• le mois dernier
Jacques Pessis reçoit Michel Cymes. Le médecin le plus célèbre des médias signe un guide pratique pour demeurer en bonne santé, avec des mots simples et toujours beaucoup d’humour.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-11-20##

Category

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Dans ce rendez-vous quotidien, il est de règle de bien soigner nos invités.
00:10Ce traitement est particulièrement important aujourd'hui puisque Jacques a eu un médecin au micro de Sud Radio.
00:15Un médecin qui, pour écrire son nouveau livre, a fait un travail de malade.
00:19Bonjour Michel Cymes.
00:20Bonjour Jacques.
00:21Santé à vous de jouer chez Solar.
00:24C'est effectivement un livre plein de simplicité, plein de conseils pratiques qu'on va évoquer tout à l'heure.
00:29Parce que le principe des clés d'une vie sur Sud Radio, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
00:34Donc j'en ai trouvé certaines.
00:35Alors je vais commencer par un mauvais souvenir.
00:37Le 2 juin 1976, le début des épreuves du bac.
00:42Et l'échec.
00:45Et l'échec lié à cette chanson.
00:48Toi Vladimir Illich, t'as raison, tu rigoles.
00:52Échec à cause d'une prof d'histoire à qui vous aviez parlé de Lénine, du wagon plombé de Lénine.
00:59Oui, vous me direz que c'est que le bac.
01:04Mais pour la famille, c'était un moment très important.
01:09Effectivement, je ne dis pas que je méritais le bac à cette époque.
01:14Parce que je ne peux pas dire que j'ai été le meilleur élève qui soit.
01:17Mais franchement, avec ce que j'avais fait, j'avais un oral avec pas beaucoup de points à rattraper.
01:24Normalement j'aurais dû l'avoir.
01:25Effectivement, j'ai été interrogé sur en plus la partie probablement du programme d'histoire que je connaissais le mieux.
01:30Le wagon plombé de Lénine.
01:33Et je ne sais pas ce que j'ai fait, ce que j'ai dit, la façon dont je l'ai dit.
01:37Mais la prof d'histoire m'a donné une note éliminatoire.
01:42Alors que je lui ai récité pratiquement par cœur le cours.
01:46A tel point que j'avais un prof qui était assez âgé.
01:49Un prof d'histoire à qui j'ai expliqué ce que j'avais dit.
01:53Et qui a voulu venir avec moi au lycée le lendemain pour voir la prof.
01:56Elle a refusé de le voir.
01:57Moi, mon explication de l'époque, c'est que j'ai su après que la prof était communiste.
02:05Est-ce que j'avais parlé de dictature du prolétariat avec une intonation qui l'a énervé ?
02:12Parce que quand on a 17 ou 18 ans, on n'est pas très malin.
02:18Je suis plutôt de gauche, donc c'est peut-être pas un problème.
02:23Mais voilà, j'ai dû mal prononcer la dictature du prolétariat.
02:27Il faut savoir que le wagon plombé, c'est un wagon diplomatique
02:30qui a permis à Lénine de revenir au pouvoir.
02:32Et ce qui est étonnant, c'est que j'ai regardé les épreuves de cette année-là.
02:35Et en philosophie, il y avait l'homme petit, l'être heureux, sachant qu'il doit mourir.
02:38Pour un futur médecin, c'est une belle épreuve.
02:40Oui, je me souviens pas de ce...
02:42Moi, il me semble que j'avais eu science sans conscience n'est pas ruine de l'âme.
02:46Ça c'est tout à fait.
02:47J'avais eu ça.
02:48N'est que ruine de l'âme, c'est ça.
02:49N'est que ruine de l'âme, pardon.
02:50Il y avait 222 000 candidats et 149 piles reçues,
02:53donc vous n'êtes pas le seul à avoir raté ce bac.
02:56J'en parle souvent parce que je veux donner de l'espoir à ceux qui ratent leur bac.
03:00En leur disant qu'on peut réussir sa vie quand même.
03:02D'autant plus que je crois que c'était une déception familiale
03:05parce que le champagne était prêt à la maison.
03:07Oui, et c'est ce qui fait que j'en parle comme d'un moment fondateur pour moi.
03:14C'est que, effectivement, ma famille a vécu la Shoah,
03:19mes grands-pères sont morts à Auschwitz,
03:21j'ai été le premier cimesse à aller si loin dans les études jusqu'au bac,
03:25et j'aurai été le premier cimesse à avoir le bac.
03:27Et pour mes parents, c'était un moment important.
03:31Ils m'attendaient avec une bouteille de champagne et je les ai déçus ce jour-là.
03:35Et j'ai encore l'image en tête qui m'a bien aidé par la suite.
03:39Il se trouve que vos grands-pères étaient arrivés de Pologne, je crois, en 1922.
03:43Et l'un d'entre eux a été convoqué par la police
03:46sans savoir, sans imaginer qu'il allait partir en déportation.
03:49Oui, c'est la rafle des billets verts.
03:52En fait, il a été convoqué le 14 mai 1941.
04:00Il a été convoqué par la police française pour, soi-disant, contrôle des papiers.
04:06Et il n'en est jamais revenu.
04:07Il a été arrêté par la police française, déporté à Pithiviers, et il est parti à Auschwitz.
04:11À l'époque, j'ai découvert un texte de 1943 à Radio Londres
04:15où, pour la première fois, on parle des camps d'Auschwitz.
04:17Avant, on ne le savait pas.
04:18C'est un évadé d'Auschwitz qui en a parlé pour la première fois.
04:21Oui, absolument.
04:22Mais j'y pense souvent aujourd'hui.
04:24On n'avait pas les moyens de communication, de surveillance.
04:27Aujourd'hui, bien évidemment, avec des satellites, tout se verrait.
04:30À l'époque, on ne savait pas et ceux qui savaient n'en parlaient pas.
04:33Il se trouve aussi que votre grand-mère a échappé grâce à la police au camp.
04:37Oui, grâce à ma grand-mère a échappé à la rafle du Veldiv
04:41parce que la rue dans laquelle elle habitait était raflée.
04:45Et en fait, un policier en civil, communiste,
04:49encore une fois, la famille est suivie,
04:51mais communiste, en civil, est venu prévenir les familles juives de cette rue
04:57qu'il allait y avoir la rafle.
04:59Et nombreux sont ceux qui sont restés parce qu'ils n'y croyaient pas
05:03ou qu'ils n'avaient nulle part où aller.
05:04Ma grand-mère a été cachée par un cartonnier.
05:06Un cartonnier qui lui a dit venez chez moi ce soir, je ne suis pas juif,
05:10je ne serai pas arrêté et on ne viendra pas chez moi.
05:14Et ils se sont cachés toute la nuit sous des cartons.
05:16D'ailleurs, vous avez voulu retrouver les enfants et les petits-enfants de ce cartonnier.
05:20J'ai retrouvé les trois petits-enfants de ce cartonnier
05:24à qui j'ai annoncé ce que leur grand-père avait fait.
05:28Et je vais essayer de faire en sorte qu'il ait la médaille des Justes.
05:32Oui, parce que cette médaille des Justes, on ne le sait pas assez.
05:35Elle a été décidée en 1953 par la Knesset pour honorer celles et ceux
05:40qui avaient sauvé des Juifs pendant la guerre.
05:42Mais ça demande un gros dossier.
05:43Ça ne se fait pas comme ça, évidemment.
05:45Donc ça demande beaucoup de travail et j'essaie d'aller jusqu'au bout de cette démarche.
05:51Oui, et je crois aussi que vous pourriez ne pas être là aujourd'hui, Michel Cymes,
05:53car votre père aussi a échappé, je crois, à la rafle en se cachant dans un placard.
05:59Oui, et en fait, ils ont tous échappé.
06:02C'est grâce au cartonnier, toujours, c'est la même histoire.
06:04Ma grand-mère est allée avec mon père et son frère chez ce cartonnier.
06:10Ils se sont cachés.
06:12Mon père, en 1941, il avait 11 ans, 10 ans, 11 ans.
06:16Alors, vous êtes né, vous avez grandi, vous allez au lycée de Saint-Cloud, je crois,
06:20où vous êtes considéré comme le clown de la classe.
06:23Et je crois que sur vos bulletins, il y a écrit « il ne pense qu'à épater la galerie ».
06:27Oui, alors il y a ça.
06:29Je reviens juste une seconde.
06:30C'est en 1942, leur anniversaire, donc il avait 11 ans.
06:33Ça, c'est parce que je ne veux pas que les historiens me tombent dessus
06:35en me disant qu'il n'est pas capable de reconnaître les dates.
06:38Mais depuis que je suis à l'école, depuis l'école primaire,
06:43je suis considéré comme un rigolo,
06:45parce que tous les bulletins, c'était « il ne pense qu'à amuser la classe ».
06:49Il ferait mieux de se concentrer.
06:51J'ai toujours eu ces remarques sur les bulletins.
06:54Ça ne vous a pas gêné ?
06:55Ça ne m'a pas gêné, ça m'a déconcentré probablement,
06:58mais parce que j'ai appris plus tard pourquoi j'avais des difficultés de concentration,
07:02parce que je suis TDAH, comme on dit, trouble de l'attention et de l'hyperactivité.
07:07Mais bon, ça ne m'a pas empêché d'aller au bout de mes études.
07:11Je crois que votre père était tailleur à domicile,
07:15et votre père est devenu soldeur,
07:17et votre mère négociatrice en immobilier.
07:19C'est des univers très différents ?
07:20Très différents, parce que ma mère ne travaillait pas beaucoup,
07:24ne travaillait pas et ne s'occupait de nous.
07:26Mon père, effectivement, on habitait dans un petit appartement de 60 mètres carrés,
07:31dans le 18ème arrondissement,
07:33et il y avait la moitié de l'appartement qui était l'atelier avec des machines à coudre.
07:37Et vous ne savez pas coudre, ça ne vous a pas...
07:40Non, si vous voulez, en Yiddish, dans la langue des Juifs d'Europe centrale,
07:47on parle de Schneider, de Cooper,
07:49et c'est des Schneider, c'est des tailleurs,
07:51et moi j'ai fait Schneider, mais sur le corps humain, j'ai été chirurgien après.
07:54C'est autre chose.
07:55Alors justement, le bac, la deuxième fois, ça s'est mieux passé,
07:58et puis surtout, vous avez choisi, vous avez fait un pari,
08:01c'est d'aller dans une école où, théoriquement, vous n'auriez pas dû avoir le diplôme.
08:04À la fac, oui.
08:05À la fac de Necker, des enfants malades.
08:07Oui, ça a été... Alors, il y a eu plusieurs circonstances,
08:10mais pour résumer, mon meilleur ami qui lui avait eu son bac du premier coup,
08:13avait fait sa première année de médecine à Necker,
08:16et je suis allé le rejoindre.
08:19C'était un peu suicidaire, parce que c'était la fac la plus difficile de France,
08:24et statistiquement, en ayant eu mon bac D à l'époque,
08:27c'était les bacs sciences, avec une mention assez bien du deuxième coup,
08:32et en l'ayant raté une première fois, si vous voulez,
08:34j'avais statistiquement aucune chance de passer,
08:37et encore moins du premier coup, ce que j'ai fait.
08:39Comment vous avez fait ?
08:41J'ai bossé comme un malade.
08:43J'ai eu la chance d'avoir mon ami Mitri, qui m'a servi de locomotive,
08:47parce que j'étais dans ce qu'on appelle une sous-cole,
08:49c'est-à-dire une réunion d'étudiants qui travaillent ensemble.
08:52Je suis rentré en cellule pendant un an,
08:55et j'ai travaillé avec des types qui étaient beaucoup plus forts que moi.
08:59Vous savez, c'est comme si on vous apprend à skier avec des champions.
09:03Vous êtes obligés de les suivre.
09:05Vous êtes obligés d'être bons.
09:06Parce que sinon, on ne vous attend pas.
09:08Moi, je me suis défoncé pour être au niveau,
09:11pour ne pas les retarder, et pour profiter.
09:13En même temps, je crois que c'était des forts en maths, surtout.
09:16Oui, Necker.
09:17En fait, les types venaient de MatSup et de MatSpe pour faire leurs études de médecine.
09:21Statistiquement, c'était impossible.
09:23D'ailleurs, je suis passé 110e sur 110 reçus.
09:26Là, je pense que la famille était contente.
09:29Je suis devenu un dieu à partir de ce jour-là.
09:32Ensuite, ça a été l'internat,
09:34et je crois que la fin de l'internat est tombée au moment du bicentenaire
09:38de la Révolution française, Michel Cymes.
09:40Absolument, en 1989.
09:43On a fêté ça avec un de mes potes, avec qui j'étais interne,
09:49le docteur Philippe Labbé,
09:51et on était à Chartres.
09:53On a fait le bicentenaire de la Révolution,
09:56transporté par des charrettes de condamnés,
09:58à travers toute la ville.
09:59C'était un moment extraordinaire.
10:01C'était la salle de garde dans toute sa splendeur,
10:04mais qu'on avait extériorisée.
10:06Parce qu'en fait, vous étiez jugé ensuite par les chefs de service.
10:09On était jugé, ce qui est le cas dans la tradition de l'internat.
10:13On est jugé par les chefs de service, des services dans lesquels on est passé,
10:16condamné à mort.
10:18On est transporté, en général, quand on va jusqu'au bout.
10:22Aujourd'hui, ça ne se fait plus, mais à l'époque,
10:24on était transporté dans des cercueils,
10:26à travers tous les services dans lesquels on était passé,
10:28ce qui était un peu dingue.
10:29Il y avait le bizutage aussi, à l'époque,
10:31ce qui n'existe plus aujourd'hui.
10:32Oui, le bizutage, on ne l'a pas tellement connu.
10:35Il y avait cet esprit carabin qui ne m'a pas quitté depuis,
10:39et qui quitte rarement les médecins qui sont passés par les salles de garde
10:42et qui fait qu'on est un peu déconneur.
10:44Oui, mais en même temps, c'est face à la tension que vous vivez au quotidien.
10:48Oui, on est jeune, on côtoie la mort tous les jours,
10:51et on vit par procuration des drames humains.
10:57Effectivement, on a besoin d'un sas de décompression.
11:00Et ça, c'était la salle de garde.
11:01Je ne sais pas comment font les internes aujourd'hui, d'ailleurs,
11:03parce qu'il n'y a plus de ça.
11:04Vous voyez que les fresques des salles de garde sont condamnées
11:07par des ministres de la Santé.
11:09Enfin, on ne peut plus rien faire.
11:10En tout cas, vous avez fait beaucoup de choses,
11:12et pas seulement dans la médecine.
11:13J'ai trouvé une autre date-clé de votre carrière,
11:15qui est le 14 octobre 1991.
11:18A tout de suite sur Sud Radio, avec le Dr Michel Cymes.
11:21Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
11:24Sud Radio, les clés d'une vie.
11:25Mon invité Michel Cymes, le Dr Michel Cymes,
11:28pour ce livre « Santé, à vous de jouer » chez Solar,
11:31qui est un livre plein de conseils pratiques qu'on va évoquer tout à l'heure
11:35et dans votre esprit à la fois simple et plein d'humour, dans les explications.
11:39On revient à vos dates-clés.
11:41Et le 14 octobre 1991, c'est votre première télé.
11:48Télé-matin, vous devenez consultant santé
11:50et vous évoquez l'utilisation du corail pour réparer les os humains.
11:54Si vous voulez savoir, je vais retourner aux toilettes directement.
11:58J'ai tellement flippé ce jour-là, mais tellement.
12:01J'ai cru que j'allais perdre connaissance en direct,
12:05tellement j'étais tracker.
12:07Je suis un grand tracker, je sais que ça ne se voit pas,
12:09mais je suis un grand tracker.
12:10Et ce jour-là, j'étais tellement stressé que je me suis dit
12:14que je vais être le premier à perdre connaissance en direct à la télé.
12:17Et puis une fois que ça a démarré, ça a démarré.
12:19Mais je me souviens très bien de ce premier télé-matin.
12:21Et William Limergie, vous écoutez.
12:23Vraiment, tout paraît normal quand on regarde la séquence ?
12:26Tout paraît normal, mais je pense que j'ai été à 200 de pulsation.
12:30Et je regardais, parce qu'on me la ressort souvent à la télé quand je vais,
12:34et je regardais partout, sauf la caméra qu'il fallait regarder.
12:38En tout cas, ça s'est arrangé, puisque vous avez passé 3 ans en télématin.
12:42Oui, j'ai passé 3 ans en télématin qui m'ont appris la télé.
12:46Vous savez, télématin, c'est encore, je pense, une école incroyable
12:50parce que vous faites ça le matin tôt, vous avez très peu de temps,
12:54vous êtes en direct.
12:56Une fois que vous passez à télématin, je vous assure que c'est une bonne école.
12:59Et après, le reste paraît plus simple.
13:01Oui, mais il faut se lever tôt pour ça.
13:03Mais ça, ça ne me dérange pas.
13:05Moi, je me lève tôt très facilement, même dans la vie.
13:09Mais voilà, il faut que le cerveau soit rapidement opérationnel.
13:13Et vous n'avez pas beaucoup de temps.
13:15Et encore une fois, c'est le stress du direct.
13:17Et quand vous commencez la télé par ça, ça vous aide beaucoup pour la suite.
13:21Exactement. Alors, à l'époque, vous êtes médecin,
13:24et votre spécialisation, c'est la chirurgie en ORL.
13:27Pourquoi avoir choisi cette spécialisation ?
13:29Alors, j'ai deux réponses à ça.
13:31La première réponse est sérieuse.
13:35C'est que je voulais faire de la chirurgie.
13:38Je voulais faire de la chirurgie, mais dans une spécialité mixte,
13:41parce que je m'ennuie très vite dans la vie,
13:43et que je ne voulais pas faire que toujours la même chose.
13:47Donc, l'ORL, c'est à la fois médical et chirurgical.
13:51C'est trois spécialités en une.
13:53Le nez, la gorge et les oreilles.
13:55Donc voilà, c'est quelque chose qui me convenait bien.
13:57Et puis, je voulais faire la tête et le cou.
13:59La réponse que j'apporte de façon beaucoup plus carabine,
14:02c'est que c'est la spécialité dans laquelle il y a le plus d'orifices.
14:05C'est assez joli comme réponse.
14:07Mais ça ne fera rire que les médecins.
14:10Je ne suis pas sûr que ça fasse rire tout le monde aujourd'hui.
14:13Bah oui, mais alors ça, je vais vous dire.
14:15Ces précautions oratoires qu'on nous impose aujourd'hui
14:18sous peine d'avoir du bashing sur les réseaux sociaux,
14:22je m'en fous. Mais vous ne pouvez pas savoir comment.
14:25Et quand j'ai des choses à dire, et d'ailleurs,
14:27j'ai eu un moment avec Marina Cardencos,
14:29avec qui je faisais le magazine de la santé.
14:31Je pense que si l'émission existait encore aujourd'hui,
14:34enfin si elle existe, mais si je continue à la présenter,
14:37je dirais exactement la même chose qu'à l'époque.
14:40Je me ferais basher, mais je m'en fous.
14:42Vous avez bien raison. Il faut toujours dire ce qu'on aime.
14:44Alors, il faut savoir aussi qu'avant d'arriver à Chartres,
14:47il y a eu le parcours du combattant, c'est-à-dire le SAMU, les urgences.
14:50Vous avez tout fait.
14:51Oui, j'ai tout fait. Alors j'ai fait à Paris.
14:53J'ai fait à Paris le SAMU parce que c'est lui
14:56qui faisait les gardes au Parc des Princes.
14:58Donc j'allais suivre les matchs PSG.
15:01Quand j'étais supporter, j'ai trouvé ce billet.
15:04Comme ça, ça me faisait voir gratuitement les matchs.
15:07Après, le SMUR, je l'ai fait à Chartres comme interne.
15:10Et effectivement, je suis passé par tous les services
15:13par lesquels on doit passer, les urgences, etc.
15:15Et vous aviez choisi Chartres parce que c'est pas trop loin de Paris ?
15:18Oui, et puis parce que j'avais eu l'internat de la région centre.
15:23D'abord, c'était un très bon hôpital.
15:26J'ai eu une excellente formation là-bas.
15:28C'était un mélange de petit hôpital de province, donc très humain,
15:33où on n'était pas énormément d'internes.
15:36J'étais seul interne en ORL et donc j'apprenais énormément.
15:39J'opérais beaucoup et pas trop loin de Paris puisque j'y vivais.
15:42Et en même temps, vous avez passé cinq ans
15:44à apprendre votre métier réellement, Michel Cymes.
15:46Oui, parce que quand on est interne dans un hôpital
15:49comme le CH de Chartres, on apprend vite.
15:54On apprend beaucoup, comme j'ai beaucoup appris
15:56lors de mon année de service militaire à Dakar,
15:59parce qu'on opère, parce qu'on est...
16:01Encore une fois, être seul interne dans un service
16:03avec d'excellents formateurs,
16:05et les chefs de service et les assistants que j'avais à Chartres
16:08ont été extrêmement bienveillants avec moi et m'ont formé.
16:12Donc voilà, j'ai appris mon métier là-bas.
16:14Oui, alors j'en reviens aussi à la salle de garde
16:16parce qu'elle était importante.
16:17J'étais économe, moi j'étais patron.
16:19Vous étiez l'économe, c'est-à-dire que c'est le président dictateur.
16:21C'est le patron, c'est le patron qui décide de tout.
16:25C'est très dictatorial, c'est pas très démocratique.
16:29Une fois qu'on est élu, on est élu.
16:31Je n'allais pas m'élire.
16:32Mais non, on a fait des choses incroyables.
16:35Encore une fois, vous voyez, on a changé d'époque.
16:38Je ne vis pas dans une cave.
16:40La même chose, tout ce qu'on a fait dans la salle de garde
16:43aujourd'hui, mais on fait la une de la presse demain.
16:46Vous avez commandé un jour une fresque au Beaux-Arts
16:48parodiant 2001 Odyssée de l'espace.
16:51Alors c'était 2000 fesses, Odyssée Q.
16:54Et c'est un peu la tradition.
16:59Et voilà, on a fait des choses.
17:03Mais je ne peux même pas vous décrire la fresque
17:06parce qu'en fait c'était juste en un mot.
17:09On était dans l'espace.
17:12C'est-à-dire que quand vous étiez dans la salle de garde
17:14là où tout se passe, où on déjeune, on dîne, etc.
17:17Vous regardiez les murs et c'est comme si on regardait l'espace
17:20dans lequel tous les médecins qui avaient été caricaturés
17:23par des artistes, des étudiants des Beaux-Arts à Paris
17:26se baladaient en combinaison, le sexe à l'air, etc.
17:31Et on a fait des choses.
17:33Je vous assure, j'ai les photos encore aujourd'hui.
17:35Je les ai vues il n'y a pas longtemps.
17:36Mais je pense qu'on est convoqués au commissariat de tout de suite.
17:39Directement.
17:40Et puis il y a eu aussi une soirée, je crois, Beauce et Perche
17:42qui vous a valu votre premier article dans la presse.
17:45Absolument, une Beauce et Perche.
17:47En fait, on avait loué des dindes
17:52qui étaient dans la salle de garde,
17:56qui avaient fait leur fiante partout.
17:58On avait des poulets qui étaient suspendus au-dessus des tables,
18:02morts depuis pas longtemps, donc ça goûtait un peu.
18:05Et je suis arrivé sur le dos d'un poney.
18:09Oui, tant qu'à faire.
18:11C'était sympa.
18:13Il faut savoir que l'économe, il y a des règles à respecter
18:16lorsqu'on est en salle de garde.
18:18D'abord, quand on arrive, on doit taper sur l'épaule de tous les autres
18:21sous peine d'avoir une amende.
18:22On tape sur l'épaule de chaque personne assise
18:25et on est obligé de s'asseoir sur la première chaise libre.
18:29On ne choisit pas les gens à côté desquels on est assis.
18:32On doit saluer l'économe qui, lui, est sur un trône.
18:35Moi, j'avais fait faire mon trône.
18:38Il y avait deux sexes masculins qui servaient d'accoudoir
18:41et un sexe masculin au-dessus de la tête.
18:43Et la délation est récompensée.
18:46C'est-à-dire que si vous parlez religion, politique ou médecine à table,
18:52vous êtes immédiatement dénoncé à l'économe
18:54qui fait tourner une roue pour votre gage.
18:57Et je vous assure que les gens adoraient la délation.
19:01C'est la roue de la fortune.
19:03C'est la roue de la fortune, mais je ne dis pas ce qu'il y avait sur la roue.
19:06Il se trouve qu'il y a quelqu'un qui doit sa carrière
19:09aux médecins et à ce genre de situation.
19:12C'est celle-ci.
19:13Jules, c'est un caïd, une terreur, mais un malin presque à l'artiste.
19:18Patachou, la bague à Jules.
19:20Il se trouve que Patachou est allé dans une pâtisserie-restaurant à Montmartre
19:23qui ne marchait pas du tout.
19:24Et un soir, il y a des médecins qui viennent poursuivre
19:27ce qu'ils font dans la salle de garde dans le restaurant.
19:29Et ils commencent à chanter des chansons de corps de garde.
19:31Patachou chante avec eux.
19:33Par le bouche-à-oreille, ça a marché.
19:35C'est comme ça qu'elle a commencé sa carrière.
19:36Son cabaret.
19:37Exactement.
19:38C'est né grâce aux médecins.
19:39Patachou pour une pâtisserie, c'est bien.
19:41C'était pour ça.
19:42Elle s'appelait Henriette et c'était Lady Patachou au départ.
19:45Henriette aurait pu être une charcuterie.
19:49Oui, bien sûr.
19:50Elle s'en est payée quelques bonnes tranches.
19:53Il y a eu aussi des manifestations.
19:57Il y a eu des manifestations d'interne auxquelles vous avez participé,
20:00notamment à un blocage.
20:02Oui, parce que le rôle de l'économe,
20:05ce n'est pas seulement de déconner et d'organiser des fêtes,
20:08des fameux tenus de salle de garde.
20:10C'est aussi d'être responsable auprès de l'administration
20:13des intérêts des internes.
20:15Et effectivement, on avait fait une grève d'internes.
20:18Je ne sais plus pourquoi à l'époque.
20:20Mais on avait organisé des manifestations,
20:22des opérations escargots dans Chartres.
20:24Et là aussi, j'ai été interviewé par la presse.
20:27C'était mon premier début dans la presse.
20:29J'étais devenu syndicaliste.
20:31Vos vrais débuts à la radio, je crois que c'est pendant un rallye au Sahara
20:35que vous envoyez des chroniques à Europe 1.
20:38Oui, c'était Europe 2.
20:40Mais en fait, pour gagner ma vie,
20:42je faisais des assistances médicales,
20:45Europe Assistance, Elvia, etc.
20:47Et j'avais participé aussi à un rallye comme médecin,
20:50un rallye dans le Sahara.
20:52Et j'avais rencontré une journaliste d'Europe 2.
20:54Et j'avais écrit des petites chroniques pendant mes gardes,
20:57parce que j'aimais bien. J'écoutais France Info à l'époque.
20:59C'était les débuts.
21:01Et pendant mon trajet à Chartres, j'écoutais ça.
21:03Et puis j'avais envoyé mes chroniques à Autoroute FM,
21:07le 177 actuel,
21:09qui m'avait répondu que ça ne les intéressait pas.
21:12Et elles, j'en ai parlé.
21:13Et j'ai commencé sur Europe 2
21:15en écrivant pour des journalistes une minute scientifique par semaine.
21:18Sans imaginer que vous feriez ce métier-là ensuite ?
21:20Sans imaginer que je le ferais.
21:21Et un jour, ils m'ont dit,
21:22le journaliste n'est pas là, c'est toi qui vas à l'antenne.
21:24Et là, c'est né comme ça.
21:26Et après, il y a eu beaucoup d'autres choses.
21:28Il y a une date aussi clé dans votre parcours.
21:30C'est le 1er avril 2009.
21:32A tout de suite sur Sud Radio, avec Michel Cymes.
21:34Sud Radio, les clés d'une vie.
21:36Jacques Pessis.
21:37Sud Radio, les clés d'une vie.
21:39Michel Cymes, mon invité, le docteur Michel Cymes.
21:42Pour santé, à vous de jouer un livre de chez Solar,
21:45dont on va reparler,
21:46et que je vous recommande d'office.
21:48Donc, on a évoqué vos débuts de carabin, justement.
21:50Et le 1er avril 2009,
21:53c'est pas loin de tout ça.
21:54Écoutez ce générique.
21:58Doctor House.
22:00Vous avez fait croire, Michel Cymes,
22:02que vous alliez tourner dans Doctor House ce jour-là.
22:04Oui, et ça a pris.
22:06C'est incroyable.
22:08C'était pour le lancement de notre site allodoctor.fr.
22:13Et j'avais fait une parodie même de Doctor House.
22:17Et j'avais fait croire qu'on m'avait appelé
22:19pour participer à un épisode.
22:21Et ça avait très très bien pris.
22:23Ça avait été repris par la presse.
22:25C'était extraordinaire.
22:26Alors que personne ne m'a jamais appelé.
22:27Personne ne vérifiait en plus l'information.
22:29Comme d'habitude.
22:30Comme toujours.
22:31Il se trouve que le Doctor House, on ne le sait pas assez,
22:33était inspiré de Sherlock Holmes.
22:35Et il se trouve qu'en plus,
22:37Arthur Conan Doyle s'est inspiré de Sherlock Holmes
22:39quand il a lu la biographie d'un médecin
22:41et que le père de Hugh Laurie était médecin.
22:44Et il a dit,
22:46je ne comprends pas comment je gagne plus d'argent que mon père
22:49alors qu'il est médecin.
22:50Oui, c'est vrai.
22:51Et lui, il est jazzman, non ?
22:53Il est jazzman, oui.
22:54Je ne sais plus ce qu'il est devenu d'ailleurs.
22:56Il est devenu à tourner des films,
22:57mais très discrètement, tranquille.
22:59C'était extraordinaire.
23:00Moi, je regardais les épisodes de Doctor House
23:02en essayant de trouver le diagnostic avant lui.
23:04Et alors ?
23:05Et je l'ai fait une fois.
23:06Une fois ?
23:07Mais c'était des véritables diagnostics.
23:08Ce n'était pas n'importe quoi.
23:09Non, non, non.
23:10Ce n'était pas n'importe quoi.
23:11Bon, il y avait des raccourcis quand même.
23:12Mais ce n'était pas n'importe quoi.
23:13Et j'avais...
23:14Non, non.
23:15C'était assez juste.
23:16Alors, le journal de la santé,
23:17on en parle encore aujourd'hui,
23:19mais ça a démarré par une chronique de 10 minutes,
23:21tout seul, Michel Cymes.
23:22Oui, 7 minutes même.
23:23Le premier journal de la santé,
23:25c'était 7 minutes sur ce qui était la cinquième à l'époque.
23:28Ensuite, c'est devenu 13 minutes, 26 minutes,
23:32et ça s'est transformé en magazine de la santé
23:35d'une heure, une heure et demie,
23:37que j'ai fini par présenter avec Marina.
23:39Et Marina qui, au départ,
23:40était responsable du service santé sur la cinquième.
23:42Absolument.
23:43C'est elle qui gérait tout dans l'ombre.
23:45Et pourquoi elle est venue à l'antenne comme ça avec vous ?
23:47C'est moi qui l'ai demandé,
23:48parce qu'en fait,
23:49elle a commencé en répondant à un courrier de téléspectateurs
23:53par jour ou par semaine, je ne sais plus.
23:56Et puis, comme elle était à l'aise et que je trouvais...
23:59Moi, j'ai toujours aimé...
24:00Alors, contrairement à pas mal d'animateurs
24:03ou de présentateurs télé qui aiment bien être tout seuls,
24:07moi, j'ai toujours adoré présenter à plusieurs.
24:10Marina a été une très, très bonne amie à l'époque
24:12et on a toujours été complices
24:14et je lui ai demandé de venir qu'on présentait progressivement.
24:17Et le problème au début, Michel Cymes,
24:18c'est que les médecins se méfiaient de la télévision.
24:21Oui, la télé, de la radio, de tout,
24:25parce qu'en fait, pendant très longtemps,
24:29les gens qui parlaient de santé à la radio
24:34étaient plutôt journalistes.
24:36Il y avait très peu de médecins.
24:39Et les médecins qui étaient à la télé ou à la radio n'exerçaient pas.
24:42Moi, j'étais le premier, je pense, à exercer
24:44tout en faisant des médias.
24:48Et c'est vrai que les médecins n'aiment pas trop
24:51qu'on parle de santé à la radio ou à la télé
24:53parce que finalement, c'est eux qui vont recevoir les patients
24:56et qui vont dire j'ai entendu, j'ai lu, j'ai vu
24:58des choses en déformant ce qu'ils ont entendu, vu ou lu.
25:01Donc ça énerve un peu les toubibs.
25:03La première émission de télévision médicale,
25:05elle s'appelait ainsi, c'était Igor Barère en 1954
25:08qui voulait promouvoir la médecine,
25:10attirer des médecins dans les hôpitaux
25:12et développer la culture scientifique.
25:13Absolument, et avec qui j'ai eu l'immense honneur
25:15de travailler, Igor Barère,
25:17parce que c'est lui qui produisait ma première émission
25:19sur la cinquième, enfin, oui, la première émission
25:21sur la cinquième qui était Qui Vive.
25:23Exactement, et qui a quand même été le réalisateur
25:25de Cinq colonnes d'adultes.
25:27Un monument.
25:29Et il y avait, pour les médecins, un comité des sciences
25:31créé à la radiodiffusion télévision française
25:33pour conseiller les journalistes de l'émission
25:35au départ dans les années 50.
25:36Et vous savez ce qu'il m'avait raconté, Igor ?
25:38Il m'avait dit qu'un jour, il avait fait
25:41une émission
25:43sur la grève,
25:45pas la grève peut-être,
25:47sur la cardio, les chirurgies cardiaques.
25:49Et pour illustrer le générique
25:51sonore de l'émission,
25:53il avait enregistré le cœur
25:55d'un des techniciens,
25:57l'ingénieur du son.
25:59Et c'est ça qu'ils avaient passé en générique.
26:01Et à la fin de l'émission, le professeur
26:03de chirurgie cardiaque avait demandé à Igor
26:05où il avait eu ce rythme cardiaque,
26:07enfin, ces pulsations,
26:09et il lui avait dit
26:11« Dites-lui de venir me voir très rapidement. »
26:13Parce que le type avait un trouble du rythme
26:15et c'est comme ça qu'il a diagnostiqué
26:17le trouble du rythme chez l'ingé son.
26:19Incroyable !
26:21Le succès aussi du magazine
26:23de la santé, Michel Cymes,
26:25c'est que vous traitez tous les sujets, mais de façon très simple,
26:27ce qui était nouveau à la télévision.
26:29Alors, ce qui était nouveau,
26:31la vulgarisation n'était pas nouvelle,
26:33ce qui était nouveau, c'est le ton
26:35avec lequel on traitait ça.
26:37Vulgariser, c'est un peu le but
26:39de toutes les émissions.
26:41Martine Alain-Régnaud, François Closet,
26:43Anne Barret, Robert Namias,
26:45ils avaient fait des émissions qui,
26:47par définition, étaient chargées de vulgariser
26:49des sujets qui étaient difficiles.
26:51Mais la vulgarisation, elle était faite essentiellement
26:53par les gens qu'ils invitaient,
26:55puisque eux-mêmes n'étaient pas médecins.
26:57Nous, la différence avec Marina, c'est qu'on est médecin.
26:59Et donc, nous vulgarisions
27:01nous-mêmes,
27:03et on a réussi effectivement
27:05à imposer un style.
27:07Et puis, je pense à parler vrai
27:09et surtout,
27:11le fait qu'on puisse sourire,
27:13voire rire, dans une émission consacrée
27:15à la santé.
27:16D'ailleurs, il y a eu une équipe de chercheurs suisses récemment
27:18qui a montré que le rire et l'humour
27:20pouvaient augmenter la tolérance à la douleur
27:22et améliorer la qualité de la vie.
27:24Par la sécrétion d'endorphine.
27:26Alors, l'émission, elle a évolué.
27:28Vous avez vu, je suis vraiment médecin.
27:30Non, parce que je vois bien que c'était un test.
27:32Non, je vois bien.
27:34En tout cas, l'émission,
27:36chaque fois que je regardais, au fil des années,
27:38l'émission a évolué en même temps que la médecine,
27:40Michel Cymes.
27:41Heureusement, parce qu'on a fait 25...
27:43Moi, j'ai présenté pendant 20 ans.
27:45Donc, si on était resté scotché
27:47dans les années 80,
27:49en fait,
27:51nous,
27:53notre principe, c'était d'avancer
27:55avec la médecine, d'avancer avec les programmes
27:57médicaux, mais sans vendre du rêve.
27:59C'est-à-dire qu'on attendait toujours
28:01où on interprétait des avancées
28:03qui étaient médiatisées,
28:05où on essayait
28:07d'anticiper, mais toujours
28:09en ayant la base
28:11de la médecine, les fondamentaux
28:13de la médecine, la preuve par
28:15la science. Et jamais
28:17on allait vers des choses qui étaient un peu
28:19olé-olé.
28:20Oui, et en même temps, vous avez permis le rapprochement
28:22entre les médecins et les patients.
28:24Oui, parce que je pense que j'ai
28:26modeste... Pardon, c'est immodeste
28:28peut-être, mais que j'ai donné une bonne image
28:30en déconnant de la santé
28:32qu'on a montré avec Marina
28:34qu'on pouvait sourire, qu'on pouvait être
28:36humain, empathique,
28:38voilà, et tout ça
28:40en ayant les connaissances,
28:42parce que les gens nous... En fait, le succès du magazine
28:44il est lié au fait que les gens
28:46nous faisaient d'abord confiance, on était
28:48crédibles, on était légitimes, puisque
28:50médecins nous-mêmes, et puis on se permettait
28:52de sourire sur les sujets légers. Donc voilà,
28:54on a rendu digest ce qui ne l'était pas
28:56forcément avant. Avec des sujets
28:58parfois très difficiles à traiter, notamment
29:00je crois un jour une dame dans Allô Docteur qui vous a demandé
29:02si son bébé risquait
29:04de tomber enceinte dans son ventre.
29:06Oui, absolument. On en a eu des trucs comme ça.
29:08Je veux dire, on a eu
29:10je me souviens d'une dame qui disait
29:12je suis
29:14enceinte, mais mon mari m'a
29:16trompé, comment être sûr que cet enfant
29:18est de moi ? Si vous voulez, là on partait
29:20on était quand même dans des
29:22hautes sphères. Mais ça ne vous a pas
29:24empêché de continuer à exercer votre métier
29:26en parallèle, Michel. Ça c'était
29:28la base. Je ne voulais pas lâcher la médecine
29:30d'abord praticienne, c'est-à-dire que
29:32je travaillais à l'hôpital Georges Pompidou à Paris
29:34parce que
29:36je n'avais pas fait
29:38je disais souvent, je n'ai pas fait 12 ans d'études pour faire
29:40de la télé, ce qui n'est pas gentil
29:42pour les gens qui font de la télé, mais
29:44j'en avais bavé pour être médecin.
29:46J'adorais mon métier, j'étais passionné par
29:48ce métier, que j'avais besoin du contact
29:50avec les patients. Je parle au passé parce que
29:52je suis à la retraite maintenant, mais j'avais
29:54besoin de ce contact et je...
29:56Il y a deux autres raisons. Un,
29:58vous gardez les pieds sur terre. Vous savez qu'à la télé,
30:00surtout quand vous êtes connu,
30:02que vous êtes classé animateur
30:04préféré, machin, vous pouvez vite vous envoler.
30:06Donc le contact avec les patients
30:08me maintenait dans la
30:10vraie vie. Et puis,
30:12j'ai remarqué que ça changeait
30:14mes relations avec mes employeurs
30:16qui tous étaient venus un jour
30:18ou l'autre sur mon fauteuil
30:20de consultation et les rôles
30:22s'étaient inversés. C'est-à-dire que c'est moi
30:24qui avais la blouse, c'est eux qui venaient me
30:26demander des choses et pas moi qui venais leur
30:28demander une augmentation et que ça changeait
30:30un peu les rapports quand même.
30:32Et les patients aussi, vous reconnaissez, vous venez
30:34à l'hôpital Georges Pompidou, vous reconnaissez ?
30:36Oui, mais ça,
30:38par exemple, je n'ai jamais accepté de photos,
30:40de selfies, alors dans la rue,
30:42effectivement, c'est toute la journée, mais
30:44sinon, je n'ai jamais accepté de photos
30:46en blouse avec des patients.
30:48Il y avait la médecine, je signais pas
30:50d'autographe sur les ordonnances, etc.
30:52Il y avait la médecine d'un côté, les gens comprenaient
30:54très vite, ils pouvaient me dire un mot gentil en début de consulte
30:56« Ah, docteur, on ne savait pas que c'est vous qu'on allait voir.
30:58Ok, merci beaucoup. Et maintenant,
31:00on passe aux raisons pour lesquelles vous êtes venu. »
31:02Et il se trouve aussi que moi, je me souviens
31:04de Marc Galabru, le frère de Michel Galabru
31:06qui était médecin à trois, c'était le sosie
31:08de son frère. Donc, vous imaginez la tête
31:10des patients lorsqu'il arrivait.
31:12Ça a été très dur pour lui. Alors, vous pensiez
31:14que ça durerait aussi longtemps, Michel Simès,
31:16le magazine de la santé ?
31:18Non. Vous savez, je suis
31:20très
31:22mectoube.
31:24Ce qui doit arriver, arrive.
31:26Profite de ce que tu as au moment où on te le donne.
31:28Et le magazine de la santé
31:30a été une aventure incroyable.
31:32Moi, j'ai toujours
31:34pensé qu'il y aurait des jeunes médecins
31:36qui viendraient, qui prendraient notre place un jour,
31:38d'autres émissions, etc. Et en fait,
31:40on s'est rendu compte qu'on avait tellement
31:42phagocyté
31:44la santé à la télé que les
31:46autres chaînes ne voulaient pas y aller. En disant
31:48c'est pas la peine qu'on aille
31:50proposer une émission de santé puisqu'il y a le magazine
31:52de la santé quotidien une heure et demie
31:54tous les jours sur France 5 et que ça cartonne.
31:56On fera pas mieux.
31:57C'était aussi beaucoup de travail. Vous avez parfois
31:59frisé le burn-out.
32:01J'étais pas loin du burn-out
32:03à un moment parce que
32:05quand vous êtes
32:07dans les médias et que
32:09vous avez les pieds sur
32:11terre, que vous commencez
32:13à être connu, que vous commencez
32:15à être très sollicité,
32:18si vous êtes un peu...
32:20si vous n'êtes pas un gras,
32:22vous dites oui à tout le monde.
32:24Et moi je disais oui à tout le monde.
32:26Quelles que soient les demandes
32:28d'interviews, les gens qui voulaient me voir,
32:30des petites radios locales
32:32et tout qui me demandaient, je disais oui.
32:34Et à un moment, vous pouvez plus.
32:36Et c'est ce moment-là où j'ai failli basculer
32:38parce que à force de dire oui à tout le monde,
32:40vous êtes dépassé, vous êtes débordé,
32:42vous savez plus quoi faire, qui, comment.
32:44Et j'étais
32:47trop gentil.
32:49Et à un moment, il faut être un peu égoïste
32:51quand vous commencez à avoir une certaine notoriété
32:53parce que sinon, vous êtes bouffé.
32:55Il y a une autre émission qui a marqué votre coeur.
32:57D'ailleurs je vais y aller Jacques.
32:59Je crois que c'est bon, ça suffit maintenant.
33:01J'en parle de votre vie si vous voulez.
33:03Quelqu'un qui nous a parlé de vous avec émotion
33:05lorsque je l'ai reçu, c'est Adriana Carambeu.
33:07Car l'émission que vous avez fait
33:09avec elle, pour une fois au départ
33:11les pouvoirs extraordinaires du corps humain,
33:13non seulement ça a cartonné, mais ça a créé des liens
33:15d'amitié.
33:17Elle nous a dit
33:19qu'elle vous aimait beaucoup et que vous étiez
33:21son meilleur confident.
33:23Oui, c'est vrai. À un moment, elle me disait
33:25tu es comme mon père, là je l'ai engueulé.
33:27Il ne faut pas exagérer quand même.
33:29Après elle m'a dit, tu es comme mon frère.
33:31Avec Adriana, ça a été
33:33une rencontre extraordinaire
33:35parce que quand vous faites de la télé
33:37et que des gens pensent à réunir
33:39un duo qui ne se connaît pas,
33:41moi je connaissais Adriana,
33:43j'avais la langue qui pendait
33:45à chaque fois que je la voyais en photo,
33:47mais on ne se connaissait pas
33:49directement et c'est
33:51Emmanuel Chien qui a eu l'idée
33:53de nous réunir.
33:55À ce moment-là,
33:57on s'est rencontrés,
33:59on a fait une première émission ensemble,
34:01on a passé un moment magique
34:03et fondateur qui était
34:05l'ascension du Mont Blanc et qui nous a fait
34:07souffrir aussi, même si on n'a pas fait toute
34:09l'ascension, mais ça nous a
34:11mis dans des conditions difficiles
34:13et ça a matché, ce qui n'est pas
34:15toujours le cas à la télé, vous pouvez réunir
34:17des gens qui ne se parlent pas avant et ne parlent pas après.
34:19Et nous, on est aujourd'hui,
34:21plus de 12 ans après, encore très amis
34:23même si on ne tourne plus ensemble.
34:25Et on aimerait bien d'ailleurs continuer à tourner.
34:27En tout cas, vous étiez au sommet du Mont Blanc
34:29et là vous êtes au sommet avec ce livre
34:31dont on va parler à travers la date du 5 septembre
34:332024. A tout de suite sur Sud Radio
34:35avec Michel Cymes.
34:37Sud Radio, les clés d'une vie.
34:39Sud Radio, les clés d'une vie.
34:41Mon invité Michel Cymes, le docteur
34:43Michel Cymes, puisque le 5 septembre
34:452024 est sorti
34:47chez Solar ce livre,
34:49Santé, à vous de jouer. Alors, pour un médecin
34:51à la retraite, vous faites un livre,
34:53mais qui est un livre qui est un sommet
34:55de tout ce qui peut nous concerner au quotidien
34:57pour notre santé. Oui, c'est parti
34:59d'une idée très simple
35:01qu'on a eue avec mon ami Patrice Romden
35:03qui m'a aidé à écrire
35:05ce livre, il y a
35:077-8 ans. On a sorti un premier
35:09livre qui s'appelait « Vivez mieux et plus longtemps »
35:11chez Solar.
35:13Un livre dans lequel
35:15j'ai voulu mettre
35:17tous les petits conseils
35:19qui,
35:21mis bout à bout, allaient
35:23sans bouleverser vos habitudes de vie, mais en
35:25changeant un petit peu votre hygiène
35:27de vie notamment, vous permettent
35:29d'augmenter votre espérance de vie en bonne santé.
35:31C'était
35:33à l'époque, je crois qu'on
35:35ne parlait pratiquement pas d'épigénétique,
35:37on va y revenir, mais c'est
35:39comment ces petits changements dans votre vie
35:41pouvaient
35:43faire basculer votre espérance de vie.
35:45On a vendu 400 000
35:47exemplaires à l'époque, je ne suis pas
35:49le prix concours, mais 400 000
35:51exemplaires, ce qui est complètement dingue
35:53en matière d'édition. Et donc
35:558 ans après, on s'est dit
35:57il y a du nouveau, il y a des nouveautés
35:59et maintenant surtout, on comprend
36:01pourquoi ces petits changements peuvent
36:03augmenter votre espérance de vie en bonne santé.
36:05C'est ce qu'on appelle l'épigénétique
36:07que j'essaye d'expliquer dans ma préface.
36:09Expliquez justement.
36:11L'épigénétique c'est quoi ? Vous savez qu'on a
36:13à peu près 22 000
36:15gènes dans nos cellules.
36:17Des gènes qui, grâce
36:19à la synthèse d'un certain
36:21nombre d'éléments dans les protéines,
36:23font que vous avez
36:25les yeux bleus, vous avez les cheveux
36:27châtains, vous avez telle
36:29taille, vous avez tel poids, etc.
36:31En dehors de l'alimentation.
36:33Il y a, disons,
36:35sur les 22 000 gènes, nous en avons
36:3730%
36:39qui font ce que vous êtes.
36:41Les 70% qui restent
36:43sont des gènes que vous pouvez contrôler.
36:45Ça veut dire quoi ?
36:47Ça veut dire que vous pouvez les mettre sur
36:49on, et là, ils vont jouer leur rôle.
36:51Ou vous pouvez les laisser sur
36:53off, ils sont éteints.
36:55Donc ils ne joueront pas, ils ne synthétiseront
36:57pas d'éléments.
36:59Et le passage,
37:01on va prendre un exemple très simple, le passage
37:03du gène
37:05des bienfaits de l'activité physique
37:07pour l'organisme,
37:09en admettant qu'il soit sur off,
37:11parce que vous ne bougez pas, vous êtes sédentaire,
37:13vous êtes inactif,
37:15il n'y aura pas de bienfait
37:17de l'allumage de ce gène.
37:19Si vous vous mettez à avoir
37:21de l'activité physique, à vous lever
37:23plus souvent, à faire vos 30 minutes d'activité
37:25physique quotidienne, vous allez basculer
37:27sur ce gène, sur on.
37:29Et le fait de le mettre sur on et de
37:31l'allumer, fait que ce gène va
37:33déclencher dans votre organisme
37:35tout ce qui va être bon pour vous.
37:37Tout ce qui va être bon pour vous. C'est ça
37:39l'épigénétique. Et ce que je viens de vous décrire pour l'activité
37:41physique, vous pouvez l'avoir pour l'alimentation,
37:43pour
37:45les attitudes
37:47addictives comme le tabac, etc.,
37:49que vous allez pouvoir mettre sur off si vous ne fumez pas.
37:51Et donc tout ça fait
37:53que vous augmentez votre espérance de vie
37:55en bonne santé à n'importe quel
37:57âge. Et la nouvelle,
37:59les découvertes plus récentes
38:01qui vont motiver les jeunes parents
38:03ou ceux qui vont être parents, c'est que
38:05une fois que vous avez mis ce gène sur on,
38:07vous le transmettez à
38:09vos enfants, allumés.
38:11Si vos enfants ne font pas
38:13d'activité physique, par exemple, ils vont
38:15le réteindre. Mais ils partent
38:17avec un avantage par rapport à vous, si vous
38:19l'avez allumé à 30 ans et que vous faites un
38:21enfant, il va le recevoir
38:23dès sa plus tendre enfance
38:25et augmentera encore son espérance de vie en bonne santé.
38:27Ce qui est extraordinaire, c'est que vous expliquez
38:29dans ce livre tout ça très simplement.
38:31C'est-à-dire que n'importe qui peut
38:33comprendre. Et ça, c'est très important, Michel.
38:35Oui, parce que si c'était pour écrire un livre
38:37pour les chercheurs, je pense que j'en aurais moins vendu.
38:39Mais l'idée, c'est bien sûr
38:41d'essayer de faire comprendre à tout le monde que...
38:43Et celui-là,
38:45on l'a fait de façon assez
38:47ludique avec des chapitres
38:49de vos environnements
38:51de journée.
38:53Au bureau, dans le lit,
38:55dans votre salle de bain,
38:57à table, etc.
38:59Donc à chaque moment de la journée,
39:01vous pouvez en tirer des bénéfices.
39:03Oui, et ce sont des conseils tellement simples, Michel Cymes,
39:05qu'on finit par les oublier tellement ils sont simples.
39:07Oui, mais c'est ça. Le succès du
39:09premier livre nous a...
39:11Moi, ça m'a sidéré.
39:13Parce qu'en fait, on ne révolutionne rien,
39:15mais on vous rappelle des trucs que vous connaissez,
39:17mais que vous n'appliquez pas, parce que
39:19comme vous l'avez dit, vous les avez
39:21oubliés. Et par exemple,
39:23on peut prendre un exemple tout bête,
39:25le matin, vous vous levez tôt,
39:27vous prenez votre pute du déjeuner,
39:29vous avez un petit coup de fringal vers 10-11 heures,
39:31vous avez
39:33envie que vous allez quoi ? Vous achetez une quiche
39:35Lorraine, vous allez vous acheter un pain au chocolat.
39:37Tout ça, c'est pas très bon en milieu
39:39de matinée. Vous prenez une poignée d'amandes,
39:41ça vous apporte plein de choses qui sont
39:43bonnes pour votre santé, et en plus,
39:45ça va vous couper l'appétit.
39:47C'est un élément, un truc tout bête,
39:49qui fait que vous n'allez pas grossir, vous n'allez pas vous sentir
39:51lourd après.
39:53Et ça, ce sont des petits détails,
39:55c'est un exemple seulement,
39:57mais ce sont des petits détails qui font que
39:59vous allez mieux.
40:01Et ce chapitre sur la bonne bouffe ou la mal bouffe,
40:03il y a une chanson qui pourrait l'illustrer.
40:05J'ai bien mangé, j'ai bien bu,
40:07j'ai appris votre bien-tendu.
40:09Merci,
40:11Petit Jésus.
40:13Et ce qu'on ne sait pas, c'est que cette chanson a été produite par Claude François.
40:15C'est vrai ?
40:17Il a posé la santé lui-même.
40:19Et c'est vrai que la mal bouffe
40:21et le fait de manger lentement,
40:23de mastiquer, c'est très important.
40:25Le cerveau a besoin de
40:2720 minutes pour être conscient
40:29que vous êtes en train de manger.
40:31Donc si vous mangez
40:33en 10 minutes, comme le font
40:35beaucoup de gens, un sandwich
40:37à table, en train de faire autre chose,
40:39regarder les écrans, etc., vous ne
40:41conscientisez pas
40:43votre repas. Donc le cerveau, lui,
40:45il ne se rend pas compte que vous mangez.
40:47Donc il ne s'arrête pas.
40:49Il ne vous dit pas ça suffit. Il ne vous dit pas
40:51je suis à satiété, puisqu'il n'a pas eu
40:53le temps d'enregistrer. Donc vous mangez
40:55deux fois plus, parce que votre cerveau
40:57ne s'est pas rendu compte que vous aviez mangé suffisamment.
40:59Et puis il y a les fruits.
41:01Le slogan manger 5 fruits et légumes par jour,
41:03ça aussi c'est important.
41:05C'est très important et
41:07moi je vois beaucoup de gamins
41:09nutritionnistes qui me racontent
41:11que les gamins disent j'ai mangé 5 cerises
41:13donc c'est bon.
41:15Donc c'est des portions. Alors après il ne faut pas
41:17être obsédé par la quantité.
41:19Mais effectivement c'est important
41:21parce que les fruits et les légumes vont vous apporter des fibres,
41:23vont vous augmenter votre satiété,
41:25vont vous
41:27caler, vont vous apporter des vitamines,
41:29des minéraux, etc. Donc c'est pour ça
41:31qu'on insiste énormément avec ce slogan.
41:33Et en même temps vous évoquez la carotte crue
41:35qui pourrait très bien être
41:37mangée à n'importe quelle heure de la journée.
41:39La carotte ou d'autres choses,
41:41on n'est pas obligé de tomber dans
41:43le crucivore, l'obsession
41:45des gens qui ne mangent que cru.
41:47Mais effectivement
41:49ce sont des légumes
41:51qui sont hyper sains, qui vous apportent
41:53plein de choses. Vous avez déjà mangé une carotte
41:55crue, vous apercevez finalement que
41:57ça peut vous suffire
41:59même si vous ne mettez pas la crème avec.
42:01Il se trouve aussi que dans ce livre
42:03on apprend comment gérer son stress
42:05en mangeant. Et ça aussi c'est une chose
42:07dans la société d'aujourd'hui qu'on ne sait pas
42:09maîtriser Michel Cymes.
42:11Il y a plusieurs
42:13stress. Vous avez
42:15le stress subi
42:17et le stress choisi.
42:19C'est ce que les
42:21spécialistes expliquent. Vous savez que le stress
42:23c'est une réaction
42:25naturelle de l'organisme
42:27pour nous permettre de fuir.
42:29Si on décharge de l'adrénaline
42:31devant un danger, c'est parce que
42:33ça nous permet de mobiliser
42:35plus de muscles
42:37et de partir beaucoup plus vite.
42:39C'est ça la définition
42:41du stress au départ. Sauf qu'aujourd'hui
42:43dans nos sociétés, notre stress
42:45qui peut être lié à
42:47tout n'importe quoi
42:49fait que vous avez des effets délétères
42:51de ce stress sur le cardiovasculaire,
42:53sur le cerveau, etc.
42:55Et que l'alimentation, effectivement
42:57il y a des aliments qui sont meilleurs que d'autres, mais
42:59surtout le fait de se poser.
43:01Quand vous mangez,
43:03posez-vous. Pensez à ce que vous faites.
43:05Prenez-vous un temps de repos.
43:07S'alimenter,
43:09c'est pas bouffer.
43:11S'alimenter, c'est pas se gaver.
43:13S'alimenter, c'est nourrir son corps
43:15pour lui apporter tout ce dont il a
43:17besoin pour
43:19fonctionner. Le sucre
43:21qui est nécessaire pour
43:23le carburant, vous savez que notre
43:25cerveau qui représente 2% du poids du corps
43:27il consomme 20% de notre
43:29sucre. Parce qu'il a besoin
43:31de ça. Donc, et tout ça,
43:33un cerveau qui est bien
43:35alimenté, qui a son carburant,
43:37est un cerveau qui va mieux réagir au stress.
43:39Michel Olivère, qui vient de fêter
43:41ses 92 printemps,
43:43qui a fait beaucoup de télévision, expliquait
43:45que le corps humain c'est comme un moteur,
43:47on doit beaucoup manger le matin, comme si on mettait de l'essence,
43:49moins manger à midi, moins manger le soir.
43:51On disait comme un roi le matin
43:53et un mendiant le soir.
43:55Alors ça c'est très discuté.
43:57Ce sont des notions
43:59qui sont remises en cause
44:01aujourd'hui. Il vaut mieux
44:03avoir un équilibre alimentaire.
44:05C'est sûr que le soir il vaut mieux manger comme un mendiant
44:07que comme un roi parce que sinon vous allez être très lourd
44:09et la digestion va vous empêcher de dormir.
44:11Mais ce côté
44:13beaucoup, beaucoup le matin,
44:15certains nutritionnistes
44:17reviennent là-dessus. Vous parlez aussi du régime
44:19méditerranéen qui est peu connu, Michel Simet.
44:21Le régime méditerranéen, c'est
44:23le régime qui consiste à manger
44:25des aliments avec
44:27beaucoup d'huile d'olive qui apporte
44:29des bons acides gras.
44:31C'est de manger
44:33du poisson avec les oméga-3,
44:35des poissons gras.
44:37En fait on s'est aperçu
44:39qu'en Grèce
44:41il y avait
44:43une alimentation qui était bénéfique pour la santé.
44:45Donc regardez ce que c'est que le régime
44:47méditerranéen, privilégiez-le
44:49plutôt que
44:51d'autres régimes qui ne devraient pas
44:53porter ce nom. Et dans ce livre
44:55j'ai remarqué une adresse
44:57qu'il faut donner à Patrick Sébastien, à Brigitte Laé
44:59qui est un village italien
45:01à Ciaroli, le village du sexe.
45:03Oui, il y a beaucoup de centenaires.
45:05Et en fait
45:07il y a
45:09beaucoup d'études sur ce village mais
45:11c'est un village qui est
45:13très escarpé.
45:15Il est probable que l'activité physique, ne serait-ce
45:17que pour aller de chez soi à la boulangerie, fait que
45:19les gens
45:21ne sont pas vraiment sédentaires et que ça doit aider
45:23l'espérance de vie plus la génétique.
45:25Et puis il y a un sujet qu'on évoque aujourd'hui beaucoup
45:27c'est le télétravail et vous en parlez aussi dans ce livre.
45:29Parce qu'il y a des dangers.
45:31Oui, d'ailleurs on y revient.
45:33On en revient
45:35du télétravail parce que
45:37le danger il est
45:39multiple. D'abord vous n'avez plus
45:41de liens sociaux.
45:43Les liens humains sont quand même
45:45importants et vous savez que c'est un des
45:47principaux facteurs de risque de
45:49maladies neurodégénératives comme l'Alzheimer.
45:51Les gens qui
45:53ne sortent pas, qui n'ont pas de liens sociaux
45:55font des Alzheimer beaucoup plus vite que les
45:57autres. Et puis on le sait
45:59aussi, c'est pour ça qu'il y a eu
46:01un kilo et demi à deux kilos pris pendant
46:03le Covid, c'est que le fait de rester chez
46:05soi et de tendre le bras pour ouvrir
46:07l'armoire avec les gâteaux
46:09fait que vous allez
46:11prendre du poids, que vous bougez moins parce que
46:13vous n'avez pas les transports, donc vous restez chez vous,
46:15vous restez assis. Si vous n'avez pas
46:17une discipline
46:19dans votre télétravail
46:21vous obligeant à marcher, vous obligeant à bouger,
46:23vous obligeant à fermer la clé les armoires
46:25où il y a des sucreries, là vous risquez.
46:27Il y a des conseils très simples auxquels on ne pense
46:29pas dans ce livre, notamment se laver les mains.
46:31Il faut apprendre à se laver les mains.
46:33Parce que se laver les mains, c'est peut-être
46:35le chirurgien que je suis qui
46:37était devenu obsessionnel avec ça, mais
46:39se laver les mains, c'est pas
46:41prendre une goutte de
46:43savon et de rincer.
46:45Il faut se laver les mains
46:47entre les doigts, il faut se laver les mains
46:49jusqu'aux poignets.
46:51Et puis il faut se laver les mains plusieurs fois par jour
46:53sans être obsessionnel parce qu'après ça devient un toque.
46:57Et si vous ne lavez pas
46:59de quoi vous laver les mains, vous prenez un gel.
47:01Les gels qu'on utilisait pendant le Covid
47:03mais en sachant que le gel assèche la peau.
47:05Donc après il faut mettre de la crème.
47:07Bref, il y a tout un tas de conseils.
47:09Vous parlez aussi des mains moites. Marcel Dassault
47:11détestait les mains moites. Dès qu'il serrait quelqu'un
47:13qui avait des mains moites, il disait c'est la caisse,
47:15vous êtes viré immédiatement.
47:17C'est sympa parce qu'il y a des gens qui malheureusement
47:19déjà quand vous en serriez la main
47:21vous deviez stresser donc ça vous faisait
47:23moiter.
47:25Mais il y a des gens qui ont malheureusement
47:27ce handicap qui est lié à une
47:29hypersudation de la paume des mains
47:31et qui peut se traiter par
47:33ionophores et même
47:35au pire par une section des nerfs responsables.
47:37Et puis il y a aussi
47:39le problème de bien des parents, c'est les
47:41ados devant les écrans.
47:43Ça c'est...
47:45c'est tellement compliqué
47:47parce que vous pouvez pas
47:49empêcher les ados d'avoir des relations
47:51sociales à travers les écrans parce que c'est
47:53comme ça que se font les relations.
47:55Quand vous voyez aujourd'hui
47:57que les garçons
47:59osent pas draguer de peur
48:01de se faire traiter de harcèleurs
48:03c'est un peu compliqué aussi.
48:05Donc il y a plein de jeunes
48:07plein de gamins qui se rencontrent comme ça.
48:09Même les rencontres amoureuses elles se font
48:11souvent par les sites
48:13de rencontres pour les jeunes. Donc on ne veut pas
48:15les couper. Après il faut là aussi
48:17essayer d'être partenaire
48:19de son enfant.
48:21Je pense que j'ai d'ici des parents
48:23qui vont se marrer en disant
48:25mais il n'a pas d'enfant. Oh quoi si, j'ai
48:27les enfants et j'ai le problème.
48:29J'essaye d'être partenaire, de donner
48:31un cadre, de donner des limites
48:33et si les limites sont dépassées
48:35de supprimer les écrans pendant quelques jours
48:37en disant voilà, la prochaine fois
48:39il y aura qu'il faut t'équilibrer, qu'il faut
48:41te raisonner. Et à la place des écrans
48:43le mieux c'est de lire le livre de Michel Cymes.
48:45Je vous remercie. Santé à vous de jouer
48:47chez SOLAR qui est vraiment un livre
48:49à la portée de toutes et tous et
48:51on a tous les conseils pratiques
48:53retrouvés dans 20 volumes encyclopédiques
48:55qui sont résumés dans ce livre. Merci beaucoup.
48:57Merci à vous Michel Cymes si vous continuez
48:59comme ça et revenez quand vous voulez dans l'Eclid d'une vie.
49:01Je reviens demain.
49:03A très vite. L'Eclid d'une vie
49:05c'est terminé pour aujourd'hui. On se retrouve bientôt.
49:07Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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