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00:00 Donc je leur disais, faire un réacteur c'est long, faire un réseau électrique avec des réacteurs c'est simple.
00:07 Alors une fois que j'ai dit ça, quel est le meilleur pari à faire ?
00:11 Entre renouvelables, nucléaires ou un mix des deux.
00:15 Parce que les renouvelables ont pour elles que c'est facile de rajouter des éoliennes et des panneaux solaires en peu de temps,
00:20 ou une éolienne exactement et un panneau solaire.
00:22 Alors ce qui peut être long c'est de discuter avec les gens du coin qui sont d'accord ou pas d'accord,
00:26 mais par contre la partie strictement technique elle n'est pas compliquée.
00:30 Mais j'insiste, le réseau complètement alimenté par des ENR non pilotables, aujourd'hui personne n'a.
00:38 Enfin à grande échelle en tout cas personne n'a.
00:40 Du côté, et en particulier pas au moyen de latitude avec l'alternance de saisons qui sont très contrastées.
00:48 Du côté nucléaire, ce qui est long aujourd'hui c'est de faire un réacteur et donc a fortiori d'en faire cinq.
00:56 Par contre une fois qu'ils sont là, de faire fonctionner le réseau c'est simple.
01:01 Alors il y a plein de gens qui disent on n'a qu'à en piler les deux, ce qui est une option.
01:05 Et les gens qui disent on n'a qu'à en piler les deux, disent rajoute en plus pour le scénario que j'ai vu qui allait jusqu'au bout,
01:12 on va faire de grosses stations de pompage justement en prenant l'eau du léman
01:15 et en noyant des vallées au dessus ou bien en prenant l'eau du barrage de Serre-Ponçon et en faisant une step au dessus de Serre-Ponçon.
01:22 Voilà tout ça on peut faire des trucs comme ça.
01:25 Et si on veut avoir dans un premier temps un déploiement rapide de mode non pilotable,
01:32 sans avoir de problème d'intermittence induite compliqué à gérer dans le réseau, c'est probablement une bonne solution.
01:40 On peut aussi accélérer la cadence sur le nucléaire et ça ça veut dire que dans l'esprit de la population,
01:48 dans l'arbitrage entre le risque de l'objet et le risque de ne pas avoir l'objet,
01:53 on se met à être beaucoup plus sensible au risque de ne pas avoir l'objet.
01:57 Je m'entends. Aujourd'hui le fait que l'on considère que le risque de l'objet est un risque tellement important
02:04 qu'il faut mettre 253 paires de ceintures et 25 paires de bretelles avant de construire l'objet,
02:09 conduit à des objets qui sont complexes, chers et longs à construire.
02:16 L'EPR, il n'y a pas qu'en France qu'il a été long à construire.
02:20 Il a été long à construire à Taïchan, même s'il a été beaucoup plus rapide à construire à Taïchan que chez nous.
02:25 Il a été long à construire à Olkiluoto. Il est long à construire en ce moment à Inklé Point.
02:31 Donc en fait c'est un réacteur qui est intrinsèquement compliqué.
02:35 Il faut rappeler que c'est un design franco-allemand avec quatre trains de sûreté à l'origine,
02:39 ce qui est à mon avis de trop.
02:42 Donc en fait on a vraiment rendu le système extrêmement compliqué
02:48 et il me semble que c'est un modèle, et du reste la raison pour laquelle on veut le simplifier le confirme,
02:53 où on est arrivé sur le mieux qui était l'ennemi du bien.
02:56 Si on pense qu'aujourd'hui augmenter rapidement les capacités nucléaires françaises est le sujet,
03:04 je vais dire une horreur, mais peut-être qu'une des options à examiner,
03:08 c'est de laisser le père au placard pour le moment et de reconstruire des réacteurs comme ceux qui sont actuellement en service.
03:15 Peut-être, qui sont plus simples, qu'on connaît bien puisqu'on les fait fonctionner,
03:19 et peut-être que ça ira au final plus vite.
03:22 Mais aux normes de sécurité de l'époque ou aux normes de sécurité actuelles ?
03:25 Alors vous savez probablement que les normes de sécurité en France sont des normes qui sont conformes à l'état de l'art.
03:33 Donc si vous les construisez, vous les construisez comme ils fonctionnent actuellement.
03:37 Vous les construisez pas comme ils ont été construits à l'époque puisqu'on les a améliorés depuis.
03:41 Mais voilà. Alors je dis ça, j'ai rien dit, comme disait l'autre.
03:45 – Non mais c'est une question qu'on a posée, nous. C'est une question qu'on a posée.
03:48 – Je dis juste, si vraiment le fait d'augmenter rapidement la capacité nucléaire française est un sujet,
03:55 je ne sais pas si la meilleure option aujourd'hui, c'est de faire des EPR.
03:59 Voilà. Et quand je dis je ne sais pas, je suis sincère.
04:00 C'est-à-dire je ne vous dis pas, ce n'est pas une façon déguisée de vous dire je suis sûr du contraire.
04:04 Je ne sais pas. Je pense que c'est un débat technique et compliqué,
04:09 pas facilement accessible sans y passer un certain temps, comme aurait dit l'autre, et un temps certain.
04:15 Et en tout cas, c'est en tout cas pour moi une question qui se pose.
04:19 Alors c'est clair que cette question, elle se pose dans un contexte qui n'est plus celui d'il y a 30 ans.
04:24 Et comme vous l'avez dit tout à l'heure, moi c'est une expression que j'ai souvent utilisée,
04:27 il y a 20 ans de nucléaires ronteux qui sont passés par là.
04:30 Donc les débats sur le nucléaire sont devenus un peu sensibles,
04:32 quand bien même l'opinion a très fortement augmenté son acceptabilité du nucléaire sur les deux dernières années,
04:39 en France, comme partout en Europe. Merci monsieur Poutine.
04:43 Donc en fait, clairement, partout en Europe, le nucléaire a gagné 15 à 20 points de sentiments positifs.
04:50 Ce n'est pas propre qu'à la France. Et pour moi, c'est une conséquence directe de la guerre en Ukraine.
04:55 Donc la question se pose vraiment de savoir s'il faut faire des EPR2, un tir larigo, ou s'il faut faire autre chose.
05:05 Et je le répète, je ne sais pas.
05:07 [Musique]