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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 Face à l'info, bonsoir à tous. C'est un moment historique de la vie politique française.
00:07 Éric Zemmour, président de Reconquête, est l'invité de Face à l'info ce soir.
00:12 Veut-il l'union des droites ? Si oui, avec qui ? Comment ?
00:15 À l'heure où Marion Maréchal n'a pas obtenu cette union avec le RN,
00:19 comment se positionne-t-il ? Comment positionne-t-il son parti ?
00:23 Quelle analyse face à l'alliance LR-RN ou Cioti-RN ?
00:27 Quel regard face à la dissolution ? Face à la France qui doit écrire son histoire ?
00:32 Oui, et la France dans tout ça ? Éric Zemmour me répond.
00:36 Éric Cioti a annoncé un accord avec LR.
00:39 Les ténors du parti fustigent leur président et lui demandent de démissionner.
00:43 Est-ce la fin du piège de Mitterrand ?
00:45 Faire monter la droite nationale, la diaboliser, casser la droite pour mieux régner ?
00:50 L'édito de Mathieu Bobcoté.
00:52 La majorité qui ne pouvait plus gouverner à elle aussi,
00:57 exploser ministre, député en sursis, critique vigoureusement tous les accords d'union,
01:02 à droite comme à gauche, et même l'échappée solitaire d'Emmanuel Macron.
01:06 L'analyse de Dimitri Pavlenko.
01:08 La France est-elle encore la même ?
01:11 Et s'il était temps de passer à un autre monde,
01:13 au-delà des étiquettes, au-delà des partis qui auraient perdu leur signification,
01:18 les 40% qui ont voté pour la droite nationale sont-ils des fachos ?
01:22 Faut-il écouter les ténors ou le terrain, le peuple ou les partis ?
01:26 Le regard de Marc Menand.
01:28 Et puis à gauche, un Front Populaire se met en marche,
01:31 a priori sans Jean-Luc Mélenchon, sur le terrain depuis dimanche.
01:35 Des manifestations veulent contester les urnes.
01:38 Violence contre les forces de l'ordre, dégradation, drapeau français arraché.
01:42 Est-ce la menace du chaos si la droite nationale est au pouvoir ?
01:46 Le décryptage de Charlotte Donnelles.
01:49 Une heure avec nos mousquetaires dans un instant.
01:54 Et d'abord, Éric Zemmour.
01:56 Bonsoir Éric Zemmour.
01:57 Bonsoir Christine.
01:58 La France est face à son histoire.
02:01 D'abord, avant d'en venir à votre parti reconquête,
02:04 à ces élus que vous avez eus pour la première fois dans l'histoire de votre parti,
02:08 nous sommes aujourd'hui dans une agitation politique historique.
02:12 Les uns et les autres ont oublié leurs repères.
02:14 Est-ce que tous n'en oublient pas la France ?
02:16 C'est ce qu'on se pose à l'heure qu'il est.
02:18 Vous savez, il faut toujours remettre,
02:21 essayer de remettre en perspective tout ce qui nous arrive.
02:24 La première échelle, si j'ose dire, de ce bouleversement,
02:31 elle est en Europe.
02:33 En Europe, dans tous les pays, nous avons eu une vague portant les partis politiques
02:39 qui, depuis des années ou depuis peu,
02:42 luttent contre l'immigration et contre l'islamisation de leurs pays et du continent.
02:47 C'est une vague européenne.
02:49 Vous vous souvenez, quand j'étais ici, je l'annonçais,
02:51 je disais "toute l'Europe va être touchée".
02:53 C'est arrivé.
02:54 En Nord, au Sud, à l'Est, à l'Ouest,
02:57 tous les pays sont touchés car tous les peuples se révoltent
03:01 contre l'islamisation du continent.
03:04 Ils ne veulent pas être islamisés.
03:06 Deuxième moment important, la France.
03:09 En France, nous avons eu entre 40 et 45% des listes
03:15 qui se sont présentées aux élections européennes
03:19 pour lesquelles les électeurs ont voté en fonction d'un critère majeur, l'immigration.
03:26 C'est les listes du Rassemblement National, de LR et de Reconquête.
03:30 C'est aussi sans précédent.
03:33 Troisième, la gauche.
03:37 Vous avez évoqué la gauche, vous avez vu qu'après s'être déchiré pendant la campagne,
03:41 nécessaire moment démocratique,
03:44 ils se sont immédiatement reconstitués.
03:47 Ils ont reconstitué la NUPES qui avait eu lieu,
03:50 qui s'était élaborée tout de suite après la présidentielle.
03:53 Alors le sort de Jean-Luc Mélenchon est un peu en suspens,
03:56 mais vous savez, les grands fondamentaux sont là.
03:59 En vérité, la gauche désormais ne peut plus échapper à son peuple islamo-gauchiste.
04:04 Il n'a plus d'électorat hors de ce peuple islamo-gauchiste,
04:07 ce qu'a bien compris Jean-Luc Mélenchon, et c'est ce pourquoi les autres lui en veuillent.
04:12 Quatrième, Emmanuel Macron.
04:15 Emmanuel Macron qui a cru sortir de l'échec des élections européennes
04:22 par une dissolution surprise qui a surpris tout le monde, y compris le Premier ministre.
04:26 Moi le Premier, d'ailleurs je vous avoue franchement, je n'aurais pas imaginé.
04:29 En fait, il a voulu sortir de la gifle des européennes,
04:32 et il risque de se prendre la deuxième gifle de la cohabitation.
04:36 Voilà ce que je dirais, voyez, l'état global de la situation aujourd'hui.
04:41 Alors vous êtes en train de me dire que toute l'Europe a vu cette montée de la droite radicale ou nationale sur place,
04:48 mais seulement la France a décidé de la dissolution.
04:51 Ah, mais c'est parce que seul le président Emmanuel Macron a décidé la dissolution.
04:56 Il aurait pu très bien s'en passer.
04:58 Il aurait pu considérer, à juste titre, que c'était une élection européenne.
05:02 Il a voulu faire un pari complètement fou.
05:05 Bon ben maintenant, il y a les conséquences de son pari complètement fou.
05:09 D'abord, on se regarde sur la gauche, l'alliance à gauche.
05:13 Justement, vous dites une alliance peut-être sans Jean-Luc Mélenchon.
05:17 Ça reste quand même une alliance, ça reste quand même une force qui est en train de s'unir pour arriver dans un instant à l'union des droites.
05:23 La gauche s'unit toujours.
05:26 Il y a toujours eu des gauches, et elles se sont toujours unies,
05:30 soit face à ceux qui menacent la République, soit maintenant.
05:34 Elles trouvent toujours un adversaire, la gauche, pour pouvoir s'unir et pour pouvoir se rassembler.
05:39 C'est tout le problème de la droite qui n'en fait pas autant.
05:41 Nous allons y venir ensuite.
05:43 Mais si vous voulez, là il faut bien comprendre que la nouveauté dans ces unions de la gauche, c'est l'électorat de la gauche.
05:51 C'est-à-dire que Jean-Luc Mélenchon parle de nouvelle France, de nouveau peuple.
05:56 En vérité, on a compris que la gauche, assumée par Jean-Luc Mélenchon ou pas assumée par les autres, c'est désormais le peuple islamo-gauchiste.
06:06 En face, la droite, ça va être l'alliance et l'union de tous ceux qui veulent que la France reste la France.
06:13 C'est tout mon combat.
06:14 Justement, venons-en à la droite.
06:16 Vous dites qu'à gauche, c'est l'électorat.
06:18 Jean-Luc Mélenchon appelle à l'électorat.
06:20 À droite, on a vu cette explosion de la droite avec cette décision d'Éric Ciotti ou du LR de se rapprocher, de faire une alliance avec le RN.
06:33 Il a été fustigé, critiqué par tous les ténors de la droite.
06:37 Qu'en pensez-vous ? Quel est votre regard sur cette alliance ?
06:40 Il ne sera pas par moi.
06:41 Il sera approuvé par moi.
06:42 Je vais vous dire, Christine.
06:44 J'ai, il y a 25 ans maintenant, en 1997, écrit un livre qui s'appelait "Le livre noir de la droite"
06:52 dans lequel j'expliquais ce que j'appelais à l'époque le piège de Mitterrand.
06:57 Et je vois que ce cher Mathieu Boccotte va en parler et à juste titre.
07:02 Parce que quand j'ai rencontré Mathieu, il y a maintenant plus de 15 ans, il m'avait expliqué, il était tout jeune,
07:08 il m'avait expliqué qu'il avait été enthousiasmé par ce livre qu'il avait lu dans sa jeunesse au Québec.
07:15 Venons-en à notre sujet.
07:16 Mais c'est le sujet.
07:18 Parce que dans ce livre, j'expliquais le piège dans lequel François Mitterrand avait fait tomber la droite.
07:25 C'est-à-dire qu'il avait, en faisant monter le Front National de Jean-Marie Le Pen,
07:31 par une politique immigrationniste démesurée, par des provocations comme le vote des étrangers au municipal, etc.
07:38 Et il avait cassé la droite en trois morceaux, le Front National, à l'époque le RPR de Jacques Chirac et l'UDF de Valéry Giscard d'Estaing.
07:46 Et il avait, par une politique d'ostracisation, on était à l'époque de SOS Racisme, etc.
07:52 Fâchiser le Front National pour l'empêcher de s'unir au RPR et à l'UDF.
07:58 A l'époque, Jacques Chirac avait intériorisé cette interdiction, ce tabou,
08:03 et il en avait fait une politique majeure qui s'appelait le cordon sanitaire.
08:08 Pendant 25 ans, Christine, c'est pour ça que je me permets de revenir à mon livre,
08:12 parce que pendant 25 ans, je fus le seul, vous m'entendez, le seul journaliste observateur à dire "il faut rompre ce cordon sanitaire".
08:20 Alors pour vous, excusez-moi, Eric Zemmour, là le cordon sanitaire, pour vous, il est rompu ?
08:25 Exactement.
08:26 Vous pensez qu'il est réellement rompu ? Vous avez vu les manifestations qu'il y a sur le terrain ?
08:31 Vous avez vu les syndicats qui appellent à manifester ? Vous avez vu tout ce qui se met en place ?
08:37 Même au niveau médiatique, vous pensez que le cordon sanitaire, il est rompu ?
08:40 Le cordon sanitaire, c'était l'auto-interdiction par la droite de s'allier avec le Front National, le Rassemblement National,
08:48 l'extrême droite, les partis qui ne sont pas en odeur de sainteté auprès de la gauche.
08:53 Donc c'est ça qui a été rompu.
08:56 Eric Ciotti a bien fait, comme moi, je l'ai toujours fait, comme je l'ai toujours dit.
09:00 C'est une politique que je conduis depuis que je suis en politique, et je vous dis que j'ai défendu depuis 25 ans.
09:07 Donc pour moi, c'est une consécration.
09:10 C'est ce que j'ai toujours voulu, ce que j'ai toujours défendu, qui arrive enfin.
09:15 C'est la fin du piège de François Mitterrand qui se clôt.
09:19 Maintenant, évidemment que la gauche ne va pas laisser casser son jouet idéal
09:25 qui lui permettait de gagner les élections alors qu'elle était minoritaire de façon aisée.
09:31 Non, elle va se battre, elle va continuer à vouloir ostraciser, diaboliser.
09:34 Mais il ne faut pas marcher.
09:36 Moi, je dis, il faut l'union.
09:38 Mais on va en parler de la situation à droite maintenant.
09:41 Oui, de la situation à droite, et juste pour revenir, pour rebondir sur Éric Ciotti,
09:45 vous faites, j'ai l'impression que vous faites comme si tout LR est derrière Éric Ciotti.
09:49 Je n'ai jamais dit ça.
09:50 C'est une question.
09:51 Christine.
09:52 Parce que j'ai l'impression que, Éric Ciotti, est-ce qu'il a tout le parti avec lui ?
09:57 Pas du tout.
09:58 Christine Kelly.
09:59 C'est moi.
10:00 C'était inévitable.
10:01 À partir du moment où le chef de LR ose rompre ce cordon sanitaire,
10:08 il était inévitable que des dirigeants LR le fustigent et rompent avec lui.
10:15 Des sénateurs, des ministres, etc.
10:17 C'était le prix à payer.
10:18 Darmanin, Rachid Abed.
10:19 C'était le prix à payer.
10:20 Mais Darmanin, il n'est plus au LR, il est chez Macron.
10:23 Donc évidemment que tous les LR qui veulent aller avec Macron sont contre cela.
10:28 Alors tout le monde se dit, par exemple, que Jacques Chirac ou bien le général de Gaulle
10:31 doivent se retourner dans leur tombe avec cette alliance ?
10:34 Le général de Gaulle.
10:35 Christine, ça me fait toujours rire quand on fait appel au général de Gaulle,
10:38 alors que le général de Gaulle, lui, à Londres,
10:41 il était avec des gens de l'Action française.
10:44 Et que dans les années 60, en 1968, il s'est réconcilié avec les gens de l'Algérie française,
10:51 qui avait tenté de l'assassiner, contre les manifestants de mai 68.
10:55 Le général de Gaulle n'a jamais été à gauche,
10:58 il n'a jamais porté SOS Racisme, la petite main jaune.
11:02 Vous comprenez ? Il ne faut pas confondre avec Roselyne Bachelot.
11:04 Quant à Jacques Chirac, il faudrait rappeler qu'en 1983,
11:08 lors du premier accord entre le Front national et le RPR,
11:13 Jacques Chirac l'a approuvé.
11:15 D'ailleurs, je rappellerai que Madame Simone Veil elle-même l'a approuvé
11:18 et que le grand intellectuel français Raymond Aron l'a approuvé.
11:22 On l'a oublié tout ça.
11:23 Donc moi je dis que tout ça, c'est de la tactique et de la volonté de la gauche
11:29 de diviser la droite qui doit se rassembler.
11:33 Aujourd'hui, nous sommes dans une situation bien pire que dans les années 80.
11:37 Aujourd'hui, nous avons une gauche qui est adossée au peuple islamo-gauchiste.
11:42 Nous avons un Jean-Luc Mélenchon qui parle de nouvelle France.
11:44 Moi, je veux défendre l'ancienne France.
11:46 Je veux défendre la France de toujours, la France éternelle,
11:50 pour que la France reste la France.
11:52 Donc il faut que ce que forcément la gauche va appeler la droite,
11:56 ou va même appeler l'extrême droite, se rassemble.
11:58 Et c'est ce que je dis là, aujourd'hui.
12:00 Alors venons-en à Reconquête.
12:02 Donc vous êtes président de Reconquête.
12:04 On vous a vu ici à Face à l'Info.
12:06 Vous êtes lancé en politique.
12:07 Vous n'avez pas été élu.
12:08 Vous n'avez pas eu d'élu non plus aux législatives.
12:11 Mais là, victoire, vous avez des élus pour la première fois au Parlement européen.
12:15 Absolument. Nous avons eu... Oui, je vous en prie.
12:17 Et où en sommes-nous de l'Union des droites ?
12:19 Tous s'appellent à l'Union des droites.
12:20 Est-ce que vous n'avez pas une opportunité là, depuis 40 ans,
12:23 de bouleverser l'histoire de la droite ?
12:25 Ma chère Christine, je parle de l'Union des droites, je vous l'ai dit,
12:29 depuis 25 ans et depuis que je suis rentré en politique.
12:31 Souvenez-vous de ma campagne présidentielle.
12:33 J'ai évidemment porté ce projet d'Union des droites
12:38 entre le Rassemblement national, LR, et mon parti Reconquête.
12:42 Il faut un grand rassemblement.
12:44 Aujourd'hui, nous sommes en mesure de le faire.
12:46 Donc je dis, il faut l'Union, il faut l'Union, il faut l'Union.
12:49 J'en appelle à LR, de M. Ciotti.
12:52 J'en appelle au Rassemblement national de Marine Le Pen et de Jordan Barbela.
12:57 Il faut un immense, un grand, un magnifique rassemblement
13:01 qui aille de nos trois partis,
13:03 pour que nous puissions gagner ces élections législatives
13:07 et que tout de suite, dès début juillet,
13:10 nous puissions enfin changer de politique.
13:13 Vous savez, mes différences, mes oppositions,
13:16 avec le Rassemblement national et avec LR d'ailleurs,
13:19 sont de notoriété publique.
13:21 Je ne les ai jamais cachées.
13:23 Vous savez, moi, je suis libre. Je suis un homme libre.
13:26 Je dis ce que je pense et je pense ce que je dis.
13:29 Donc quand je ne suis pas d'accord, je le dis, comme il faut le dire.
13:33 Maintenant, ça ne veut pas dire que, évidemment,
13:36 je ne suis pas enthousiaste à l'idée d'un grand rassemblement
13:40 qui pourrait enfin entamer, je dis bien entamer,
13:43 la lutte contre le grand remplacement que je dénonce.
13:47 Même si on commence un peu timidement
13:49 à limiter les arrivées d'étrangers,
13:52 à augmenter au contraire le nombre d'OQTF
13:56 qui seront exécutés, à remplir les prisons
14:00 et à expulser les étrangers d'élinquants.
14:03 - Avant d'arriver à l'éventuel programme,
14:05 je ne comprends pas quelle union des droites vous voulez,
14:08 quelle union des droites vous voyez
14:10 et comment est-ce que vous voyez ce rapprochement ?
14:12 Je prends par exemple la phrase d'Éric Ciotti, il dit
14:14 "LR est trop faible pour pouvoir s'opposer".
14:17 Vous n'êtes pas trop faible pour pouvoir vous opposer,
14:19 par exemple, au Rassemblement national
14:21 ou bien... Et autre question, est-ce que vous vous asseyez,
14:24 si vous permettez l'expression, sur toutes les critiques
14:26 que vous avez faites envers l'ERN au Jean-Just ?
14:29 - Je vous l'ai dit, Christine, je m'assois sur rien.
14:31 Je vous l'ai dit, j'ai des désaccords profonds
14:34 avec le Rassemblement national,
14:35 j'ai des désaccords profonds avec LR.
14:38 Mais maintenant, la démocratie, c'est assumer ces désaccords
14:42 et pouvoir s'allier.
14:44 On ne s'allie pas avec des clones,
14:46 on s'allie avec des gens différents.
14:48 À gauche, entre le Parti Socialiste, entre les Verts,
14:52 entre la LFI, ils sont très différents.
14:56 Ils s'opposent, ils s'affrontent,
14:58 mais quand il faut se rassembler,
15:00 surtout pour les élections législatives,
15:02 parce que vous savez, moi j'avais un vieux maître
15:04 qui m'avait expliqué quand j'étais jeune,
15:06 la vie politique est déterminée par le mode de scrutin.
15:09 Quand c'est un scrutin à la proportionnelle,
15:11 comme les européennes, il faut se différencier.
15:13 Car là, il n'y a pas d'alliance, il n'y a pas de second tour.
15:16 Donc évidemment, chacun doit affirmer ses divergences,
15:19 avec vigueur.
15:20 En revanche, quand c'est un scrutin majoritaire à deux tours,
15:23 où au second tour on peut s'allier,
15:25 il faut chercher les points de convergence.
15:27 C'est tout, c'est la logique du mode de scrutin.
15:31 Donc là, je vous le dis, au-delà de mes différences,
15:35 au-delà de mes oppositions, encore une fois,
15:37 je veux, je réclame, je pense que nous sommes à un moment historique,
15:41 il ne faut pas jouer petit bras,
15:43 il ne faut pas que je ne nie pas,
15:46 je ne nie pas le rapport de force avec le Rassemblement national.
15:50 Ça serait ridicule.
15:51 Le Rassemblement national a fait 30% aux européennes,
15:54 nous, à Reconquête, nous avons fait 5%,
15:56 LR a fait 7%,
15:58 ça veut dire évidemment que le rapport est disproportionné
16:01 et qu'il y a une différence de puissance.
16:05 Évidemment que le Rassemblement national peut imposer des choses
16:08 dans le cadre d'une alliance.
16:09 Mais encore faut-il qu'il y ait cette alliance.
16:12 Vous savez, moi, je vais vous dire, Christine,
16:14 pardonnez-moi, je veux finir,
16:16 ce n'est pas seulement en homme politique,
16:19 ce n'est pas seulement en écrivain,
16:21 c'est en patriote français que je vous dis ça,
16:24 c'est même mieux que ça.
16:25 Je vous dis ça dans ce que j'ai le plus profond,
16:28 c'est-à-dire le fils d'ambulanciers que je suis depuis mon enfance
16:31 et qui voit son peuple qui va crever
16:33 sous l'effet d'une immigration folle, d'un grand remplacement,
16:37 et je veux pouvoir arrêter cette machine folle.
16:40 Pour ça, vous savez, je peux ranger mon orgueil.
16:43 - Alors, va à la répercussion, on met les égaux de côté.
16:45 - Mais évidemment, Christine.
16:46 - On met les égaux de côté.
16:47 Qu'est-ce que vous faites ?
16:48 Vous vous appelez Jordan Bardella ce soir ?
16:49 - Mais je vous fais.
16:50 - Comment est-ce qu'on fait ?
16:51 Quelle est la prochaine étape de cette union ?
16:53 - Moi, je dis.
16:54 - Pardon, Eric Zemmour.
16:55 - Je vous en prie.
16:56 - Moi aussi, je pose ma petite question.
16:57 - Je vous en prie.
16:58 - À l'heure qu'il est, la France attend, la droite attend.
17:01 Cette union nationale, cette union de droite,
17:04 tout le monde est suspendu à vos lèvres.
17:06 Qu'est-ce que vous allez faire maintenant ?
17:08 Quelle est la prochaine étape concrète ?
17:09 - Dès dimanche soir, j'ai appelé à une coalition des droites.
17:12 - Et ce soir ?
17:13 - Et ce soir, je recommence.
17:14 - Vous avez appelé à la coalition,
17:15 Sarah Knapp a appelé à la coalition.
17:17 - Absolument.
17:18 Et Marion Maréchal a dit qu'elle allait voir.
17:20 - On va en parler.
17:21 - On va en parler.
17:22 - J'ai des questions pour vous.
17:23 - Dès dimanche soir, j'ai décidé,
17:25 et je vous le dis ce soir,
17:27 que je ne me présenterai pas aux législatives
17:30 parce que dans ma circonscription de cœur,
17:33 où je me suis présenté en juin 2022,
17:37 c'est-à-dire dans le Var,
17:38 il y a un sortant du Rassemblement national
17:41 et je ne voudrais pas me faire barrage
17:43 à l'éventuelle élection d'un député du RN.
17:48 - C'est votre problème.
17:49 Vous ne promettez pas vers le RN.
17:50 - Premièrement.
17:51 Et deuxièmement, je ne demande rien.
17:52 Ni circonscription, ni même, évidemment, poste ministériel.
17:56 Je ne demande rien.
17:57 Je n'ai jamais rien demandé depuis dimanche soir.
18:00 Depuis que j'ai appelé à voter à une coalition,
18:02 je n'ai rien demandé et je n'exige rien.
18:04 Et là, je le répète ce soir,
18:06 je ne demande rien pour moi.
18:08 Absolument rien.
18:09 Voilà. Ça, au moins, c'est clair.
18:11 Maintenant, je peux effectivement...
18:14 Nous avons des gens formidables à reconquêtre.
18:16 Nous avons des jeunes comme Stanislas Rigaud
18:18 qui est pétillant, intelligent, convaincu et sincère.
18:25 Nous avons des gens de grande qualité.
18:27 Nous pouvons participer à ce grand rassemblement.
18:29 - Et Marion Maréchal.
18:31 Qu'est-ce qui s'est passé concrètement avec Marion Maréchal ?
18:33 - Écoutez, Marion Maréchal a appelé, vous l'avez vu,
18:36 dimanche soir, comme moi, à une coalition des droites.
18:39 Et elle a vu la proximité qu'elle a avec sa tante.
18:42 Elle a demandé un rendez-vous à sa tante et à Jordane Bardella.
18:46 Et elle a eu ce rendez-vous lundi.
18:48 Et maintenant, ils lui ont proposé un accord.
18:51 Donc, elle est revenue, elle a proposé un accord.
18:53 Elle devait me donner des conditions.
18:55 Dès lundi soir, je lui ai demandé les conditions.
18:57 Elle m'a dit "on se voit demain".
18:59 - Et là, apparemment...
19:01 - Il paraît que vous avez fait l'infine bouche pour la recevoir.
19:03 - Pas du tout.
19:04 C'est moi qui l'ai presque, pardonnez-moi ce terme,
19:06 harcelée par texto pour qu'elle me les donne,
19:09 même par écrit, parce qu'on ne pouvait pas se voir le lundi soir même.
19:12 Au contraire, je lui ai demandé le soir même par écrit.
19:15 Le lundi matin, je lui ai demandé un rendez-vous à 11h.
19:17 Elle m'a dit non à 14h.
19:18 Et puis après, à 14h, le rassemblement sénat lui a dit
19:21 "Est-ce que vous pourriez venir nous revoir ?"
19:23 Donc là, j'apprends, parce qu'elle est revenue nous voir finalement à 16h30.
19:27 Vous voyez, je suis précis et je vous dis tout.
19:30 Elle nous dit que ça n'a pas marché,
19:32 que le Rassemblement National refusait finalement l'accord.
19:35 - À cause de qui ? À cause de vous ?
19:37 - Mais je ne sais pas.
19:38 Ça ne peut pas être à cause de moi, je ne demanderai rien.
19:40 - C'est une question.
19:41 - Moi, je ne demande rien.
19:42 Je vous dis, pour moi, je ne demanderai rien.
19:44 - Est-ce que ce n'est pas parce que vous avez justement
19:46 tellement invectivé le Rassemblement National,
19:48 en campagne, j'entends bien ce que vous dites,
19:50 qu'on est en campagne, chacun dit ce qu'il veut,
19:52 est-ce que ce n'est pas...
19:54 Vous n'êtes pas, pardonnez-moi,
19:56 mais je vous en prie...
19:57 - La pierre d'achoppement de l'Union de la droite.
19:59 - Moi, écoutez, chère Christine,
20:00 on peut trouver tous les prétextes qu'on veut.
20:02 La démocratie et la politique, je n'invective personne,
20:06 la démocratie et la politique, c'est l'affrontement.
20:09 C'est l'affrontement.
20:10 Vous savez, c'est la vieille règle de l'antithéiste grec,
20:12 la catharsis, c'est-à-dire qu'il faut s'affronter
20:15 violemment par les mots, pour ne pas s'affronter
20:18 violemment dans la rue par la violence, par les armes.
20:22 C'est ça, la politique.
20:23 La politique, c'est la sublimation de la guerre
20:26 de tous contre tous.
20:27 Donc, évidemment, parfois, c'est violent,
20:29 parce qu'on n'est pas d'accord,
20:30 parce que ça engage le pays, ça engage notre peuple,
20:33 ça engage son avenir, ça engage la continuité
20:36 de son histoire.
20:37 Donc, évidemment, ça prend au trip
20:39 de chacun d'entre nous.
20:41 Alors, quand on a des désaccords, on les exprime.
20:43 Moi, je les exprime.
20:44 Maintenant, je vous l'ai dit,
20:46 la proportionnelle, le scrutin des Européennes,
20:49 on peut se dire, on doit se différencier.
20:52 Après, je suis désolé de vous le dire,
20:55 regardez à gauche, ils y vont très durement
20:58 et après, ils s'entendent.
20:59 J'ai connu dans les années 80,
21:01 j'ai connu dans les années 80, le RPR et l'UDF
21:04 qui se bataillaient férocement,
21:07 mais après, ils s'entendaient.
21:09 Pareil dans les années 70,
21:10 entre le Parti Socialiste et le Parti Communiste.
21:12 Ça, c'est, s'il vous plaît,
21:14 alors, je vais vous dire, je ne crois pas...
21:16 - Vous êtes en train d'envoyer un peu la balle
21:18 vers le RN, en train de lui reprocher
21:21 entre les lignes, si vous permettez,
21:24 en train de le reprocher entre les lignes,
21:26 vous êtes en train de les accuser
21:28 de ne pas vouloir faire l'union des droits...
21:29 - Je n'accuse personne pour l'instant.
21:31 Je veux continuer à croire
21:33 qu'on peut faire l'union.
21:34 - Comment on va la faire ?
21:36 - Je vais vous dire,
21:38 Marion Maréchal m'a dit qu'elle avait échoué,
21:39 je le regrette fort.
21:41 Maintenant, chez nous, il y a des gens
21:43 comme Stanislas Rigaud ou Sarah Knafo
21:45 qui connaissent fort bien
21:46 certains jeunes gens de leur génération
21:48 au RN.
21:50 Et je leur dis, allez-y,
21:52 appelez ces jeunes gens de votre génération,
21:55 essayez de trouver un accord.
21:57 Il n'y a aucune raison, nous pouvons nous entendre.
21:59 Je suis désolé,
22:01 il n'y a pas de raison objective
22:04 à ce que l'on ne s'entende pas.
22:05 Nous ne devons pas passer à côté de l'histoire.
22:08 - Comment est-ce que vous voyez, justement,
22:10 les législatives le 30 juin et le 7 juillet ?
22:14 - Si nous arrivons finalement,
22:16 parce que nous avons encore 24 heures,
22:18 à un grand rassemblement des droites,
22:20 nous pouvons gagner.
22:22 Et nous pouvons imposer une majorité de cohabitation
22:25 au président Emmanuel Macron
22:27 et commencer tout de suite
22:29 à entamer la lutte
22:32 contre le grand remplacement,
22:34 contre les effondrements scolaires, etc.
22:36 - Est-ce que vous voyez pour cette union des droites
22:38 peut-être une sorte d'association
22:40 sous un nom différent
22:42 pour pouvoir avancer ensemble,
22:44 un peu comme l'AMPES, un peu comme le Front Populaire ?
22:46 - Ça, chère Christine, vous avez raison.
22:48 - Comment avancer ensemble ?
22:50 - Tout ça, c'est l'emballage.
22:51 Ce n'est pas important.
22:52 L'important, c'est la résolution de chacun
22:55 au Rassemblement National, à LR, chez moi,
22:58 de la reconquête, d'être pour ce rassemblement.
23:02 Vous voyez, entre LR, de Éric Ciotti
23:05 et le Rassemblement National,
23:07 il y a eu aussi beaucoup de mots
23:09 pendant cette élection européenne,
23:11 et même avant, des mots très durs.
23:13 M. Bellamy n'a pas épargné...
23:15 - M. Ciotti a dit qu'il ne voterait jamais Marine Le Pen.
23:17 - Voilà ! M. Bellamy n'a pas épargné M. Bardella.
23:21 Donc, vous voyez, tout ça, on doit passer sur l'hypothèque.
23:24 Moi, je vous dis, je passe sur mon orgueil, sur mon égo,
23:28 et je vous dis, moi, je veux absolument
23:30 cette union et ce rassemblement.
23:32 Nous pouvons encore le faire.
23:34 - Merci beaucoup, Éric Zemmour,
23:36 pour votre venue ce soir.
23:38 J'ai bien compris que vous êtes pour l'union des droites,
23:40 vous êtes prêt à agir,
23:42 mais vous ne m'avez pas dit si vous appeliez
23:44 Jordan Bardella ce soir.
23:46 - Je n'ai pas son numéro de téléphone.
23:48 - Je peux vous le donner.
23:50 - C'est gentil, ça.
23:52 - Si je vous le donne, vous l'appelez ou pas ?
23:54 - Pourquoi pas ?
23:56 - C'est vrai ? On va suivre tout ça.
23:58 Merci beaucoup pour votre présence, Éric Zemmour.
24:00 On marque une page, et ensuite,
24:02 on retrouve les mousquetaires qui vont faire leur chronique
24:04 et réagir à Éric Zemmour.
24:06 A tout de suite.
24:08 - Merci beaucoup.
24:10 - Merci à vous.
24:12 - Je suis partie de Face à l'info.
24:14 Éric Zemmour était avec nous il y a quelques instants.
24:16 Je ne me présenterai pas aux législatives,
24:18 a-t-il déclaré.
24:20 Je ne demande rien pour moi.
24:22 Je mets mon ego de côté.
24:24 J'appelle à l'union des droites.
24:26 Nous ne devons pas passer à côté de l'histoire,
24:28 a-t-il déclaré.
24:30 Un tour de table, mes chers amis,
24:32 sur ce qu'a déclaré Éric Zemmour.
24:34 Ensuite, on passe à vos chroniques.
24:36 - Je ne suis pas d'accord.
24:38 - C'est une chronique de la conquête.
24:40 Elle se termine sur le désarroi et la catastrophe.
24:42 - C'est-à-dire ?
24:44 - Je n'ai rarement vu un groupe de gens
24:46 qui pensent autant la même chose
24:48 et qui sont autant capables de se désunir.
24:50 - Dimitri, parle-la.
24:52 - J'ai entendu tourner l'indignité de la gauche.
24:54 La gauche veut gagner.
24:56 Je n'ai pas l'impression que la droite
24:58 veut gagner.
25:00 Le caprice de Jordan Bardella
25:02 qui vise à exclure Éric Zemmour,
25:04 ce sont des mots qu'il fallait entendre.
25:06 Ce sont des mots d'altruisme.
25:08 Vous voulez l'union de la droite, vous voulez gagner.
25:10 Ou vous ne voulez pas gagner.
25:12 C'est ça que je retiens de la situation ce soir.
25:14 Et j'en suis un peu dépité.
25:16 - Marc, on a la droite la plus bête du monde ?
25:18 - Oui, sans doute, mais on a un homme qui intègre...
25:20 - Je demande ça à l'homme de gauche.
25:22 - Oui, mais moi, je ne vais pas changer d'avis.
25:24 Mais quand on voit cet homme...
25:26 - Éric Zemmour.
25:28 - Éric Zemmour, alors que les uns et les autres
25:30 sont là en train de guigner comment ils peuvent avoir une place,
25:32 il dit "Moi, je m'en fous.
25:34 Je me mets en dehors de la place.
25:36 Je veux être dans la force de mes idées."
25:38 Et ça, je trouve qu'il donne une leçon au monde politique.
25:42 Ce qui prouve qu'il n'est pas encore tout à fait de ce monde-là.
25:44 Et ça lui permet d'être dans la sincérité.
25:46 - Charles.
25:48 - C'est vrai, pour compléter ce qui a été dit,
25:50 c'est qu'à droite, on a vu des gens passer toute leur matinée
25:52 à dénoncer l'indignité de l'accord de la gauche.
25:54 On a envie de leur dire "Il faut vous occuper de gagner, vous."
25:58 La gauche s'arrange pour pouvoir gagner dans les urnes.
26:00 Et devant ce bloc qui se constitue avec un bloc central déjà constitué
26:06 qui est en train de s'élargir, on avait Edouard Philippe
26:08 à en appeler au PS jusqu'aux limites droitières des Républicains.
26:12 Et devant ça, ils ont basculé à 13h et c'était Ciotti, l'ennemi juré,
26:16 de la droite.
26:18 Alors qu'il parle, en l'occurrence, en effet, de répartir des sièges
26:22 pour pouvoir contrer ces deux blocs avec lesquels ils ont tous ensemble
26:27 OLR, ARN et RE Conquête, il suffit de les écouter pour l'entendre,
26:31 des désaccords communs contre les deux autres blocs.
26:35 Donc c'est absolument dingue qu'on en soit encore là à la fin de cette journée
26:39 qui avait en effet commencé assez différemment.
26:41 Il a dit "je souhaite" en plus, il n'a pas dit "on fait",
26:43 il a dit "je souhaite qu'il y ait une grande endure".
26:45 Éric Ciotti, je souhaite, je propose.
26:47 Alors on va se poser toutes les questions ce soir avec vous,
26:49 Charles-Arden, Hélas, on va voir est-ce qu'on cherche le chaos sur le terrain.
26:53 LFI appelle à plusieurs manifestations. Est-ce que c'est le chaos ou nous ?
26:57 Question. On verra avec vous, mon cher Marc, est-ce que c'est le terrain ou les ténors ?
27:02 On voit comment, comme disait Charlotte Dornelas, les ténors du parti disent non
27:06 à cette alliance avec ARN. Est-ce qu'ils ont encore leur mot à dire ?
27:09 Question provocatrice.
27:11 Avec vous, Dimitri, dans un instant, on parlera de cette majorité,
27:15 cette échappée d'Emmanuel Macron qui a été critiquée au sein même de son parti.
27:19 C'est intéressant d'avoir ces ministres qui critiquent les unions à droite, à gauche
27:23 et qui eux-mêmes sont en sursis. On en parle dans un instant.
27:26 Mathieu Bocote, c'est une journée, on le disait, très particulière pour le RR,
27:30 pour la France, pour la droite.
27:32 Le RR qui semble éclater en morceaux.
27:35 Alors qu'Éric Ciotti annonce une alliance avec le RN,
27:38 il voit certaines figures de son parti dénoncer sa décision,
27:41 certaines allant jusqu'à même y voir une faute morale.
27:44 Que se passe-t-il sous nos yeux ? Est-ce la fin du piège Mitterrand ?
27:48 J'ai plutôt l'impression qu'il est en train de se refermer une fois pour toutes.
27:52 J'y reviendrai. Mais fondamentalement, la journée a commencé.
27:56 Il faut juste rappeler les événements.
27:58 Je me mets dans la peau d'un électeur de droite pour un instant.
28:01 Je me dis, il a dû connaître une sale journée.
28:03 La journée commence de quelle manière ?
28:05 Avec cette idée que l'union des droites, longtemps espérée par plusieurs,
28:09 va se consacrer, va être rendue possible.
28:12 Éric Ciotti décide de la porter, il l'incarne.
28:15 Et d'ailleurs, on comprend assez rapidement qu'il force le jeu,
28:18 il décide de l'imposer à son propre camp en expliquant qu'il y a plus de points d'accord
28:25 que de points de désaccord entre le RN et les LR, et dès lors cet accord est nécessaire.
28:31 Tu as fait une petite parenthèse, je rejoins ce qu'a dit Marc tout à l'heure,
28:34 une remarque très intéressante que personne n'a soulignée, le fait qu'il dit « je propose ».
28:37 Il ne dit pas « je décide à la place du LR ».
28:40 Je pense que personne n'est en position de décider à la place de qui que ce soit en ce moment.
28:44 Et encore moins du RN, j'ajouterais.
28:46 Or, très rapidement, on comprend qu'il y a une montée en fait, en puissance,
28:51 de tous les ténors de LR qui dénoncent cela.
28:54 Et là, il y a deux lignes de dénonciation chez les LR de cette proposition d'alliance.
28:59 Il y a la ligne qu'on pourrait appeler pragmatique, c'est la ligne Bellamy, Retailleau, Marlex,
29:03 qui globalement dit « nous tenons », et celle de Wauquiez aussi,
29:06 qui se dit probablement, je reviendrai dans un instant, mais que c'est Laurent Wauquiez,
29:11 oui je sais, qui se dit probablement dans son scénario « le RN prend le pouvoir,
29:17 il s'effondre en 2027 et je suis le recours ».
29:19 Donc c'est le courant de cette droite qui dit « nous ne voulons pas nous y associer,
29:23 bien qu'on verra si on doit choisir ».
29:25 Bellamy, dans le texte qu'il a écrit sur sa page, sur son blog, nous explique que
29:30 « partout il faudra faire un choix, nous devrons toujours faire barrage à cette alliance d'extrême gauche ».
29:36 Donc Bellamy dit « s'il le faut, je choisirai ».
29:38 Bellamy l'avait dit au moment de la présidentielle, au deuxième tour,
29:41 Macron-Zemmour, « je vote Zemmour ».
29:43 Il avait dit ça, mais pour l'instant, il y a un refus pragmatique de l'alliance,
29:47 qui se dit « on ne veut pas parce qu'on va se perdre dans cette coalition,
29:50 nous devons conserver notre originalité pour devenir le recours quand le RN se perdra ».
29:54 Il y a l'autre ligne, qui est la ligne indignée.
29:57 Ça c'est la France indignée du jour, c'est Xavier Bertrand, Jean-François Copé,
30:02 qui eux considèrent que ceux qui voudraient une telle alliance vont perdre leur âme.
30:06 C'est la formule aussi de Valérie Pécresse.
30:09 Certains disent « mieux vaut perdre une élection que de perdre son âme ».
30:11 Ils nous font du Michel Noir, 1988, mes versions de 2024.
30:15 Donc j'aimerais savoir de quelle manière on perd son âme si on décide d'une telle alliance.
30:20 Il doit y avoir des critères objectifs de la perte de l'âme et du rachat de l'âme.
30:23 J'aimerais les connaître.
30:25 Quoi qu'il en soit, on nous explique que la possibilité d'une telle alliance,
30:27 c'est la compromission totale.
30:29 Celui qui accepterait cette alliance, donc il faut la refuser à tout prix.
30:33 C'est ce que les rachats de l'air se divisent, soit par « on veut continuer d'exister »,
30:36 soit par « non, on ne touche pas aux sales galeux du RN ».
30:39 Par ailleurs, cette idée que c'est une transgression absolue est portée aussi par une partie de la majorité,
30:44 notamment Gérald Darmanin qui a dit, globalement, d'Éric Ciotti,
30:47 que c'était l'équivalent des accords de Munich au temps présent.
30:50 Je précise que les accords de Munich, c'est les accords avec Hitler, avec les nazis.
30:54 Ce n'est pas des gentils dans l'histoire, on en comprend.
30:56 Donc on comprend qu'il y a une nazification explicite et revendiquée du RN dans le scénario présent par Gérald Darmanin.
31:04 Donc il nous dit, parler à ces gens-là, c'est décider de fricoter avec les nazis de notre temps.
31:09 Quant à Bruno Le Maire, il a décidé de prendre une ligne un peu différente.
31:12 Lui, il est sur l'anticommunisme militant.
31:14 Il a dit comment s'allier avec la liste du RN, qui a un programme économique marxiste.
31:19 « Marxiste » dit-il.
31:21 Et en plus, il joue la carte de la honte en disant comment c'est la honte absolue d'oser s'associer à ces gens.
31:27 Donc Éric Ciotti est aujourd'hui très isolé, c'est le moins qu'on puisse dire.
31:32 Il reste à voir qui il peut amener avec lui.
31:34 Peut-être va-t-il mobiliser ses soutiens demain.
31:36 Ou peut-être, dans les faits, est-il en train de devenir le Charles Millon des temps présents.
31:41 Charles Millon, on s'en souvient, 1998, je ne me trompe pas, les régionales,
31:45 c'était la possibilité de faire des alliances entre la droite et le FN de l'époque.
31:51 Millon porte cette alliance et finalement, il est condamné par à peu près tout le monde.
31:55 Il y en avait deux autres, soit dit en passant, de mémoire Poisson et Blanc, qui sont condamnés.
31:59 Donc désormais, vous voulez une telle alliance, vous serez traités comme des parias absolus.
32:03 Vous parlez de piège-météor, c'est-à-dire, qu'est-ce que vous entendez par là ?
32:07 Diviser pour mieux régner ?
32:08 Il y a eu plusieurs lois analysées au fil du temps.
32:11 En gros, c'est cette idée, on va casser la droite en deux.
32:13 On va avoir d'un côté une droite, qui est la droite de conviction, disons,
32:17 qu'on va extrême-droitiser en la fascisant et en la nazifiant.
32:20 Et dès lors, si on est devant des fascistes et des nazis, on ne parle pas, on cogne.
32:23 Et de l'autre côté, il y aura la droite dite classique,
32:26 qui sera hypnotisée intellectuellement, hypnotisée mentalement par la gauche,
32:30 et qui dira, nous, on est d'accord avec la gauche sur les objectifs, mais pas sur les moyens.
32:34 Et cette part de la droite va considérer qu'elle va être la gardienne, en fait,
32:38 de la frontière avec ceux qui les appellent l'extrême-droite,
32:41 en disant, vous ne pouvez pas leur toucher si vous les intégrez dans le jeu politique.
32:44 Vous faites rentrer à nouveau les fascistes et les nazis dans la vie politique française.
32:49 Je note une chose, ce piège est encore très efficace.
32:51 Il n'est pas en train de tomber. Il est plus puissant que jamais.
32:53 C'est ça.
32:54 Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on a vu ?
32:55 Quand on a vu tous les cadres LR se liguer ensemble pour expliquer que
32:59 « toucher du doigt au RN » c'était l'autre nom de la corruption de l'âme,
33:05 eh bien, ils nous disent que ce piège fonctionne plus que jamais et il est reconduit.
33:09 Je pense que le bilan de cette journée, en quelque sorte, là j'y vais rapidement,
33:12 c'est une forme de sectarisme.
33:14 D'ailleurs, un petit détail, la notion du cordon sanitaire est tellement efficace
33:19 qu'aujourd'hui, même le RN a besoin de son cordon sanitaire avec Reconquête.
33:22 Donc, c'est pour la preuve qu'on est véritablement devenus pleinement respectables,
33:25 c'est qu'on a nos propres démons à nous.
33:27 Mais qu'est-ce qu'on a aujourd'hui, finalement ?
33:29 On a d'un côté l'enfermement idéologique, pardonnez-moi, le sectarisme un peu du RN
33:33 qui dit « c'est à nous seuls », on a l'enfermement idéologique de Reconquête
33:37 qui dit « on est seuls à avoir la vertu » et on a les LR qui nous rappellent, à certains égards,
33:40 qu'ils ne sont jamais décevants en matière de la HT, si on est un homme de droite.
33:43 C'est le beau combo des perdants.
33:45 Franchement, c'est l'empire de la loose, alors qu'à gauche, ils n'ont pas de tel problème.
33:49 Alors justement, à gauche, il ne semble pas y avoir de grande réserve à s'unir.
33:53 C'est le moins qu'on puisse dire.
33:54 À gauche, aujourd'hui, Charlotte le disait, on va dire « c'est scandaleux, c'est union, comment hostile ? »
33:58 Mais ce sont des gagnants à gauche.
34:00 Ils sont capables de s'entendre, ils sont capables de s'unir.
34:02 C'est un principe de la double amputation aujourd'hui.
34:05 On ampute Mélenchon, de toute façon, lui, il veut 2027.
34:08 On ampute Glucksmann, de toute façon, il a parti au fond de lui-même au Bloc central, avec les Cas9, et ainsi de suite.
34:13 On va unir les partis.
34:15 Le Hamas, on s'en fiche.
34:16 La théorie sur l'accusation de racisme systémique à l'endroit de la France, on s'en fiche.
34:21 L'antisémitisme, on s'en fiche.
34:23 De tout cela, on s'en fiche, on est capables de s'unir, on est capables de se rassembler.
34:27 Je conclurai en disant qu'il ne serait pas surprenant, le 7 juillet, de voir la gauche l'emporter.
34:33 Soyons sérieux, ces gens-là savent s'unir.
34:35 En devant une liste de gauche et en devant la dispersion des listes de droite,
34:38 prenons au sérieux le fait que ces gens-là savent faire de la politique.
34:40 En tout cas, où est le peuple dans tout ça ?
34:43 Où est la France dans tout ça ?
34:44 C'est ce que s'opposent, en tout cas, les Français, une partie des Français.
34:48 Dimitri, on va se pencher avec vous sur la situation Macronie,
34:51 parce que ça peut dire que ça tente, depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, là aussi.
34:56 Ils critiquent à droite, à gauche, mais eux aussi, ils ont volé en éclats.
35:00 Ministres et députés, tout le monde est en sursis.
35:02 Oui, parce que le président a pris tout le monde de court.
35:05 Mais en fait, comme d'habitude, le Journal du Monde a raconté hier
35:08 qu'Emmanuel Macron songeait à dissoudre l'Assemblée depuis six mois pour sortir de cette situation, c'est vrai,
35:13 qui n'était pas terrible de majorité relative à l'Assemblée, qui compliquait tout,
35:17 qui ne rendait pas l'art de gouverner totalement impossible.
35:19 Elisabeth Borne, d'ailleurs, s'en est défendue quand on lui a dit...
35:22 Non, l'Assemblée fonctionnait quand même, pas si bien que ça, mais ça tournait.
35:26 Et donc, l'idée de faire cette dissolution le soir des Européennes
35:30 serait venue lors d'un dîner assez récemment, le 20 mai,
35:33 entre Emmanuel Macron et sa garde rapprochée,
35:35 et ses conseillers, ce soir-là, lui disent qu'en fait,
35:38 il vaudrait mieux un grand coup d'éclat à qui tout double,
35:41 plutôt que de mourir politiquement à petit feu.
35:43 Voilà, c'est l'expression qui tourne en ce moment pour expliquer
35:45 pourquoi Emmanuel Macron a annoncé cette dissolution.
35:49 Très bien, moi je veux bien, pourquoi pas, mais c'était quoi le message
35:51 de l'exécutif avant les élections, là ?
35:53 C'était "il ne va rien se passer jusqu'à la fin des Jeux Olympiques".
35:57 Pendant l'été, on garde tout le monde.
35:59 Regardez le patron de la SNCF, Jean-Paul Faron.
36:01 Tout le monde a pensé ça.
36:02 Oui, oui, on va garder le patron de la SNCF, qui devrait partir,
36:04 on le garde jusqu'en septembre.
36:05 Gérald Darmanin, qui voulait partir, il reste jusqu'en septembre,
36:08 à l'intérieur, le temps des Jeux Olympiques.
36:09 On ne change rien, le monde entier nous regarde, il faut être stable, voilà.
36:13 Et le message qu'on attendait après les élections européennes,
36:16 c'était celui que délivrent tous les pouvoirs en place,
36:19 après les européennes, qui ne sont jamais des scrutins favorables
36:21 aux pouvoirs en place, c'était "ce n'est pas un scrutin à portée nationale", etc.
36:24 Donc, place au sport, voilà.
36:26 Ce qui frappe, Dimitri, c'est qu'il s'agit d'une désignion unipersonnelle
36:31 du président qui engage toute la nation, apparemment.
36:34 C'est l'impression qu'on a.
36:35 Oui, alors vous savez, l'Express, Jean de l'Express, avait joliment titré l'an dernier
36:40 un papier qui était consacré à Emmanuel Macron,
36:42 "Les dangers de la solitude volontaire".
36:44 Bel jeu de mot, servitude volontaire, solitude volontaire.
36:47 Et là, en fait, vous pensez à une chanson d'Orelsan, le rappeur qui disait
36:51 "Il est seul avec du monde autour, Emmanuel Macron".
36:53 C'est vraiment l'impression que ça a.
36:54 Même son premier ministre n'était pas au courant qu'il allait dissoudre, enfin.
36:57 Il annonce ça à ses ministres dimanche soir à 19h et il les informe.
37:01 Il n'en débat pas avec eux, il leur dit "voilà ce qui va se passer", etc.
37:04 Et ça donne l'impression, enfin moi j'ai eu ce sentiment,
37:07 d'un acteur qui scénarise sa présidence,
37:10 et il y a des "cliffhangers", comme on dit dans le jargon des séries,
37:13 des moments où le suspense est insoutenable,
37:16 comme si les Français étaient accros à cette série-là, la série Emmanuel Macron.
37:20 Et le scénario du jour, ce serait "je mets le feu, j'allume le feu, éteignez-le".
37:24 C'est un petit peu ça, c'est un petit peu le sentiment qu'on a.
37:27 Et parmi les ministres, parmi les députés macronistes, parmi leurs collaborateurs,
37:32 alors moi j'ai tout entendu, j'ai entendu de la crainte, j'ai entendu de la rancœur,
37:36 j'ai entendu du dépit aussi, il y en a beaucoup qui doutent du discernement du président.
37:40 Est-ce qu'il croit qu'il va contrôler le RN à Matignon ?
37:44 Vous voyez, il y a peut-être aussi cette hubrise de la part d'Emmanuel Macron,
37:48 de se dire que ça se passera mieux comme ça, d'un RN sous tutelle,
37:52 dans l'exercice du pouvoir, qui se planterait et combattrait plus facilement dans trois ans.
37:56 Il faut dire quand même que la dissolution, elle est assez favorablement accueillie par les Français.
38:01 On évoquait ce sondage pour Europe Inside News et le Journal du Dimanche,
38:04 vous avez deux Français sur trois, et dans toutes les familles politiques,
38:07 y compris chez les macronistes, qui soutiennent cette idée de la dissolution.
38:12 Mais il y a quand même beaucoup de gens qui se sentent violentés par cette décision,
38:15 des gens qui n'ont pas compris, surtout les gens qui ne suivent pas la politique au quotidien,
38:18 qui se sont dit "mais qu'est-ce qui lui prend ? Pourquoi il fait ça, c'est si soudain ?"
38:22 Vous savez, une élection organisée pour une ville de 15 000 habitants, ça coûte 60 000 euros.
38:27 C'est une dépense supplémentaire inattendue juste avant l'été pour toutes les communes de France
38:32 qui vont devoir organiser ce scrutin. Il faut trouver des assesseurs.
38:35 Vous voyez, c'est aussi des petites choses très concrètes, très matérielles.
38:38 Et donc le président engage toute la nation dans un coup politique
38:42 destiné qui n'est pensé finalement que pour servir ses intérêts à lui.
38:47 Quelles sont les conséquences déjà visibles d'une convocation des élections législatives ?
38:53 Moi j'en vois plusieurs. Politiquement, Mathieu en a beaucoup parlé, je ne vais pas trop m'étendre,
38:56 c'est un accélérateur de particules. On voit qu'on a des tendances qui sont à l'oeuvre depuis des années,
39:00 qui sont en train de se cristalliser. La recomposition de la droite,
39:03 alors on ne sait pas jusqu'où ça ira, mais le réflexe unitaire aussi de la gauche
39:07 qui refait le coup de la nupèce et qui va peut-être mieux réussir cette fois. Pourquoi ?
39:10 Parce que cette fois-ci, vous n'avez pas une France insoumise qui pèse 22%
39:14 et qui est en mesure d'imposer un diktat aux autres.
39:17 C'est la situation dans laquelle se trouve la droite, avec un Rennes qui est peut-être trop gros
39:20 pour penser une union des droites. Si vous aviez des partenaires un peu plus égaux,
39:24 je dirais peut-être que dans ce cas-là, l'union fonctionnerait mieux.
39:27 Mais le Rennes ne peut pas gouverner seul, je fais la parole.
39:30 Oui, bien sûr, mais quand vous pesez 31%, vous êtes en mesure de dire aux autres
39:34 que le contrat de coalition, c'est moi qui le détermine.
39:37 Vous avez aussi un autre facteur, l'affaiblissement de la crédibilité financière de la France.
39:41 Les investisseurs institutionnels, dans les grands fonds spéculatifs,
39:45 qu'est-ce qu'ils font en ce moment ? Ils vendent la dette française. Ils vendent.
39:48 Pourquoi ? Parce que ce qu'ils vendent, c'est la surprise, c'est l'instabilité.
39:52 Alors qu'on nous disait, vous savez, une dégradation de la note de la France,
39:55 ça compte pour du beurre. Les investisseurs continuent à acheter.
39:58 Vous avez aussi le problème de l'allègement du poids de la France dans le monde.
40:02 Vous savez, à Bruxelles, ils sont en train de négocier ce qu'on appelle les "top jobs",
40:06 c'est-à-dire les présidences de commissions, les postes de commissaires, etc.
40:10 Pour ça, il faut un ministre des Affaires étrangères à plein temps.
40:12 C'est Stéphane Séjourné, le président de Rennaissance.
40:16 Qu'est-ce qu'il est en train de faire ? Il organise une campagne des législatives.
40:19 Et songez aussi qu'il faudra peut-être un nouveau gouvernement dans quelques semaines.
40:23 Vous avez un nouveau ministre de l'Intérieur qui va arriver,
40:25 alors qu'on a les Jeux Olympiques, on a 15 millions de personnes qui vont arriver en France
40:28 en mode urgence, attentat. Vous voyez, c'est l'impréparation,
40:31 hisser au rang d'art gouvernemental. Chapeau l'artiste, quand même.
40:34 L'administration française est forte, quand même, pour faire face à tout, moi je pense.
40:38 Allez, la France est-elle encore la même ? Et s'il était temps de passer à un autre monde ?
40:42 Voici la question qu'on a envie de se poser ce soir.
40:44 Au-delà des étiquettes, Marc Menand, au-delà des partis,
40:47 parce qu'on voit à la fois les ténors ou le parti, le terrain ou le parti,
40:51 le peuple ou les partis, voilà, 40% de Français ont voté pour la droite nationale.
40:56 Sont-ils des fachos ? Est-ce qu'il faut les entendre ? Pardonnez-moi, je pose des questions.
41:00 Je vais tenter une réponse, ma petite analyse d'homme de gauche, comme vous dites.
41:06 C'est-à-dire que forcément, ça signifie rien du tout de cataloguer 40% de la population
41:14 comme étant des nazis, des gens à être là dans la soumission la plus totale.
41:18 C'est une folie, c'est une hérésie, c'est le mépris de ce peuple.
41:24 Et alors, ce mépris, on le voit comment ?
41:26 Là, c'est reparti de plus belle.
41:27 Oui, mais on le voit par quoi ? Par les partis politiques.
41:30 C'est comme si ce monde-là avait sa petite bulle et ils estiment qu'ils ont une sorte de savoir,
41:37 ils ont la possession des rênes et que par conséquent, les décisions qu'ils prennent,
41:43 au bout d'un moment, la démocratie, c'est un théâtre.
41:46 On s'explicule en dessous, mais nous, entre gens bien informés,
41:50 entre gens qui avons cette capacité de professionnel,
41:55 laissons le peuple de côté, une fois qu'il a éructé, à nous donc de gérer tout ça.
42:01 Et on se fout complètement du peuple, tant et si bien qu'on en est dans ces classes-là,
42:06 à toujours envisager la droite comme étant le libéralisme absolu,
42:12 et la gauche comme étant le monde éventuellement de la réforme ou le monde révolutionnaire.
42:19 Voilà gauche-droite où on en est, alors qu'aujourd'hui, c'est plus du tout ça.
42:23 Les 40% de gens, ils disent qu'il y a aujourd'hui une situation où le glissement se fait.
42:31 Et là, on revient au véritable chantre de la gauche,
42:34 ceux qui sont les ancêtres, les créateurs de cette gauche.
42:37 On pourrait parler de la révolution, où l'article 5, en 1793,
42:43 dit "il n'y aura pas de signes religieux dans la rue", en 1793.
42:49 Gambetta dit "l'ennemi, c'est le claricalisme".
42:53 Après, vous avez Léon Blum. Que dit Léon Blum du mariage ?
42:57 Il dit "vous voulez cloîtrer les femmes dans un harem ?
43:00 Faites les garder par des eunuques et ne les laissez sortir que voilées".
43:05 Voilà la réflexion quand il estime que les femmes doivent être libres,
43:11 que les femmes doivent avoir le droit de voter, qu'elles aient le droit de signer des chèques, etc.
43:17 Il dit "vous voulez les enfermer ? Eh bien, c'est quoi aujourd'hui la gauche ?"
43:22 Quand M. Mélenchon, quand M. Hamon à l'époque, M. Glucksmann, etc. vous disent
43:28 "les femmes voilées, elles sont libres", prenez cette réflexion de Blum.
43:32 Blum, c'est quand même pas un homme de droite.
43:35 Et je pourrais en citer comme ça de nombreux, reprendre Jaurès aussi,
43:39 sauf que eux, ils avaient le sens de la République.
43:43 Alors certains peuvent voir la République comme quelque chose de rétrograde,
43:47 mais il n'en reste pas moins que ce peuple qui s'exprime,
43:51 c'est un peuple qui ne veut pas de l'écriture inclusive,
43:54 c'est un peuple qui ne veut pas voir de voile dans la rue,
43:57 c'est un peuple qui n'entend pas voir le féminisme se manifester comme aujourd'hui,
44:03 c'est-à-dire dans l'exclusion de la liberté de la femme, etc.
44:07 Donc il nous faut revenir à ce que certains confondent,
44:11 on dit "les valeurs", c'est pas les valeurs d'une droite rétrograde, non !
44:16 C'est les valeurs, au contraire, alors qu'ils se disent progressistes,
44:21 eh bien c'est les valeurs de ce sens philosophique qui est né sous les Lumières.
44:26 La droite de gauche, et dans les 40% de gens qui votent l'ONN,
44:30 reconquêtent un grand nombre, sont dans cette logique-là.
44:35 Et c'est là où je pense, même si certains disent "oui, Zemmour est un extrémiste,
44:40 je ne suis pas là pour défendre Zemmour",
44:43 mais les gens voient bien qu'il y a une islamisation de la société,
44:47 66% des gamins qui disent "nous voulons l'application de la charia",
44:52 si ça, ça n'affole personne, si ça, ça permet de se camper de gauche en disant "vive la République",
44:58 eh bien écoutez, nous sommes à ce moment-là, non pas en danger,
45:03 nous sommes dans une sorte d'auto-suicide et il est temps de réagir.
45:07 – Alors c'est intéressant ce que vous dites, parce que sur le terrain,
45:10 on entend plutôt, et on va le voir avec Charlotte Dornelas,
45:12 on entend plutôt ceux qui appellent à un rassemblement.
45:16 On voit qu'il y a encore ce soir des rassemblements contre, je cite,
45:19 "l'extrême droite prévue dans tout le pays", à l'appel de LFI,
45:22 à Paris, à Miens, Grenoble, encore Romain Surizet,
45:25 la France Insoumise donc appelle à des manifestations pour le nouveau Front Populaire.
45:30 Depuis dimanche justement, ces manifestations,
45:32 Charlotte Dornelas, Emma et le territoire français,
45:34 avec des violences commises contre les forces de l'ordre, des dégradations,
45:38 même drapeau français arraché, comme on l'a vu à Nantes,
45:41 comment, les manifestations, ne sont-elles pas la responsabilité du RN lui-même ?
45:49 – C'est vrai qu'on a cette rhétorique sur la partie violente de ces manifestations,
45:53 on a cette rhétorique de, après tout, vous savez, c'est la réponse
45:55 de la violence physique à la violence théorique ou politique
45:59 que porterait le Rassemblement National, on connaît ça par cœur,
46:02 la victime est finalement responsable de son agression,
46:05 et là en l'occurrence, la victime c'est la France,
46:07 ce jeune français qui met un drapeau français à sa fenêtre,
46:10 et qui se le fait arracher, ce sont les commerçants
46:13 qui angoissent de la énième manifestation,
46:16 où ils ne vont pas pouvoir ouvrir ou voir leur vitrine brisée,
46:19 bref, tous ces gens-là sont inquiets,
46:21 mais en l'occurrence, rien n'oblige à troquer le débat démocratique
46:25 pour de la violence physique, mais la vérité c'est qu'on s'est habitués
46:28 en fonction de l'agresseur et de l'agressé, c'est toujours la même chose.
46:31 On s'est beaucoup inquiété ces derniers temps des violences faites sur les élus,
46:35 on s'en inquiétait moins au tout début quand c'était Robert Ménard,
46:38 je me souviens, une fois qu'il s'était fait violenter en allant faire un meeting,
46:42 on s'inquiétait moins quand c'était des déplacements
46:44 des différentes personnes de Reconquête, Éric Zemmour à Marseille,
46:47 qui étaient agressés ou empêchés que le restaurant ait agressé
46:50 une fois qu'il est passé.
46:51 Donc, évidemment, quand on ne réagit que en fonction des agressés
46:55 et des agresseurs, on finit par encourager ces comportements.
46:59 Ensuite, sur les manifestations de manière plus générale,
47:03 quand elles ne sont pas violentes, et l'appel à manifester
47:05 pour contrer le résultat des urnes, c'est exactement le même ressort que 2002.
47:11 Et donc là, on ne peut pas se contenter simplement
47:13 de l'appel à manifester de la France Insoumise,
47:15 ils ne sont évidemment pas les seuls,
47:17 et il faut quand même voir qu'on dénoncerait évidemment
47:21 un rejet et un danger pour la démocratie
47:24 si quiconque était visé par des manifestations de cette sorte.
47:28 Souvenez-vous le Capitole, c'était un appel à manifester
47:31 accompagné de violences.
47:33 Je note qu'à l'époque, tout le monde avait dit
47:36 que c'était un rejet de la démocratie, point barre.
47:38 Là, aujourd'hui, rien de tel, ça semble légitime pour beaucoup.
47:42 Le vrai changement, c'est que ces manifestations
47:45 offrent le même spectacle, au moins marginalement,
47:49 que des manifestations dont beaucoup de Français ne veulent plus du tout.
47:54 C'est-à-dire que ces manifestations qui, systématiquement,
47:56 s'accompagnent de violences, on les connaît dans d'autres circonstances désormais.
48:00 Ce qui était beaucoup moins vrai en 2002.
48:03 Donc probablement qu'elles impressionnent moins
48:06 les éventuels électeurs du RN, de Reconquête ou de LR,
48:13 en tout cas dans sa partie suétie.
48:15 Elles vont moins les inquiéter parce que, précisément,
48:18 ils choisissent ces options politiques,
48:20 notamment en raison de cette impossibilité
48:23 à manifester autrement que par la violence.
48:26 Alors, ils sont marginaux, on l'a vu par le seul résultat des urnes,
48:31 ils sont marginaux, ces manifestants, encore plus lorsqu'ils sont violents.
48:34 En revanche, ils sont bien déterminés à empêcher le cours naturel de la démocratie.
48:40 Mais ça, personne, honnêtement, ne peut s'en étonner.
48:43 Marginaux mais puissants.
48:45 C'est-à-dire, qui doute que ces militants osent justifier une telle violence,
48:49 un refus manifeste des urnes et une telle attitude
48:52 contre le choix de millions de Français ?
48:54 J'ai l'impression quand même que les Français, le peuple, c'est une question,
48:57 est pris en tenaille, en quelque sorte,
48:59 entre ce que disait Marc Menand, c'est-à-dire le parti,
49:02 l'été nord, l'ancien monde, etc.
49:04 et puis justement, cette violence sur le terrain.
49:07 Mais, en fait, la responsabilité, elle revient dans le positionnement
49:10 à une très large partie de la classe politique,
49:12 et là, on l'a tous expliqué, aujourd'hui,
49:14 qui prépare en réalité ce comportement depuis des années.
49:17 En 2002, on a donc le refus des urnes,
49:20 et l'appel à manifester pendant deux semaines,
49:22 qui ne se joue... On a un candidat au second tour,
49:25 Jacques Chirac, qui refuse de débattre.
49:28 On refuse de débattre avec son adversaire,
49:30 qui déjà était choisi, en l'occurrence, par le biais des urnes.
49:33 Il y avait déjà un hiatus dans la manière de considérer démocratiquement
49:38 le résultat des urnes.
49:40 Depuis, ça s'est accéléré, c'est-à-dire qu'on a vu, par ailleurs,
49:43 une génération entière politique, des dizaines de responsables politiques,
49:46 expliquer que leur engagement en politique s'était décidé
49:49 le 21 avril 2002.
49:51 Et ça s'arrêtait là.
49:52 Alors, évidemment, ça peut provoquer,
49:54 quand vous êtes absolument en désaccord,
49:56 ça peut provoquer un engagement.
49:57 Enfin, quand 20 ans plus tard, c'est toujours la raison de votre engagement,
50:00 c'est un projet qui est quand même assez court.
50:03 Mais tout le monde s'est satisfait de cette rhétorique-là.
50:06 Et, par ailleurs, pourquoi ?
50:08 Parce que ce jour-là, ils ont eu peur du retour des heures
50:10 les plus sombres de notre histoire,
50:12 c'est-à-dire le retour au nazisme.
50:14 Et alors, pardon, mais si vraiment on a affaire au nazisme,
50:16 et Mathieu nous le dit souvent,
50:18 les manifestants, même quand ils cassent des vitrines,
50:20 ils sont en dessous du niveau qu'il faudrait pour répondre
50:23 à une telle menace.
50:25 Donc, soit on n'y croit pas, soit, en effet,
50:27 ces discours encouragent même la violence sur le terrain.
50:30 Quand on a un président de la République, Emmanuel Macron,
50:32 qui, en 2018, nous dit, il évoque le risque de voir l'Europe,
50:36 je cite, "se démembrer par la lèpre nationaliste".
50:39 "Se démembrer par la lèpre nationaliste".
50:42 Là aussi, ça appelle une réaction vaguement violente.
50:44 Si vraiment c'est ça l'enjeu, c'est évidemment gravissime.
50:48 Et là, quand vous avez aujourd'hui un ministre de la Justice
50:51 qui vous parle de déshonneur,
50:53 et un ministre de l'Intérieur qui vous parle d'un accord de Munich,
50:56 c'est-à-dire, encore une fois, d'un accord avec des nazis,
50:59 alors vous vous étonnez pas que certains
51:01 se descendent dans la rue, cassent, et s'insurgent, évidemment.
51:05 Et j'ajoute à ça tout le reste de la classe politique,
51:07 quand on voit tout ce qui a été dit ces derniers mois,
51:12 jusque dans certains partis de la gauche,
51:14 sur, par exemple, le LFI,
51:17 qui disait que la police tuait,
51:19 sur les manifestations, sur la violence exercée sur les policiers,
51:22 sur l'oppositionnement et l'incapacité à reconnaître
51:25 le mouvement du Hamas comme terroriste, par exemple.
51:28 Quand on a entendu toutes ces choses-là dans la bouche
51:30 de représentants, notamment de la droite,
51:32 qui nous expliquaient qu'il y avait là un danger mortel,
51:35 et qui aujourd'hui nous expliquent qu'Eric Ciotti
51:37 se vautre dans le déshonneur,
51:39 abandonne, trahit ces idées,
51:42 j'aimerais vraiment que quelqu'un pose la question à ces gens-là.
51:45 Dans quelle mesure exactement du RN se situe le déshonneur ?
51:50 Qu'il y ait des désaccords, tout le monde l'a bien compris.
51:52 Où se situe exactement le déshonneur
51:54 qui empêcherait, qui reviendrait à vendre son âme ?
51:59 J'aimerais vraiment que cette question soit posée,
52:01 je pense qu'ils auraient du mal à répondre quand même.
52:03 -Cher Nathalie, est-ce que cette inquiétude n'est pas sincère ?
52:07 Finalement, est-ce qu'il n'y a pas un risque de guerre larvée
52:11 devant une situation politique, on le voit,
52:13 aussi instable aujourd'hui ?
52:15 -Le problème c'est que, que ce soit sincère chez certaines personnes,
52:18 notamment chez des électeurs, je n'en doute pas une seconde.
52:20 Le problème c'est que là, dans la classe politique,
52:22 ça dépend vraiment des jours.
52:24 Mais vraiment ça dépend des jours.
52:25 Gérald Darmanin qui a fait la déclaration la plus violente
52:27 en parlant d'accord de Munich,
52:29 il y a quelques temps en débat,
52:30 parce que les accords de Munich et cette diabolisation du RN,
52:33 elle se fait sur le terrain migratoire,
52:36 sur la politique migratoire réclamée par le RN.
52:39 Dans un débat sur l'immigration,
52:41 Gérald Darmanin, en face de Marine Le Pen,
52:43 lui explique qu'elle est trop molle.
52:45 Alors moi je ne sais plus.
52:46 Soit elle est trop molle,
52:47 soit passer un accord avec elle sur ce terrain-là,
52:50 c'est revenir à signer les accords de Munich,
52:51 mais il faut choisir.
52:52 Quand dans le débat sur l'immigration,
52:54 on a le RN qui explique avec LR,
52:57 donc puisque c'est le Sénat,
52:59 LR qui remodifie le texte,
53:02 que Marine Le Pen le vote,
53:04 on n'a entendu personne expliquer que c'était le déshonneur
53:06 et que c'était vendre son âme.
53:08 Quand on a la France insoumise
53:10 qui propose une motion de censure
53:12 et que le RN la vote,
53:14 on n'a entendu personne appeler à manifester dans les rues
53:17 pour refuser les voix du RN.
53:19 Tout ça est un théâtre hallucinant
53:21 dans lequel disparaissent très clairement
53:23 40% des Français,
53:25 si on additionne en effet tous ces scores,
53:27 même un peu plus avec le score de François-Xavier Bellamy,
53:31 qui eux ont revendiqué des résultats
53:33 sur des sujets extrêmement précis,
53:35 qui eux les inquiètent sincèrement.
53:37 Parce que je peux vous assurer que les Français
53:39 qui ont choisi de porter le RN reconquête
53:42 et le LR de F.B.B. à ce score-là,
53:45 eux ils sont réellement inquiets.
53:47 Et là pour le coup c'est sincère.
53:49 Ce théâtre est franchement à vomir.
53:51 A vomir parce que personne n'y croit en réalité.
53:53 On sauve des places probablement,
53:55 mais à part ça personne n'y croit.
53:57 - Vous rejoignez complètement la position d'Éric Ciotti,
54:00 ce que j'entends bien.
54:02 Éric Ciotti, on a dit plusieurs fois dans les médias aujourd'hui
54:05 qu'il avait dit "je ne voterai jamais Marine Le Pen".
54:08 Et il a expliqué pourquoi.
54:10 Il a changé d'avis.
54:12 Je vous demande d'écouter un petit extrait.
54:14 Et ensuite Mathieu, je vous demande de conclure cette émission.
54:17 - Convenez qu'il y a eu des évolutions.
54:19 Il y a eu des évolutions dans notre pays.
54:21 Quand on voit la précarité qui a tellement augmenté,
54:24 est-ce que ceux qui sont aujourd'hui au pouvoir
54:27 peuvent revendiquer cette efficacité ?
54:29 Alors qu'il y a autant de pauvres dans notre pays...
54:32 - Vous parlez ennemi de la fabricoliste,
54:34 il n'y a plus d'ennemi.
54:36 - Je n'ai jamais, je pense, personnellement,
54:38 utilisé cette formule.
54:40 Qu'il n'y a jamais eu d'impôts et de prélèvements aussi élevés
54:43 et des salaires aussi faibles.
54:45 - Il dit "la France a changé".
54:48 Voilà pourquoi je change ma position.
54:50 - Je note aussi une chose,
54:52 c'est qu'Éric Ciotti, quoi qu'on en pense,
54:54 parle du présent.
54:56 Et ceux qui s'y opposent sur la mode de la honte,
54:58 de Munich et pourquoi pas Attila, il ne faut pas l'oublier,
55:01 nous parlent du passé.
55:03 Et on doit lire 2024 à la lumière de 38-39.
55:07 On pourrait y voir une forme de décalage historique
55:10 des gens qui vivent dans le passé, premier élément.
55:13 Par ailleurs, ce qui se joue aujourd'hui, je crois...
55:15 Vous savez, on a beaucoup répété depuis quelques années
55:17 la droite aurait pris, aujourd'hui,
55:19 aurait gagné la bataille culturelle,
55:20 la gauche serait en déroute.
55:22 Mais quelle foutaise !
55:24 Objectivement, ce qu'on voit aujourd'hui
55:26 dans la désunion des LR,
55:28 qui décident de transformer Ciotti
55:30 en monstre du jour à lapider
55:32 pour prouver leur propre pureté morale,
55:34 qu'est-ce qu'on voit ?
55:35 On voit que tous ces gens veulent continuer
55:37 à bien se faire voir par la gauche morale,
55:39 qui fixe encore les critères du respectable,
55:43 du fréquentable ou du non respectable
55:46 et de l'infréquentable.
55:47 Aujourd'hui, chacun a senti le besoin de dire
55:49 Ciotti honte, Ciotti infréquentable,
55:51 Ciotti gênant, Ciotti faux résistant.
55:53 J'ai même vu un député LR qui a dit en 39...
55:56 en 40, il n'aurait pas traversé la Manche.
55:58 Autrement dit, c'est un pétainiste,
56:00 c'est un collabo potentiellement.
56:02 Qu'est-ce qu'ils nous disent ?
56:03 Chacun veut se faire voir en envoyant
56:05 son petit signal de soumission à la DOXA
56:08 pour montrer, en dernière instance,
56:10 pour eux, le mal incarné,
56:12 ça demeure la possibilité même
56:14 de contact avec le RN.
56:16 On en pense ce qu'on veut, moi,
56:18 les gens pensent vraiment ce qu'ils veulent politiquement,
56:20 mais si on cherche à décrypter
56:21 les mécanismes médiatiques,
56:23 les mécanismes politiques,
56:24 qui commandent l'action des hommes politiques,
56:26 on a en France, non seulement la droite
56:28 la plus bête du monde,
56:29 si vous connaissez la formule,
56:30 je ne sais pas si elle est vraie,
56:31 mais on a certainement la droite
56:32 la plus à gauche du monde,
56:33 parce que c'est une droite qui n'est finalement
56:35 rien d'autre qu'une gauche au ralenti,
56:37 une gauche un peu en retard,
56:39 une gauche d'hier,
56:41 et toujours en train de quitter
56:42 sa respectabilité au camp d'en face.
56:44 - Et dernière question, en 10 secondes,
56:46 les Français, qui est les 40-45 %
56:48 dont on parlait tout à l'heure,
56:50 qu'est-ce qu'ils se disent, là, ce soir,
56:52 en voyant cette droite,
56:54 entre guillemets, à genoux devant la gauche ?
56:56 - Probablement que leur classe politique
56:58 n'est pas à la hauteur,
56:59 ils y sont habitués.
57:00 Probablement que les appareils
57:01 préfèrent les querelles d'égo
57:02 à la défense du pays,
57:03 ils y sont habitués.
57:04 Probablement que leur pays va probablement
57:06 un jour s'effacer à cause de cela,
57:08 ils commencent à s'y résigner,
57:09 ou peut-être pas.
57:10 - Tout n'est pas fini,
57:11 c'est le 30 juin, le premier tour,
57:13 excellent huit de programme,
57:14 l'heure des propos, Pascal Trout.
57:16 *Bruit de coup de feu*

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