Sandrine Rousseau : "Les agriculteurs ne sont pas toujours les premiers écologistes de France"

  • il y a 9 mois
Avec Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-01-22##

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Transcription
00:00 (Générique)
00:07 - Il est 8h34, bonjour à toutes et à tous, les Français veulent savoir, parlons vrai avec Sandrine Rousseau qui est députée écologiste de Paris.
00:15 Sandrine Rousseau, bonjour. - Bonjour.
00:17 - Merci d'être avec nous. 390 000 fermes en France, 496 000 agriculteurs, revenus, multiplication des normes, accès à l'eau, la colère agricole monte.
00:29 Est-ce que vous soutenez les blocages actuels en cours des agriculteurs ?
00:34 - En tous les cas, je soutiens les agriculteurs qui sont surendettés et qui n'ont pas les moyens de vivre.
00:39 Aujourd'hui, il y a un agriculteur sur cinq à peu près qui est en dessous du seuil de pauvreté.
00:43 Il y a des conjoints et conjointes d'agriculteurs qui n'ont pas non plus de revenus.
00:48 Et en fait, on est dans une situation de crise et le réchauffement climatique amplifie cette crise.
00:54 Donc, il va falloir un grand plan de transformation de l'agriculture en soutien aux agriculteurs.
01:03 Mais pas en soutien aux industriels de l'agriculture qui tuent nos campagnes.
01:11 - Mais qui sont les industriels de l'agriculture ?
01:14 - Celles et ceux qui ont des exploitations si gigantesques qu'on fait passer dessus des machines énormes
01:25 avec des produits phytosanitaires, avec des pesticides qui tuent toute vie.
01:30 Et là, il va falloir l'entendre aussi.
01:32 On parle du monde agricole comme si c'était un seul monde, mais en fait, ce n'est pas un seul monde.
01:38 Il y a des gens qui sont dans des situations très différentes.
01:41 Et il y a un sujet qui est sous les radars, mais qui empoisonne la vie de nombre d'agriculteurs.
01:48 C'est la question du surendettement, en fait.
01:50 Il y a des agriculteurs qui sont dans une situation financière pris à la gorge complètement.
01:56 À côté de ça, il y a des lactalistes qui achètent leur lait et qui ont fait plus de 20 milliards de profits.
02:03 - Cendrine Rousseau, je vous propose la question.
02:06 Est-ce que vous soutenez cette colère ? Est-ce que vous soutenez les blocages ?
02:09 - Je comprends la colère, mais je ne suis pas pour qu'on continue le modèle agricole tel qu'il est actuellement.
02:16 Je voudrais discuter avec les agriculteurs. Il faut qu'on arrive à le faire.
02:20 Il faut qu'on arrive à entrer en discussion, et en discussion intelligente, j'ai envie de dire, vraiment, de comment on fait.
02:27 Parce qu'en fait, personne n'a la solution aujourd'hui.
02:29 Et ça, peut-être qu'il faut le poser aussi, parce qu'aujourd'hui, personne n'a la solution.
02:32 En effet, le monde agricole va être en crise.
02:35 Et il va falloir trouver des solutions.
02:37 Mais on ne peut pas continuer comme avant.
02:39 - Cendrine Rousseau, personne n'a la solution.
02:41 Mais la colère agricole, que vous entendez sur les revenus,
02:45 vous en avez parlé, sur la multiplication des normes environnementales,
02:48 les agriculteurs, beaucoup d'agriculteurs, pas tous, mais beaucoup, n'en peuvent plus.
02:53 Trop de normes, faut-il alléger les normes environnementales imposées aux agriculteurs ?
02:58 - D'après vous, que vais-je répondre ?
02:59 - Vous allez me répondre non.
03:01 - Je vais évidemment répondre non.
03:03 Le sujet, c'est pas la...
03:05 - C'est le sujet.
03:07 - Mais non, le sujet, c'est le réchauffement climatique, c'est pas les normes.
03:10 Le sujet, c'est comment on fait pour faire en sorte que les agriculteurs puissent encore exercer leur métier.
03:16 Comment fait-on pour que ça n'assèche pas totalement les ressources en eau ?
03:19 Comment fait-on pour qu'on ne détruise pas ce qui est le bien le plus précieux pour un agriculteur,
03:25 qui est le cycle de l'eau ?
03:27 Comment fait-on pour remettre des haies ?
03:28 Comment fait-on pour faire en sorte que les sols soient vivants ?
03:32 Soit vivants, parce qu'on sait que c'est une des conditions de la vie et de l'avenir de l'agriculture.
03:36 - Pourquoi ne pas permettre l'utilisation de pesticides lorsqu'il n'y a pas d'alternative ?
03:42 Parce que parfois, il n'y a pas d'alternative.
03:44 - Mais, moi je vais vous dire, j'aimerais qu'il n'y ait pas de réchauffement climatique,
03:49 j'aimerais qu'il n'y ait pas 60% des oiseaux qui aient disparu,
03:52 j'aimerais qu'on continue comme avant, j'aimerais croire à ce monde-là en fait.
03:56 Je serais la première à être heureuse de ça.
03:58 Aujourd'hui, on n'est pas dans cette situation.
04:00 On n'y est pas.
04:01 On peut être dans un déni permanent, il n'y a pas de problème.
04:04 - Je comprends, mais vous parliez de revenus des agriculteurs.
04:08 Par exemple, ils étaient aidés d'une certaine manière, fiscalement, avec l'EGNR qui était aidé, taxé.
04:17 Et puis on revient là-dessus, pour des raisons environnementales.
04:21 Pour des raisons environnementales.
04:23 Bon, ça grève leur budget.
04:25 Ça alourdit les coûts de production.
04:27 C'est un exemple.
04:30 Il y en a d'autres, beaucoup d'autres.
04:32 L'obligation, par exemple, de laisser 10% des terres sans culture.
04:37 - Mais pourquoi on fait ça ?
04:39 - Mais, non mais...
04:40 - Non mais pourquoi on fait ça ?
04:41 - Mais, je comprends le but, mais aujourd'hui, la réalité d'aujourd'hui,
04:45 c'est que le producteur ne peut pas se permettre cela.
04:48 Son revenu est tellement bas qu'il ne peut pas se permettre d'appliquer les normes environnementales,
04:53 et avec la transposition de ces normes,
04:56 et parfois la sur-transposition de ces normes en France, ces normes européennes.
05:01 C'est pour ça qu'on prend le problème à l'envers,
05:03 et que la première question qu'on devrait se poser, c'est
05:05 "Quelles sont les conditions de la dignité des agriculteurs ?"
05:07 Quelles sont les conditions de la vie digne et sereine d'agriculteurs
05:12 qui sont absolument indispensables ?
05:14 Indispensables à notre vie.
05:15 Enfin, on ne peut pas vivre sans alimentation.
05:17 Donc, quelles sont les conditions minimales,
05:19 le socle de conditions minimales qui fait qu'un agriculteur
05:22 peut vivre sereinement de son activité ?
05:25 Et sur la base de ça, alors, on décide d'où vient son revenu, en fait.
05:29 Et aujourd'hui, le problème, c'est qu'on a lâché une partie du revenu
05:33 pour le transférer à des intermédiaires de l'agroalimentaire,
05:38 à des marchés financiers, à des spéculateurs,
05:41 et on perd l'essentiel qui est les conditions de vie de chaque agriculteur,
05:48 de chaque petit agriculteur.
05:49 Et en fait, ça, c'est pas l'environnement,
05:51 ça c'est les marchés financiers, c'est la spéculation, c'est...
05:54 Quand je vous dis que Lactalis fait 20 milliards de chiffre d'affaires,
05:57 20 milliards de chiffres, plus de 20 milliards de chiffre d'affaires,
05:59 on se rend compte de ce que c'est ?
06:01 On se rend compte ?
06:02 Les enseignes d'hypermarché ont fait des profits records cette année.
06:08 Sur le dos de qui ?
06:09 En fait, on est dans un monde complètement à l'envers,
06:11 donc c'est pas l'environnement, là, le sujet,
06:13 c'est pas la protection de l'environnement, le sujet.
06:16 Le sujet, c'est comment réorganiser le secteur agricole.
06:19 - Le sujet, c'est un coût, comme vous le disiez,
06:20 les coûts de production, par exemple.
06:22 Est-ce qu'il faut permettre, je ne sais pas moi, aux agriculteurs
06:25 de produire plus, de produire mieux,
06:27 et avec moins d'impact sur l'environnement ?
06:29 Est-ce possible ?
06:30 Produire plus, produire mieux, et avec moins d'impact sur l'environnement ?
06:34 C'est ce que demande Christiane Lambert,
06:36 qui a été présidente de la FNSEA.
06:38 - Il faut produire différemment,
06:40 produire avec moins d'impact sur l'environnement,
06:42 et avec plus de revenus, mais produire différemment.
06:44 Aujourd'hui, il y a 70% des terres agricoles mondiales
06:47 qui servent à l'élevage, et il y a une partie de cet élevage
06:50 qui sont des fermes-usines.
06:52 Il y a des poulets qui sont dans des conditions
06:56 qui ont une feuille à quatre pour vivre.
06:59 Il y a 80% de l'élevage porcin en Bretagne
07:02 qui fait des marais verts.
07:04 - Mais de moins en moins en France, qui est un pays exemplaire
07:06 par rapport à d'autres pays d'Europe,
07:08 et je ne parle même pas des pays du reste du monde.
07:11 - Je suis d'accord avec vous sur les pays du reste du monde,
07:14 et c'est pour ça qu'il faut relocaliser notre élevage,
07:18 mais la Bretagne, par exemple, aujourd'hui,
07:20 est sous le coup d'une surproduction de porcs
07:26 dans des conditions qui sont des conditions industrielles
07:29 qui créent des marais verts,
07:30 et qui mettent en danger l'écosystème.
07:32 - Mais Sandrine Rousseau, comment fait-on ?
07:34 On importe 40% de nos fruits, 60% de nos légumes,
07:36 25% de notre viande bovine,
07:38 un poulet sur deux, comment fait-on
07:40 si on ne produit pas plus ?
07:42 Il faut bien nourrir la population française.
07:44 - Mais on la nourrit différemment, on ne peut pas...
07:47 - Moi je veux bien qu'on se dise, on continue tout comme avant,
07:50 et on fait tout comme avant.
07:51 Encore une fois, moi je serais la première à être satisfaite,
07:54 ça voudrait dire qu'on n'a pas de problème,
07:56 on a un énorme problème, énorme problème.
07:58 Donc il va falloir produire différemment.
08:01 - Mais il ne faut pas produire moins !
08:03 - Mais produire de manière différente.
08:05 - Mais plus, peut-être différemment, mais plus !
08:07 - Quand 70% des terres agricoles mondiales
08:11 sont consacrées à l'élevage, ça n'est pas possible.
08:14 Quand 1 kg de bœuf, 1 kg de bœuf, ça utilise
08:17 plus de 13 000 litres d'eau pour 1 kg de bœuf.
08:20 Aujourd'hui nous ne pouvons plus continuer cela.
08:22 Et il faut se le dire.
08:23 Et ça va être compliqué, oui ça va être compliqué,
08:25 c'est pour ça qu'il faut trouver d'autres sources de revenus.
08:27 Il faut rémunérer les agriculteurs
08:29 pour la préservation de l'environnement.
08:31 - Mais rémunérer les agriculteurs,
08:33 si vous leur demandez de produire moins,
08:35 et de vendre moins...
08:36 - Je vous dis pas moi, je vous dis différemment.
08:38 Je vous dis différemment.
08:39 Oui on ne peut pas avoir des élevages de poulet
08:42 où il y a 200 000 poulets qui passent à l'intérieur
08:45 de hangars de tôle.
08:47 Non, ça n'est pas possible.
08:48 Ça n'est plus possible aujourd'hui.
08:50 Et en fait c'est cela que je pense sentent les agriculteurs.
08:53 Et comme il n'y a pas de réflexion au niveau gouvernemental
08:56 sur comment on trouve une issue à cette crise,
08:59 parce qu'il y a une crise,
09:00 et bien évidemment c'est la colère.
09:03 - Mais qui a la solution ?
09:04 - Je rappelle quand même qu'il y a des gens
09:05 qui sont dans une telle situation financière
09:08 qu'ils ne voient pas demain.
09:10 C'est-à-dire qu'ils ne savent même pas comment demain
09:12 ils vont s'en sortir.
09:13 - Mais quand on empêche un agriculteur d'irriguer,
09:15 est-ce qu'on l'aide ?
09:17 Franchement, je vous pose simplement la question.
09:19 Lorsqu'on empêche un agriculteur d'irriguer,
09:22 il en a besoin pour ses cultures,
09:24 est-ce qu'on l'aide ?
09:25 - Et est-ce que l'avenir est à l'irrigation ?
09:27 - Non mais, dans l'immédiat, Sandrine Rousseau,
09:31 que l'on trouve des solutions dans l'avenir,
09:34 mais aujourd'hui il faut bien que l'agriculteur produise.
09:37 Si on fait du maïs dans le marais Poitvin, par exemple,
09:41 oui, on a besoin d'irrigation.
09:43 La question c'est, est-ce qu'on a besoin de maïs dans le marais Poitvin ?
09:45 La réponse est non, et que ça il va falloir se le poser.
09:48 Et oui, je sais, ce sont des questions qui ne sont pas agréables à poser,
09:51 mais le problème ce ne sont pas les écologistes,
09:53 c'est le fait que le monde est en train de se transformer,
09:55 que les conditions de vie sur terre sont en train de se transformer.
09:58 C'est pas rien, c'est pas fini.
10:00 Et les agriculteurs sont les garants de la préservation,
10:03 de la biodiversité, de la qualité des sols, de nos campagnes,
10:05 de la beauté aussi de nos campagnes.
10:07 - Bien sûr, bien sûr.
10:08 - Et tout cela par exemple, ça n'est pas...
10:09 - Ce sont les premiers écologistes ?
10:10 - Ça n'est jamais...
10:11 - Est-ce que ce sont les premiers écologistes ?
10:12 - Ça dépend, ça dépend.
10:14 Quand ils font des méga-bassines et qu'ils taillent toutes les haies,
10:18 et qu'ils rasent toutes les haies,
10:20 non, ça n'est pas les premiers écologistes de France.
10:22 Quand par contre ils le font,
10:23 alors, quand ils ont une agriculture responsable,
10:26 et qu'ils préservent les paysages,
10:29 alors oui, ce le sont.
10:30 - Ils ont fait beaucoup d'efforts, les agriculteurs, en matière d'écologie.
10:32 Beaucoup, beaucoup d'efforts.
10:34 Même s'il y a parfois des problèmes dans certains lieux.
10:38 - Jean-Jacques Bondart, vous ne pouvez pas dire que...
10:39 Non, ce n'est pas vrai.
10:40 Il y a des agriculteurs, qui sur-utilisent les pesticides.
10:45 On n'arrive pas à diminuer les pesticides en France.
10:47 On n'y arrive pas.
10:48 On n'y arrive pas, pourquoi ?
10:49 - Quand on n'a pas d'alternative, effectivement.
10:50 - Parce qu'en fait, on est dans un système qui dépend de cela.
10:52 Le pesticide est un des piliers de l'agriculture en France.
10:56 Cela n'est pas possible.
10:57 Et je veux dire, tout le monde le sait.
11:00 - Et tout le monde en Europe, et tout le monde dans le monde,
11:02 utilise les pesticides, mais nous, non.
11:04 - Mais...
11:06 Très bien, et les oiseaux du monde entier mourront,
11:10 et on sera content, parce qu'on n'aura pas été les premiers à faire les efforts.
11:13 C'est quoi le raisonnement, si on le pousse à fond ?
11:16 On a besoin des oiseaux, on a besoin des vers de terre,
11:18 on a besoin des haies, on a besoin des agriculteurs,
11:20 on a besoin de manger.
11:21 Alors, comment on concilie tout ça ?
11:23 Certainement pas en continuant à industrialiser l'agriculture.
11:26 - Faut-il, comme le demande le Rassemblement national,
11:28 diminuer la contribution de la France à l'Union européenne ?
11:31 - Non, alors, le Rassemblement national...
11:33 - Je vous dis ça parce que la PAC, c'est 66 milliards d'euros.
11:36 Et ça aide l'agriculture française.
11:39 Si on diminue la contribution de la France,
11:41 on diminue forcément les aides européennes à l'agriculture.
11:45 - La France est le premier bénéficiaire de la politique agricole commune,
11:49 et le Rassemblement national est dans une hypocrisie absolue.
11:53 Absolue, là-dessus.
11:55 C'est-à-dire que d'un côté, ils veulent moins d'Europe,
11:57 alors que nombre d'agriculteurs ont besoin des revenus de la PAC.
12:00 Et il faut transformer la PAC, parce que la PAC a plein de défauts,
12:03 et notamment, elle encourage l'agrandissement des exploitations,
12:06 là où on devrait au contraire soutenir les petites exploitations.
12:09 Elle devrait trouver d'autres revenus aux agriculteurs,
12:12 des revenus écosystémiques, ce qu'elle ne fait pas.
12:14 Bon, très bien.
12:15 Maintenant, le Rassemblement national, là,
12:17 essaye d'utiliser cette colère.
12:19 Moi, j'ai l'impression d'avoir des espèces de vautours
12:21 qui tournent autour de personnes qui sont exsangues financièrement.
12:25 Genre les petits agriculteurs, ce sont des vautours.
12:28 Ils essayent de rattraper ça. C'est pas le sujet.
12:30 Le sujet, c'est qu'au contraire, il nous faut une Europe
12:32 qui protège les agriculteurs aussi, et qui n'encourage pas,
12:34 au niveau européen, l'industrialisation de l'agriculture,
12:37 parce que vous avez raison, aux Pays-Bas, en Allemagne,
12:40 dans différents pays d'Europe, il y a une intensification
12:44 de l'agriculture qui nous conduit dans le mur.
12:46 Donc vous avez raison là-dessus.
12:47 Il faut que nous transformions l'Europe,
12:49 et c'est pour ça que nous avons besoin d'Europe.
12:50 - Plus d'Europe ?
12:51 - Il faut plus d'Europe.
12:52 - Nous avons besoin de plus d'Europe ?
12:53 - Il faut plus d'Europe, mais pas une Europe...
12:55 - Une Europe fédérale ?
12:56 - Une Europe qui permette la protection de chacun,
12:59 et pas une Europe du commerce.
13:01 On est dans une Europe des commerçants, là.
13:03 Aujourd'hui, on ne peut pas continuer ça.
13:04 - Est-ce que nous avons besoin d'une Europe fédérale ?
13:06 - On a besoin d'une Europe, en tous les cas,
13:08 où il y ait une structure qui nous permette
13:12 de gérer au niveau européen des choses.
13:14 On le voit avec la crise en Ukraine,
13:15 on n'a pas de voie unie en Europe.
13:17 On le voit avec la crise du Proche-Orient,
13:19 on n'a pas de voie unie en Europe.
13:21 En fait, l'Europe aujourd'hui est une Europe du commerce,
13:24 encore une fois, des commerçants.
13:25 Ça n'est pas une Europe politique.
13:27 Aujourd'hui, nous avons besoin d'une Europe politique.
13:29 - Il y a une Europe culturelle,
13:31 il y a une Europe qui existe, quand même.
13:33 - Mais l'Europe culturelle...
13:34 - Je suis sans prévention.
13:35 - Prenons l'Europe culturelle.
13:36 Erasmus, par exemple, le programme Erasmus,
13:38 a été le premier programme attaqué
13:40 par la diminution des financements du budget européen.
13:44 Erasmus.
13:45 Erasmus, ça permet à des jeunes
13:47 d'aller découvrir un autre pays pendant une année,
13:50 ou pendant au moins six mois,
13:52 durant ses études, c'est absolument essentiel.
13:54 - Est-ce que vous comprenez,
13:56 je reviens à un autre sujet d'actualité,
13:58 est-ce que vous comprenez que les pêcheurs bretons
14:00 ou les pêcheurs du sud-ouest
14:02 soient obligés de rester à quai pendant un mois,
14:06 tout ça pour préserver les dauphins ?
14:09 Non, mais je me mets à leur place !
14:12 - Mais bien sûr que c'est compliqué pour...
14:14 - Vous êtes pêcheur, vous voulez aller pêcher,
14:17 et on laisse votre bateau à quai !
14:19 - Mais bien sûr que c'est compliqué pour eux !
14:21 - Tout ça parce qu'on vous dit, il y a des dauphins à préserver !
14:23 - Bah oui, mais il y a des dauphins à préserver !
14:25 - Mais oui, mais d'où viendra le poisson alors pendant ce temps-là ?
14:27 - Mais s'il n'y a pas de dauphins...
14:29 - Importés, donc plus chers !
14:31 - S'il n'y a pas de dauphins, il n'y a pas de poissons,
14:33 ça s'appelle l'écosystème marin,
14:35 et qu'en plus il est extrêmement mis en danger
14:37 par l'augmentation de la température de l'océan.
14:39 Mais non, on n'importera pas,
14:41 c'est pour ça qu'il faut modifier les consommations,
14:43 c'est pour ça que moi je suis absolument furieuse,
14:45 mais furieuse, des députés que j'entends
14:47 dans l'hémicycle, qui ne veulent pas
14:49 changer nos modes alimentaires. Je suis absolument furieuse
14:51 quand on rit de moi quand je parle de la viande,
14:53 par exemple. Si on ne change pas nos modes
14:55 de consommation sur le poisson... - On ne mange pas de viande, on ne mange pas de poisson...
14:57 - On diminue notre consommation
14:59 de viande et de poisson parce que sinon
15:01 nous n'y arriverons pas. Et on peut se dire
15:03 qu'il y a tel ou tel qui est
15:05 en danger aujourd'hui. En fait, ce qui est en danger
15:07 aujourd'hui, ce sont nos conditions de vie.
15:09 Nos conditions de vie. Donc en fait,
15:11 qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien oui, on a
15:13 besoin de modifier nos consommations. Et là,
15:15 les pêcheurs sont indemnisés à 80% de leur
15:17 chiffre d'affaires. Ils devraient sans doute l'être à 100%.
15:19 Ils devraient sans doute l'être à 100%.
15:21 Et je sais qu'ils ne veulent pas vivre de subventions.
15:23 Je sais que pour eux, ils subissent
15:25 ça comme une forme
15:27 d'humiliation. Mais moi je leur dis, merci
15:29 d'accepter cela en fait. Merci
15:31 d'accepter que les dauphins puissent se reproduire
15:33 et préserver la biodiversité
15:35 de nos côtes. Merci de faire ça. Merci d'accepter
15:37 ça. Je sais que c'est pas facile de voir vos bateaux
15:39 haquer, mais merci de le faire.
15:41 - Dites-moi, on a beaucoup parlé de natalité.
15:43 Est-ce qu'on a trop d'enfants en France ?
15:45 - Non mais, on a...
15:47 La natalité, les femmes
15:49 font absolument ce qu'elles veulent de leur corps
15:51 quand elles le souhaitent. - Oui, les femmes et les hommes. - C'est quand même bien
15:53 de le redire.
15:55 Le choix de faire un enfant, c'est un choix qui
15:57 relève de la sphère privée.
15:59 Voilà, et donc... Maintenant...
16:01 - Mais cette baisse de la natalité,
16:03 c'est une bonne chose ou pas ? - Mais il n'y a pas
16:05 de baisse de la natalité...
16:07 - Si, si, depuis l'après-guerre,
16:09 si, il y a une baisse de la natalité en France.
16:11 - Il y a une baisse de la natalité, mais il n'y a pas une baisse de la natalité
16:13 depuis l'après-guerre sur la planète.
16:15 On est 9 milliards, on est près de 9 milliards
16:17 d'humains sur Terre. Et les
16:19 pics de prévision démographique
16:21 disent qu'on pourrait atteindre les 12 milliards
16:23 si... Donc en fait,
16:25 comme on vit sur une planète qui est déjà
16:27 exempte à 12 milliards... - Alors que faire ? Limiter les naissances ?
16:29 - Non mais, la baisse... Enfin, en réalité,
16:31 si on est honnête, la baisse de la natalité,
16:33 ça fait partie des
16:35 variables qui,
16:37 je vais vous dire, et ça va être choquant,
16:39 mais sont rassurantes en réalité.
16:41 - Ça vous rassure ?
16:43 - Aujourd'hui... - La baisse de la natalité en France
16:45 vous rassure ? - Mais pas en France, dans le monde
16:47 entier. Dans le monde entier, on est en train
16:49 de baisser la natalité. Et on n'atteindra
16:51 jamais, a priori, le pic
16:53 qui était envisagé dans les années
16:55 90, de 12 milliards d'êtres humains
16:57 sur Terre. Mais quand on voit
16:59 à quel point il n'y a pas un centimètre carré de cette
17:01 planète qui est préservée, quand on voit que l'Amazonie
17:03 est à un point de bascule,
17:05 l'Amazonie... Non mais, qu'on se rende compte,
17:07 l'Amazonie est à un point de bascule.
17:09 Elle pourrait émettre plus de CO2 qu'elle n'en
17:11 absorbe l'Amazonie, le poumon de la planète.
17:13 Donc on joue à quoi, là ?
17:15 - Alors, est-ce qu'il faut encourager les Français à avoir plus d'enfants ?
17:17 Est-ce qu'il faut mettre en place une politique
17:19 familiale ? - Déjà, on n'a pas
17:21 besoin pour notre système économique
17:23 de... - D'avoir plus d'enfants ?
17:25 - D'avoir plus d'enfants, non. On n'en a pas besoin.
17:27 Et je le dis qu'en tant qu'économiste. Je le dis qu'en tant
17:29 qu'économiste. Je suis moi-même économiste.
17:31 - Oui, oui, oui. 63% - j'ai vu un sondage -
17:33 63% des Français
17:35 sont favorables à un grand plan contre
17:37 l'infertilité et la création d'un
17:39 congé de naissance, mieux rémunéré,
17:41 de 6 mois. - Ah mais l'infertilité
17:43 c'est pas pareil. - Non, c'est pas pareil. - C'est pas pareil.
17:45 Et oui, luttons contre l'infertilité.
17:47 Mais d'ailleurs, dans la disparition
17:49 des spermatozoïdes, les pesticides sont
17:51 en jeu. Les pesticides sont en jeu.
17:53 Et donc, agissons contre les pesticides,
17:55 agissons contre les perturbateurs endocriniens.
17:57 Et oui, ça d'accord, parce que c'est
17:59 une amélioration de notre santé.
18:01 Mais par contre, laissons le choix aux individus de faire ou de ne pas faire.
18:03 - Alors, le gouvernement prévoit un examen
18:05 gynécologique obligatoire des femmes à 25 ans
18:07 et un spermogramme pour les hommes
18:09 à 35 ans.
18:11 - Moi je suis effrayée par cette mesure,
18:13 je vais vous dire. - Ah bon ? Et pourquoi ?
18:15 - On peut rembourser un spermogramme et on peut
18:17 rembourser un examen. - Oui, mais ce serait remboursé.
18:19 - Là vous dites... - Ce serait remboursé.
18:21 - Non, là vous dites c'est un examen obligatoire.
18:23 Ah ben c'est pas pareil. - Oui.
18:25 - C'est pas pareil. - Recommandé, obligatoire,
18:27 c'est vrai qu'on ne sait pas encore. - Ah ben c'est pas pareil.
18:29 - Si c'est obligatoire, vous êtes contre.
18:31 Si c'est recommandé, vous êtes favorable. - Exactement.
18:33 Si c'est remboursé, alors je suis tout à fait...
18:35 - Ce sera remboursé. - Non mais si c'est...
18:37 Comme pour la détection des cancers
18:39 à 50 ans, qu'on fasse
18:41 une évaluation sur la base du
18:43 volontariat et du remboursement, il n'y a pas de problème.
18:45 Si c'est obligatoire, c'est très différent.
18:47 Si c'est obligatoire, c'est très différent parce que
18:49 qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'on va obliger
18:51 les personnes à vérifier leur fertilité.
18:53 Ça veut dire que, par exemple,
18:55 comment on fait quand c'est des personnes,
18:57 je sais pas moi, qui ne veulent pas d'enfants ?
18:59 Ça veut dire qu'on va les obliger à regarder leur fertilité
19:01 et si elles n'en veulent pas, c'est leur droit
19:03 de ne pas en vouloir. C'est leur droit absolu.
19:05 Et en fait, moi je trouve
19:07 qu'on rentre dans une société qui devient
19:09 presque effrayante, c'est-à-dire maintenant
19:11 si on est une personne
19:13 gay-lesbienne, on va devoir justifier
19:15 qu'on est gay-lesbienne quand on veut pas d'enfants.
19:17 Il va falloir qu'on justifie qu'on veut pas d'enfants, mais non !
19:19 Mais non ! Donc
19:21 qu'on vérifie la santé des personnes, ça oui.
19:23 Qu'on le fasse dans le cadre
19:25 du volontariat pour les personnes qui le souhaitent.
19:27 Aucun problème. Mais au contraire,
19:29 ça nous permettra d'avoir des données
19:31 d'ampleur sur
19:33 le niveau
19:35 d'infertilité ou de fertilité.
19:37 Ça très bien. Mais qu'on n'oblige pas.
19:39 - Quelques mots de politique. Raphaël Glucksmann
19:41 était en meeting à Bordeaux
19:43 avec José Bové. C'était samedi.
19:45 Il tend la main à celles et ceux qui veulent sortir
19:47 du triptyque Emmanuel Macron,
19:49 Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
19:51 Vous acceptez cette main tendue ?
19:53 - De Raphaël Glucksmann ?
19:55 - Oui.
19:57 - Non mais moi je voulais une liste
19:59 unique aux européennes. Ça n'a pas été
20:01 le choix de mon parti. Maintenant il faut y aller.
20:03 Il faut arrêter avec ça. Il faut y aller.
20:05 Il faut faire campagne.
20:07 - Il faut une liste commune
20:09 socialiste-écologiste ?
20:11 - Non.
20:13 - Je croyais que vous étiez pour l'union
20:15 à gauche. - Oui, mais soit une union
20:17 qui nous permette d'être dans le trio
20:19 de tête et de jouer à égalité
20:21 avec les autres. Soit on ne va pas recommencer
20:23 ce qu'on a déjà fait. Non mais je sais que
20:25 les écologistes adorent faire des listes avec
20:27 les socialistes et évidemment...
20:29 - Vous êtes contre ? - Non.
20:31 Là maintenant on est sur une liste
20:33 écologiste.
20:35 Marie Toussaint est la tête de liste.
20:37 Eh bien on y va et on arrête de se poser des questions.
20:39 - Mais vous étiez pas vous-même pourtant.
20:41 - À une liste commune de la gauche, à une liste nupes. C'est pas pareil en fait.
20:43 C'est pas pareil. Et donc là maintenant
20:45 qu'on a décidé de faire une liste
20:47 écologiste, une liste
20:49 indépendante, eh bien on y va.
20:51 Et on essaye de faire les plus gros scores possibles.
20:53 On essaye de lever l'abstention.
20:55 On essaye de trouver un projet pour l'Europe.
20:57 - Je vous disais parce que José Bovet par exemple appelle
20:59 les socialistes et les écologistes
21:01 à se réunir dans une liste commune.
21:03 - Oui ben très bien, merci José de tes conseils
21:05 mais maintenant on va faire autrement. Enfin voilà.
21:07 - Donc vous dites non. Vous refusez
21:09 cette main tendue. On est bien d'accord.
21:11 L'électricité va augmenter en France. Vous avez vu ?
21:13 - Comme les franchises des médicaments.
21:15 - 8,6 à la fuite. Pour les particuliers.
21:17 - Oui.
21:19 Ben c'est la honte.
21:21 - C'est la honte et la colère.
21:23 - C'est la honte et la colère.
21:25 Comme les franchises sur les médicaments
21:27 vont augmenter, on tape à coups de
21:29 gourdins sur la tête des pauvres tout le temps.
21:31 - De 50 centimes à 1 euro.
21:33 - Ben oui.
21:35 Il y a plein de gens qui sont à 1 euro près.
21:37 Il y a plein de gens qui sont à 1 euro près. Et on tape avec
21:39 un gourdin sur leur tête en permanence.
21:41 Pendant ce temps-là, il y a
21:43 les revenus des super riches qui s'envolent.
21:45 Pendant ce temps-là, il n'y a aucune régulation
21:47 des super profits. Pendant ce temps-là, il n'y a pas de
21:49 surtaxes sur les super profits.
21:51 Tout va bien.
21:53 Tous les intermédiaires,
21:55 les entreprises de l'agroalimentaire,
21:57 tous les hypermarchés peuvent augmenter.
21:59 Mais largement, leur profit, il n'y a pas de problème.
22:01 Par contre, on va aller chercher 50 centimes
22:03 sur les personnes qui, déjà,
22:05 sont les dernières à avoir
22:07 accès aux soins. Parce que les personnes qui sont
22:09 à 50 centimes ou à 1 euro près, c'est
22:11 celles aussi qui ne vont pas chez le médecin parce que c'est trop
22:13 cher pour elles. Parce que
22:15 elles sont les plus éloignées
22:17 des soins. C'est sur elles qu'on va taper.
22:19 Moi, j'en ai marre. Mais vraiment, je vous le dis sincèrement,
22:21 j'en ai ras-le-bol de ça. J'en ai marre
22:23 qu'on tape sur les chômeurs. J'en ai marre qu'on tape sur les personnes
22:25 qui bénéficient du RSA
22:27 alors que, d'ailleurs, il y a des agriculteurs
22:29 qui bénéficient du RSA en complément
22:31 parce qu'ils n'ont tellement pas de revenus que le RSA
22:33 est indispensable pour eux.
22:35 J'en ai marre qu'on tape sur la tête
22:37 de ces gens-là et qu'on laisse les plus riches
22:39 s'enrichir éhontément.
22:41 C'est ça, la politique d'Emmanuel Macron.
22:43 C'est insupportable. C'est en train de
22:45 casser notre cohésion sociale.
22:47 C'est en train de casser notre société.
22:49 Et notre société, ça n'est pas
22:51 juste un drapeau et un hymne.
22:53 Notre société, c'est un
22:55 modèle d'égalité. C'est un modèle
22:57 de vivre ensemble. C'est un modèle de service
22:59 public. On est en train de casser les services publics.
23:01 On est en train de casser tout ce qui est au fondement
23:03 de notre société. Et moi, je vais vous dire, je suis
23:05 mal de ça. Mais vraiment.
23:07 Il y a des lois qui ont été passées à l'Assemblée nationale...
23:09 - Vous vous sentez mal en France ? Si je vous écoute,
23:11 vous vous sentez mal en France ?
23:13 - Je me sens mal de la destruction de ce qui a fait
23:15 la force de la France, c'est-à-dire un modèle social
23:17 protecteur de chacun et chacune.
23:19 J'ai dormi, ça c'est su,
23:21 sur un trottoir
23:23 avec des sans-abri...
23:25 - Ça a été mal pris, Sandrine Rousseau.
23:27 - Oui, très bien.
23:29 - C'est vrai que certains d'entre vous ont déjeuné
23:31 ou dîné au restaurant...
23:33 - Alors moi, déjà, j'ai pas dîné. - Pas vous, mais certains.
23:35 Certains, oui. Juste avant, un restaurant
23:37 assez cher, d'ailleurs. Et je, franchement,
23:39 franchement, devant les caméras,
23:41 je...
23:43 - Moi, j'invite tout le monde à venir dormir
23:45 par -5°C sur un trottoir pendant
23:47 toute une nuit. Eh bien, je pense qu'on
23:49 changerait notre regard sur les sans-abri.
23:51 Aujourd'hui, il y a 300 000 personnes en France
23:53 qui sont sans domicile fixe.
23:55 Il y a des géants qui travaillent et qui dorment dans leur voiture.
23:57 Il y a des gens qui travaillent et qui dorment sur le trottoir.
23:59 C'est pas des gens qui profitent de la société.
24:01 Ce sont des gens qui travaillent,
24:03 qui payent des cotisations sociales, et qui dorment là.
24:05 Eh bien, je peux vous dire que cette nuit,
24:07 à -5°C, dans une tente, qui était la tente
24:09 de tous les...
24:11 que toutes les personnes sans-abri peuvent avoir,
24:13 eh bien, je peux vous dire que ça me marquera
24:15 à jamais. Et que plus jamais je ne parlerai
24:17 de ces personnes sans ressentir
24:19 à l'intérieur de moi le froid
24:21 de cette nuit-là. Et que j'aimerais beaucoup
24:23 qu'il y ait des députés qui ressentent le froid de cette nuit-là.
24:25 Parce que dans ces cas-là, on changerait
24:27 d'état d'esprit sur le sans-abris, moi.
24:29 - Oui, et le 22 janvier 2007,
24:31 disparaissait l'abbé Pierre.
24:33 Nous sommes le 22 janvier... - Qui était député.
24:35 - Qui était député. Merci, Sandra.
24:37 Qui a été députée. - Oui, et qui dormait à la rue
24:39 quand il était député. - Merci,
24:41 Sandrine Rousseau. Il est 8h58.
24:43 Vous êtes sur Sud Radio. Si vous voulez réagir,
24:45 ce n'est pas compliqué. 0826 300 300,
24:47 après les informations de 9h.
24:49 de l'heure.

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