• il y a 6 mois
À l'occasion de la révélation du lauréat du 50ème Prix du Livre Inter, Sonia Devillers reçoit : Phœbe Hadjimarkos Clarke, lauréate 2024, Isabelle Huppert, présidente du jury, accompagnée de plusieurs jurés et d'Eva Bettan, responsable du Livre Inter. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-lundi-03-juin-2024-4616138

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00:00 Le 7/10.
00:01 Et Sonia De Villeher, vous êtes de retour avec la lauréate du prix du Livre Inter 2024,
00:07 Phoebe Haji-Marcos Clark.
00:09 Voilà, et autour d'elle, beaucoup, beaucoup de monde parce qu'en plus d'Isabelle Huppert
00:14 qui est donc la présidente de cette édition exceptionnelle, je vous redis bonjour, oui
00:19 il y a des gens qui viennent de se réveiller, bienvenue sur France Inter.
00:21 On va se dire bonjour toute la matinée, Sonia.
00:24 Exactement, bonjour Isabelle Huppert.
00:25 En plus d'Eva Béthant qui orchestre notre prix littéraire et qui sélectionne les jurés
00:29 on va en dire un mot.
00:30 Je ne suis pas seule à la sélectionner, on est 24.
00:33 Oh non, voilà.
00:34 Donc Phoebe Haji-Marcos Clark est là, c'est l'héroïne du jour, je redis le nom de votre
00:39 roman, il s'appelle « Alien », il est paru aux éditions du sous-sol et il décoiffe.
00:45 Je pense qu'après cette émission vous allez être très nombreux à l'acheter et à partir
00:50 en vacances avec.
00:51 Je crois que ce matin on était déjà tellement nombreux dans le studio que j'ai oublié
00:54 de vous demander ce que vous aviez ressenti en fait quand on vous a annoncé le prix Inter.
00:59 Une sorte de sidération, je dois dire.
01:01 C'est une très bonne surprise mais c'était vraiment une surprise.
01:05 Je pense que j'avais l'impression que c'était un livre qui était trop étrange, trop à
01:12 la marge et qui ne ferait jamais consensus et pourtant visiblement ça a pris.
01:16 Même si les débats ont été chauds, ont été enflammés, ont été enthousiastes,
01:22 on peut peut-être dire juste un mot, simplement dire qu'on suit une héroïne qui s'appelle
01:28 Fauvel qui a perdu un œil au cours d'une manif de gilets jaunes.
01:32 Elle s'est fait tirer dessus.
01:34 Comme l'a dit très justement Isabelle Huppert ce matin, elle est entravée, elle ne voit
01:39 le monde qu'à moitié.
01:40 Elle dit, Fauvel, elle dit la peur qui l'envahit plusieurs fois dans sa vie, elle dit la peur
01:45 qui gagne toute une société, elle dit ses joies aussi.
01:47 On va en reparler de ce roman dans lequel il y a des extraterrestres, il y a un chien pas
01:52 comme les autres et il y a des ours.
01:54 Mais à 9h20, on est revenus tous ensemble pour vous présenter quelques jurés.
01:58 D'abord ils sont très nombreux, ils sont là, ils sont là, allez on vous entend, mais
02:01 oui voilà, ils sont là.
02:02 Ils ont passé une journée d'enfer hier, ils ont veillé très tard, ils ont desserré
02:10 jusqu'au nombril.
02:11 Mais avec nous, on va peut-être commencer par le Benjamin de la bande.
02:14 Il y a Oscar Saudini-Levay, vous avez 18 ans, vous êtes donc le petit dernier de ce Bonjour,
02:20 Oscar, qui m'a quand même raconté, vous êtes étudiant en philo, et qui m'a quand
02:25 même raconté comment vous êtes venu à la littérature parce que c'est très joli.
02:29 C'est quand j'avais 9 ans, j'étais dans la voiture et ma mère a mis la radio.
02:33 La radio s'est allumée sur l'émission de Guillaume Gallienne, "Ça peut pas faire
02:37 de mal", qui lisait Madame Bovary.
02:39 Je me souviens vraiment d'un moment marquant, marquant parce que je trouvais ça vraiment
02:45 très beau.
02:46 Je me souviens surtout de la scène de la mort d'Emma, qui m'a vraiment fasciné.
02:50 Et marquant en même temps parce que je ne savais pas non plus, je ne pouvais pas caractériser
02:56 ce qui m'a plu, je ne pouvais pas le définir précisément.
02:59 C'est quand même l'histoire d'un petit garçon qui se fait attraper par France Inter.
03:03 Et que ça va changer le cours de sa vie.
03:06 Alors avec vous, il y a Jeanne Jouffret, bonjour Jeanne, vous vous êtes éducatrice spécialisée,
03:11 spécialisée en addictologie, vous travaillez dans la Loire, et puis Jonathan Friedman
03:19 à vos côtés, vous êtes historien de l'art, de formation.
03:21 En ce moment, vous avez arrêté de travailler, vous vous occupez de votre grand-mère.
03:25 C'est exact.
03:26 C'est exact.
03:27 Peut-être un petit mot avec vous, les jurés, puis Isabelle Huppert va nous lire une page
03:32 de ce livre très marquant.
03:34 Jonathan, vous m'avez dit "je me suis battu corps et âme pour ce livre".
03:39 On peut se battre corps et âme pour un livre ?
03:41 Tout à fait.
03:42 Moi je pense que c'est la fiction qui me le marquera le plus de la décennie.
03:45 Et je pèse mes mots parce que justement, politiquement, je suis habitué à lire des
03:51 essais pour m'y retrouver, et à côté je lis des fictions.
03:55 Et c'est la première fois que les deux se retrouvent, et j'ai vraiment l'impression
03:58 que ma génération a trouvé sa voie.
04:00 Et j'invite toutes les personnes, plutôt orientées à gauche quand même malgré tout,
04:04 et de moins de 40 ans, à lire ce livre.
04:07 On va pas réduire le spectre.
04:08 Et donc du coup, ça dit quelque chose en fait.
04:18 C'est-à-dire que les gens comme moi ont trouvé leur voie, donc pour eux c'est essentiel
04:23 de le lire.
04:24 Et vraiment, je pèse mes mots.
04:25 Allez-y, on n'est pas assez entendus, les femmes ne sont pas assez entendues.
04:28 Allez-y.
04:29 Les femmes, parce que c'est ça qui est important aussi pour vous Jonathan.
04:30 C'est une femme qui a gagné de 37 ans des gens dont on ne les entend même pas parler
04:34 en ce moment.
04:35 Et ça raconte l'histoire d'une femme.
04:36 Aujourd'hui, même pour les européennes, on les a mis complètement au silence.
04:39 Il n'y a que des hommes qui parlent.
04:40 Et malgré tout, il a gagné.
04:42 Parce que c'est une expérience littéraire extraordinaire qui a su faire consensus.
04:45 Et Jonathan m'a dit "j'ai pleuré hier soir en m'endormant".
04:49 On a gagné, j'ai pleuré hier soir en m'endormant.
04:51 Je vois Phoebe Hadjimarkos Clark qui sourit.
04:55 Vous depuis hier soir, vous allez de surprise en surprise.
05:02 Jeanne, pour vous, qu'est-ce qui vous a marqué dans ce livre ?
05:07 Alors moi, ce qui m'a marqué, c'est vraiment les différentes formes d'émancipation
05:10 possibles par rapport aux formes d'oppression qui sont à différents niveaux d'intervention.
05:14 Et je trouve que même dans le style que vous adoptez, il y a cette émancipation de ce
05:18 qu'on attend, de ce qui est convenu.
05:20 Il y a quelque chose qui est vraiment libérateur à ce niveau-là.
05:22 J'étais très touchée par ça.
05:24 C'est-à-dire qu'on s'émancipe par l'écriture ?
05:26 Et puis même dans le style, il y a vraiment quelque chose qui est novateur, qui est incisif.
05:31 C'est haletant, vraiment j'ai haleté.
05:33 Vous vouliez en dire un mot, vous Isabelle Huppert, du style de ce livre, de cette écriture
05:40 si particulière qui vous a marquée, qui vous a accrochée vous aussi ?
05:43 Oui, c'est difficile de parler, de décrire un style.
05:46 On a envie de dire, lisez le livre et puis vous comprenez.
05:50 Mais c'est vrai qu'il y a des images, il y a des formules qui sont très surprenantes.
05:57 Et surtout, c'est par le style qu'elle nous fait parvenir à cette conscience un
06:02 peu cotonneuse du monde.
06:04 Ça, c'est vraiment très intéressant.
06:07 C'est fascinant.
06:10 Parce qu'encore une fois, on est à la fois dans un monde réel et dans un monde qui ne
06:18 l'est pas du tout.
06:19 Alors ça donne beaucoup de force et de mystère à cette écriture.
06:25 En fait, c'est une écriture très mystérieuse aussi.
06:28 Vous avez choisi avec Eva Bettencourt, vous vous êtes isolée toutes les deux dans un
06:31 autre studio pour choisir une page, pour choisir un extrait.
06:35 Parce que comme vous dites, c'est difficile de décrire le style d'un écrivain, de cette
06:39 jeune romancière qui est en train d'éclore.
06:42 Sous nos yeux, c'est déjà son deuxième roman.
06:44 En lisant, on va mieux comprendre.
06:46 Mais je vais avoir envie de rebondir avec ce que disait Jonathan.
06:48 Ça donne la parole à une femme, à une femme, ça donne la parole à un chien aussi.
06:52 Un chien qui s'appelle Anna ?
06:55 Un chien qui s'appelle Anna, exactement.
06:57 C'est assez rare un chien qui s'appelle Anna.
06:58 On vous écoute Isabelle Hubert.
06:59 C'est la page 77 du livre.
07:01 « Puis après un temps, alors qu'Anna a cessé de grincher, restant si silencieuse
07:06 que ça en devient inquiétant, Fauvel s'approche avec circonspection, les mains sorties de
07:12 ses poches tendues, ouvertes, pour lui montrer qu'elle est animée de bonnes intentions.
07:16 La chienne ne fait aucun bruit et Fauvel s'approche davantage, accroupie, humble, une servante
07:23 pliant deux sous la férule de sa maîtresse.
07:26 Ses mains glissent sur sa peau, élastiques, chaudes, velues.
07:31 Sous chaque crènelage de muscles, ses doigts s'impriment, cherchant la faille, l'abeillance
07:37 ensanglantée.
07:38 Anna ne bouge pas, les yeux écarquillés, indéchiffrables, comme toujours.
07:44 Elle ne semble même pas respirer.
07:46 Fauvel parcourt à la main le corps entier de la chienne, avec tout le soin que l'on
07:51 prend à toucher une bête fauve.
07:53 Son pelage, d'ailleurs, s'irise de tigrures subtiles dans la lumière dorée qui filtre
07:59 à travers les vitres de vers anciens.
08:01 Le soleil poursuit sa course et elle tourne de concert la tête vers les fenêtres, au
08:07 cadre de bois sombre, pour apercevoir le raie de lumière poudreuse percer la pièce obscure.
08:13 Merci beaucoup Isabelle Hubert.
08:16 Pour ceux qui nous rejoignent, Isabelle Hubert vient de lire une page de Alien qui est parue
08:22 aux éditions du sous-sol et qui est couronnée du prix France Inter 2024.
08:27 Phoebe Haji Marcos Clark.
08:29 Alors ce personnage de chien, vous pouvez nous en dire un peu plus ? D'abord c'est
08:33 un chien cloné ?
08:34 Oui, tout à fait.
08:35 C'est un chien cloné.
08:36 C'est le clone d'un premier chien, d'un chien adorable, docile, bon, qui a été
08:44 cloné par son propriétaire et qui s'avère être incontrôlable, fugueuse, méchante,
08:53 cruelle, sanguinaire.
08:54 Cette jeune femme, Phoebe, va devoir s'en occuper.
09:00 Elle se retrouve seule au milieu des bois avec cette chienne à la fois sauvage et complètement
09:07 artificielle parce que c'est un clone qui sort d'un laboratoire.
09:11 Elle va devoir s'en faire aimer, c'est ce qu'elle craint et ce qu'elle espère,
09:20 à la fois.
09:21 Elles vont finir par devenir très amies.
09:24 C'est là qu'il y a quelque chose de bizarre dans ce livre.
09:28 Il y a des relations inter-espèces qui sont quand même très étranges.
09:33 Parfois on rencontre des ours, après on devient amie avec son chien.
09:37 Qu'est-ce que ça raconte ?
09:39 Ce que ça raconte, j'espère, c'est la possibilité de l'alliance, de l'amitié,
09:46 de la solidarité entre les êtres, qu'ils soient humains ou pas.
09:50 J'espère que c'est une façon aussi d'envisager des révoltes heureuses.
09:58 - Eva Bettencourt, vous m'avez dit qu'Isabelle Hubert a choisi cette page-là parce que c'est
10:04 un roman dans lequel il y a l'insurrection, il y a la lutte, il y a la peur, il y a le
10:07 combat mais il y a aussi beaucoup d'amour.
10:09 - Il y a aussi une face douce dans ce livre.
10:12 C'est-à-dire que quand on le ferme, on n'est pas désespéré.
10:14 Il y a une part d'espérance, je dirais, possible justement dans l'idée de la révolte.
10:20 La révolte, ce n'est pas la défaite.
10:22 Dans l'idée aussi de la solidarité.
10:25 Qu'il peut être entre humains, ce qu'on connaît, mais aimer son chien.
10:28 Tout le monde aime son chien.
10:29 On n'est pas de même nature.
10:31 On est dans une idée.
10:32 C'est très beau d'une relation égalitaire.
10:34 Et c'est ça qui fait la grande différence.
10:36 Donc toutes ces choses, elles passent par l'écriture, parce que Isabelle Pervier l'a
10:42 dit, par la sensation.
10:43 Là, je le théorise, mais justement ce livre ne théorise pas.
10:46 Et c'est ça qui est intéressant.
10:48 Il y a une douceur, mais il y a aussi une drôlerie.
10:51 Il y a des moments très drôles.
10:52 Très très surprenantes.
10:53 Parce qu'évidemment, on entre dans un univers sombre, inquiétant.
10:58 Néanmoins, c'est drôle souvent.
11:02 Vous en étiez conscientes, je pense, aussi.
11:05 C'est très drôle.
11:06 - Phibia Djimark-Oscar, c'est votre premier prix littéraire que vous venez de recevoir ?
11:11 - C'est mon deuxième.
11:12 J'ai obtenu le prix Jésus-Paradis.
11:14 Un petit prix trop méconnu qui récompense les deuxièmes romans.
11:17 - D'accord, le prix Jésus-Paradis.
11:19 Alléluia !
11:20 Oscar, un petit mot sur ce jury et sur ce livre qui a été couronné ?
11:27 - Pour moi, ce livre, c'était une évidence qu'il soit récompensé.
11:31 Parce que je trouve qu'il est vraiment...
11:34 - Il faut bien parler devant le micro.
11:37 - Il est vraiment nécessaire.
11:41 C'est un roman passionnant.
11:44 Et notamment, je trouve que ce qui est très bien fait, c'est qu'à la fois, Phibie pose
11:50 des questions qui sont intemporelles.
11:52 Elle sonde des instincts assez fondamentaux.
11:56 Ces instincts que sont la peur, le désir, l'angoisse.
12:00 Et en même temps, elle parvient à irriguer tout ça de questionnements politiques.
12:06 Et donc, ça crée un roman vraiment en prise avec l'actualité.
12:09 - Voilà.
12:10 En prise avec l'actualité.
12:11 Parce que c'est vrai que voilà les Gilets jaunes qui font effraction dans la littérature.
12:16 Phibie, Adji, Marcos, Clark, je ne sais pas s'il y en a beaucoup des romans dans lesquels
12:21 les Gilets jaunes font effraction d'une certaine manière.
12:24 - Il y en a quelques-uns.
12:25 - Il y en a quelques-uns ? C'est vrai ? Tout ça a été fertile.
12:28 Vous sentez que c'était un terreau fertile à la création, à la littérature ?
12:31 - Je ne crois pas avoir procédé de cette manière.
12:34 Je crois que c'était surtout que le réel s'est imposé à moi avec toute sa complexité.
12:38 Et qui me paraissait évident.
12:41 - Et quel rapport vous avez au réel justement ? Vous qui faites un petit détour par les
12:45 aliens.
12:46 Je rappelle que le livre s'appelle « Aliens » avec un « E ». Mais il y a des aliens
12:49 aussi.
12:50 - Il y a effectivement des aliens.
12:51 - Donc quel rapport au réel ?
12:52 - C'est un livre qui questionne aussi en permanence le rapport au réel.
12:57 En fait, tous les personnages ont une version différente de ce qui s'est passé.
13:01 Tous vont le raconter de façon différente.
13:06 Et finalement, on n'aura jamais le formulaire de l'histoire.
13:11 On ne sait pas ce qui constitue le réel ou pas.
13:13 Et je crois qu'en tant qu'écrivaine, ce que j'avais à cœur aussi, c'était
13:19 de décrire cette espèce de complexité folle de la vie.
13:23 Qu'on puisse ménager toutes ces contradictions.
13:29 - Alors, un petit mot quand même avec les membres du jury.
13:35 Comment ça s'est passé les délibérations ? D'abord, vous étiez intimidé d'avoir
13:39 Isabelle Huppert comme présidente ? Moi j'aurais été très intimidé.
13:42 Et bien non, manifestement.
13:46 - Je voulais saluer Isabelle pour ça.
13:50 Parce que je pense que contrairement aux autres années, c'est quelqu'un qui a énormément
13:54 de poids.
13:55 C'est une icône.
13:56 Et ça aurait été très difficile de passer après la vie d'Isabelle.
13:59 Et en même temps, ça aurait été très compliqué d'avoir quelqu'un qui préside
14:02 le jury dont on ne connaît pas l'opinion.
14:04 Et je pense que c'était un exercice qui était très subtil, qui était très délicat.
14:07 Et elle a fait ça magnifiquement.
14:08 On sait ce qu'elle a pensé, on sait ce qu'elle a aimé, mais c'était très doux.
14:11 On ne s'est jamais senti ni oppressé, ni dominé.
14:13 Et ça, je pense que c'était absolument incroyable.
14:15 Et vraiment un exercice, je pense, délicat.
14:17 - Isabelle Huppert, les discussions ont été longues.
14:20 Elles ont été longues, elles ont été nourries.
14:22 Moi j'attendais à la maison le nom du gagnant pour pouvoir me jeter sur le livre.
14:25 J'attendais, j'attendais et ça discutait.
14:27 - Ça aurait pu être encore plus long.
14:29 C'était passionnant.
14:31 C'était passionnant d'entendre tout le monde s'exprimer.
14:34 S'exprimer souvent d'une manière inattendue parce que parfois ça couvrait un spectre assez
14:41 large dans les goûts.
14:42 Et c'est ça finalement, la littérature, le rapport à ce qu'on voit, à ce qu'on lit.
14:48 On peut aimer des choses très différentes.
14:51 Et ça reflétait cette diversité dans les goûts de chaque personne.
14:56 Et ça, c'était vraiment intéressant.
14:59 - Eva Bettencourt, on peut peut-être rappeler qu'on ne peut être juré qu'une seule fois
15:01 à France Inter.
15:03 - Présidente du jury aussi.
15:04 - Une seule fois.
15:05 - Lauréat.
15:06 - Une seule fois.
15:07 Et que parmi vous, il y avait une chercheuse en cancérologie, il y avait une conseillère
15:11 pénitentiaire d'insertion, il y avait un peintre en bâtiment, il y avait une professeure
15:14 des écoles, il y avait un expert en assurance, il y avait un boulanger et puis il y avait
15:19 Didier.
15:20 Est-ce que Didier est rentré dans le studio par hasard ? Non, il est à l'extérieur.
15:22 Il a 72 ans, il habite à Bois-Jérôme-Saint-Ouen dans l'Eure et il a commencé à candidater
15:28 pour être juré au prix Inter en 1979.
15:31 Il ne s'est pas découragé.
15:33 On le remercie.
15:34 Et je voudrais que le mot de la fin ce soit vous, Jeanne.
15:37 A 13 ans, vous avez participé au jeu des 1000 francs.
15:42 - Oui.
15:43 - Oui, avec votre papa.
15:45 Et ?
15:46 - Et du coup, j'avais gagné le superbonc.
15:48 - Et ben voilà !
15:49 - C'est vrai !
15:50 - Beaucoup de lauréat.
15:51 - Voilà.
15:52 Et ben je vous remercie toutes et tous d'avoir été avec nous ce matin.
15:55 Merci Isabelle Huppert d'avoir présidé cette magnifique édition.
15:58 C'est la cinquantième, donc elle restera dans l'histoire.
16:01 Bravo, Phoebe Haji-Marcos Clark, bravo pour Alien, bravo aux éditions du sous-sol.
16:06 Merci Eva Bettencourt.
16:07 - Et on se retrouve dans le 13-14.
16:09 - Voilà, on se fêtera avec Jérôme Cadet.
16:11 - On se fêtera avec Jérôme Cadet.
16:12 - Ce livre-là et aussi les 50 ans du livre.
16:14 - Et le téléphone sonne aussi, je crois.
16:15 - Et le téléphone sonne, je vais me faire incendier.
16:16 Le thème c'est « Je veux être jurée ». Pour tous ceux qui n'ont pas pu.
16:20 - Vous aurez un nom pour vous en remettre Eva.
16:22 - Merci à vous tous.
16:23 - Merci infiniment.
16:24 Bravo encore.
16:25 Félicitations.
16:26 (Applaudissements)

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