Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce lundi, c’est Christophe Willem, chanteur, pour son concert à l’Olympia le jeudi 30 mai, qui sera diffusé en direct sur Olympia TV.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00 Sur Europe avec Thomas Hill et votre invité ce matin, Thomas, vous recevez Christophe Villem.
00:03 Et avant de parler de votre actualité chargée, Christophe Villem, parce que vous avez un printemps tout azimut,
00:09 on va d'abord dresser votre portrait sonore. Au cas où il y a quelques personnes derrière ce micro
00:14 qui ne vous connaîtraient pas encore, des petits sons pour mieux vous connaître. Voici le premier.
00:27 "Sunny" de Paul A.M. C'est une chanson très importante pour vous parce qu'avant "La Nouvelle Star",
00:31 vous faisiez des études pour devenir prof des cogestions. Et en parallèle, vous faisiez du piano,
00:36 du chant, du gospel, notamment à 18 ans, vous faites des petits boulots comme pion dans un lycée.
00:40 Et prof de chant au Conservatoire d'Ermond, ça c'est dans Val-d'Oise.
00:45 Dans 95, j'habite toujours d'ailleurs dans 95, d'où les deux heures de trajet.
00:49 D'où le petit problème. Et vous faisiez chanter déjà "Sunny" à vos élèves ?
00:53 Exactement. C'est un titre que j'aime vraiment bien. On connaît la version "Boney M",
00:57 mais l'original c'est Bobby Hebd. La vraie, très originale.
01:01 Après, en vrai, le grand public connaît plus "Boney M", c'est eux qui l'ont mis à fond.
01:07 Mais j'aime beaucoup ce titre parce que c'est un titre qu'on peut faire dans plein de versions différentes.
01:11 En bossa, ça existe. En jazz, ça existe. En disco, ça existe.
01:15 Et je trouve que c'est génial à travailler aussi avec différents pupitres de voix.
01:19 Et à l'époque, vous faisiez chanter à vos élèves. Est-ce que vous pensiez vous-même devenir chanteur ?
01:23 Pas du tout. Moi, je voulais être prof de communication.
01:28 Ça s'appelait prof d'éco-gestion à l'époque.
01:30 Et la musique, c'était un passe-temps, c'était aussi une manière d'exprimer les émotions.
01:36 C'est pour ça que je donnais des cours de chant.
01:37 Et souvent, c'était des adultes, des gens assez timides, qui arrivaient un peu à se dépasser avec la musique.
01:42 Donc c'est vrai que quand ma sœur m'a inscrit à la Nouvelle Star, je me suis retrouvée dedans.
01:46 Et le premier titre qu'on avait le droit de choisir, j'ai choisi justement "Sunny"
01:49 en clin d'œil aux gens à qui je donnais des cours dans ce conservatoire.
01:52 Mais avant la Nouvelle Star, il y a eu ça.
01:54 Tu es parti de mes bras
01:57 Ah oui, Oscar ! On en parlait justement en surf.
01:59 J'ai pas fait le cinéma
02:02 Pourquoi j'ai mal ?
02:03 Pourquoi ? Bah oui, pourquoi ?
02:05 Passe au repas cet extrait !
02:07 Pourquoi j'ai chanté cette chanson ?
02:09 Non, non, même pas. En vrai, c'était une bonne expérience.
02:12 J'explique juste que c'est le titre que vous chantiez sur la bande originale du film "Alive" en 2004.
02:17 On en a parlé d'ailleurs il y a quelques jours avec Yo-Délis, notre invité ici, qui jouait l'un des rôles principaux.
02:21 Mais c'est vrai qu'on est quand même très très loin de votre univers là.
02:24 C'est très sirupeux.
02:26 C'est très Disney un peu.
02:28 Mais c'était une expérience qui était cool.
02:30 À ce moment-là, justement, je chantais dans une chorale.
02:32 Et puis quelqu'un, en 95, comme quoi je te vois...
02:36 Toujours !
02:38 C'est incroyable, en 95, c'est trop rare.
02:40 Quelqu'un est arrivé à la fin du concert et me dit "Voilà, j'ai fait un casting sauvage, je cherche des gens pour un film"
02:46 Je pensais vraiment que le mec se foutait de ma gueule.
02:48 Donc je dis "Bah non, ça me fait pas rire du tout"
02:51 Donc non, ça m'intéresse pas, vraiment.
02:53 Et puis cette personne, réellement, connaissait des gens, sûrement dans la salle, je sais pas,
02:57 a demandé en téléphone aux autres choristes et m'a rappelé genre deux ou trois mois après.
03:01 Et c'est là que j'ai réalisé que c'était pas une blague du tout.
03:03 Et donc tout mon entourage, mes amis à la fac me disaient "Mais vas-y, tu vas faire ce casting, c'est génial"
03:09 Et je me suis retrouvé dans ce film.
03:11 Mais j'ai fait ce film et je suis retourné directement à la fac.
03:13 En fait, je trouve ça...
03:15 Le film était cool à faire, en vrai c'était sympa, l'esprit d'équipe et tout.
03:19 Mais je l'avais vu du milieu de la musique, m'avait pas vraiment...
03:23 - Inspiré plus que ça. - Ça m'avait pas inspiré.
03:25 J'avais vu des gens à l'époque dans des grosses maisons de disques et tout.
03:27 J'ai trouvé extrêmement condescendant.
03:29 Et donc je me suis dit "Vraiment, ce milieu, c'est pas du tout pour moi".
03:33 Mais quand même, l'année suivante, donc on est en 2005,
03:35 vous allez un petit peu à l'arrache,
03:37 à un casting à Toulouse, alors que vous habitiez près de Paris.
03:41 Mais le casting était complet à Paris, donc vous avez bien fait de vous payer le billet de train qui finalement a changé votre vie.
03:45 Est-ce que tu es fort en amour ? Est-ce que tu es fort en paix ?
03:50 Est-ce que tu es fort en mourir ? Dis-moi pourquoi ?
03:55 Je sais pas pourquoi je rigolais, parce que j'ai eu l'impression d'une tortue quand vous rentrez.
03:59 Le gars qui a un cou trop long, puis qui avance avant lui, puis...
04:03 "Mon Dieu, qu'est-ce que c'est que ce machin, ce truc à rayures, là ?"
04:07 Je sais pas, franchement, une dégaine impossible.
04:09 - Regardez sur les images, pas du tout. - Le énième fou, la énième casserole.
04:13 "Bon voilà, qu'est-ce qu'on nous envoie encore ?"
04:15 Et tout d'un coup, il chante de Zré, qui vous chante du toner.
04:19 C'était très très étonnant, donc c'est un grand oui.
04:21 C'est un grand oui. Si vous aviez su, Christophe Villême, qu'on vous ressortirait ce moment toute votre vie,
04:26 est-ce que vous auriez mis un autre pull ce jour-là ?
04:28 Le pire, c'est que même pas, parce que j'aimais bien, je valide toujours ce pull-là.
04:33 - Vous l'avez encore ? - Je crois pas, parce que je pense que...
04:36 Non, non, je crois que je l'ai plus ce pull.
04:38 Est-ce que vous validez encore le cheveu gras de l'époque ?
04:41 Non, mais c'est même plus les cheveux gras.
04:43 Non, mais attends, c'est pas les cheveux gras, c'est les deux cheveux.
04:46 Parce qu'à l'époque, il y avait quand même deux cheveux.
04:48 Donc non, non, c'était les deux cheveux qui se battent en duel pour cacher un peu les temps.
04:52 Non, mais en vrai, en plus à l'époque, le casting, c'est pas moi qui me suis inscrit.
04:56 Parce que là, les gens sont en train de se dire "mais le mec se fout de notre gueule,
04:58 il nous dit qu'il veut pas du tout faire ce métier, mais il se fait un casting après".
05:01 Non, c'est ma sœur. En fait, je l'ai fait à Toulouse.
05:03 Moi, j'habitais toujours dans le 95, le mec ne bouge pas de cet endroit.
05:06 Et en fait, ma sœur habitait Toulouse et elle m'a inscrit au casting.
05:10 Elle m'a fait croire que son mari était en déplacement.
05:12 Bref, je me suis retrouvé vraiment là-bas parce que c'est eux qui m'ont inscrit au casting.
05:15 Et on vous appelle encore la torture ?
05:17 Oui, oui, si. Alors ça filtre, ça me permet de voir quelles sont les personnes vieilles
05:21 qui s'adressent à moi et ceux qui sont plus jeunes.
05:24 Non, parce que souvent, quand on demande...
05:26 C'est très clair.
05:28 Non, mais souvent, là, avec PSG Thème et tout, il y a un public des fois plus jeune
05:32 qui ne comprend pas, qui me dit "ça vient d'où ce truc ?"
05:34 et qui n'est pas au courant que j'ai fait La Nouvelle Star,
05:36 parce qu'ils ne connaissent pas le format Nouvelle Star.
05:38 En vrai, je rigole, mais c'est comme ça que je vois un peu le truc.
05:40 Bon, et puis après, vous avez fait décoller le pavillon Baltar où se tournait La Nouvelle Star.
05:44 Nous, on était comme des fous derrière notre écran,
05:46 chaque semaine en attendant vos prestations.
05:48 Vous gagnez à La Nouvelle Star et l'année suivante, vous sortez Inventaire
05:51 avec ce tube qui a été lauréat d'une victoire de la musique.
05:54 C'est comme ça qu'est-ce que je peux, c'est comme ça qu'est-ce que je peux.
05:58 Faudrait savoir ce que tu as, faudrait savoir ce que tu as.
06:02 C'est comme ça qu'est-ce que je peux, c'est comme ça qu'est-ce que tu as.
06:05 On chante pas très fort aujourd'hui, hein.
06:07 "Faudrait savoir ce que tu as" !
06:09 Ah mais si, c'est pas mal !
06:10 Non, mais c'est haut quand même.
06:11 "Quand je serai grand, je serai vieille" !
06:13 C'est une voix de tête, en vrai, c'est pas très dur.
06:14 C'est une voix de tête.
06:15 Ah si, c'est chaud quand même.
06:16 Votre album, il s'est écoulé un million d'exemplaires.
06:18 Il est resté numéro un des vingt ans en cinq semaines.
06:20 Ça doit être vertigineux, ça, à vivre, quand même, aussi rapidement.
06:24 Le truc, c'est ce que je racontais l'autre jour, il y a pas longtemps.
06:27 On a parté l'autre jour, et on revenait sur cette époque-là.
06:31 Et en vrai, ça paraît bizarre, mais ça va tellement vite qu'en fait, on réalise pas.
06:35 C'est-à-dire que moi, quand on m'a dit "t'as vendu un million de disques",
06:38 sur le coup, je me disais "mais c'est même pas le nombre d'habitants à Paris, en fait".
06:41 C'est nul !
06:42 Non mais je trouvais pas ça...
06:44 Et puis après, j'ai vu le chèque.
06:46 C'est surtout qu'après, j'ai compris dans les suites des autres albums,
06:49 je me suis dit "ah, finalement, un million, c'était pas mal".
06:52 Non mais sur le coup, quand on vient pas de ce milieu, on se dit "bah d'accord, c'est un million, c'est beaucoup de gens".
06:58 Ça semble pas si énorme, en fait, qu'on a pas du tout conscience des choses.
07:02 Non mais au-delà de ça, c'est vrai que c'était tellement rapide,
07:05 qu'en fait, moi, en sortant de la Nouvelle Star, je me suis laissé porter par les choses,
07:08 et je réalisais pas réellement tout ce qui se passait, en fait.
07:11 Et c'est vrai que vos deux albums suivants, alors, ils ont quand même été certifiés
07:13 "Dix Deux Platine", le quatrième disque d'or,
07:16 mais en 2007, vous sortez l'album "Rio".
07:19 Et celui-là, il a moins bien marché.
07:29 Ah non, celui-là, il a moins bien marché, clairement.
07:31 40 000 exemplaires quand même, je vais regarder si c'était pas si mal.
07:34 C'est pas si mal.
07:35 Aujourd'hui, 40 000 exemplaires, en vrai, c'est bien.
07:37 Mais oui, ça vous a déprimé.
07:39 En vrai, c'est pas tant que ça m'a déprimé.
07:41 Ce qui est violent, c'est que justement, quand vous avez, malgré tout,
07:44 alors effectivement, le marché du disque chute en permanence,
07:47 et on était vraiment au moment de "Rio", sur le moment un peu charnière
07:50 où les artistes de variété faisaient pas du tout de stream.
07:53 Donc en fait, quand on vendait plus de disques physiques,
07:55 ça se répercutait pas du tout en stream.
07:57 Donc c'est vrai que c'était un moment un peu bizarre dans ma carrière, en vrai.
08:01 Et ce qui était très violent, en fait, c'était surtout la maison de disques
08:04 qui barravent les gens et qui travaillent.
08:07 Non, mais parce que c'était vraiment un moment compliqué,
08:09 dans les maisons de disques.
08:10 Alors aujourd'hui, le stream inverse un peu la donne,
08:12 mais c'est un peu comme les films au cinéma.
08:14 C'est-à-dire qu'on arrive et à une semaine de vente,
08:17 on vous dit "Bon, l'album est plié, nous on arrête".
08:20 Ah oui, d'accord.
08:21 Et donc c'est vraiment ce que j'ai vécu avec cet album-là.
08:23 Je suis arrivée une semaine après la sortie de l'album,
08:26 et là on me dit "Écoute, vraiment, on pense que vraiment ça marchera pas du tout.
08:29 Donc nous on arrête toutes les promos, on coupe tous les budgets et tout".
08:33 Oui, donc ça peut pas aider.
08:35 Parce qu'effectivement, chaque album...
08:37 Il y a des albums où je compose, d'autres où je compose pas.
08:39 Rio, c'est un album où j'avais pas mal composé.
08:41 Un album, ça paraît... On a l'impression qu'on le fait comme ça,
08:44 mais en fait c'est un an ou deux de travail, de réflexion.
08:47 Et donc d'un coup, quand on vous dit en une semaine,
08:49 des gens qui pour le coup vous aident effectivement à faire la promotion et tout ça,
08:53 mais qui n'ont pas les mains dans le cambouis de la création artistique,
08:57 c'est ultra violent.
08:58 Donc c'est vrai que ça a été très dur.
09:00 Mais heureusement, vous avez pris une petite pause de quelques années,
09:02 cinq ans de réflexion, et puis vous êtes revenu avec un album
09:05 dont on va parler dans deux minutes sur Orpins, ça s'appelle Panorama. A tout de suite !