser des mineurs pour ensuite aller chercher
01:00:55 des butins que des majeurs, bien souvent,
01:00:57 se mettent dans la poche, je vous rassure tout de suite.
01:00:59 - Merci beaucoup Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la Justice
01:01:01 pour cette analyse. Maurice Ignolet, ça vous surprend
01:01:03 vous aussi qu'il n'y ait plus, quasiment
01:01:05 un mineur sur deux qui soit
01:01:07 concerné quand il y a un
01:01:09 homejacking ? C'est violent en plus, le homejacking. Il faut rappeler
01:01:11 quand même, ce n'est pas juste du chapardage.
01:01:13 C'est-à-dire qu'en général, les gens sont saucissonnés,
01:01:15 sont attachés, sont frappés
01:01:17 parfois, on a eu quelques témoignages qui étaient
01:01:19 très violents, mais les jeunes y vont
01:01:21 et ça veut dire quoi ? Ça veut dire que
01:01:23 d'ici 10, 20 ans, ça va être des
01:01:25 criminels qui ne vont pas hésiter
01:01:27 à user la force non plus. - C'est très violent
01:01:29 et c'est surtout très traumatisant. - Bah oui.
01:01:31 - Il faut...
01:01:33 Imaginons le traumatisme des victimes
01:01:35 qui vont avoir mal de chien
01:01:37 à se remettre de ça.
01:01:39 Moi, ça ne m'étonne pas du tout.
01:01:41 Ce qui me surprend, c'est que
01:01:43 personne n'a conscience
01:01:45 que le monde de la délinquance
01:01:47 est en permanence en adaptation.
01:01:49 Elle s'adapte en permanence.
01:01:51 On a encore une vision un peu romantique
01:01:53 du cambrioleur.
01:01:55 Le cambrioleur, dans le temps, il y a 30 ans,
01:01:57 il évitait à tout prix
01:01:59 le contact avec le propriétaire.
01:02:01 Il repérait auparavant,
01:02:03 au moment où il n'y avait plus personne,
01:02:05 il repérait les allées et venues des uns, des autres, de la concierge.
01:02:07 Vous savez, à un moment donné, il y avait
01:02:09 des congrèges qu'on appelait "l'heure des mamans".
01:02:11 C'est-à-dire que lorsque les mamans allaient chercher
01:02:13 les enfants à l'école, entre 11h30 et midi,
01:02:15 on disait "bon là, il n'y a personne".
01:02:17 Aujourd'hui, c'est l'inverse. Pour aller au mieux,
01:02:19 pour commettre...
01:02:21 - Il faut que les gens soient là.
01:02:23 - Il faut que les gens soient là, parce que
01:02:25 c'est beaucoup plus pratique pour qu'on vous ouvre la porte.
01:02:27 Alors, qui plus est, les personnels,
01:02:29 les personnalités qui sont de plus en plus ciblées,
01:02:31 il ne faut pas se leurrer.
01:02:33 Vous faites livrer
01:02:35 des soucis.
01:02:37 Votre adresse, après, devient...
01:02:39 - Publique.
01:02:41 - Exactement. Ça devient une véritable cible.
01:02:43 Et dans certains milieux, ça se retrouve,
01:02:45 ça tourne, et puis ça devient des cibles.
01:02:47 - Laurent Jacobelli, ça veut dire qu'il faut
01:02:49 vraiment durcir très vite
01:02:51 la justice pour les mineurs ?
01:02:53 - Oui, je crois que la justice des mineurs, aujourd'hui, elle a 50 ans de retard.
01:02:55 Elle est faite pour les délits des mineurs
01:02:57 qu'on avait à l'époque. Vous savez, vol de carambar
01:02:59 dans une épicerie. Or, aujourd'hui, il y a des mineurs qui dealent,
01:03:01 il y a des mineurs qui violent, il y a des mineurs qui volent.
01:03:03 Et donc, il faut que la justice, elle s'adapte.
01:03:05 Or, elle ne s'est pas adaptée. Et les bandits, qui, eux, sont
01:03:07 des petits malins, ont bien repéré la faille et se sont
01:03:09 dit "on va passer par ces gamins pour
01:03:11 faire nos trafics parce que là, on risque rien".
01:03:13 Donc, il faut maintenant changer de braquet,
01:03:15 prendre en compte tout cela. Dans le
01:03:17 trafic de drogue, par exemple,
01:03:19 la surreprésentation des mineurs, c'est x4.
01:03:21 C'est-à-dire, la proportion de mineurs impliqués dans le trafic
01:03:23 de drogue, elle est 4 fois supérieure que les adultes.
01:03:25 Dans les vols, avec agression, c'est 7 fois...
01:03:27 - Mais qu'est-ce qu'il faut faire ? Les mineurs, il faut les mettre en prison,
01:03:29 pour vous ? Les plus de 16 ans ?
01:03:31 - Alors, abaissement de la majorité pénale
01:03:33 à 16 ans. Vous avez 16 ans et un jour,
01:03:35 vous êtes jugé comme un adulte de 25 ans.
01:03:37 - Systématiquement. - Systématiquement.
01:03:39 De 13 à 16 ans, il faut mettre fin à l'excuse
01:03:41 de minorité. C'est-à-dire que vous avez 14 ans,
01:03:43 vous faites un crime ou un délit,
01:03:45 vous avez immédiatement une sanction.
01:03:47 Attention ! Une sanction adaptée.
01:03:49 Un gamin de 14 ans, qui fait le chouffe
01:03:51 dans une cité pour la drogue,
01:03:53 il est attrapé, et bien il va passer deux semaines
01:03:55 dans un centre spécialisé
01:03:57 où on va lui apprendre le bien et le mal
01:03:59 et on va donner une double chance.
01:04:01 La chance à ce jeune de retourner dans le droit chemin
01:04:03 en s'aperçant ce vent, qu'il a fait une bêtise,
01:04:05 la chance à la société d'éviter un criminel.
01:04:07 - Et s'il recommence ? - Alors attention,
01:04:09 quand il y a récidive, il n'y a plus d'excuses.
01:04:11 - Donc on fait quoi ? - On donne la chance. - Prison ?
01:04:13 - Prison. - A 14 ans ?
01:04:15 - Non, non, attendez, juste si vous pouvez répondre.
01:04:17 A 14 ans, prison. - Ça dépend de ce qu'il a fait.
01:04:19 - S'il a tué quelqu'un ? - Oui, bien sûr.
01:04:21 Mais le chouffe, par exemple, s'il recommence,
01:04:23 deux fois, trois fois ? - Écoutez, il faut appliquer
01:04:25 des peines, oui, peut-être plus légères, mais il faut appliquer des peines.
01:04:27 Tout à l'heure, on parlait de Mohamed Amra.
01:04:29 Entre 11 et 14 ans, celui qui est devenu un chef de gang, un caïd.
01:04:33 Il a été arrêté 19 fois, libéré 19 fois.
01:04:35 Eh bien, peut-être qu'on aurait pu épargner
01:04:37 à la société d'avoir ce type d'individu.
01:04:39 Peut-être qu'on aurait pu changer sa vie
01:04:41 si la première fois qu'il a fait une bêtise,
01:04:43 il avait écopé d'une peine. Donc il faut maintenant
01:04:45 changer les choses et arrêter, là aussi, avec l'excuse.
01:04:47 - Rost, on arrête avec les excuses ?
01:04:49 - Ah non, mais moi, je partage
01:04:51 totalement ce qui a été dit.
01:04:53 Et puis, je trouve que c'est beaucoup plus modéré
01:04:57 que la plupart de vos collègues qui viennent...
01:04:59 - Vous allez finir en R.N., vous allez voir.
01:05:01 - Non, mais justement,
01:05:03 parce que la plupart,
01:05:05 ils sont en R.N.
01:05:07 qui les ont envoyés en prison.
01:05:09 Ce que je trouve qui est complètement débile,
01:05:11 mais bon, après, chacun a sa position.
01:05:13 Mais je trouve que, effectivement, oui, justement,
01:05:15 c'est là où je trouve que votre discours
01:05:17 est plutôt juste.
01:05:19 La société change, elle bouge en permanence.
01:05:21 On a des jeunes, aujourd'hui,
01:05:23 qui ont beaucoup moins de repères
01:05:25 que les jeunes de l'époque.
01:05:27 Et quand on parle,
01:05:29 et encore une fois, certains disent...
01:05:31 - Parce que les parents sont souvent défaillants.
01:05:33 - Exactement, parce que vous avez parfois...
01:05:35 Enfin, défaillants. Parfois, vous avez plus
01:05:37 de familles monoparentales aujourd'hui
01:05:39 qu'à l'époque. Et tout ça a des conséquences.
01:05:41 C'est là où l'ensemble de la société
01:05:43 doit prendre en compte les choses.
01:05:45 Donc, il est impératif,
01:05:47 et moi, je le dis à nouveau, moi-même qui ai fait des bêtises,
01:05:49 c'est vrai qu'il y a eu...
01:05:51 Évidemment, on n'est pas dans ces proportions-là,
01:05:53 mais... - Vous en faites plus ?
01:05:55 - J'en dis parfois, mais j'en fais plus.
01:05:57 - Ah, c'est bien de le reconnaître, Rost.
01:05:59 - Oui, mais alors où ? - Allez, allez, allez, je vous cherche.
01:06:01 Allez-y, allez-y.
01:06:03 - Je pense qu'aujourd'hui, la société a changé.
01:06:05 C'est drôle, parce qu'hier soir,
01:06:07 je suis repassé à Belleville, qui est mon quartier d'enfance,
01:06:09 et j'ai vu pas mal d'amis
01:06:11 avec qui on avait une discussion, et ils me disaient
01:06:13 un truc qui était symptomatique de notre société,
01:06:15 et pourtant, certains parmi eux ont été...
01:06:17 Voilà, des caïds,
01:06:19 et ils me disaient qu'aujourd'hui,
01:06:21 les gamins n'ont plus
01:06:23 la moindre valeur
01:06:25 de la vie humaine.
01:06:27 C'est ça, le problème. - Bien sûr, c'est clair.
01:06:29 - Parce qu'on a un jeune, là, qui a été tué dans le quartier,
01:06:31 c'est un mec qui est sorti de prison,
01:06:33 qui a fait 4 ans de prison, qui est sorti,
01:06:35 qui, lui, on voulait, et qui,
01:06:37 soi-disant, parce qu'il avait balancé,
01:06:39 il est sorti, il est arrivé en pleine journée,
01:06:41 visage découvert, il lui a tiré dessus.
01:06:43 C'était la semaine dernière.
01:06:45 - Eric Revelle, juste,
01:06:47 on reste d'un mot sur les jeunes impliqués dans le home-jacking ?
01:06:49 - Oui, bon, c'est
01:06:51 terrifiant, vous avez raison de souligner,
01:06:53 parce que j'ai eu un exemple autour de moi que c'est traumatisant,
01:06:55 quasiment, je ne vais pas dire à vie,
01:06:57 mais quand vous êtes...
01:06:59 C'est terrifiant.
01:07:01 Mais alors, tout à l'heure, vous disiez quelque chose
01:07:03 d'important, M. Gignolet, vous disiez, mais en fait,
01:07:05 même si moi, je réfute l'argument,
01:07:07 mais vous disiez, il faut que la prison évolue
01:07:09 avec son temps, quoi, donc, bon,
01:07:11 les drones, les téléphones, tout ça, ça peut se comprendre.
01:07:13 Eh bien, de la même manière, il faut que la société
01:07:15 évolue avec son temps.
01:07:17 Et moi, je partage ce point,
01:07:19 c'est-à-dire que l'excuse de minorité,
01:07:21 un jeune qui a aujourd'hui 15 ans,
01:07:23 pour les raisons que vous évoquiez,
01:07:25 qui n'a plus de repères, qui n'a pas
01:07:27 de limites, qui parfois,
01:07:29 même à 16-17 ans, est capable de planter un coup de couteau
01:07:31 ou de tuer quelqu'un, eh bien,
01:07:33 un jeune qui a 15 ans aujourd'hui, c'est pas un jeune
01:07:35 qui avait 15 ans comme moi, j'avais 15 ans.
01:07:37 Donc, ça veut dire que si...
01:07:39 - Mais pourquoi ? - Ah non, mais attendez, ça...
01:07:41 - Je vais faire une analyse... - Non, mais attendez.
01:07:43 - C'est vrai que c'est pas les mêmes, la constatation, en tout cas, à l'état des lieux, c'est qu'on est tous d'accord,
01:07:45 c'est pas les mêmes. - Ça veut dire que... - Ça, c'est sûr.
01:07:47 - La justice, une fois pour toutes,
01:07:49 doit évoluer avec son temps
01:07:51 par rapport à l'image qu'ils ont
01:07:53 d'un enfant frêle de 14-15 ans.
01:07:55 - Alors, justement, sur l'évolution avec le temps, je voudrais
01:07:57 qu'on avance un petit peu et je voudrais qu'on parle
01:07:59 des rodéos sauvages. Ça, c'est une nouvelle
01:08:01 plaie dans les villes, dans les villages,
01:08:03 et je voudrais vous raconter ce qui se passe à la mairie
01:08:05 à l'arrière, sous Poissy, c'est dans les Yvines, puisque le maire,
01:08:07 qui est un maire écolo, a décidé
01:08:09 de mettre des affiches, des affiches
01:08:11 sur lesquelles il met
01:08:13 une adresse e-mail en disant "Si vous connaissez
01:08:15 des gens qui font des rodéos,
01:08:17 qui mettent en danger la vie des autres, contactez-nous
01:08:19 et ce sera transmis à la police municipale."
01:08:21 Simplement, c'est que ça fait polémique. Alors, d'abord,
01:08:23 le rappel des faits, regardez, c'était
01:08:25 dans le 19-20 de France 3 hier.
01:08:27 - Depuis deux semaines,
01:08:29 la mairie met en avant ce dispositif
01:08:31 dans l'espoir de ne plus
01:08:33 voir ces images.
01:08:35 Roues arrière, accélération au milieu
01:08:37 des passants et trop souvent
01:08:39 des accidents. Comme de nombreuses villes
01:08:41 en France, Carrière-sous-Poissy subit
01:08:43 les rodéos urbains.
01:08:45 Pour en finir, la délation peut être
01:08:47 utile. - Alors, regarde,
01:08:49 juste si on peut se concentrer
01:08:51 deux minutes, s'il vous plaît, Maurice Signolet,
01:08:53 on peut regarder les habitants
01:08:55 qui appellent à dénoncer
01:08:57 ce qui se passe
01:08:59 et certains habitants sont contre cette décision.
01:09:01 - En vérité, ils demandent à balancer
01:09:03 les jeunes, c'est ça. Non,
01:09:05 moi, je suis pas une balance, excuse-moi.
01:09:07 - "Je suis pas une balance", c'est ce qu'il dit,
01:09:09 Maurice Signolet, puisque vous aviez très envie de parler.
01:09:11 Comment vous réagissez
01:09:13 quand vous entendez ça ?
01:09:15 - Bien sûr, ça me surprend,
01:09:17 normalement, de voir citoyen,
01:09:19 mais je veux revenir
01:09:21 quand même sur les propos qui ont été...
01:09:23 - Non, non, non, on fait pas marche arrière, on reste sur le sujet.
01:09:25 - Ah bah sur le sujet !
01:09:27 - Elle est liée !
01:09:29 - Vous étiez au bout !
01:09:31 - Alors, écoutez, on va avancer, là, vous faites n'importe quoi,
01:09:33 vous partez dans tous les sens. Deuxième sujet,
01:09:35 on écoute le maire,
01:09:37 le maire qui explique pourquoi il a pris cette décision.
01:09:39 - Aujourd'hui, ça n'est pas
01:09:41 possible de supporter de tels fléaux
01:09:43 dans les villes, il y a des risques en matière
01:09:45 de sécurité routière, il y a des gens qui peuvent se faire
01:09:47 renverser, on souhaite vraiment rappeler
01:09:49 que ça en est terminé aujourd'hui
01:09:51 et qu'on souhaite, à travers ce dispositif,
01:09:53 renforcer le nombre de signalements.
01:09:55 - Voilà, maire écolo qui souhaite ça,
01:09:57 maître Anthony Bem, bonjour, merci d'être
01:09:59 avec nous. D'abord, est-ce qu'on a
01:10:01 le droit, comme ça, quand on est maire, par exemple,
01:10:03 de lancer un appel en disant "voilà, on met un numéro de téléphone,
01:10:05 on met une adresse e-mail", d'énoncer
01:10:07 les gens qui sont hors la loi ? C'est légal
01:10:09 de faire ça ? - En effet,
01:10:11 c'est l'article 16 et
01:10:13 le premier alinéa de l'article
01:10:15 16 du Code de Procédure Pénale
01:10:17 qui prévoit que le maire et ses
01:10:19 adjoints ont la qualité d'officier
01:10:21 de police judiciaire
01:10:23 et en tant que tel, ils peuvent
01:10:25 constater d'une part les infractions pénales
01:10:27 telles que les délits et les crimes,
01:10:29 mais aussi recevoir
01:10:31 les plaintes pénales de la part de
01:10:33 leurs citoyens,
01:10:35 des habitants de la commune,
01:10:37 par exemple, et les transmettre
01:10:39 au procureur de la République, car l'article
01:10:41 40 du même Code, du Code
01:10:43 de Procédure Pénale, prévoit en effet
01:10:45 que lorsque le maire
01:10:47 est avisé, est-ce qualité d'officier
01:10:49 de police judiciaire ? Il doit aussitôt,
01:10:51 sans délai, en informer le parquet
01:10:53 par le biais du procureur
01:10:55 de la République de l'existence
01:10:57 de ces infractions pour que des poursuites
01:10:59 puissent être lancées.
01:11:01 Délation, et on sait en France ce que ça veut dire
01:11:06 ce mot délation et les rôlants
01:11:08 que ça peut avoir, c'est de la délation
01:11:10 ou c'est être citoyen ?
01:11:12 Dis-moi, monsieur Morodini, j'ai eu un
01:11:15 problème de coupure de
01:11:17 microprocesseurs. Pardon, alors je
01:11:19 disais, certains habitants disent que c'est
01:11:21 de la délation de faire ça. Est-ce que c'est
01:11:23 de la délation ou c'est un acte citoyen ?
01:11:25 C'est un acte citoyen.
01:11:27 Il appartient à quiconque
01:11:29 qui est témoin d'une infraction
01:11:31 qui s'est produite ou qui se produit
01:11:33 d'en informer les
01:11:35 autorités. Donc on a non seulement
01:11:37 une obligation de par la loi de
01:11:39 délation quand on est témoin d'une
01:11:41 infraction et en informer le maire
01:11:43 qui est, encore une fois, officier
01:11:45 de police judiciaire dans sa ville
01:11:47 de l'existence d'une infraction, c'est
01:11:49 un acte citoyen et non pas une délation.
01:11:51 Merci beaucoup, maître. Merci d'avoir été en direct
01:11:53 avec nous. Roche, je vous vois réagir.
01:11:55 Vous trouvez que c'est pas bien de faire ça ?
01:11:57 Non, mais franchement, alors moi
01:11:59 j'ai en horreur les balances.
01:12:01 Mais c'est pas des balances ! Si, si, si. Non !
01:12:03 Et surtout, lorsque on a
01:12:05 des autorités qui incitent les gens...
01:12:07 Vous devez avoir la même définition de citoyenneté,
01:12:09 monsieur Roche. Ah si, bah si. Non, non, non, non.
01:12:11 Vous constatez une infraction, vous voyez
01:12:13 une dame qui va se faire agresser,
01:12:15 vous dites "je vais pas dénoncer l'agresseur".
01:12:17 Ah bon ? Ça n'a rien à voir.
01:12:19 Quand vous avez des autorités
01:12:21 qui à un moment donné... Pardon,
01:12:23 je termine. Non, mais ça,
01:12:25 Roche qui dit. Oui, oui, mais
01:12:27 là-dessus, je partage...
01:12:29 C'est ça ! Non, non, non.
01:12:31 C'est pas ce qu'ils ont dit.
01:12:33 Ils ont dit qu'ils doivent
01:12:35 aller dénoncer
01:12:37 là où les mecs garent
01:12:39 les bécanes... Oui, mais qui sont ces gens ?
01:12:41 Qui sont ces gens ? Justement !
01:12:43 Moi, je vais vous dire une chose,
01:12:45 je suis très clair, j'ai honte
01:12:47 en orant les balances parce qu'on a vu ce qui s'est passé.
01:12:49 Mais non, mais en fait, vous inversez
01:12:51 la criminélisation, le criminel
01:12:53 se bat la tête. Excusez-moi.
01:12:55 Ce qu'a dit le monsieur
01:12:57 tout à l'heure, c'est révélateur. Pas tous en même temps.
01:12:59 Pendant le Covid, je vais vous dire, pendant le Covid,
01:13:01 on a vu le... Mais ça n'a rien à voir.
01:13:03 Mais attendez, juste, juste, je termine.
01:13:05 Pendant le Covid, on a vu
01:13:07 le maire du 20ème arrondissement
01:13:09 et le commissaire de police qui ont fait
01:13:11 une conférence de presse pour dire aux gens
01:13:13 "Stop ! Arrêtez de nous appeler
01:13:15 pour dénoncer vos voisins juste parce qu'ils
01:13:17 sortent pour aller se balader."
01:13:19 Et donc, on en arrive à ces dérives-là.
01:13:21 Mais là, c'est des gens qui mettent
01:13:23 en danger la vie des autres. Excusez-moi, un rodeo sauvage
01:13:25 ça met en danger la vie des passants.
01:13:27 Et donc, vous vous dites "on s'en fout".
01:13:29 Les balances, je ne peux pas.
01:13:31 C'est tout. Eh bien, vous faites ce que vous voulez.
01:13:33 Laurent Jacobelli, ça m'énerve qu'on traite ces gens-là de balances.
01:13:35 C'est des gens qui sont citoyens, excusez-moi.
01:13:37 Reste, quand on voit un crime ou un délit, le devoir
01:13:39 de citoyen, c'est d'appeler la police. On ne va pas laisser
01:13:41 faire tout et n'importe quoi. En revanche,
01:13:43 ce que ça signifie quand même, c'est un aveu d'échec
01:13:45 total de notre société. C'est-à-dire
01:13:47 qu'aujourd'hui, on dit aux gens "c'est à vous de faire la police
01:13:49 grosso modo, appelez-nous". C'est-à-dire que peut-être
01:13:51 on va faire prendre des risques à certains citoyens
01:13:53 parce que peut-être qu'il y aura vengeance
01:13:55 de la part de ces motards
01:13:57 qui sèment la main. - Mais restons sur le côté balance
01:13:59 parce que moi, je voudrais que vous répondiez à ça. Parce qu'il dit
01:14:01 c'est des balances, des gens qui appellent. - Mais bien sûr que non.
01:14:03 Ce sont des gens qui veulent faire respecter l'ordre républicain.
01:14:05 En revanche... - Un acte en cours, oui.
01:14:07 Je suis d'accord. Un acte en cours
01:14:09 que quelqu'un appelle parce que il y a un rodeo...
01:14:11 - Ah donc il faut attendre qu'il y ait le rodeo.
01:14:13 Il faut attendre qu'il y ait un mort.
01:14:15 - Ah oui, donc vous dénoncez n'importe qui.
01:14:17 C'est très bien.
01:14:19 - En revanche, ce que ça montre, c'est qu'on fait tout porter
01:14:21 sur le dos des citoyens. Aujourd'hui, on dit aux policiers
01:14:23 "ne les poursuivez pas" parce que
01:14:25 même quand il y a des lits de fuite, un motard risque de tomber
01:14:27 et ça vous retomberait dessus. Là, il y a une défaillance
01:14:29 des pouvoirs publics.
01:14:31 Et ça, c'est pas aux citoyens de l'endosser.
01:14:33 C'est aux policiers de faire leur boulot. Ils veulent le faire
01:14:35 mais il faut les laisser faire. C'est aussi à la justice.
01:14:37 Quand un de ces types va être attrapé
01:14:39 et qu'il va être libéré dans l'heure, les policiers
01:14:41 se diront "pourquoi je l'ai attrapé" et le citoyen se dira
01:14:43 "pourquoi j'ai appelé". - Là, je suis d'accord avec vous.
01:14:45 - Cette demande de participation des citoyens
01:14:47 à la police et à la justice, elle est légitime
01:14:49 parce qu'elle nous implique tout. - Elle est légitime, Rost.
01:14:51 - Mais il faut que tout le monde joue son rôle.
01:14:53 - Eric Reuil, ça vous a fait bondir, vous, la position de Rost ?
01:14:57 - Oui, oui, oui. C'est pour ça que j'ai commencé calmement,
01:14:59 mais monsieur Rost s'enflamme rapidement.
01:15:01 J'ai commencé calmement en lui disant que
01:15:03 visiblement, on n'avait pas la même définition de la citoyenneté.
01:15:05 Mais pardonnez-moi,
01:15:07 si justement, et mais,
01:15:09 il y a une part de peur dans tout ça aussi.
01:15:11 Il y a une part de peur, c'est-à-dire que quand on est
01:15:13 citoyen, qu'on assiste à une agression
01:15:15 dans le métro, il y a ceux qui vous disent
01:15:17 qui n'étaient pas sur place "moi, courageusement, je serais intervenu,
01:15:19 j'aurais défendu la veuve et l'orbelin"
01:15:21 et d'autres qui disent "je ne sais pas ce que j'aurais fait".
01:15:23 Mais si on n'encourage pas les citoyens à intervenir,
01:15:25 et bien cette société va continuer
01:15:27 à vivre dans la peur, monsieur Rost.
01:15:29 Elle va continuer à vivre dans la peur.
01:15:31 - Je vais vous répondre là-dessus.
01:15:33 A chaque fois,
01:15:35 je peux vous le dire, à chaque fois
01:15:37 que je vois une agression devant moi,
01:15:39 j'interviens systématiquement.
01:15:41 Et je suis d'accord...
01:15:43 - C'est pour prévenir, Rost.
01:15:45 On prévient un rodéo sauvage,
01:15:47 mais en danger des enfants,
01:15:49 mais en danger des vieilles dames,
01:15:51 qui sont sur les trottoirs, qui marchent calmement.
01:15:53 Il faut prévenir, vous n'allez pas attendre qu'il y ait un mort.
01:15:55 - Monsieur Morandini, pendant qu'un rodéo se déroule,
01:15:57 que les gens appellent la police
01:15:59 pour dire "voilà, il y a un problème",
01:16:01 parce que les gens sont en train de le faire,
01:16:03 j'entends, c'est normal, ok ?
01:16:05 Ça, c'est citoyen. Mais aller
01:16:07 voir la police pour dénoncer un tel
01:16:09 qui a fait un rodéo,
01:16:11 il y a un truc sur... J'ai lu, pour moi,
01:16:13 ce sont des balances. Je suis désolé, non.
01:16:15 - Maurice Signolet, ancien commissaire,
01:16:17 c'est des balances, les gens qui font ça ?
01:16:19 - Non, bien sûr. Maintenant,
01:16:21 au niveau institutionnel,
01:16:23 les bailleurs sociaux,
01:16:25 par exemple, puisque très souvent,
01:16:27 ces bécanes sont dans des box,
01:16:29 sous-terrains, etc.
01:16:31 Très souvent, les bailleurs sociaux sont faits
01:16:33 de la réalité des emplacements
01:16:35 de ces moutons.
01:16:37 Donc,
01:16:39 moi, à mon époque, j'étais patron
01:16:41 à Aounesubo, à Sauvron, on entretenait des relations
01:16:43 très ténues avec les bailleurs sociaux,
01:16:45 avec les gardiens
01:16:47 d'immeubles, etc. Mais j'ai peur qu'aujourd'hui,
01:16:49 les gardiens d'immeubles
01:16:51 et les bailleurs sociaux, eux,
01:16:53 ont également très peur
01:16:55 de converser avec les forces de l'ordre.
01:16:57 En fin de compte, tout le monde a peur, quelque part.
01:16:59 - Non, mais après, quand vous avez des gens comme Rost, qui viennent à la télé
01:17:01 en disant "vous êtes des balances", excusez-moi,
01:17:03 ça n'encourage pas les gens, Rost !
01:17:05 Ça n'encourage pas les gens !
01:17:07 En quoi c'est des balances ? Excusez-moi, en quoi c'est des balances ?
01:17:09 Quelqu'un qui vient dire "moi, mon voisin,
01:17:11 tous les dimanches, il sort,
01:17:13 il fait un rodéo sauvage". En quoi c'est une balance de dire ça ?
01:17:15 - Désolé. - Non, répondez-moi à ma question, Rost.
01:17:17 - Non, mais justement, je réponds à votre question.
01:17:19 Un acte qui est en cours
01:17:21 et qu'on appelle la police,
01:17:23 c'est normal ? C'est un acte citoyen ?
01:17:25 - Vous ne répondez pas à ma question.
01:17:27 Je sais que mon voisin,
01:17:29 tous les week-ends, écoutez-moi, Rost !
01:17:31 - Je ne suis pas d'accord ! - Ecoutez-moi. Je sais que mon voisin,
01:17:33 tous les week-ends, il sort en moto,
01:17:35 il fait des rodéos sauvages, donc il met en danger
01:17:37 la vie des autres. - Et bien, au moment où il le fait, vous appelez la police.
01:17:39 - Je ne veux pas être là à surveiller, à guetter.
01:17:41 Mais quelle est la différence ? Vous jouez sur les mots.
01:17:43 Quelle est la différence ? - Non, la différence,
01:17:45 c'est que quelqu'un qui commet,
01:17:47 qui est en train de commettre un acte,
01:17:49 ça, c'est citoyen. - Mais il a commis le week-end d'avant, il a commis celui d'avant encore.
01:17:51 - Bah, excusez-moi. - Et pour le moment où
01:17:53 il le faisait le week-end d'avant, vous n'avez pas appelé la police.
01:17:55 - Parce que je n'étais pas là. Laurent Jacobelli.
01:17:57 - Je ne comprends pas votre finasserie.
01:17:59 - Moi non plus. - Si quelqu'un appelle la police,
01:18:01 qu'il y a un des motards
01:18:03 qui est arrêté et que ça sauve la vie d'un bébé,
01:18:05 pourquoi ça ne fait pas une balance ? C'est un héros.
01:18:07 - Oui, très bien. Mais pendant l'acte.
01:18:09 - Mais pourquoi pas pendant l'acte ?
01:18:11 - Une heure avant, qu'est-ce que ça change ? - Ou une heure avant,
01:18:13 parce qu'on sait qu'il va faire... - Donc vous préjugiez de...
01:18:15 - Je ne préjuge de rien. - Mais c'est en danger.
01:18:17 C'est mettre en danger les gens. - Rost,
01:18:19 il faut que toute la société s'implique dans la sécurité.
01:18:21 - Mais je suis d'accord. - Après, il faut que la société
01:18:23 suive aussi ces personnes. C'est-à-dire que si
01:18:25 demain elle est menacée par le même motard, la police
01:18:27 puisse la protéger. Il y a ça aussi. Les gens ont
01:18:29 effectivement peur. Combien de cas on connaît
01:18:31 de gens qui en sont intervenus lors d'une rix
01:18:33 ou d'une attaque pour protéger
01:18:35 une vieille dame, par exemple,
01:18:37 - Mais moi, je le fais systématiquement, monsieur.
01:18:39 - qui se retrouve arrêté pour coups et blessures contre le délinquant.
01:18:41 Donc il faut créer un autre climat. Il y a d'autres
01:18:43 citoyens qui devraient être impliqués. C'est les parents
01:18:45 des délinquants. Qu'est-ce qu'on va faire des aides
01:18:47 sociales des parents de ces motards
01:18:49 qui mettent la vie des autres
01:18:51 en danger ? Est-ce qu'on va continuer à leur
01:18:53 verser des allocations familiales
01:18:55 si jamais ils n'éduquent pas leur emploi ?
01:18:57 Parce qu'on n'en parle jamais. - Monsieur Jacobelli,
01:18:59 qu'il y ait des sanctions lorsque ces mecs
01:19:01 sont arrêtés, lorsque ces personnes
01:19:03 sont arrêtées, que la justice
01:19:05 soit ferme, je suis encore avec vous.
01:19:07 Mais ne me parlez pas du fait
01:19:09 d'aller dénoncer quelqu'un parce qu'il a
01:19:11 une bécane dans son bain.
01:19:13 - Mais c'est pas parce qu'il a une bécane, c'est parce qu'il fait des rodeos.
01:19:15 C'est pas parce qu'il a une bécane, c'est parce qu'il a l'habitude de faire
01:19:17 des rodeos et de mettre en danger les gens.
01:19:19 - Je vais vous dire, je vais vous dire. Eric Ravel,
01:19:21 celui qui fait le rodeo sauvage, il a 15 ans,
01:19:23 et bien il sait très bien qu'il ne risque rien.
01:19:25 - Et bien oui, mais ça c'est la justice.
01:19:27 - Mais on était d'accord là-dessus tout à l'heure.
01:19:29 - Oui mais on est d'accord là-dessus. Mais aujourd'hui,
01:19:31 vous voyez bien qu'on a basculé dans une société ultra-violente
01:19:33 où on peut se faire tuer pour rien,
01:19:35 d'où la trouille des gens aussi à dire ce qui se passe.
01:19:37 Mais le problème c'est la justice.
01:19:39 Monsieur Rost, vous le savez bien.
01:19:41 - Mais je suis d'accord avec vous.
01:19:43 - C'est quoi aujourd'hui les... - Mais moi je trouve que c'est terrible ce que vous faites Rost,
01:19:45 en disant aux gens "n'appelez pas", "ne téléphonez pas".
01:19:47 - C'est mon point de vue.
01:19:49 - Je trouve que c'est terrible de faire...
01:19:51 - C'est mon point de vue.
01:19:53 - La morale, parce que c'est une question de morale.
01:19:55 La morale elle est de quel côté ?
01:19:57 De ceux qui protègent la société, notamment les plus faibles,
01:19:59 ou de ceux qui refusent d'appeler la police,
01:20:01 comme si finalement protéger les délinquants c'était moral.
01:20:03 J'ai du mal à voir où vous placez le curseur.
01:20:05 - Non, non, parce que je vous dis encore une fois,
01:20:07 et j'ai l'impression que vous faites exprès,
01:20:09 mais quand on est en train de commettre un acte,
01:20:11 on a tous le devoir,
01:20:13 le moyen de réagir.
01:20:15 - Donc c'est sur le fait.
01:20:17 - Voilà.
01:20:19 - Si vous savez que votre voisin a tué une vieille dame,
01:20:21 vous ne le dénoncez pas, parce que ce n'est pas sur le fait.
01:20:23 - Mais non, moi...
01:20:25 - Oui, mais c'est exactement ce que vous êtes en train d'expliquer.
01:20:27 - Je vous pose une question personnelle, monsieur Ross.
01:20:29 - Vous êtes un personnage respectable aujourd'hui,
01:20:31 vous occupez très bien des banlieues,
01:20:33 mais vous avez dit tout à l'heure "j'ai fait des bêtises".
01:20:35 Alors, est-ce que dans votre inconscient personnel,
01:20:37 il n'y a pas le fait qu'ayant fait des bêtises,
01:20:39 vous n'auriez pas aimé être balancé ?
01:20:41 - Non, mais...
01:20:43 Alors déjà d'une...
01:20:45 - Bonne question.
01:20:47 - On va faire ma psychanalyse aujourd'hui.
01:20:49 - Oui, oui.
01:20:51 - Et puis c'est peut-être pour ne pas se fâcher avec ses amis
01:20:53 qui aussi font des bêtises.
01:20:55 - Oh non, non, non.
01:20:57 - Il est en train de leur envoyer un message en disant
01:20:59 "moi je ne vous balancerai pas".
01:21:01 - Répondez en premier à ma question.
01:21:03 - Non, mais la première chose, c'est ce qui est sûr,
01:21:05 c'est que quand on grandit dans un quartier,
01:21:07 on grandit avec cet état d'esprit,
01:21:09 c'est-à-dire on ne balance jamais, quoi qu'il arrive.
01:21:11 - Je suis d'accord.
01:21:13 - Donc ça c'est la première chose.
01:21:15 - Je vais étudier, je m'intéresse beaucoup au monde
01:21:17 parce que l'histoire est un témoignage aussi pour nous
01:21:19 pour ne pas reproduire les mêmes erreurs.
01:21:21 Et je sais aussi, dans l'histoire,
01:21:23 ce que ça représente
01:21:25 lorsque on fait ce genre de choses
01:21:27 quand on incite les gens à aller dans ce quartier.
01:21:29 - Non, ça n'a rien à voir.
01:21:31 - Non, mais c'est vrai.
01:21:33 - Ça n'a rien à voir.
01:21:35 - Je le dis rarement, Jean-Marc,
01:21:37 mais je vais le dire.
01:21:39 Moi j'ai grandi dans un quartier très difficile,
01:21:41 à Nanterre, cité des Fontenelles.
01:21:43 - Vous ne réussissez pas du tout.
01:21:45 - Vous pouvez suivre un autre parcours
01:21:47 que celui d'avoir comme valeur
01:21:49 d'être quelqu'un qui fait des bêtises.
01:21:51 - On va faire le CNews Info
01:21:53 et puis juste après le CNews Info,
01:21:55 on va revenir avec les tout dernières informations
01:21:57 concernant cet homme suspecté de planifier
01:21:59 une action violente à Bordeaux
01:22:01 qui a été arrêtée, on vous en a parlé tout à l'heure
01:22:03 à 10h45, on va y revenir.
01:22:05 Il voulait organiser visiblement une tuerie de masse
01:22:07 pendant le relais de la flamme olympique
01:22:09 à Bordeaux.
01:22:11 On en parlera dans un instant avec Célia Barotte.
01:22:13 Tout de suite, il est midi, voici le CNews Info
01:22:15 et c'est avec Sommeil à la Bidi.
01:22:17 - C'est la principale information de cette mi-journée.
01:22:23 Il tente d'éteindre la colère en Nouvelle-Calédonie,
01:22:25 rencontre en ce moment même entre Emmanuel Macron
01:22:27 et les indépendantistes.
01:22:29 Le chef de l'Etat qui au préalable a appelé
01:22:31 à un apaisement constructif
01:22:33 et à la recherche d'une solution politique
01:22:35 pour sortir de ce mouvement d'insurrection
01:22:37 absolument inédit.
01:22:39 Dans le reste de l'actualité,
01:22:41 selon nos informations,
01:22:43 un jeune homme de 26 ans a été interpellé
01:22:45 mardi pour un projet d'attentat.
01:22:47 Il planifiait une action violente
01:22:49 lors du relais de la flamme olympique
01:22:51 à Bordeaux, précise Gérald Darmanin sur X.
01:22:53 On passe à présent
01:22:55 à cette proposition qui séduit largement.
01:22:57 Selon ce sondage CSA pour CNews
01:22:59 Europe 1 et le JDD,
01:23:01 vous êtes 76% à vous prononcer
01:23:03 en faveur de l'abaissement
01:23:05 de l'âge de la majorité pénale à 16 ans
01:23:07 contre 21% de nous.
01:23:09 Il tire la sonnette d'alarme.
01:23:11 Le FMI,
01:23:13 Fonds Monétaire International,
01:23:15 anticipe un déficit public, je cite,
01:23:17 "nettement supérieur aux prévisions gouvernementales"
01:23:19 en 2027 et appelle l'exécutif
01:23:21 à mettre en place de nouvelles mesures
01:23:23 dès cette année pour amener la dette
01:23:25 sur une trajectoire descendante.
01:23:27 Et puis, bientôt une française dans l'espace.
01:23:29 Sophie Adnaud s'envolera
01:23:31 pour la Station Spatiale Internationale
01:23:33 au printemps 2026.
01:23:35 La pilote d'hélicoptère deviendra donc
01:23:37 la deuxième astronaute française de l'histoire
01:23:39 à partir en orbite 30 ans après
01:23:41 Claudie Hagneret.
01:23:43 - Merci d'être en direct avec nous.
01:23:45 Depuis la semaine dernière,
01:23:47 on est ensemble jusqu'à midi et demi
01:23:49 pour plus de débats, plus d'informations.
01:23:51 On va justement revenir sur cette information
01:23:53 que CNews vous a révélée tout à l'heure.
01:23:55 C'était en direct à 10h45
01:23:57 avec cet homme suspecté de planifier
01:23:59 une action violente contre la flamme
01:24:01 olympique à Bordeaux
01:24:03 qui a été interpellé.
01:24:05 On parle d'une tuerie de masse qu'il aurait planifiée.
01:24:07 Les toutes dernières informations
01:24:09 qui nous sont parvenues depuis une heure et demie
01:24:11 sont en direct avec Célia Barraud,
01:24:13 journaliste du service Police Justice de CNews.
01:24:15 On va peut-être revenir sur les faits,
01:24:17 les soupçons qu'il pose sur cet homme,
01:24:19 qui pèse sur cet homme tout d'abord.
01:24:21 Ensuite, vous nous direz comment avance l'enquête, Célia.
01:24:23 - Eh bien, Jean-Marc,
01:24:25 c'est un signalement tout d'abord faroce
01:24:27 qui a permis de détecter ce jeune homme
01:24:29 suite à un message qu'il a publié en ligne,
01:24:31 un message signalé comme inquiétant
01:24:33 puisqu'il faisait référence à une tuerie
01:24:35 de masse survenue aux Etats-Unis en 2014.
01:24:37 C'est un signalement qui a entraîné
01:24:39 l'ouverture d'une enquête il y a une semaine
01:24:41 pour apologie de crime
01:24:43 et association de malfaiteurs.
01:24:45 Mardi, l'auteur de ce message a été
01:24:47 identifié, interpellé et placé
01:24:49 en garde à vue. Il s'appelle Alex G.
01:24:51 Il est âgé de 26 ans.
01:24:53 Il vit en Gironde et n'a aucun
01:24:55 antécédent judiciaire.
01:24:57 D'après les premières investigations, cet homme
01:24:59 s'intéresse à la mouvance INCEL.
01:25:01 C'est une mouvance qui prône la misogynie,
01:25:03 prône la violence contre les femmes.
01:25:05 Une perquisition a eu lieu à son domicile.
01:25:07 On retrouvait et on saisit
01:25:09 plusieurs téléphones portables, un ordinateur
01:25:11 mais aussi un revolver GOM-Coin
01:25:13 qui tire des balles en caoutchouc
01:25:15 mais qui est très puissant.
01:25:17 En garde à vue, ce suspect a donc admis
01:25:19 avoir envisagé un passage à l'acte
01:25:21 mais selon lui, la date et le lieu n'étaient pas
01:25:23 encore déterminés. Donc aucune
01:25:25 certitude sur sa volonté d'agir
01:25:27 aujourd'hui, de profiter du passage
01:25:29 de la flamme olympique à Bordeaux
01:25:31 même si le ministre de l'Intérieur a réagi
01:25:33 et s'est exprimé sur
01:25:35 cette affaire et qu'il a salué tous les agents
01:25:37 qui sont engagés pour
01:25:39 protéger le bon déroulement des Jeux
01:25:41 olympiques et du relais de la flamme.
01:25:43 Interrogé sur ses motivations,
01:25:45 ce jeune homme de 26 ans a également
01:25:47 expliqué aux enquêteurs que ce projet de
01:25:49 tuerie de masse faisait suite à une agression
01:25:51 dont il a été victime.
01:25:53 Par ailleurs, ses proches disent de lui qu'il est
01:25:55 très fragile psychologiquement.
01:25:57 Un expert psychiatre, contrairement à ce que disent
01:25:59 ses proches, a déclaré
01:26:01 qu'il n'avait pas de troubles particuliers.
01:26:03 En tout cas, aucun trouble qui pouvait empêcher
01:26:05 sa garde à vue.
01:26:07 Le parquet de Bordeaux a donc
01:26:09 demandé l'ouverture d'une information judiciaire.
01:26:11 Il a demandé que les investigations
01:26:13 se poursuivent sur
01:26:15 cet homme et il a également demandé
01:26:17 son placement en détention provisoire.
01:26:19 Merci beaucoup. Il y a une petite question
01:26:21 quand même parce qu'on en a parlé tout à l'heure
01:26:23 une première fois, mais
01:26:25 on a les forces de l'ordre qui sont très mobilisées
01:26:27 quand même depuis que la flamme est là parce que
01:26:29 la flamme c'est un symbole et
01:26:31 on a très peur d'une action contre la flamme
01:26:33 et énormément de gens et de services sont mobilisés
01:26:35 pour surveiller tout ce qui se passe et
01:26:37 visiblement avec raison quand on voit ce que vous nous expliquez.
01:26:39 Oui, beaucoup
01:26:41 d'agents, aussi bien de policiers
01:26:43 municipaux, nationaux, mais aussi
01:26:45 de forces de gendarmerie sont déployés
01:26:47 pour suivre le relais de cette flamme.
01:26:49 Gérald Darmanin a expliqué
01:26:51 qu'il y avait beaucoup de menaces de mouvements
01:26:53 contestataires, alors des mouvements
01:26:55 contestataires venant de syndicats
01:26:57 ouvriers ou encore
01:26:59 de représentants
01:27:01 d'associations environnementales.
01:27:03 C'est beaucoup de mouvements contestataires.
01:27:05 On parlait pour l'instant pas d'attentats,
01:27:07 pas de menaces concrètes
01:27:09 ou d'attentats déjoués et là,
01:27:11 pour l'instant, ce que l'on peut voir
01:27:13 et le ministre de l'Intérieur l'a confirmé
01:27:15 sur le réseau social X, c'est que
01:27:17 la flamme olympique est sujette
01:27:19 à de nombreuses menaces et
01:27:21 on voit que certains profitent
01:27:23 de ce rassemblement de personnes, on voit que ça
01:27:25 réunit énormément de Français autour
01:27:27 de ces festivités et certains profitent
01:27:29 de ces rassemblements pour passer à l'acte
01:27:31 ou en tout cas pour projeter
01:27:33 de passer à l'acte.
01:27:34 Merci beaucoup Célia Parotte, journaliste
01:27:36 au service de la police, justice et de CNews.
01:27:38 Effectivement, il y a beaucoup de syndicats qui voudraient
01:27:40 se faire entendre, donc profiter pour avoir une action spectaculaire,
01:27:42 pas des attentats bien évidemment, mais avoir des actions
01:27:44 spectaculaires.
01:27:45 Comme sur le cours de France, on empêche une étape deuxième.
01:27:47 Exactement. Dans un instant, on reviendra sur la situation
01:27:49 en Nouvelle-Calédonie pour voir où on en est avec la visite
01:27:51 d'Emmanuel Macron, mais auparavant, Laurent Jacobi
01:27:53 dit "j'avais une petite
01:27:55 séquence à vous faire écouter".
01:27:57 C'est Prisca Thévenot qui était porte-parole
01:27:59 du gouvernement et qui a réagi ce
01:28:01 matin au propos de Marine Le Pen
01:28:03 concernant ce qu'il pouvait arriver
01:28:05 au cas où, ce qui est fort probable
01:28:07 d'ailleurs aux élections européennes, le gouvernement allait se prendre
01:28:09 une veste et le
01:28:11 Rassemblement national serait très fort. Eh bien, elle a expliqué que
01:28:13 au fond, rien ne changerait.
01:28:15 Qu'il n'y aurait pas de dissolution,
01:28:17 qu'il n'y aurait pas de remaniement,
01:28:19 que rien ne va changer derrière, contrairement à ce que souhaite
01:28:21 Marine Le Pen et à ce que souhaite votre parti.
01:28:23 On écoute Prisca Thévenot qui était l'invité
01:28:25 ce matin de CNews.
01:28:27 Parce qu'en fait,
01:28:29 Emmanuel Macron a été élu au suffrage
01:28:31 universel direct, démocratiquement
01:28:33 et il est président de la République jusqu'en 2027.
01:28:35 Elle veut la défaite. Elle se sert de ce
01:28:37 bulletin extrêmement important,
01:28:39 de ce moment du 9 juin, extrêmement
01:28:41 important pour la France, pour avoir une
01:28:43 revanche personnelle. Moi, je lui dis que plutôt que d'avoir
01:28:45 une revanche personnelle et d'essayer
01:28:47 de s'en sortir d'un point de vue de l'égo,
01:28:49 qu'elle devrait porter la voix de la
01:28:51 France et avoir une victoire pour la France
01:28:53 européenne. Il n'y aura pas de dissolution
01:28:55 comme elle le veut du président
01:28:57 de la République. Il ne démissionnera pas. Il est élu
01:28:59 démocratiquement et en tant que représentante
01:29:01 française, elle devrait le savoir et respecter
01:29:03 l'état de droit dans lequel nous sommes.
01:29:05 Prisca Thévenot avec Laurence Ferrari ce matin sur CNews.
01:29:07 Laurence Jacobelli. Donc voilà, elle ferme la porte. Il n'y aura pas de
01:29:09 dissolution, même si le gouvernement se met une veste.
01:29:11 Écoutez, je pense qu'il va falloir donner un cours de 5ème
01:29:13 République à madame Prisca Thévenot.
01:29:15 Personne ne dit que le président de la République doit
01:29:17 démissionner.
01:29:19 - Yves Thréard: Elle a dit non.
01:29:21 - Francis Letellier: Le président de la République ne va pas
01:29:23 démissionner. Il n'y aura pas de dissolution.
01:29:25 Ce qu'on demande, c'est la dissolution de l'Assemblée nationale.
01:29:27 - Yves Thréard: C'est non. - Francis Letellier: Ce qui,
01:29:29 déjà, aujourd'hui, ne ressemble pas à l'opinion française.
01:29:31 Si, demain, Jordan Bardella, avec la liste
01:29:33 qui mène le 9 juin, fait le score
01:29:35 qui est annoncé et que la candidate du
01:29:37 président de la République fait le score terrible
01:29:39 qui lui est annoncé, forcément, il y aura des conclusions
01:29:41 à tirer. Parce qu'aujourd'hui, la France va mal et
01:29:43 que le président de la République et son gouvernement ne sont pas
01:29:45 soutenus. Ces élections européennes,
01:29:47 les Français vont s'en servir pour deux choses. Redéfinir
01:29:49 leur vision de la France dans l'Europe
01:29:51 et du rôle de l'Europe, mais aussi pour dire
01:29:53 à Emmanuel Macron, "Emmanuel Macron, ça suffit,
01:29:55 on en a ras le bol". - Yves Thréard: Oui, mais Prisca Thevnault
01:29:57 vous dit "on ne dissoudra pas". Il n'y aura pas de dissolution.
01:29:59 - Francis Letellier: Prisca Thevnault qui... - Yves Thréard: Elle est très claire.
01:30:01 On lui ressortira. S'il y a dissolution derrière,
01:30:03 on lui ressortira. Mais là, elle est claire.
01:30:05 - Francis Letellier: Écoutez, ça veut dire quoi ? Ça veut dire,
01:30:07 finalement, si c'est symptomatique, que ce président de la République
01:30:09 n'écoute rien et qu'il va continuer à vouloir...
01:30:11 - Yves Thréard: Il dit "c'est les élections européennes, c'est pas des élections".
01:30:13 Enfin, c'est ce qu'il dit. Éric Rebelle. - Francis Letellier: S'il n'entend pas
01:30:15 le signal, c'est très grave. Moi, j'appelle
01:30:17 tous les Français à envoyer un signal très clair...
01:30:19 - Yves Thréard: Éric Rebelle. - Francis Letellier: ...pendant les élections.
01:30:21 - Yves Thréard: Bon, deux ans et demi encore pour Emmanuel Macron, ça va être long
01:30:23 simplement en hommage
01:30:25 et en commémoration de tous ordres. Mais ce que je voulais
01:30:27 dire quand même, c'est que sans doute, on verra
01:30:29 si les sondages se trompent ou pas, mais sans doute jamais,
01:30:31 il n'y aura eu un tel écart sur une élection européenne
01:30:33 entre un parti d'opposition
01:30:35 et un parti de la majorité.
01:30:37 Je rappelle quand même qu'aux dernières élections européennes,
01:30:39 Madame Loiseau avait été
01:30:41 battue d'un point par la liste
01:30:43 de Bardella. Or, c'est quoi
01:30:45 l'échec de Macron ? Macron a
01:30:47 positionné sa réélection sur
01:30:49 "c'est moi ou le chaos". Bon, le chaos, on l'a un peu,
01:30:51 mais surtout "c'est moi parce que je suis
01:30:53 le rempart au Rassemblement national".
01:30:55 Aujourd'hui, il faut constater que jamais
01:30:57 le Rassemblement national n'aura fait autant de voix.
01:30:59 - Mais est-ce qu'elle a raison, Prisca Teveneau,
01:31:01 de venir à la télé,
01:31:03 de venir sur Seigneur ce matin, et de dire "il n'y aura pas
01:31:05 de dissolution même si le RN est à 30%
01:31:07 ou à 32% ? - Elle a raison de rappeler que le président
01:31:09 de la République a été réélu, pour ce côté.
01:31:11 - Ça c'est vrai, bien sûr, personne ne l'aurait manquée.
01:31:13 - Mais pardonnez-moi, dans la situation crispée
01:31:15 dans laquelle est l'Associéte française de fractures,
01:31:17 est-ce que vous pensez que
01:31:19 ces résultats d'élection,
01:31:21 avec cette majorité relative à l'Assemblée nationale,
01:31:23 est démocratiquement
01:31:25 viable pour le président de la République
01:31:27 et pour la bonne conduite du pays
01:31:29 de tout ce qu'il y a à faire ? - Alors c'est quoi, c'est la méthode
01:31:31 Coué ? Elle applique la méthode Coué ?
01:31:33 - Non, c'est pas grand-chose, en fait.
01:31:35 - Elle est très ferme, là, elle dit pas "on verra",
01:31:37 c'est la porte-parole du gouvernement, alors si elle ne sait pas
01:31:39 grand-chose, c'est dommage. - Si vous dites "il peut y avoir
01:31:41 dissolution", vous encouragez encore plus à voter
01:31:43 pour le RN. - Non, non, mais
01:31:45 déjà, je pense qu'il faut arrêter
01:31:47 de tout mélanger.
01:31:49 Les élections européennes,
01:31:51 certes, ça permet de redéfinir la place
01:31:53 de la France dans l'Europe,
01:31:55 mais avant tout, c'est qu'est-ce qu'on fait
01:31:57 de l'Europe par rapport
01:31:59 aux citoyens ? Et je pense
01:32:01 que les gens devraient plus s'intéresser
01:32:03 aux projets qui
01:32:05 portent, justement, le côté social,
01:32:07 où l'Europe n'est pas qu'un espace d'échange
01:32:09 économique, plutôt que de rentrer
01:32:11 dans ces histoires de vouloir...
01:32:13 Je trouve dommage
01:32:15 qu'à chaque fois, on se serve de ces échéances.
01:32:17 - Non, mais c'est un signe, quand même, excusez-moi.
01:32:19 Si le RN est à 32%,
01:32:21 si la majorité, elle fait la moitié,
01:32:23 c'est un signe, excusez-moi. C'est le signe
01:32:25 d'un malaise dans la société, et c'est le signe
01:32:27 d'un désaveu pour le gouvernement. On ne peut pas dire le contraire.
01:32:29 - Vous avez énormément de gens...
01:32:31 - Qui connaît le programme européen du RN, où la majorité
01:32:33 des personnes le connaît ? - Justement, et bien c'est pour ça...
01:32:35 - Donc ce qui prouve bien qu'en réalité, on vote pas
01:32:37 pour les élections européennes. - Et bien justement,
01:32:39 c'est le problème, c'est tout le problème. C'est exactement
01:32:41 ce que vous êtes en train de dire, ce que je dis là.
01:32:43 C'est le problème, c'est que les gens devraient s'intéresser aux projets,
01:32:45 plutôt que d'être dans les invectives
01:32:47 des uns et des autres, et la
01:32:49 propagande que certains font en permanence
01:32:51 - Oui, mais vous... - On est partis.
01:32:53 - Oui, mais c'est une histoire de Miss France, il faut s'intéresser au projet.
01:32:55 - Oui, de Miss France. - Il y a la réalité.
01:32:58 Laurent Jacobin. - Prost, de crise en crise,
01:33:00 de grève en grève, de réforme passée
01:33:02 par 49-3 en réforme passée par 49-3,
01:33:04 les Français ont besoin de démocratie.
01:33:06 C'est la dernière élection nationale avant
01:33:08 la présidentielle. Et oui, bien sûr,
01:33:10 ils vont envoyer un double message. Un message
01:33:12 européen et un message français. On ne peut pas ne pas
01:33:14 l'entendre. Il faut arrêter de croire qu'on peut
01:33:16 gouverner la France sans les Français.
01:33:18 Les Français ont besoin d'autre chose. - On partage tout ça.
01:33:20 - Les Français ont besoin d'autre chose.
01:33:22 - Je repasse le point sur le Nouvel Canon.
01:33:24 - On est beaucoup à être déçus.
01:33:26 - Il faut aussi calmer l'euphorie du Rassemblement National.
01:33:28 - Mais je suis euphorique. - Non, non, non, mais aussi, il faut quand même constater
01:33:30 qu'historiquement, les élections européennes, malheureusement,
01:33:32 elles sont souvent
01:33:34 à défouloir électoral. - Exactement.
01:33:36 - Ça ne présage en rien de ce qui se passera
01:33:38 peut-être en 2027. - Non, mais bien sûr. - Je vous dis ça parce que
01:33:40 Nicolas Sarkozy avait été battu aux élections
01:33:42 européennes, à l'époque, par la liste
01:33:44 Villiers-Pasqua, je ne sais pas si vous vous souvenez.
01:33:46 Bon, Nicolas Sarkozy a été élu
01:33:48 président de la République. - Allez, la Nouvelle-Calédonie,
01:33:50 c'est important d'y revenir. Vous savez qu'Emmanuel
01:33:52 Macron est sur place en ce moment même.
01:33:54 Il est arrivé ce matin
01:33:56 pour nous et hier soir...
01:33:58 Non, c'est le contraire. Il est arrivé hier soir
01:34:00 pour nous et ce matin pour eux en Nouvelle-Calédonie.
01:34:02 Vous voyez son arrivée. On sera avec Gautier Lebret dans un instant
01:34:04 pour savoir comment Emmanuel Macron
01:34:06 peut tenter de sortir de ce bourbier auparavant
01:34:08 les dernières heures d'Emmanuel
01:34:10 Macron, ce qu'il a dit, ce qui s'est passé
01:34:12 en images.
01:34:14 - C'est une arrivée présidentielle
01:34:16 qui était très attendue.
01:34:18 Sur le tarmac de l'aéroport,
01:34:20 Emmanuel Macron a tout de suite précisé
01:34:22 l'objectif premier de son déplacement.
01:34:24 - Ma volonté
01:34:26 ici avec les
01:34:28 ministres, l'ensemble du gouvernement,
01:34:30 d'être aux côtés de la population
01:34:32 et pour que le plus vite possible, ce soit le
01:34:34 retour à la paix,
01:34:36 au calme, à la sécurité.
01:34:38 - 12 heures sur place suffiront.
01:34:40 Vous n'êtes pas resté plus longtemps ?
01:34:42 - Bien sûr.
01:34:44 - Après avoir survolé une partie de l'île en hélicoptère,
01:34:46 le président a rencontré des élus locaux
01:34:48 et acteurs économiques à Nouméa.
01:34:50 Le chef de l'Etat a observé une minute de silence
01:34:52 en hommage aux si morts de ces derniers jours
01:34:54 avant de clarifier d'emblée
01:34:56 la situation sur le devenir de l'archipel.
01:34:58 - L'apaisement ne peut pas être le retour en arrière.
01:35:00 L'apaisement ne peut pas être
01:35:02 de ne pas respecter l'expression populaire
01:35:04 qui a déjà joué.
01:35:06 L'apaisement ne peut pas être de nier
01:35:08 en quelque sorte un chemin qui a déjà été fait.
01:35:10 - Emmanuel Macron a également reconnu
01:35:12 l'existence de discrimination raciale
01:35:14 dans l'accès à l'alimentation.
01:35:16 - C'est aussi la détresse qu'il y a en termes
01:35:18 d'approvisionnement, d'alimentation,
01:35:20 avec
01:35:22 un racisme
01:35:24 qu'on ne pensait pas voir revenir,
01:35:26 il faut le dire.
01:35:28 Mais personne ne peut accepter qu'on puisse avoir
01:35:30 accès à la nourriture et à l'alimentation
01:35:32 de telle couleur de peau, de telle origine.
01:35:34 - Le président s'est dit plutôt défavorable
01:35:36 à une prolongation de l'état d'urgence
01:35:38 au-delà du délai légal.
01:35:40 Les 3000 forces de l'ordre déployées sur le territoire
01:35:42 ultramarin resteront, elles,
01:35:44 aussi longtemps que nécessaire.
01:35:46 - Gautier Lebret en direct avec nous.
01:35:48 Bonjour Gautier. C'est vrai qu'on suit depuis
01:35:50 quelques heures cette visite du président
01:35:52 de la République. Je dois avouer que moi,
01:35:54 je ne sais pas trop où il va.
01:35:56 Je ne sais pas trop vers quoi il va, parce qu'il y a
01:35:58 à la fois de la fermeté en disant "on ne va pas
01:36:00 remettre en cause les trois derniers référendums"
01:36:02 et en même temps, je me dis, s'il ne veut pas bouger,
01:36:04 on va aller vers quoi ? Qu'est-ce qu'il va pouvoir
01:36:06 annoncer ? Comment il va pouvoir sortir
01:36:08 de cette crise ?
01:36:10 - Alors, vous ne savez pas trop vers où il va.
01:36:12 C'est normal, parce que lui non plus, il ne sait pas trop
01:36:14 vers où il va. Il y a une grande improvisation
01:36:16 dans le planning auquel on rajoute sans cesse
01:36:20 des événements. C'est pourquoi
01:36:22 sa visite pourrait durer plus de 12 heures sur place.
01:36:26 On avait parlé d'une seule journée. Potentiellement,
01:36:28 il va peut-être en durée de. Je sais qu'on dit qu'il doit être
01:36:31 à la finale de la Coupe de France samedi soir.
01:36:33 Mais il peut bien manquer la finale de la Coupe de France.
01:36:35 Il a manqué un hommage aux agents pénitentiaires
01:36:37 pour aller en Nouvelle-Calédonie.
01:36:39 Après, il y a un déplacement, une visite d'État
01:36:41 en Allemagne dimanche et lundi.
01:36:44 C'est plus compliqué de la manquer, puisqu'il l'a déjà annulée.
01:36:46 En raison, non pas des émeutes en Nouvelle-Calédonie,
01:36:49 mais des émeutes de l'été dernier en métropole,
01:36:52 qui comme les émeutes en Nouvelle-Calédonie,
01:36:54 avaient coûté 1 milliard. C'est intéressant de voir
01:36:56 de quoi l'histoire se répète, l'histoire bégaye.
01:36:59 Alors ensuite, qu'est-ce qu'il peut annoncer ?
01:37:01 Puisqu'effectivement, il est arrivé sur le tarmac de Nouméa,
01:37:03 il a tout de suite dit "il y aura des annonces".
01:37:05 L'annonce la plus vraisemblable, puisque vous l'avez rappelé,
01:37:07 Jean-Marc, hors de question de remettre en cause
01:37:09 les trois référendums. Et de fait, la population s'est exprimée
01:37:12 par trois fois et par trois fois le non à l'indépendance.
01:37:15 Cela a emporté. C'était une réponse au Rassemblement national
01:37:18 et à la proposition de Marine Le Pen d'organiser
01:37:20 un quatrième référendum d'ici 40 ans.
01:37:23 Il en est hors de question pour le chef de l'État
01:37:25 et pour son entourage. Donc, ce qu'il peut annoncer,
01:37:28 c'est le report du Congrès, puisque je vous rappelle
01:37:30 que l'Assemblée nationale et le Sénat ont voté favorablement
01:37:33 au dégel du Corée électorale, ce qui permet à 25 000 résidents
01:37:37 français de voter aux élections en Nouvelle-Calédonie
01:37:40 s'ils vivent sur l'île depuis au moins 10 ans.
01:37:43 Et ça doit être enterrainé par le Congrès,
01:37:45 puisque c'est une révision constitutionnelle,
01:37:47 comme l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
01:37:49 Or, pour changer notre Constitution,
01:37:51 il faut trois cinquièmes des sénateurs et des députés.
01:37:55 Et vraisemblablement, il ne les a pas à l'heure où on se parle,
01:37:58 Emmanuel Macron. Donc, ça lui permettrait aussi
01:38:00 de gagner du temps pour calmer les choses
01:38:02 et essayer de trouver ces trois cinquièmes.
01:38:04 Et puis surtout, cette demande de report du Congrès,
01:38:06 elle se fait au sein même de renaissance de sa majorité,
01:38:10 Yael Brown-Pivet, sa chaulière présidente de la Commission des lois,
01:38:13 Clément Beaune, ancien ministre des Transports.
01:38:15 Tout le monde veut gagner du temps et que le calme revienne.
01:38:18 C'est même une demande aussi du président du groupe LR au Sénat,
01:38:21 Bruno Retailleau, et évidemment de Marine Le Pen.
01:38:23 Donc, oui, tout le monde est d'accord pour repousser le Congrès.
01:38:26 Donc, vraisemblablement, c'est l'annonce qu'il devrait faire.
01:38:28 Et il y avait besoin d'aller en Nouvelle-Calédonie pour annoncer ça ?
01:38:31 Il y avait sans doute besoin, oui, d'aller en Nouvelle-Calédonie,
01:38:34 non pas pour annoncer ça, mais pour montrer que le président se déplace,
01:38:37 comme François Mitterrand en 1985,
01:38:39 qui était resté à peine 12 heures sur l'île,
01:38:41 alors que c'est 50 heures de voyage,
01:38:43 pour montrer qu'on prend ce dossier au sérieux,
01:38:45 qu'il reprend le dossier, déjà à Gérald Darmanin.
01:38:48 Effectivement, il l'accompagne, mais c'était lui qui était à la manœuvre
01:38:51 depuis plusieurs années.
01:38:53 Et on voit bien qu'il y a eu un manque d'anticipation
01:38:55 et que ces émeutes ont complètement surpris le gouvernement,
01:38:57 alors qu'ils auraient quand même pu anticiper que le vote du DGEL
01:39:00 à l'Assemblée et au Sénat pouvait créer des crispations,
01:39:03 voire des émeutes, en Nouvelle-Calédonie.
01:39:05 Ensuite, le dossier est arrivé sur le bureau du Premier ministre.
01:39:08 Il a un débat aujourd'hui avec Jordan Bardella.
01:39:10 Il ne pouvait pas se rendre sur place.
01:39:12 Et d'ailleurs, on s'entend bien qu'on va dire que c'est un désaveu pour Gabriel Attal.
01:39:14 Son entourage dit tout de suite que le Premier ministre se rendra sur place
01:39:17 après les élections européennes.
01:39:19 Là, il ne le peut pas. Il est en pleine campagne.
01:39:21 Il a un débat avec le président du Rassemblement national.
01:39:24 Donc oui, c'était important de voir pour la population de la Nouvelle-Calédonie
01:39:27 que c'est un dossier tout en haut de la pile d'Emmanuel Macron
01:39:31 et qu'il est à la manœuvre et qu'il prend les choses très au sérieux.
01:39:34 Et sa simple présence, s'il parvient à discuter longuement
01:39:37 avec les indépendantistes les yeux dans les yeux,
01:39:39 peut sans doute calmer les choses.
01:39:41 Il n'y aura peut-être pas une solution tout de suite, effectivement,
01:39:43 mais au moins, ça peut peut-être faire redescendre un peu la pression.
01:39:45 Gauthier, petite question dernière, rapide, si c'est possible.
01:39:48 Emmanuel Macron parle d'une insurrection inédite en Nouvelle-Calédonie.
01:39:51 On le voit sur le bandeau qui est en bas.
01:39:53 Il a expliqué également que rien ne pouvait présager une telle violence.
01:39:56 Vous venez de dire le contraire.
01:39:58 Vous venez de dire qu'en fait, la violence, elle a été prévisible.
01:40:00 Je crois qui ? Gauthier Lebrecht ou Emmanuel Macron ?
01:40:03 Vous imaginez, si je tranche, je me parrais très bien arrogant,
01:40:08 mais je suis désolé.
01:40:10 Les élus sur place ont prévenu.
01:40:13 Il y a eu des signaux très importants.
01:40:15 Sonia Baquette, qui est vraiment sur une ligne dure, loyaliste,
01:40:20 a été battue au sénatorial et a dû quitter le gouvernement.
01:40:24 Elle a été battue par un sénateur indépendantiste.
01:40:27 Donc, il y a eu des signaux, des alertes sur place des indépendantistes
01:40:30 et de ceux qui ne le sont pas en disant "attention",
01:40:32 notamment les canaques indépendantistes qui disaient
01:40:35 "nos jeunes sont très en colère".
01:40:37 Et on voit bien que les émeutiers sont très jeunes.
01:40:38 D'ailleurs, comme l'année dernière, en métropole,
01:40:40 les plus jeunes ont parfois 12 ans.
01:40:41 Donc, il y a eu plein de signaux et on sait que les renseignements
01:40:44 ont averti le ministère de l'Intérieur qui n'a pas dû les prendre très au sérieux.
01:40:47 Effectivement, et Marine Le Pen a révélé qu'elle avait appelé pour prévenir.
01:40:51 Merci beaucoup. Merci à tous d'avoir été avec nous.
01:40:53 Dans un instant, c'est Thierry Cabane sur CNews.
01:40:56 On se retrouve demain à 10h35. A demain et d'ici là, soyez prudents.
01:41:00 Merci Jean-Marc. Merci beaucoup.
01:41:02 Bonjour à tous. Merci de nous accueillir.
01:41:04 C'est Mili-News. On démarre dans...