Les Vraies Voix responsables avec DEBIEN Président de l'OCCE, Organisation Européenne pour le Climat et l'Economie Circulaire, Benoît PLANQUES Expert en Agriculture durable, Président Honoraire d'AFAIA (Représentant pour la France des matières fertilisantes et intrants innovants des cultures végétales durables), Marcel TURBAUX, Agriculteur et Entrepreneur engagé. Il accompagne les agriculteurs dans la transition écologique et durable via une coopérative solidaire qui simplifie et sécurise l’investissement en Equity pour restaurer la trésorerie des agriculteurs et Fabrizio DELAGE-PAGANINI
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00:00Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies responsables.
00:06Bienvenue dans les vraies voies responsables, tous les mercredis avec Philippe David.
00:10On va vous parler économie circulaire en agriculture, une méthode qui vise à utiliser des ressources de manière plus efficace et à réduire les déchets.
00:17Elle consiste à utiliser les sous-produits et les déchets agricoles pour produire de l'énergie et des engrais, ce qui rend le secteur plus durable.
00:24Adopter l'économie circulaire en agriculture permet non seulement de réduire l'empreinte écologique du secteur,
00:29mais aussi de créer des systèmes résilients et auto-suffisants, capables de s'adapter aux défis environnementaux actuels et futurs.
00:36Quelles sont les solutions ? On en parle avec nos invités.
00:39Bienvenue dans les vraies voies responsables.
00:40Les vraies voies Sud Radio.
00:43On dirait que ça t'gêne de marcher devant vous, on dirait que ça t'gêne de dîner avec vous, on dirait que ça t'gêne de marcher devant vous.
00:51C'est de circonstance l'agriculture.
00:56Nos invités ont la DELPECHE.
00:59Et on est ravis d'accueillir l'ensemble de nos invités.
01:02D'abord, on remercie Christophe Debien, président de l'OCCE, Organisation Européenne pour le Climat et l'Économie Circulaire, d'avoir organisé cette belle émission.
01:10Benoît Planck, qui nous avait déjà rendu visite, expert en agriculture durable et président honoraire et représentant de la FAIA,
01:18représentant pour la France des matières fertilisantes et un tranche innovant des cultures végétales durables.
01:23Et également Marcel Turbot, agriculteur et entrepreneur engagé.
01:27Il accompagne les agriculteurs dans la transition écologique et durable via une coopérative solidaire et c'est génial.
01:33Et Fabrizio Delage Paganini, entrepreneur et consultant dans la finance verte.
01:38Et notre ennemi, ce n'est pas la finance futelle verte.
01:40Voilà, et Christophe Debien, on l'a dit, est avec nous. Bonsoir, en tout cas, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:45Climat et économie circulaire, forcément, inclure l'économie circulaire dans les politiques climatiques
01:51et proposer des stratégies pour un développement durable en Europe. Oui, mais comment ?
01:56Alors, en fait, bonsoir, Philippe. Oui, alors, effectivement, c'est tout un programme.
02:02Mais ce qu'il faut savoir, c'est que l'économie circulaire, comme vous le disiez, Philippe, c'est d'abord le bon sens.
02:10Et on se joint sur l'agriculture parce que le bon sens, c'est le bon sens paysan.
02:14Donc, on est vraiment depuis déjà des années, des décennies, voire des centaines d'années.
02:21Alors, on est réellement dans l'économie circulaire, déjà quand on parle avec des agriculteurs
02:25ou quand on parle avec des gens qui s'intéressent à l'agriculture.
02:28Et puis, finalement, l'agriculture, c'est quoi ? C'est nourrir la planète.
02:32Les agriculteurs sont là pour nous nourrir, pour nous apporter le bien-être, le bien-être et le bon manger.
02:38Alors, moi, je pense que l'économie circulaire, son axe pratiquement principal, pour moi, serait l'agriculture aujourd'hui.
02:46Alors, l'agriculture, c'est un pilier essentiel de la transition écologique, Christophe Debien.
02:50Oui, alors, c'est un pilier essentiel de l'économie circulaire, évidemment.
02:57Aujourd'hui, les agriculteurs, comme je le disais à l'instant, sont des gens qui agissent sur le terrain,
03:03qui sont confrontés d'abord au climat, bien sûr, et puis aussi à toutes les possibilités de passer sur des nouvelles formes d'agriculture.
03:14C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui des techniques, des technologies qui permettent d'aller plus fort et plus loin dans l'agriculture.
03:20Alors, on a parlé aussi des choses qui fâchent, on va en parler certainement, des phyto, des produits phyto, qui aujourd'hui sont encore...
03:27Ils font débat.
03:28Oui, ils font débat, mais sont encore copieusement arrosés sur les terres.
03:34Mais, en tout cas, il y a beaucoup de choses qui se passent à ce niveau-là.
03:37Il y a aussi des décrets, des lois qui passent et qui permettent d'interdire aussi ces produits-là.
03:44Alors, les interdire peut-être sur des mois du moyen terme, parce que, finalement, on ne peut pas arrêter les choses du jour au lendemain.
03:50Ça paraît difficile.
03:51Et puis, il ne faut pas revenir à l'âge de pierre.
03:55Aujourd'hui, il faut qu'on avance.
03:57Et pour moi, l'économie circulaire, c'est aussi les nouvelles technologies, c'est-à-dire que sans les nouvelles technologies, l'économie circulaire n'existerait pas.
04:05Voilà, ça, c'est mon opinion, ça n'engage que moi, mais, en tout cas, les nouvelles technologies sont aussi aux abords de ce qu'est l'agriculture aujourd'hui.
04:14Alors, vous le disiez, les agriculteurs sont des écolos avant l'heure de l'écologie, certainement, d'une manière ou d'une autre.
04:21Et l'économie circulaire, en tout cas, leur travail, ils sont peut-être précurseurs là-dessus.
04:25Aujourd'hui, ce qui est intéressant, c'est comment faire pour l'utiliser, pour gagner de l'argent, gagner en efficacité.
04:32C'est ça, aujourd'hui, le vrai sujet.
04:34C'est quelles sont ces méthodes et ces techniques qu'on peut disrupter ou utiliser pour que l'agriculteur gagne de l'argent, parce que ça, ça serait aussi important,
04:43et puisse aussi gagner du temps et aller vers l'essence de l'histoire encore mieux ?
04:47Alors, en fait, déjà, il faut commencer par faire du positif, c'est-à-dire que ce qu'on apportera dans l'économie circulaire, il ne faut pas que ce soit du punitif.
04:54Si on les punit, si on punit les agriculteurs avant de commencer, d'abord, ils ne seront pas contents, et on l'a déjà vu il n'y a pas très longtemps avec des tracteurs dans Paris.
05:01Et puis, je pense que ce n'est pas si vieux que ça, et puis, par ailleurs, si on ne va pas au-delà de ce que l'on sait faire, c'est-à-dire de rester là où on en est aujourd'hui,
05:13il faut accepter d'avancer, mais d'avancer, encore une fois, avec les nouvelles technologies et la finance verte aussi.
05:19On va parler de finance verte, vraisemblablement.
05:22Aujourd'hui, on a des invités qui correspondent à un panel d'activités au sein de l'agriculture, plutôt au sein des nouvelles technologies liées à l'agriculture.
05:32Je pense qu'il est intéressant de les entendre.
05:34Est-ce que les anciens agriculteurs sont enclins à opérer cette transformation, ou c'est une nouvelle génération aujourd'hui qui arrive et qui va directement vers ce qu'il faut faire aujourd'hui, en tout cas ?
05:47Alors, la prise de conscience, je pense qu'elle est globale et générale.
05:50C'est vrai que les anciens sont peut-être un peu moins sensibilisés parce qu'il y a eu des habitudes, on a effectivement un peu de mal à passer aux nouvelles données,
05:59même dans les nouveaux décrets, il y a des choses qui ne passent pas bien.
06:02Mais par contre, effectivement, les nouvelles générations d'agriculteurs sont complètement, complètement dans ce système d'économie circulaire, bien sûr.
06:10Benoît Planck, vous qui travaillez dans les intrants, est-ce que c'est vraiment une nouvelle technologie écologiquement bien pour les agriculteurs, pour la planète et bref pour tout le monde ?
06:20Alors, en pratique, aujourd'hui, oui, il y a des solutions qui sont innovantes.
06:24Donc, on utilise les pratiques de nos anciens qui avaient l'habitude de réutiliser des sous-produits qui, pendant un temps, ont été brûlés parce qu'ils n'étaient pas intéressants ou autre.
06:35Et aujourd'hui, avec le changement de la société, les attentes beaucoup plus importantes sur l'environnement, on revient à des pratiques beaucoup plus vertueuses.
06:43La première, en tout cas, au niveau de notre entreprise, c'est qu'on revalorise du fumier de volaille.
06:47Le fumier de volaille, c'est quelque chose que, pendant longtemps, les agriculteurs laissaient de côté parce que ce n'était pas intéressant.
06:55Mais aujourd'hui, le fumier de volaille, ce n'est pas uniquement de l'azote, du phosphore et de la potasse, c'est de la matière organique.
07:00Donc, ça permet d'améliorer la vie du sol. Qui dit vie du sol, meilleur rendement. Qui dit meilleur rendement, meilleure qualité aussi sur la récolte.
07:09Et impact positif par rapport au bilan de gaz à effet de serre parce qu'on substitue l'engrais minéral qui est produit dans des pays loin de la France.
07:19Donc, à la fois l'impact du transport, mais également de la production et retour au sol.
07:24Alors, pour bien comprendre, vous dites qu'à l'époque, ce n'était pas intéressant. Pourquoi ce n'était pas intéressant ? Parce qu'on ne savait pas le traiter ?
07:30Alors, il y avait la question de la logistique. Oui, c'était compliqué de pouvoir... On va prendre l'exemple de la France.
07:37La majorité du fumier de la fiande de volaille se situe en Bretagne. Comment transporter cela en Alsace ou alors à l'opposé à Nice ?
07:46Voilà, c'est un impact, c'est une masse, c'est du pondéreux. Donc, ça a des contraintes économiques.
07:52Aujourd'hui, des entreprises comme la nôtre, on déshydrate, on sécurise aussi d'un point de vue sanitaire pour éviter de répandre des maladies dans les sols.
08:01Et donc, c'est un effet positif. Et le deuxième impact qu'aujourd'hui on voit, c'est qu'on innove aussi.
08:07Et donc, il y a une grande famille d'intrants agricoles qui arrivent sur le marché depuis une vingtaine d'années et qui est enfin réglementée par l'Europe.
08:14Ce sont les biostimulants. Les biostimulants, ce sont les probiotiques pour les plantes.
08:19On va en parler dans quelques instants.
08:21On va faire une petite pause. C'est la première pause. Faites des pauses comme ça. P-A-U-S-E, pas P-O-S-E.
08:29Allez, vous restez avec nous, on revient dans un instant. On va vous parler de cette économie circulaire, en tout cas, cette transformation de l'agriculture française. Allez, à tout de suite.
08:36Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France. 19h20, les vraies voies responsables.
08:43Avec un sujet qui nous passionne.
08:45Oui, retour des vraies voies responsables. On parle de l'économie circulaire dans l'agriculture avec Christophe Debien, président de l'OCCE, Organisation Européenne pour le Climat et l'Économie Circulaire.
08:53Benoît Planck, expert en agriculture durable. Président honoraire de l'AFAIA et directeur des affaires réglementaires de la qualité chez L'Eau Nature.
09:01Marcel Turbot, agriculteur et entrepreneur engagé. Et Fabrizio Delage Paganini, entrepreneur et consultant dans la finance verte.
09:08On revenait sur ce qu'on appelle les principales innovations, c'est les biostimulants, les fertilisants organiques.
09:17Aujourd'hui, est-ce que finalement, on est passé de très peu réglementé à très très réglementé ? Est-ce que la transition est compliquée ?
09:26La transition, non, elle n'est pas compliquée parce que d'abord, c'est beaucoup d'innovation et de R&D de la part des entreprises pour trouver des solutions qui répondent aux besoins des agriculteurs.
09:36Aujourd'hui, on doit faire face aux changements climatiques et donc, il y a d'abord une phase importante de R&D.
09:42Ensuite, malheureusement, en France, on traîne un peu pour permettre la mise en marché de ces produits.
09:47Heureusement que l'Europe a permis la mise en marché de ces produits de manière beaucoup plus facile puisqu'on a une définition européenne qui n'existe pas encore en France.
09:56Donc aujourd'hui, merci l'Europe, c'est un point positif et qui permet une compétition à armes égales entre les agriculteurs.
10:02Alors, Marcel Turbot, agriculteur et entrepreneur engagé, vous, vous êtes agriculteur, donc forcément, vous avez dû changer de paradigme et aussi vous adapter aux changements.
10:13Aujourd'hui, vous aidez aussi d'autres agriculteurs dans cette transformation. Est-ce qu'elle a été compliquée pour vous ?
10:18C'est très compliqué. Comme on l'a vu cette année avec les manifestations, pour faire ces innovations, il faut de la trésorerie.
10:25Aujourd'hui, l'agriculteur, avant, avait besoin d'une trésorerie de 50 000 euros en moyenne. Aujourd'hui, il a plus de 120 000 euros de besoins.
10:31Pendant 9-10 mois, il doit avancer l'argent. Et donc, c'est pour ça que chez Turbot Céréales, on a fait appel aux citoyens, aux equity, aux investisseurs,
10:39pour aller mettre de l'argent chez son voisin, s'associer avec lui pour produire ses céréales, pour pouvoir justement s'en sortir et innover et pouvoir économiser.
10:50On a fait des études et en gros...
10:51Mais qu'est-ce qui coûte cher ? C'est quoi le delta, finalement, entre les 50 000 euros et les 120 000 euros ?
10:56C'est le prix des intrants, le prix de l'énergie, le prix des salaires. Tout a augmenté, surtout depuis 3-4 ans.
11:05Depuis la guerre en Ukraine.
11:06Et aussi sur tous les intérêts. Le fait de ne pas avoir la trésorerie, ça enferme l'agriculteur dans un système où il obéit à sa coopérative ou à ses fournisseurs,
11:14qui lui avance le matériel ou la machine. Et au final, il perd. On la compare avec celui qui a la trésorerie et celui qui ne l'a pas.
11:22Il y a jusqu'à 30% de marge et 100% de revenus.
11:25Plutôt que de le voir comme un avenir, tout ça est subi aujourd'hui, c'est ce que vous voulez dire ?
11:30On est en phase de transformation, donc c'est bien. Mais encore, c'est lent de mettre en place le fait de faire comprendre que l'agriculteur a besoin de trésorerie
11:38pour pouvoir innover, pour pouvoir amener des nouvelles solutions technologiques.
11:41Avant de revenir sur les nouvelles solutions technologiques, Fabrizio Delacepagani, vous n'avez pas encore parlé, vous êtes entrepreneur et consultant à la finance verte.
11:47On arrive à trouver facilement de la finance pour l'économie circulaire verte dans l'agriculture ?
11:53On parle d'adoption technologique. Merci pour l'invitation, déjà d'une part.
11:56On parle d'adoption technologique, je pense qu'il en va aussi du financement de cette transition agroécologique.
12:02Aujourd'hui, vous avez pléthore d'acteurs qui se présentent avec des technologies liées à l'agriculture génératrice, pour lutter contre l'approvisionnement des sols, restaurer les écosystèmes naturels.
12:13Il y a des technologies, on parle d'agrivoltaïsme pour préserver les cultures. Tout ça a un rôle à jouer dans la nouvelle agriculture.
12:19Par contre, la vraie question qui se pose, c'est, devons-nous donner un prix à la nature ?
12:23Parce que souvent, cette question, on l'évoque pas assez souvent, l'économie, on parle dans l'économie traditionnelle, on parle d'économie financière, on peut parler d'économie sociale, mais l'économie environnementale, quelle est-elle ?
12:34Et là, aujourd'hui, je pense qu'il y a un vrai point de réflexion, c'est bien sûr financer cette transition par le biais des technologies, mais surtout essayer de donner une valeur monétaire à la nature.
12:43Et ça, beaucoup de fonds d'investissement, de family office, ont compris que l'acquisition de terrains agricoles pour mettre en place des pratiques vertueuses, des sols de plus grande qualité, qui sont alliés à une meilleure gestion, permettra d'avoir des rendements supérieurs et hauts.
12:58Donc c'est tout ce cycle, en fait, qu'il faut réussir à financer, et de là naîtra la nouvelle agriculture. Donc comprendre où sont les financeurs de cette nouvelle agriculture, voilà un peu l'orientation qu'on pourrait donner à cet échange.
13:10Christophe Debiens, il y a une pédagogie à faire, j'imagine, de tout ce monde ?
13:13Tout ça, ça passe effectivement par l'éducation, l'éducation à l'environnement d'abord, et puis ensuite, l'éducation à la finance verte, parce que la finance verte, c'est un mot, mais c'est son nom.
13:22Comment on la définit, par exemple ?
13:23L'éducation à l'investisseur aussi.
13:25Comment la définir, pardon ?
13:26La finance verte, pour ceux qui nous écoutent, peut-être...
13:29Oui, non, non, en quelques mois, la finance verte, après je laisserai la main à Christophe, c'est vraiment toute cette nouvelle étape de financement qui vient permettre à l'agriculteur, soit d'assurer son flux de trésorerie, on en parlait tout à l'heure, avec des moyens nouveaux.
13:42On finance dans le cadre de la transition ?
13:44Exactement, voilà. Donc ça peut être la restauration des sols, ça peut être la transmission d'une exploitation, ça peut être tout simplement l'analyse des cycles de vie des produits agricoles, voilà.
13:52Christophe Debiens.
13:53Oui, nombreuses entreprises sont prêtes à mettre de l'argent sur l'agriculture, la nouvelle agriculture, comme disait Fabrizio.
13:58C'est vrai que cette nouvelle agriculture, elle est tentante, puisque d'abord, comme je le disais tout à l'heure, c'est ce qui nous nourrit, c'est ce qui nourrira la planète demain aussi, donc l'argent est indispensable pour avancer.
14:11Et puis, comme on entendait Marcel parler d'innovation, innover, c'est changer, donc innover, ça fait partie du cycle de l'économie circulaire, encore une fois, et notamment dans l'agriculture, c'est essentiel, c'est vraiment essentiel.
14:25Vous faites des choses extraordinaires, Benoît Planck, il y a les biostimulants végétaux, et il y a également les amendements, qui n'ont rien à voir avec ceux de l'Assemblée Nationale ou du Sénat.
14:33Ça ne se mange pas s'il n'est pas satisfait, il y a l'impression que c'est de la nourriture.
14:37Ah ben ça permet d'en produire ! Expliquez-nous ce que c'est tout ça, parce qu'il y a des choses extraordinaires, comme il y a par exemple des antistress pour les végétaux.
14:45Donc les biostimulants, c'est une nouvelle famille d'intrants agricoles, on va faire le parallèle avec la santé humaine, ce sont les probiotiques pour les plantes.
14:53Donc ce sont des substances ou des micro-organismes qui ont été sélectionnés pour agir spécifiquement sur la plante.
14:59Et principalement, aujourd'hui, on travaille sur la résistance des plantes au changement climatique.
15:05Les conditions hydriques ou les excès de sécheresse font que les plantes ont une baisse de rendement.
15:12Donc grâce à l'apport de biostimulants, on va permettre à la plante de passer ce capte de stress pour à la fin maintenir un certain niveau de rendement pour l'agriculteur,
15:22donc une rémunération, donc à la fin pouvoir continuer à survivre.
15:27Et l'autre impact intéressant des biostimulants, c'est aussi de jouer sur l'impact environnemental et diminuer les apports d'engrais minéraux classiques.
15:39Aujourd'hui, certains biostimulants permettent de réduire jusqu'à 30% la dose d'azote qu'on importe classiquement.
15:46Donc grâce à un meilleur fonctionnement de la plante, sa photosynthèse ou alors à sa capacité d'améliorer la captation des éléments dans le sol.
15:54Alors ça c'est intéressant, mais quand je vous écoute, c'est vrai qu'on parle de transition écologique depuis une dizaine d'années, ça s'est accéléré ces derniers temps.
16:01Mais pour en arriver à ce que vous faites aujourd'hui, ça veut dire que ça fait combien de temps que vous travaillez sur les sujets ?
16:07Sur le développement justement, pour parler de R&D.
16:10On a travaillé il y a plus de 20 ans. On a commencé à travailler plus de 20 ans pour travailler sur les biostimulants.
16:15Donc au début, on était dans notre coin, on n'avait pas de définition. Il y a une dizaine d'années, on s'est tous mis d'accord.
16:20Et les gens nous prenaient pour des fous peut-être, non ?
16:22Un peu, un petit peu. Mais derrière, le bon sens agricole du paysan, quand il voit qu'un produit marche, il est content et il le réutilise.
16:31Donc c'est la pratique aussi qui fait qu'on va démocratiser l'usage de ces produits.
16:35Et l'avenir, c'est quoi ? Est-ce qu'il y a des nouveaux produits ? Vous travaillez forcément sur des nouveaux produits.
16:40Sur quel type de produits pourrait-on développer encore aujourd'hui ?
16:43On va continuer à travailler de plus en plus sur la gamme des biostimulants.
16:47On voit qu'on a une multitude de possibilités en champ d'action, à la fois sur la réduction des intrants, sur l'amélioration de la santé de la plante, sur la qualité de la récolte.
16:56Donc tout ça va avoir un impact global sur la productivité agricole.
17:00Et donc sur l'humain ?
17:01Et sur l'humain, sur notre santé propre, mais également sur la diminution des intrants minéraux ou pesticides.
17:08Ça, c'est des choses sur lesquelles on y travaille fortement.
17:10Marcel Turbot, vous qui êtes un agriculteur engagé, tous ces intrants qui viennent de l'économie circulaire, ça n'implique pas un coût de beaucoup plus élevé que les engrais azotés, etc., quand on est agriculteur ?
17:21Le problème, c'est que tous ces projets, à droite à gauche, ne sont pas mis en valeur ou ne sont pas avancés.
17:27C'est pour ça que nous, on a mis en place une plateforme avec des partenaires italiens pour pouvoir montrer et valoriser ces pratiques.
17:34L'agriculteur met en avant l'intelligence collective, le positif, comme le disait Christophe, pour montrer à l'agriculteur, à son voisin,
17:41« Ah bah oui, si je mettais le produit, je polluais moins et j'ai gagné autant d'argent. »
17:45Il y a tout ça à mettre en place et il faut vraiment changer le modèle.
17:48Fabrizio Della Gioia Pagaglini ?
17:50Redonner la valeur à l'agriculture et aux agriculteurs, je pense que c'est ça, une rétribution de leur travail à la juste valeur.
17:56Et on doit créer des filières plus durables et on doit rémunérer l'agriculteur pour la création de ces filières plus durables.
18:02On parlait d'Italie, dans le sud de l'Italie, dans la Pouille, il y a beaucoup d'oliviers malheureusement qui sont touchés par des maladies,
18:09ils les remplacent par de l'aloe vera parce qu'il y a des bouchers business, donc il y a des entrepreneurs qui s'emparent de ces sujets pour les valoriser.
18:14L'idée c'est de scénariser climatologiquement parlant les tendances de production, les tendances de consommation
18:20et faire en sorte que chaque territoire puisse subvenir aux besoins des populations.
18:23Ça rejoint ce que fait Marcel.
18:25Et on parlera aussi de la transformation numérique et de l'intelligence artificielle parce qu'aujourd'hui c'est un...
18:32Pour pouvoir alimenter l'IA, il faut déjà avoir de bonnes informations et si on leur donne de mauvaises informations...
18:37Vous avez bien raison, je vais essayer de vous donner de bonnes informations dans un instant.
18:50Les agriculteurs, les entreprises bien entendu qui sont des entreprises et qui se dirigent comme toutes les entreprises françaises vers le vert
18:58pour une économie circulaire, en tout cas pour aller vers le sens de l'histoire.
19:03Philippe, avec nos invités.
19:04Nos invités, Christophe Debien, président de l'OCCE, Organisation Européenne pour le Climat et l'Économie Circulaire.
19:09Benoît Planc, expert en agriculture.
19:11Dora, président honoraire d'AFAIA et directeur des affaires réglementaires d'Hélo Nature.
19:16Marcel Turbot, agriculteur et entrepreneur engagé.
19:19Et Fabrizio Della Spaganini, qui est italien on l'a entendu, entrepreneur et consultant dans la finance verte
19:25et qui est le seuil à être venu en vert ce soir.
19:28Marcel Turbot, vous avez opéré le déclic, vous êtes agriculteur, le déclic c'est quoi chez vous ?
19:35Moi c'était il y a une dizaine, une quinzaine d'années.
19:38En plus d'être agriculteur, j'étais négociant.
19:40Et vous étiez dans quoi ?
19:42J'achetais, donc je vendais les produits aux agriculteurs et je les rachetais dans la récolte.
19:47Et tous les ans je m'apercevais qu'ils avaient du mal à me payer de plus en plus, de plus en plus.
19:51Jusqu'au jour où c'était compliqué.
19:53Donc on a décidé à plusieurs, il y a 7 ans, de créer Turbot Céréales,
19:56qui est sur le principe d'associer l'agriculteur avec des citoyens, avec le consommateur, avec les collecteurs.
20:03Tout ça pour apporter de la trésorerie, de la technologie, des solutions techniques aux agriculteurs.
20:08C'est un vrai collectif solidaire en fait.
20:10C'est l'intelligence collective.
20:12On utilise un peu d'intelligence artificielle, mais surtout à partir d'intelligence collective.
20:16Et vous avez créé une coopérative solidaire.
20:18Alors on connaît les CAF coopératives, notamment dans la viticulture.
20:22Comment ça marche, une coopérative solidaire dans l'économie circulaire ?
20:26C'est une société coopérative d'intérêt collectif, une SIC,
20:29qui permet d'associer à la fois les agriculteurs, les consommateurs, les producteurs, les collecteurs.
20:35Tout le monde est associé.
20:36Il y a des collèges qui permettent à chacun de pouvoir avancer.
20:40On adhère à partir de 30 euros avec une part sociale.
20:44Et ensuite, on fait appel à un système de solidarité entre les consommateurs, les banques et l'agriculteur.
20:52Ça veut dire que vous prêtez de l'argent à des agriculteurs ?
20:54L'agriculteur engage sa récolte sur un prix plancher, 150 euros,
20:59qui n'est pas le prix final, mais qui est un prix plancher qui permet aux investisseurs d'investir.
21:04Et sur ce prix plancher-là, on l'amène à l'agriculteur, on l'accompagne avec une plateforme digitale.
21:10On va valoriser ses pratiques, il va rentrer toutes ses pratiques.
21:13Ça permet d'avoir une traçabilité et de pouvoir dire aux consommateurs
21:16que l'agriculteur a bien fait des démarches vers le bas carbone, vers une économie plus durable.
21:22Fabrizio Delagio Paganini, c'est là que vous intervenez ?
21:26Vous, avec un financement vert ?
21:28C'est ça, oui.
21:29Aujourd'hui, vous avez beaucoup d'acteurs comme Ferme d'Avenir, Terre de Liens, Printemps des Terres,
21:34qui sont des organisations qui permettent de financer cette transition
21:37en installant des nouvelles générations d'agriculteurs sur des modèles plus durables.
21:40Donc, il y a un vrai focus sur l'investissement long-termiste
21:43qui permet à l'agriculteur d'assurer son flux de trésorerie en cas de pépins ou autres sur plusieurs années.
21:48Donc, on essaie avec ces fameux financeurs verts, investisseurs,
21:52que ce soit des fonds d'investissement ou autres,
21:54à donner la possibilité à ces nouvelles générations d'agriculteurs
21:57d'attendre le temps qu'il faut pour dégager des premiers revenus significatifs.
22:01Et c'est là où on voit arriver, on pourrait parler du Green Deal européen,
22:05qui vise à essayer de financer cette transition aussi.
22:08On voit le volet crédit carbone aussi, qui est très important,
22:11de permettre aux agriculteurs de bénéficier.
22:13Aujourd'hui, ce n'est pas suffisamment reconnu en termes de valeur réelle, ces fameux crédits.
22:16Par contre, ça peut être des revenus supplémentaires.
22:18Donc, on est dans cette nouvelle épopée.
22:20Le numérique, forcément, joue son rôle,
22:22parce qu'il va permettre aussi de tracer les informations,
22:25parler des données, monétiser ces données,
22:28et faire en sorte que l'agriculteur puisse aussi vivre du partage de ces données.
22:32Et donc là, il y a des gros intérêts derrière pour pouvoir changer de modèle,
22:36permettre de développer des nouvelles filières agricoles plus durables,
22:39et puis de permettre surtout à cette nouvelle génération de se dire
22:41« Voilà, mon père a fait ça.
22:43Moi, je considère que l'orientation entrepreneuriale
22:46que j'aimerais donner à mon investissement pourrait être portée sur telle ou telle culture. »
22:49Et donc, voilà, de garder cet esprit entrepreneurial
22:51et d'être accompagné par ses financeurs.
22:53Christophe Debien, est-ce que ce type de coopérative solidaire,
22:55notre ami Marcel Turbo et du Touquet, donc dans le Pas-de-Calais,
22:58est-ce que ça se généralise un peu partout en France ?
23:01En fait, moi qui ai fait un petit tour d'horizon,
23:04c'est vrai que Turbo Céréales, qui est sa plateforme, est quasiment unique.
23:08Quasiment unique, et par contre, j'ai une question,
23:11plutôt qu'une réponse,
23:13et c'est une question qui s'adresse à Marcel Turbo.
23:16Qui peut financer sur cette plateforme,
23:20parce que vous parliez de 50 euros, 30 euros,
23:22mais j'ai compris que les investisseurs, entreprises ou banques peuvent le faire,
23:27mais le qui-dame, donc la personne physique,
23:29a-t-elle le droit d'aller sur votre plateforme
23:31et de mettre de l'argent pour l'agriculture ?
23:33Tout à fait, si elle est consommatrice,
23:35si elle est passionnée de l'agriculture,
23:38elle peut venir, à partir de 30 euros, en tant que consommateur,
23:42et ensuite, on propose d'assister l'agriculteur,
23:45donc de coproduire avec le producteur,
23:48et le producteur, lui, donne une récompense directement aux citoyens,
23:51et donc on peut venir, et à partir de 50 tonnes,
23:54pour que ce soit intéressant,
23:57et donc 50 tonnes, c'est 7500 euros qu'on apporte à l'agriculteur,
24:00et en remerciement, l'agriculteur va lui rendre une rétribution sur la récolte,
24:05qui va venir au futur.
24:07Et c'est un investissement tous les ans ?
24:09Tous les ans, tout à fait.
24:10Tous les ans, de dire on met 30 euros pour aider un agriculteur ?
24:1230 euros, ça c'est l'adhésion.
24:14D'accord.
24:15Aujourd'hui, un agriculteur a besoin de plus de 100 000 euros,
24:18donc on a mis un minimum, pour l'instant, de 7500 euros.
24:21D'accord.
24:22Donc le citoyen, s'il connaît l'agriculteur,
24:25le voisin, le maître, chez son voisin,
24:27il lui dit, ok, je mets 7500 euros pour toi,
24:29donc nous, on va prendre les 7500 en forme de part sociale,
24:33on va les donner à l'agriculteur,
24:35et en échange, on va récupérer la récolte,
24:37et l'agriculteur donnera une récompense aux citoyens.
24:40Benoît Plonk veut réagir, pardon.
24:42Oui, des projets comme Marcel, je veux dire, sont uniques.
24:45Moi, j'ai l'exemple d'un projet qui était dans le Lauragais,
24:47il y a une dizaine d'années,
24:48où on a voulu mettre en place des boucles d'économie circulaire dans l'agriculture,
24:51ça s'appelait Organic Valley,
24:53c'était centré sur le carbone, c'était la valorisation du carbone,
24:56et ce projet-là a été planté, je veux dire planté,
24:59c'est pas un changement de mot,
25:01excusez-moi, carbonisé, si vous voulez faire un jeu de mots.
25:03Carbonisé, enfin, si on veut, par la méfiance de l'État français,
25:07des autorités locales,
25:09parce que c'était un changement des pratiques,
25:11c'était une vision différente de comment on doit exploiter les terres agricoles,
25:16et ce projet qui avait, à mon sens, un bel avenir,
25:21et était une belle plateforme de démonstration,
25:23n'a pas pu voir le jour.
25:24Alors, l'industriel qui était derrière a continué,
25:26aujourd'hui, il lance des nouveaux produits tels que le biochar,
25:29le biochar, c'est la valorisation de déchets de bois,
25:37donc pour en faire, ça ressemble à du charbon,
25:41donc c'est du charbon de bois,
25:43mais c'est intéressant parce que remis dans les sols,
25:46ça va permettre de faire de la rétention de l'eau,
25:49donc gérer le stress hydrique,
25:52mais également favoriser le développement de la vie microbienne dans les sols,
25:55et donc, qui dit sols en meilleure santé, meilleur rendement.
25:58Christophe Rebien, on a les chiffres,
26:012010-2020, on a perdu 100 000 fermes,
26:03est-ce que toutes ces bonnes pratiques peuvent éviter,
26:06à un moment donné, cette érosion ?
26:08Oui, ça me paraît évident,
26:10je pense qu'il faut aller dans ce sens-là,
26:12c'est une pure évidence,
26:15mais aujourd'hui, nos agriculteurs, comme vous le savez,
26:18ne sont pas forcément très bien,
26:20Marcel Turbot en parlait,
26:22financièrement c'est compliqué,
26:24on vit en plus une crise...
26:26Et pourtant il accélère, Marcel Turbot !
26:28Oui, Marcel Turbot, il accélère !
26:30Je t'ai obligé !
26:32Il faut garder positif !
26:34Là, on a vraiment un gros poisson !
26:40J'ai honte de parler !
26:42Qui est-ce qui vous incite à faire des choses pareilles ?
26:45C'est vrai qu'on a besoin de les aider, les agriculteurs,
26:49aujourd'hui, c'est un métier compliqué,
26:53déjà difficile,
26:55on voit beaucoup, malheureusement,
26:57de suicides dans cette profession-là,
26:59il y a aussi ceux qui gagnent beaucoup d'argent,
27:02mais c'est comme partout, dans toutes les activités,
27:04la seule chose, c'est qu'aujourd'hui, elle est un peu en péril,
27:06et on leur demande de passer à l'écologie,
27:08donc à l'économie circulaire, pour la plupart du temps,
27:10il faut les aider, il faut vraiment qu'on les aide,
27:13et je pense que c'est un appel, y compris au Kidam,
27:15à tout le monde,
27:17aider les agriculteurs, c'est votre pain de demain !
27:20Mais c'est ce que disait Fabrizio de l'âge Pagani,
27:24sur cette transmission aussi,
27:26c'est-à-dire que si on opère une bonne transmission,
27:28les parents pourront léguer à leurs enfants !
27:30Tout à fait, et financer les cycles longs agricoles,
27:32ce sont des saisons, le monde agricole,
27:34donc il faut rester maître du temps long,
27:37et je pense que c'est ce dont les agriculteurs,
27:39les nouvelles générations ont besoin,
27:41et puis aussi les circuits courts,
27:43et puis si on va même sur la partie restauration,
27:45il y a des restaurants équitables,
27:47qui valorisent véritablement les produits,
27:49avec des outils dédiés,
27:51et c'est ça qu'il faut retrouver,
27:53c'est vraiment un lien consommateur-agriculteur
27:55qui soit beaucoup plus fort qu'il ne l'est aujourd'hui.
27:57Marcel Turbo, vous avez beaucoup investi dans le numérique,
27:59déjà avec une appli qui s'appelle Turbo Farm,
28:01la TURBO, parce que vous, c'est TURBO,
28:03votre nom de famille,
28:05et également le Livret Agricole de Transition Innovant.
28:08Expliquez-nous un peu tout ça.
28:10Le Turbo, c'est un futur, Léo,
28:13c'est vraiment fait du financement futur.
28:15La plateforme Turbo Farm,
28:18c'est une plateforme où l'agriculteur
28:20va être connecté avec les objets connectés de sa ferme,
28:23va permettre aussi de rentrer ses pratiques,
28:26et toutes ces pratiques-là vont permettre
28:28à l'agence collective, comme on parlait tout à l'heure,
28:30grâce à des IA, d'amener des nouvelles pratiques.
28:33Ça, c'est pour la partie vraiment plateforme.
28:35L'utilisation de cette plateforme
28:37permet la traçabilité pour les investisseurs,
28:39pour notre livret d'épargne,
28:41livret d'épargne, c'est des subscriptions
28:43des 30 euros aux consommateurs qu'on parlait tout à l'heure.
28:45Allez, on va faire une petite pause,
28:46on va revenir dans un instant,
28:47ce sera le dernier quart d'heure,
28:49avec nos invités passionnants, bien entendu,
28:51sur cette transition écologique
28:54du monde agricole,
28:56que l'on embrasse, parce que nous on les aime particulièrement,
28:58et on les soutient, bien entendu.
29:00On reste ensemble jusqu'à 20h.
29:04Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France,
29:0719h20, les vraies voies responsables.
29:10Comment ça, l'agriculture ne fait pas bon ménage
29:12avec l'économie circulaire ?
29:14Eh bien, si, de plus en plus, Philippe.
29:16Oui, et on en parle justement avec nos invités,
29:18Christophe Debien, président de l'OCCE,
29:20Organisation Européenne pour le Climat et l'Économie Circulaire,
29:23Benoît Planck, expert en agriculture durable,
29:26président de l'organisme d'AFAIA et directeur qualité
29:29chez L'Eau Nature, Marcel Turbot, agriculteur
29:31et entrepreneur engagé,
29:33et Fabrizio Dallage Paganini, entrepreneur
29:35et consultant dans la finance verte.
29:37Sur un sujet qui est quand même très important,
29:39c'est le sujet climat, mais aussi le sujet
29:41météo pour les agriculteurs.
29:43Benoît Planck, est-ce que vous,
29:45dans les produits que vous fabriquez,
29:47est-ce qu'on peut, à un moment donné,
29:49aider aussi l'agriculteur
29:51pour éviter d'avoir trop de dégâts ?
29:54Oui, tout d'abord, c'est pour retravailler les sols.
29:57Il faut commencer à remettre de la matière organique
29:59dans les sols parce que pendant plusieurs années
30:01et des décennies, même,
30:03les agriculteurs ont travaillé que sur du minéral.
30:05On a complètement oublié le carbone
30:07qui est très important pour la structure du sol.
30:09Qui dit une bonne structure du sol,
30:11dit une meilleure capacité du sol
30:13à accumuler l'eau,
30:15à la retenir, donc on limite
30:17les problèmes d'érosion, les problèmes d'inondation.
30:19Ça, c'est la première action concrète
30:21avec des apports de matière organique.
30:23Aujourd'hui, la matière organique, elle est partout en France.
30:25Il suffit de la valoriser
30:27correctement et de l'utiliser.
30:29Et ensuite, c'est au travers des biostimulants
30:31qu'on peut gérer les problèmes
30:33liés au stress hydrique.
30:35La finance verte,
30:37vous la faites en France, bien évidemment.
30:39On a entendu avec votre accent délicieux que vous êtes italien.
30:41Est-ce que ça se généralise
30:43un peu partout, la finance verte ?
30:45Il y a un prisme européen qui est
30:47important parce que c'est vrai que des pays
30:49comme la France ou l'Italie sont des
30:51défenseurs d'une culture
30:53gastronomique.
30:55On parlait tout à l'heure du parmesan
30:57ou d'autres produits fromageaux.
30:59Il y a une vraie valeur ajoutée derrière.
31:01Il faut conserver
31:03ce savoir-faire.
31:05Pour répondre à la question, pour avoir
31:07travaillé au Maroc aussi,
31:09sur ces sujets d'agriculture régénératrice,
31:11là-bas, un exemple
31:13bête, mais le couscous est importé,
31:15le blé est importé de France, d'Ukraine ou autre.
31:17J'allais dire, c'est pas italien, ça ?
31:19Vous aurez du couscous italien
31:21demain.
31:23C'est vrai qu'il y a une problématique qui est la suivante.
31:25C'est le changement climatique sévi.
31:27Les espèces, les variétés céréalières
31:29qui s'adaptent au changement climatique, comme le fonio,
31:31le mille ou le sorgho, pourraient permettre
31:33de donner des qualités de couscous intéressantes
31:35à condition de changer, sociologiquement
31:37parlant, l'approche. Il y a des modèles
31:39qui s'adaptent à tous les territoires.
31:41C'est vrai qu'à notre échelle
31:43européenne, on a ce prisme
31:45qui est toujours celui d'essayer
31:47de réconforter le consommateur sur la traçabilité.
31:49On pourrait parler d'outils de traçabilité
31:51qui permettent de garantir l'origine,
31:53lutter contre la contrefaçon alimentaire.
31:55L'Italie est l'un des pays les plus touchés par ces phénomènes-là.
31:57On a besoin de gagner en transparence,
31:59en confiance.
32:01Ça vise à certifier toutes les pratiques
32:03des agriculteurs, mesurer l'impact. On parlait
32:05de la rétention d'eau des sols.
32:07Mesurer l'impact des sols, noter la qualité
32:09des sols, faire en sorte que demain, sur
32:11la PAC, la politique récolte commune, on puisse dire
32:13vous voulez avoir des subventions vertes,
32:15vous devez montrer la qualité
32:17de vos sols. Et ça, ça s'avère
32:19jusqu'à, on va dire,
32:21véridique et utile aux consommateurs
32:23de faire ces choix en bonne et due forme.
32:25Et pour ça, il faut être aidé.
32:27C'est ça, toujours le même problème.
32:29Est-ce que l'État en fait assez ?
32:31Ou pas un peu trop dans un côté et pas assez
32:33dans l'autre ? Et l'accompagnement, en tout cas,
32:35quand on voit la grogne aujourd'hui des agriculteurs,
32:37on se dit, est-ce qu'il n'y a pas trop
32:39d'injonctions plutôt que de la pédagogie ?
32:41Il y a beaucoup d'injonctions, effectivement.
32:43Benoît Planck est en train de dire oui.
32:45Je vous ai vu dans mon regard.
32:47Non, non, il y a beaucoup d'injonctions.
32:49Vous avez deviné. Il y a beaucoup
32:51de difficultés aussi
32:53pour l'État et même pour l'Europe
32:55d'aller ouvrir les vannes
32:57et distribuer l'argent parce que
32:59évidemment, tout ça, ça coûte cher.
33:01Je pense qu'il faut
33:03être un petit peu patient
33:05pour arriver à...
33:07Transformer les choses.
33:09Transformer, à cette transition
33:11écologique et solidaire.
33:13Mais on a besoin,
33:15effectivement, d'aller encore
33:17plus loin dans la démarche agricole
33:19et notamment au niveau législatif.
33:21On a connu la loi EGalim,
33:23je pense que Benoît peut en parler
33:25facilement parce qu'il était acteur
33:27d'assez près
33:29autour de cette loi-là.
33:31La loi EGalim, ça a été
33:33très compliqué. Les résultats
33:35n'ont pas été exceptionnels.
33:37Donc, je pense que
33:39l'État s'intéresse de plus en plus
33:41évidemment à ces sujets. L'agriculture
33:43est un sujet majeur aujourd'hui,
33:45notamment en France, en Italie également,
33:47mais en Europe d'une manière générale,
33:49et dans le monde même, puisque, encore une fois,
33:51les agriculteurs nourrissent la planète.
33:53Et la planète, il faut l'entretenir, mais c'est
33:55aussi la santé, Benoît le disait tout à l'heure.
33:57La santé, c'est
33:59un produit essentiel.
34:01L'agriculture est un produit essentiel, surtout
34:03une activité essentielle.
34:05La loi EGalim,
34:07je pense que Benoît
34:09peut en parler assez aisément et je pense
34:11que c'est intéressant d'en savoir un peu plus.
34:13EGalim, c'était à la base
34:15un beau projet, c'était de remettre la valeur
34:17au niveau de l'agriculteur. Donc, c'était que
34:19l'agriculteur et les revenus
34:21qui correspondent à ce qu'il fait.
34:23Aujourd'hui, malheureusement,
34:25il y a eu EGalim 1, EGalim 2,
34:27on a eu une loi AG que derrière et,
34:29au final, les agriculteurs sont encore
34:31dans la rue.
34:33Et encore avant-hier, ils fermaient la frontière
34:35avec les Espagnols, entre la France
34:37et les Espagnols. Et c'est ça qu'il ne faut pas
34:39oublier aujourd'hui, c'est que nous devons faire
34:41une agriculture européenne et pas
34:43faire une agriculture française qui soit
34:45plus stricte, plus draconienne et qu'on autorise
34:47des pratiques en France
34:49qui sont interdites
34:51ou inverses en France
34:53et qui sont autorisées dans les autres pays voisins.
34:55Marcel Curbo, quand on est agriculteur
34:57comme vous, on a confiance dans la
34:59finance verte ? Il y a vraiment une relation de confiance ?
35:01Même si depuis Materazzi, en 2006,
35:03la confiance est avec les Italiens, on peut avoir
35:05quelques doutes ? Est-ce que ça marche bien ?
35:07Quel rapport avec les Italiens ?
35:09L'Europe, l'Italie...
35:11Non, je pense que
35:13le problème de la finance verte,
35:15c'est que les investisseurs ne connaissent pas
35:17aujourd'hui le métier.
35:19Donc on leur oblige à faire
35:212% l'Europe, mais sinon de leur
35:23placement. Mais ils ne connaissent pas, ils connaissent
35:25l'immobilier, et donc ils vont vers l'immobilier,
35:27vers l'intelligence artificielle, l'agriculture.
35:29Et pourtant, un gros fonds d'investissement disait
35:31l'agriculture, c'est moins d'un pour cent
35:33de défaillance. Ok, il y a un ou deux
35:35morts par jour, mais en réalité,
35:37vu que c'est cyclique, tous les ans,
35:39l'agriculte vient rembourser.
35:41Donc l'agriculteur, lui, il ne gagne rien,
35:43mais le reste de la filière...
35:45Le mot de la pince, Fabrizio, peut-être ?
35:47Non, non, je pense qu'il y a une solidarité agricole
35:49européenne qui doit être renforcée.
35:51Enfin, on l'a dit, je pense qu'on l'a vu récemment
35:53pendant le sein de l'agriculture. Je pense qu'il y a
35:55une fierté, aujourd'hui, qui doit être reconnue
35:57et une valeur qui doit être rétribuée. Voilà, ce serait ça
35:59les mots de la fin me concernant.
36:01Et de dire aux entreprises, effectivement, de...
36:03Financer durablement et sur le long terme, en fait.
36:05Accompagner les agriculteurs, non pas sur 2-3 ans avec un ROI
36:07à la clé, mais plutôt sur des pas de temps beaucoup plus longs.
36:09Christophe Debiens,
36:11l'avenir est rose,
36:13comme la chemise.
36:17Bon, je dirais que l'avenir
36:19est vert. On va essayer de
36:21positiver, mais en fait,
36:23la planète étant bleue,
36:25restons aussi sur le bleu-vert, voilà, comme ça
36:27on pourrait essayer de...
36:29Ni blanc ni noir.
36:31Il y avait une chanson comme ça, d'ailleurs.
36:33Alors, c'est la fin de cet arc-en-ciel.
36:35Merci,
36:37Christophe Debiens,
36:39de l'OCC, Organisation Européenne pour le Climat
36:41et les Communes Circulaires. Merci beaucoup, Benoît Blanc,
36:43d'avoir été avec nous, expert en agriculture durable,
36:45président honoraire
36:47de la FAIA, et puis directeur des affaires
36:49réglementaires de la qualité chez Hello Nature.
36:51Merci beaucoup, Marcel Turbot, agriculteur
36:53et entrepreneur engagé. On rappelle
36:55le nom de votre coopérative ?
36:57Turbot Céréales. Merci beaucoup,
36:59Fabrizio Dell'Age Pagini,
37:01entrepreneur et consultant dans la finance verte.
37:03La société s'appelle ?
37:05Terrafricatec. Voilà, exactement.
37:07On vous souhaite une très belle soirée.
37:09Demain, à partir de 17h, Les Vraies Voix.
37:11On se retrouve pour Les Vraies Voix à 17h.
37:13Attendez, j'ai pas dit oui.
37:15Le meilleur de Sud Radio
37:17à 20h, le flash de Valentin Bonjean.
37:19Mais tout de suite, Sud Radio
37:21à votre service avec Cécile de Ménibus.
37:23Et on vous retrouve pour Les Vraies Voix demain à 17h.
37:25Passez une belle soirée.