Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00Je mesure l'honneur qui m'est fait de pouvoir servir la République à la tête de ce grand ministère républicain.
00:00:10Et vous me permettrez évidemment de remercier ceux qui en sont à l'origine, le Premier ministre Michel Barnier et le Président de la République.
00:00:21Monsieur le ministre, cher Gérald, je voudrais, et au nom de ceux qui m'accompagnent, Nicolas Daragon et puis Othmane Nassrou,
00:00:34je voudrais ici, au milieu de vos troupes, vous dire un merci, vous remercier pour l'engagement qui a été le vôtre pendant quatre longues années.
00:00:47Je dis quatre longues années parce que je sais qu'ici, les heures à Beauvau comptent peut-être double, voire même peut-être triple.
00:00:56Pendant ces quatre années, vous avez eu bien des crises à surmonter et bien des défis à relever.
00:01:03Le dernier, qui était aussi un succès, a été la sécurisation des Jeux olympiques.
00:01:11Et à chaque fois, vous l'avez fait avec l'énergie qu'on vous connaît, mais aussi l'attachement qu'on vous reconnaît.
00:01:20Je veux parler de l'attachement à ces hommes et à ces femmes qui servent la République au quotidien et parfois même jusqu'au péril de leur vie.
00:01:32Face aux violences, face aux violences des uns, mais aussi face aux outrances des autres, vous n'avez jamais faibli.
00:01:43Vous avez toujours vaillamment défendu l'honneur de nos forces de l'ordre.
00:01:51Cette ligne, elle sera la mienne. Je n'en dévierai pas.
00:01:58Et précisément, je veux en cet instant m'adresser à tous les personnels de ce grand ministère de l'Intérieur.
00:02:06Bien sûr, aux policiers, aux gendarmes, aux sapeurs-pompiers, aux personnels de la sécurité civile,
00:02:17aux personnels de l'administration territoriale de l'État, aux corps préfectoraux,
00:02:23que je connais bien pour l'avoir pratiqué dans mes fonctions d'élu, dont j'ai d'ailleurs toujours considéré que c'était un vrai métier, un vrai métier.
00:02:33Je veux leur dire deux choses. La première, c'est qu'ils doivent être fiers.
00:02:39Ils doivent être fiers, vous l'avez dit il y a quelques instants, parce que les Français les estiment.
00:02:46Les Français vous respectent. Les Français vous aiment. Ne doutez pas.
00:02:54Et si parfois le découragement vous guette, rassurez-vous en vous disant que les Français, à une très grande majorité, vous soutiennent.
00:03:05Et puis, je veux aussi vous dire que, pour vous, je ne lâcherai rien. Je ne céderai jamais rien.
00:03:15Je ne laisserai passer et je ne tolérerai aucune offense, aucune atteinte, bien sûr physique, c'est une telle évidence, mais pas plus pour les atteintes verbales.
00:03:31Et je le dis ici et j'espère qu'avec ce micro et grâce à ce micro, mes propos iront d'écho en écho jusqu'aux oreilles,
00:03:42qui sont concernés par ce que je vais vous dire. Oui, honte. Honte à ceux qui disent qu'ils, dans leurs discours, la haine vis-à-vis de nos forces de l'ordre.
00:03:57C'est indigne. C'est indigne. Et je ne laisserai jamais faire, parce qu'ils sont le bouclier de la République.
00:04:07L'ultime recours, bien souvent, ils sont, là encore, et je veux le répéter, une protection. Ce sont des serviteurs. Je serai le premier d'entre eux.
00:04:21Dans l'étymologie du mot « ministre », il y a « serviteur ». Un ministre, c'est un serviteur. Et je m'inscris, là encore, dans cette conception de cette haute fonction ministérielle.
00:04:37Et puis, au moment où je prends ces fonctions, je veux dire dans quel état d'esprit je le fais. Je le fais dans cet esprit de vérité qui anime ce nouveau gouvernement et, singulièrement, qui anime le chef du gouvernement, Michel Barnier.
00:04:57Vérité que l'on doit aux Français. Vérité que l'on doit à chaque Français. Vérité sur la réalité des violences. Ce n'est pas un vague sentiment d'insécurité. Ce sont des chiffres, des statistiques inquiétantes.
00:05:15Mais il y a pire, il y a plus. Parce que, derrière la froideur de ces chiffres, de ces statistiques, il y a des corps brisés, il y a des existences mutilées, il y a des vies volées.
00:05:33Tant de victimes, oui, tant de victimes dont les noms se perdent dans une chronique banale d'une barbarie devenue presque quotidienne. Eh bien, à ces victimes anonymes, pour la plupart, la République doit la fermeté.
00:05:53C'est ce que disait, un jour, notre grand prédécesseur, Georges Clemenceau, le Vendéen Georges Clemenceau, que Christophe Béchut connaît bien puisqu'il est voisin de la Vendée.
00:06:06Georges Clemenceau qui avait coutume de dire « Le pouvoir doit la fermeté contre ceux qui troublent l'ordre public, parce que sinon, il est le complice de leur désordre ». Alors oui, tous ensemble, nous devons avoir le courage de la fermeté.
00:06:24Le courage d'une juste fermeté pour le collégien tabassé, pour la jeune fille violée, pour la veuve du gendarme endeuillée, pour nos compatriotes qui, à raison de leurs origines, de leurs couleurs de peau, de leurs croyances, sont menacés.
00:06:45Et je pense tout particulièrement à nos compatriotes juifs. Nous ne devons rien, absolument rien, laisser passer. Et puis, cet esprit de vérité, qui sera le nôtre, qui sera le mien, c'est aussi une exigence démocratique.
00:07:10Parce que si nous sommes ici ce matin, c'est parce qu'il y a eu, il y a un peu plus de deux mois, des élections législatives et que nous sommes en démocratie. Dans une démocratie, la première chose, c'est d'écouter ce que nous dit le peuple souverain.
00:07:26Que nous a dit le peuple souverain ? Et notamment au premier tour de ces élections législatives. Il nous a envoyé un message que nous devons entendre, et comme l'a dit le Premier ministre, sans aucun sectarisme. Chaque électeur vaut le même poids démocratique.
00:07:44Ce message, il est clair. Les Français veulent plus d'ordre, d'ordre dans la rue, d'ordre aux frontières. Et cette demande, elle ne nous vient pas des Français de droite ou de gauche. Elle nous vient de l'immense majorité des Français.
00:08:02Elle nous vient d'abord des Français les plus modestes, de celles et ceux qui n'ont pas les moyens de se protéger des conséquences terribles de tous ces désordres. Parce qu'ils n'ont pas assez d'argent pour mettre leurs enfants dans les bonnes écoles, parce qu'ils n'ont pas assez de moyens pour mettre leurs familles dans les beaux quartiers.
00:08:29C'est pour eux que l'on se bat. Alors bien sûr, on me dit mais pas de majorité à l'Assemblée nationale. Bien sûr, une Assemblée nationale archipelisée. Quelle politique pouvons-nous faire ? Et bien, la politique que nous ferons, c'est la politique du peuple souverain.
00:08:51C'est la politique de la majorité, comme disait le général de Gaulle, la politique de la majorité nationale. C'est ce qui nous donne une légitimité pour agir, quelles que soient les circonstances politiques.
00:09:05La politique de la majorité nationale, avec trois priorités, vous les retiendrez facilement. La première, rétablir l'ordre. La deuxième, rétablir l'ordre. La troisième, rétablir l'ordre. Parce que je crois à l'ordre.
00:09:25L'ordre comme condition de la liberté. Quand il n'y a pas d'ordre, c'est la liberté d'abord qui est menacée. Je crois à l'ordre comme la condition de l'égalité. La loi du plus fort s'exerce contre le plus faible. Je crois à l'ordre comme la condition de la fraternité, comme une possibilité de la concorde civile.
00:09:51Alors bien sûr, pour conclure, pour terminer, tout ne va pas se faire d'un coup de baguette magique. Jamais je ne raconterai l'histoire aux Français parce que la pente à remonter est rude et ce sera dur.
00:10:07Ça ne peut pas se faire d'un claquement de doigts. Ça ne peut pas se faire non plus à coup de menton. Il faudra de la persévérance, du professionnalisme, de la constance aussi. Mais il faudra évidemment, bien sûr, du dialogue, une force de conviction pour convaincre.
00:10:27Il faudra du respect, du respect de chacun pour que, animés par l'intérêt supérieur de la nation, nous puissions nous rassembler sur un seul objectif dont tu as parlé, Gérald, il y a quelques instants.
00:10:43Cet objectif, c'est protéger les Français parce que c'est le premier de leurs droits et c'est par conséquent le premier de nos devoirs. Vive la République française et vive la France.
00:10:57Voilà, en direct du ministère de l'Intérieur, Bruno Retailleau qui a pris la parole avec un discours très ferme. Vous l'avez entendu, un discours dans lequel il expliquait quels étaient ses objectifs au ministère de l'Intérieur.
00:11:18On va y revenir dans un instant parce qu'il y a beaucoup de choses dans ce qu'a dit Bruno Retailleau. Je vous présente très vite mes invités qui vont m'accompagner pour cette édition spéciale.
00:11:25Eric Teckner, bonjour. Merci d'être avec nous. Directeur de la rédaction de Frontières, Pierre-Henri Bovis, avocat, bonjour. Merci également d'être avec nous. Rachida Kaout, bonjour.
00:11:33Conseillère municipale, Renaissance, Libri sur Seine et puis François Constantini, politologue. Merci également d'être avec nous. Les grandes phrases qui ont été prononcées par Bruno Retailleau à l'instant, ce sont des phrases, je vous le disais, de fermeté.
00:11:46« Je ne cèderai rien, je ne lâcherai rien », a-t-il dit. « Honte à ceux qui disent qu'il y a la haine contre les forces de l'ordre ». Nous devons avoir le courage de la fermeté.
00:11:56Et puis ce tacle à Éric Dupond-Moretti, qui avait parlé de ce sentiment de violence en France il y a quelques mois, puisque Bruno Retailleau dit « la violence, ce n'est pas un vague sentiment, c'est une réalité ».
00:12:09Eric Teckner, est-ce que vous êtes convaincu par cette première approche, par ce discours de Bruno Retailleau ?
00:12:14Honnêtement, pas vraiment. D'un côté, il est ferme, effectivement, sur la question de l'ordre, notamment en s'attaquant quand même à la France insoumise.
00:12:21Ça, c'était le point le plus marquant. De l'autre côté, sur l'immigration, il n'y a pas eu un seul mot. On l'a entendu juste dire « contrôler les frontières », mais c'est tout.
00:12:29Je n'ai pas entendu le Bruno Retailleau qui parlait à l'époque, un peu comme son mentor François Fillon, de lutte contre le totalitarisme islamique.
00:12:36Cette question de l'islamisme, qui est le ressort quand même du ministère de l'Intérieur, on sent qu'il n'en parle pas. Cette question de l'application réelle des OQTF,
00:12:43qui sont liées aussi parfois à une série de viols dont il a parlé, il n'en parle pas non plus. Donc, on sent quand même qu'il est sur une logique un petit peu de consensus.
00:12:51C'est-à-dire que le maintien de l'ordre, c'est ce qui parle le plus à tous les Français, c'est vrai, et c'est ce qui parle le plus à la majorité macroniste.
00:12:57Mais derrière, pour l'instant, on ne voit pas vraiment la marque d'un Retailleau d'avant, c'est-à-dire une augmentation depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron de 2 millions de titres de séjour à des immigrés extra-européens.
00:13:08C'est une émigration de masse qui ne cesse d'augmenter ces dernières années. Un taux de QTF de 6,7 %, là-dessus, il n'est absolument pas ferme.
00:13:14Également, il ne met pas, non pas avec conviction...
00:13:16En même temps, c'est un discours de présentation. Il ne pouvait pas rentrer dans tous les détails. Mais il dit quand même « rétablir l'ordre ». Il a répété trois fois.
00:13:22Il dit mais trois priorités, vous allez retenir facilement. Un, rétablir l'ordre. Deux, rétablir l'ordre. Trois, rétablir l'ordre, ce qui signifie également qu'il constate que l'ordre n'y est pas.
00:13:31Bruno Retailleau a toujours été quelqu'un qui faisait le lien entre l'immigration et la délinquance. Donc pourquoi, lors de ce discours, il choisit de ne pas le faire ?
00:13:38Et la réponse, elle est simple. Il sait qu'au ministère de la Justice, il y a quelqu'un, Didier Migaud, qui est issu du Parti Socialiste, qui de toute façon ne pourra pas faire appliquer une certaine partie de ces réformes.
00:13:46Donc pour l'instant, il est dans le consensus.
00:13:48François Constantini, est-ce que vous êtes d'accord avec cette analyse ?
00:13:50Je pense qu'en effet, Bruno Retailleau parle de rétablir l'ordre, ça veut dire que l'ordre n'est pas établi.
00:13:54Alors, bizarrement, il a tressé des louanges à son prédécesseur, dont on sait que le bilan est quand même calamiteux.
00:13:59C'est-à-dire les atteintes aux personnes, c'est le plus grave, les coups, les blessures, les atteintes contre les forces de l'ordre.
00:14:03L'immigration incontrôlée, notamment. Plus de 500 000 entrées d'étrangers extra-européens en France supposent en effet qu'il y a un problème.
00:14:12Puisque je rappelle, nous avons déjà un problème d'intégration, d'assimilation.
00:14:15Et encourager encore une fois l'immigration, c'est faire replonger ceux qui sont là le plus longtemps, première, deuxième, troisième, quatrième génération.
00:14:22Et je pense qu'il faut commencer, vous savez, par tarir l'immigration, si on veut réussir l'intégration, voire l'assimilation.
00:14:27Je pense que le bilan de Gérard Darmanin est particulièrement mauvais. On parle de rétablir l'ordre.
00:14:31Donc je pense que la tâche est importante. Comme l'a dit M. Lecter-Tegner, on a peut-être mis de côté déjà un certain nombre de sujets sensibles.
00:14:37La montée notamment de l'islam radical, qui pose à mon avis un certain nombre de problèmes majeurs, voire du devenir de la France et de la République.
00:14:45On attend un certain nombre de mesures, mais en termes de sécurité, on oublie une chose.
00:14:51La sécurité n'est pas une affaire de police, mais une affaire de justice.
00:14:54Ce sont dans les pays où vous avez le moins de policiers par habitant, comme le Japon par exemple, que vous avez le moins d'insécurité.
00:15:00Pourquoi ? Parce que devant le juge, vous ne passez pas 15 fois. Vous passez une fois et vous ne passez plus devant le juge.
00:15:04En France, nous avons déjà des lois qui sont peu sévères et nous avons également une justice laxiste. 80% des Français le reconnaissent.
00:15:11Donc le problème est là. Quelle que soit notamment la volonté, les discours d'affichage, en effet, c'est une révolution judiciaire qu'il faut faire et légale dans notre pays.
00:15:19Alors, on est en direct avec Jean-Pierre Colombiès, ex-policier et porte-parole de l'Association de l'Union des policiers nationaux indépendants.
00:15:25Bonjour, merci d'être en direct avec nous. Vous avez entendu le discours de Bruno Retailleau. Est-ce que c'est un discours porteur d'espoir pour vous ?
00:15:32Non, absolument pas.
00:15:33Pendant que Gérard Larmana est en train de quitter le ministère, à l'image. Allez-y, je vous en prie.
00:15:37Oui, oui, non. Ce n'est absolument pas porteur ni d'espoir, ni nouveau.
00:15:42Vous imaginez bien qu'un nouveau ministre de l'Intérieur ne va pas avoir autre chose qu'un discours de force et d'engagement.
00:15:51Il dirait le contraire quand on se demanderait ce qu'il fait là.
00:15:54Non, tant qu'on parle de sécurité sans prendre en compte le contexte politique qui entoure le mode de gouvernance de notre pays,
00:16:05on ne comprendra rien à ce qui s'est passé ces dernières années, à ce qui se passe aujourd'hui et à ce qui risque de se passer dans les années à venir.
00:16:13Je veux dire quoi par là ? Je veux dire que nous sommes sous un mode de gouvernance depuis maintenant plus de 20 ans
00:16:18qui est totalement dédié à l'ultralibéralisme qui a pour adversaire le service public.
00:16:23Il faut être très clair là-dedans. On ne va pas tenir la langue de bois. Je ne crois pas que ce soit le genre de votre format, de votre plateau.
00:16:31J'ai connu la disparition en nombre conséquent de fonctionnaires de police sous l'impulsion du parti même dont est issu M. Retailleau,
00:16:39à savoir à l'époque l'UMP, par la voix de son représentant, un certain Nicolas Sarkozy, qui, je vous le rappelle, a supprimé un fonctionnaire sur deux.
00:16:47La paupérisation des services de police a commencé à ce moment-là, quand en plus elle a été couplée par une fausse politique de sécurité et de résultats.
00:16:56Rappelez-vous la politique du chiffre et de l'importance du résultat. Tout ça, c'était du vent.
00:17:03C'était un brouillard destiné à noyer l'opinion publique sous un discours très velléitaire mais qui, en fait, ne se matérialisait pas dans les faits.
00:17:12Par ailleurs, sur la justice, ce n'est pas que la justice soit trop faible. Il faut arrêter de dire ça. Les condamnations sont là.
00:17:18Elles existent. Le gros problème est toujours le même. C'est l'insuffisance mais mortelle de places de prison et de mesures d'accompagnement,
00:17:28des mesures parallèles à l'enfermement. Il n'y en a pas suffisamment. Nous ne sommes pas assez courageux quand je dis « nous ».
00:17:33L'État n'est pas assez ni courageux ni ferme dans ce contexte. Donc tout ça, ce sont des déclarations d'intention.
00:17:41Moi, ce n'est pas que je suis pessimiste. Il suffit d'être objectif, pragmatique, de faire un peu d'histoire.
00:17:47Ce n'est pas mal de faire un peu d'histoire, de se rappeler d'où sont issus les individus, de quelle partie ils viennent, quel est leur bilan.
00:17:54Leur bilan à tous. Donc je n'attends strictement à rien. On va être très clair.
00:17:59– Qu'est-ce qu'il aurait fallu qu'ils disent pour que vous soyez satisfaits, en fait ?
00:18:02C'est ce que j'ai du mal à comprendre parce qu'on a le sentiment que là, il a un discours très ferme.
00:18:06Il salue les policiers, il salue les forces de l'ordre de façon globale, mais j'ai l'impression que ça ne va pas.
00:18:13Je me demande ce qu'il aurait pu dire pour vous satisfaire.
00:18:15– Mais M. Morandini, ce n'est pas le discours de M. Retailleau qui importe. C'est le discours de M. Macron.
00:18:20C'est quelle est sa ligne directrice en matière de politique sécuritaire ?
00:18:24Est-ce qu'on met le paquet au niveau des budgets, au niveau des recrutements de policiers ?
00:18:28Il faut arrêter de faire croire aux gens qu'on recrute plus de policiers qu'avant.
00:18:31C'est un mensonge. Voilà. On ne recrute pas plus.
00:18:34Il y a simplement parfois des réajustements très ponctuels, alors que dans le même temps, on ferme des commissariats.
00:18:39À Marseille, un commissariat sur deux est fermé. Ils sont fermés la nuit.
00:18:42Ça, ce n'est pas de la légende. Ça, ce n'est pas du roman.
00:18:45Ce n'est pas du discours politique. C'est juste factuel.
00:18:47Et c'est pareil pour la région parisienne.
00:18:49Donc, il faut arrêter de raconter des mensonges, tout simplement.
00:18:52Il faut arrêter de mentir. Il faut simplement avoir une véritable ligne de politique sécuritaire.
00:18:58Nous en manquons. Le président de la République n'en a pas.
00:19:01Il a nommé des gens au poste du ministère de l'Intérieur qui n'étaient pas à leur place.
00:19:04Ce n'est pas à leur faire injure en tant qu'individu.
00:19:06C'est que ce n'étaient pas des bonnes personnes au bon ministère.
00:19:11Alors, ce qu'on doit attendre, c'est quoi ?
00:19:13C'est simplement qu'à un moment donné, on ait une ligne présidentielle digne de ce nom,
00:19:17crédible, argumentée, budgétée et avec une véritable orientation.
00:19:21Pas simplement à court terme, M. Morandini, mais à long terme.
00:19:24Qu'on pense enfin au bien commun, à l'intérêt général,
00:19:27au lieu de la destinée personnelle des ministres que l'on nomme à ce poste.
00:19:31Il faut arrêter de nommer des gens qui ont, je dirais, une échéance en tête,
00:19:36une échéance présidentielle. Vous savez très bien de quoi je parle.
00:19:39Et là, on en sortira un petit peu plus.
00:19:41Mais pour l'instant, on est dans l'impasse et la situation est gravissime.
00:19:44Donc, il faut arrêter de croire que tout repose sur des formes de discours
00:19:48qui ne sont destinées qu'à vous, en fin de compte.
00:19:52Merci beaucoup, Jean-Pierre Colombiès.
00:19:53Merci, ex-policier porte-parole de l'Union des policiers nationaux, pour cette réaction en direct.
00:19:57Maître Pierre-Henri Beauvis, vous aussi, vous êtes durs avec le discours de Bruno Rotailleau ?
00:20:01Il y a plein de choses à dire sur ce qui vient d'être dit à votre antenne.
00:20:03En fait, le discours de M. Rotailleau, c'est un peu notre Sissif à nous.
00:20:06Vous savez, Sissif, c'est celui qui est très content, je crois, de monter son rocher en haut de la pente,
00:20:09le rocher qui tombe à chaque fois, et à chaque fois, il le remonte.
00:20:11Et là, c'est un peu pareil.
00:20:12Si vous voulez, on a des politiques qui sont très heureux à chaque fois
00:20:15de nous faire plein de discours de fermeté.
00:20:16Mais le discours de fermeté de Bruno Rotailleau, c'était le même discours de fermeté de Gérald Darmanin,
00:20:20qui était d'ailleurs le même discours de fermeté à l'époque de Manuel Valls,
00:20:23qui était aussi le même discours de fermeté.
00:20:24On peut remonter comme ça à la nuit des temps.
00:20:26En fait, derrière, c'est concrètement, qu'est-ce qui se passe ?
00:20:29Quels sont les actes derrière qui vont être pris par le ministère de l'Intérieur ?
00:20:31C'est ça dont on attend.
00:20:32Donc, je comprends que votre invité n'avait rien de spécifique à attendre de M. Rotailleau,
00:20:37puisque ce sont les mêmes discours à chaque fois.
00:20:39Donc, concrètement, qu'est-ce qu'on fait ?
00:20:40Là, en revanche, sur le point sur lequel j'aimerais revenir,
00:20:43c'est ce que vous disiez tout à l'heure sur la justice,
00:20:45c'est que la justice, non, elle n'est pas laxiste.
00:20:46C'est là où je rejoins ce monsieur qui vient de parler.
00:20:49La justice prononce des sanctions qui sont dures.
00:20:51D'ailleurs, il n'y a jamais eu autant de personnes en prison.
00:20:53En revanche, la problématique, c'est l'exécution des peines.
00:20:56Et ce qui rend un sentiment de laxisme judiciaire,
00:20:59puisque quand vous avez une sanction qui est prononcée,
00:21:01elle met parfois trois, quatre, cinq, six mois,
00:21:03même parfois d'ailleurs un an et demi à être appliquée.
00:21:05Et là, on se demande, attendez, je ne comprends pas,
00:21:07comment un individu peut être sanctionné et remis en liberté, entre guillemets.
00:21:11Parce que justement, il n'y a pas de sanctions.
00:21:13Il manque des juges, notamment des juges d'application des peines.
00:21:15Et je ne vous donne qu'un seul chiffre avant que vous puissiez réagir.
00:21:17Vous savez, sur les chiffres, on peut en donner.
00:21:19L'Allemagne, c'est à peu près 40, 43 magistrats pour 100 000 habitants.
00:21:24La France, c'est 11 magistrats pour 100 000 habitants.
00:21:26C'est quatre fois moins.
00:21:27Donc oui, il y a un problème matériel, il y a un problème humain,
00:21:30mais c'est un problème d'exécution des peines.
00:21:31C'est le vrai problème de cette justice en France qui est totalement cassé.
00:21:35Ce n'est pas les juges.
00:21:36Et après, les juges, vous savez, ils appliquent des lois.
00:21:37Ces lois sont votées au Parlement.
00:21:39Donc avant de jeter la pierre sur les juges, je peux le faire,
00:21:41parce que parfois, c'est vrai qu'il y a des juges, parfois, on se demande,
00:21:43ce sont des brebis galeuses de l'école de la magistrature,
00:21:46mais la plupart du temps, elles appliquent des lois qui sont votées à l'Assemblée nationale et au Sénat.
00:21:51Donc ce sont les parlementaires qu'il faut juger.
00:21:53On va aller justement au ministère de l'Intérieur.
00:21:55On va retrouver tout de suite en direct Elodie Huchard,
00:21:57qui est sur place avec les images de Laurence Ellarié.
00:22:00Elodie Huchard, bonjour.
00:22:02Le discours était très ferme, je l'ai dit, de Bruno Retailleau.
00:22:05Il est très critiqué pourtant sur ce plateau.
00:22:08Quel sentiment et que faut-il retenir de ce discours ?
00:22:13Écoutez, Jean-Marc, quand on a suivi le discours,
00:22:16d'abord celui du ministre sortant Gérald Darmanin,
00:22:18puis de Bruno Retailleau, on voit deux hommes qui se ressemblent,
00:22:21et en tout cas qui sont sur les mêmes fondamentaux.
00:22:23Deux hommes aussi, on le rappelle, qui se connaissent,
00:22:25tous deux venant des Républicains.
00:22:27Effectivement, Bruno Retailleau, qui tout de suite a dit
00:22:30qu'il serait toujours aux côtés des forces de l'ordre,
00:22:32des pompiers, de tous les agents du ministère
00:22:34et puis surtout qu'il a été très rude envers tous ceux
00:22:37qui ont pu critiquer les forces de l'ordre.
00:22:39Vous l'aurez compris, il parlait notamment de la France insoumise.
00:22:41Il dit « je ne laisserai passer aucune offense physique, bien sûr,
00:22:44mais non plus les atteintes verbales.
00:22:47J'espère que mes propos iront aux oreilles de ceux qui sont concernés,
00:22:50honte à ceux qui distillent la haine vis-à-vis des forces de l'ordre. »
00:22:53C'est indigne, Bruno Retailleau, qui a expliqué aussi
00:22:56qu'il y avait encore beaucoup à faire pour rétablir l'ordre,
00:22:58qu'il n'aurait pas de recette miracle,
00:23:00mais qu'il ferait preuve de persévérance.
00:23:02Il a aussi rappelé que selon lui, au premier tour des élections législatives,
00:23:05les Français ont demandé davantage d'ordre.
00:23:08Gérald Darmanin, quant à lui, qui a rappelé évidemment sa fierté
00:23:11et son émotion d'avoir servi ce si beau ministère,
00:23:14lui qui a le record de longévité depuis Nicolas Sarkozy.
00:23:17Gérald Darmanin qui a aussi avoué que peut-être qu'il n'avait pas réussi
00:23:20à imposer certaines valeurs.
00:23:22On a senti quand même beaucoup d'émotion chez Gérald Darmanin.
00:23:25Et puis Bruno Retailleau, je peux vous dire qu'il est d'ores et déjà au travail.
00:23:28Il est venu récupérer toutes les autorités compétentes
00:23:30qui se trouvaient au premier rang.
00:23:32Il les a emmenées dans son bureau parce que Bruno Retailleau le sait,
00:23:35il n'aura sans doute pas la longévité de Gérald Darmanin.
00:23:38Donc s'il veut faire changer les choses, il va falloir aller très vite.
00:23:41– Bonjour, Hélo Duchard en direct du ministère de l'Intérieur
00:23:43avec les images de Laurence Scellarier.
00:23:44Rachida Kaout, conseillère municipale à Renaissance.
00:23:47Votre regard sur cet échange auquel on a assisté en direct
00:23:50et sur Bruno Retailleau.
00:23:52– Alors tout d'abord, je tiens à saluer tout le travail de Gérald Darmanin
00:23:56qui a été exceptionnel avec toutes ses équipes.
00:23:59Donc pour revenir sur ce que vous avez dit,
00:24:01non, Gérald Darmanin n'a pas à rougir de son bilan.
00:24:05– Vous parlez à François Constantini qui était très critique
00:24:07sur Gérald Darmanin il y a un instant.
00:24:08– Parfait, donc ça je pense que c'est vraiment insulter
00:24:11tout le travail qui a été fait, qui a été mené
00:24:13par toutes les équipes de Gérald Darmanin
00:24:15et notamment aussi évidemment tout le respect qu'il a eu
00:24:18par rapport en fait à tous ces policiers engagés sur le terrain
00:24:21pour notre sécurité et au-delà de ça bien sûr.
00:24:23Après maintenant aujourd'hui on a Bruno Retailleau,
00:24:26on connaît un petit peu son background, on connaît son historique,
00:24:30on connaît aussi ses positions.
00:24:32Il a tenu un discours aujourd'hui de passation qui est plutôt direct, franc.
00:24:38Maintenant je pense qu'il faut laisser les Françaises et les Français
00:24:42juger par rapport en fait à ce qui sera fait.
00:24:45Je mettrai un petit bémol parce que comment faire mieux
00:24:49que Gérald Darmanin avec moins de moyens ?
00:24:52La complexité elle est là et c'est le vrai sujet.
00:24:55Ensuite le deuxième sujet c'est ce que vous avez dit
00:24:58par rapport à la justice.
00:25:00Il y en a un qui a le fusil et puis l'autre qui a la balle.
00:25:03Donc comment en fait faire concorder les deux ?
00:25:06Et surtout en fait comment faire en sorte que les lois soient
00:25:10effectivement appliquées sans qu'il n'y ait de défaillance
00:25:14en fait dans le système ?
00:25:16Il y a deux enjeux qu'il va falloir relever
00:25:19et Bruno Retailleau je ne sais pas comment il va se débrouiller
00:25:22mais ça va être un peu compliqué.
00:25:24Bruno Retailleau qui est très critiqué depuis sa nomination.
00:25:27Ça pose visiblement un vrai problème à certains ce qu'il fait.
00:25:31On va écouter Emmanuel Bompard qui était ce matin chez Sonia Marbouk.
00:25:34Alors lui il n'y va pas par quatre chemins parce qu'il accusait carrément
00:25:37et il accuse d'ailleurs Bruno Retailleau d'être raciste.
00:25:41C'est ce qu'il dit, preuve à l'appui.
00:25:43On l'écoute et on en parle après.
00:25:45Il a fait preuve de racisme oui bien sûr.
00:25:47Écoutez quand Monsieur Retailleau disait il y a un an,
00:25:50je ne vous parle pas d'il y a 30 ans,
00:25:52il y a un an qu'un certain nombre de français
00:25:55étaient en voie de régression vers leurs origines ethniques.
00:25:59Je cite exactement les propos qui ont été tenus par Monsieur Retailleau.
00:26:03Excusez-moi ça s'appelle un propos raciste.
00:26:05Vous êtes bien placé pour savoir que c'est un délit et pas une opinion.
00:26:09Je vais aller au bout.
00:26:10Quand Monsieur Retailleau classe les français
00:26:13en disant qu'il y aurait des français normaux
00:26:15et il y aurait des français qui sont des français de papier.
00:26:17Excusez-moi en République il n'y a qu'une catégorie de français
00:26:20ce sont des français.
00:26:21Quelles que soient leurs origines,
00:26:23quand ils sont français, ils sont français.
00:26:25Donc oui bien sûr quand on commence à classer les français,
00:26:28quand on commence à considérer que la régression vers les origines ethniques
00:26:32c'est-à-dire qu'il y aurait des races
00:26:34et qu'il y aurait des races qui seraient inférieures
00:26:36puisqu'on parle de régression.
00:26:37Oui bon part, dans ce cas-là si on fait une hiérarchie entre les races
00:26:40et bien ce n'est pas une opinion, c'est un délit
00:26:42et il est condamné dans notre pays.
00:26:43Ça n'a pas été le cas pour Monsieur Retailleau
00:26:45ou alors l'épisode m'a échappé.
00:26:46Vous avez raison pour l'instant il n'a pas été condamné.
00:26:48Malheureusement dans notre pays il y a encore des propos racistes
00:26:53qui ne sont pas condamnés.
00:26:54Il y a une justice.
00:26:55Mais oui il y a des propos racistes madame.
00:26:57Éric Tegner, comment vous réagissez quand vous entendez
00:27:00ces critiques violentes contre Bruno Retailleau
00:27:02accusées de racisme, ce qui est un délit, on le rappelle.
00:27:05De toute façon, Manuel Bonpart à la France Insoumise,
00:27:07dès que quelqu'un est au centre, c'est un facho,
00:27:09il est d'extrême droite, etc.
00:27:11Retailleau il est au centre ?
00:27:12Non mais ce que je veux dire c'est que dans notre pays aujourd'hui
00:27:15Emmanuel Macron est jugé comme un raciste.
00:27:17Ce que je veux dire c'est que ce sont des gens qui,
00:27:18ce type d'accusation, ils la font à n'importe qui
00:27:21dès que c'est plus à droite qu'eux.
00:27:22Ça il faut l'avoir en tête.
00:27:23Notamment quand on utilise, et notamment comme la Macronie
00:27:25utilise le terme d'extrême droite contre le Rassemblement National
00:27:28par exemple, il faut que vous ayez également en tête
00:27:31que ça ne vous sire pas.
00:27:32Parce que la gauche utilise ce terme contre vous.
00:27:34Donc il faut faire attention.
00:27:35Et donc sur Bruno Retailleau, ce qui est intéressant
00:27:37c'est qu'il a des opinions effectivement extrêmement fermes
00:27:40et qui sont tranchées.
00:27:41C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui assume d'avoir fait de la politique
00:27:43au sens strict du terme.
00:27:44Il a mené aussi un débat culturel dans l'opinion.
00:27:47Aujourd'hui, est-ce qu'il va être ce type de ministre
00:27:49qui va savoir justement mener cette politique de façon ferme ?
00:27:52Et moi dans le discours, c'est ce que je n'ai pas forcément vu.
00:27:54Dans les enjeux qu'on mettait en avant tout à l'heure,
00:27:56il y a justement cet enjeu aussi de rapport de force.
00:27:59Aujourd'hui, on est dans une forme de cohabitation
00:28:01avec Emmanuel Macron.
00:28:02Bruno Retailleau, lui, doit pousser ses sujets.
00:28:04On sait que Didier Migaud est mieux placé que lui au gouvernement
00:28:07parce qu'il est numéro 2 du gouvernement.
00:28:09Donc qu'est-ce que Bruno Retailleau va pouvoir faire du Bruno Retailleau ?
00:28:12Bruno Retailleau, c'est quelqu'un qui sur les positions
00:28:14effectivement d'immigration, de sécurité, etc., il est excellent.
00:28:18Mais est-ce que ça va être ce Bruno Retailleau au ministère
00:28:20et donc qu'il soit capable de mener ce combat ?
00:28:22Parce que face à lui...
00:28:23En tout cas, il donne des boutons aux insoumis
00:28:24avant même d'avoir commencé, visiblement.
00:28:26C'est le moins qu'on puisse dire.
00:28:27Mais derrière, je veux dire, ils ont laissé, par exemple,
00:28:29il y a une défaite qu'ils ont subie au début,
00:28:31dans ce qui était critiqué notamment, c'était Laurence Garnier
00:28:33et Hauteman Nasrou.
00:28:34Laurence Garnier, qui est une proche de Bruno Retailleau,
00:28:36elle a perdu justement son portefeuille de la famille
00:28:39en raison, justement, des cris d'orphée de la gauche.
00:28:42Également, Hauteman Nasrou, qui devait être secrétaire d'État
00:28:45à la laïcité, aujourd'hui, secrétaire d'État aux discriminations.
00:28:48On a l'impression qu'il y a un basculement.
00:28:50Donc, de base, ils ont cédé sur cette bataille.
00:28:52C'est essayer de faire une unité peut-être,
00:28:54essayer de faire une majorité.
00:28:55Mais non, ça n'existe pas, Jean-Marc.
00:28:57Quand on dit la majorité des Français aujourd'hui,
00:28:59tous les Français sont d'accord sur les sujets de sécurité,
00:29:01c'est faux.
00:29:02Il y a une partie des Français, la majorité, oui,
00:29:04mais il y a une partie des Français aujourd'hui
00:29:06qui veulent créer une sécession.
00:29:07Une partie des Français qui va soutenir le Hamas.
00:29:09Une partie des Français, justement, qui veut un modèle multiculturaliste.
00:29:12Et donc, ce n'est pas le consensus qui apportera une politique
00:29:15au ministère de l'Intérieur.
00:29:16On est en direct avec Philippe Ballard,
00:29:18porte-parole du Rassemblement National.
00:29:19Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:29:21Vous avez entendu Bruno Retailleau, son discours de fermeté.
00:29:24« Je ne cèderai rien, je ne lâcherai rien.
00:29:26Et la priorité, c'est rétablir l'ordre. »
00:29:28C'est un discours qui doit vous satisfaire.
00:29:31Bonjour, Jean-Marc Morandini.
00:29:32Alors, pour être tout à fait honnête,
00:29:34on est en visio avec les porte-parole du Rassemblement National.
00:29:37Je n'ai pas écouté le discours de Bruno Retailleau,
00:29:39mais j'ai compris à travers vos échanges ce qu'il avait dit.
00:29:42Bon, il est sûr qu'on préfère voir Bruno Retailleau à l'intérieur
00:29:45qu'un ministre LFI.
00:29:47Mais enfin, Bruno Retailleau disait il y a quelques temps
00:29:49« Nous ne sommes pas Macron-compatibles. »
00:29:51Bon, visiblement, ils sont devenus Macron-compatibles.
00:29:53Après, écoutez, très bien, je ne céderai rien.
00:29:56Allons-y, mais on va le juger sur les actes.
00:29:59J'écoutais sur votre plateau il y a quelques instants
00:30:01où l'on disait le bilan de M. Darmanin.
00:30:03Et bon, non, s'il nous présente in fine le même résultat,
00:30:06il y a une agression gratuite toutes les 40 secondes en France,
00:30:09et bien en matière d'immigration.
00:30:11Mais pardon, M. Retailleau, il fera avec les moyens dont il dispose,
00:30:14vous savez, le point fondamental.
00:30:18C'est si on ne change pas notre Constitution,
00:30:21ce qu'il dit d'ailleurs lui-même,
00:30:23on n'arrivera à rien en matière de lutte contre l'immigration.
00:30:26Et pour ce faire, il faut un référendum.
00:30:28Et à l'issue de ce référendum,
00:30:30où il y aura des questions très simples
00:30:32de poser sur le groupe en familial,
00:30:34sur comment acquiert-on la nationalité française,
00:30:37et bien on change notre Constitution
00:30:39pour nous mettre à l'abri de toutes ces jurisprudences
00:30:41qui nous viennent de la Cour européenne des droits de l'homme,
00:30:44de la Cour de justice de l'Union européenne.
00:30:46M. Retailleau n'aura sans aucun doute pas les moyens de faire mieux,
00:30:51parce que M. Macron ne va pas organiser un référendum sur l'immigration,
00:30:55et donc après il n'y aura pas de projet de loi
00:30:57nous mettant à l'abri de ce flux migratoire
00:30:59complètement incontrôlé,
00:31:01parce qu'on aura changé notre Constitution.
00:31:03Juste Philippe Ballard, je voudrais vous citer
00:31:054 petites phrases qui ont été prononcées
00:31:07par le nouveau ministre,
00:31:09qui résume ce qu'il a dit.
00:31:11Il a dit, je ne cèderai rien, je ne lâcherai rien.
00:31:13Honte à ceux qui distillent la haine contre les forces de l'ordre.
00:31:16Nous devons avoir le courage de la fermeté.
00:31:18La violence n'est pas un vague sentiment,
00:31:20c'est une réalité, c'est autant de propos
00:31:22que vous pourriez tenir.
00:31:25Non seulement qu'on peut tenir,
00:31:27mais qu'on tient quasiment quotidiennement.
00:31:31Je rappelais, ne serait-ce qu'un chiffre,
00:31:33une égression gratuite toutes les 40 secondes,
00:31:35des quartiers entiers qui ne sont plus sous les contrôles
00:31:38des lois de la République.
00:31:40Mais à côté de M. Rotaillot, il y a M. Migaud.
00:31:44Vous savez, c'est la suite du « en même temps ».
00:31:46Il y avait Darmanin qui avait un discours extrêmement ferme,
00:31:49avec des résultats qui n'étaient pas à l'eau à hauteur,
00:31:51et puis vous aviez M. Dupond-Moretti à côté.
00:31:53Là, c'est la même chose.
00:31:55On met M. Rotaillot, et puis à côté, on met M. Migaud.
00:31:58Ce gouvernement, c'est un gouvernement macroniste,
00:32:01Macron compatible.
00:32:02Donc, on va continuer malheureusement encore comme ça
00:32:04quelques mois, jusqu'à, on l'espère,
00:32:06le mois de juin prochain, une dissolution
00:32:08avec la proportionnelle, cette fois-ci.
00:32:10Merci beaucoup, Philippe Ballard, porte-parole
00:32:12du Rassemblement national, d'avoir été en direct
00:32:14avec nous pour agir.
00:32:15François Constantini, c'est vrai qu'on a le sentiment
00:32:18qu'en réalité, le problème, ce n'est pas Rotaillot.
00:32:21Bien sûr, pour répondre courtoisement et fermement
00:32:23à M. Raoult et à M. Bovis, je maintiens que
00:32:26la justice est l'axis. 80% des Français sont d'accord.
00:32:29Quand une tentative, notamment d'assassinat
00:32:32contre un policier à mineurs est punie de 35 heures
00:32:35de travaux d'intérêt général,
00:32:37quand récemment, des gens qui ont attaqué
00:32:39une voiture de policier n'ont qu'une prison exercie,
00:32:41je pense qu'il faut juger, poser la question
00:32:43aux policiers, aux gendarmes, voire aux pompiers,
00:32:46qui sont les premiers en ligne.
00:32:48Ils vous répondront. Le bilan de Gérard Damanin,
00:32:50comme disait Lénine, les faits sont têtus.
00:32:52Mais pourquoi vous appelez tous Rotaillot ?
00:32:54Vous expliquez que le problème, c'est la justice
00:32:56et Rotaillot qui arrive, pardon, le ministre Rotaillot,
00:32:59Bruno Rotaillot, qui arrive et qui a un discours
00:33:02ferme, qui a un discours dur.
00:33:04Moi, je pensais que vous alliez tous dire bravo.
00:33:06Maintenant, il faut l'appliquer.
00:33:08Vous êtes là, tous, super critiques.
00:33:10Avant même qu'il commence, vous le descendez.
00:33:12Parce que Bruno Rotaillot avait tenu les mêmes critiques
00:33:14lorsque Gérald Darmanin avait...
00:33:16Oui, mais vous n'êtes pas Bruno Rotaillot.
00:33:18Oui, mais justement, pour décrypter,
00:33:20ça veut dire qu'en fait, pourquoi dans ce cas-là,
00:33:22Bruno Rotaillot n'a pas rejoint Gérald Darmanin
00:33:24en 2017 avec Emmanuel Macron ?
00:33:26Parce qu'il pensait qu'il pourrait faire appliquer
00:33:28une politique différente, notamment avec un ministre de la justice
00:33:30plutôt de droite et non de gauche.
00:33:32Donc, cette incohérence...
00:33:34On a quand même un fil continu à la justice
00:33:36de Madame Dati, qui a commencé.
00:33:38On n'exécute plus les peines
00:33:40en deçà de deux ans, depuis Madame Dati.
00:33:42Oui, ce que vous avez dit, c'est l'exécution des peines.
00:33:44Ensuite, on a eu alors la catastrophe...
00:33:46Madame Taubira, une catastrophe absolue.
00:33:48Madame Belloubet, Monsieur Dupond-Moyetti, pourquoi ?
00:33:50Parce que nous sommes, je vais vous le dire,
00:33:52nous sommes dans ce que j'appelle un badinterisme ambiant
00:33:54en termes judiciaires. C'est-à-dire que depuis,
00:33:56notamment, vous avez eu Robert Badinter,
00:33:58qui était lui-même, vous savez, le fruit
00:34:00de l'école de Marc Ancel. C'est-à-dire, on renverse pratiquement
00:34:02le criminel est une victime, la victime
00:34:04est un criminel. Il y a un renversement
00:34:06des valeurs judiciaires aujourd'hui.
00:34:08Ça s'est traduit dans l'exercice, notamment, de la profession
00:34:10de juge, dans l'engoûtement, dans le profil des magistrats.
00:34:12Et aujourd'hui, en effet,
00:34:14on a, depuis pratiquement un demi-siècle,
00:34:16un renversement, notamment, en termes
00:34:18de valeurs de la justice,
00:34:20qui ne plaide pas en faveur du renforcement
00:34:22de la sécurité.
00:34:24Je suis d'accord avec vous. Je redis ce que je dis
00:34:26depuis tout à l'heure. Le problème, c'est donc la justice.
00:34:28Ce n'est pas la police. Et depuis
00:34:30un quart d'heure, vous tapez tous sur Otayo
00:34:32qui arrive avec sa permeuté.
00:34:34C'est quand même
00:34:36très facile. Moi, je suis le premier à devoir
00:34:38jeter la pierre sur les juges quand il faut le faire.
00:34:40Encore une fois, ils appliquent des textes.
00:34:42Ils sont votés. C'est un code civil.
00:34:44C'est un code pénal. C'est un code de procédure pénal.
00:34:46Ces textes-là, ils sont bien issus de quelque part.
00:34:48Ils ne le tirent pas de leur poche. Ce sont les députés
00:34:50qui votent. Ce sont les travaux parlementaires.
00:34:52Maître Bovis, vous le savez.
00:34:54Les sanctions, elles existent. Le problème, c'est
00:34:56qu'elles ne sont pas données. Il n'y a même pas besoin de toucher
00:34:58au code pénal. Le problème,
00:35:00ce n'est pas le code pénal.
00:35:02Nous sommes dans un pays où les juges, aujourd'hui,
00:35:04ne jugent plus en fonction du droit écrit. Ils jugent
00:35:06en équité. Vous le savez très bien, aujourd'hui. Nous avons
00:35:08une invasion, notamment, du principe de l'équité.
00:35:10Je ne vais pas vous apprendre le solidarisme, etc.
00:35:12Tout un certain nombre de doctrines qui font qu'on se détache
00:35:14de la loi et qu'on juge en fonction de circonstances.
00:35:16Aujourd'hui, on est dans
00:35:18une invasion du système anglo-saxon. On le juge
00:35:20à tous les pouvoirs. Ils ne jugent plus par rapport
00:35:22à la loi. Un fait, quand même,
00:35:24abracadabrantesque.
00:35:26Le conseil constitutionnel a relaxé,
00:35:28notamment, Cédric Ayrault, le fameux passeur de migrants,
00:35:30au nom du principe de fraternité.
00:35:32On est allé nous chercher un principe de fraternité qui fait
00:35:34qu'aujourd'hui, on ne peut plus lutter contre l'immigration
00:35:36clandestine. C'est retoqué à partir de là.
00:35:38Le conseil constitutionnel est une géréduction.
00:35:40Je ne parle même pas du dérive du conseil d'Etat.
00:35:42Sans parler de la Cour européenne des droits de l'homme.
00:35:44On a des juges qui sont dans la doctrine du précédent.
00:35:46Sa maître, vous le savez.
00:35:48Ils fabriquent eux-mêmes le droit.
00:35:50Le laxisme est fabriqué par les juges.
00:35:52Il ne faut pas dire à la télévision que les juges, encore une fois,
00:35:54n'appliquent pas les taxes. Ils les appliquent.
00:35:56En revanche, derrière, il n'y a pas
00:35:58d'exécution de la peine qui a été prononcée par un juge.
00:36:00On est d'accord là-dessus.
00:36:02On va écouter un policier,
00:36:04si vous voulez bien. On va écouter Frédéric Loos,
00:36:06secrétaire général du syndicat des commissaires de police nationale,
00:36:08qui fait une analyse de la situation
00:36:10et qui explique ce qui ne va pas.
00:36:12Il rejoint un peu tout ce qu'on dit sur ce plateau.
00:36:14Il y a beaucoup de choses à faire.
00:36:16Ce n'est pas simplement des
00:36:18projets ou propositions de loi.
00:36:20Il y a beaucoup de lois pénales qui existent.
00:36:22Il faut les faire exécuter.
00:36:24Je lui dirais également
00:36:26de solliciter le Premier ministre
00:36:28et avec le garde des Sceaux
00:36:30de faire bouger le curseur en matière de politique pénale.
00:36:32Je pense par exemple
00:36:34à la mise en place des pleines planchers.
00:36:36Même si on se heurte
00:36:38à un cadre constitutionnel,
00:36:40le cadre constitutionnel
00:36:42est fait aussi pour évoluer
00:36:44en fonction des réalités
00:36:46de la délinquance.
00:36:48La délinquance ne touche pas particulièrement
00:36:50les gens les plus favorisés.
00:36:52Elle touche les gens les plus défavorisés.
00:36:54Cette délinquance qui augmente est insupportable.
00:36:56Je lui dirais également de faire en place,
00:36:58de remettre en place
00:37:00une police qui soit
00:37:02un peu plus piétonne,
00:37:04un peu plus visible, un peu plus dissuasive.
00:37:06C'est-à-dire changer la philosophie
00:37:08d'action de la police nationale.
00:37:10On peut à la fois avoir une police d'intervention
00:37:12et il faut de la répression
00:37:14assurée, assumée.
00:37:16Mais il faut en même temps être proche de la population
00:37:18pour dissuader, rassurer,
00:37:20empêcher le passage à l'acte.
00:37:22Il y a beaucoup de choses à faire
00:37:24sur le plan du partenariat,
00:37:26avec les opérateurs,
00:37:28les collectivités territoriales,
00:37:30le continuum de sécurité avec le garde des Sceaux
00:37:32et s'attaquer de façon résolue
00:37:34aux délinquants multiréitérants.
00:37:36Et puis, il y a un certain nombre
00:37:38de propositions et de projets de loi
00:37:40à faire parce qu'il faut faire évoluer
00:37:42le code de procédure pénale.
00:37:44Quant au droit pénal, il faut faire
00:37:46appliquer les lois.
00:37:48Les lois, très souvent, sont là.
00:37:50J'ai un exemple.
00:37:52On parle souvent
00:37:54du refus d'obtempérer. On en parle beaucoup sur ces plateaux.
00:37:56Depuis maintenant plusieurs semaines, plusieurs mois,
00:37:58les refus d'obtempérer explosent.
00:38:00Convotez les parlementaires.
00:38:02Deux ans d'emprisonnement, 15 000 euros d'amende.
00:38:04Les 15 000 euros d'amende, la plupart du temps,
00:38:06ces personnes-là qui font des refus d'obtempérer sont insolvables,
00:38:08ne sont pas solvables. De toute façon, l'amende, ils ne la payent pas.
00:38:10Et deux ans de prison, et vous l'avez dit tout à l'heure,
00:38:12à juste titre, deux ans de prison,
00:38:14vous n'allez pas en prison. Et la plupart du temps,
00:38:16on n'atteint jamais le plafond, on atteint six mois, huit mois, etc.
00:38:18Mais qui a mis en place ces textes ?
00:38:20Ce ne sont pas les juges.
00:38:22Les juges, du coup, ils prennent un francissement
00:38:24sur un premier refus d'obtempérer,
00:38:26ils ne vont pas coller deux ans à un type sur un premier refus d'obtempérer.
00:38:28Vous avez des conséquences dramatiques.
00:38:30Evidemment. Attendez, je n'ai pas bien en circonstance à Gravante.
00:38:32Juste un refus d'obtempérer classique.
00:38:34Vous n'allez pas lui coller deux ans sur le premier.
00:38:36Réponse de François Constantin.
00:38:38Nous avons un contre-exemple intéressant.
00:38:40Les Pays-Bas, la politique pénale des Pays-Bas,
00:38:42ce n'est pas le gouvernement actuel du nom des droites,
00:38:44c'est le gouvernement centriste de M. Rutte,
00:38:46a décidé que quoi qu'il arrive, on appliquait
00:38:48et s'est donné le moyen d'appliquer les peines, y compris courtes.
00:38:50On a une baisse notamment de la petite délinquance,
00:38:52qui est le début, qui est le chemin qui mène à la grande criminalité aujourd'hui.
00:38:54On a une baisse notamment sensible de la petite délinquance
00:38:56parce que les peines sont appliquées
00:38:58dans des prisons propres,
00:39:00et de manière systématique,
00:39:02dans des commissions dignes d'enfermement,
00:39:04mais fermes et avec un suivi judiciaire.
00:39:06Il faut commencer, vous avez raison là-dessus,
00:39:08par appliquer les peines, même très courtes.
00:39:10Il faut que les peines soient
00:39:12systématiques et efficaces.
00:39:14Rachida Kaout.
00:39:16Vous venez de citer un très bon exemple,
00:39:18au Pays-Bas, ce ne sont pas des peines
00:39:20où on enferme les gens.
00:39:22Ce sont des peines réparatrices,
00:39:24ce qui est très important.
00:39:26D'où, je pense, en réalité, l'importance
00:39:28pour Bruno Retailleau,
00:39:30d'actionner sur ce levier-là,
00:39:32de prévention, que je répète non-stop
00:39:34sur ce plateau et ailleurs.
00:39:36La prévention est très importante, ça nous évitera
00:39:38d'engorger le système judiciaire, ça nous évitera
00:39:40justement d'arriver à cette saturation
00:39:42et à la non-applicabilité
00:39:44des peines, justement.
00:39:46Vous êtes élu local. Tout à l'heure, il y a votre invité
00:39:48qui se plaignait du manque de prison.
00:39:50Mais s'il manque des prisons, c'est parce que
00:39:52les maires ne veulent pas construire de prison
00:39:54à côté de sa commune.
00:39:56C'est intéressant, on va écouter
00:39:58Robert Ménard, maire de Béziers,
00:40:00qui lui réclame aussi la construction
00:40:02de davantage de prison.
00:40:04On va voir si à côté de Béziers, il veut une prison.
00:40:06On lui demandera. Écoutez, c'était sur CNews.
00:40:08Moi, le ministre de la Justice, je lui demande
00:40:10une seule chose. Vous savez ce que je lui demande comme maire ?
00:40:12Qu'il construise ces places de prison
00:40:14dont on a besoin.
00:40:16Parce qu'aujourd'hui, ce n'est pas besoin de faire un débat
00:40:18de deux heures sur est-ce que les juges
00:40:20sont laxistes ou pas. Il y a plein de juges
00:40:22qui ne le sont pas, il y en a qui le sont.
00:40:24Moi, les juges que je connais chez moi,
00:40:26c'est ce qu'ils vous disent.
00:40:28Mais je le mets où en prison, le type ?
00:40:30Éric Tegner, c'est ça. Le problème aussi, c'est qu'il n'y a pas
00:40:32assez de places de prison et les places
00:40:34de prison promises par Emmanuel Macron, on les attend toujours.
00:40:36Il en a construit 20%
00:40:38de ce qu'il a promis.
00:40:40Il y avait un objectif de 15 000 à 2027.
00:40:42Ce qui fait aussi, déjà,
00:40:44le débat, c'est de se dire, ok, le problème
00:40:46c'est justement la sursaturation.
00:40:48Parfois, il y a 200% des places
00:40:50de prison qui sont occupées dans les prisons.
00:40:52Et donc, comment adapter le droit
00:40:54pour effectivement faire des évolutions
00:40:56de peine, etc. Donc ça, c'est la problématique.
00:40:58Après, j'ai envie de dire, ils ont réussi, par exemple,
00:41:00à trouver, à créer des cadas
00:41:02et à imposer des cadas à travers le territoire
00:41:04pour justement avoir ces centres d'accueil
00:41:06pour migrants. Ça, il n'y a pas de problème.
00:41:08On reçoit justement des centaines de milliers
00:41:10d'immigrés chaque année. On arrive très bien
00:41:12à leur trouver un endroit. En revanche, on n'est pas
00:41:14capable d'imposer aujourd'hui, justement, à des maires
00:41:16ou à des régions d'avoir des prisons.
00:41:18Je n'y crois pas trop dans cette
00:41:20argumentation, justement. Je dis que ça ne tient pas.
00:41:22De toute façon, il n'y a pas d'argent pour les construire.
00:41:24Ça ne tient absolument pas. On a trouvé pour les Jeux
00:41:26Olympiques de quoi construire, de quoi faire des chantiers.
00:41:28On ne cesse de dire aujourd'hui, justement,
00:41:30que c'était une réussite. À chaque fois...
00:41:32Mais parce que derrière, il y a une
00:41:34idéologie derrière. Il y a une idéologie qui va
00:41:36tendre à dire, justement, qu'il faut arrêter le tout
00:41:38du carcéral, aujourd'hui. Et qu'il faut être dans la culture
00:41:40de l'excuse. Et que, de toute façon, il faut
00:41:42s'adapter à la criminalité. Non pas
00:41:44en mettant tout le monde, tous ceux, justement,
00:41:46qui créent des crimes en prison,
00:41:48mais en essayant, justement, de faire évoluer le droit
00:41:50et en trouvant des excuses. Ce qui fait que le débat
00:41:52sur, par exemple, les mineurs, la délinquance
00:41:54chez les mineurs, dont on parle en permanence,
00:41:56aujourd'hui, il a du mal à émerger,
00:41:58notamment au ministère de la Justice. Parce qu'on va
00:42:00toujours dire, le pauvre, c'est sa faute,
00:42:02etc. Parce que... Voilà, exactement.
00:42:04Alors, en fait, c'est ça qu'il faut dire.
00:42:06Oui, mais c'est ce qu'il faut. Si, à 15 ans,
00:42:08celui qui, justement, va faire un acte délinquant
00:42:10et qu'il entend, on n'est pas dans
00:42:12le tout répressif, il va se dire quoi ? Il va se dire, avant d'aller
00:42:14en prison, de toute façon, je vais avoir 10 ans.
00:42:16C'est ce qui se passe, en général, d'ailleurs.
00:42:18C'est ce qui se passe. Rachida Kaouz, la réponse de Rachida Kaouz.
00:42:20Oui, c'est ce qui se passe. Donc, de toute façon,
00:42:22on a bien compris que c'est dans l'éducation
00:42:24qu'il va falloir qu'on focusse un maximum.
00:42:26Et c'est tout l'enjeu, justement, de la nouvelle
00:42:28ministre qui vient d'être nommée.
00:42:30Donc, je lui souhaite beaucoup de courage.
00:42:36L'éducation, bien sûr,
00:42:38mais l'éducation,
00:42:40l'éducation, c'est deux décennies.
00:42:42Parce qu'aujourd'hui, une partie des délinquants, ce sont
00:42:44les fils des délinquants des émeutes de 2005.
00:42:46Et donc, c'est tout le problème. Non, justement,
00:42:48on va faire d'un côté le volet éducatif, ça, c'est
00:42:5010 à 20 ans, mais d'abord, il faut mettre en place
00:42:52le volet répressif. Parce qu'en attendant
00:42:54ceux qui se font agresser dans la rue, ceux qui se font violer
00:42:56la nuit, etc., ils ne vont pas attendre
00:42:58qu'il y ait la fin de l'éducation, d'ailleurs.
00:43:00Excusez-moi, mais s'il y a bien une politique dans laquelle, je suis
00:43:02désolé, je crois qu'elle sera le moins efficace
00:43:04possible, c'est l'éducation nationale.
00:43:06Chaque année, il y a un nouveau ministre,
00:43:08ça modifie... Alors, on ira tout à l'heure
00:43:10à l'éducation nationale. On parlera
00:43:12parce que c'est intéressant, c'est lié.
00:43:14On parlera tout à l'heure de l'éducation nationale. On va
00:43:16entendre Anne Gentay quand elle va prendre la
00:43:18parole parce qu'elle fait, elle aussi,
00:43:20beaucoup parler sur ses capacités.
00:43:22Auparavant, je voudrais qu'on parle d'une chose
00:43:24parce que vous avez relevé, c'est la première chose que vous avez
00:43:26dit, Eric Tegner, c'est que Bruno Rotailleau
00:43:28n'a pas parlé de l'immigration.
00:43:30Et ça, ça vous a choqué. Pourtant,
00:43:32hier, Michel Barnier, lui, en a parlé. Il était hier
00:43:34sur le plateau du 20h de France 2.
00:43:36Écoutez-le.
00:43:38On va faire des choses pratiques pour maîtriser
00:43:40et limiter une immigration qui
00:43:42devient souvent insupportable et qui
00:43:44d'ailleurs conduit à ne pas bien accueillir
00:43:46ceux qu'on accueille chez nous. Et c'est aussi
00:43:48un problème d'humanité, comme je viens de le dire.
00:43:50Il n'y aura pas de sectarisme. Il y aura des mesures pratiques
00:43:52comme tous nos voisins en prennent. On va essayer
00:43:54de les prendre aussi en bonne intelligence avec eux.
00:43:56Pierre-Henri Bovis.
00:43:58Là, il donne des consignes.
00:44:00Ça me fait penser tout à l'heure à un de vos invités
00:44:02qui a dit de bêtises à la télévision,
00:44:04le porte-parole du Rassemblement National,
00:44:06qui disait qu'il fallait modifier la Constitution
00:44:08pour réguler l'immigration.
00:44:10Une espèce d'absurdité totale.
00:44:12Déjà, vous avez les traités internationaux
00:44:14et les traités européens qui sont quand même au-dessus.
00:44:16Il faut que la Constitution se conforme.
00:44:18Ça, c'est le premier point. Ça s'appelle la hiérarchie des normes.
00:44:20C'est un point qui est pourtant fondamental que vous connaissez.
00:44:22Il ne faut pas non plus raconter des contre-vérités.
00:44:24Et surtout, l'immigration.
00:44:26Prenez l'exemple de l'Italie.
00:44:28Qu'est-ce qu'a fait l'Italie pour réguler,
00:44:30et en tout cas, on va voir si ça tient sur le long terme,
00:44:32pour baisser l'immigration ?
00:44:34Elle est allée parler avec les pays originaires
00:44:36de ces pays-là. C'est un point diplomatique.
00:44:38Ce sont des relations internationales.
00:44:40D'ailleurs, vous avez vous-même sorti un bouquin, je crois, là-dessus.
00:44:42Ce sont des relations internationales.
00:44:44En interne, on ne peut rien faire.
00:44:46Il faut bien le dire, c'est un sujet
00:44:48qui est un...
00:44:50C'est un sujet qui est un européen
00:44:52et plutôt international.
00:44:54Une piste non explorée
00:44:56sur les prisons.
00:44:5825% d'étrangers dans les prisons.
00:45:00Je pense qu'après la sortie de prison, c'est par la réintégration.
00:45:02Ça doit être l'avion. C'est-à-dire que tout étranger
00:45:04qui a commis...
00:45:06C'est ce qu'on appelle la double peine qui a été supprimée par Nicolas Sarkozy.
00:45:08Mais ça, c'est encore un autre sujet.
00:45:10Moi, je suis tout à fait d'accord qu'il faut coopérer.
00:45:12Mais encore, faudrait-il tenir un langage de fermeté ?
00:45:14C'est-à-dire notamment des pays comme l'Algérie,
00:45:16notamment, qu'on caresse dans le sens du poil,
00:45:18qui insultent la France à longueur de journée.
00:45:20Cela dit, on a besoin du gaz aussi algérien.
00:45:22On a aussi besoin du gaz algérien.
00:45:24Une fois qu'elle ne coupe pas la parole à tout le monde,
00:45:26on va lui donner un arraché de la caméra.
00:45:28L'Algérie, on l'aime bien quand il faut aller taper du gaz.
00:45:30En Algérie, il y a fait, généralement, les amants pour les autres.
00:45:32Je vous écoute, ça veut dire que ça y est, on va vivre
00:45:34en milieu fermé, c'est ça ?
00:45:36Non, pas du tout.
00:45:38Soyons quand même
00:45:40plus responsables et plus sérieux.
00:45:42On est sur votre plateau.
00:45:44Il y a près de 500 000 personnes
00:45:46qui nous écoutent.
00:45:48Et effectivement, moi,
00:45:50je vais vous étonner.
00:45:52Je vais m'adresser à Emmanuel Macron
00:45:54et je vais lui dire, mais pourquoi
00:45:56n'a-t-on pas créé un ministère de l'immigration
00:45:58et de l'intégration ?
00:46:00Ça évitera d'avoir et d'entendre
00:46:02ces propos que j'ai autour de ce plateau
00:46:04et qui, évidemment, me font bondir.
00:46:06Et ça évitera aussi
00:46:08de parler tout azimut sur
00:46:10ces immigrés qui n'ont rien demandé.
00:46:12Encore une fois, et M. Barnier
00:46:14l'a dit, et je le salue,
00:46:16nous devons traiter
00:46:18cette question avec humanité.
00:46:20Humanité.
00:46:22Donc, je vais vous dire...
00:46:24Est-ce que ça veut dire laisser entrer les gens comme le dit Eric Tegner ?
00:46:26Est-ce que ça veut dire ça, avec humanité ?
00:46:28Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, on voit
00:46:30qu'un seul côté de la médaille.
00:46:32Lequel est-il ?
00:46:34Un seul côté, je vais vous dire.
00:46:36Vous regardez, justement, cette immigration
00:46:38qui vient, etc., et qui pose problème.
00:46:40Mais aussi, cette immigration qui n'a rien demandé,
00:46:42qui travaille ici légalement, et qui, bien sûr,
00:46:44contribue à la richesse de la France.
00:46:46Sachons-le.
00:46:48Les Etats-Unis se sont
00:46:50bâtis sur l'immigration,
00:46:52et leur réussite est due, en très grande partie,
00:46:54je pourrais même dire à 80%,
00:46:56de l'immigration.
00:46:58Pourquoi, nous, Français, évidemment,
00:47:00nous n'utilisons pas cette force
00:47:02qu'est l'immigration, pour pouvoir, justement,
00:47:04construire, je vais vous dire...
00:47:062500 ans, les Etats-Unis,
00:47:08plus de 250 ans, ok, très bien.
00:47:10Donc, on ne va pas refaire l'histoire.
00:47:12Mais il y a un moment où, en fait,
00:47:14nous avons l'immigration comme une force,
00:47:16et le ministère de l'immigration et de l'intégration
00:47:18aurait pu répondre à cette problématique,
00:47:20puisque notre gouvernement...
00:47:22Mais oui, mais ça déplairait aux socialistes,
00:47:24qui, un jour, peuvent voter...
00:47:26Mais parce que chacun...
00:47:28Pourquoi basculer la majorité présidentielle ?
00:47:30Non, elle a basculé parce que
00:47:32les Françaises et les Français ont un sujet
00:47:34essentiel qui les turlupine,
00:47:36c'est cette question liée à l'immigration.
00:47:38Alors, moi, je voudrais vous faire écouter
00:47:40un extrait de Gérald Darmanin, tout à l'heure,
00:47:42qui est sur CNews, quand il a rappelé comment il s'appelait,
00:47:44quand il a rappelé son deuxième prénom.
00:47:46Vous allez m'expliquer ce qu'il veut dire, quand il dit ça.
00:47:48Quand il dit, je m'appelle Gérald Moussa Darmanin.
00:47:50Écoutez.
00:47:52Je m'appelle Gérald Moussa
00:47:54Jean Darmanin.
00:47:56Mon père,
00:47:58à la maternité de Valenciennes,
00:48:00voulait écrire
00:48:02Moussa Darmanin,
00:48:04du nom de mon grand-père,
00:48:06tirailler algérien qui avait servi la France.
00:48:08Après tant d'années
00:48:10de fonction élective, je remercie mes électeurs
00:48:12de Tourcoing,
00:48:14que je vais retrouver à l'Assemblée nationale
00:48:16avec beaucoup de fierté.
00:48:18Il est assez évident, si nous sommes honnêtes,
00:48:20que si je m'étais appelé
00:48:22Moussa Darmanin, je n'aurais pas été élu maire
00:48:24et député.
00:48:26Et sans doute n'aurais-je pas été ministre de l'Intérieur
00:48:28du premier coup, comme ma jeunesse
00:48:30m'a porté à ces responsabilités
00:48:32fortes.
00:48:34Eric Tegner, qu'est-ce qu'il veut dire ?
00:48:36Là, c'est un discours vraiment sur l'assimilation.
00:48:38Cette question, alors c'est étonnant
00:48:40quand on l'entend de la part de Gérald Darmanin,
00:48:42il y avait tous les cris d'orfait quand Eric Zemmour
00:48:44parlait justement de cette question des prénoms
00:48:46qui est revenue dans le débat public
00:48:48et où il dit effectivement, là-dessus je partage
00:48:50ce qu'il dit, lorsque vous venez justement,
00:48:52lorsque vous avez des origines étrangères,
00:48:54vous n'êtes non pas dans une logique d'intégration à la France
00:48:56mais d'assimilation à la France.
00:48:58C'est-à-dire que tout ce qui veut
00:49:00vient de votre culture d'origine, votre culture d'étrangère
00:49:02qui ne correspond pas à la nouvelle culture
00:49:04que vous voulez embrasser, que vous voulez
00:49:06choisir, la culture française,
00:49:08vous le laissez à côté.
00:49:10Donc la question des prénoms...
00:49:12La question des prénoms...
00:49:14Est-ce que là-derrière, il veut dire aussi
00:49:16qu'il y a du racisme en France ?
00:49:18Parce que quand il dit je n'aurais pas été élu maire
00:49:20et je ne serais pas à ce poste si je m'étais appelé
00:49:22Moussa, qu'est-ce qu'il veut dire ?
00:49:24Jean-Marc, j'ai une question à vous poser.
00:49:26Est-ce que vous connaissez la maire du 7e arrondissement de Paris ?
00:49:28Oui, bien sûr.
00:49:30Rachida Tati, qui est le nouveau secrétaire d'Etat.
00:49:32Qu'est-ce qu'il veut dire ?
00:49:34Il fait du pied...
00:49:36Il renvoie les gens à ses propres origines.
00:49:38Il fait du pied à la gauche
00:49:40parce qu'il sait très bien que pour 2027, il aura aussi besoin
00:49:42des voix de la gauche pour accéder à la présidentielle.
00:49:44Elle est là, la réalité.
00:49:46François Constantini, je m'appelle Gérald Moussa Darmanin.
00:49:48Qu'est-ce qu'il veut dire ?
00:49:50Parce que ce n'est pas innocent de prononcer ces mots-là.
00:49:52C'est la première fois que je l'entends parler comme ça.
00:49:54Monsieur Darmanin, qui est un espèce
00:49:56de personnage politique polymorphe
00:49:58qui change souvent de vue,
00:50:00il a peut-être caché
00:50:02qu'il s'appelait Moussa.
00:50:04Quand ça l'arrange, il s'appelle Moussa.
00:50:06Oui, mais il dit que je n'aurais pas été élu maire.
00:50:08Je n'aurais sans doute pas été élu maire et je ne serais sans doute pas ce boss.
00:50:10Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:50:12Est-ce que ça veut dire que la France est raciste ?
00:50:14Bien sûr que non.
00:50:16Est-ce que c'est ce qu'il veut dire ?
00:50:18Si on parle de racisme en France,
00:50:20il faudrait voir souvent d'où vient le racisme
00:50:22et qui en sont les victimes.
00:50:24D'ailleurs, quand on prend les actes racistes aujourd'hui,
00:50:26l'antisémitisme représente
00:50:28la moitié des actes à caractère raciste.
00:50:3050-60%.
00:50:32Alors, il faudrait voir d'où vient le racisme
00:50:34et de qui vient la plupart du temps ce racisme.
00:50:36Donc, ça ne me dit pas ce qu'il veut dire.
00:50:38Qu'est-ce qu'il veut dire ?
00:50:40Vous êtes politologue. Il veut dire quoi ?
00:50:42Il se renvoie à ses propres origines pour essayer de faire un coup de marketing
00:50:44sur sa population.
00:50:46Il envoie un clin d'œil à la population de Tourcoing,
00:50:48pour nous raconter ça.
00:50:50Moi, je le trouve quand même détestable
00:50:52de ramener les gens à leur propre origine.
00:50:54Vous l'avez dit, vous avez passé Maïel Bompard
00:50:56qui a traité Bruno Reuteuil de racisme.
00:50:58Juste avant, Rachida Kaout,
00:51:00passe son temps à renvoyer les gens à leurs propres origines.
00:51:02On sait que ce sont des racialistes,
00:51:04des gens, des ethno-différenciés.
00:51:06Non, mais qu'il dénonce là une certaine forme de discrimination,
00:51:08ça s'entend, mais c'est vrai que c'est étonnant.
00:51:10Vous vous appelez Rachida Kaout.
00:51:12Qu'est-ce qu'il veut dire ?
00:51:14Alors, justement, Jean-Marc,
00:51:16j'allais exactement dire ça.
00:51:18Je m'appelle Rachida Kaout.
00:51:20Je suis élue Renaissance.
00:51:22Je suis engagée politiquement
00:51:24et aussi dans le milieu associatif.
00:51:26Donc, j'aime ma France
00:51:28et effectivement,
00:51:30je ne peux que constater que
00:51:32nous avons un problème en France
00:51:34qui est celui, justement, de l'égalité des chances.
00:51:36Et je remercie Gérald Darmanin
00:51:38aujourd'hui d'avoir effectivement
00:51:40rappelé qu'il était d'origine
00:51:42algérienne de par son père
00:51:44et qu'il s'appelait Moussa et qu'il a dû changer.
00:51:46Mais pourquoi a-t-il besoin de le rappeler ?
00:51:48C'est ça ma question.
00:51:50Pourquoi a-t-il besoin de le rappeler au moment où il quitte le ministère de l'Intérieur ?
00:51:52Mais parce qu'il sort d'un ministère de l'Intérieur
00:51:54où il a...
00:51:56Il sort d'un ministère
00:51:58où il a su...
00:52:00Je termine juste.
00:52:02Il sort d'un ministère où c'était
00:52:04pleinement, justement,
00:52:06dans ses fonctions que d'identifier
00:52:08ce problème. Il est en train de léguer
00:52:10un ministère qui, aujourd'hui,
00:52:12est engrené par la division.
00:52:14Il y a un moment, soyons unis...
00:52:16Gérald Darmanin, qu'il soit d'origine chinoise, algérienne, marocaine,
00:52:18italienne, tout le monde s'en fiche.
00:52:20Non, mais oui, mais c'est important.
00:52:22C'est politique, ce qu'il vient de faire.
00:52:24C'est un acte politique.
00:52:26C'est pour ça qu'on l'analyse.
00:52:28C'est pour ça que je suis en train de vous dire qu'il était quand même au ministère de l'Intérieur.
00:52:30Vous croyez que c'est ça le problème, aujourd'hui ?
00:52:32Non, c'est pas...
00:52:34Vous croyez que c'est ça le problème des Français, aujourd'hui ?
00:52:366% de la population française,
00:52:381 Français sur 10, est issue de l'immigration.
00:52:40Donc oui, ça fait partie des problèmes
00:52:42à régler pour que, justement, nous arrivions
00:52:44à vivre tous ensemble.
00:52:461 Français sur 10, Jean-Marc.
00:52:48Juste, Rachida, mon grand-père était italien.
00:52:50Moi, j'ai pas de problème
00:52:52d'intégration.
00:52:54Alors, moi, je n'ai jamais subi de racisme.
00:52:56Je n'ai jamais eu...
00:52:58Mais alors, pourquoi est-ce qu'il en parle ?
00:53:00Parce que ça existe, Jean-Marc.
00:53:02Moi, je suis un peu sceptique.
00:53:04Oui, dans tous les sens, évidemment.
00:53:06Même le racisme.
00:53:08À part souligner une discrimination...
00:53:12À part souligner une certaine forme de discrimination,
00:53:14je trouve ça particulier,
00:53:16avec un secrétaire d'État à côté de lui,
00:53:18qui est aussi issu de l'immigration,
00:53:20qui est quelqu'un de talentueux.
00:53:22Donc c'est vrai que c'est particulier.
00:53:24C'est un peu un pavé dans la marre qu'il a lancé.
00:53:26Moi, je vous avoue ne pas avoir bien compris.
00:53:28Si ce n'est, encore une fois, faire du pied à la gauche.
00:53:30Ça marche.
00:53:32Ça m'arrive jamais, mais je vais le défendre là-dessus.
00:53:34Je pense qu'il parle d'abord, justement,
00:53:36aux étrangers, aux gens,
00:53:38aux Français issus de l'immigration,
00:53:40qui cherchent à s'assimiler et à s'intégrer.
00:53:42Je ne pense pas qu'il fasse du communautarisme
00:53:44quand il dit ça.
00:53:46C'est le contraire, alors.
00:53:48C'est le contraire de ce que dit Raphida Kahout.
00:53:50On peut tout à fait considérer...
00:53:52Non, mais on aurait pu...
00:53:54Ça serait intéressant de l'interroger.
00:53:56Moi, je pense, par exemple, qu'effectivement,
00:53:58sur certains Français issus de l'immigration,
00:54:00le fait qu'on leur donne un bagage culturel
00:54:02étranger ne les aide pas derrière à progresser.
00:54:04La question, c'est, est-ce que c'est l'État
00:54:06qui va dire, t'as pas le bon prénom,
00:54:08donc on te met de côté ? Ça, je n'y crois pas.
00:54:10Et je ne pense pas que Gérald Darmanin y croit.
00:54:12Ou est-ce que, justement, c'est cette culture
00:54:14où ils vont vous parler tout le temps du bled,
00:54:16ils vont vous parler arabe à la maison,
00:54:18du coup, ils vont vous appeler avec différents prénoms
00:54:20arabes, etc., qui fait que la personne,
00:54:22jamais elle cherche véritablement à s'assimiler.
00:54:24Ça, pour le coup, c'est vrai, mais il reste ambigü
00:54:26parce qu'il parle aux deux côtés, justement.
00:54:28Ça, c'est beau.
00:54:30Vous êtes d'accord avec François Constantini
00:54:32quand il dit qu'il parle à la gauche.
00:54:34C'est un message qu'il envoie à la gauche en disant ça.
00:54:36Non, je pense qu'il triangule.
00:54:38Je pense qu'il triangule.
00:54:40Quelqu'un de gauche entend le fait que, justement,
00:54:42c'est l'État qui est raciste, etc.,
00:54:44et quelqu'un de droite va considérer que, oui,
00:54:46c'est pas faux, c'est pas l'État qui choisit
00:54:48qu'il ne soit pas, c'est justement les parents
00:54:50qui, s'ils décident systématiquement,
00:54:52je ne parle pas d'autres cas,
00:54:54sur certains cas, justement, décident
00:54:56dès la naissance de ne pas mettre
00:54:58la personne dans un champ d'assimilation.
00:55:00Bien sûr que ça compte quand on le sait.
00:55:02C'est Jérôme Forquet qui en parle, justement,
00:55:04qu'en Seine-Saint-Denis, aujourd'hui,
00:55:06la majorité des nouvelles naissances ont des prénoms
00:55:08arabo-musulmans. Ça pose problème.
00:55:10C'est un problème qu'elle s'appelle Rachida ?
00:55:12Non, parce que vous savez pourquoi ?
00:55:14Excusez-moi, soyons concrets.
00:55:16C'est ce que vous êtes en train de m'expliquer.
00:55:18Si on n'avait pas de problème
00:55:20d'assimilation en France,
00:55:22s'il n'y avait pas une part d'étranger...
00:55:24Je repose la question. J'ai compris.
00:55:26Est-ce que c'est un problème qu'elle s'appelle Rachida ?
00:55:28Pourquoi vous parlez des gens qui n'ont que ce prénom ?
00:55:30Des populations qui sont dans des quartiers
00:55:32où déjà il y a du mal avec la langue française,
00:55:34on le sait très bien.
00:55:36C'est pas un problème parce qu'elle vit dans un beau quartier ?
00:55:38C'est une assimilation complète.
00:55:40Je ne suis même pas là pour juger.
00:55:42Mais le prénom, ça se donne à la naissance ?
00:55:44Non, il n'y a pas de doute.
00:55:46Mais en tout cas, je vais vous dire...
00:55:48Rachida, tu vérifies avec un cas.
00:55:50Je crois que c'est un prénom d'origine étrangère.
00:55:52Non, mon père est étranger.
00:55:54Je pense qu'il y a un père étranger sur ce plateau.
00:55:56C'est le mien, mon père est étranger.
00:55:58Je vais vous dire, c'est amusant.
00:56:00Mon père, il vient d'une culture suédoise.
00:56:02C'est marrant parce qu'à chaque fois que je vais dire
00:56:04je suis fils d'immigrés d'étrangers,
00:56:06je dis mon père est suédois, les gens rient sur les plateaux.
00:56:08Comme si on n'avait pas le droit de dire
00:56:10c'est la même chose, etc.
00:56:12Bien entendu, qu'il y a des fils d'immigrés,
00:56:14selon leurs parents,
00:56:16s'ils viennent par exemple du Maghreb,
00:56:18du pays du Nord, du Portugal,
00:56:20c'est pas la même chose.
00:56:22Le sujet numéro un sur l'immigration,
00:56:24c'est l'Europe extra-européenne.
00:56:26Et ce sont ceux justement qui sont
00:56:28issus des pays africains.
00:56:30Rachida, cas où vous répondez.
00:56:32On va revenir à l'essentiel
00:56:34du message de Gérald Darmanin.
00:56:36C'est que la France aujourd'hui
00:56:38est multiculturelle.
00:56:40La France d'aujourd'hui est riche de sa diversité.
00:56:42Et la France d'aujourd'hui
00:56:44n'en déplaise justement
00:56:46à tous ceux qui sont contre
00:56:48cette belle richesse.
00:56:50C'est ce melting pot qui va nous permettre de réussir.
00:56:52Ce qu'on appelle le grand emplacement.
00:56:54Ça c'est une chimère.
00:56:56C'est du folklore.
00:56:58Arrêtez de faire peur aux Français.
00:57:00Vous savez que tous les étrangers
00:57:02qui ont quitté leur pays
00:57:04ont énormément de mérite.
00:57:06On devrait même leur donner des médailles.
00:57:08Vous savez pourquoi ?
00:57:10Parce que parfois
00:57:12ils ont risqué leur vie.
00:57:14Parce que parfois
00:57:16ils ont risqué leur vie
00:57:18pour arriver ici.
00:57:20C'est ça l'humanité.
00:57:22Et qu'ils se sont justement intégrés.
00:57:24Parfois ils ont même fait le don.
00:57:26Et ceux qui sont intégrés, il n'y a pas de soucis.
00:57:28Tout le monde le dit.
00:57:30Je ne suis pas en train de parler d'immigration clandestine.
00:57:32Vous dites qu'il faut leur remettre des médailles.
00:57:34Je demande un minimum de respect.
00:57:36Parce que ce sont des contribuables.
00:57:38Et je vais vous dire autre chose.
00:57:40Moi je suis une grande militante.
00:57:42Pour le droit de vote des gens
00:57:44issus de l'immigration qu'à ses jours
00:57:46aux élections locales.
00:57:48Vous savez pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas
00:57:50de démocratie sans participation
00:57:52de tous nos concitoyens.
00:57:54François Constantinis, le discours de Rachida Kaouf
00:57:56vous fait réagir ?
00:57:58Elle est militante macroniste.
00:58:00Elle est multiculturaliste.
00:58:02J'ai fait ma thèse sur Liban.
00:58:04J'ai enseigné 10 ans.
00:58:06Et vous n'avez rien appris.
00:58:08Le Liban est un pays très riche.
00:58:10S'il vous plaît, essayez de vous écouter sur ce plateau.
00:58:12On voit aujourd'hui ce qui est devenu.
00:58:14Le Liban, les cités multiculturelles
00:58:16sont des sociétés multiconfectuelles
00:58:18à partir du moment où il n'y a pas
00:58:20de consensus national minimum.
00:58:22Au Liban, il n'y a pas de consensus national minimum.
00:58:24Vous parlez des terroristes.
00:58:26Je parle d'un certain nombre de choses.
00:58:28J'ai étudié le pays.
00:58:34J'ai enseigné 10 ans.
00:58:36Les cités multiculturelles ne sont pas des sociétés idéales.
00:58:38Pourquoi ? Parce que ce sont des sociétés
00:58:40de la fragmentation.
00:58:42La société multiculturelle devient une société
00:58:44multiconfectuelle.
00:58:48Je parle de façon objective.
00:58:50Toutes les sociétés multiculturelles
00:58:52sont des sociétés multiconfectuelles.
00:58:54Elles ont tout échoué.
00:58:58Je crois qu'on a fait le tour de ce sujet.
00:59:00On va parler d'un autre sujet.
00:59:06On va parler d'un autre sujet.
00:59:08C'est l'éducation.
00:59:10Avec la nomination d'Anne Jeuneté
00:59:12qui est déjà contestée par les syndicats.
00:59:14Il y a des mots très durs qui ont été prononcés contre elle.
00:59:16On peut dire par exemple
00:59:18qu'Anne Jeuneté,
00:59:20même la Macronie ne sait pas
00:59:22les dossiers de l'éducation.
00:59:24Elle ne connait pas grand chose
00:59:26ni de près ni de loin.
00:59:32Est-ce que c'est une erreur
00:59:34cette nomination ?
00:59:36On attend qu'elle
00:59:38prenne la parole dans quelques instants.
00:59:40Les nominations au ministère de l'éducation
00:59:42sont en permanence contestées.
00:59:44Le problème sous-jacent
00:59:46derrière c'est que la principale priorité
00:59:48du Premier ministre à chaque fois
00:59:50c'est de trouver un ministre de l'éducation
00:59:52qui ne dérange pas les syndicats.
00:59:54Or, on sait très bien, et c'est ce qu'on ne peut jamais dire
00:59:56lorsqu'on est un homme politique,
00:59:58qu'une partie du problème
01:00:00de l'éducation nationale
01:00:02ce sont des professeurs.
01:00:04Certains professeurs qui
01:00:06refusent de travailler plus
01:00:08vont vouloir faire uniquement 30 heures
01:00:10quand d'autres vont beaucoup travailler.
01:00:12Ce sont des professeurs qui justement
01:00:14sur la laïcité, sur toutes ces questions de République
01:00:16on sait qu'il y en a 30% aujourd'hui qui votent Jean-Luc Mélenchon
01:00:18vont distiller un discours
01:00:20communautariste auprès des élèves.
01:00:22Et donc là, c'est quel choix
01:00:24a choisi Michel Barnier ?
01:00:26Et là-dessus, lorsqu'on parlait justement de la droite,
01:00:28on note qu'un François-Xavier Bellamy qui vient d'un Républicain
01:00:30qui est un proche de Bruno Rotaillot
01:00:32était poussé justement pour l'éducation nationale
01:00:34et il a été mis de côté parce que le choix aussi
01:00:36malgré tout de Michel Barnier
01:00:38est d'être dans cette politique.
01:00:40On attend la prise de parole d'Anne Gentay dans quelques instants
01:00:42ce sera en direct sur CNews bien évidemment
01:00:44parce que ça va être intéressant de voir comment elle se positionne.
01:00:46Je vous donne la parole dans un instant.
01:00:48On va prendre Jean-Etienne Posa qui est instituteur
01:00:50qui est en direct avec nous. Bonjour monsieur, merci beaucoup
01:00:52d'être en direct avec nous.
01:00:54Ça évoque quoi pour vous Anne Gentay ?
01:00:56J'ai pas entendu votre question.
01:00:58Je dis ça évoque quoi pour vous ce nom
01:01:00Anne Gentay ?
01:01:02Pour moi, Anne Gentay
01:01:04c'est une députée macroniste
01:01:06qui est connue
01:01:08surtout pour
01:01:10ses travaux sur la défense et la diplomatie
01:01:12mais bon
01:01:14voilà, qui est inconnue des enseignants
01:01:16voilà
01:01:18et ça fait six fois
01:01:20qu'on change de nom en septembre.
01:01:22On vous reprend par contre en direct au ministère de l'éducation
01:01:24on rejoint Anne Gentay qui prend la parole
01:01:26et c'est son premier discours en tant que ministre de l'éducation.
01:01:34Madame la ministre, chère Nicole
01:01:36Mesdames et messieurs les ministres
01:01:38je sais que certains d'entre vous sont là
01:01:40Mesdames et messieurs les parlementaires
01:01:42Mesdames et messieurs les ministères
01:01:44Mesdames et messieurs les recteurs et rectrices
01:01:46Mesdames et messieurs les directeurs et directrices
01:01:48Mesdames et messieurs les agents
01:01:50du ministère
01:01:52et à travers vous tous ici présent
01:01:54chers personnels
01:01:56de l'éducation nationale
01:01:58En entrant dans ce ministère
01:02:00je pense
01:02:02à mon arrière-grand-mère
01:02:04je pense à ma grand-mère
01:02:06je pense à ma belle-mère
01:02:08je pense à ma tante
01:02:10à ma soeur
01:02:12qui furent toutes
01:02:14AESH, institutrice
01:02:16professeure, directrice d'école
01:02:18principale de collège
01:02:20je pense à cette
01:02:22lignée de hussardes de la République
01:02:24qui m'ont fait tant aimer
01:02:26notre école
01:02:28je pense à tous mes professeurs
01:02:30tous mes enseignants
01:02:32dont chacun je pourrais aujourd'hui encore citer le nom
01:02:34et dire ce qu'ils m'ont apporté
01:02:36sans eux
01:02:38je ne serai pas là
01:02:40devant vous ce matin
01:02:42je pense à tous nos professeurs
01:02:44à tous nos personnels qui exercent
01:02:46en Hexagone, dans nos Outre-mer
01:02:48et à l'étranger
01:02:50et je veux leur dire mon immense
01:02:52reconnaissance
01:02:54tous les jours
01:02:56de Cahors près d'Escans à Singapour
01:02:58de Brest à Bastère
01:03:00ils changent des destins
01:03:02ils font vivre chez tous nos enfants les mêmes valeurs
01:03:04peu importe l'endroit où ils habitent
01:03:06ces valeurs, celles
01:03:08non négociables
01:03:10de la République
01:03:12ma reconnaissance
01:03:14elle va aussi au Premier Ministre
01:03:16et au Président de la République
01:03:18qui m'ont fait l'honneur
01:03:20de me nommer
01:03:22c'est une tâche immense
01:03:24cruciale
01:03:26vitale
01:03:28pour notre pays
01:03:30et j'ai conscience de ce qui est
01:03:32attendu de moi
01:03:34oui
01:03:36leur confiance m'honore aujourd'hui
01:03:38et oui, elle m'oblige à donner
01:03:40le meilleur de moi-même
01:03:42et c'est ce que je ferai
01:03:44chaque heure, de chaque jour
01:03:46au sein de ce ministère
01:03:48mais c'est aussi
01:03:50un sentiment d'humilité qui m'anime
01:03:52humilité face à la
01:03:54tâche à accomplir
01:03:56humilité face à ce qui a
01:03:58existé avant moi
01:04:00face à la formidable oeuvre humaine
01:04:02depuis des décennies
01:04:04a construit notre école
01:04:06telle qu'elle existe aujourd'hui
01:04:08humilité face
01:04:10à l'ensemble de mes prédécesseurs
01:04:12dont certains ont marqué
01:04:14l'histoire avec un grand hache
01:04:16de notre pays par leur engagement
01:04:18et leur vision
01:04:20humilité enfin
01:04:22car j'ai conscience d'être
01:04:24le maillon d'une chaîne humaine
01:04:26faite de plus de 1,3
01:04:28millions de femmes et d'hommes qui se
01:04:30lèvent chaque jour
01:04:32pour faire vivre la promesse de l'école
01:04:34cette promesse
01:04:36de l'école chère Nicole
01:04:38c'est celle que vous avez défendue ces derniers mois
01:04:40permettez-moi Madame la Ministre
01:04:42de vous remercier chaleureusement
01:04:44chaleureusement pour l'action
01:04:46résolue, nous l'avons entendu
01:04:48et déterminée qui fut la vôtre
01:04:50merci et vraiment bravo pour tout
01:04:52ce que vous avez fait pour cette rentrée
01:04:54cette rentrée scolaire réussie
01:04:56dans des circonstances qui n'étaient pas
01:04:58facile
01:05:00cette promesse de l'école
01:05:02nous devons la garder constamment
01:05:04chevillée au corps
01:05:06cette promesse de l'école
01:05:08c'est d'abord de faire
01:05:10réussir nos enfants sur tous les plans
01:05:12Monsieur le ministre délégué, chère Alexandre
01:05:14vous l'avez évoqué
01:05:16c'est le chantier, donc je conduirai avec vous
01:05:18que je salue
01:05:20que je salue avec qui je me réjouis
01:05:22je veux vraiment dire très sincèrement de travailler
01:05:24nous avons déjà longuement échangé
01:05:26nous avons beaucoup de visions communes
01:05:28car non, le mot réussite ne me fait pas peur
01:05:30il ne doit pas faire peur
01:05:32oui, nous avons le devoir
01:05:34de faire réussir nos enfants
01:05:36comme élèves
01:05:38et je pense notamment à la voie professionnelle
01:05:40qui doit être absolument
01:05:42une voie d'excellence
01:05:44nous avons aussi le devoir de faire
01:05:46réussir nos élèves pour qu'ils deviennent des citoyens
01:05:48accomplis
01:05:50oui, la promesse de l'école
01:05:52c'est aussi ce ferment républicain
01:05:54ce ciment de notre nation
01:05:56sur lequel nous devons bâtir
01:05:58notre unité
01:06:00oui mesdames et messieurs
01:06:02l'école c'est le lieu où se bâtit l'unité républicaine
01:06:04car je le sais
01:06:06la politique, les aléas de notre pays
01:06:08et le bruit de nos conflits
01:06:10peuvent parfois résonner très fort dans nos vies
01:06:12or
01:06:14la promesse de l'école c'est justement
01:06:16de préserver nos élèves
01:06:18des soubresauts
01:06:20et des turpitudes du monde
01:06:22c'est ce à quoi je m'attacherais
01:06:24préserver l'école
01:06:26protéger nos élèves
01:06:28bâtir un espace
01:06:30de sérénité
01:06:32et de stabilité
01:06:34j'en fais le serment
01:06:36la stabilité
01:06:38je sais combien l'école en a besoin
01:06:40après ces derniers mois
01:06:42même ces dernières années parfois pourrais-je dire
01:06:44un mouvement a été lancé
01:06:46autour d'ambitions fortes
01:06:48comme l'élévation du niveau de nos élèves
01:06:50l'exigence de nos enseignements
01:06:52mais aussi le respect de nos professeurs
01:06:54de leur autorité
01:06:56et de celle
01:06:58de la république
01:07:00et le bien-être
01:07:02de nos élèves et de nos personnels également
01:07:04et je veux vous dire que
01:07:06le navire ne changera pas
01:07:08de cap
01:07:10c'est donc de la continuité
01:07:12de la sérénité
01:07:14de l'écoute et du temps long que je souhaite apporter
01:07:16à notre école
01:07:18et cela je le ferai avec
01:07:20ma sensibilité, avec ma personnalité
01:07:22et avec mon expérience
01:07:24mon expérience comme élève
01:07:26comme mère de 4 enfants
01:07:28qui ont quitté l'école depuis un moment maintenant
01:07:30comme médecin également
01:07:32ayant exercé dans nos écoles au profit
01:07:34de la santé scolaire
01:07:36comme élue d'un territoire rural
01:07:38où je vois les écoles se dépeupler
01:07:40j'ai vu au cours du temps
01:07:42s'installer une forme de
01:07:44solitude à l'école
01:07:46solitude des enseignants
01:07:48face à la remise en cause de leur légitimité
01:07:50ou de leur autorité
01:07:52solitude des chefs d'établissement
01:07:54face aux normes
01:07:56aux consignes, aux difficultés
01:07:58solitude des élèves
01:08:00de l'élève harcelé
01:08:02de l'élève en difficulté
01:08:04de l'élève qui ne trouve pas sa place
01:08:06solitude des parents
01:08:08et je pense évidemment
01:08:10aux familles monoparentales qui se battent
01:08:12tous les jours
01:08:14c'est parfois difficile, vraiment trop difficile
01:08:16cette solitude
01:08:18je crois qu'elle pèse beaucoup
01:08:20et cette solitude
01:08:22nous allons ensemble tenter
01:08:24de la transformer en confiance
01:08:26puis en enthousiasme
01:08:28et enfin
01:08:30en bonheur
01:08:32pour cela je crois beaucoup
01:08:34à la santé scolaire
01:08:36grâce à l'ensemble de ses acteurs
01:08:38médecins, infirmières
01:08:40psychologues
01:08:42AESH
01:08:44assistantes sociales, d'autres intervenants
01:08:46et comme médecin, vous l'aurez compris
01:08:48cette cause me tient à coeur
01:08:50et je l'apprendrai à bras le corps
01:08:52avec toutes ses difficultés
01:08:54car oui, l'école doit être
01:08:56le lieu de tous les bonheurs
01:08:58le bonheur d'apprendre, celui de transmettre
01:09:00celui de forger des amitiés
01:09:02de prendre confiance en soi
01:09:04de rêver un futur dont chaque élève serait
01:09:06le principal artisan
01:09:08le bonheur
01:09:10de la liberté enfin
01:09:12sur cette route du bonheur
01:09:14de l'école, les défis sont
01:09:16nombreux, beaucoup a été fait
01:09:18mais j'ai bien conscience
01:09:20que beaucoup reste à faire
01:09:22et je m'engage à porter cette ambition
01:09:24avec détermination
01:09:26et bienveillance
01:09:28pour la lutte contre le harcèlement
01:09:30qui est le combat d'une génération et qui
01:09:32prendra du temps, pour l'attractivité
01:09:34du métier d'enseignant et pour leur
01:09:36formation, pour l'école
01:09:38une inclusive, sublime
01:09:40promesse mais exigeante
01:09:42mission et pour le niveau
01:09:44de nos élèves
01:09:46j'ai noté d'ailleurs dans nos évaluations nationales
01:09:48que de premiers bons résultats étaient visibles
01:09:50pour l'école primaire et nous le devons
01:09:52à diverses mesures comme le dédoublement
01:09:54des classes que vous avez évoqué ou les plans
01:09:56de formation des dernières années
01:09:58mais nous le devons aussi à nos professeurs
01:10:00qui par leur travail au quotidien
01:10:02permettent ces premiers progrès
01:10:04et je veux vraiment
01:10:06vous remercier du fond du cœur
01:10:08il est long
01:10:10donc le chemin de la réussite pour l'école
01:10:12il nécessite une vision