Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00Live n°1564 sur CNews, première chaîne Info de France, bonjour et bienvenue en direct à la Une.
00:00:07Nous y rôdons dès le début de mon randini live à Bocquer, car cette petite ville du Gard a voté hier
00:00:13pour savoir si la crèche devait être maintenue dans la mairie ou pas.
00:00:17Le tribunal administratif a en effet ordonné de l'enlever,
00:00:20mais les Bocquerois ont voté en ombre, vous le voyez sur ces images,
00:00:23et c'est un rat de marée, car plus de 98% des votants sont pour le maintien de la crèche.
00:00:30Il faut dire que c'est une tradition depuis plus de 10 ans,
00:00:33et le maire avait été sidéré par la décision du tribunal.
00:00:38Alors que depuis 10 ans est installée ici, dans la belle cour de l'hôtel de ville,
00:00:42l'exposition de la crèche provençale de Noël à laquelle nous sommes tant attachés,
00:00:46une association parisienne a souhaité nous attaquer pour la faire interdire.
00:00:51Après l'audience de mercredi, la décision est tombée aujourd'hui,
00:00:54et nous demande de démonter temporairement cette crèche,
00:00:57ce qui est incroyable, mais je ne ferai pas plus de commentaires.
00:01:00Et donc, 98% des votants hier en faveur du maintien de la crèche,
00:01:06mais à la France Insoumise par exemple, on reste sur ses positions,
00:01:09une crèche n'a rien à faire dans la mairie.
00:01:12Eh bien, je suis désolé si nous avons un désaccord là-dessus,
00:01:15il n'est pas question d'empêcher qui que ce soit de visiter quelques endroits,
00:01:20si les uns et les autres veulent visiter des bâtiments religieux par exemple,
00:01:24c'est la liberté la plus stricte.
00:01:26Par contre, la loi de 1905, oui, c'est la séparation des églises et de l'État,
00:01:31et à partir de ce moment-là, l'État et la puissance publique
00:01:35doit se tenir bien à distance des symboles religieux.
00:01:39Vous pouvez me raconter tout ce que vous voulez,
00:01:41personne n'ira me faire croire qu'une crèche est autre chose qu'un symbole religieux.
00:01:45Je n'ai rien contre les crèches, simplement, ce n'est pas leur place.
00:01:49À l'intérieur d'une mairie, décidée par un élu de la République.
00:01:53La religion n'a rien à voir avec les affaires publiques, avec l'argent public,
00:02:00et c'est comme cela que nous permettons à notre pays de continuer à avancer uni.
00:02:05Et donc, le respect de la laïcité, il ne doit pas être à géométrie variable.
00:02:09Voilà, et nous allons y revenir donc dès le début de Morandini Live.
00:02:12À 11h, nous vivrons ensemble la minute de silence pour Mayotte,
00:02:16c'est aujourd'hui en effet une journée de deuil nationale.
00:02:19Décrétée par le président de la République en hommage aux victimes sur l'île.
00:02:23Mais une journée de deuil national, qu'est-ce que cela veut dire vraiment ?
00:02:28C'est le cyclone le plus violent qu'a connu la France depuis 90 ans.
00:02:33Face à l'ampleur des dégâts causés par Chido à Mayotte,
00:02:36une journée de deuil national a été décrétée en mémoire des victimes.
00:02:40Ce lundi 23 décembre, les drapeaux seront mis en berne sur tous les territoires français
00:02:46et une minute de silence sera observée à 11h.
00:02:49Décidée par décret présidentiel, les journées de deuil national étaient initialement organisées
00:02:55en hommage aux présidents de la République décédés.
00:02:58La dernière en date a eu lieu suite au décès du président Valéry Giscard d'Estaing, le 2 décembre 2020.
00:03:04En 2001, le deuil national est appliqué pour la première fois,
00:03:08suite à un attentat terroriste, celui du 11 septembre, contre les tours jumelles à New York.
00:03:13Depuis, le décret a été pris à trois reprises pour les mêmes raisons.
00:03:17En janvier 2015, suite aux attentats contre Charlie Hebdo,
00:03:20quelques mois plus tard, après ceux du 13 novembre, puis en juillet 2016, après l'attaque de Nice.
00:03:26Ce 23 décembre marque la dixième journée de deuil national sous la Ve République
00:03:32et la première liée à un événement climatique.
00:03:35Nous vivrons donc cette minute de silence ensemble à partir de 11h sur CNews
00:03:40et justement, cette journée de deuil national pose problème.
00:03:44Annoncer un nouveau gouvernement en pleine journée de deuil n'est-ce pas indécent
00:03:48puisque visiblement, le gouvernement sera annoncé à partir de 18h
00:03:52et la députée Estelle Youssoupha met en garde.
00:03:54Ce serait le scénario de l'indécence et du mépris pour les Mahorais, dit-elle.
00:03:58Pourtant donc, on nous annonce le gouvernement pour 18h après nous l'avoir annoncé pour hier soir.
00:04:04Dans l'actualité également, barbarie, sauvagerie, les mots manquent pour qualifier ce qui s'est passé à Marseille.
00:04:09Nous partons tout de suite rue Raymond-Tessière dans le neuvième arrondissement de la cité phocéenne.
00:04:14Vous voyez ces images, ce sont des quartiers tranquilles que vous voyez en ce moment.
00:04:18Nous sommes juste derrière le stade Vélodrome et c'est là qu'une dame de 79 ans a été agressée et frappée chez elle.
00:04:26Elle a été agressée sexuellement, s'est réveillée entièrement nue au milieu de son salon
00:04:31et a découvert qu'en plus d'avoir été cambriolée, ses deux chiens ont été tués.
00:04:36L'horreur absolue. Rudy Mana, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale, affirme, je cite,
00:04:41« L'individu qui a commis cette hâte s'est comporté en véritable animal sauvage. »
00:04:46Nous allons y revenir dans cette émission.
00:04:48Horreur encore dans l'Essonne ce week-end avec une attaque au sabre qui a fait un mort et un blessé grave.
00:04:53Deux suspects ont été présentés à un juge d'instruction hier soir en vue de leur mise en examen.
00:04:58Le rappel des faits.
00:05:00Dans la nuit de samedi à dimanche, trois hommes ont pénétré de fort cette habitation située à Palaiseau en Essonne
00:05:07pour tenter de déloger le squatteur qui occupait le logement.
00:05:11Ces hommes sont les employés d'un chef d'entreprise qui a récemment fait l'acquisition du logement
00:05:16où se sont déroulées les agressions.
00:05:18En état d'ivresse, après une soirée organisée dans les bureaux de la société,
00:05:23ils ont fracturé la porte d'entrée puis enfoncé la porte de la chambre où se trouvait l'occupant.
00:05:28Les trois hommes âgés d'une quarantaine d'années lui ont porté plusieurs coups alors qu'il dormait, le blessant légèrement.
00:05:35Ce dernier s'est alors emparé d'une arme blanche de type sabre avant de frapper à l'abdomen deux de ses agresseurs.
00:05:42L'un d'entre eux est décédé sur place, l'autre a été grièvement blessé. Son pronostic vital est engagé.
00:05:49C'est toute la question de la légitime défense, de nuit, dans un lieu habité et la jurisprudence est un peu plus souple.
00:05:58Lorsqu'il y a une agression de nuit dans un logement avec violence ou par ruse,
00:06:05dans ce cas là on parle d'une présomption de légitime défense et c'est toute l'enquête qui va se tourner autour de ça.
00:06:12Le troisième employé qui n'a pas été blessé, le squatteur ainsi que le chef d'entreprise ont été placés en garde à vue.
00:06:18Le parquet a ouvert une enquête pour homicide volontaire, tentative d'homicide volontaire et violence aggravée,
00:06:25confiée à la division de la criminalité territoriale de la police de l'Essonne.
00:06:30Le témoignage sur ces news de cet arbitre qui a été menacé et violenté au stade Bertrand-Dauvin,
00:06:36c'est dans le 18e arrondissement de Paris, tout cela à cause d'un pénalty non sifflé en faveur de l'équipe soutenue par ses agresseurs.
00:06:44Il a été suivi jusque dans les vestiaires et a eu une énorme frayeur, il a accepté de nous parler.
00:06:51On ne va pas en rester là, on va te régler ton compte, on t'avait prévenu.
00:06:56C'est un retour pesant pour Samir Belaïd sur le terrain du stade Bertrand-Dauvin situé porte de Clignancourt à Paris.
00:07:03Il y a deux semaines, alors qu'il arbitrait un match de foot, il a vécu l'impensable pour un simple pénalty non sifflé.
00:07:11On t'avait demandé de siffler pénalty, tu n'as pas respecté ce qu'on t'avait demandé.
00:07:15Je me retourne vers l'un pour lui répondre en lui disant de se calmer, qu'il y avait des possibilités d'en parler avec son club mais pas avec moi.
00:07:25Au moment où je me retourne pour répondre à un autre qui m'insultait, je me prends un gros coup de poing ici au niveau de la nuque.
00:07:32Une violence physique mais aussi verbale tout au long du match et ce jusqu'à son évacuation vers les vestiaires.
00:07:38J'ai l'un des deux voyous qui me suit jusqu'à la loge du gardien et qui continue de m'insulter devant le gardien du stade,
00:07:45les responsables qui sont en charge de la gestion de l'équipement sportif.
00:07:49Quelques heures avant le début de la rencontre, c'est par des intimidations qu'il a été accueilli.
00:07:54Je sors de mon vestiaire, je suis prêt, j'ai 4-5 gars qui sont là. Ils me disent, est-ce que c'est vous qui allez arbitrer tout à l'heure ?
00:08:02J'ai dit oui. Sur le terrain qui est tout à gauche, ils me disent ok, on va vous rendre visite tout à l'heure.
00:08:08Samir Bellaïd, sévèrement sonné, a déposé plainte au commissariat et s'est vu prescrire 5 jours d'idété pour des contusions au cervical.
00:08:16L'attaque de ce week-end sur un marché de Noël en Allemagne et plus l'enquête avance, moins on comprend ce qui s'est passé.
00:08:22D'abord parce que l'auteur de cette attaque a un profil plus que trouble et en outre parce que la sécurité sur ce marché de Noël pose question.
00:08:31Il avait un profil qui aurait dû alerter les autorités allemandes.
00:08:35Taleb Abdul Mohsen, réfugié saoudien arrivé en Allemagne en 2006, présentait quelques zones d'ombre.
00:08:40En août, sur X, le suspect de l'attentat de Magdebourg diffuse notamment un message de haine et d'appel à la violence contre la politique allemande.
00:08:47Existe-t-il une voie vers la justice en Allemagne sans faire exploser une ambassade allemande ou égorger au hasard des citoyens allemands ?
00:08:54Je cherche cette voie pacifique depuis janvier 2019 et je ne l'ai pas trouvée.
00:08:58Pourtant, l'Arabie saoudite, pays d'origine du suspect, a affirmé ce week-end d'avoir mis en garde à plusieurs reprises les autorités allemandes sur son profil inquiétant.
00:09:06Ils n'étaient pas les seuls. Une association d'anciens musulmans établie en Allemagne s'inquiétait également du profil du suspect.
00:09:12Nous le connaissons bien, il nous a terrorisés pendant des années.
00:09:15C'est un psychopathe adhérent à l'idéologie conspirationniste de l'ultra-droite qui ne déteste pas seulement les musulmans mais tous ceux qui ne partagent pas sa haine.
00:09:24Le gouvernement a promis une enquête rapide et minutieuse pour clarifier d'éventuelles erreurs des autorités dans la prévention de l'attaque.
00:09:30Allez, tout de suite l'étape et le flop d'audience de ce week-end, c'est avec Mister Audience qui est là même aujourd'hui.
00:09:39Vendredi soir, encore un gros succès pour Astrid et Raphaël. La série 2 France 2 a rassemblé 4,8 millions de téléspectateurs.
00:09:47Sur M6, la France a un incroyable talent est arrivé deuxième et c'est un beau succès pour le programme qui a vu la victoire du magicien Mathieu Stepson.
00:09:54La soirée était très compliquée pour TF1. La soirée spéciale Noël de Mask Singer s'est effondrée à seulement 2 millions d'eux.
00:10:00Et pour France 3, ça a été un gros flop. La fête de la chanson française a à peine dépassé le million et demi.
00:10:06Ça sent vraiment le sapin pour ce type d'émission.
00:10:09Samedi soir, France 3 s'est largement imposée avec sa série Meurtre à Château-Thierry. La chaîne a rassemblé 4,7 millions de téléspectateurs.
00:10:17La soirée était également un succès pour Cyril Féraud sur France 2 qui avec son jeu 100% logique a attiré près de 3,9 millions de personnes.
00:10:25Féraud toujours une valeur forte pour le service public. En revanche, fausse note pour la Star Academy sur TF1 qui n'est arrivé que troisième à seulement 2,8 millions malgré une spéciale Noël et sans élimination.
00:10:36M6 a quant à elle fait un nouveau flop avec seulement 732 000 téléspectateurs. La soirée spéciale Sème de Ménage a été largement battue par Echevebel sur France 5 qui a fait plus d'un million.
00:10:49Et hier soir, c'est TF1 qui a remporté la soirée ciné du dimanche avec le film Avatar la Voix de l'eau qui est arrivé largement en tête à 4,1 millions.
00:10:57France 2 est loin derrière à moins de 3 millions avec la comédie L'Enquête Corse. La série de France 3 Les Enquêtes de Vera est troisième.
00:11:04Sur M6, Zone Interdite a vraiment du mal à trouver son public. Le magazine qui a été consacré au marché de Noël a attiré moins d'un million et demi de téléspectateurs.
00:11:13Mister Audience vous dit à demain.
00:11:15Allez, je vous présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi. Muriel Wagnil-Melki, bonjour.
00:11:20Bonjour.
00:11:21Merci d'être avec nous. Vous êtes avocate et présidente de l'organisation juive européenne. Madi Saïdi, bonjour.
00:11:25Bonjour.
00:11:26Conseil en communication d'influence Jean-Pierre Colombiès, bonjour.
00:11:28Bonjour.
00:11:29Porte-parole du syndicat de l'Union des policiers nationaux indépendants et puis Karim Akhatim, bonjour.
00:11:33Bonjour.
00:11:34Merci également d'être avec nous, élue municipale LFI au Blanc-Ménil. Dans un instant, à 11 heures, c'est-à-dire d'ici 11 minutes environ, nous allons vivre bien évidemment ensemble la minute de silence en hommage aux victimes de Mayotte.
00:11:44Mais tout d'abord, je voulais qu'on commence par parler de Bocaire. Bocaire où 98% des votants se sont prononcés en faveur de la crèche dans cette petite ville du Gard.
00:11:55Une consultation en effet a été organisée hier pour savoir si la crèche devait être maintenue dans la mairie ou pas. Le tribunal administratif a en effet ordonné de l'enlever.
00:12:05Mais les Bocairois ont voté. C'est un rat de marée. Donc 98% des votants sont pour le maintien de la crèche.
00:12:12Il faut dire que c'est une tradition depuis plus de 10 ans, le rappel des faits.
00:12:17La justice a demandé à la mairie de retirer immédiatement sa crèche. Le tribunal administratif de Nîmes a expliqué sa décision sur son site internet.
00:12:26L'installation d'une crèche de la nativité dans le hall de l'hôtel de ville de Bocaire, qui est un bâtiment public, siège d'une collectivité publique, ne peut être regardée comme conforme aux exigences attachées aux principes de laïcité et de neutralité des personnes publiques.
00:12:41Le tribunal enjoint également à la commune de Bocaire de procéder au retrait de la crèche des locaux de l'hôtel de ville dans un délai de 48 heures sous astreinte de 1000 euros par jour de retard.
00:12:51Dans un communiqué de presse, le maire rassemblement national de Bocaire, Nelson Chaudon, prend acte de la décision mais refuse d'enlever sa crèche.
00:13:01Le maire de Bocaire constate qu'il lui est impossible de répondre à l'injonction du tribunal puisque l'exposition culturelle, artistique et festive ne présente pas encore de crèche au titre de la définition du Larousse.
00:13:13Une définition qu'il réfute puisque Jésus, Marie et Joseph n'arriveront dans la crèche que dans la nuit du 24 au 25 décembre.
00:13:20Cette décision du tribunal administratif de Nîmes est différente de celle du tribunal administratif de Montpellier qui a, lui, rejeté les recours demandant le retrait des crèches des villes de Béziers et de Perpignan.
00:13:31Voilà et donc il y a eu ce vote hier, vote des gens de Bocaire et 98,56% sont favorables à l'exposition de la crèche.
00:13:45On appelle ça une crèche provençale tant qu'il n'y a pas Joseph, Marie et le petit Jésus dedans.
00:13:49Maître Wagnin-Melki, vous êtes vous avocate en même temps donc c'est intéressant d'avoir votre regard.
00:13:55Qui a raison dans cette affaire ?
00:13:57Le maire bien évidemment. En fait il sait, il connaît les jurisprudences qui sont celles du Conseil d'Etat, des différentes juridictions et qu'effectivement il y a une distinction qui est faite selon qu'on souhaite conférer un caractère religieux prosélite à la crèche en question
00:14:14ou selon qu'on lui confère un caractère festif, culturel plus que cultuel et que ce soit du ressort finalement de la tradition.
00:14:22Et en ne plaçant pas les personnages qui sont ceux de la Bible, à savoir Joseph, Marie et le petit Jésus, il sait exactement ce qu'il fait, c'est-à-dire qu'il laisse en fait à cette crèche un caractère plus de l'ordre de la tradition que de l'ordre de la religion.
00:14:37Ça veut dire que s'il y avait eu Joseph et Marie, alors pas le petit Jésus encore parce qu'on n'est pas encore le 25, mais s'il y avait eu Joseph et Marie, ça n'aurait pas été possible ?
00:14:46On est un peu chez les dingues.
00:14:48On est un peu chez les dingues, mais en fait c'est la jurisprudence qui se dégage de la plus haute juridiction en matière de droit administratif qui est le Conseil d'Etat.
00:14:55Maintenant les jurisprudences, elles sont prêtes pour évoluer.
00:14:58D'accord ? Donc ça veut dire aussi que par ce type de décision que le maire a prise, qui est une décision courageuse, qui est celle de maintenir sa crèche, de faire un référendum pour montrer en fait à la juridiction qui sera sans doute saisie sur le fond dans quelques mois qu'elle a raison et que la position de la mairie à Bocaire est la bonne.
00:15:15Elle représente la volonté des habitants de la ville.
00:15:18Et ensuite le Conseil d'Etat pourra peut-être faire évoluer cette jurisprudence et poser de nouveaux critères.
00:15:23Mais à l'heure où on se parle, les critères sont ceux que je...
00:15:26La crèche provençale, sans Marie, sans Joseph et sans le petit Jésus, Karima Khatib, ça vous fait sourire tout ça ?
00:15:31Oui, ça me fait doucement rire.
00:15:33Ça vous gêne cette crèche ?
00:15:34Moi ça ne m'a jamais dérangée, clairement.
00:15:37Mais il est vrai qu'il y a eu la séparation de l'Église et de l'État et qu'en termes de laïcité, on devrait faire attention sur ce genre de choses.
00:15:44François, il a été très intelligent sur ce coup-là.
00:15:47Et puis la volonté des habitants aussi, il ne faut pas la passer à l'as.
00:15:52En plus 98%, c'est quand même un référendum.
00:15:55Mais en termes de laïcité, on est just quand même.
00:15:58On est just parce qu'il faudrait que ce soit appliqué pour tous et pour toutes les religions.
00:16:03Et que si chacun devait s'amuser avec cette fameuse jurisprudence, on ne s'en sortirait absolument pas.
00:16:09Mais la France, elle a des racines catholiques ?
00:16:11Effectivement, bien sûr.
00:16:12Elle a des racines catholiques et on l'apprend partout, même dans nos livres, même à l'école.
00:16:18Mais quand bien même, on a aussi une France avec différentes religions.
00:16:21Et je pense que chacun est libre de vivre sa religion dans l'espace intime.
00:16:26Et que là, si on s'amuse à jouer avec la jurisprudence en ce qui concerne aussi les autres religions, ça risque de poser des problèmes.
00:16:33Vous avez entendu ce que dit Karima Katim ? Dans ce cas-là, il faudrait le faire avec toutes les religions.
00:16:38On a aussi un souci en France, c'est que la laïcité, c'est devenu une religion.
00:16:42C'est devenu une nouvelle religion.
00:16:43Tout dépend de ce qu'on entend par laïcité.
00:16:45La laïcité, il ne faut pas oublier aussi qu'elle permet justement l'expression des cultes dans le respect des lois de la République.
00:16:50Laïcité, ça ne veut pas dire zéro religion.
00:16:52Et là, en l'occurrence, ça relève plus d'un fait culturel, plus traditionnel, plus que d'un fait religieux.
00:16:58Et ce sont les mêmes qui attaquent la laïcité dans ce genre de cas qui oublient la laïcité dans d'autres cas.
00:17:04Donc je crois que souvent, la laïcité, elle est aussi invoquée de manière un petit peu sélective.
00:17:07Et là, en l'occurrence, je soutiens le maire, il a bien raison de se battre jusqu'au bout.
00:17:10Et le droit est fait aussi pour évoluer.
00:17:12Mais Karima Khadim, quand vous dites les autres religions, il faudrait le faire, c'est-à-dire par exemple, il faudrait faire quoi ?
00:17:16Non, je ne dis pas qu'il faudrait le faire.
00:17:18Non, mais si on le fait là, vous dites il faut l'ouvrir à tout le monde, ça veut dire il faudrait faire quoi par exemple ?
00:17:22C'est que si c'est dans l'espace culturel, forcément on va jouer avec ce biais culturel.
00:17:28Et que d'autres pourraient s'amuser à dire c'est de la culture, ce n'est pas de la religion.
00:17:32Parce que je n'ai pas mis Moïse ou je n'ai pas mis Mahomet ou ce genre de choses.
00:17:38Et j'estime que la règle est la règle et que là, ça me fait sourire parce qu'effectivement c'est culturel.
00:17:44Il n'y a pas Marie, il n'y a pas Jésus.
00:17:46Mais quand ils vont y être, c'est-à-dire à partir du 25, ils vont être dans la crèche, à ce moment-là, c'est un problème pour vous ?
00:17:51On n'est plus dans le cadre de la laïcité.
00:17:54Et donc c'est un problème pour vous ?
00:17:56C'est un problème pour la Constitution, clairement.
00:17:58Pour moi, personnellement, ça ne m'a jamais choqué.
00:18:01Parce que tout à l'heure, on a entendu dans le sommaire, dans le zapping, il y avait quelqu'un de chez vous, le coq, Aurélien Lecoq,
00:18:08qui disait oui mais non, ça n'a pas sa place, surtout pas, il ne faut pas les mettre dans les mairies.
00:18:13Oui parce que clairement, oui effectivement, il y a eu la séparation entre l'Église et l'État.
00:18:17Donc lui, il reste, et je le comprends, il reste sur cette position-là et on ne peut pas changer la Constitution.
00:18:24Maître, vous vouliez ajouter quelque chose en entendant Karima Khatib ?
00:18:27La séparation de l'Église et de l'État, c'est un principe qu'on respecte, je trouve, de manière drastique en France.
00:18:33Là, c'est un peu différent ce qui se joue.
00:18:35C'est-à-dire que si jamais on en venait véritablement à éradiquer toutes les crèches dans toutes les communes, dans toutes les mairies
00:18:41ou dans tous les établissements publics de France, l'étape suivante, ça va être le sapin de Noël.
00:18:45Parce que sur le sapin de Noël, vous avez des décorations et tout en haut du sapin de Noël, vous avez la traditionnelle étoile, qui est l'étoile du berger.
00:18:53Donc finalement, il faudrait, après, arriver à l'étape suivante, si on interdit ces crèches de manière définitive,
00:18:58en prenant ce type de décision et qu'on fasse en sorte qu'elles soient véritablement appliquées partout en France de la même manière,
00:19:03l'étape suivante, c'est le sapin de Noël.
00:19:05Or, au travers de la crèche du sapin de Noël, ce sont des traditions.
00:19:09Avant d'être des éléments religieux, ce sont des traditions.
00:19:12Et moi, je m'étonne effectivement qu'on ait certaines personnes qui dressent contre ces traditions-là,
00:19:19sans forcément se dresser contre toutes les atteintes qu'on pourrait pointer à la laïcité.
00:19:23Jean-Pierre Colomé, un mot là-dessus ?
00:19:25Oui, très rapidement, parce que ce n'est pas ma spécialité.
00:19:27Mais ce qu'on peut remarquer, c'est cette hystérie quasi-systématique contre tout ce qui symbolise la religion catholique,
00:19:35et plus globalement, chrétienne.
00:19:37Moi, la réflexion que ça m'évoque, d'abord, il faut savoir qu'en Provence, la tradition sur les crèches provençales avec les centons, c'est centenaire.
00:19:45Moi, qui suis marseillais, j'ai été élevé avec ça.
00:19:47On est deux, et il y a l'exposition des centons sur la cannebière tous les ans.
00:19:52C'est quelque chose de très local et qui n'a jusque-là dérangé strictement personne.
00:19:58Et j'ai vraiment le sentiment qu'ils n'ont rien d'autre à faire dans certains endroits ou dans certaines niches de certains partis,
00:20:04parce que je trouve qu'il y a des sujets beaucoup plus graves ici même que de se poser la question de savoir s'il y a ou pas le petit Jésus dans la crèche.
00:20:11Moi, ça me sidère un petit peu, mais à force de jouer avec le feu, à un moment donné, on va mettre en colère beaucoup de gens.
00:20:1899% des boquerois qui sont pour le maintien de la crèche, ça signifie beaucoup.
00:20:23Ça signifie un attachement à des traditions, à un mode de vie, et il faut arrêter de provoquer systématiquement toujours les mêmes.
00:20:30Au bout d'un moment, ça va agacer profondément.
00:20:32Très vite, parce qu'il est 10h59 et on va faire la minute de silence, on va aller à l'Elysée.
00:20:36Juste pour dire que le tribunal administratif de Montpellier, lui, il a fait droit aux demandes des maires.
00:20:41Il a considéré que la crèche n'était pas un symbole religieux, mais bien un symbole festif.
00:20:46Allez, il est 10h59, on va vivre ensemble la minute de silence pour Mayotte.
00:20:51On part tout de suite en direct à l'Elysée avec cette image que vous allez voir, image du président de la République et de Brigitte Macron.
00:20:59Voilà, voyez cette image en direct pour cette minute de silence.
00:21:29...
00:21:59...
00:22:27...
00:22:52Voilà, minute de silence en direct de l'Elysée.
00:22:56À droite de votre écran, vous avez Mayotte en direct également avec cette minute de silence qui a bien sûr été également respectée à Mayotte.
00:23:06Et le président de la République qui était avec Brigitte Macron, qui est rentré au même moment.
00:23:11Peut-être peut-on mettre en plein écran l'image de Mayotte en direct également.
00:23:18Voilà, Mayotte où on voit bien évidemment que l'émotion est très forte pour cette minute de silence.
00:23:26C'est la France tout entière qui rend hommage à cette heure, à ce drame qui s'est déroulé à Mayotte.
00:23:34Et surtout aux besoins parce que rien n'est résolu à Mayotte.
00:23:41Il ne faut surtout pas oublier que le vrai problème aujourd'hui c'est ça, c'est que rien n'est résolu à Mayotte.
00:23:46Et cette minute de silence est aussi une façon pour nous tous, Français de l'Hexagone, de se souvenir et de penser que rien n'est résolu sur place.
00:23:55Et je vous propose de regarder ce reportage justement sur les écoles qui sont devenues des refuges pour plusieurs familles.
00:24:01Allongé sur le sol, sans eau ni nourriture, cet enfant de 7 mois a du mal à supporter les 31 degrés.
00:24:16Sa mère a trouvé dans cette école mahoraise un abri après le cyclone.
00:24:21Mais au fil des jours, les conditions sont de plus en plus difficiles à supporter.
00:24:26Les enfants, chaque jour, pleurent, pleurent parce qu'ils ont faim.
00:24:30Ils n'ont rien à manger. Et moi aussi, je ne trouve pas à manger. Du coup, même la tête, elle ne trouve rien.
00:24:37A Congo, les autorités ont transformé toutes les écoles en centres d'hébergement d'urgence.
00:24:42La mairie explique faire le maximum pour pallier cette situation.
00:24:46Tant qu'ils n'ont pas d'habitation, de toute façon c'est un point d'urgence.
00:24:51On va leur amener de l'eau et de la nourriture, tous les dons que Carrefour nous donne.
00:24:57On est en train de les stocker à la mairie et faire école par école pour que tous nos services techniques puissent livrer dans les écoles
00:25:02et que les enfants et les familles aient de quoi boire et de quoi manger.
00:25:06Parmi les personnes présentes, une majorité de sans-papiers, accueillies sans aucune distinction.
00:25:12On est là pour accueillir tout le monde, les femmes, les enfants, les papiers, on s'en fout.
00:25:18Mayotte est dévastée, on ne va pas rajouter de la misère à la misère.
00:25:23Hier, Emmanuel Macron a annoncé des mesures d'urgence pour reloger les 9000 personnes hébergées dans les écoles de l'archipel.
00:25:30L'objectif, que toutes les écoles soient prêtes pour la rentrée du 13 janvier.
00:25:36Voilà, et vous voyez ces images en direct qui nous sont envoyées par Jean Bexson, qui est le correspondant de CNews à Mayotte.
00:25:44Images de l'hommage qui est en train d'être rendu et de cette journée de deuil et ces discours qui ont lieu actuellement.
00:25:54Madi Saïdi, c'est vrai qu'on voit ces images en direct de Mayotte et forcément, cette journée de deuil nationale, elle a une puissance.
00:26:02Elle a une puissance forte parce que c'est très rare qu'une journée de deuil nationale ait lieu en France.
00:26:06En général, c'est quand des présidents meurent, des personnalités meurent et là, c'est parce qu'il s'est produit ce drame.
00:26:11Absolument, la symbolique est importante, elle est forte.
00:26:14Ces images sont presque insoutenables de voir cet enfant de 7 mois et la maman qui dit, je ne peux même pas l'allaiter parce que je ne mange pas,
00:26:21je ne trouve pas d'eau, je ne trouve pas de quoi donner à mon enfant.
00:26:25C'est terrible et je trouve que c'était important aussi de le faire parce que déjà, ça va faire bientôt 10 jours, ça va faire 10 jours.
00:26:31A priori, rien n'est résolu. Les gens sont presque dans la même situation qu'au départ du cyclone et c'est important aussi de le rappeler
00:26:39parce que j'ai entendu pas mal de politiques, notamment notre Premier ministre qui, peut-être par mégarde, par méprise, j'en sais rien,
00:26:45a oublié que Mayotte, c'était aussi le territoire français, c'est un département français et ce sont nos concitoyens.
00:26:51Donc c'est important effectivement de partager avec eux ce moment de mémoire et de douleur.
00:26:55Karima Khatib, c'est vrai que c'est important, cette journée de deuil national, d'une part par sa rareté justement,
00:27:01ce qui en fait quelque chose d'encore plus important, mais est-ce que c'est une façon aussi, peut-être, pour le Président de se rattraper ?
00:27:07Forcément, oui. Se rattraper, il y a beaucoup à rattraper, M. Morandini, parce que Mayotte, c'est 48% d'immigrés, c'est de l'insécurité,
00:27:17l'insalubrité, problèmes de gestion de déchets, manque d'infrastructures et ça, c'est de la responsabilité de la France.
00:27:23Et ça ne date pas d'hier. Effectivement, ils sont tombés en plein milieu de l'œil du cyclone.
00:27:31C'est tapé de plein fouet, 200 km heure, de part et d'autre, c'est un cyclone qui revient et qui repart,
00:27:39qui a été totalement dévastateur, on parle de charniers, de centaines de morts, de milliers de morts,
00:27:45on n'a pas encore les chiffres exacts, mais on est loin des 35 morts.
00:27:49J'ai un peu de mal à comprendre ce qui se passe avec les chiffres, parce qu'honnêtement, moi, j'ai jamais vu un cas où on nous annonce,
00:27:55hélas, et on espère que le chiffre est faux, mais certains parlent de 60 000 morts, ce qui est terrible.
00:28:01Et en fait, le chiffre officiel est à 35. Personne n'est capable de m'expliquer pourquoi.
00:28:05Moi, je suis en lien avec plusieurs élus sur place avec qui j'ai eu la chance de passer un master l'année dernière
00:28:14et qui me parlent de centaines qui ne sont pas encore comptabilisées, parce qu'ils sont sous les décomptes,
00:28:21parce que c'est des fausses communes, parce que...
00:28:23Je ne comprends pas ce que dit Jean-Pierre Colombiès. Vous dites qu'il n'existe pas ?
00:28:26Oui, il n'existe pas, parce que pendant des années, vous avez eu une immigration absolument incontrôlée.
00:28:30Oui, mais quand on voit des corps...
00:28:32Mais vous ne les voyez pas toujours, s'ils sont partis à l'intérieur.
00:28:35Excusez-moi, entre 35 et 60 000, il y a un peu de marge.
00:28:40Je vais apparaître peut-être comme le cynique de service, mais cette minute de silence, cette commémoration avec le couple présidentiel,
00:28:46ça me laisse un peu pantois, parce qu'il faut quand même se remémorer les discours qui ont été faits les années précédentes,
00:28:51où il y avait tout un chariot de promesses qui étaient faites.
00:28:54Rien n'a été fait depuis 2019, environ.
00:28:57C'est la date du discours solennel qui promettait tant et tant de structures.
00:29:01Et entre-temps, n'oublions pas les combats de rue auxquels on a assisté.
00:29:06On a envoyé la CRS suite, on a envoyé toutes les CRS, où on était confrontés...
00:29:09La population maoraise était confrontée à des agressions systématiques d'immigrés comoriens
00:29:14qui mettaient quasiment, qui raquetaient systématiquement la population.
00:29:17On a pris des mesures parfaitement sous-dimensionnées par rapport au problème,
00:29:21et là, on s'étonne qu'il y ait des dizaines de milliers d'immigrants dont on ne sait rien,
00:29:25ils sont irréguliers par nature, parce qu'ils sont illégaux, et on ne sait pas où ils sont.
00:29:29Oui, d'accord, mais je comprends bien, mais ça n'explique pas le chiffre.
00:29:32Mais si, comme on voulait.
00:29:33Non, mais un corps...
00:29:35Parce qu'ils n'ont rien fait.
00:29:36Non, mais d'accord.
00:29:37C'est pour ça qu'on n'a pas le chiffre, parce que rien ne se passe.
00:29:39Oui, mais un corps, vous n'êtes pas obligés de savoir s'il est migrant ou s'il n'est pas migrant.
00:29:42Vous voyez un mort, vous comptabilisez un mort de plus, c'est tout.
00:29:46Oui, mais parce qu'ils n'ont pas désencombré la zone.
00:29:50Ils n'ont rien fait.
00:29:51Il y a aussi peut-être...
00:29:52Mais c'est un naufrage.
00:29:53C'est un naufrage, oui.
00:29:54Et dit aussi à la manière dont, sur l'illumination, ce sont des musulmans,
00:29:58et en général, les musulmans, c'est 24 heures, on n'attend pas 48 heures.
00:30:02Donc les gens meurent, ils sont enterrés tout de suite.
00:30:04Et comme il n'y a pas d'administration qui suive,
00:30:06il se peut qu'il y a beaucoup de gens qui ont été enterrés et qu'on ne le sait pas forcément.
00:30:09Oui, enfin, on voit les cimetières, on devrait avoir des éléments.
00:30:12Comme il n'y a plus d'administration.
00:30:13Il y a un préfet, ce soit sur place, il y a des autorités.
00:30:16On devrait savoir quand même.
00:30:18On ne peut pas être à 35, ce n'est pas possible.
00:30:20Comme il n'y a plus d'administration, il n'y a rien, enfin, il n'y a pas de...
00:30:22C'est en fait à l'image de ce qui se passe.
00:30:24Oui, c'est ça, je suis d'accord.
00:30:25Depuis plusieurs années, en fait.
00:30:26Et là, on est face à la situation de manière malheureusement terriblement concrète.
00:30:32On est incapable de compter nos morts.
00:30:34C'est terrible, c'est terrible et c'est une honte.
00:30:37Moi, je n'ai pas d'autre mot, je trouve ça honteux.
00:30:39Alors, pour ajouter à tout ça, il y a cette affaire de la nomination du gouvernement.
00:30:44Et vous allez comprendre pourquoi.
00:30:46Et vous l'avez entendu sans doute.
00:30:47C'est que, en fait, le gouvernement devrait être nommé ce soir à partir de 18h.
00:30:51Alors, il y a l'Elysée qui, tout à l'heure, a expliqué que ce serait à partir de 18h et ce ne serait pas avant.
00:30:56Parce que c'est une journée de deuil national.
00:30:58Donc, on suppose que le deuil national s'arrête à 18h.
00:31:00Voilà, enfin, on ne voit pas d'autre explication.
00:31:02Pour moi, le deuil national, c'était toute la journée.
00:31:04Et ils ont expliqué...
00:31:06Enfin, c'est une honte.
00:31:07Tout ce qui est fait autour...
00:31:08Ils ont essayé de rattraper le tir parce qu'on avait eu Estelle Youssoupha, une députée de Bayonne.
00:31:13Alors, on va l'écouter.
00:31:14Elle était ce matin sur France Inter.
00:31:17Elle est furieuse, bien évidemment, de cette situation.
00:31:19Elle dit que c'est une honte de nommer un gouvernement lors d'une journée de deuil national.
00:31:23Et elle a tellement raison, mais tellement raison.
00:31:25Et vous avez...
00:31:26Ecoutez sa voix.
00:31:27Ecoutez sa voix.
00:31:28Sa voix dit tout parce qu'elle est au bord des larmes quand elle parle de ça.
00:31:30Tellement...
00:31:31Elle est en colère.
00:31:32Elle est triste de ce qui se passe.
00:31:35Écoutez-la.
00:31:36L'obsession générale de la classe politique à Paris, c'est le remaniement.
00:31:40Et on voit même le Premier ministre qui semble visiblement envisager de faire un remaniement.
00:31:45Un jour de deuil national.
00:31:46Monsieur qui avait un conseil municipal à peau, qui n'est toujours pas venu à Mayotte
00:31:51et qui maintenant envisage d'annoncer son nouveau gouvernement un jour de deuil national.
00:31:55Je suis pas seulement bouleversée.
00:31:59Je trouve que c'est tellement méprisant, tellement grave, tellement médiocre qu'on n'a plus les mots.
00:32:08Moi, je suis avec notre population qui n'a pas d'eau, pas vu de secours.
00:32:13Je demande désespérément qu'on envoie l'armée pour essayer d'éviter qu'on bascule dans l'anarchie.
00:32:19On est en train de piller les quelques maisons qui n'ont simplement plus de toit,
00:32:23mais qui ont des tôles, qui sont dans le jardin.
00:32:26Et on voit les gens...
00:32:27On a essayé même de piller ma propre maison.
00:32:29Je veux dire, il n'y a pas de téléphone, donc on ne peut pas appeler les secours.
00:32:32Il faut comprendre.
00:32:33Il n'y avait pas assez d'aide.
00:32:35Il n'y a pas assez de secours.
00:32:36Et là, on continue à avoir la discussion qui est sur qui va avoir tel poste.
00:32:41Et le jour du deuil national, qui est censé nous permettre à nous tous,
00:32:44non seulement de nous recueillir, mais d'obtenir une mobilisation plus importante,
00:32:48et bien là, la petite tambouille parisienne continue.
00:32:51Et en fait, on s'en fout de mailloterie.
00:32:54Je pense, hélas, qu'elle a raison.
00:32:57Et toute cette communication, tout ce qui est fait, Muriel Wachting-Melki, c'est un naufrage, en fait.
00:33:01C'est un naufrage sur la communication autour de Maillot.
00:33:05C'est un naufrage sur les secours qu'on envoie à Maillot.
00:33:07C'est un naufrage sur absolument tout.
00:33:10Et même maintenant, cette nomination du gouvernement qui vient se heurter avec cette journée de deuil national.
00:33:14Mais personne ne pense, excusez-moi, personne ne pense dans ce gouvernement.
00:33:18Personne ne se dit hier quand ils nous disent ça va être aujourd'hui.
00:33:21Personne ne se dit mais ah, mais c'est la journée de deuil national.
00:33:23On ne peut pas faire ça.
00:33:25Enfin, on est où ? On est où ?
00:33:27C'est quoi ? C'est des amateurs.
00:33:29Excusez-moi, c'est des amateurs, ces gens-là.
00:33:31Il y a deux choses.
00:33:32En tout cas, moi, je l'interprète dans deux possibilités.
00:33:35La première possibilité, c'est qu'effectivement, on est sur quelque chose d'extrêmement léger,
00:33:38avec des conseils qui sont sans doute pris, mais auprès des mauvaises personnes,
00:33:41pour arriver à de tels résultats en matière de communication.
00:33:44Et la deuxième chose, qui me semble évidente,
00:33:47c'est qu'on considère tout simplement que les Mahorais ne font pas partie du peuple français.
00:33:51C'est tout.
00:33:52Mais c'est horrible.
00:33:53Oui, c'est horrible.
00:33:54Pourquoi on fait une journée de deuil national ?
00:33:56Dans ce cas-là, on ne fait pas de deuil national.
00:33:58Excusez-moi.
00:33:59En fait, là, on fait un truc à moitié.
00:34:01Ça n'existe pas de faire une journée de deuil qui s'arrête à 18h.
00:34:04Exactement.
00:34:05Ça n'existe pas.
00:34:06On est d'accord.
00:34:07On fait un deuil national qui dure 24h et on fait ce qu'il faut pendant les 24h.
00:34:11Et puis, j'ai envie de vous dire aussi autre chose, Jean-Marc.
00:34:14Au-delà du deuil national qui est déclaré, on attend des mesures, on attend des actes de place.
00:34:18Bien sûr.
00:34:19Mais au moins ça, ça ne coûte rien de respecter une journée.
00:34:22Voilà.
00:34:23Une journée de deuil national.
00:34:24Ce n'est pas compliqué.
00:34:25Et moi, je ne suis même pas certaine que le gouvernement sera...
00:34:27Il fallait qu'Emmanuel Macron déclare une demi-journée de deuil national dans ce cas-là.
00:34:29Je ne suis même pas sûre que le gouvernement sera annoncé à 18h.
00:34:32J'en suis même pas certaine.
00:34:33Mais alors, qui se taisent ?
00:34:34Qui ne disent rien ?
00:34:35Qui ne disent rien ?
00:34:36Voilà.
00:34:37Parce que je trouve que c'est encore plus insultant de nous dire
00:34:38ce sera à partir de 18h à cause de la journée de deuil national.
00:34:42Mais elle ne s'arrête pas à 18h la journée.
00:34:44Bon sang !
00:34:45Il n'y a pas de prise en compte des victimes.
00:34:46Karima Khatib.
00:34:47Elle a l'image de notre gouvernement.
00:34:48On rafistole, on rafistole.
00:34:49On n'a pas.
00:34:50On ne fait que ça.
00:34:51Et ça a bien...
00:34:52La honte avait commencé bien au-delà parce qu'il avait quand même dit à des habitants
00:34:59de ne pas opposer les gens.
00:35:00Si vous opposez les gens, on est foutus parce que vous êtes contents d'être en France.
00:35:04Car si ce n'était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde.
00:35:09Ce genre de propos qui donne l'image de cette France arrogante et coloniale.
00:35:15Moi, personnellement, on avait l'impression d'avoir le discours d'un colonisateur.
00:35:22Et on ne peut pas arriver avec cette arrogance dans un tel chaos et tenir de tels propos.
00:35:28Et une journée de deuil national, la découper et l'arrêter à 18h.
00:35:33Pour moi, c'est double peine.
00:35:35Alors, colonisateur, je ne sais pas.
00:35:36En tout cas, méprisant, oui.
00:35:37Voilà.
00:35:38Moi, je pense que c'est plus un mépris.
00:35:41Soyez contents.
00:35:43Deux choses.
00:35:44Déjà, la notion de colonisation, à la géométrie, est pour le coup très, très barrière
00:35:49puisque les Mahorais voulaient rester dans le sein de la République française.
00:35:52En quelle année ?
00:35:53Non, on ne va pas refaire l'histoire.
00:35:55Parce que là, on en a pour...
00:35:56Il faut rallonger l'émission.
00:35:57Mais ça renvoie, je suis désolé, à ce que je disais tout à l'heure.
00:36:00Pour moi, cette minute de silence est purement simplement une pantomime.
00:36:04C'est-à-dire qu'on a fait ça pour se donner bonne conscience
00:36:06parce que le déplacement en Mayotte a été catastrophique
00:36:08et que ça fait des années, des années qu'on met de côté le problème des Mahorais
00:36:12et le problème de Mayotte qu'on ne prend pas suffisamment en considération
00:36:15par rapport à ce qu'on a dit, l'immigration absolument incontrôlée
00:36:19et puis la situation matérielle des Mahorais qui est juste du grand n'importe quoi.
00:36:23Et donc là, oui, effectivement, on annonce au gouvernement,
00:36:25ça fait sept mois que ça dure, depuis le mois de juillet,
00:36:27qu'on savait très bien que le gouvernement Barnier avait une chance de durée.
00:36:30Là, celui-là, celui qui s'annonce, il n'ira pas.
00:36:32N'annonçons-le le 24 au matin.
00:36:34Voilà, les sons passés cette journée de deuil national.
00:36:36On est d'accord, ça pouvait attendre 12 heures.
00:36:38On est ridicule, on est ridicule.
00:36:39Ça pouvait attendre 12 heures parce qu'il n'y a même plus d'urgence.
00:36:41Je vous rehausse d'écouter parce que même dans la majorité,
00:36:43ils sont mal à l'aise avec ça.
00:36:45Écoutez, Carl Olive qui parle franchement, on le sait,
00:36:47qui était ce matin sur CNews, Carl Olive, qui dit
00:36:49comment un deuil national pourrait être bloqué avec un casting gouvernemental.
00:36:54C'est impossible, écoutez-le.
00:36:57Il n'est pas d'usage et je ne vois pas comment, aujourd'hui,
00:37:00une journée de deuil national pourrait être traduite
00:37:03par une journée de casting gouvernemental.
00:37:06Je ne vois pas comment, aujourd'hui, on ne puisse pas respecter,
00:37:09à la lettre, cette journée de deuil national
00:37:11voulue par le Président de la République et François Berrou.
00:37:15Je serai à 11 heures ce matin pour cette minute de silence
00:37:18qui sera instaurée dans les Yvelies, notamment à Poissy.
00:37:22Évidemment qu'il faut respecter ça,
00:37:24de la dignité en lettres majuscules.
00:37:26Voilà, je crois qu'il a tout dit.
00:37:27De la dignité, c'est la seule chose qu'on demande, de la dignité.
00:37:31Et franchement, j'espère qu'ils ne vont pas l'annoncer ce soir.
00:37:34J'espère vraiment qu'ils ne vont pas annoncer le gouvernement ce soir
00:37:37parce que ce serait une insulte totale pour les Maorais.
00:37:40Je ne pense pas, ils n'ont même pas de programme,
00:37:42ils n'ont rien à proposer aux Français.
00:37:44Ça ne sera pas la première fois non plus.
00:37:46Gauthier Lebret est en direct avec nous.
00:37:49Bonjour Gauthier, journaliste politique à CNews.
00:37:53C'est un vrai chemin de croix pour François Bayrou.
00:37:56C'est le moins qu'on puisse dire.
00:37:57On en est où et qu'est-ce qui bloque ?
00:38:00Il y a deux choses qui bloquent très nettement.
00:38:04Le quai d'Orsay.
00:38:05Le ministère des Affaires étrangères,
00:38:07vous savez que François Bayrou voulait faire revenir Gérald Darmanin,
00:38:10l'ancien ministre de l'Intérieur, au gouvernement.
00:38:12Gérald Darmanin lui a répondu banco.
00:38:14Mais pour une seule raison, le quai d'Orsay.
00:38:16Il n'y a aucun autre ministère qui accepterait Gérald Darmanin.
00:38:20Le problème pour François Bayrou,
00:38:22c'est que c'est actuellement l'un de ses très proches
00:38:24qui occupe le fauteuil de ministre des Affaires étrangères,
00:38:27Jean-Noël Barraud, qui est lui-même du MoDem,
00:38:29le mouvement de François Bayrou.
00:38:30Donc là, François Bayrou va devoir faire un choix
00:38:33avec le président de la République, un arbitrage,
00:38:35entre le poids politique de Gérald Darmanin
00:38:37et la loyauté de Jean-Noël Barraud.
00:38:40Et on le sait comme le quai d'Orsay,
00:38:41le ministère des Affaires étrangères,
00:38:43et évidemment en lien aussi avec l'Élysée.
00:38:45C'est le domaine réservé du président de la République.
00:38:47Donc évidemment, Emmanuel Macron a son mot à dire.
00:38:49Deuxième point de blocage, il s'appelle Xavier Bertrand.
00:38:52Xavier Bertrand, c'est la même chose.
00:38:54François Bayrou voulait qu'il revienne.
00:38:56Il a été ministre sous Nicolas Sarkozy, bien sûr,
00:38:58Xavier Bertrand.
00:38:59Et il y a deux problèmes sur le nom de Xavier Bertrand.
00:39:01Un, le portefeuille.
00:39:03Xavier Bertrand, il explique,
00:39:04je ne reviens pas pour n'importe quoi,
00:39:05mais pour un gros ministère.
00:39:06Et deux, le Rassemblement national.
00:39:08Depuis hier soir, le RN est très clair,
00:39:12ils ne veulent pas de Xavier Bertrand.
00:39:14Sébastien Chenu parle de bras d'honneur
00:39:16qui se réfèrent au Rassemblement national.
00:39:18Je vous rappelle que Marine Le Pen avait bloqué son accès à Matignon.
00:39:21Elle avait dit, si Xavier Bertrand devient Premier ministre,
00:39:23je censure tout de suite.
00:39:24Et là, le RN ne le dit pas comme ça,
00:39:26mais on comprend en filigrane que la simple présence
00:39:28de Xavier Bertrand pourrait être synonyme de censure.
00:39:31Donc voilà.
00:39:32Avec les Républicains, ça se décante.
00:39:34Il y a deux lignes.
00:39:35Il y a Bruno Retailleau qui veut rester
00:39:36avec l'appui des sénateurs LR.
00:39:38Et il y avait Laurent Wauquiez qui convoitait Bercy,
00:39:41le ministère de l'Economie et des Finances,
00:39:43qu'il n'aura pas parce que les macronistes
00:39:45veulent que ça reste sous giron macronien.
00:39:47Il trouvait que LR en demandait trop.
00:39:49Et ce matin, Laurent Wauquiez réunissait les députés LR.
00:39:53Et au même moment, il recevait une lettre de François Bayrou
00:39:56qui lui donnait des gages sur le volet économique.
00:39:58Donc tout ça va se décoincer.
00:40:00Et le dernier grand point de blocage, c'est quand ?
00:40:02Vous l'avez dit depuis le début de l'émission, Jean-Marc.
00:40:05Le problème, c'est cette journée de deuil national
00:40:08qu'on veut arrêter à 18h.
00:40:10Je ne sais pas qui a décrété qu'une journée de deuil national
00:40:12pouvait s'arrêter à 18h.
00:40:13Et il serait donc vraiment très malvenu d'annoncer cela
00:40:16entre 18h et 20h aujourd'hui.
00:40:18Ce qui est assez étonnant, Gauthier, quand même,
00:40:20c'est que François Bayrou, il rêve depuis 30 ans
00:40:23d'être Premier ministre.
00:40:25Et puis on arrive là.
00:40:27Excusez-moi, je vais essayer de le dire
00:40:29en l'arrobant le plus possible.
00:40:31Mais on a l'impression d'avoir un amateur.
00:40:33Ah oui.
00:40:35Écoutez, c'est comme un sportif, vous savez,
00:40:37qui s'entraîne pendant des mois et des mois
00:40:39et il arrive aux Jeux Olympiques et il a un claquage.
00:40:41Et il ne participe pas aux JO.
00:40:43Là, c'est à peu près pareil.
00:40:46Un Premier ministre n'a jamais été aussi impopulaire aussitôt.
00:40:52Donc, record battu pour plusieurs raisons.
00:40:56Déjà, il a associé à Emmanuel Macron
00:40:58dans l'esprit des Français.
00:40:59C'est celui qui le soutient depuis 2017.
00:41:01Donc, quand Emmanuel Macron est impopulaire,
00:41:03de facto, François Bayrou l'est aussi.
00:41:05Ce qui peut faire sourire, c'est que les deux hommes
00:41:07n'ont jamais été aussi proches du divorce.
00:41:09Parce que François Bayrou, vous le savez,
00:41:11s'est imposé à Matignon, est allé au bras de fer
00:41:13avec le chef de l'État.
00:41:14Il a ensuite eu une phrase très maladroite à Pau
00:41:16la semaine dernière, disant
00:41:18« J'aimerais bien nommer mon gouvernement cette semaine
00:41:20si Emmanuel Macron est à Paris. »
00:41:21Emmanuel Macron n'est pas parti skier à Courchevel.
00:41:23Il est allé à Mayotte.
00:41:24Il est allé à Djibouti fêter Noël
00:41:26avec les soldats français déployés sur place.
00:41:30Et il est allé en Éthiopie.
00:41:32Donc, il n'était pas là pour nommer le gouvernement.
00:41:34Et puis, quand il est revenu dimanche,
00:41:35François Bayrou n'était pas prêt.
00:41:36Donc, c'était un peu fort de café.
00:41:38Et ensuite, évidemment, il y a une semaine de polémique.
00:41:40Très, très mauvais démarrage de François Bayrou à Matignon,
00:41:42qui s'est engluée dans une polémique justement liée à Mayotte.
00:41:45Et là encore, on peut souligner le mépris
00:41:47de la classe politique envers Mayotte.
00:41:49Parce que quand Estelle Youssoupha, la députée de Mayotte,
00:41:52dénonce du mépris si le gouvernement est nommé aujourd'hui,
00:41:55c'est qu'un épisode de plus.
00:41:57Parce que le fait que François Bayrou préfère aller à Pau
00:42:00diriger son conseil municipal
00:42:02plutôt que d'être présent
00:42:04lors de la cellule de crise interministérielle,
00:42:06même chose, ça pose question.
00:42:08Et quitte à prendre un jet de la République,
00:42:10il valait peut-être mieux le prendre pour Mayotte
00:42:12que pour Pau.
00:42:13Et ça pose la question, peut-on être maire
00:42:15et Premier ministre en même temps ?
00:42:17Donc, toutes ces polémiques font que François Bayrou
00:42:19arrive à Matignon, et après dix jours,
00:42:21il a déjà une impopularité record.
00:42:23– Merci beaucoup Gauthier, merci pour ces précisions.
00:42:25Karima Katim, puisque vous êtes de LFI,
00:42:28vous regardez ça, alors je vous ai vu sourire
00:42:30en écoutant tout ça,
00:42:32mais en fait, en réalité, c'est dramatique.
00:42:34C'est dramatique pour la France.
00:42:35– Bien sûr, en fait, on en rit, mais c'est nerveux.
00:42:37– C'est nerveux, oui.
00:42:38Bien sûr que c'est dramatique,
00:42:40on est dans une crise multidimensionnelle,
00:42:42on a une image totalement dégradée de la France,
00:42:44alors qu'on a beaucoup de choses à offrir.
00:42:46Mais on arrive à un point de non-retour.
00:42:49Emmanuel Macron, il faut revenir sur le sujet,
00:42:52il a 10 sous parce qu'au Parlement,
00:42:54il a perdu sa légitimité.
00:42:56Donc, à l'Assemblée nationale…
00:42:58– Il n'a pas 10 sous parce qu'il a perdu sa légitimité,
00:43:00il a perdu sa légitimité parce qu'il a 10 sous.
00:43:02– Oui, c'est ça, il a perdu sa légitimité
00:43:04parce qu'il a 10 sous.
00:43:06Ensuite, au niveau de l'Assemblée nationale,
00:43:08il n'a pas la majorité.
00:43:10Il avait trois solutions, l'alternance,
00:43:12le référendum, la démission.
00:43:14Il n'en utilise aucun, on a toujours des castings,
00:43:16c'est devenu de la télé-réalité,
00:43:18on nous envoie des nouveaux castings,
00:43:20mais pour appliquer toujours les mêmes règles,
00:43:22la loi des macronistes,
00:43:24je trouve qu'en plus, les partis en souffrent
00:43:26parce que les républicains perdent aussi
00:43:28de leur parti et de leur noblesse,
00:43:31la gauche n'y se retrouve absolument pas,
00:43:34elle est totalement écartée,
00:43:36l'extrême droite, on n'en parle même pas,
00:43:38et puis ce centre droit
00:43:40qui est totalement disloqué
00:43:42et qui sont tout le temps en train de racheter
00:43:44un casting.
00:43:46On va nous ramener à chaque fois une nouvelle tête,
00:43:48François Bayrou, ça peut être
00:43:50Xavier Bertrand, Darmanin
00:43:52qu'on met aux affaires étrangères,
00:43:54on n'en peut plus de tout ça.
00:43:56C'est juste plus possible, c'est honteux,
00:43:58c'est honteux et je pense que…
00:44:00– Vous faites partie de ceux qui demandaient
00:44:02la démission du Président de la République ?
00:44:04– Effectivement, à un moment donné, il faut savoir quitter.
00:44:06Pour le bien de la population française,
00:44:08il faut savoir quitter.
00:44:10– Cela dit, ça ne résoudrait rien tout de suite.
00:44:12– Non, ça ne résoudrait rien tout de suite,
00:44:14mais il faut redonner la voix à la population,
00:44:16c'est au peuple de décider.
00:44:18– Ce serait déjà de respecter l'expression populaire,
00:44:20je rappelle quand même que le Rassemblement National,
00:44:22auquel je n'appartiens pas, ne fait pas le nombre
00:44:24de députés qu'il aurait dû faire s'il n'y avait pas eu
00:44:26une alliance contre nature que vous avez légitimée.
00:44:28Le retrait des candidatures
00:44:30de la France Insoumise et inversement
00:44:32de celles d'autres partis,
00:44:34au bénéfice d'un candidat qui n'était pas RN,
00:44:36fait que nous avons un caléidoscope politique
00:44:38qui n'est absolument pas représentatif.
00:44:40– Ce que je dis… – Vous appelez à la démocratie,
00:44:42moi j'en suis bien, mais elle ne s'est pas exprimée
00:44:44comme elle aurait dû s'exprimer.
00:44:46– Elle ne s'est pas exprimée aussi au niveau de l'alternance.
00:44:48On aurait dû mettre un Premier ministre gauche.
00:44:50– Encore fallait-il vous entendre.
00:44:52– Vous vous êtes entendus, vous avez sorti du cicasté
00:44:54du chapeau que personne ne connaissait.
00:44:56– Oui, mais toute la gauche s'était mise d'accord
00:44:58sur le cicasté, bien sûr que si.
00:45:00– Non, parce que les grandes figures de la gauche
00:45:02que vous appelez de la gauche, n'ont pas voulu
00:45:04prendre le risque d'être justement censurées
00:45:06dans la semaine qui suivait.
00:45:08Et c'était griller ces cartouches pour 2027.
00:45:10– Eh bien, quelle est la solution d'après vous ?
00:45:12Aucune des règles n'a été respectée.
00:45:14Dans ce cas-là, le référendum.
00:45:16Mais dans ce cas-là,
00:45:18on est en perte de démocratie là.
00:45:20– Complètement, je suis d'accord.
00:45:22– Eh bien voilà, donc on remonte à la dictature.
00:45:24– Oui, sur la situation actuelle
00:45:26et ce naufrage auquel on assiste.
00:45:28Moi, honnêtement, je vais vous dire la vérité,
00:45:30jamais j'aurais cru que François Bayrou
00:45:32allait sombrer aussi vite.
00:45:34Je me suis dit, ça fait 30 ans,
00:45:36et c'est vrai que l'image de Gauthier
00:45:38était bien du sportif qui s'en fait.
00:45:40– Eh bien moi, pour connaître le personnage,
00:45:42je n'ai jamais cru une seule seconde en François Bayrou.
00:45:44– Il connaît au moins la politique,
00:45:46il va savoir un peu naviguer.
00:45:48Mais là, dès le début, c'est un naufrage.
00:45:50– Les circonstances d'espèce sont très particulières.
00:45:52– Oui, il n'y a rien qui va quoi.
00:45:54– C'est compliqué, il y en a qui rêvent au grand soir,
00:45:56qui continuent à rêver qu'un jour,
00:45:58Macron démissionnera, il l'a dit clairement,
00:46:00il ne démissionnera jamais, c'est son droit le plus légitime,
00:46:02il a été élu, voilà, et à mon avis, il restera jusqu'au bout.
00:46:04– Il est réélu, et il restera jusqu'au bout.
00:46:06– On a un vrai problème dans cette Constitution.
00:46:08– Non, ce n'est pas un problème dans la Constitution.
00:46:10– On a un gouvernement qui n'utilise que le 49-3,
00:46:12et qui s'impose.
00:46:14– Je voudrais juste vous dire,
00:46:16c'est que la démocratie, elle a bon dos,
00:46:18on aime bien l'invoquer quand ça nous intéresse.
00:46:20Je voudrais justement, au moment des dernières élections,
00:46:22ça n'a jamais gêné LFI,
00:46:24de faire des accords contre nature,
00:46:26de faire réélire Mme Borne,
00:46:28de se faire en sorte absolument.
00:46:30– Il faut faire barrage.
00:46:32– Mais ça fait partie de la lutte sur France.
00:46:34– Vous avez porté atteinte à ce qu'est la démocratie,
00:46:38dans le sens le plus noble.
00:46:40– Vous étiez pour, vous préférez exprimer la France.
00:46:42– Ce n'est pas la question.
00:46:44À un moment, il y a 11 millions d'électeurs
00:46:46qui se sont exprimés,
00:46:48il faut aussi respecter la démocratie que vous invoquez là.
00:46:50– Mais justement, la démocratie n'a pas été respectée,
00:46:52pourquoi on n'a pas eu cette attendance ?
00:46:54Pourquoi on ne nous appelle pas aux urnes ?
00:46:56Pourquoi ?
00:46:58Donc vous vous contentez du diktat,
00:47:00vous vous contentez des 49-3,
00:47:02vous vous contentez du caprice d'Emmanuel Macron,
00:47:04qui dit, j'ai été élu, j'ai été élu.
00:47:08C'est dommage, c'est dommage.
00:47:10Mais évidemment que c'est dommage.
00:47:12– Pas en même temps, pas en même temps.
00:47:14– Si je termine, évidemment que c'est dommage.
00:47:16Mais vous voyez ce caractère dommageable
00:47:18dont vous parlez, vous auriez dû aussi
00:47:20l'analyser au moment des élections.
00:47:22Parce que là, ça ne vous arrangeait pas.
00:47:24– On l'a toujours analysé.
00:47:26– Vous êtes prêts à tout pour avoir une place.
00:47:28– Mais oui, justement, ce n'est pas vrai
00:47:30qu'on n'a pas fait part aux négociations.
00:47:32Nous n'avons pas fait part aux négociations.
00:47:34– Vous avez fait réélire.
00:47:36– C'est faux ce que vous dites, c'est du mensonge.
00:47:38– Vous n'avez pas fait réélire, vous avez été bande.
00:47:40– Mais c'est du mensonge.
00:47:42– Vous l'avez fait ou vous ne l'avez pas fait ?
00:47:44– Vous avez retiré le candidat pour le faire réélire.
00:47:46– Arrêtez.
00:47:48– Je ferai toujours barrage à l'extrême droite.
00:47:50Quoi qu'il en soit, c'est un devoir
00:47:52de faire barrage à l'extrême droite.
00:47:54Bien sûr que je parle de démocratie
00:47:56et je parle du bien-être de la population française.
00:47:58Deuxième point,
00:48:00oui, la démocratie elle est bafouée
00:48:02et oui, effectivement, ça ne vous dérange pas
00:48:04que l'alternance, on n'y a pas eu le droit.
00:48:06Ça ne vous dérange absolument pas
00:48:08qu'on ne respecte pas
00:48:10et qu'on ne demande pas un référendum.
00:48:12Ça ne vous dérange pas ?
00:48:14Ça a toujours fait partie
00:48:16de la culture.
00:48:18C'est la culture, le gaullisme.
00:48:20Mais je suis désolée, il y a trois points.
00:48:22Le référendum, la démission
00:48:24et l'alternance.
00:48:26Rien n'a été respecté.
00:48:28On a un président qui nous dit
00:48:30je suis là, je reste là, c'est le chaos, c'est pas grave.
00:48:32– C'est son droit.
00:48:34– C'est là où je vous dis qu'il y a un problème
00:48:36au niveau de la constitution et je pense
00:48:38que ça mérite de réfléchir.
00:48:40– C'est à lui de trouver une solution aujourd'hui.
00:48:42– Il ne faut pas que vous vous battez pour des deals.
00:48:44– C'est à lui de trouver aujourd'hui des solutions
00:48:46pour nous sortir de ce chaos dans lequel nous sommes.
00:48:48Voilà ce qu'on pouvait dire pour la politique.
00:48:50On va attendre de savoir si finalement il y a le gouvernement ou pas
00:48:52ce soir. Moi je vous l'ai dit,
00:48:54j'espère qu'on ne l'aura pas.
00:48:56J'espère qu'on ne l'aura pas parce que ce serait une insulte
00:48:58pour Mayotte et pour ce qui s'est passé là-bas.
00:49:00Autre sujet dans l'actualité
00:49:02que je voulais aborder parce qu'il est passé
00:49:04un peu sous silence.
00:49:06Il y a deux mots qui me viennent pour en parler,
00:49:08c'est la bataillerie et sauvagerie.
00:49:10Ça s'est passé à Marseille, dans le 9e arrondissement
00:49:12de Marseille. Vous voyez les images
00:49:14de cette rue dans laquelle ce drame
00:49:16s'est passé. Nous sommes rue Raymond-Tesserre
00:49:18dans le 9e arrondissement
00:49:20de Marseille. On est juste
00:49:22derrière le stade Vélodrome
00:49:24que vous voyez juste là.
00:49:26Le stade Vélodrome
00:49:28et c'est dans ce quartier plutôt tranquille
00:49:30en général qu'une dame de 79 ans
00:49:32j'ai bien dit 79 ans
00:49:34a été agressée, frappée chez elle
00:49:36et victime d'agression sexuelle.
00:49:38Elle sortait
00:49:40promener ses chiens quand elle
00:49:42est rentrée chez elle dans ce boulevard
00:49:44dans cette rue Raymond-Tesserre.
00:49:46Elle a été agressée, elle s'est retrouvée
00:49:48et réveillée nue
00:49:50sur le sol de son appartement
00:49:52avant d'appeler les secours.
00:49:54Elle a été cambriolée
00:49:56et en plus
00:49:58la personne qui l'a attaquée
00:50:00lui a tué ses deux chiens.
00:50:02Cette pauvre dame de 79 ans
00:50:04agressée sexuellement, volée,
00:50:06frappée et ses deux chiens
00:50:08ont été tués. On est en direct
00:50:10avec Sébastien Greneron qui est secrétaire départementale
00:50:12Allianz pour Les Bouches du Rhône.
00:50:14Bonjour, merci d'être en direct avec moi.
00:50:16C'est un drame et
00:50:18c'est une horreur. On a vraiment
00:50:20l'impression que ce sont quasiment
00:50:22des animaux auxquels
00:50:24on a affaire parce que je ne vois pas d'autres
00:50:26façons de parler de ça.
00:50:28Oui tout à fait monsieur Morandini.
00:50:30Je reprends vos termes.
00:50:32Je me demande même comment un être humain
00:50:34peut s'attaquer à une personne âgée de la sorte
00:50:36on est écœuré, on est
00:50:38scandalisé.
00:50:40Je ne sais plus
00:50:42quel superlatif employer.
00:50:44En tout cas j'ai un profond respect pour
00:50:46cette dame qui ne souhaite
00:50:48pas de publicité
00:50:50je dirais parce qu'elle est vraiment sous le choc.
00:50:52Elle se rappelle de rien.
00:50:54Il y a eu une enquête compliquée mais efficace
00:50:56menée par les enquêteurs
00:50:58de la DCT
00:51:00qui sont en cours.
00:51:02Il y a beaucoup d'analyses en cours, beaucoup d'investigations
00:51:04en cours. J'espère qu'on va
00:51:06trouver
00:51:08très rapidement cette ordure
00:51:10excusez-moi la vulgarité et le terme
00:51:12je suis, vous avez
00:51:14dit le mot, c'est de la barbarie, c'est sauvage.
00:51:16Quand Alliance Police Nationale
00:51:18parle de choc d'autorité, je pense
00:51:20que là c'est très clair.
00:51:22Cet individu, parce que je peux vous assurer qu'il va être
00:51:24interpellé par les policiers marseillais très rapidement
00:51:26je pense qu'il faut le mettre hors
00:51:28d'état de nuire
00:51:30pour de longues années.
00:51:32Mais qu'est-ce qui peut se passer dans la tête de ces gens-là ?
00:51:34Comment on peut en arriver à avoir
00:51:36un tel comportement barbare ?
00:51:38C'est la peur de rien,
00:51:40ça veut dire que déjà la vie humaine n'a pas de sens
00:51:42en plus de ça
00:51:44il y a quand même le respect des anciens
00:51:46ça fait partie dans toutes les cultures que
00:51:48je connais, on respecte les anciens
00:51:50plus ou moins, c'est clair.
00:51:52C'est vrai que dans ces pays européens, on n'est pas ceux qui
00:51:54respectons le plus les personnes âgées
00:51:56quand on va en Afrique par exemple, c'est une autre approche
00:51:58des personnes âgées où elles sont
00:52:00beaucoup plus respectées par exemple.
00:52:02Mais malgré tout, comment on peut faire ça
00:52:04à une dame de... enfin moi j'arrive pas à imaginer.
00:52:06Honnêtement j'ai vu ça ce week-end, en plus j'étais à Marseille
00:52:08j'ai vu ça ce week-end et
00:52:10j'étais sidéré. On a du mal
00:52:12à comprendre ce qui peut se passer dans la tête
00:52:14de ces gens-là.
00:52:16Vous avez dit le mot,
00:52:18le mot va peut-être vous choquer, mais pour moi même un animal
00:52:20ne fait pas ça. Même un animal
00:52:22ne s'en prend pas à une dame âgée de la sorte.
00:52:24Après vous dire, moi j'en ai ras-le-bol
00:52:26je vous parle franchement avec mes tripes,
00:52:28j'en ai ras-le-bol d'entendre qu'on a affaire à des
00:52:30gens qui ont des défaillances
00:52:32mentales, des psychopathes,
00:52:34moi je veux dire à un moment donné c'est insupportable.
00:52:36Les citoyens ont le droit de vivre
00:52:38en paix, les citoyens ont le droit
00:52:40de se trimballer et de promener leur
00:52:42chien dans la rue de manière sereine.
00:52:44Moi je cherche absolument aucune excuse. Maintenant
00:52:46vous dire qu'est-ce qui s'est passé dans la tête de
00:52:48cette personne, bien évidemment je l'ignore.
00:52:50Moi tout ce que je vous dis c'est qu'il y en a assez
00:52:52et que ces gens-là quand on les attrape
00:52:54c'est même plus de les sanctionner lourdement
00:52:56et c'est très lourdement.
00:52:58Ce sont des nuisibles, il ne faut pas avoir peur des mots.
00:53:00C'est des gens qui
00:53:02perturbent, qui empêchent
00:53:04les gens de vivre sereinement.
00:53:06Quand on s'attaque à une personne
00:53:08âgée de la sorte, je ne vois pas ce qu'on
00:53:10peut faire de pire.
00:53:12J'espère juste que cette personne va
00:53:14être arrêtée et je vous le redis, je n'ai aucun doute
00:53:16parce que mes collègues
00:53:18enquêteurs sont
00:53:20à fond pour procéder à son interpellation
00:53:22le plus rapidement possible et surtout que cet individu
00:53:24sera très très lourdement
00:53:26sanctionné, pourquoi pas qu'il sorte d'exemple
00:53:28pour d'autres psychopathes,
00:53:30animaux, ce que vous voulez,
00:53:32puissent avoir l'idée de faire la même chose.
00:53:34Et on voit, pendant que vous parlez,
00:53:36on voit cette rue dans laquelle ce drame
00:53:38s'est passé et ce qui est terrible aussi
00:53:40c'est que, voilà, je ne sais pas comment cette dame
00:53:42qui a 79 ans va se remettre de ce traumatisme
00:53:44qu'elle a vécu parce qu'il y a
00:53:46l'agression, déjà
00:53:48ça c'est quelque chose de violent
00:53:50après l'agression, vous avez l'agression
00:53:52sexuelle, puisqu'elle a été
00:53:54retrouvée nue, en plus
00:53:56chez elle, et qu'on,
00:53:58c'est même pas le con, mais pour ajouter, j'ai envie
00:54:00de dire à tout ça, il y a ces deux chiens qui ont été
00:54:02tués, on sait pour les personnes âgées qui sont souvent
00:54:04seules à quel point c'est important la vie
00:54:06avec ces deux chiens, qu'elle risque
00:54:08de se sentir coupable, en plus à tort
00:54:10de ce qui s'est passé, d'avoir ces
00:54:12deux animaux qui étaient sa compagnie, qui ont été
00:54:14tués par ce salopard
00:54:16vous avez dit le mot, excusez-moi je le reprends parce que
00:54:18c'est celui, c'est ce qui me revient
00:54:20merci Sébastien Greneron, secrétaire départemental
00:54:22Allianz-Bouches-du-Rhône d'avoir été avec nous
00:54:24Maître Wachting-Melkis, voilà
00:54:26ça fait partie de ces horreurs
00:54:28en fait, et je pense vraiment qu'il faut en parler
00:54:30je pense vraiment qu'il ne faut pas passer ça
00:54:32sous silence, parce que
00:54:34c'est ça aussi la réalité
00:54:36Non, il faut en parler, il faut en parler
00:54:38il faut travailler sur ces dossiers là, pour essayer de
00:54:40comprendre sociétalement ce que ça nous dit
00:54:42vous vous posiez la question
00:54:44de savoir si ce sont des animaux
00:54:46des êtres humains, dans la réalité malheureusement
00:54:48ce sont des êtres humains, par contre
00:54:50ils n'ont pas la même échelle de valeur
00:54:52que le commun des mortels, il n'y a pas de valeur
00:54:54en fait, et quand vous travaillez un petit peu
00:54:56sur leur profil psy
00:54:58vous voyez que là où vous
00:55:00vous mettez le repère du bien et du mal
00:55:02chez eux, il n'y a pas, il n'y a pas ces repères là
00:55:04ils n'existent pas, et c'est ce que nous disent
00:55:06en règle générale, ces analyses
00:55:08ces expertises psychologiques, ce qui ne leur retire pas
00:55:10leur discernement
00:55:12le policier Jean-Pierre Colombia
00:55:14tout à fait oui, moi je suis toujours surpris
00:55:16quand on découvre l'espèce humaine, quand on découvre
00:55:18la nature humaine, ce sont des gens tout à fait
00:55:20normaux, enfin normaux, ce sont des gens
00:55:22qui sont, non non mais si
00:55:24ce sont des gens qui sont méchants, c'est pas la même chose
00:55:26c'est au-delà de la méchanceté
00:55:28excusez moi, c'est pas ça être méchant
00:55:30pour moi, c'est la détermination de la psychopathie
00:55:32pure, c'est à dire qu'il n'y a pas d'empathie
00:55:34et il n'y a pas de remords, c'est à dire qu'à un moment donné
00:55:36cet individu là, je rappelle quand même
00:55:38qu'il y a eu une dame, la pauvre dame
00:55:40rappelez-vous, entre les deux tours de l'élection
00:55:42présidentielle dont on a totalement occulté
00:55:44le cas, parce que politiquement ça tombait
00:55:46mal, qui avait été cambriolée
00:55:48violée, martyrisée
00:55:50et qui est morte de ces blessures, on l'a
00:55:52totalement oubliée, le procès a eu
00:55:54lieu l'année dernière, son fils a été
00:55:56scandalisé parce que justement, on n'avait pas parlé
00:55:58du cas de sa maman
00:56:00là vous savez, ça fait de la peine que personne n'en parle
00:56:02aussi, on est en train d'en parler
00:56:04oui parce que moi j'en parle, mais ça fait
00:56:06de la peine que ça fasse pas plus parler
00:56:08parce qu'il y en aura d'autres
00:56:10il faut se focaliser que sur le discernement
00:56:12il faut arrêter avec
00:56:14les psychopathes, est-ce qu'il a pu discerner
00:56:16ou pas, si il avait son discernement
00:56:18moi je, il faut
00:56:20je sais pas, il faut alourdir les peines
00:56:22elles existent déjà les peines, après c'est l'exécution
00:56:24c'est les conditions d'exécution
00:56:26le psychopathe
00:56:28aime ce qu'il fait, c'est bien ça
00:56:30qu'il faut avoir en tête
00:56:32est-ce qu'il l'est dans son état ?
00:56:34est-ce qu'il peut
00:56:36arrêter d'essayer de comprendre ce qu'il a dans sa tête
00:56:38et mettons-le en prison et point final
00:56:40quand on l'attrape
00:56:42à chaque fois que vous étudiez une scène de crime, à chaque fois vous dites c'est un psychopathe
00:56:44mais non en fait c'est pas un psychopathe, c'est quelqu'un
00:56:46qui effectivement n'a pas
00:56:48ou c'est un psychopathe parce qu'il n'a pas l'empathie
00:56:50les peines sont différentes
00:56:52mais en revanche
00:56:54il n'a pas de trouble du discernement
00:56:56c'est-à-dire que son discernement, au moment où il fait
00:56:58ce qu'il fait, il sait exactement ce qu'il est en train de faire
00:57:00ça ne lui coûte rien de le faire
00:57:02il n'a pas d'affect, il ne se projette pas
00:57:04à la place de l'autre, ce qui fait qu'on a des scènes de crime
00:57:06qui sont d'une violence inouïe, ce qui fait qu'il tue
00:57:08des chiens pour aucune raison
00:57:10et il attaque sexuellement
00:57:12une dame de soixante-dix-neuve ans
00:57:14mais rendez-vous compte de ce qu'on est en train de dire
00:57:16il attaque sexuellement une dame
00:57:18de soixante-dix-neuve ans
00:57:20il s'est censé renforcer la sécurité sur Marseille
00:57:22je dis ça, j'adore
00:57:24vous ne pouvez pas renforcer la sécurité et mettre
00:57:26un policier derrière chaque citoyen marseillais
00:57:28non pas derrière chaque citoyen
00:57:30un dernier mot et on fait la pause
00:57:32j'ai arrêté un type comme ça à Marseille
00:57:34qui avait violé une vieille dame de soixante-quatorze ans
00:57:36chez elle
00:57:38il a fumé une cigarette après
00:57:40il n'est pas fou, ce n'est pas un fou
00:57:42la folie c'est clinique
00:57:44on joue beaucoup sur la folie
00:57:46et c'est ce qui réduit la peine
00:57:48je voulais qu'on s'arrête là-dessus
00:57:50parce que c'est important également de parler
00:57:52de ça, c'est important de parler
00:57:54de cette dame de soixante-dix-neuf ans qui à Marseille
00:57:56a été vendredi soir agressée
00:57:58sexuellement en soixante-dix-neuf ans
00:58:00elle s'est réveillée nue dans sa chambre, ses deux chiens ont été tués
00:58:02elle a été cambriolée
00:58:04et on espère vraiment qu'elle pourra se remettre
00:58:06de ça. On va faire la pub
00:58:08une pause et puis on va se retrouver juste après
00:58:10on va parler de cette attaque en Allemagne
00:58:12qui pose beaucoup de questions quand même
00:58:14sur ce qu'ont fait les autorités
00:58:16on va ensuite, comme c'est une attaque sur un marché Noël
00:58:18voir comment en France ces marchés de Noël
00:58:20sont sécurisés, ça aussi c'est important
00:58:22comment ils sont sécurisés en France
00:58:24est-ce qu'on peut y aller en toute sécurité ou pas
00:58:26tout ça c'est dans un instant, on fait la pause de pub
00:58:28et à tout de suite en direct sur CNews
00:58:34Hommage aux victimes de Mayotte aujourd'hui
00:58:36à onze heures une minute de silence
00:58:38a été observé dans tout le pays
00:58:40comme à l'Elysée, comme vous le voyez sur ces images
00:58:42plus d'une semaine après le passage du
00:58:44cyclone Chido, une journée de deuil
00:58:46nationale a été décrétée, c'est la première
00:58:48fois que ça arrive en France pour une catastrophe
00:58:50naturelle. François Bayrou
00:58:52tiendra-t-il sa promesse ? Le gouvernement sera-t-il
00:58:54présenté comme annoncé avant Noël ?
00:58:56Possible, mais pas avant 18h
00:58:58aujourd'hui, assure l'Elysée
00:59:00dans un communiqué en raison de la journée
00:59:02de deuil aux victimes
00:59:04de Mayotte. Et puis en ce premier lundi des vacances
00:59:06soyez prudents sur les routes, Météo France
00:59:08a placé quatre départements
00:59:10en vigilance orange, neige et verglas
00:59:12il s'agit de la Haute-Savoie, la Savoie-Lyns
00:59:14et l'Isère. Le risque d'avalanche
00:59:16reste élevé également dans les Alpes du Nord
00:59:22Voilà, merci Amixem Dorian pour ce CNews
00:59:24Info. On va parler de l'Allemagne maintenant
00:59:26avec l'attaque de ce week-end et honnêtement
00:59:28plus l'enquête avance, plus on comprend
00:59:30ce qui s'est passé en Allemagne. D'abord parce que
00:59:32l'auteur de cette attaque a un profil
00:59:34plus que trouble et en outre parce que
00:59:36la sécurité bien sûr sur ce marché
00:59:38de Noël pose question
00:59:40le rappel des faits
00:59:42Il avait un profil qui aurait
00:59:44dû alerter les autorités allemandes
00:59:46Taleb Abdul Mohsen, réfugié saoudien
00:59:48arrivé en Allemagne en 2006, présentait
00:59:50quelques zones d'ombre. En août
00:59:52Surex, le suspect de l'attentat de Magdebourg
00:59:54diffuse notamment un message de haine
00:59:56et d'appel à la violence contre la politique
00:59:58allemande. Existe-t-il une voie vers la justice
01:00:00en Allemagne sans faire exploser
01:00:02une ambassade allemande ou égorger au hasard
01:00:04des citoyens allemands ? Je cherche cette
01:00:06voie pacifique depuis janvier 2019
01:00:08et je ne l'ai pas trouvé. Pourtant
01:00:10l'Arabie Saoudite, pays d'origine
01:00:12du suspect, a affirmé ce week-end d'avoir
01:00:14mis en garde à plusieurs reprises les autorités
01:00:16allemandes sur son profil inquiétant. Ils n'étaient
01:00:18pas les seuls. Une association d'anciens
01:00:20musulmans établis en Allemagne s'inquiétait
01:00:22également du profil du suspect. Nous
01:00:24le connaissons bien, il nous a terrorisés pendant
01:00:26des années. C'est un psychopathe
01:00:28adhérent à l'idéologie conspirationniste
01:00:30de l'ultra droite qui ne déteste pas seulement
01:00:32les musulmans mais tous ceux qui ne partagent
01:00:34pas sa haine. Le gouvernement a promis
01:00:36une enquête rapide et minutieuse pour clarifier
01:00:38d'éventuelles erreurs des autorités
01:00:40dans la prévention de l'attaque.
01:00:42Jean-Pierre Colombias, le policier que
01:00:44vous êtes, quel regard il a sur le profil qui est
01:00:46décrit de cet homme ? Moi j'ai
01:00:48un peu de mal à croire à ce profil
01:00:50anti-musulman qui tout à coup va attaquer les
01:00:52allemands. Je trouve qu'il n'y a rien
01:00:54qui va... Au risque d'étonner beaucoup de monde,
01:00:56ça rejoint un peu la discussion qu'on avait
01:00:58sur l'agresseur de la vieille dame.
01:01:00Là on est peut-être véritablement dans
01:01:02le cadre d'un profil psychopathique mais
01:01:04particulier et qui utilise une méthode
01:01:06généralement utilisée par les radicaux
01:01:08religieux justement.
01:01:10Alors est-ce que sa volonté c'était de marquer
01:01:12les esprits sur un discours qui est
01:01:14particulièrement incohérent ? C'est possible.
01:01:16Tout est possible. Après c'est vrai que ça ressemble
01:01:18quand même à ce qui était projeté à l'époque
01:01:20souvenez-vous sur le marché de Strasbourg
01:01:22où un groupe terroriste était venu
01:01:24en France faire des repérages et ça
01:01:26renvoie surtout à Nice, l'attentat
01:01:28de Nice où le gars avait foncé sur la
01:01:30foule. Donc je pense que l'enquête
01:01:32nous en dira un petit peu plus sur ses réelles motivations.
01:01:34Mais cet homme qui dit je suis anti-musulman
01:01:36et qui va
01:01:38attaquer un marché de Noël,
01:01:40je ne comprends pas moi, je suis désolé
01:01:42je ne comprends pas.
01:01:44Pourquoi l'ultra-droite
01:01:46aurait motivé ça alors que justement
01:01:48c'est le traditionnalisme ?
01:01:50Je crois aussi qu'il faut qu'on soit
01:01:52moins naïf à l'égard de ce genre de profil.
01:01:54C'est pas parce que quelqu'un est un apostat et qu'il est anti-musulman
01:01:56qu'il va embrasser
01:01:58nos valeurs à nous.
01:02:00Je pense que souvent on se dit que puisqu'il est anti-musulman
01:02:02alors peut-être puisqu'il est anti-musulman
01:02:04donc il serait pour nos valeurs occidentales
01:02:06et de fait il n'attaquerait pas un marché...
01:02:08Pourquoi il voudrait détruire nos valeurs occidentales ?
01:02:10C'est là où ça n'a pas de sens en fait. Pourquoi les détruire ?
01:02:12C'est pas adhérer à ses valeurs mais
01:02:14pourquoi les détruire ?
01:02:16C'est bien la preuve qu'il faut qu'on soit peut-être
01:02:18beaucoup plus vigilant à l'égard de ce genre de profil.
01:02:20Certains vont plus loin
01:02:22parce qu'ils disent que ça pourrait être de l'attaquat.
01:02:24En même temps, c'est-à-dire qu'il a dit
01:02:26qu'il était anti-musulman alors qu'il n'est pas en réalité.
01:02:28Ce qui était une façon de se cacher.
01:02:30Muriel Wachtingmel, vous y croyez ?
01:02:32Moi, je crois ce que je vois.
01:02:34C'est un mode opératoire
01:02:36qu'on connaît parfaitement en France
01:02:38à l'étranger aussi, notamment en Israël.
01:02:40Les attentats à la voiture bélier, malheureusement...
01:02:42En Allemagne aussi, en Autriche.
01:02:44En Allemagne également, en Autriche aussi, un peu partout.
01:02:46Ces attentats-là sont des attentats
01:02:48qui sont perpétrés sur un mode des attentats djihadistes.
01:02:50Donc ça, c'est le premier point.
01:02:52Le deuxième point, c'est la cible choisie.
01:02:54La cible choisie n'est pas une cible anodine.
01:02:56C'est la cible du marché de Noël.
01:02:58Et là aussi,
01:03:00je ne peux que m'interroger
01:03:02sur les premières
01:03:04pistes qui sont données
01:03:06sur le profil du suspect.
01:03:08Il faut attendre que l'enquête avance,
01:03:10que les renseignements généraux de chacun des pays
01:03:12qui est intéressé nous donnent des informations
01:03:14à un moment donné, peut-être un peu plus cohérentes
01:03:16que ce qui nous est servi depuis quelques jours.
01:03:18Et non, moi, je reste sur
01:03:20un mode opératoire qui signe
01:03:22le profil.
01:03:24Justement, on va faire le point sur l'enquête.
01:03:26On va partir en Allemagne tout de suite.
01:03:28On va rejoindre Marie-Victoire Dieudonné, envoyée spéciale
01:03:30de CNews, avec Timothée Leforger
01:03:32qui sont sur place pour faire le point
01:03:34sur l'enquête, à l'heure qu'il est.
01:03:36Bonjour Jean-Marc. Oui, l'enquête ne fait
01:03:38que débuter, mais d'après les premiers
01:03:40éléments, le suspect ne correspond à
01:03:42aucune grille de lecture existante.
01:03:44La ministre de l'Intérieur
01:03:46allemande a décrit cet individu
01:03:48comme ayant agi de manière
01:03:50incroyablement cruelle
01:03:52à la manière d'un terroriste islamiste,
01:03:54bien que son idéologie semble être
01:03:56celle d'un opposant à
01:03:58l'islam. Et puis, parallèlement,
01:04:00le gouvernement a annoncé l'ouverture d'une
01:04:02enquête qui permettra de clarifier
01:04:04d'éventuels manquements de la part des
01:04:06renseignements intérieurs, car
01:04:08une question subsiste. Pourquoi,
01:04:10Varoum, pourquoi cet individu est-il
01:04:12passé sous le radar des autorités
01:04:14alors qu'il multipliait
01:04:16depuis des années des signaux
01:04:18inquiétants ? Taleb A est en effet
01:04:20originaire d'Arabie saoudite, il
01:04:22affirme avoir renié l'islam
01:04:24et au fil de ses très nombreux
01:04:26postes sur X, près de 200
01:04:28par semaine, on découvre le portrait d'un
01:04:30homme qui se sent persécuté
01:04:32par l'Etat allemand et qui dénonce
01:04:34les dangers de l'islamisation rampante
01:04:36de son pays d'asile, l'Allemagne.
01:04:38A trois reprises, l'ambassade
01:04:40saoudienne met en garde
01:04:42l'Allemagne contre la radicalisation
01:04:44de cet individu, mais après
01:04:46l'évaluation, la police jugera
01:04:48que ce profil ne présente pas de
01:04:50dangers particuliers. Les critiques
01:04:52finalement concernent également
01:04:54la sécurisation du marché
01:04:56de Noël. Le suspect a emprunté
01:04:58les voies d'accès et des
01:05:00secours pour venir jusqu'au marché
01:05:02de Noël. Celle-ci n'était pas protégée
01:05:04par des blocs de béton.
01:05:06Marie-Victoire Diodonné, en Allemagne, pour ces news avec
01:05:08Timothée Forgé. Justement, on parle de la sécurité
01:05:10et on a eu envie de voir comment la sécurité était assurée
01:05:12sur ces marchés de Noël en France.
01:05:14Nous allons donc aller au marché de Noël
01:05:16de la Tour Eiffel.
01:05:18Au pied de la Tour Eiffel, les visiteurs
01:05:20viennent nombreux pour profiter de l'ambiance
01:05:22des fêtes. Après l'attaque
01:05:24d'un marché de Noël en Allemagne,
01:05:26la crainte de voir ce scénario se reproduire
01:05:28en France est présente, mais cela n'a pas
01:05:30dissuadé les visiteurs.
01:05:32Toujours une petite peur, en fait,
01:05:34mais là,
01:05:36on se dit, voilà, si on a tout le temps
01:05:38peur, on ne va plus rien faire,
01:05:40on ne va plus vivre. Je viens de Belgique,
01:05:42mon séjour était programmé depuis plusieurs jours,
01:05:44donc je n'ai pas décidé
01:05:46de ne pas venir. J'y ai pensé
01:05:48en venant, bien sûr, mais ça ne m'a pas
01:05:50dissuadé de venir. On a pensé un tout petit peu
01:05:52parce que c'est encore tout frais, mais
01:05:54voilà, après, on vit,
01:05:56donc on profite.
01:05:58Partout en France, le dispositif
01:06:00de sécurité a été renforcé aux
01:06:02abords des marchés de Noël, et pourtant,
01:06:04certains visiteurs pensent qu'il faut
01:06:06aller encore plus loin.
01:06:08Des attaques de ce genre, ça se passe souvent sur
01:06:10des lieux publics où il y a pas mal de monde.
01:06:12Je pense qu'il y a des choses à renforcer un petit peu,
01:06:14surtout suite à ce qui s'est passé.
01:06:16La sécurité, il n'y a pas
01:06:18grand-chose. Il y a deux gardes à l'entrée
01:06:20qui sont là, mais qui
01:06:22ne vont pas changer quelque chose s'il y a une voiture qui arrive.
01:06:24Chaque année en France, les marchés de Noël
01:06:26accueillent des millions de visiteurs.
01:06:28Celui de Strasbourg, le plus
01:06:30visité, avec 3 millions de personnes
01:06:32en 2023, a déployé un
01:06:34dispositif de sécurité,
01:06:36mobilisant plus de 1000 agents des forces de l'ordre.
01:06:38On est en direct avec Axel Ronde,
01:06:40porte-parole du syndicat CFTC Police.
01:06:42Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
01:06:44Est-ce que sécuriser un marché de Noël,
01:06:46c'est vraiment possible ?
01:06:48Est-ce qu'on peut y aller en toute sécurité ?
01:06:50Bonjour Jean-Marc.
01:06:52Oui, écoutez,
01:06:54depuis une dizaine d'années,
01:06:56les différents attentats
01:06:58qu'il y a eu dans notre pays,
01:07:00nous avons mis en place
01:07:02des recommandations
01:07:04et des obligations un petit peu
01:07:06administratives.
01:07:08Quand vous avez des marchés
01:07:10de Noël qui sont mis en place,
01:07:12par exemple le marché de Strasbourg,
01:07:14il y a 400 CRS
01:07:16et gendarmes mobiles qui sont mobilisés,
01:07:18mais il y a aussi plus de
01:07:201000 personnels de sécurité,
01:07:22il y a aussi les soldats de l'opération
01:07:24Sentinelle, des sécuristes,
01:07:26et on met en place un périmètre
01:07:28étanche sur
01:07:30la zone. Je peux penser
01:07:32à des blocs de béton
01:07:34par exemple, pour éviter
01:07:36tout type
01:07:38de véhicules béliers.
01:07:40Il y a des barrières aussi
01:07:42amovibles, anti-béliers.
01:07:44C'est un dispositif que la police israélienne
01:07:46utilise depuis de nombreuses
01:07:48années et qui a fait ses preuves.
01:07:50Donc nous avons réellement
01:07:52une commission
01:07:54de sécurité qui se déplace
01:07:56sur les gros événements, comme par exemple
01:07:58le marché de Strasbourg.
01:08:00On va anticiper, prévenir,
01:08:02sécuriser, préparer, évaluer
01:08:04le risque avec
01:08:06des agents, soit de la police nationale,
01:08:08mais aussi des commissions de sécurité
01:08:10qui ont tout un panel
01:08:12de recommandations
01:08:14et d'obligations pour
01:08:16ces mairies qui organisent
01:08:18des grandes festivités.
01:08:20Oui, il y a
01:08:22une mobilisation de toute façon de l'ensemble
01:08:24des services de police. Nous sommes
01:08:26habitués à cela. On a pu voir
01:08:28par exemple pendant les JO,
01:08:30ces dispositifs mis en place
01:08:32et de périmètre étanche.
01:08:34Nous avons aussi
01:08:36les brigades d'anticriminalité qui sont
01:08:38préparées à faire face à tout type
01:08:40d'action terroriste,
01:08:42par exemple. Elles peuvent se déployer
01:08:44avec des boucliers balistiques, des armes
01:08:46longues de type G36.
01:08:48On a le savoir-faire
01:08:50pour cela. Maintenant, on a besoin
01:08:52aussi des
01:08:54citoyens qui sont
01:08:56aussi les premiers
01:08:58à faire vigi, qui vont nous donner
01:09:00l'information s'ils trouvent
01:09:02qu'il y a quelqu'un
01:09:04de suspect aux abords d'un marché
01:09:06de Noël, par exemple, ou s'il y a un colis
01:09:08suspect. Tout de suite,
01:09:10il y aura un périmètre de sécurité élargi
01:09:12qui sera mis en place, une évacuation.
01:09:14Il y a aussi le dispositif alerte
01:09:16FR, où on peut
01:09:18envoyer des messages
01:09:20à la population sur les smartphones
01:09:22sur une zone bien déterminée
01:09:24pour leur demander de soit quitter
01:09:26les lieux, soit de ne pas se rendre
01:09:28sur ces lieux-là.
01:09:30– Axel Ronde, pour être très concret et très précis,
01:09:32ce qui veut dire, si je vous entends
01:09:34bien, que ce qui s'est passé en Allemagne
01:09:36avec une voiture qui fonce au milieu
01:09:38des allées d'un marché de Noël,
01:09:40a priori, je dis a priori parce qu'on ne sait
01:09:42jamais ce qui peut se passer, mais a priori,
01:09:44en France, c'est impossible.
01:09:46– Écoutez, le risque zéro n'existe pas,
01:09:48bien évidemment. On va diminuer
01:09:50les risques au maximum.
01:09:52C'est ça le but. C'est dissuader
01:09:54un terroriste de vouloir passer
01:09:56à l'action. Ça, c'est notre but
01:09:58principal.
01:10:00Mais oui, le risque
01:10:02zéro n'existant pas,
01:10:04il y a toujours un petit danger,
01:10:06mais il est minime. Et nous, policiers
01:10:08et gendarmes, avons
01:10:10l'habitude de cela. Les pouvoirs
01:10:12publics, les autorités aussi.
01:10:14Mais je vous dis, la vigilance est
01:10:16de tout à chacun. Chaque personne
01:10:18est acteur de sa propre sécurité
01:10:20et de la propre
01:10:22sécurité des autres.
01:10:24Mais on est vraiment…
01:10:26Il faut toujours vivre.
01:10:28Le but des terroristes, c'est de terroriser une population
01:10:30et de l'empêcher de sortir
01:10:32et de ne plus vaquer à ses occupations.
01:10:34Non, on ne doit pas reculer face
01:10:36au terrorisme. On doit toujours
01:10:38finalement vivre
01:10:40comme on le fait habituellement.
01:10:42Mais
01:10:44il faut
01:10:46penser qu'il y a une possibilité
01:10:48et il faut avoir des réflexes.
01:10:50Et prendre la fuite
01:10:52s'il y a un
01:10:54attentat, ne pas aller sur la zone
01:10:56et surtout regarder,
01:10:58être vigilant et prévenir
01:11:00si jamais il y avait des comportements
01:11:02ou des objets suspects
01:11:04sur la voie publique.
01:11:06Merci beaucoup Axel Ronde. Merci porte-parole du syndicat CFTC Police.
01:11:08Merci Jean-Pierre Colombière. C'est un mot.
01:11:10On en est quand même, en 2024,
01:11:12à se dire que quand on va sur un marché
01:11:14de Noël, on fait presque acte de bravoure.
01:11:16C'est ça qui est dingue.
01:11:18C'est presque un symbole de se dire
01:11:20que c'est un acte de résistance en se disant
01:11:22qu'on n'a pas peur, on veut montrer qu'on n'a pas peur.
01:11:24C'est assez terrible
01:11:26d'en être là en 2024.
01:11:28Oui c'est terrible parce qu'on est dans une situation
01:11:30qui s'est dégradée au cours des années.
01:11:32Le gros choc psychologique,
01:11:34il y a eu le Bataclan bien évidemment,
01:11:36mais Nice a été l'événement
01:11:38qui a été le plus marquant.
01:11:40C'est le cas typique
01:11:42de Berlin. On est dans une zone
01:11:44ouverte avec des festivités
01:11:46qui rassemblent des familles, des enfants
01:11:48et on a un conducteur,
01:11:50un djihadiste,
01:11:52un activiste fou qui fonce
01:11:54et qui tue des innocents.
01:11:56Et comme ça a été dit, on ne peut pas vivre non plus dans l'obsession.
01:11:58Il faut continuer à vivre
01:12:00et il faut montrer qu'on est là
01:12:02et qu'on restera là. Merci à tous les quatre.
01:12:04On se retrouve demain, on sera là.
01:12:06Demain, 24 décembre, on sera là en direct. Dans un instant, c'est Elodie Huchard
01:12:08qui va vous accompagner.
01:12:10Merci à tous, à demain à 10h35.
01:12:12Et d'ici là, soyez prudents.