• il y a 6 mois
Jacques Pessis reçoit Thierry Suc : il a produit d’innombrables spectacles, de Jean Jacques Goldman à Starmania en passant par David Bowie. Il est aussi le manager et confident de Mylène Farmer. Un homme de l’ombre exceptionnellement en pleine lumière.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-06-10##

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Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celles de mon invité, vous ne vous donnez jamais en spectacle,
00:07vous préférez en offrir aux autres.
00:09Vous êtes un producteur considéré par ses artistes comme un homme de coeur plutôt que d'argent.
00:14Vous êtes un homme de l'ombre qui, exceptionnellement, se retrouve aujourd'hui en pleine lumière.
00:18Bonjour Thierry Suc.
00:19Bonjour Jacques Pessis.
00:20Alors c'est vrai que vous êtes producteur de beaucoup d'artistes, vous avez un parcours étonnant
00:25et vous vous livrez rarement et aujourd'hui dans les clés d'une vie,
00:27on va essayer de vous connaître au-delà des artistes que vous représentez depuis quelques décennies.
00:32Allons-y.
00:33Première date que j'ai choisie, car le principe des clés d'une vie, vous le savez, ce sont des dates,
00:37c'est le 23 avril 1981, ce sont vos débuts de producteur avec cette chanteuse.
00:49Chanson pour une drôle de vie, Véronique Sanson, ça se passe au Palais des spectacles de Saint-Étienne
00:53qui est une salle qui a été construite dans les années 50 sur le modèle du Palais des sports de Paris, je crois.
00:58Absolument.
00:59Et vous êtes là avec cette chanteuse alors que vous êtes un simple étudiant Thierry Suc.
01:02Je suis étudiant à l'école de commerce qui s'appelait l'ISGC à l'époque
01:07et je suis président du bureau des élèves et on fait un spectacle et voilà, ce soir-là c'est Véronique Sanson qui arrive.
01:13Alors ce qui est étonnant c'est d'arriver à monter un spectacle alors que vous n'êtes rien et que vous ne connaissez pas le spectacle.
01:19C'est vrai, c'était fou, je collais les affiches la nuit, je vendais les billets, je suis improvisé organisateur de spectacle.
01:26Oui mais il fallait convaincre d'abord Véronique Sanson et son producteur.
01:29Alors j'ai appelé un agent artistique.
01:31Pour la petite histoire c'était France Gall et Michel Berger qui devaient venir pour cette soirée-là
01:36et France Gall et Michel Berger c'était leur première tournée ensemble en 1981.
01:40France Gall, j'apprends quelques mois avant qu'elle est enceinte de Raphaël Emburgé
01:45avec qui aujourd'hui je travaille presque tous les jours
01:48et la tournée est donc annulée et le producteur de France Gall et Michel Berger m'a dit j'ai également Véronique Sanson.
01:53Je lui ai dit je suis ravi et donc on a fait Véronique Sanson comme cela mais j'étais un gamin de 20 ans.
01:58Oui et surtout vous avez été remarqué par Claude Ouille le producteur qui a dit ce gamin il a quelque chose.
02:03Absolument.
02:04Et vous lui avez dit d'ailleurs que vous aviez envie de faire ce métier.
02:06Je lui ai dit je n'ai pas d'argent, je ne connais personne et il m'a dit vous me connaissez moi maintenant.
02:09Parce qu'au départ vous êtes dans cette école qui forme des managers en France à l'étranger
02:15donc vous êtes destiné à devenir un cadre supérieur Thierry Suc.
02:18J'ai détesté tout ça, c'est-à-dire que je n'avais qu'une envie c'était d'être animateur de radio.
02:22Oui.
02:23C'est drôle.
02:24Et en fait mes parents, mon père pour lui c'était impossible, je viens d'une famille modeste et il fallait faire des études,
02:29il fallait un métier qui ne soit pas un métier de saletin banque.
02:31Donc je me suis retrouvé en école de commerce avec qu'une envie c'est de m'échapper pour retrouver un univers qui me plaisait plus.
02:37La radio vous avez fait une cassette que vous avez envoyée je crois à Radio Monte Carlo.
02:41Comment vous savez ça c'est drôle, j'avais 15 ans.
02:43Et qu'est-ce qu'il y avait dans cette cassette ?
02:44Je crois qu'à l'époque ils cherchaient des voix, donc j'avais envoyé ma petite cassette par la poste et je n'avais pas mis mon âge.
02:50Donc Radio Monte Carlo m'appelle et me dit voilà on aimerait vous voir pour l'année.
02:54Et puis il me demande mon âge et je lui dis j'ai 15 ans.
02:56Il me dit ah ben non ça ne va pas être possible, il faudra revenir.
02:59La majorité devait être à 21 ans à l'époque, il faudra revenir dans quelques années.
03:02Oui et vous avez fait d'autres choses.
03:03Il se trouve qu'à l'époque Radio Monte Carlo à Lyon où vous étiez on écoutait, car on n'écoutait pas sur toute la France sauf l'été.
03:09Et que le directeur des programmes qui était Jean-Pierre Abrooris avait une particularité.
03:14Il dirigeait les programmes et dans son bureau, dans le plus grand secret, il écrivait Joy qui a été un roman érotique qui est devenu un succès au cinéma.
03:21Ah c'est drôle cette histoire.
03:22Sous un pseudo.
03:23Alors il se trouve qu'effectivement Claude Ruyd vous remarque tout de suite.
03:27Claude Ruyd avait une particularité, c'est le premier à avoir organisé la tournée des Restos du Coeur.
03:32Je ne sais pas si vous le savez.
03:33Oui ben oui.
03:34J'étais sur cette tournée, j'accompagnais Jean-Jacques Goldman.
03:36Voilà et il sollicitait toutes les villes, Guy Savoie sollicitait les restaurateurs et ça a permis de faire la première tournée des Restos du Coeur.
03:46Absolument et on a fini à la Pere à Garnier.
03:48Exactement.
03:49Alors il se trouve que Claude Ruyd vous ayant remarqué vous dit ben écoute je vais te déléguer l'organisation des spectacles dans la région.
03:56Ce que vous n'imaginiez pas Thierry Suc.
03:59J'avais très envie de ça.
04:00Je crois que j'avais très envie et le premier spectacle, France Gall ayant accouché de Raphael, a été France Gall en février 82.
04:08Et à l'époque Claude produisait France Gall, Michel Berger, Michel Jonas, Eddy Mitchell.
04:13Il avait ce catalogue incroyable quand même de Jean-Patrick Capdevielle, enfin beaucoup beaucoup d'artistes.
04:17Et puis progressivement des artistes internationaux Elton John, Tina Turner.
04:20Il se trouve qu'aujourd'hui il fait un billet régulier sur internet où il commente l'actualité.
04:26Alors il se trouve que France Gall et Michel Berger, il vous fait un rêve puisque vous les emmenez dîner le soir je crois à Lyon dans un bouchon.
04:34C'est extraordinaire de se retrouver avec eux.
04:36Le mercier.
04:37Absolument.
04:38Et c'était pas pourtant des gros mangeurs tous les deux ?
04:40Alors ça j'ai pas de souvenirs mais forcément pour le gamin que j'étais, j'avais donc 21 ans à ce moment là,
04:46se retrouver à table avec deux immenses artistes qui étaient des idoles pour moi, qui étaient des gens, c'était très impressionnant.
04:53Et c'était la première fois que je dînais avec de grands artistes comme ça.
04:56Et effectivement le problème de la nourriture n'était pas un gros problème pour Michel Berger.
05:01Lorsqu'il travaillait chez lui rue de Montceau, le réfrigérateur était toujours vide et c'est France Gall qui arrivait à le remplir de temps en temps.
05:07France adorait manger.
05:08Oui.
05:09Elle aimait la bonne chair, elle aimait beaucoup ça.
05:11Et ce qui est étonnant c'est que quand il était sur scène, elle était en coulisses et réciproquement.
05:14Ah oui ?
05:15Oui, toujours.
05:17Alors moi c'est vrai que ça devait être à Paris, parce qu'avec les enfants en province, puisque moi j'habitais Lyon jusqu'en 1987.
05:25Et lorsqu'on faisait des spectacles que Claude Will produisait avec Michel Berger, France n'était pas là en coulisses malheureusement.
05:31Alors il se trouve qu'à l'époque vous travaillez, vous faites vos études le jour, vous êtes pion la nuit et vous vendez des appartements le dimanche.
05:39C'est ce que j'ai dit mais on a le droit de le dire.
05:41Oui c'était ça.
05:43Mais comment ça se fait, il fallait tout faire en commun ou on tient le choc ?
05:45La passion, je crois qu'il n'y a que ça qui peut vous motiver à travailler 7 jours sur 7 et à se dire je vais y arriver.
05:52Je voulais sortir du milieu social dans lequel j'étais, il fallait que je trouve par tout moyen la façon d'y arriver.
05:58Vous aviez un bureau je crois peint en rouge Thierry Sucre.
06:01Très tôt oui.
06:02Pourquoi ?
06:03J'avais acheté un très tôt le magasin de bricolage du coin et j'avais dû trouver ça moche ce bois.
06:13J'avais pris un rouleau à peinture rouge et le bureau était rouge avec un téléphone blanc.
06:17Et comme si j'imaginais que tout le monde allait m'appeler pour me demander de produire son spectacle.
06:20Personne ne m'appelait à part Godwild.
06:22Rouge et blanc c'était les couleurs de Monte-Carlo.
06:25Il se trouve aussi qu'au départ vous êtes né dans la banlieue lyonnaise, Oulens, je crois que c'est 27 000 habitants,
06:32qui s'appelle aujourd'hui Pierre-Bénit-Oulens, qui a fusionné.
06:36Je suis né à Oulens, j'ai habité Pierre-Bénit et c'est drôle la fusion, je n'étais pas au courant.
06:40Depuis janvier 2024.
06:42Ah oui c'est récent, je suis excusable.
06:44Et puis il y a quelqu'un qui est né dans ce village, dans cette ville plutôt, qui est René Lacan, René Girier,
06:51grand truand qui a cambriolé beaucoup de bijouteries sans jamais tuer personne
06:57et qui est sorti de prison et qui a écrit ses souvenirs avec Roger Borny, je ne sais pas si vous le savez.
07:01Non, c'est une belle histoire, ça me donne envie de lire ça.
07:03Voilà, il est né, il vient d'Oulens comme vous.
07:06Et vous, vous grandissez dans une maison vraiment...
07:09Très simple.
07:10Très simple, pas de salle de bain.
07:11Pas de salle de bain.
07:12Il y avait un lévier, c'était comme ça.
07:14C'était l'époque, c'était le milieu dans lequel nous étions.
07:17Alors j'ai manqué de rien, mais c'était très simple, très modeste.
07:20Et j'ai eu la chance grâce à mes grands-parents de pouvoir faire des études supérieures
07:24et je ne les remercierai jamais assez de ça parce que mon destin a changé à ce moment-là.
07:28Oui, vous intégrez je crois un collège dirigé par des Dominicains à Lyon.
07:31Absolument, c'est là que j'ai été pion d'ailleurs après.
07:33Et c'est vraiment, vous avez tout appris là-bas ?
07:37J'ai appris des choses que probablement dans le lycée du coin je n'aurais pas pu avoir.
07:42Je ne sais pas comment j'aurais tourné, mais j'ai grandi avec ce lycée qui s'appelait
07:47Saint-Thomas d'Aquin, qui existe toujours d'ailleurs, Saint-Thomas d'Aquin,
07:49et qui a vraiment été le point de départ de cette histoire de vie qui m'habite aujourd'hui encore.
07:55Parce qu'au départ, vous étiez destiné à faire quoi ?
07:58Qu'est-ce que vous auriez dû faire au départ ?
07:59Vous m'avez dit animateur de radio ?
08:00Oui, mais à part ça.
08:01Alors pas comme tous les petits garçons, je voulais être pompier ou je ne sais pas.
08:04Non, je ne sais pas, je ne savais pas.
08:06Il y a une époque de ma vie où je me disais, j'ai envie de voyager,
08:08parce que j'avais envie de quitter cet univers.
08:10Donc je cherchais et je me disais, je vais être steward.
08:12Parce que c'était un moyen d'être dans un avion tous les jours et de partir.
08:15Je n'imaginais pas que je ferais très souvent le tour de la Terre chaque année,
08:19mais pas en étant steward.
08:21Et donc avec Claude Will, tout se passe si bien.
08:23Il y a effectivement Franz Galli, Michel Berger, Michel Jonas ensuite.
08:27Vous apprenez votre métier sur le terrain, ce qu'on ne peut pas imaginer aujourd'hui.
08:32Oh si, je crois qu'aujourd'hui, encore aujourd'hui.
08:35L'aspect financier est différent aujourd'hui,
08:37mais je pense que quelqu'un qui veut apprendre à produire ou à organiser,
08:40il faut se jeter à l'eau et puis on apprend en faisant des erreurs.
08:43Moi, j'ai toujours appris par mes échecs et non pas par mes succès.
08:46Oui, mais en même temps, il faut être fou pour faire ce métier.
08:49À l'époque, il n'y avait pas Internet comme aujourd'hui.
08:53Il fallait travailler beaucoup plus avec du papier, avec des dossiers.
08:56Vous avez vraiment là aussi travaillé beaucoup.
08:59Oui, j'ai travaillé beaucoup. Je me suis entouré de professionnels.
09:02J'ai rencontré un très bon directeur de production, une très bonne comptable, une bonne assistante.
09:07Très vite, je me suis entouré des bonnes personnes. J'ai eu de la chance pour ça.
09:10Mais au départ, quand vous êtes arrivé avec ce spectacle de Véronique Samson,
09:13qu'est-ce qui a fait le déclic que vous avez dit je veux faire comme Claude Wild ?
09:17C'est intéressant cette question.
09:19Je crois qu'aimant cet univers qui brillait, j'avais très envie de côtoyer ça au quotidien.
09:28Et ce métier, je ne savais pas exactement ce que ça voulait dire d'être producteur.
09:33Mais ça voulait dire être proche des artistes.
09:36Et je crois qu'encore aujourd'hui, ce qui me plaît, c'est d'être proche des artistes.
09:39Oui, mais en même temps, des artistes vous ont adopté immédiatement.
09:42Véronique Samson vous a adopté immédiatement.
09:44Non, c'est vraiment Claude qui m'a adopté.
09:46Oui, il a vraiment cru en vous.
09:48Oui, j'ai revu Véronique Samson il n'y a pas très longtemps.
09:50Forcément, elle ne se rappelle pas du gamin que j'étais à l'époque. C'est normal.
09:53Mais Claude a vraiment été déterminant.
09:57Mais j'en reviens à ce gars-là, parce que cette salle de synthésienne, il y a 2 ou 3 000 places.
10:01Organiser comme ça un premier concert, quand on n'a jamais connu ce métier,
10:06avec beaucoup de monde dans la salle, ce n'est pas simple.
10:09C'est fou.
10:10Non, mais c'est fou.
10:11Comment vous avez fait ?
10:12Je vous dis, je crois que, d'abord l'inconscience.
10:15Je crois que pour faire ce que j'ai pu faire dans ma vie, il fallait être totalement inconscient.
10:19Et je me jetais à l'eau, je fonçais, je ne me posais pas trop de questions.
10:24En fait, ces questions aujourd'hui que vous pouvez me poser, que je peux moi-même me dire comment j'ai pu faire,
10:28le gamin de l'époque, de 20 ans, ne se les posait pas.
10:30Oui, mais en même temps, comment avoir eu l'idée au bureau des élèves, au présidier, de dire on va faire un concert ?
10:35C'était un moyen de retrouver ce monde que j'avais vraiment envie de fréquenter.
10:39Ça a toujours été là.
10:41Et vous pensiez que vous alliez le fréquenter pendant longtemps ?
10:44Oh non, ça serait très prétentieux de ma part de dire je savais. Non, je ne savais rien du tout.
10:48Et le parcours de De Saint-Etienne, Lyon et puis ensuite Paris, il n'était pas écrit.
10:53Eh bien justement, on va l'écrire ensemble avec une autre date, le 25 février 1985.
10:59A tout de suite sur Sud Radio avec Thierry Suc.
11:02Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:05Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Thierry Suc, producteur, un métier qu'on connaît assez peu, même si tout le monde en parle.
11:12Vous avez beaucoup d'artistes sous votre direction, on va en parler tout à l'heure.
11:17On a évoqué vos débuts à Lyon et à Saint-Etienne avec Véronique Sanson et France Gall.
11:21Et puis vous avez essayé de devenir un producteur de spectacles, un homme de l'ombre.
11:24Et le 25 février 1985, c'est votre première télé.
11:32Les enfants du rock, un reportage sur Jean-Jacques Coleman en tournée.
11:36Et on vous voit pendant quelques secondes derrière un bureau avec plein de dossiers devant vous, Thierry Suc.
11:40Alors je vous avoue que je ne me souviens pas vraiment, mais vaguement quand même de cette émission.
11:45Jean-Jacques m'avait demandé d'en faire partie.
11:50C'était les enfants du rock, c'est ça ?
11:52C'est ça.
11:53Vous avez un pull multicolore.
11:55L'époque, les années 80 ?
11:57Exactement. Vous avez plein de dossiers ouverts devant vous, vous faites vraiment PDG.
12:01Et vous expliquez comment on organise une tournée, ce que ça peut représenter.
12:04J'ai dit beaucoup de bêtises ?
12:05Non, ça dure 40 secondes.
12:07Et vous expliquez le travail que ça représente de montage, le dîner avec les interprètes, tout ce qui se passe.
12:15Je n'ai jamais revu ça, je crois.
12:16Ah oui, elle existe ?
12:18Ah oui, je l'ai regardé.
12:20Il se trouve que Jean-Jacques Goldman, ça a été effectivement un point important dans votre vie.
12:23Ça a commencé par un courrier.
12:26Vous lui avez dit un jour, si vous faites des concerts, Jean-Jacques, je veux bien que vous veniez à Lyon.
12:32Absolument, il m'a répondu, ça ne risque pas d'arriver, je déteste les concerts.
12:36J'ai quitté mon groupe Taïfong parce que je ne voulais pas partir en tournée.
12:40Bon, alors voilà, pour moi c'était une fin de non revoir, mais on est devenus copains quand même.
12:44Il vous a répondu tout de suite quand même ?
12:46Il m'a répondu tout de suite.
12:47Et puis je vous dis, on a tissé, il était encore à Montrouge, il habitait Montrouge, il était encore au magasin Sport 2000.
12:51Il travaillait encore là, et puis ça c'était pour le premier album.
12:54Le deuxième album est arrivé, Quand la musique est bonne, énorme succès.
12:58Et là, tous les producteurs de La Place de Paris, Jean-Claude Camus, Gilbert Coulier, Bertrand de Labé, tout le monde l'appelle.
13:04Et il se dit, mais j'avais quelqu'un que j'avais rencontré à Lyon, le petit gars de Lyon, c'est avec lui que je vais travailler.
13:11Et c'est comme ça qu'est né ce concert où il y avait effectivement Quand la musique est bonne.
13:16Quand la musique est bonne.
13:18Quand la musique est bonne.
13:20Quand la musique est bonne.
13:22Quand la musique est bonne.
13:24Ce sont vraiment les débuts de Jonathan Goldman.
13:26Moi je me souviens d'un concert à la Clusaz, j'étais à Radio Monte-Carlo à l'époque, moi j'y étais.
13:30Et on a parlé ensemble, il m'a dit, vous n'imaginez pas combien c'est difficile de faire une chanson.
13:36Il débutait d'écrire et de composer, il me dit, je ne ferai pas ça toute ma vie.
13:40C'est vrai qu'on sentait déjà le travail que ça représentait.
13:43Ah oui, parce que son niveau d'exigence, comme plein d'artistes, dans l'écriture, c'est vraiment quelqu'un qui ne laissait rien passer.
13:50Il a travaillé finalement sur une période assez courte, une vingtaine d'années, mais il a délivré beaucoup de chansons qui sont aujourd'hui celles les plus jouées encore en radio.
13:58Exactement, alors je crois que ce sont ses fans qui l'ont décidé à monter sur scène à force de recevoir du courrier.
14:03Il a hésité au début, je crois qu'il avait tellement peur de se tromper, de faire un faux pas, c'était dramatique au début.
14:09Oui, il m'avait dit, je ne suis pas très intéressant, donc il faut qu'on mette des écrans.
14:13On a été les premiers à avoir des écrans sur scène avec des images projetées.
14:17Et il avait pensé en fait, pendant la guerre, ses parents avaient été cachés par les parents de Bernard Schmitt, qui était un jeune réalisateur.
14:25Et il s'est dit, j'ai rencontré le petit gars qui organisait le spectacle à Lyon.
14:29J'ai mes parents qui ont été cachés par les parents Schmitt et Bernard Schmitt fait de l'image.
14:33Je vais les présenter, on va faire un trio et c'est ce qui s'est passé.
14:36C'est extraordinaire pour vous, vous attendiez une telle offre ?
14:39Je ne sais pas, encore une fois, je crois que j'étais inconscient.
14:42Je pense que tout était naturel et on avançait.
14:45Parce qu'à l'époque, Jean-Jacques Goldman, il était connu, mais il n'était pas encore la star incontournable et culte qu'il est aujourd'hui Thierry Sucre.
14:51Ah non, pas du tout, c'était un jeune chanteur qui était même assez controversé.
14:55Il y avait des critiques presse très violentes contre lui, vous le savez, vous les avez sans doute relus.
15:00Il y avait des choses vraiment qu'on ne pourrait même plus écrire aujourd'hui.
15:03Et d'ailleurs, quand il a parlé de ses tournées, au bout de quelques jours, il a dit
15:06« le glaçon que j'étais commence à se dégeler et à prendre du plaisir ».
15:09C'est drôle ça.
15:10Et c'est vrai qu'il a fini par aimer être sur scène.
15:12Oui, vraiment, on a fait beaucoup de tournées.
15:14Chaque tournée, c'était 160-180 concerts, donc ça nous représentait beaucoup de temps.
15:19Et ensuite, il rentrait en studio, il faisait un album et il repartait en tournée.
15:22Il a enchaîné pendant deux décades beaucoup de spectacles et de concerts.
15:27Mais surtout, les tournées étaient avec des moyens modestes, Thierry Sucre.
15:30Je crois que vous conduisiez la voiture.
15:32La première, la deuxième peut-être.
15:34Et en même temps, il y avait le spectacle et vous faisiez les comptes le soir.
15:39Je faisais tout.
15:40Je conduisais la voiture, je faisais le jogging avec lui.
15:43Ensuite, on arrivait, il montait sur scène et moi je faisais les comptes.
15:47À la Claude Will d'ailleurs, j'avais appris avec Claude.
15:49Claude ne faisait pas de jogging, c'est la même chose.
15:51Le jogging était obligatoire ?
15:53Obligatoire.
15:54Pourquoi ?
15:55Parce que Jean-Jacques, c'était très important pour lui d'être en forme.
15:57Donc, quand on s'arrêtait avec la voiture sur une aire d'autoroute,
16:00il partait, moi je n'allais pas rester à la tente dans la voiture.
16:02Donc, j'avais 20 ans, 22 ans et on partait ensemble courir.
16:05Je crois que vous avez fait 700 galas avec lui, 700 concerts.
16:08Oui, j'ai longtemps dit, c'est la période sans doute avec laquelle j'ai le plus dîné dans ma vie.
16:11Et ensuite, il a voulu se produire tout seul.
16:13Absolument.
16:14Donc, ce n'était pas un regret, c'était le jeu de la vie.
16:16C'était important.
16:17Pour moi, c'était important aussi de me prouver que je pouvais exister sans être lié à lui.
16:23Mais moi, je n'ai jamais connu quelqu'un d'aussi modeste.
16:25J'ai tourné un documentaire avec lui,
16:27sans savoir que d'ailleurs, c'était son dernier album parce que personne ne le savait, même lui je crois.
16:32On devait déjeuner ensemble pour ce tournage à Vancouver où il habitait.
16:37Et il y avait le tennis et le golf.
16:39Et le réalisateur me dit, on va déjeuner au golf.
16:41Non, finalement, on va déjeuner au tennis parce que c'est moins bon que le golf.
16:44Mais si le patron du tennis apprend qu'il est allé au golf pour déjeuner,
16:48il est puni de court pendant trois semaines.
16:50Ah, c'est une jolie histoire ça.
16:51Et Goldman allait dans son restaurant pour pouvoir jouer au tennis.
16:54Et pourtant, il adore manger.
16:55C'est quelqu'un qui adore la bonne chair aussi.
16:57Il se trouve que vous continuez à le voir, à avoir de ses nouvelles.
17:02Quand vous lui laissez un message, il répond sur l'heure.
17:04Ah oui, très vite.
17:06Vraiment, si on a quelque chose à se dire, c'est vraiment très rapide.
17:10Il y a une vraie connexion qui existe toujours.
17:12Vous avez parlé justement de France Gall et de Michel Berger.
17:15Effectivement, France Gall, vous l'avez connue à une époque où elle chantait ceci.
17:25C'est vrai qu'à l'époque, c'était une immense vedette France Gall.
17:34Immense.
17:35Immense.
17:36Alors qu'elle ne voulait pas au départ chanter.
17:38Personne ne croyait, à commencer par Michel Berger, qu'elle pourrait faire une telle carrière.
17:41Alors ça, j'ignorais cela.
17:43Mais on voit aujourd'hui que même après sa mort,
17:47ses chansons sont jouées en permanence et existent.
17:50Même les jeunes aujourd'hui écoutent France Gall de nouveau.
17:53On a des publicités avec la musique de France Gall dans plein de pays.
17:58En Europe, en Allemagne, il y a récemment une publicité avec la chanson Ella.
18:01C'est une artiste très importante.
18:04Oui, et vous défendez les artistes.
18:05J'ai même trouvé une archive, une de vos premières télévisions,
18:08où vous faites une déclaration à propos de l'autorisation donnée par le maire de Lyon, Gérard Collomb,
18:13pour des concerts au Palais d'hiver.
18:15C'est votre première télé et vous défendez l'idée des Halles Garnier.
18:19C'est drôle, oui.
18:20Vous ne vous en souvenez pas ?
18:21Non, du tout.
18:22C'est une déclaration disant qu'il faut défendre le spectacle vivant.
18:25Et le spectacle vivant, non seulement la chanson,
18:28mais Patrick Dupont, lorsqu'il est danseur à l'Opéra,
18:31vous êtes le premier à avoir dit qu'on allait faire une tournée dans le monde.
18:34Ce qui est fou, c'est que je n'avais jamais vu de ballet.
18:36Je n'avais pas d'éducation du tout pour la danse classique.
18:39Personne ne m'avait jamais emmené voir un spectacle de danse.
18:41Un jour, j'étais malade, j'étais chez moi,
18:43et devant la télévision, je crois que c'était Michel Denisot de Dimanche Après Musique
18:46qui présentait l'émission,
18:47et c'était Jean-Jacques Goldman en costard avec Patrick Dupont.
18:50Et le lendemain, je me dis que Patrick Dupont, c'est une immense star.
18:53J'appelle l'Opéra de Paris, c'était l'époque où tout était possible,
18:55et je dis, pourriez-vous me passer Monsieur Dupont ?
18:57A l'époque, pareil, c'était facile, on me dit, on va vous donner son téléphone.
19:00Et je l'appelle chez lui, il habitait rue Saint-Lazare,
19:03et il m'a dit, viens demain, on en parlera.
19:05Et le lendemain, j'étais chez lui, en train de parler d'une tournée
19:08qui nous emmenait un peu partout dans le monde.
19:10C'est-à-dire qu'à chaque fois, avec des ballets, Patrick Dupont en star.
19:13Absolument, ça s'appelait Patrick Dupont et ses stars,
19:15et il y avait Sylvie Guillem, on sait la danseuse qu'elle est devenue,
19:18Manuel Legris, on sait le danseur qu'il est devenu,
19:21et puis Noé Lapontois, enfin, énormément de danseurs qui sont devenus
19:24des grandes stars ensuite, des étoiles.
19:26Ils n'étaient pas tous étoiles à l'époque,
19:28et notamment, on est allé au Japon pour la première fois de ma vie,
19:30je me suis retrouvé trois semaines au Japon, c'était extraordinaire.
19:32Un pays que vous avez adoré, d'ailleurs je crois que vous aimez le cinéma asiatique.
19:35J'aime tout ce qui vient du Japon.
19:38Donc j'aime le cinéma, j'aime la cuisine, je suis un passionné de Japon,
19:42je suis allé 35 fois je pense, et j'espère que la vie me laissera
19:45la chance d'y aller encore 35 fois au moins.
19:47Vous savez que la France est célèbre au Japon pour son chocolat,
19:51les chocolatiers japonais ont des boutiques qui portent des noms français,
19:55et tous les pâtissiers japonais en puissance
19:58viennent apprendre leur métier en France,
20:00et retournent ensuite au Japon l'exercer.
20:02Oui, c'est vrai, et puis tous les grands chocolatiers français
20:05ont pléthore de magasins et de boutiques, il y en a beaucoup plus qu'à Paris,
20:09il y a des boutiques de grands noms que nous avons chez nous.
20:12Oui, à Jean-Paul-Evin, qui a une boutique à Tokyo,
20:14le jour de l'équivalent de la Saint-Valentin en France,
20:17il y a une queue, il y a 4 heures d'attente pour acheter du chocolat.
20:20Ça ne m'étonne pas, ça ne m'étonne pas.
20:21C'est assez étonnant.
20:22Alors, à chaque fois vous prenez des risques,
20:24monter une tournée avec Patrick Dupont, c'était pas évident, t'y es réussi ?
20:27Non, non, mais c'était passionnant, j'ai appris beaucoup,
20:30donc je vous disais, j'ai voyagé, j'ai eu cette chance-là.
20:33Un jour, Patrick me dit, Maurice Béjar m'a écrit une pièce
20:36qui était salométaire, pour Jean-Marie Dédier et lui,
20:41et Patrick me dit, on était en répétition à New York,
20:43nous voilà partis en concorde, on avait 25 ans,
20:45on part à New York et je suis assis dans la salle de répétition,
20:48Maurice Béjar dirige Patrick Dupont,
20:49voilà mon entrée dans le monde de la danse, elle est pas belle quand même ?
20:52Et surtout, vous obtenez la confiance des autres producteurs ou des salles,
20:57vous dites à l'Olympia, voilà le chèque,
20:59vous l'encastrez en fin de mois, ça ne pose pas de problème.
21:01Aujourd'hui, on ne peut pas l'imaginer.
21:03Mais non, c'était Jean-Michel Boris, qui était le neveu de Bruno Cocatrix,
21:06qui avait cette gentillesse, je l'appelle et je lui dis,
21:09voilà, je voudrais louer l'Olympia pour Jean-Jacques Goldman,
21:11mais je n'ai pas d'argent, et il me dit, faites-moi un chèque et on l'encastrera après.
21:15Ça, c'est extraordinaire, on ne l'oublie jamais d'ailleurs.
21:17Non, et d'ailleurs, Bruno Cocatrix lui-même savait ce que c'était,
21:19puisqu'il avait tous les mois des difficultés,
21:21alors il y avait une dizaine de copains qui venaient,
21:23qui prêtaient de l'argent, qui le rendaient 10 jours plus tard.
21:25Oui, voilà, c'est magnifique.
21:28Malheureusement, tout ça n'existe plus, mais qu'est-ce que c'était beau ça.
21:30C'était beau et maintenant, on gagne seulement à être connu.
21:33Et on va évoquer justement une autre date importante pour vous, le 16 octobre 2000.
21:38A tout de suite sur Sud Radio avec Thierry Suc.
21:40Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:43Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Thierry Suc, producteur de spectacles.
21:48On a raconté vos débuts avec Jean-Jacques Goldman, avec France Gall, Véronique Samson.
21:53C'est vrai qu'un métier qu'on ne connaît pas beaucoup,
21:55qu'on évoque aujourd'hui dans les clés d'une vie,
21:57et un parcours tout à fait inattendu.
21:59Le 16 octobre 2000, d'après mes renseignements, ce jour-là,
22:03c'est la naissance officielle en registre du commerce de TS3, Thierry Suc 3,
22:07votre troisième société, parce qu'il y en a eu deux autres,
22:09car vous avez connu des hauts et des bas, et vous les avez affrontés Thierry Suc.
22:13Oui, c'est bien d'ailleurs de le présenter comme ça,
22:16parce que pour moi ça a été, bien sûr que c'est jamais facile de se casser la figure et de tout perdre,
22:20et à la fois ça a été formateur, parce que tout à l'heure vous disiez en fait,
22:23comment on apprend à faire ce métier ?
22:25On apprend en faisant des erreurs, je crois,
22:28et je me suis planté deux fois, une fois en 1987, une fois en 1997,
22:31j'ai eu très peur en 2007,
22:33mais voilà, certaines personnes disaient dans le métier,
22:36il s'est cassé la figure trois, quatre fois, cinq fois,
22:39je disais non, non, j'assume deux fois,
22:41donc je suis allé au cinéma, je me suis assis dans une salle de cinéma,
22:44et j'ai vu MK2 présente,
22:46et c'était donc la deuxième société de Marine Karmitz.
22:48Je me suis dit voilà, je vais faire TS3.
22:51Le cinéma justement, je me souviens d'un producteur avec qui je déjeunais,
22:54à 14h, il a les chiffres d'un film important,
22:57il regarde, il dit je suis ruiné,
22:59et on a continué à déjeuner tranquillement.
23:01Mais c'était un merveilleux producteur, parce que c'était un vrai producteur.
23:03Exactement, et c'est comme vous,
23:05le cœur est plus important que le chiffre.
23:07Alors votre première mésaventure, ça a été avec cet artiste.
23:11C'était le rêve de mon adolescence,
23:13c'est-à-dire que le petit gars de Pierre Bénit, dont vous parliez tout à l'heure,
23:17il avait fait un rêve à 15 ans,
23:19qu'il dînait avec David Bowie,
23:21ce qui était la chose la plus improbable qui puisse arriver, bien évidemment.
23:24Ben dix ans plus tard,
23:26non seulement il dînait avec David Bowie en tête-à-tête à Toulouse,
23:29mais en plus il dînait avec David Bowie,
23:31c'est-à-dire qu'il avait fait un rêve à 15 ans,
23:33c'est-à-dire qu'il dînait avec David Bowie,
23:35c'est-à-dire qu'il avait fait un rêve à 15 ans,
23:37c'est-à-dire qu'il dînait avec David Bowie,
23:39c'est-à-dire qu'il dînait avec David Bowie en tête-à-tête à Toulouse,
23:41mais en plus il le produisait.
23:43Alors oui, je me suis cassé la figure, et c'est pas mal.
23:45J'ai réalisé mon rêve et j'ai tout perdu.
23:47Et c'était bien finalement, parce que sinon je serais devenu fou.
23:49Ce dîner c'était extraordinaire parce qu'il nous a proposé, je crois, de goûter son plat.
23:53Vous savez tout.
23:54Oui, c'était très drôle quand vous avez David Bowie en face de vous qui dit
23:57« Oh, do you want to try my cassoulet ? »
23:59Je me dis, David Bowie me demande si je veux manger dans son assiette son cassoulet,
24:02là je pensais même pas aller jusque-là le jour où j'en rêvais.
24:06Absolument. Dans l'ascenseur il m'a dit « Have a good night Thierry ».
24:08C'est fabuleux.
24:09C'était incroyable.
24:10Alors il se trouve que ce spectacle, qui était important,
24:13c'était un spectacle théâtral avec des passages scénarisés, intercalés entre les chansons,
24:18et ça vous a donné presque des idées, car c'était novateur à l'époque Thierry Sucre.
24:22Ah oui, et puis surtout dans un stade.
24:24On était la Courneuve à Paris, et c'était incroyable de faire en effet,
24:28comme vous le dites, un spectacle très théâtral dans un lieu aussi grand.
24:31Il y avait une araignée gigantesque qui ne rentrait pas dans tous les théâtres.
24:35Oui, c'était dans des grandes scènes, et il descendait lui assis sur un siège avec un téléphone à la main.
24:41C'était en effet pour l'époque très novateur.
24:43Comment vous étiez arrivé dans cette aventure ?
24:45Ah là ça serait une longue histoire, je pense qu'une émission ne suffira pas.
24:48C'est grâce à ma rencontre avec un monsieur qui a aussi beaucoup compté pour moi, c'est Albert Kosky.
24:52Producteur connu.
24:53Producteur, et je me disais « il faut que j'arrive à le rencontrer pour faire David Bowie ».
24:58Et donc c'était un moment où Albert a eu des soucis, c'était compliqué pour lui à son tour.
25:03Et je suis venu moi en tant que producteur de Jean-Jacques Goldman avec des moyens financiers,
25:07où j'ai pu l'aider, et puis on est devenus proches.
25:10C'est devenu quelqu'un de très important dans ma vie.
25:12Et un jour il m'a dit « mais qu'est-ce que je peux faire pour te remercier ? »
25:14Je lui ai dit « je veux faire David Bowie ».
25:16Et il a coproduit avec vous David Bowie.
25:18Voilà.
25:19Mais vous mesuriez le risque que ça représentait de faire un tel spectacle ?
25:22Non, pas du tout.
25:23C'était le rêve de ma vie.
25:24Je n'ai pas compté, on ne compte pas pour faire le rôle.
25:26Exactement.
25:27Donc ce spectacle existe, et il va se casser la figure,
25:31et vous allez être obligé de payer des dettes.
25:34Oui, je n'ai même pas pu tout payer, notamment David Bowie.
25:37Je l'ai revu 20 ans plus tard, grâce à mon ami Alain Lahana,
25:40qui produisait après ses concerts.
25:42Il m'a dit « viens le voir dans la loge ».
25:43C'était la dernière fois qu'il est passé à Paris, je crois que c'était en 2002.
25:46Et j'avais emmené Mylène, également Mylène Farmer, le voir, on était ensemble.
25:49Et David Bowie m'a dit « on a trois producteurs dans le monde, comme toi,
25:52qui se sont cassés la figure sur cette tournée.
25:54Mais encore une fois, on avait fait 55 000 personnes à la Courneuve,
25:57ce n'est pas rien.
25:58On avait fait 25 000 personnes à Lyon, au Stade de Lyon,
26:0023 000 je crois à Toulouse, 21 000 à Nice.
26:03Ce n'était pas rien, c'était beaucoup de monde.
26:05Mais ce n'est pas suffisant pour couvrir les coûts du spectacle.
26:07Oui, parce que je crois qu'il y avait même deux araignées,
26:09une grande et une plus petite pour les salles plus petites.
26:11C'est ça.
26:12C'est fou ça.
26:13Vous étiez l'une des deux araignées, parce que vous savez tout.
26:16Non, j'étais qu'un moustique qui passait par là.
26:19Ah, voilà.
26:20Mais là aussi, ce sont des choses qu'on ne pouvait pas imaginer.
26:23C'était tout à fait novateur.
26:24Et on ne pourrait peut-être pas le refaire aujourd'hui,
26:27tellement ça présente de risques, Thierry Sucre.
26:29Il faut tout replacer dans l'époque.
26:31Parce qu'aujourd'hui, le spectacle que nous faisons dans des stades
26:34avec Mylène Farmer est bien plus important que celui de Bowie à l'époque.
26:37Techniquement, le nombre de smears morts, le nombre de personnes,
26:40c'est beaucoup plus gros, parce que tout a évolué.
26:43Tout est gigantesque dans des stades, encore une fois.
26:45Mais c'est difficile de comparer.
26:48Financièrement, combien coûtait un spectacle en 87 versus en 2024 ?
26:52C'est très difficile.
26:53Il se trouve que David Bowie, en plus, n'avait pas eu que des moments heureux.
26:55Je ne sais pas si vous le savez, mais à ses débuts, dans les années 60,
26:58il n'y avait pas d'argent.
26:59Il faisait les poubelles dans Carnaby Street.
27:01Il trouvait des vêtements qui étaient usagés ou qui étaient défectueux.
27:05Et il s'en faisait des tenues.
27:07Je ne connaissais pas ça.
27:08Je savais qu'il venait d'un milieu très modeste, lui aussi.
27:10Et probablement, peut-être dans un inconscient, c'est ce qui me rapprochait.
27:15Je suis assez copain avec Sting.
27:17C'est aussi quelqu'un qui vient d'un monde modeste.
27:20J'ai participé à sa comédie musicale, The Last Ship,
27:23où c'est toute l'histoire de son père dans les chantiers navals de Newcastle.
27:28Et c'est probablement ce qui fait une des raretés du monde dans lequel j'évolue.
27:33C'est qu'on peut venir de rien ou presque rien et accéder au plus haut.
27:37Il se trouve que Sting a une particularité.
27:40C'est le sosie quasi-intégral de Christophe Colomb.
27:42Ah oui ?
27:43Et il a failli ouvrir le rôle de Christophe Colomb au cinéma et ça ne s'est pas fait.
27:46Je lui dirai la prochaine fois que je l'ai vu, que j'ai appris quelque chose.
27:49Regardez les photos et les dessins de l'époque.
27:52Il se trouve que quand vous arrivez dans le bureau du producteur de David Bowie,
27:56qu'il vous dit qu'il faut payer la note, il n'y a pas d'autre solution.
27:59Oui, mais j'ai proposé deux ans pour rembourser.
28:02Il m'a dit non tout de suite.
28:03J'ai dit tout de suite que je ne peux pas.
28:05Je veux bien aller faire la vaisselle, mais je ne savais pas quoi faire.
28:08Donc il m'a dit qu'on ne veut plus te voir.
28:10Malheureusement, je n'ai jamais pu payer ma dette auprès du management de David Bowie.
28:14Mais j'ai quand même continué à faire ce métier.
28:16Oui, et puis vous avez failli perdre votre appartement.
28:19Et je crois que c'est Stéphane Courby qui vous a sauvé.
28:21Oh là là, vous savez beaucoup de choses.
28:23Stéphane est un ami très proche.
28:25Et à l'époque où toutes les banques me refusaient la possibilité de m'aider,
28:30mon dernier recours avant d'exploser, c'était Stéphane qui a été incroyable.
28:34Oui, et lui, je l'ai connu quand il débutait chez De Chavannes.
28:37Il a proposé de s'associer sur un projet avec De Chavannes.
28:40De Chavannes a refusé.
28:41Je crois qu'ils sont morts encore les doigts.
28:43Je crois éternellement.
28:44Vous pensez qu'il aurait autant de succès, Stéphane Courby ?
28:47Je ne peux pas penser ça, on ne peut pas savoir.
28:49C'est pareil, moi j'avais un tout petit bureau rue François 1er.
28:52Et mon assistant était Franck Saurat, que vous avez peut-être connu.
28:55Et le matin, avant que j'arrive, que j'ouvre le bureau,
28:58Stéphane venait avec Franck préparer les projets d'émission de télévision
29:01qui allaient devenir Les Enfants de la télé, etc.
29:03Et je leur prêtais mon bureau.
29:04Donc Stéphane arrivait avec son scooter.
29:06Il venait de se séparer de ce travail chez De Chavannes.
29:10Et personne ne pouvait imaginer que ça deviendrait l'immense producteur,
29:13l'immense groupe d'hôtels, etc.
29:15Enfin moi je suis admiratif tous les jours de ce qu'il a construit,
29:19mais de ce qu'il est aussi, de l'homme qu'il est.
29:21Alors La Roue a tourné aussi pour vous, dans le bon sens, grâce à ce groupe.
29:33Vous avez tout biffri, Partir un jour,
29:34et là ça a été la relance, ça a été le miracle,
29:36parce que finalement vous avez été le premier à sentir les Boys Band.
29:40Je ne sais pas si j'ai senti.
29:42En fait il se passait un phénomène énorme sur les Boys Band,
29:45et on m'appelle et on me dit est-ce que tu veux produire les To Be Free ?
29:48C'est comme un cadeau, quand on n'a plus rien,
29:50tout d'un coup qui arrivait sur un plateau, et je dis bien sûr.
29:53Et la première tournée on a fait 5 Zenith à Paris et Bercy,
29:56sur un artiste qu'on construit, il n'arrive jamais.
29:58Exactement, et d'ailleurs il y a le film Bernadette
30:00où on voit soi-disant les To Be Free rejoindre Bernadette, Catherine Deneuve.
30:04C'est absolument faux, c'est inventé.
30:06Parce qu'ils étaient de gauche et ils n'ont jamais vu Bernadette Chirac.
30:09Bernadette Chirac est venue plusieurs fois voir des spectacles,
30:12je l'ai eue parfois, elle me dit je viens danser avec mes copines, c'était drôle.
30:15Alors ce qui est étonnant aussi avec vous Thierry,
30:17c'est que vous avez touché toutes les générations,
30:19car vous avez travaillé avec Juliette Grégo aussi,
30:21et Henri Salvador, vous avez une photo à l'époque où personne n'y croyait.
30:24Moi je me souviens de Salvador allant de studio en studio
30:26avec son jardin d'hiver, personne n'y croyait.
30:28C'est une très jolie histoire aussi, j'étais ami de Catherine Costa,
30:31qui est devenue Catherine Salvador, sa femme,
30:33et lorsque je n'avais pas un centime,
30:35Catherine avait un petit appartement à Paris qu'elle me prêtait
30:37pour que j'habite dans son studio Rue des Dames, dans le 17ème arrondissement.
30:40Et un jour je la croise dans un aéroport, je crois que c'était à Genève,
30:43elle était avec un manteau de fourrure, je lui dis,
30:45Catherine tout va bien pour toi ?
30:47Et elle me dit, tu sais, il faut que je te présente mon fiancé.
30:49Et elle ne m'en dit pas plus.
30:51Et je ne savais rien bien évidemment.
30:53Et quelques jours après, je me retrouve à dîner avec Henri Salvador,
30:55et elle me dit, on se connaît depuis qu'on est tout gamin,
30:57bien sûr que c'est toi qui va produire la première tournée.
30:59Alors on a fait l'Olympia pour la première fois,
31:01avec Henri Salvador qui avait 83 ans.
31:03Il n'avait jamais fait l'Olympia avant.
31:05Et puis la grande rencontre de votre vie, c'est avec celle-ci.
31:07Je, je suis libertine.
31:11Je suis une cataracte.
31:13Alors Mylène Farmer, ça commence vraiment par un dîner dans un restaurant,
31:17le Précaré, et elle cherche un producteur.
31:19Absolument, et elle avait vu, toujours pareil,
31:23les personnes très importantes de l'époque,
31:25Jean-Claude Camus, Gilbert Coulier, Bertrand de Labé,
31:27et puis donc moi-même,
31:29j'étais le plus jeune de cette équipée sauvage qui arrivait.
31:33Et comment vous a-t-elle choisi ?
31:35Alors, je ne sais pas comment elle m'a choisi,
31:39mais je pense que j'ai été le seul à être dans l'évidence
31:43qu'avec l'univers visuel qu'elle avait,
31:45les clips qu'elle avait présentés au public,
31:47c'était impossible. Les autres lui proposaient de faire l'Olympia ou le Casino de Paris,
31:49et moi j'ai dit, mais c'est impossible, il faut une grande scène.
31:51Et on a démarré au Palais des Sports,
31:53avec un premier décor qui était un cimetière.
31:55Et ça a marché tout de suite ?
31:57Et ça a marché, on a fini à Bercy quelques mois plus tard.
31:59Mais elle se rendait compte de ce qu'elle représentait ?
32:01Parce qu'aujourd'hui encore, quand elle fait des salles pleines,
32:03je crois qu'elle essuie une larme.
32:05Ah oui, c'est le dernier spectacle dont nous allons faire,
32:09les Stades de France qui ont été reportés
32:11suite au problème l'année dernière,
32:13donc ils seront fin septembre.
32:15Lorsqu'on a mis en vente les billets,
32:17le premier jour on a vendu 200 000 places,
32:19elle est venue avec moi voir les équipes de billetterie,
32:21on a pris un verre de champagne,
32:23c'est très émouvant, 200 000 personnes
32:25qui dans une journée achètent des billets
32:27pour aller voir quelqu'un 18 mois plus tard,
32:29on ne peut pas se blaser par ça.
32:31Ce qui est important aussi avec vous Thierry Sucre,
32:33c'est que non seulement vous êtes producteur,
32:35mais vous êtes confidentiel,
32:37vous êtes beaucoup plus proche des stars
32:39que n'importe quelle autre personne,
32:41amicalement et affectueusement.
32:43C'est ma famille, ils sont ma famille.
32:45Ils sont mon autre famille, bien sûr j'ai la chance
32:47d'avoir une famille que j'aime et qui est merveilleuse,
32:49mais ils sont mon autre famille.
32:51Je ne pourrais pas travailler avec quelqu'un
32:53à qui je n'ai rien à dire,
32:55si c'était uniquement des questions de chiffres,
32:57de combien on va gagner,
32:59ça ne m'intéresserait absolument pas,
33:01j'aurais déjà arrêté.
33:03Oui, mais en même temps,
33:05il faut être là tous les soirs,
33:07il faut être disponible à n'importe quel moment.
33:09Je ne peux pas être là tous les soirs,
33:11on en fait beaucoup comme vous le disiez,
33:13ça voudrait dire que j'ai la chance d'avoir
33:151000 soirées par an, je ne les ai pas,
33:17mais je suis assez présent.
33:19Et puis surtout fidèle, parce que je crois
33:21qu'avec Mylène Farmer, ça dure depuis 35 ans.
33:23Mylène c'est 35 ans, Zazie c'est 27 ans,
33:25Etienne Dao 22 ans,
33:27Calogero 22 ans, oui c'est une chance.
33:29Mais justement, comment expliquer
33:31cette confiance, est-ce que c'est parce qu'ils
33:33comprennent que vous mettez des moyens colossaux,
33:35que vous prenez des risques ?
33:37Non, c'est plus le plaisir
33:39d'être ensemble, le plaisir d'échanger,
33:41ce n'est pas lié au risque, c'est lié en effet au rêve,
33:43parce que je pense que pour faire ce métier,
33:45il faut rêver, j'aime définir le métier
33:47de conducteur comme un marchand de rêve,
33:49et il ne faut jamais oublier ça, c'est que les gens
33:51qui viennent, qui mettent beaucoup
33:53de leur argent pour venir voir des spectacles,
33:55on a un devoir, c'est de leur vendre quelque chose
33:57qui va les faire sortir de leur quotidien
33:59et qui est du rêve.
34:01Oui, et puis en innovant sans arrêt, car à chaque fois,
34:03vous innovez, ce qui n'est pas évident, là aussi,
34:05il faut suivre le monde
34:07qui change, Thierry Suc.
34:09Vous voyez, la semaine dernière, j'étais à Plymouth,
34:11et je suis allé à la première mondiale de The Artist,
34:13qui est l'adaptation du film The Artist,
34:15qui était sur scène, présentée sur scène,
34:17et j'ai hâte de le présenter aux Parisiens,
34:19parce que c'était super, mais c'est encore quelque chose de nouveau.
34:21Et ce qui est étonnant avec Mylène Farmer,
34:23c'est que non seulement elle est chanteuse,
34:25mais elle est comédienne, et ça, vous l'avez bien montré
34:27sur scène, à travers les spectacles.
34:29C'est elle qui l'a montré, encore une fois,
34:31je ne suis que celui qui participe
34:33au travail de l'écran, de l'accompagnement,
34:35mais Mylène est une artiste à part entière,
34:37complète, quand elle prend un crayon
34:39qu'elle dessine, c'est vraiment une dessinatrice,
34:41lorsqu'elle se met devant une caméra,
34:43elle capte la caméra immédiatement
34:45d'une artiste accomplie dans tous les domaines.
34:47Et quand on pense qu'au cours Florent,
34:49elle a débuté avec Thierry Mugler,
34:51et qu'elle jouait Zézette
34:53dans Le Père Noël est une ordure.
34:55C'est vrai, c'est étonnant. Thierry Mugler était
34:57un de ses professeurs, et d'ailleurs, il a fait les costumes
34:59de son premier spectacle. Voilà, la boucle est bouclée,
35:01mais vous continuez, et on va continuer
35:03justement à parler de vous
35:05et de vos spectacles, à travers la date du
35:0727 septembre 2024.
35:09A tout de suite sur Sud Radio, avec Thierry Suc.
35:11Sud Radio, les clés d'une vie,
35:13Jacques Pessus. Les clés d'une vie,
35:15mon invité Thierry Suc, donc on a évoqué
35:17votre parcours depuis vos débuts
35:19miraculeux, ensuite il y a eu Jean-Jacques Goldman,
35:21Milan Farmer, et justement
35:23Milan Farmer, le 27-28
35:25septembre, plus
35:27le 1er octobre, 3 stars,
35:293 soirs au Stade de France.
35:31Il faut être une star !
35:33C'est inimaginable !
35:35Ça fait 3 fois 75 000 personnes.
35:37C'est ça, c'est des beaux cadeaux,
35:39surtout que l'année dernière on avait déjà fait
35:4111 stades en province.
35:43C'est unique,
35:45je crois que c'est l'artiste française
35:47qui aura fait le plus de stades dans notre pays,
35:49et c'est une chance
35:51parce que le public a toujours
35:53répondu présent, et bien sûr
35:55avec elle je suis là tous les soirs, parce que je suis son manager
35:57et son producteur.
35:59C'est un cadeau extraordinaire,
36:01notre rencontre est un cadeau,
36:03je ne peux que dire des choses merveilleuses
36:05parce que ça dure, on n'a pas besoin
36:07de se parler, on se regarde et on sait ce que pense l'autre.
36:09Ou un téléphone, parce qu'elle vous a appelé en disant
36:11un jour, après le Covid, je veux revenir sur scène.
36:13Tout simplement.
36:15C'est aussi simple que ça, il n'y a pas de réflexion,
36:17elle me dit, je crois que c'est le moment,
36:19qu'est-ce que tu penses ?
36:21Et j'attendais que tu sois en vie, et à partir de ça on y va.
36:23Et le Stade de France, on a oublié
36:25qu'il y a eu pendant des mois des réunions pour trouver
36:27le nom, le premier à avoir proposé
36:29Stade de France était Bernard Pivot,
36:31mais c'est resté après des heures de discussion,
36:33j'ai vu des dizaines de noms totalement ridicules.
36:35C'était le bon nom, Bernard Pivot.
36:37Je pense que c'est lui.
36:39Alors, il se trouve que le public
36:41connaît mal le travail du producteur, parce qu'on a l'impression
36:43que c'est quelqu'un qui arrive, dans les films américains,
36:45on le voit avec un gros cigare,
36:47mettre la main aux fesses des comédiennes,
36:49c'est pas du tout ça le travail du producteur Thierry Suc.
36:51Ah non, heureusement,
36:53parce que sinon je ne crois pas que j'aurais fait ce métier.
36:55Je ne pense pas que vous seriez là aujourd'hui.
36:57Non,
36:59tout à l'heure je vous disais,
37:01j'aime l'idée qu'on soit des marchands de rêve,
37:03j'aime l'idée d'être celui qui accompagne,
37:05celui qui propose,
37:07celui qui réunit.
37:09Lorsqu'on fait des réunions de production, dans mon bureau,
37:11il y a des équipes de light designers pour les lumières,
37:13des gens qui font du son,
37:15qui font des images.
37:17Aujourd'hui, les technologies sont de plus en plus présentes,
37:19il y a des gens jeunes qui arrivent avec des capacités incroyables,
37:21c'est ce qui est formidable.
37:23Et le marketing, qu'est-ce qu'on va faire comme affiche,
37:25qu'est-ce qu'on va faire comme publicité,
37:27quelle radio on va choisir, quelle télévision on va choisir,
37:29c'est un métier très large et vraiment passionnant.
37:31Oui, mais il faut suivre tout cet énormément de travail.
37:33Oui, mais vous travaillez beaucoup, j'en suis sûr,
37:35c'est ce qui est passionnant.
37:37Oui, mais en plus vous passez, vous, 250 jours,
37:39quelques fois par an à l'étranger, Thierry Sucre.
37:41Ah oui, ça peut arriver, je ne sais pas si c'est autant que ça,
37:43mais en tout cas c'est beaucoup.
37:45Et c'est aussi la curiosité,
37:47parce que si je vais à l'étranger,
37:49ce n'est pas pour me promener, pour visiter,
37:51c'est pour essayer de trouver de nouvelles idées.
37:53Là, je suis allé voir le voyage de Chihiro,
37:55qui a été adapté sur scène, Miyazaki a donné ses droits,
37:57et j'espère bien pouvoir le présenter au public français un jour.
37:59L'année prochaine,
38:01je vous donne des scoops,
38:03l'année prochaine on va présenter un ballet
38:05sur la série Peaky Blinders,
38:07c'est un ballet fait par le Rambert,
38:09le ballet Rambert de Londres.
38:11J'aime toujours aller
38:13découvrir et me nourrir.
38:15Mais en même temps, en suivant l'évolution du public,
38:17parce que le public rajeunit dans les salles.
38:19C'est vrai ?
38:21Ah oui.
38:23J'ai l'impression quand même qu'il y en a pour tous les âges,
38:25et c'est ce qui est formidable aussi.
38:27En ce moment, il y a la comédie musicale
38:29Starmania qui est sur les routes.
38:31J'étais à Bordeaux dimanche et je regardais
38:33et je me disais, en effet, ça rajeunit
38:35par rapport à l'année dernière.
38:37D'une année sur l'autre, je me rends compte que
38:39les publics deviennent de plus en plus jeunes.
38:41Et Starmania, justement,
38:43on vous doit son retour.
38:45Quand on arrive en ville,
38:47tout le monde change de trottoir.
38:49On n'a pas l'air viril, mais on fait peur à voir.
38:51Moi, je suis un privilégié,
38:53j'étais à la première de Starmania
38:55en 1979 au Palais des Congrès
38:57dans les coulisses pour faire un reportage
38:59avec France Gall qui s'occupait
39:01de tout le monde, Michel Berger
39:03qui était tendu, Balavoine qui était tendu
39:05et personne n'imaginait
39:07qu'aujourd'hui encore
39:09Starmania serait à l'affiche
39:11parce que les premiers soirs, il y avait un accueil
39:13chaleureux du public, mais pas des critiques
39:15et il n'y avait personne dans la salle
39:17ou pratiquement personne.
39:19C'est une belle histoire, mais c'est des histoires
39:21comme ça de rencontres à un moment donné
39:23entre une chanson, un univers et un public.
39:25Il faut savoir qu'à l'époque,
39:27il y a eu 30 représentations au Palais des Congrès,
39:29ça a commencé à marcher, mais malheureusement
39:31le Palais des Congrès a été pris,
39:33ça n'a pas pu continuer, il a fallu attendre des années.
39:35C'est ça, et après ça a été remonté à Marigny
39:37je crois en 1988.
39:39Et après ça a continué, et comment vous êtes arrivé
39:41dans cette aventure nouvelle ?
39:43C'est encore une aventure humaine, une histoire humaine.
39:45C'est France Gall, on revient à France Gall,
39:47qui m'a téléphoné en 2013 et qui m'a dit
39:49j'ai l'idée d'une comédie musicale
39:51de mes chansons et de celle de Michel,
39:53et c'était la comédie musicale
39:55Résiste.
39:57Est-ce que tu veux venir à la maison pour qu'on en parle ?
39:59J'étais jamais allé chez elle,
40:01et je suis rentré dans cet appartement de la rue de Monceau
40:03où il y avait le piano de Michel Bergé, j'étais très ému.
40:05Au pied de l'escalier.
40:07Et France m'a mis des musiques,
40:09des chansons que je connaissais, et tout d'un coup
40:11j'avais les larmes dans les yeux,
40:13et je me disais tout d'un coup, le petit garçon,
40:15le jeune homme qui avait démarré avec elle son premier concert
40:17en 1982, il se retrouvait dans son appartement
40:19et elle me demandait si je voulais bien produire
40:21sa comédie musicale. Donc on a fait cette comédie musicale
40:23Résiste qui malheureusement a ouvert
40:25le 4 novembre 2015,
40:27et 9 jours plus tard il y avait les attentats
40:29du Bataclan, donc forcément c'est un spectacle
40:31qui est comme un avion au décollage,
40:33si les réacteurs tombent en panne quand on décolle c'est compliqué,
40:35et les gens n'allaient plus dans les salles de spectacle.
40:37Donc on a un petit peu eu du mal
40:39à tenir le cap. Et France m'a dit
40:41je voudrais te faire un cadeau.
40:43Et je n'osais imaginer, et elle m'a dit voilà ça fait 20 ans
40:45que je refuse les droits de Starmania, pour x ou y
40:47raison, je te donne mes droits,
40:49donc ceux de Michel Berger, pour que tu avances
40:51pour remonter Starmania.
40:53Et vous êtes parti du livret complètement
40:55pour refaire à nouveau Starmania.
40:57C'était essentiel, avec les discussions
40:59qu'il y a eu avec Luc Plamondon
41:01et avec Raphaël Amburger,
41:03et puis Thomas Joly qui a rejoint l'équipe ensuite.
41:05La première des choses la plus
41:07importante c'était de repartir de l'histoire qui est une histoire
41:09incroyable, écrite en 78,
41:11et quand vous allez voir cette opéra
41:13rock, vous voyez que c'est exactement ce que nous
41:15vivons aujourd'hui, c'est plus le futur, c'est aujourd'hui.
41:17Mais au départ d'ailleurs c'était Angelina Jolie,
41:19c'était un fait divers qu'il avait
41:21vu une femme... Angelina Dumas, pardon.
41:23Angelina Dumas, oui.
41:25Mais elle était jolie quand même. Elle était très jolie.
41:27Il se trouve que Michel Berger
41:29avait lu que Patricia Hearst, la fille de
41:31Wanda Hearst, était en prison, avait suivi
41:33ses kidnappeurs,
41:35il a eu l'idée, et puis un jour
41:37je crois que c'est France Gall
41:39qui entend Diane Dufresne chanter,
41:41elle dit tu devrais appeler le parolier,
41:43il l'a appelé en pleine nuit, parce qu'il connaissait pas
41:45le décalage horaire, et c'est comme ça que ça a commencé.
41:47Ah non mais c'est une histoire aussi,
41:49une histoire humaine encore une fois, c'est des
41:51rencontres, c'est exactement
41:53l'histoire, vous la connaissez très bien
41:55par coeur, et peu de gens connaissent
41:57cette histoire d'Angelina Dumas
41:59et de l'origine en fait de Starmania.
42:01Et il y a eu un double album qui a marché,
42:03et là Raphaël Amburger, donc le fils,
42:05qui est d'ailleurs, moi je l'ai croisé une fois,
42:07il se cache, mais c'est le sosie de son père.
42:09Ah c'est un mélange des deux, il a les tâches de rousseur de sa maman.
42:11Oui, enfin, il ressemble à son père,
42:13et il vous a donné un feu vert
42:15complet. Oh non, on a travaillé
42:17ensemble, c'est vrai qu'il a suivi le désir
42:19de sa maman,
42:21en disant voilà, maman avait mis le
42:23désir de travailler avec toi, donc on continue
42:25cela ensemble, on a appris à se connaître,
42:27elle avait tout organisé pour qu'on se rencontre,
42:29et on était partis dans une clinique
42:31de détox ensemble, on a passé une semaine
42:33à détoxifier notre corps,
42:35et à se connaître, et
42:37aujourd'hui Raphaël c'est ma famille, c'est vraiment quelqu'un
42:39qui est mon petit frère,
42:41quelqu'un que j'aime énormément, mais il est
42:43directeur artistique du spectacle, il suit réellement
42:45chaque étape
42:47avec Thomas bien évidemment, qui est le metteur en scène,
42:49avec Sidi Larbi Cherkawi
42:51qui est le chorégraphe, et avec toute
42:53l'équipe de créatifs géniaux qui ont
42:55intégré ce spectacle. Ce qui est fascinant
42:57quand on le voit ce spectacle, c'est le jeu
42:59de lumière qui est totalement novateur.
43:01Thomas Dechandon, je donne son nom
43:03parce que c'est très important, et cet
43:05homme de 37 ans je crois à peu près,
43:07il fait les lumières de cette manière que je ne connaissais pas,
43:09le soir de la première il nous a dit
43:11voilà ce sera mon dernier spectacle, je ne peux pas faire plus que ça,
43:13j'arrête. C'est fou.
43:15Je l'ai appelé pour d'autres projets, il m'a dit non, je t'avais dit que j'arrêtais.
43:17Mais c'est fou parce que c'est
43:19une lumière, c'est un travail considérable,
43:21c'est un investissement considérable.
43:23Oui, mais là vous revenez à l'argent,
43:25mais c'est pas un problème.
43:27C'est pas un problème. Alors vous avez vu
43:29aussi évoluer les salles de spectacle
43:31d'Irisucte, vous êtes parti de petites salles
43:33et aujourd'hui on a les salles géantes, vous l'avez vécu.
43:35J'ai vécu les chapiteaux surtout,
43:37c'est-à-dire qu'à l'époque de Jean-Jacques Goldman
43:39et Michel Sardou, de Johnny Hallyday, tout le monde jouait dans des chapiteaux,
43:41dans la boue, on a tous des souvenirs
43:43incroyables avec ces chapiteaux, mais on n'avait pas de salles
43:45en France. Et puis progressivement,
43:47Jacques Lang a ouvert cette idée des zénithes,
43:49et on en a maintenant un peu partout, des arénas, des zénithes,
43:51et on est un pays très bien équipé.
43:53Et il se trouve aussi que ce qui continue,
43:55c'est les festivals l'été, là aussi c'est des chapiteaux,
43:57et là aussi, même l'été, vous organisez
43:59des festivals, parce qu'à l'époque il y avait
44:01des tournées, des radios avec des podiums
44:03et 5000 personnes le soir
44:05pour un spectacle gratuit.
44:07Là, les temps ont changé, mais les festivals, ça fonctionne.
44:09Ça marche très fort.
44:11Alors, je n'en organise pas personnellement, mais j'accompagne mes artistes
44:13qui vont dans des festivals, et je dois dire
44:15que chaque année, il y a de nouveaux festivals qui naissent
44:17un petit peu partout dans les régions.
44:19Et la semaine dernière, j'étais à Saint-Brieuc avec Étienne Dao
44:21pour le festival Art Rock, c'était absolument génial,
44:23des jeunes partout, dans la ville,
44:25c'est vraiment un grand moment
44:27de rassemblement, de fête, de partage.
44:29Et cette année, cet été, il y a Zazie,
44:31il y a Calogero,
44:33là aussi, il faut suivre les tournées,
44:35parce que ce n'est pas évident non plus d'être partout.
44:37Non, mais c'est une chance, voyez, Étienne Dao va jouer aux Arènes de Nîmes
44:39avec Patti Smith ce soir-là,
44:41Calogero va aussi être aux Arènes de Nîmes,
44:43Zazie va être dans des festivals formidables,
44:45enfin, il y a plein de dieux,
44:47vraiment, comme vous le disiez, il y en a beaucoup qui arrivent,
44:49des grands, parfois il y a 40 000 personnes par soir,
44:5150 000, et puis d'autres soirs
44:53où il y en a 3000, c'est génial.
44:55Et puis, il y a un miraculé, c'est Renaud.
44:57Oui. Moi, j'ai vu Renaud
44:59à la Pizza du Marais, qui débutait
45:01en 1974, personne n'y croyait,
45:03il était sur une petite scène, il chantait
45:05La Javache en Joie, et personne n'aurait
45:07imaginé qu'il deviendrait culte.
45:09C'est génial cette histoire, elle est très belle aussi,
45:11c'est très joli, oui.
45:13Lui, le faire remonter sur scène, c'était aussi un pari, Thierry Sucre.
45:15Mon envie, lorsqu'on en a parlé,
45:17lorsque son agent, Bertrand de Labé, m'a appelé,
45:19il m'a dit, voilà, qu'est-ce que vous pensez, Thierry,
45:21d'accompagner Renaud dans une tournée ?
45:23J'ai dit, il faut que ça soit quelque chose
45:25qui soit pas dans les grandes salles,
45:27le titre est venu de Renaud,
45:29dans mes cordes, c'est-à-dire qu'avec le double sens,
45:31on a beaucoup de cordes sur scène, on a 8 cordes,
45:33et puis, il fait ce qu'il peut au niveau de
45:35vocalement, tout le monde dit, il chante plus que ça,
45:37c'est pas le problème, il se passe quelque chose de magique,
45:39dans des salles de 1000 à 2000 places,
45:41fallait pas être dans des Zéniths, cette fois-ci,
45:43il fallait qu'il y ait une proximité, et la chance
45:45d'être près de ce poète et de cet artiste
45:47incontournable de la chanson française.
45:49Et puis, il y a de l'humour, car je crois que ça a commencé avec Valéry Lemercier,
45:51Absolument.
45:53Vous avez peut-être lancé des aventures du seul en scène,
45:55qui est tout aussi risqué que mes moindres épreuves.
45:57C'est différent, il n'y a pas la maison de disques,
45:59on est en lien direct avec l'artiste,
46:01mais on ne sait pas combien, du coup,
46:03l'artiste aura vendu, il n'y a pas les ventes d'albums
46:05qui donnent un indice, etc.
46:07Mais bon, j'ai eu la chance que ce soit Valéry qui m'appelle en premier
46:09pour me demander, donc démarrer avec une star,
46:11c'était plus facile. Je crois que c'était au Palace à l'époque.
46:13C'était à la réouverture du Palace, absolument.
46:15Et là aussi, vous avez mis les moyens, parce qu'un seul en scène,
46:17c'est un artiste sur scène, vous avez mis d'autres moyens.
46:19Pendant des mois, pendant des mois,
46:21et Valéry est une artiste absolument
46:23unique dans son genre,
46:25et je crois qu'elle a ouvert les voies après à toutes les autres,
46:27et à tous les autres qui sont arrivés.
46:29Et aujourd'hui, vous vous occupez d'Alex Vizorek,
46:31et Laurent Gérard, qui m'a un jour dit
46:33je vais chez Thierry Suc, parce que je pense que ça va être bien.
46:35C'est un très beau spectacle
46:37qu'on vient de démarrer, qui a ouvert la semaine dernière.
46:39Vraiment, je suis très fier
46:41du travail qu'il a fait.
46:43Et puis Laurent Gérard, le problème c'est
46:45que ça loge avant et après le spectacle,
46:47et il y a du vin et des saucissons.
46:49En général oui, mais comme je suis lyonnais moi aussi,
46:51on aime bien ça.
46:53Et c'est vrai que là aussi, c'est une évolution,
46:55une transmission permanente.
46:57Mais est-ce que
46:59vous continuerez parallèlement à faire de l'humour
47:01et à faire des chansons ? Est-ce qu'il y a encore d'autres choses ?
47:03Par exemple, Jean-Paul Gaultier, vous allez l'emmener en Australie.
47:05Oui, je serai à Brisbane début septembre
47:07avec le Fashion Freak Show de Jean-Paul Gaultier
47:09que nous avons joué neuf mois au Folies Bergère.
47:11Là aussi, c'était un pari fou.
47:13Et depuis, nous sommes devenus très amis
47:15avec Jean-Paul parce qu'il me dit, il n'y a que toi
47:17qui aurais pu m'accompagner comme ça.
47:19Mais en tout cas, c'est un vrai bonheur
47:21et une vraie fierté d'accompagner ce monsieur
47:23partout dans le monde
47:25pour voir des gens découvrir
47:27son univers.
47:29Il a révolutionné le monde de la mode.
47:31Complètement.
47:33Il a commencé chez Pierre Cardin.
47:35Pierre Cardin a vu un jour un de ses dessins
47:37et a dit, je l'engage celui-là, et c'est comme ça
47:39qu'il a débuté. Personne ne croyait à ça.
47:41Vous aviez beaucoup de choses, mais celle-là, je ne la connaissais.
47:43Eh bien, ce que je sais aussi, c'est que vous êtes un passionné
47:45d'art et dès que vous avez un instant,
47:47vous faites la FIAC, vous faites
47:49toutes les biennales possibles et imaginables.
47:51Oui, alors, les
47:53grandes foires, il y a beaucoup de monde.
47:55En fait, ce que j'aime énormément, c'est
47:57aller dans les petites galeries. Alors, ça peut être des
47:59grands marchands, ça peut être... Je suis très ami
48:01avec Kamel Menour, par exemple, et j'adore voir
48:03ce qu'il propose. Et lorsque je voyage
48:05de par le monde, j'adore aller dans des galeries, découvrir un peu
48:07ce qu'il propose. Plus que les foires
48:09où il y a des milliers de gens et où tout tourne autour
48:11de l'argent et de... Et maintenant, aujourd'hui,
48:13si vous n'avez pas un million à dépenser,
48:15on vous regarde vraiment comme si
48:17vous étiez le dernier.
48:19Donc, il y a quelque chose qui a bougé
48:21et quand on revient dans les galeries,
48:23quand on revient à la passion, on revient toujours encore une fois
48:25à l'émotion et à la passion,
48:27c'est passionnant. Enfin, justement, c'est passionnant.
48:29C'est génial de le faire. Et vous préférez vous dépenser
48:31pour les autres et les artistes,
48:33car finalement, vous avez réalisé votre rêve
48:35et vous allez continuer toujours à la fuite d'idées nouvelles.
48:37J'espère, j'espère avoir...
48:39En tout cas, aujourd'hui, oui, mais j'espère
48:41avoir toujours cette curiosité et ce bonheur.
48:43On m'a proposé quelquefois
48:45de devenir producteur de cinéma
48:47en me demandant pourquoi je ne le faisais pas.
48:49Je trouve que l'émotion que je reçois
48:51chaque soir dans une salle
48:53avec des gens souriants,
48:55des gens émus, des gens en larmes,
48:57en rire ou dansant,
48:59elle est unique. Et le film,
49:01bon, si je produis le film, je vais être dans la salle,
49:03mais ce n'est pas pareil. Je ne suis pas en train de dire
49:05que les films ne donnent pas d'émotion. Je suis très cinéphile,
49:07j'adore ça, j'adore aller au cinéma, mais
49:09produire m'intéresse moins que produire du spectacle vivant.
49:11Oui, et puis vous n'êtes pas quelqu'un qui fait du cinéma.
49:13Vous l'avez prouvé dans cette émission
49:15et je vous en remercie parce que trouver le temps
49:17de venir dans l'Éclise d'une vie, il faut le faire.
49:19Merci Thierry. Merci pour votre accueil.
49:21Merci à vous et puis continuez à nous faire rêver de cette façon.
49:23C'est important, on en a besoin.
49:25Rêvons ensemble. L'Éclise d'une vie s'est terminée
49:27pour aujourd'hui. On se retrouve bientôt.
49:29Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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