• il y a 6 mois
Avec Pierre Gentillet, avocat.

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##CA_BALANCE-2024-05-30##

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News
Transcription
00:00 [Musique]
00:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17 Le Conseil constitutionnel, l'un des piliers de la République, est-il politisé ou pas ?
00:25 La question se pose. Pourquoi ? On en parle tout de suite.
00:30 Sud Radio André Bercov.
00:33 Bercov dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:38 [Musique]
00:50 Rappeur Raymond, la gratuité, la gratuité. Louis Soleil, c'est la gratuité.
00:55 Alors, il y a là, tout de suite, une décision du 28 mai 2024,
01:01 donc communiquée du Conseil constitutionnel, donc tout à fait récente et immédiate.
01:08 Le Conseil constitutionnel censure, comme contraire au principe d'égalité devant la justice,
01:14 des dispositions législatives excluant du bénéfice de l'ex-juridictionnel,
01:19 hors cas particulier, les étrangers qui ne résident pas régulièrement en France.
01:24 Pierre Gentillet, bonjour.
01:26 Bonjour André Bercov.
01:27 Bonjour Pierre, vous êtes avocat, on vous reçoit et toujours avec plaisir ici.
01:31 Alors, il y a quand même cette... C'est intéressant parce que quand on dit
01:35 "les étrangers qui ne résident pas régulièrement en France",
01:38 on a l'impression de personnes qui passent, qui restent trois mois ou six mois.
01:42 Ça me paraît une rédaction un peu bizarre parce que, en fait, c'est...
01:45 Si j'ai bien compris, c'est exclusion des étrangers en situation irrégulière
01:50 du bénéfice de l'aide juridictionnelle, et aujourd'hui, en raison de ce qu'a décidé
01:56 le Conseil constitutionnel, tous les étrangers en situation irrégulière
02:00 pourront avoir l'aide juridictionnelle, c'est-à-dire le bénéfice d'avoir un avocat.
02:04 C'est ça ?
02:05 C'est tout. Alors le bénéfice, effectivement, de l'aide juridictionnelle
02:08 qui permet d'avoir un avocat, mais pas seulement, qui permet aussi
02:11 de payer certains frais judiciaires, c'est méconnu, mais effectivement,
02:15 tous les étrangers, qu'il s'agisse d'étrangers en situation régulière
02:19 ou irrégulière, pourront, après cette décision, bénéficier de cette aide.
02:24 Oui. Mais alors justement, Pierre Gentillet, c'était le cas avant quand même
02:28 pour les étrangers en situation régulière. Ils avaient le bénéfice
02:32 d'aide juridictionnelle, avocat, judiciaire, etc.
02:36 Mais là, ça s'applique. C'est-à-dire, ce que je voudrais comprendre,
02:39 c'est que, par exemple, quelqu'un qui est là, un clandestin,
02:43 ce qu'on appelle les clandestins, qui sont entrés, ou un sans-papier, etc.,
02:49 qui est là, peut ou pas bénéficier de l'aide juridictionnelle,
02:53 d'après la décision du Conseil constitutionnel ?
02:57 Alors, effectivement...
02:58 Est-ce que ça s'applique aux clandestins, aux sans-papiers, ou à qui ?
03:01 Ça s'applique depuis la décision du Conseil constitutionnel d'avant-hier
03:06 à tous les étrangers, qu'ils soient en situation régulière ou irrégulière.
03:13 Juste un petit point pour comprendre ce qui a changé,
03:16 comment est-ce que ça fonctionnait avant.
03:19 Nous avions une loi, qui existe toujours, une loi de 1991,
03:23 qui permettait aux étrangers d'obtenir l'aide juridictionnelle
03:28 si ces étrangers justifiaient une situation régulière.
03:33 D'accord ? Vous deviez une exception à cela,
03:36 c'était quelques étrangers en situation irrégulière,
03:39 mais des catégories particulières.
03:41 Je donne un exemple, les mineurs.
03:43 Les mineurs qui étaient clandestins sur notre sol,
03:46 avant la décision du Conseil constitutionnel,
03:48 avaient le droit à l'aide juridictionnelle, d'accord ?
03:51 Mais pas tous les majeurs.
03:53 Bien. Avec la décision du Conseil constitutionnel,
03:56 au nom du principe d'égalité sur lequel on reviendra peut-être,
03:59 désormais, effectivement, tous clandestins
04:02 toutes personnes qui ont violé nos frontières,
04:06 toutes personnes qui font l'objet d'une OQTF,
04:09 c'est-à-dire d'une personne qui se maintient sur le sol français
04:12 alors même...
04:13 Oui, j'allais vous demander, l'OQTF rentre là-dedans, tout à fait.
04:16 Bien sûr. Maintenant c'est très clair.
04:19 Il n'y a plus aucun distinguo qui est fait
04:23 entre les étrangers en situation régulière ou irrégulière
04:27 s'agissant du bénéfice de l'aide juridictionnelle
04:30 au nom du principe d'égalité.
04:32 Ça c'est la grande nouveauté du Conseil,
04:34 avancée par le Conseil constitutionnel.
04:36 Je rappelle que l'aide juridictionnelle,
04:38 c'est, dans ma mémoire, 600 à 780 millions d'euros par an.
04:43 Donc évidemment, on va avoir une augmentation l'an prochain
04:47 de cette aide juridictionnelle
04:49 qui est payée par l'argent des Français,
04:51 c'est tout de même plus d'un milliard.
04:53 Oui, c'est le contribuable évidemment qui...
04:55 Alors justement, Pierre Gentillet,
04:57 quels sont les...
04:59 D'abord, pourquoi, à votre avis,
05:01 alors on comprend l'égalité,
05:03 mais à ce moment-là, c'est-à-dire que
05:05 déjà il y avait des associations,
05:07 comme vous le savez, qui recevaient un certain nombre de gens
05:09 avec leur destin ou autre,
05:11 qui s'occupaient de leur fournir des avocats, etc.
05:13 qui s'occupent aussi.
05:15 Aujourd'hui, le Conseil constitutionnel valide ça
05:17 et vous avez dit dans un tweet que vous avez donné
05:19 "On ne peut pas revenir sur cette décision."
05:23 C'est impossible ?
05:24 C'est-à-dire, dit d'aube, un gouvernement,
05:26 un parlement, une législation,
05:28 décident de se dire
05:30 "Non, on n'est plus d'accord.
05:32 On peut toujours revenir sur une loi, non ?"
05:34 [Rire]
05:36 On peut toujours revenir sur une loi.
05:38 A ceci près qu'il s'agit ici d'une décision
05:40 du Conseil constitutionnel
05:42 et les décisions du Conseil constitutionnel
05:44 s'imposent par-dessus les lois.
05:46 Vous savez, ce qui s'est passé à Montière,
05:48 c'est que le Conseil constitutionnel...
05:50 Qu'a fait le Conseil constitutionnel ?
05:52 Il a considéré qu'il existait un principe supérieur
05:54 qu'il invente.
05:56 Je le dis littéralement, le principe d'égalité
05:58 à valeur constitutionnelle.
06:00 Je ne vais pas vous faire un cours de droit,
06:02 mais c'est un principe d'égalité,
06:04 d'accès à la justice.
06:06 C'est un principe que le Conseil constitutionnel
06:08 a, on dit ça puditement,
06:10 a dégagé, a inventé depuis des décennies
06:12 et qui est très facilement interprétable.
06:14 Au nom de ce principe d'égalité
06:16 à valeur constitutionnelle,
06:18 on va censurer une norme inférieure
06:20 sur le plan juridique
06:22 qu'est la loi.
06:24 C'est comme ça que ça fonctionne.
06:26 Donc concrètement, et là je réponds à votre question...
06:28 Oui, c'est au-dessus de la loi.
06:30 Absolument. Ça veut donc dire que,
06:32 faisons un cas pratique, admettons demain
06:34 vous avez une majorité à l'Assemblée nationale
06:36 qui décide de faire passer une loi
06:38 et cette loi dispose que
06:40 seuls les étrangers
06:42 en situation régulière peuvent bénéficier
06:44 de l'aide juridictionnelle.
06:46 C'est-à-dire l'inverse de ce qu'a dit le Conseil constitutionnel.
06:48 Supposons que cette loi soit adoptée
06:50 à la majorité de l'Assemblée nationale.
06:52 Le Conseil constitutionnel,
06:54 saisi par 60 députés,
06:56 60 parlementaires de gauche,
06:58 c'est facile
07:00 puisqu'ils se réjouissent de cette décision,
07:02 le Conseil constitutionnel
07:04 censurera cette loi.
07:06 Très naturellement, en suivant la position
07:08 qui était la sienne.
07:10 L'unique possibilité
07:12 qui permet de contrer une décision
07:14 du Conseil constitutionnel serait...
07:16 Elle est double en réalité.
07:18 Un référendum par le biais de l'article 11
07:20 déclenché par le Président de la République
07:22 sur ce sujet-là.
07:24 Et là, le référendum
07:26 législatif s'imposera
07:28 par-dessus la décision
07:30 du Conseil constitutionnel.
07:32 Et la deuxième possibilité serait de passer
07:34 par l'article 89 de la Constitution
07:36 pour modifier la Constitution
07:38 et y inclure des dispositions migratoires
07:40 contraires à ce qu'a dit le Conseil constitutionnel.
07:42 Mais c'est vous dire que...
07:44 - Oui, c'est très compliqué.
07:46 - Le système est ainsi fait que c'est très compliqué.
07:48 Les juges ont un immense pouvoir en France
07:50 et aucun particulier ici, bien sûr.
07:52 Ces juges que je commente assez souvent,
07:54 enfin "juges" entre guillemets,
07:56 c'est juges du Conseil constitutionnel.
07:58 - Alors justement, Pierre Gentilet,
08:00 une dernière question.
08:02 Quelles sont à votre avis les conséquences ?
08:04 Qu'est-ce que ça va changer ?
08:06 Qu'est-ce que ça peut changer ?
08:08 Le chiffre, enfin le volume
08:10 de migrants
08:12 effectivement clandestins
08:14 étant ce qu'il est,
08:16 qu'est-ce que pratiquement ça va changer
08:18 dans l'exercice ?
08:20 Dans l'exercice de la réalité, quoi.
08:22 - Ah bah concrètement,
08:24 ce que ça va changer, c'est que
08:26 si vous voulez, j'ai l'impression qu'on prend les étrangers
08:28 pour des imbéciles, et en particulier la gauche pour des imbéciles.
08:30 Des gens qui n'ont pas accès
08:32 à Internet, qui ne se renseignent pas
08:34 avant de venir dans notre pays.
08:36 Je pense que tout ça, c'est quand même démontré par un certain nombre
08:38 d'enquêtes, ne serait-ce que s'agissant des aides sociales,
08:40 ils sont très au courant du système
08:42 très généreux français. Eh bien, écoutez,
08:44 le système maintenant français va être encore
08:46 plus généreux, puisque le message
08:48 qu'on envoie aux étrangers, c'est de dire "écoutez,
08:50 que vous respectiez nos lois ou non,
08:52 dans tous les cas, vous aurez droit
08:54 à l'aide juridictionnelle".
08:56 Donc évidemment, sur le plan
08:58 migratoire, c'est un message
09:00 catastrophique qui est envoyé.
09:02 Sur le plan budgétaire, cela va
09:04 alourdir effectivement encore
09:06 nos finances, puisque l'aide juridictionnelle
09:08 son montant, je le dis, c'est 690 millions
09:10 d'euros, il va, je le pense,
09:12 mécaniquement augmenter, puisque
09:14 plus de personnes vont y avoir droit.
09:16 Et puis enfin, il y a une autre conséquence politique
09:18 à cela, et quelque part
09:20 j'en suis plutôt heureux, c'est que
09:22 on l'a vu avec la réforme des retraites,
09:24 on l'a vu avec la loi immigration,
09:26 le Conseil constitutionnel
09:28 est une instance
09:30 politique, qui fait ce
09:32 qu'elle ne devrait pas faire, c'est-à-dire de la politique,
09:34 alors même qu'elle se prétend une instance
09:36 juridictionnelle, au nom de
09:38 grands principes, comme
09:40 ceux contenus dans la Déclaration des droits de l'homme
09:42 et des citoyens, de laquelle
09:44 le Conseil constitutionnel tire le principe d'égalité.
09:46 Eh bien, sous ce prétexte-là,
09:48 sous ces textes
09:50 plus philosophiques et politiques
09:52 qu'autre chose, le Conseil constitutionnel
09:54 se prétend
09:56 une instance juridique,
09:58 se réclame du droit, mais en réalité on voit
10:00 qu'il fait de la politique. Donc,
10:02 il sera nécessaire, à un moment
10:04 ou à un autre, en
10:06 2027, pour tout gouvernement
10:08 qui souhaiterait que le politique
10:10 récupère le pouvoir
10:12 sur ce type d'instance
10:14 parasitaire,
10:16 au sens parasite du pouvoir politique,
10:18 effectivement, il sera nécessaire
10:20 à un moment de le réformer.
10:22 Ça, pour moi, c'est le message.
10:24 Si vous voulez, le Conseil constitutionnel
10:26 creuse un peu sa tombe avec ce genre de
10:28 décision, parce que tout le monde
10:30 se rend compte que c'est
10:32 une instance politique.
10:34 - Oui, surtout qu'il y a quelques anciens présidents
10:36 qui trônent, ou premiers ministres, etc.
10:38 - Laurent Fabius, Alain Juppé,
10:40 Jacques Mézard, Jacqueline Gourault,
10:42 voilà, ça en fait des anciens
10:44 ministres, qui vont péniblement du centre-gauche
10:46 au centre-droit, évidemment. Il s'agirait
10:48 pas, je dis une bêtise,
10:50 mais qu'un ancien député rassemblement
10:52 national soit
10:54 membre du Conseil constitutionnel.
10:56 - Ou communiste.
10:58 - Pour vous dire que ce n'est plus une instance neutre.
11:00 - Oui, on voit ce que c'est une instance neutre
11:02 pour ces gens-là. C'est une instance qui suit leurs opinions.
11:04 - En tout cas, c'est intéressant de voir
11:06 effectivement, en tout cas, de se poser la question,
11:08 de savoir
11:10 est-ce que vraiment ce
11:12 genre d'institution
11:14 qui a montré
11:16 ce qu'elle faisait,
11:18 est-ce qu'elle peut être
11:20 non-politique ou apolitique ? Elle devrait
11:22 l'être, mais on voit que c'est
11:24 assez difficile. Merci bien gentil
11:26 pour vos expertises.
11:28 On va se retrouver dans un instant sur Sud Radio.
11:30 Après, les infos de 13h pour
11:32 le face-à-face d'André Bercoff
11:34 comme tous les jours, qui reçoit aujourd'hui
11:36 André Merlin. C'est une discussion
11:38 entre André aujourd'hui. A tout de suite sur Sud Radio.
11:40 [Musique]
11:42 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
11:44 midi 14h. André Bercoff.
11:46 Avec TerreDeFrance.fr
11:48 le premier site d'articles
11:50 français et patriotes.

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