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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 19h c'est l'heure, ravi de vous retrouver ce soir.
00:03 Tiens donc, Simon Guilain est là.
00:05 Bonsoir Simon.
00:06 Bonsoir Christophe.
00:07 Quelles sont les infos du jour ?
00:08 Les infos du jour sont le Hezbollah libanais a affirmé avoir lancé des attaques à la roquette et au drone contre plusieurs bases de l'armée israélienne.
00:16 Une offensive qui intervient après la mort d'un de ses hauts commandants militaires en début de semaine.
00:20 Israël s'engage à répondre avec force à toutes les agressions du Hezbollah libanais.
00:25 Gabriel Attal s'est dit favorable à un débat télévisé avec Jordan Bardella et Jean-Luc Mélenchon.
00:31 Ce débat doit se tenir entre ceux ou celles qui ont été identifiés comme potentiellement premiers ministres.
00:36 Gabriel Attal sera candidat dans les Hauts-de-Seine le 30 juin prochain.
00:40 Et puis Gérald Darmanin s'est montré rassurant sur l'organisation des Jeux Olympiques de Paris.
00:44 Le ministre de l'Intérieur a assuré aujourd'hui que tout était prêt et très bien prêt pour l'événement qui débute donc le 26 juillet prochain.
00:51 Sur CNews ce matin, Gérald Darmanin a affirmé que la dissolution de l'Assemblée nationale n'aura aucun impact sur les JO.
00:58 Christine.
00:59 Merci beaucoup mon cher Simon.
01:01 Et au sommaire ce soir, alors que la France est orpheline, la droite cherche à s'unir, la gauche également y travaille.
01:10 Une gauche qui parvient à avancer vers un accord très large.
01:13 Oubliez les clashes à l'Assemblée nationale, oubliez les insultes des uns vers les autres, oubliez les incitations au chaos,
01:20 oubliez les divergences.
01:22 D'un côté cette gauche cherche à se rassembler et de l'autre elle menace de chaos si la droite parvient à s'unir.
01:28 Comment parvient-elle à surmonter ces différences ? L'édito de Mathieu Bocouty.
01:33 Alors que la France est orpheline, c'est la grande misère des électeurs de droite qui sont désemparés.
01:40 Tout accouchement se fait dans la douleur mais le temps paresse pour ces français qui vivent des montagnes russes émotionnelles depuis la dissolution.
01:49 Ces français qui voient la France décliner jour après jour, la violence qui se poursuit, l'insécurité qui continue, la dégrégolade qui s'accélère.
01:58 Peut-on espérer un sursaut pour la France ? L'analyse de Gabrielle Cluzel.
02:04 On ne cesse de parler depuis quelques jours du nouveau front populaire, comparant directement cette nouvelle initiative d'alliance de la gauche à celle dont Léon Blum en 1936 avait été à l'origine.
02:18 Est-ce que l'histoire se répète vraiment ? Le front populaire n'est pas le front populaire, c'est ce qu'explique Marc Menand ce soir.
02:26 Alors que la France est orpheline, une pétition a été lancée pour la dissolution du syndicat de la magistrature.
02:33 Des syndicats qui ont appelé à se mobiliser contre, je cite, "la cession au pouvoir de l'extrême droite".
02:39 Plusieurs organisations syndicales ont également appelé à manifester ce week-end, rejointes par plusieurs partis politiques.
02:45 Même des syndicats de journalistes ont suivi. "Tous contre la droite nationale, mais tous contre les Français aussi, que comprendre ?"
02:52 Le décryptage de Charlotte Dornélas.
02:55 Alors que la France est orpheline, peut-on encore espérer ?
02:59 Depuis hier, à travers les scènes de chaos, l'union des droites prend une certaine forme.
03:04 Le Bloc national semble prêt à présenter une force politique capable de remporter les élections.
03:11 Quelle forme prend cette union des droites à l'heure qu'il est ? L'édito de Mathieu Beaucote.
03:17 Une verre pour prendre un peu de hauteur au sein de ces journées folles de l'actualité.
03:24 Allez, c'est parti avec nos mousquetaires.
03:39 - Ravi de vous retrouver. - Vous êtes le mire-mousse de l'information, c'est ça ? Vous prenez de l'air ?
03:44 - On survole. Aujourd'hui, on va prendre un peu de hauteur. Comme d'habitude, même si on n'a pas beaucoup d'auteur, on va essayer de prendre un peu de hauteur.
03:52 On a beaucoup de choses à dire ce soir. Il semble y avoir, à Mathieu Beaucote, un paradoxe en France.
03:56 La droite, que tout semble unir idéologiquement, on l'a déjà bien compris, qui est capable de se rassembler.
04:04 Et la gauche, qui semble traversée par des désaccords idéologiques majeurs qui a pris seulement 24 heures pour s'unir.
04:11 Tout n'est pas encore fait, mais je vois que ça ne serait tardé.
04:15 Comment expliquer cette force de la gauche ? D'où vient son art du rassemblement ?
04:21 - C'est tout à fait fascinant. J'ai entendu sur plusieurs antennes aujourd'hui des gens de droite, ou à tout le moins qui ont identifié la droite,
04:27 se désoler de cette alliance de la honte qui se ferait à gauche. Et ils chialaient, et ils braillaient, et ils s'autoflagellaient.
04:35 Et j'avais envie de dire "Mes bandes de zozos". Vous avez devant vous des gens qui sont à gauche, capables de s'unir.
04:42 Parce qu'ils font de la politique. Parce qu'ils ne sont pas moralement intimidés par le camp d'en face.
04:49 Parce qu'ils savent d'un coup renier leurs principes complètement pour être capables d'accéder au pouvoir.
04:55 S'ils renient vraiment leurs principes, on y reviendra. Mais dans l'esprit public, c'est ce qu'on comprend.
04:59 Complètement indifférent aux polémiques médiatiques, aux scandales des uns et des autres.
05:03 Et de l'autre côté, vous avez une droite qui pleure, qui n'en finit plus de pleurer, qui se désole, qui s'indigne,
05:09 qui finalement se met dans la posture idéale, celle du perdant.
05:13 - Pour l'instant. - Depuis longtemps, tout le moins. Il se pourrait qu'elle gagne un jour.
05:19 - Soyons optimistes. - La longue histoire des défaites de la droite ne me semble pas à la veille de changer.
05:23 Vu sa manière de se comporter. La question qu'on peut se poser, c'est d'où vient cette force de la gauche ?
05:31 D'où vient cette capacité à se rassembler ? Est-ce qu'elle se rassemble autour d'un programme précis ?
05:35 Pas nécessairement. Les socialistes ne veulent pas nécessairement la même chose que les islamo-gauchistes,
05:41 qui ne veulent pas la même chose que les écologistes, qui ne veulent pas la même chose que les insoumis. Dans le détail.
05:45 Mais ils sont néanmoins unis par une commune aversion.
05:50 Il ne faut pas sous-estimer dans la psychologie politique de la gauche la place de la haine.
05:56 On s'entend, eux, officiellement, ils sont en guerre contre la haine tout le temps.
05:59 Mais ils sont habités par une haine profonde, et c'est la haine, j'y reviendrai, de la droite.
06:05 Toujours assimilée selon les circonstances, un péril, le cléricalisme, le fascisme, le racisme, le libéralisme,
06:12 selon les circonstances, mais la gauche trouve un ciment fédérateur dans son aversion.
06:18 Pourquoi, en bonne partie? Parce qu'elle est parvenue à capter, depuis quelques décennies,
06:23 c'est elle qui, dans l'espace médiatique, réussit à fixer le bien et le mal.
06:29 C'est elle qui a le pouvoir de nous dire quel est l'horizon légitime pour nos sociétés et que serait une régression.
06:36 C'est elle qui nous dit ce qui est un progrès, c'est elle qui nous dit ce qui est une décomposition.
06:41 La gauche a ce pouvoir d'intimidation morale, ce qui fait en sorte qu'elle parvient à se rassembler très facilement
06:47 contre le camp d'en face qui lui se laisse toujours intimider.
06:52 Sa force vient donc de la maîtrise de l'imaginaire antifasciste. On l'a compris depuis 1945,
06:57 plus depuis les années 70 en fait, c'est paradoxal. C'est-à-dire que c'est une réinterprétation de la Deuxième Guerre mondiale
07:03 à partir des années 70 où on va nous dire que tout ce qui relève de la nation, de l'histoire, de l'identité, de la culture,
07:09 relève du fascisme. Parce qu'auparavant, on savait que la nation, l'identité, la culture avaient permis de vaincre le fascisme.
07:15 À partir des années 70 et surtout 80, on tend à l'oublier.
07:19 Donc le génie de la gauche, c'est la maîtrise de l'imaginaire antifasciste.
07:23 Et je vais vous citer un texte d'un auteur pour qui j'ai beaucoup d'estime, qui est en 1998, ça fait quand même quelques années.
07:29 Je cite des extraits, je ne vais pas lire tout le texte. Marc Krapes, il s'appelle, c'est un historien, c'est un politologue
07:34 qui avait remarquablement décrit comment la gauche réussit à fonctionner quelle que soit la crise.
07:38 « La gauche est forte en ce qu'elle s'affiche sereinement-telle. »
07:42 Non, la gauche, elle n'a pas de problème d'être de gauche. Elle l'assume, elle n'est pas toujours en train de dire
07:46 « oui, mais être de gauche humaniste, non, de gauche modérée. » Non, la gauche s'assume gauche.
07:50 « La capacité de la gauche à être solidaire est d'autant plus accrue qu'elle dispose d'un facteur de mobilisation
07:57 et de rassemblement sans faille, d'un slogan apte à fédérer l'ensemble de ses composantes, battre la droite. »
08:03 Ça, c'est plus important que le reste.
08:05 « Surtout, la gauche qui, par essence, est toujours à la recherche d'une nouvelle affaire d'Refus,
08:10 a trouvé son chemin de Damas, en reproduisant le vieux schéma combiste de la concentration
08:15 de toutes les gauches, extrêmes incluses, face à un péril droitier.
08:19 Celui-ci avait non-clericalisme, comme aujourd'hui racisme.
08:23 Dès lors que vous avez la maîtrise de la définition du mal absolu,
08:27 dès lors que, selon les circonstances, vous pouvez modifier cette définition,
08:31 c'est la logique du no pasaran. »
08:33 J'entendais sur notre antenne hier soir une figure du Parti Socialiste, Philippe Doucet,
08:37 qui expliquait comment on pouvait rassembler du NPA, quand même le nouveau parti anticapitaliste,
08:41 dont on a répété toute la journée ses déclarations sur le Hama, sur le 7 octobre,
08:45 et manifestement, ça ne cause pas un problème immense à gauche,
08:49 avec le Parti Socialiste, les tendances à la Hollande et tout ça.
08:52 Tous ces gens-là s'unissent parce qu'ils disent « no pasaran » devant le fascisme qui revient.
08:56 Parce que pour cette gauche, l'adversaire n'est jamais un adversaire légitime.
09:00 C'est le démon des enfers qu'il faut reconduire aux enfers.
09:04 Vous connaissez le vocabulaire, « sulfureux, nauséabond ».
09:07 « Sulfureux », c'est le langage de l'enfer, et « nauséabond », c'est le langage de la décharge.
09:11 La droite, c'est la décharge publique. La droite, c'est le dépotoir.
09:14 La droite, on doit s'en tenir le plus éloigné.
09:17 Donc ça, c'est la maîtrise du logiciel idéologique.
09:20 C'est la maîtrise des codes mentaux que tous partagent.
09:24 C'est aussi, j'ajouterais, la maîtrise des institutions.
09:26 Et ça, on a tendance à l'oublier.
09:28 La gauche maîtrise, allons-y dans l'ordre, l'université, globalement.
09:32 Mais la maîtrise de l'université, c'est la production des savoirs, surtout en sciences sociales.
09:36 Je pense qu'il doit y avoir moins de gauchistes, finalement, par ailleurs, en physique qu'en sciences sociales.
09:40 Du genre comme ça.
09:42 Donc c'est la production des catégories idéologiques qui fixent le savoir aujourd'hui.
09:47 Elle contrôle les cours suprêmes.
09:49 On a vu le Conseil constitutionnel au moment de la loi immigration.
09:52 Et combien de fois, d'ailleurs, s'est-il manifesté pour casser ce qu'il considère comme une démocratie populiste.
09:57 Le Conseil d'État, je pense qu'on peut reconnaître qu'il est occupé idéologiquement par le socialisme.
10:04 Les médias, le service public, c'est le moins qu'on puisse dire.
10:07 On en parlait récemment.
10:08 Pensez au rapport exceptionnel de la fondation, de l'institut Thomas More,
10:11 qui a documenté le biais idéologique du service public.
10:14 La société civile, ça c'est important.
10:16 Les syndicats.
10:17 Vous avez vu, par exemple, l'appel à la grève, notamment chez BFM TV, chez RMC, dans les médias.
10:23 C'est intéressant, l'appel à la grève.
10:24 Donc on a des médias neutres qui en appellent à la grève, contre un parti politique en particulier.
10:27 Le syndicat de la magistrature.
10:29 L'ensemble des composantes de la société qui, lorsqu'il y a un débat,
10:33 lorsqu'il y a un débat dans la société, peuvent intervenir en disant « c'est scandaleux, on va se mobiliser dans la rue, on va en appeler à faire barrage. »
10:40 Et finalement, les milices ou les banlieues, ou par ailleurs la capacité de faire de la casse.
10:44 La capacité, si on juge que l'extrême droite, comme ils l'appellent, arrive au pouvoir,
10:48 on est capable de jeter dans la rue immédiatement des dizaines, des centaines, des milliers de personnes
10:53 qui vont créer de la casse, qui vont créer une situation intenable.
10:57 Et la responsabilité de cette violence sera mise sur le dos de ceux qui se sont fait élire par le peuple.
11:02 Et on aura, je l'entendais hier un responsable de la France Insoumise expliquer que,
11:06 oui, on respecte le peuple, mais la démocratie, c'est pas seulement les élections,
11:09 c'est la capacité d'occuper la rue, d'occuper l'espace public.
11:12 Donc lorsque le peuple se sera prononcé, s'il se prononce,
11:16 eh bien on verra toutes les institutions de la société civile se mobiliser
11:20 pour être capable de bloquer le choix du peuple souverain,
11:23 qui dès lors sera traité comme une collection de mineurs crétins, incapables de faire un choix éclairé.
11:27 - Alors revenons-y, Mathieu Bocoté. La France Insoumise demeure la force principale à gauche.
11:34 Les autres parties de gauche ont-ils accepté définitivement son hégémonie ?
11:39 - Alors vous noterez, aujourd'hui, quand on parle, l'entente n'est pas terminée.
11:42 C'est pas terminé à gauche, on dit « est-ce que ça va se faire ou non ? ».
11:45 C'est pas sur une question de principe, c'est sur une question de répartition des postes.
11:48 C'est ça l'enjeu. Ce n'est pas « on a des principes... »
11:51 - Le principe, ça y est, c'est fait, c'est bouclé.
11:53 - Oui, je pense. Et fondamentalement, ils sont d'accord.
11:55 Ils sont globalement d'accord avec une vision anti-occidentale, avec une vision anti-nationale,
11:58 avec une vision qui fonctionne globalement à la « diabolisation de l'homme blanc »,
12:02 mais ils sont d'accord avec la déconstruction des identités sexuelles,
12:05 ils sont d'accord avec la décroissance, ils sont d'accord avec des lois de censure,
12:09 ils sont d'accord avec la limite à les persécutions fiscales du commun des mortels.
12:13 La gauche a un programme et on finit par le reconnaître globalement.
12:16 Ensuite, ils ont chacun leur folklore personnel, ça les concerne.
12:19 Mais oui, ils sont tous unis globalement.
12:21 LFI, pourquoi? Parce que LFI, c'est le parti de l'avenir.
12:24 LFI est connecté à l'électorat qui, demain, permet à la gauche d'être optimiste.
12:29 L'électorat des banlieues qu'on peut mobiliser en brandissant un beau drapeau national.
12:33 Pas le drapeau français, mais le drapeau de la Palestine.
12:36 On a vu qu'il y a une efficacité politique à la mobilisation du nationalisme palestinien en France.
12:41 Et c'est l'avenir parce que c'est aussi les plus militants,
12:44 ce sont ceux qui ont une véritable culture de l'affrontement médiatique.
12:47 Il y a les socialistes, ne les oublions pas, qui ont une culture gouvernementale,
12:50 c'est jamais inutile.
12:52 Les écolos aussi, qui ont à la fois une culture militante, fanatique,
12:56 et une culture gouvernementale au niveau municipal.
12:58 Il y a le parti communiste français qui porte longue tradition,
13:02 sous le signe du stalinisme jamais renié, sous le signe de la fidélité,
13:05 une expérience historique qui a fait quelques cadavres.
13:07 Mais bon, ils font partie de la coalition et ça ne gêne personne.
13:10 Et le NPA. Alors c'est intéressant pourquoi le NPA, on en parle autant.
13:13 Parce que c'est l'aveu d'une radicalité désirée.
13:16 Ça dit fondamentalement, et ça c'est la conviction à gauche,
13:19 la gauche est convaincue qu'elle perd parce qu'elle n'est jamais assez radicale.
13:22 La gauche est convaincue que la bonne manière de battre la droite,
13:25 c'est d'être toujours plus à gauche.
13:27 C'est le schéma léniniste, c'est le schéma des gauches radicales,
13:30 qui consiste qu'il faut toujours que l'extrême gauche, entre guillemets,
13:33 s'empare de la gauche pour être capable d'imposer à la société
13:36 une rupture définitive sur laquelle on ne pourra pas revenir.
13:39 Alors devant ça, vous avez le RN.
13:42 Le RN, vous me direz, il est majoritaire, il pourrait être majoritaire dans la population,
13:45 il pourrait avoir une majorité parlementaire, c'est le premier parti.
13:48 Mais ce n'est qu'un parti. C'est ce qu'on ne doit pas oublier.
13:51 Il ferait 53 % demain, ce ne serait qu'un parti.
13:55 Parce que le RN, même à 53 %, ne contrôlerait ni les associations,
13:59 ni la magistrature, ni les syndicats, ni l'université, ni les médias,
14:04 et il demeurerait idéologiquement minoritaire,
14:07 même s'il est électoralement et politiquement majoritaire dans la population.
14:11 Et ça, ça annonce le choc à venir.
14:13 S'il y avait demain, chacun à ses préférences,
14:16 l'élection de gouvernement du camp national,
14:19 il y aurait un choc parce qu'on verrait que le pouvoir démocratique,
14:22 sans être impuissant, est plutôt faible par rapport à tous les autres pouvoirs
14:25 qui chercheront à le mater.
14:27 - Le Figaro annonçait ce matin un grand affrontement
14:30 entre le camp national et le nouveau Front populaire,
14:33 entre le bloc de droite et le bloc de gauche,
14:36 et un effondrement possible de la Macronie.
14:38 Est-ce que ça n'entraînera pas aussi son éclatement ?
14:41 Et est-ce que cela ne forcera pas à trancher
14:43 ceux qui s'y refusent pour l'instant à droite ?
14:45 - C'est une bonne question.
14:47 La Macronie, il y a les centristes de conviction,
14:50 il doit en avoir six, mais ils existent,
14:53 qui sont là, le bloc progressiste, libéral, européiste,
14:56 tout ce qu'ils pensaient.
14:58 Mais globalement, plusieurs vont devoir trancher, surtout à droite.
15:02 Disons que la Macronie se fracture.
15:04 La Macronie est née à gauche.
15:06 - On va passer au deuxième tour, qui va être hégémonique.
15:09 L'affrontement, c'est ce qu'avait théorisé Éric Zemmour,
15:12 le maudit des jours présents.
15:14 Mais il avait théorisé avant d'autres
15:16 le fait qu'il y aurait un affrontement direct
15:19 entre le bloc islamo-gauchiste, woke, radical, écolodécroissant,
15:22 et de l'autre côté, le bloc national,
15:24 populiste, conservateur, identitaire.
15:26 - Est-ce qu'on voit les projections à l'Assemblée nationale ?
15:29 - Il ne s'était pas trompé sur ça.
15:31 On le voit.
15:33 On le voit plus tard et plus tard.
15:35 Mais que feront à ce moment-là
15:37 les différentes composantes de LR, notamment ?
15:39 Ceux qui, en ce moment, surtout, ne veulent pas trancher.
15:42 Vous avez Xavier Bertrand, qui a déjà dit, je cite,
15:45 qu'il préfère les communistes aux identitaires. On le sait.
15:48 - On s'en souvient.
15:50 - Édouard Philippe, qui, à la fête de l'UMA,
15:52 disait préférer les communistes aux RN.
15:54 Gérard Larcher, qui dit qu'il ira à la pêche.
15:57 Agnès Évrain, qui disait hier préférer Macron aux RN
16:00 et la France insoumise.
16:02 Donc, elle, devant la France insoumise,
16:05 l'alliance des gauches qui intègre le NPA,
16:08 qui intègre l'islamo-gauchisme, elle se dit,
16:11 Bardella, c'est aussi dangereux, par exemple,
16:14 ou Barichal, ou Ciotti, c'est aussi dangereux
16:17 que Mélenchon, que Bonpar, que Rousseau, et ainsi de suite.
16:20 Que fera Laurent Wauquiez ?
16:22 Que fera Bélamie ? Il nous l'a dit, aujourd'hui.
16:25 Il nous a dit, dans un 2e tour, contre la France insoumise,
16:28 contre le RN.
16:30 On pourrait la poser la question, mais pourquoi attendre ?
16:33 Vous avez expliqué qu'il n'y avait pas de problème de morale
16:36 à vous unir à ce bloc.
16:38 Comment expliquer, dès lors, le retard dans ce ralliement possible ?
16:41 On pourrait dire, au-delà de ça, tout cela est un immense cirque,
16:44 mais dans les faits, on arrive dans un moment d'affrontement.
16:47 L'élection législative qui vient sera probablement la plus importante
16:50 depuis 1981 en France, je crois.
16:52 C'est l'élection, non seulement de tous les réalignements annoncés,
16:55 mais c'est entre des forces fondamentalement contradictoires.
16:58 J'ai l'impression, mais je me trompe peut-être,
17:01 que le bloc de gauche est beaucoup plus résolu dans sa volonté
17:04 de conquérir le pouvoir et de l'exercer, que d'une droite
17:07 qui joue à Game of Thrones dans ses affrontements
17:10 pour la conquête des républicains, dans la division des autres partis.
17:13 J'ai l'impression que les gens sérieux sont à gauche.
17:16 Je constate que la droite n'a toujours rien appris
17:19 de la politique de gauche.
17:21 - Merci beaucoup, mon cher Mathieu.
17:23 On va parler un petit peu de la droite.
17:26 Le bureau qui devait se tenir, c'est la première, 18h30,
17:29 a été politique de LR, a été reporté.
17:32 On va suivre tout ça.
17:33 Gabriel Cluzel.
17:35 Les électeurs de droite sont désemparés.
17:37 C'est un thème, on les larme aux yeux.
17:39 Ils le tweetent, ils le disent.
17:41 Ils ont vraiment le nœud au ventre.
17:43 Ils se posent beaucoup de questions.
17:45 Il y a la grande pitié au Royaume de France.
17:48 On connaît les paroles célèbres.
17:50 On connaît les paroles de Jeanne d'Arc.
17:52 C'est pour ça que ma belle Charlotte sourit immédiatement.
17:54 Mais elles prennent un écho tout particulier aujourd'hui.
17:57 - Oui, parce que la France, il n'y a plus le Royaume,
18:00 mais il y a toujours la grande pitié.
18:02 C'est bien le message qu'ont voulu faire passer les électeurs dimanche.
18:06 Ils ont dit, pour faire simple, faites quelque chose.
18:09 Et le spectacle de cette droite,
18:11 qui dans toutes ses composantes,
18:13 s'invectit, se déchire,
18:15 et pour eux, depuis deux jours,
18:17 et pour eux d'une tristesse absolue.
18:19 Je crois que c'est important de le dire.
18:21 C'est vrai qu'aimer la France,
18:23 semble-t-il, pour ces parties de droite,
18:25 c'est absolument se comporter comme un village gaulois.
18:28 Il n'est pas vraiment poisson, vous voyez.
18:30 Et pendant que les classiques de la droite,
18:33 qui ont noté retrouver le Karcher,
18:36 pour chasser, c'est intéressant,
18:38 parce qu'ils le cherchaient depuis de nombreuses années,
18:40 pour chasser Éric Ciotti,
18:42 et bien, pendant qu'ils s'acharnent sur Éric Ciotti,
18:46 à gauche, et Mathieu Bocote l'a dit,
18:49 ils trouvent à s'unir.
18:51 Il y a des désaccords.
18:53 Il y a des désaccords sur la ventilation des postes,
18:55 certains sont plus ou moins gourmands.
18:57 Là, c'est le plus surréaliste,
18:59 il y a un débat sur la qualification du Hamas.
19:01 Le simple fait de débattre sur la qualification du Hamas
19:03 devrait faire dire aux partis socialistes,
19:05 "non mais là, écoutez, on s'en va."
19:07 Eh bien non, ça avance, les discussions se poursuivent.
19:10 Alors forcément, ces électeurs se disent,
19:12 "mais qu'est-ce qu'on a fait, au bon Dieu,
19:14 pour faire des choses du monde ?"
19:16 Et c'est un vrai sujet.
19:18 Alors, on parle d'ILR, mais il y a aussi Reconquête,
19:20 ça a été terrible, hier, de voir tous ces coups de théâtre,
19:24 c'était presque une tragédie classique,
19:26 avec des dilemmes corneliens,
19:28 des anathèmes tellement violents,
19:30 qu'ils semblent sans retour,
19:32 une fois qu'on s'est dit des choses pareilles,
19:34 et les électeurs sont très désemparés,
19:36 ils ressemblent à des enfants du divorce,
19:38 vous savez, on ne peut pas leur demander de choisir.
19:40 Et puis, beaucoup de ces électeurs
19:42 veulent au RN, cette troisième protagoniste,
19:44 parce qu'ils se disent, "mais pourquoi
19:46 le RN a fermé la porte à un accord
19:48 précipitant la rupture,
19:50 quand il y a le feu à la maison,
19:52 on ne fait pas le tri dans les pompiers,
19:54 parmi les pompiers, il suffit qu'ils portent tous des seaux,
19:56 et puis voilà."
19:58 Donc, c'est vrai qu'il y a toutes ces dimensions
20:00 qui, aujourd'hui, rendent très malheureux,
20:02 je crois, les électeurs de droite.
20:04 Mais, surtout,
20:06 Gabrielle Cluzel, ce qui me met en rage,
20:08 cet électorat, c'est que, pendant ce temps,
20:10 la France
20:12 poursuit sa descente.
20:14 - Eh oui, alors, je ne peux pas vous faire un tableau
20:16 exhaustif, parce que ce serait impossible,
20:18 mais on peut citer, à Marseille,
20:20 un homme de 36 ans, connu des services
20:22 de police pour le trafic de stupéfiants,
20:24 a été tué par balle, mercredi.
20:26 À Paris, mardi,
20:28 des officiers américains de l'armée de l'air ont été
20:30 agressés, frappés et dépouillés dans le 16e
20:32 arrondissement. Lundi soir,
20:34 un domarin dans l'Isère, une octogénaire,
20:36 qui avait chuté chez elle, sans pouvoir
20:38 se relever,
20:40 elle avait laissé, malgré elle, sa porte
20:42 entreouverte. Elle a été dépouillée de ses bijoux
20:44 par des jeunes qui, loin de l'aider à se relever,
20:46 ont profité de l'aubaine. Dans le nord,
20:48 dans le village de Ferrin, lundi soir,
20:50 le corps d'une femme de 82 ans,
20:52 poignardée, a été retrouvé
20:54 à son domicile. Et un homme déjà condamné
20:56 à 10 ans de réclusion criminelle
20:58 en 2014, pour viol
21:00 sur personne vulnérable et soupçonnée.
21:02 Il avait aussi cinq mentions, déjà, sur son
21:04 casier judiciaire. Lundi soir,
21:06 à Paris, les policiers ont arrêté un homme
21:08 suspecté d'avoir violé une femme la veille
21:10 à Nantes, et qui s'apprêtait à s'enfuir
21:12 en Allemagne. Alors,
21:14 on peut continuer comme cela, et je ne vous parle même pas
21:16 de la dette qui se creuse.
21:18 344 millions d'euros
21:20 par jour, selon Agnès Verdier-Mollinier
21:22 de l'IFRAP, ni du flux migratoire
21:24 ininterrompu. Et puis, je passe aussi
21:26 sur les églises et les statues
21:28 taguées, les drapeaux brûlés,
21:30 les vitrines brisées... - Mais, pardon, mais c'est
21:32 important de le dire, parce que c'est tout ce qu'on ne voit pas
21:34 en ce moment. - Exactement, et on ne le voit pas.
21:36 - Tout ce qu'on ne voit pas et qui continue. - Exactement.
21:38 Et tout ça, c'est le produit
21:40 de l'extrême-gauche qui n'est pas contente des résultats
21:42 de dimanche soir. Et les remous de la campagne
21:44 des législatives prennent le pas
21:46 dans les médias sur tout cela.
21:48 Et de ce point de vue, Emmanuel Macron,
21:50 il a gagné, puisqu'il reprochait
21:52 aux médias de monter des faits
21:54 divers en épingle.
21:56 Vous savez qu'Emmanuel Macron, il aime bien les vieilles expressions
21:58 de Perlin, Pinpin,
22:00 Croquignolet. Alors, j'ai vérifié
22:02 ce que voulait dire cette expression
22:04 sur le site, il y a un site, expressionfrançaise.fr
22:06 et j'ai vu que monter
22:08 un épingle était synonyme de
22:10 en faire tout un fromage.
22:12 C'est vrai. Pourquoi faire
22:14 tout un fromage de ces viols, de ces
22:16 vols, de ces assassinats, de ces
22:18 attentats ? Alors, de là à penser
22:20 que cette dissolution et de la poutre de Perlin,
22:22 Pimpin, visant à forcer
22:24 les médias
22:26 récalcitrants à
22:28 diversifier
22:30 leur une éditoriale
22:32 et à ne pas monter en épingle ces faits
22:34 divers, il n'y a qu'un pas.
22:36 Mais ce qu'il me semble important de rappeler
22:38 à la droite, c'est
22:40 cette phrase de Sartre. Sartre disait en son temps
22:42 quand la gauche était en pleine ascension,
22:44 "il ne faut pas désespérer Billancourt".
22:46 Je pense que la droite devrait se souvenir qu'il ne faut pas
22:48 désespérer
22:50 la France tout court. Les montées en puissance
22:52 elles se font dans l'unité
22:54 et la bisbille,
22:56 la rancœur, ça décourage
22:58 l'électeur
23:00 partagé entre
23:02 l'aquabonisme et le tout-et-foutuisme.
23:04 Ça, ce sont
23:06 les deux mamelles de l'abstention.
23:08 Et donc, si la droite veut gagner, il faut qu'elle porte
23:10 la petite fille espérant, vous savez, comme dans
23:12 le poème de Charles Peggy.
23:14 - Mme, on fera un petit tour de table, si vous avez
23:16 un petit mot pour vos marquements
23:18 pour les électeurs de droite un peu désemparés,
23:20 perdus en ce moment. Un petit mot d'amour,
23:22 j'en sais rien.
23:24 L'homme de gauche, il a quand même un petit mot.
23:26 Et finalement, dernière question, est-ce que ces
23:28 querelles sont surprenantes ?
23:30 - Non, quand on y réfléchit, elles ne sont pas
23:32 si surprenantes parce qu'on est dans un
23:34 processus de reconfiguration.
23:36 Nous avions un suffrage à la proportionnelle
23:38 et il faut passer très vite
23:40 à un scrutin majoritaire
23:42 à deux tours. Alors c'est vrai que c'est violent
23:44 parce que c'est contraint dans le temps.
23:46 Donc tout se passe dans un temps très court.
23:48 Et je voulais rappeler que tout accouchement
23:50 se fait dans la douleur et pourquoi
23:52 l'union de la droite ferait-elle
23:54 exception ? Et puis peut-être
23:56 est-il temps de se demander
23:58 un certain nombre de
24:00 de s'opposer à un certain nombre de sujets, par exemple
24:02 sur LR, qui on peut
24:04 se demander s'il ne vit pas ces dernières
24:06 heures si ce n'est pas devenu un outil peut-être
24:08 un peu obsolète né avant la chute
24:10 du mur de Berlin.
24:12 - On va en parler dans la deuxième partie.
24:14 - C'est la question de la politique.
24:16 Voilà, mais je voulais simplement finir. L'accouchement,
24:18 il vous le promet, le principal est que le bébé soit beau.
24:20 Nous sommes d'accord.
24:22 - Non mais je vous laisse finir en deuxième partie. On marque une pause.
24:24 On revient pour que vous puissiez terminer
24:26 dans un instant par du Front Populaire.
24:28 Un nouveau Front Populaire qui se dessine mais qui n'est
24:30 pas le Front Populaire. Vous allez nous raconter
24:32 justement ce qu'est le Front Populaire. On marque une
24:34 pause et à tout de suite.
24:36 - Marc Menand,
24:40 Charles Zanella, vous êtes prié de sortir
24:42 si vous avez des messes basses.
24:44 Je ne sais pas, mais vous êtes tout le temps prêt à discuter.
24:46 - Alors déjà, mon anticléricalisme
24:48 m'empêche d'aller à une messe même basse.
24:50 - Dans un instant,
24:52 avec vous, on va voir le Front Populaire
24:54 qui n'est pas le Front Populaire.
24:56 Avec vous, Charlotte Dernelas, on va voir,
24:58 on ne comprend pas ce qui se passe,
25:00 tous ceux qui appellent à manifester,
25:02 les syndicats de la magistrature, des journalistes
25:04 qui appellent à manifester contre, je cite,
25:06 l'extrême droite. On va en parler avec vous.
25:08 Vous étiez en train de nous expliquer
25:10 comment les électeurs de droite sont
25:12 désemparés. Mais dernière question
25:14 pour terminer, Gabrielle Cluzel,
25:16 est-ce que LR a encore
25:18 un avenir ? - Ecoutez, c'est la vraie
25:20 question, parce que c'est une, encore une fois,
25:22 une belle maison de famille qui a été
25:24 créée
25:26 avant la chute du mur de Berlin,
25:28 pendant la guerre froide, et qui aujourd'hui
25:30 est dans une situation qui se retrouve sur une brèche,
25:32 la brèche du mondialisme.
25:34 Donc elle est attirée
25:36 sur sa gauche par
25:38 le macronisme mondialisé
25:40 et sur sa droite par
25:42 le RN pour faire vite
25:44 enraciner ou par reconquête.
25:46 Les uns et les autres sautent
25:48 d'un côté ou de l'autre. Et on voit aujourd'hui que c'est quand même devenu une espèce
25:50 d'auberge espagnole. Mathieu l'a dit,
25:52 ils ne sont pas d'accord
25:54 pour le deuxième tour, choisir,
25:56 enfin, ils ne sont pas tous d'accord pour le choix
25:58 d'un candidat
26:00 en cas de deuxième tour.
26:02 C'est quand même assez
26:04 ahurissant, parce qu'il s'agit
26:06 pas quand même de choisir la couleur du papier peint
26:08 des lavabos du siège de LR.
26:10 C'est vraiment un vrai sujet.
26:12 Donc ça, c'est un vrai problème. Mais,
26:14 LR se fait siphonner de droite
26:16 et de gauche. Maintenant, le RN est en train
26:18 de faire sa mue. C'est un vrai sujet aussi.
26:20 Quand vous avez été un parti
26:22 comme une citadelle
26:24 derrière son pôle vie
26:26 pour résister aux attaques
26:28 et qu'aujourd'hui vous devez vous ouvrir
26:30 et que vous devenez un parti
26:32 XXL, institutionnalisé, quand vous
26:34 étiez marginalisé, c'est pas si simple
26:36 et ça prend du temps. Et puis, on peut
26:38 se poser aussi la question de l'avenir
26:40 de Reconquête, qui a fait
26:42 un sas aux dernières présidentielles
26:44 entre le RN
26:46 et LR.
26:48 C'est assez
26:50 marquant pour une certaine partie des électorats.
26:52 Que vont-ils devenir ? Il n'est pas certain que
26:54 Reconquête, pour reprendre une formule
26:56 chère à son créateur, ait dit son dernier mot.
26:58 Et puis, il y a beaucoup
27:00 de demeures dans la
27:02 maison du père, je dis ça pour faire plaisir à Marc,
27:04 et surtout quand la maison du père
27:06 est en train de se développer,
27:08 comme elle se développe. Donc l'avenir nous dira
27:10 ce que deviennent ces trois parties.
27:12 Est-ce que vous avez peut-être un petit mot
27:14 pour ces électeurs désemparés ?
27:16 J'aime bien Charlotte qui baisse les yeux.
27:18 Non mais c'est vrai, on voit ces électeurs de droite
27:20 qui se disent, voilà, qui ont le cœur
27:22 déchiré par rapport à cette droite
27:24 qui se déchire sous nos yeux.
27:26 Mais ils ont raison. Ils ont absolument raison.
27:28 Quelqu'un qui leur dirait "en fait vous avez
27:30 tort, tout va bien". Non, au moment là,
27:32 il y a de légitimes raisons
27:34 si on est un électeur de droite, de trouver
27:36 que les chefs en question ne sont pas à la hauteur
27:38 des événements historiques.
27:40 Moi ce qui me frappe, c'est la qualité individuelle
27:42 du personnel politique à droite.
27:44 Des gens qui sont beaucoup plus formés, par exemple,
27:46 qu'en Macronie souvent, beaucoup plus formés qu'à gauche,
27:48 mais qui sont, comme je disais, à cause de...
27:50 parce qu'ils sont encore intimidés idéologiquement
27:52 par le camp d'en face, ou à tout le moins
27:54 par la capacité du camp d'en face de les humilier,
27:56 de les sanctionner ou de les accorder,
27:58 ils reproduisent en fait les divisions
28:00 qui condamnent à la défaite.
28:02 Moi je comprends en effet
28:04 que les électeurs de droite soient désemparés
28:06 parce que, à droite particulièrement,
28:08 ces dernières années, il y a vraiment eu
28:10 un discours porté par tous ces gens
28:12 qui sont en train de se déchirer sous nos yeux.
28:14 Il y a vraiment eu un discours de survie,
28:16 c'est-à-dire d'enjeu existentiel
28:18 pour la France tout entière,
28:20 pas pour telle ou telle,
28:22 parfois pour telle ou telle d'ailleurs,
28:24 mais pour la France elle-même, la France telle qu'on voudrait,
28:26 telle qu'on en a héritée,
28:28 et telle qu'on voudrait la transmettre.
28:30 Et quand devant cet enjeu existentiel
28:32 et défini comme tel, des gens se déchirent
28:34 soit pour des postes,
28:36 soit pour des raisons personnelles,
28:38 soit parfois parce qu'ils n'arrivent pas à se mettre d'accord
28:40 sur tel ou tel détail par rapport à ça,
28:42 c'est même irrationnel.
28:44 Mais vraiment, il y a quelque chose d'irrationnel
28:46 dans ce à quoi on assiste.
28:48 C'est le peuple qui est désemparé dans son ensemble,
28:50 pas uniquement le peuple de droite.
28:52 Moi je me veux de gauche, vous croyez que je ne suis pas désemparé ?
28:54 De voir que l'on est pour l'écriture inclusive,
28:56 de voir que l'on brade la laïcité,
28:58 de voir comment on oublie notre culture,
29:00 ce qui nous fait vivre,
29:02 ce qui nous a enchanté depuis 4, 5 siècles,
29:04 cette langue française,
29:06 qui est la langue de la pensée,
29:08 tout ça n'existe pas dans le discours.
29:10 Et on est face à quoi ?
29:12 Que ce soit de droite ou de gauche,
29:14 excusez-moi, face à des boutiquiers,
29:16 à des gens qui règnent,
29:18 qui ont leur petit état,
29:20 leur petite glorieule,
29:22 leur petit canapé,
29:24 leur petit bureau,
29:26 et ils sont là avec leur petit chapeau,
29:28 et ils voudraient dire
29:30 "voilà la règle",
29:32 mais ils n'ont pas l'air du tout !
29:34 Voilà ce qu'il faut savoir aujourd'hui,
29:36 c'est dramatique !
29:38 C'est pour ça que vous avez 50% d'abstentionnistes,
29:40 et puis les autres qui s'accrochent aux urnes,
29:42 mais quel que soit le camp,
29:44 ils pleurent.
29:46 - Un dernier mot peut-être, Gabrielle, pour ces électeurs désemparés.
29:48 On va en parler, avec vous, dans un instant.
29:50 Peut-on espérer, ça sera la dernière chronique
29:52 de Mathieu dans un instant.
29:54 - Moi je pense que oui,
29:56 que nous assistons à une mue qui va dépousser,
29:58 je l'ai dit tout à l'heure,
30:00 sur un beau bébé.
30:02 L'accouchement est toujours douloureux,
30:04 mais je pense qu'à la fin,
30:06 Emmanuel Macron a eu un maugiste,
30:08 la situation va se clarifier,
30:10 on peut être d'accord avec cette expression,
30:12 et la droite
30:14 va avoir une place
30:16 qu'on lui a toujours refusée.
30:18 Vous savez, elle a été un peu le dimi de la vie politique.
30:20 Elle a été sous le magistère moral de la gauche.
30:22 Les choses sont en train de changer.
30:24 - Donc accouchement douloureux, un beau bébé à venir,
30:26 respirer, pousse, bruit,
30:28 (rires)
30:30 - Math, le Front Populaire,
30:32 pour vous, n'est pas le Front Populaire.
30:34 On ne cesse de parler depuis quelques jours
30:36 de ce nouveau Front Populaire,
30:38 comparant directement cette nouvelle
30:40 initiative d'alliance de la gauche
30:42 à celle dont Léon Blum, en 1936,
30:44 avait été à l'origine.
30:46 Est-ce que l'histoire se répète vraiment ?
30:48 - Non, mais c'est ça qui est extraordinaire.
30:50 On distord l'histoire,
30:52 et les mots, on les transforme.
30:54 Le racisme, au départ,
30:56 c'est la personne qui voit
30:58 un autre de couleur
31:00 et qui le hait, sans savoir pourquoi.
31:02 Il est de couleur, je le hais.
31:04 - Pas de blanc aussi, maintenant.
31:06 - Non, mais bien évidemment,
31:08 vous avez raison.
31:10 Mais on vous dit raciste
31:12 si vous estimez que
31:14 la percée d'une religion
31:16 est contraire
31:18 à vos convictions républicaines,
31:20 et qu'il faut faire en sorte que cette religion
31:22 s'amoindrisse pour pouvoir être
31:24 assimilable. Et si elle n'y est pas,
31:26 il nous faut nous en protéger.
31:28 Mais là, vous devenez raciste.
31:30 En quoi vous êtes raciste ?
31:32 Donc les mots perdent leur sens.
31:34 Et c'est la même chose dans l'histoire.
31:36 Essayons de voir ce qui s'est passé
31:38 par rapport au front populaire.
31:40 Déjà, vous avez la terrible crise
31:42 de 1930 qui effondre
31:44 le monde financier
31:46 et qui fait trembler l'ensemble
31:48 de l'édifice d'un monde
31:50 qui est entré dans l'industrialisation.
31:52 1928,
31:54 1932, vous avez le cartel
31:56 des gauches qui prend le pouvoir.
31:58 Donc en 1932, le cartel des gauches.
32:00 En Allemagne, la montée
32:02 du nazisme. En Italie,
32:04 la montée de Mussolini.
32:06 Et dans tout cela, des agitations,
32:08 une pauvreté des soupes populaires
32:10 qui se montent un peu partout.
32:12 Et puis, ce cartel
32:14 des gauches qui est victime
32:16 d'un scandale
32:18 de corruption.
32:20 Alors il n'y est pas directement, mais il est assimilé
32:22 à cela. Il y a un personnage
32:24 qui s'appelle Stavinsky
32:26 qui joue un rôle
32:28 dans le crédit de Bayonne
32:30 où des fonds ont été détournés
32:32 et il se trouve
32:34 qu'il y a des ramifications au sein
32:36 du gouvernement et même proche du président
32:38 du conseil. Alors forcément,
32:40 ça crée
32:42 un véritable barouf et vous avez
32:44 l'élite de droite qui profite
32:46 de l'opportunité pour
32:48 condamner ce régime paleurementaire.
32:50 Mais il n'y a pas
32:52 que ces ligues de droite. Vous avez également
32:54 les anciens
32:56 de 14, quelques mouvements
32:58 comme les Croix de Feu qui se sont
33:00 créés, qui sont nationalistes
33:02 mais qui ne sont pas fascistes
33:04 contrairement aux ligues de droite.
33:06 C'est important de faire la distanciation
33:08 car il y aura un événement
33:10 qui fera chuter Blum
33:12 suite à cette information. Alors que se passe-t-il ?
33:14 Eh bien, on descend dans la rue
33:16 au mois de février
33:18 1934, vous avez
33:20 ces ligues qui sont là, face
33:22 à l'Assemblée Nationale, "Prenons le pouvoir,
33:24 détruisons tout" et les
33:26 Croix de Feu et le Conneau-Lel
33:28 qui refusent d'entrer dans ce mouvement
33:30 qui ferait tomber
33:32 le pouvoir et la démocratie
33:34 et ce qui fait que c'est la répression
33:36 policière qui l'emporte. Il y a des dizaines
33:38 de morts, il y a des blessés
33:40 des deux côtés et
33:42 derrière, eh bien, la réaction
33:44 qui vient des partis
33:46 comment s'opposer
33:48 à ces ligues qui sont
33:50 en train de menacer la République.
33:52 Il faut manifester notre
33:54 mécontentement et on organise
33:56 en 1934
33:58 une grande
34:00 manifestation qui aura lieu
34:02 le 14 juillet. Cette grande
34:04 manifestation, il y aura plus de 500 000
34:06 personnes, est à l'origine
34:08 d'un front,
34:10 on appelle ça le
34:12 Rassemblement National
34:14 et on va
34:16 créer, les organisateurs,
34:18 créer un comité
34:20 de Front Populaire.
34:22 C'est comme ça que l'histoire commence
34:24 et derrière il y a aussi des intérêts.
34:26 Staline se sent menacé
34:28 par l'Allemagne
34:30 nazie. Il voit poindre
34:32 le danger alors qu'ils étaient
34:34 toujours hostiles
34:36 à l'alliance avec la SFIO
34:38 donc il y avait eu le congrès de Tours
34:40 la scission entre les communistes
34:42 qui veulent
34:44 véritablement un régime marxiste
34:46 et puis les autres qui sont réformistes.
34:48 Il y a une haine totale et soudain
34:50 revirement, Staline demande aux
34:52 partis communistes de toute l'Europe
34:54 de tenter une sorte
34:56 d'alliance avec la bourgeoisie.
34:58 Voilà comment se crée
35:00 un programme minimum
35:02 au départ contre le
35:04 fascisme et il y a les élections
35:06 elles seront remportées
35:08 avec 586 sièges
35:10 contre 222
35:12 à la droite et il y a
35:14 106 sièges pour les radicaux
35:16 parce que les radicaux sont dans l'opération
35:18 et 72 pour le PC.
35:20 Blum devient
35:22 le président
35:24 du conseil, donc le premier
35:26 ministre de l'époque, de
35:28 cette coalition si je puis dire
35:30 des gauches. Mais
35:32 le problème c'est que
35:34 la population elle est dans le doute
35:36 la gauche elle a déjà été au pouvoir, il n'y a pas eu
35:38 d'amélioration, il y a eu une soude populaire
35:40 et il se trouve qu'aux usines Breguet
35:42 au Havre, le 1er mai
35:44 deux employés sont renvoyés
35:46 parce que ils
35:48 contestent le fait de ne pas avoir pu
35:50 être en repos ce jour-là
35:52 et là on débraye
35:54 et il y a une contagion qui
35:56 gagne toute la France, ce qui
35:58 fait qu'avant même que le gouvernement
36:00 se soit instauré
36:02 on a la France
36:04 en grève générale. Mais alors
36:06 dans la joie, on fait attention à bien
36:08 respecter les
36:10 outils de production.
36:12 Non, non, non, non, non,
36:14 il faut faire attention, c'est notre avenir la production
36:16 non, non, non, non,
36:18 ne
36:20 commettons pas ces saccages
36:22 etc. Et voilà comment
36:24 eh bien le Front Populaire
36:26 est obligé d'organiser
36:28 pour remettre les gens
36:30 au travail, c'est ce que dit Maurice Thorez
36:32 il faut savoir, c'est une grève
36:34 il y a
36:36 les accords de Matignon
36:38 mais dans les accords de Matignon
36:40 ils sont arrachés à la gauche
36:42 par ce mouvement
36:44 qui n'était pas du tout
36:46 dans le programme initial
36:48 voilà comment ça sort. Et puis
36:50 il a criché
36:52 au bout d'un an de gouvernement
36:54 une manifestation est organisée
36:56 par les Croix de Feu
36:58 enfin le parti qui a
37:00 succédé aux Croix de Feu
37:02 et là les gens de gauche
37:04 estiment que c'est intolérable
37:06 d'avoir cette manifestation
37:08 et le gouvernement de gauche
37:10 fait tirer sur les militants
37:12 de gauche et ce sera
37:14 l'élément déclencheur
37:16 de la fraction
37:18 entre les différents
37:20 partis qui s'étaient unis.
37:22 Alors deux mots sur Blum
37:24 qui est ce personnage que tout le monde
37:26 met en avant. Il est issu d'une
37:28 famille plutôt aisée
37:30 c'est un garçon qui est enragé par la poésie
37:32 il écrit et c'est d'abord
37:34 cela qui le porte et puis
37:36 il finit par entrer
37:38 en politique, on le voit aussi
37:40 durant la guerre de 1914
37:42 il est proche
37:44 de Marcel Samba qui est l'un des ministres
37:46 et ensuite
37:48 cet homme quand il apparaît
37:50 on le menace de mort
37:52 il est considéré
37:54 comme le personnage
37:56 le plus ordurier qui soit
37:58 Charles Morales dit
38:00 on doit le tuer mais il n'est pas
38:02 digne d'être tué de face, il faut le tuer de dos
38:04 voilà ce que subit Blum
38:06 Blum ne votera pas
38:08 les pleins pouvoirs à Pétain
38:10 il est arrêté, il y a le procès de Rillon
38:12 il est à Bucquenval
38:14 déporté, sa maîtresse
38:16 le rejoint à Bucquenval
38:18 pour le soutenir et quand
38:20 en 1945
38:22 enfin il est libéré
38:24 il rencontre
38:26 un professeur, le professeur Laporte
38:28 qui lui dit il faut vous reposer parce que là
38:30 vous êtes exténués
38:32 mais où pourriez-vous
38:34 être accueillis ? Il y a quand même cette image
38:36 du juif dans une France qui n'est pas
38:38 spécialement recommandable en la matière
38:40 et bien il y a une famille
38:42 qui l'accueillera, cette famille
38:44 c'est la famille Bolloré, A.O.D
38:46 avec le fils que j'ai évoqué
38:48 l'autre jour
38:50 Gwenaël Bolloré
38:52 et là vous voyez donc avec Gwenaël Bolloré
38:54 sur le perron de la maison
38:56 Léon Blum et puis il y a
38:58 une autre photo où on a
39:00 Léon Blum et sa femme
39:02 et c'est là qu'il retrouve la bigueur
39:04 et il mourra quelques
39:06 temps plus tard
39:08 victime de l'épuisement
39:10 sans doute et d'une crise cardiaque
39:12 - Accueilli là-bas
39:14 à O'Day - A O'Day, tout à fait
39:16 à 15 kilomètres de Quimper
39:18 - Merci beaucoup mon cher Marc pour cette histoire
39:20 du Front Populaire, le vrai
39:22 et de Léon Blum, merci infiniment
39:24 dans un instant j'ai un petit mot à vous dire
39:26 mais peut-être après la chronique de Charlotte
39:28 Charlotte, lundi
39:30 plusieurs organisations syndicales
39:32 ont appelé à manifester ce week-end
39:34 rejointes par plusieurs parties
39:36 politiques pour cesser, pour porter
39:38 la nécessité, je cite
39:40 d'alternatives de progrès pour le
39:42 monde du travail et pour dire leur
39:44 opposition, je cite, à l'extrême droite
39:46 alors qui est aux portes du pouvoir
39:48 et des syndicats de journalistes ont
39:50 suivi, que faut-il penser
39:52 de tous ces appels
39:54 à manifester qui surprennent quand même ?
39:56 - Alors Mathieu nous a
39:58 beaucoup parlé déjà de la semaine ou des
40:00 deux semaines antifascistes
40:02 depuis deux jours mais surtout depuis deux ans
40:04 de ce ressort
40:06 permanent parce que là on voit pas de campagne
40:08 on nous explique qu'on est au troisième jour de la campagne
40:10 moi je vois pas de campagne, il n'y a pas d'échange d'arguments
40:12 il y a en effet des déchirements partout
40:14 des insultes d'un camp à l'autre, voire
40:16 dans le même camp, mais
40:18 pour la campagne, c'est-à-dire pour le traitement des
40:20 sujets du message que les français ont envoyé et qu'apparemment
40:22 tout le monde a très bien compris
40:24 on verra peut-être plus tard mais pour l'instant c'est pas
40:26 gagné. Donc on a en effet des
40:28 partis politiques qui ont appelé à manifester
40:30 alors ils ont appelé à manifester
40:32 déjà devant le résultat des urnes, ce qui est toujours un peu
40:34 compliqué à analyser dans
40:36 un système démocratique et là
40:38 ils entendent manifester pour les élections
40:40 à venir, c'est déjà un peu plus audible
40:42 pour mobiliser leur électorat
40:44 devant ce qu'ils estiment
40:46 être un danger qui s'est
40:48 exprimé pour les européennes et qu'il faut
40:50 contrer la prochaine fois
40:52 bon les partis politiques en l'occurrence
40:54 c'est un peu leur métier à l'approche des élections
40:56 c'est un ressort, la manifestation
40:58 qui appartient à certains partis plutôt
41:00 qu'à d'autres, vous noterez qu'à gauche c'est quand même
41:02 vraiment une... comment dire
41:04 un réflexe, notamment au moment des élections
41:06 c'est pas très étonnant. Vous avez des
41:08 syndicats qui le font, vous avez
41:10 la CFDT, la CGT, l'UNSA
41:12 et FSU solidaires
41:14 qui ont appelé à manifester
41:16 vous noterez que Force Ouvrière, la CFTC
41:18 et la CFE CGC n'ont pas
41:20 appelé à manifester, ils ont expliqué
41:22 que ça n'était pas en l'occurrence, enfin ils n'ont pas
41:24 expliqué d'ailleurs mais ils n'ont pas signé l'appel à manifester
41:26 alors cet appel à manifester de la
41:28 part des syndicats que je viens de citer, elle n'étonne
41:30 plus personne, mais si on avait
41:32 une réflexion sur la nécessité
41:34 du travail syndical et pourquoi il est
41:36 important, notamment dans la défense
41:38 des intérêts professionnels des travailleurs
41:40 qu'ils prétendent représenter
41:42 et qui par ailleurs pour certains, et là
41:44 tous les analystes du monde le reconnaissent
41:46 se tournent vers le Rassemblement National
41:48 ce qui donne les scores qui arrivent
41:50 et bien il pourrait y avoir une réflexion
41:52 intéressante sur la nécessité
41:54 des corps intermédiaires dans la défense des intérêts
41:56 professionnels et non pas dans
41:58 l'engagement idéologique, politique
42:00 voire partisan permanent qui rend
42:02 le travail syndical extrêmement compliqué
42:04 qu'ont fait quand même tous les mouvements
42:06 sociaux qu'on a eu ces dernières années
42:08 qui se sont premièrement détournés des syndicats
42:10 personne n'a compris, peut-être que
42:12 cette réflexion là permettrait de comprendre
42:14 pourquoi la nécessité du travail syndical
42:16 mériterait un peu plus de distance
42:18 que des dizaines d'associations
42:20 abreuvées d'argent public, c'est-à-dire de l'argent
42:22 du contribuable, qui a porté dans les urnes
42:24 en premier le Rassemblement National
42:26 et derrière d'autres parties
42:28 sortent, on a l'habitude aussi
42:30 mais là encore une fois la réflexion sur
42:32 l'utilisation de l'argent public
42:34 c'est-à-dire l'argent des contribuables français
42:36 pourrait être porté
42:38 dans le débat public à cette occasion
42:40 et alors que des journalistes
42:42 en l'occurrence on a les syndicats
42:44 CGT et le SNJ Daltis Media
42:46 donc qui en effet est
42:48 la maison mère de nos collègues de
42:50 BFM et de RMC, donc eux ils appellent
42:52 à la grève pour rejoindre la mobilisation
42:54 et on voit bien
42:56 que là ça n'est même plus un engagement
42:58 idéologique ni politique mais partisan
43:00 c'est vraiment contre un parti politique en l'occurrence
43:02 et je les cite
43:04 "Nous connaissons collectivement la
43:06 dangerosité de l'arrivée de l'extrême droite à la tête du gouvernement"
43:08 Je ne sais pas qui est ce "nous"
43:10 mais ce qui est sûr c'est que s'il est
43:12 arrivé dans les urnes c'est qu'il y a vraiment des gens qui ne font pas
43:14 partie de ce "nous" donc je ne sais pas très bien qui est ce "nous"
43:16 Est-ce que ce sont tous les journalistes
43:18 donc ils ont demandé à tout le monde ce que les gens votaient
43:20 j'imagine dans les médias
43:22 dans lesquels ils travaillent et ensuite nous qui
43:24 travaillons dans les médias, donc ça se précise un peu plus
43:26 avons le devoir de rejoindre le
43:28 sursaut populaire et de
43:30 la jeunesse en cours
43:32 donc nous qui travaillons dans les médias, il y a une des définitions
43:34 du journaliste
43:36 c'est de s'engager contre un parti
43:38 politique qui est sorti vainqueur
43:40 dans les urnes, c'est quand même très original
43:42 et je note que ces
43:44 journalistes en l'occurrence
43:46 ils sont par ailleurs citoyens
43:48 donc ils ont des idées, évidemment ça n'est pas le sujet
43:50 ils sont citoyens, ils ont voté apparemment
43:52 contre le Rassemblement National et ils le referont
43:54 a priori dans les deux dimanches qui suivent
43:56 il n'y a pas de problème avec ça
43:58 mais la rhétorique utilisée
44:00 par des syndicats de journalistes qui appellent
44:02 à la grève, c'est à dire à l'abstention
44:04 de leur métier de journaliste dans une campagne
44:06 électorale de laquelle ils pourraient porter
44:08 précisément ce qu'ils jugent être un danger
44:10 moi j'ai pas de problème
44:12 mais ils pourraient le faire sur le terrain journalistique
44:14 c'est à dire en allant interroger des gens, en analysant
44:16 des programmes, en analysant toutes les listes
44:18 qui arrivent par exemple, ils s'abstiennent
44:20 de faire leur métier parce que l'engagement
44:22 et dont le sursaut populaire et de la jeunesse
44:24 en cours est plus important
44:26 je note qu'il y a deux enseignements là-dedans
44:28 il y a un, celui que je viens de soulever
44:30 et la deuxième chose
44:32 c'est le silence absolu de tout le reste de la profession
44:34 qu'on ne me parle plus
44:36 de défense du pluralisme
44:38 parce que je note que
44:40 le même monde médiatique
44:42 qui traque du matin au soir ces news au hasard
44:44 pour des choix
44:46 de lignes éditoriales, c'est à dire
44:48 de sujets à traiter
44:50 et de l'ordre des sujets, de la hiérarchie des sujets
44:52 et de la manière de les traiter
44:54 ils jugent ce choix
44:56 éditorial comme un choix
44:58 partisan et idéologique
45:00 quand vous avez une rédaction
45:02 les syndicats qui représentent une rédaction
45:04 qui s'engage directement
45:06 au moment d'une campagne électorale
45:08 dans le processus
45:10 partisan
45:12 vous avez un silence total, pourquoi ?
45:14 parce que probablement ça ne représente pas
45:16 la même chose, ce qu'ils ne supportent pas précisément
45:18 et là le spectacle est éclatant
45:20 c'est précisément le pluralisme
45:22 extérieur à l'intérieur
45:24 des médias, certaines lignes éditoriales
45:26 les dérangent mais l'engagement
45:28 partisan, s'il est celui-là
45:30 ne les dérange pas
45:32 et par ailleurs je note que tout ça se fait sur le dos
45:34 de résultats obtenus par le biais des urnes
45:36 c'est à dire d'un résultat
45:38 démocratique
45:40 notons-le quand même
45:42 - Ils ne sont pourtant pas les seuls
45:44 Charles Rodellin, là on l'a bien noté, il y a aussi les syndicats
45:46 de magistrats qui ont appelé à la mobilisation
45:48 est-ce que là c'est pas encore
45:50 peut-être plus difficilement compréhensible ?
45:52 - Oui alors là on essaie d'analyser, là c'est carrément
45:54 répréhensible, c'est pas moi qui ai décidé
45:56 les magistrats n'ont pas le droit de faire ça
45:58 en réalité et Eric Dupond-Moretti
46:00 garde des seaux n'a pas l'air au courant, c'est un peu gênant
46:02 parce qu'il oublie de réagir
46:04 systématiquement, pas systématiquement
46:06 on a déjà parlé beaucoup sur ce plateau de certains magistrats
46:08 qui ont eu des conseils disciplinaires
46:10 qui ont été écartés pour des raisons
46:12 d'ailleurs plus ou moins légitimes, on se souvient d'un magistrat
46:14 qui avait été accusé par certains médias
46:16 d'être trop rigide, par certains avocats
46:18 ou certains collègues d'être trop rigide
46:20 il avait été mis sur le banc, d'autres qui avaient fait
46:22 des tweets un peu trop engagés
46:24 ils ont été sur le banc, mais là en l'occurrence
46:26 le syndicat de la magistrature, rien
46:28 alors précisons quand même qu'il y a eu plusieurs
46:30 réactions chez les magistrats en France
46:32 vous avez l'union syndicale des magistrats
46:34 qui est le premier syndicat qui a fait 62%
46:36 en 2022
46:38 lui, je cite le communiqué, "fidèle à nos valeurs
46:40 dont la politisme, nous n'entendons pas
46:42 intervenir, est-ce qualité ?
46:44 dans le débat politique actuel, pourtant majeur
46:46 l'USM précise qu'elle
46:48 restera en tant qu'organisation
46:50 syndicale vigilante sur
46:52 les sujets qui concernent la justice directement
46:54 l'indépendance de la justice, tous ces sujets
46:56 bon, c'est un communiqué qui pourrait être fait
46:58 devant n'importe quel
47:00 parti politique j'imagine
47:02 je vais leur laisser le bénéfice du doute
47:04 mais il reste vraiment sur le terrain de la justice
47:06 vous avez le syndicat de la magistrature
47:08 que nos téléspectateurs connaissent bien
47:10 alors lui il est mobilisé, je cite, "contre
47:12 l'accession au pouvoir de l'extrême droite"
47:14 encore une fois c'est un engagement directement
47:16 partisan, le syndicat de la magistrature c'est 29%
47:18 chez les magistrats en
47:20 2022, considéré en progression et surtout
47:22 extrêmement influent à l'école nationale
47:24 de la magistrature et dans la nomination
47:26 des postes de
47:28 la haute magistrature où ils ont une certaine
47:30 influence, dans son communiqué le syndicat
47:32 dénonce, je cite
47:34 "des pans entiers de programmes
47:36 d'extrême droite déjà intégrés depuis plusieurs
47:38 années aux politiques publiques"
47:40 donc je ne sais pas pourquoi tout le monde s'inquiète du coup
47:42 il faudra qu'il nous explique, donc c'est déjà
47:44 intégré aux politiques publiques et il appelle
47:46 les magistrats et les magistrates
47:48 à se mobiliser contre l'accession au pouvoir
47:50 de l'extrême droite, voilà pour le syndicat
47:52 le communiqué il est accessible, vous pouvez aller le lire
47:54 on a toujours la grande mesure du syndicat de la
47:56 magistrature tout au long du
47:58 communiqué et vous avez l'unité magistrat
48:00 SNMFO qui est le
48:02 troisième syndicat de magistrats, c'est 7,5%
48:04 et qui s'inquiète
48:06 quant à lui de prise de position
48:08 partisane des cinq syndicats
48:10 signataires de cet appel à rejoindre les
48:12 manifestations dont certains syndicats
48:14 n'ont pas signé et accessoirement
48:16 unité magistrat SNMFO
48:18 rappelle la règle
48:20 la règle qui donc s'applique
48:22 aux magistrats, l'article 10 de l'ordonnance
48:24 statutaire et l'article 121-2
48:26 je le dis parce que s'il y a des juristes
48:28 ils pourront comme ça aller vérifier
48:30 du code général de la fonction publique
48:32 qui impose réserve et neutralité à la
48:34 magistrature en interdisant, je cite
48:36 "toute délibération politique est
48:38 interdite au corps judiciaire"
48:40 c'est assez clair, deuxièmement il précise
48:42 que "toute démonstration de nature
48:44 politique est incompatible avec
48:46 la réserve que leur impose leur fonction"
48:48 ça me semble assez clair aussi
48:50 mais le plus grave c'est pas tellement
48:52 l'engagement du syndicat de la magistrature parce qu'ils peuvent
48:54 tenter après tout, c'est le silence
48:56 total, un, du garde des sceaux qui a le
48:58 pouvoir d'engager des procédures disciplinaires
49:00 quand la règle n'est pas respectée
49:02 deux, du conseil supérieur de la magistrature
49:04 qui a quand même notamment dans ses fonctions
49:06 la garantie de l'indépendance
49:08 de la justice précisément
49:10 - Mais ce n'est pas une surprise
49:12 en ce qui concerne le syndicat de la magistrature
49:14 ce n'est pas la première fois d'ailleurs qu'ils prennent position
49:16 - Et c'est pas la première fois non plus que le garde des sceaux
49:18 et le conseil supérieur de la magistrature ne réagissent pas
49:20 et c'est bien un problème
49:22 alors en septembre le syndicat de la magistrature
49:24 alors on en a souvent parlé ici
49:26 je rappelle simplement quelques
49:28 quelques, comment dire
49:30 décisions, prises de position
49:32 communiquées, en septembre dernier
49:34 il y avait un appel à participer à la
49:36 je cite "marche unitaire contre les violences
49:38 policières et le racisme systémique"
49:40 qui avait été fait par
49:42 le syndicat de la magistrature, en novembre
49:44 c'était la critique de la décision de Relax
49:46 vous savez de la cour de justice de la République
49:48 à l'encontre du garde des sceaux
49:50 précisément et il critiquait cette
49:52 décision de justice mais le même syndicat
49:54 de la magistrature au moment où, souvenez-vous
49:56 une magistrate affiliée au syndicat de la magistrature
49:58 avait contré l'opération
50:00 Ouam-Bouchot à Mayotte
50:02 sans doute nos téléspectateurs se souviennent de ça
50:04 une magistrate avait suspendu la possibilité
50:06 de le faire et le syndicat de la magistrature
50:08 avait réagi
50:10 en disant quoi ? "on ne peut pas contester la décision
50:12 d'un magistrat" donc ça c'est pareil, ça dépend
50:14 des jours, c'est le syndicat de la magistrature qui décide
50:16 si on a le droit ou pas de contester
50:18 en janvier on avait un appel à manifester
50:20 contre la loi asile et immigration très directement
50:22 un syndicat de magistrats
50:24 tout va bien, en avril une participation
50:26 à la coalition contre le racisme systémique
50:28 encore une fois, la publication
50:30 actualisée du guide du manifestant arrêté
50:32 vous savez, aux différentes manifestations
50:34 donc les magistrats expliquent aux manifestants comment contourner
50:36 le travail de la police
50:38 au moment de Sainte-Soline, on avait un communi...
50:40 vous savez, la mobilisation à Sainte-Soline
50:42 qui avait été extrêmement violente
50:44 notamment à l'encontre des gendarmes
50:46 le syndicat de la magistrature signait un communiqué
50:48 sobrement intitulé "Déferlement de violence
50:50 contre les défenseurs du vivant et de la paix"
50:52 et défenseurs du vivant et de la paix
50:54 n'étant pas les gendarmes, je le précise quand même
50:56 mais les manifestants pour le syndicat de la magistrature
50:58 à la fête de l'humanité
51:00 ils participaient à une table ronde sur les violences
51:02 policières sans contradiction, c'est absolument
51:04 sans fin. Eric Dupond-Moretti
51:06 avait saisi
51:08 une fois en mai l'année dernière
51:10 le conseil supérieur de la magistrature
51:12 sur la question de la liberté d'expression
51:14 en l'occurrence, c'était à la suite de quelques tweets
51:16 de magistrats sur les réseaux sociaux
51:18 il avait précisé à l'époque, je précise
51:20 que ça ne vise pas
51:22 directement le syndicat de la magistrature
51:24 comme ça au cas où ils avaient eu un semblant de tremblement
51:26 ils savaient qu'il n'était pas visé
51:28 et le conseil supérieur de la magistrature a répondu
51:30 en décembre dernier que la liberté
51:32 était la règle pour les magistrats
51:34 mais "conciliée
51:36 avec les obligations déontologiques
51:38 découlant du statut des magistrats
51:40 en particulier le devoir de réserve
51:42 même pour les syndicats"
51:44 le syndicat de la magistrature lui, il y a vu
51:46 une validation de son travail parce que je cite
51:48 "le syndicat est
51:50 composé de magistrats militants dans un cadre
51:52 syndical et non de juges
51:54 politisés"
51:56 zéro réaction
51:58 et le vrai enjeu est grave parce que c'est pas simplement
52:00 une question d'est-ce qu'on est d'accord ou pas
52:02 l'enjeu là c'est le tort qui est porté à l'ensemble
52:04 du fonctionnement de la justice, à l'ensemble
52:06 du travail des magistrats et
52:08 évidemment une perte de confiance
52:10 d'une opinion publique qui est
52:12 responsable, rappelons-le encore une fois
52:14 du résultat des urnes dimanche
52:16 dernier, donc des magistrats qui expliquent que
52:18 tout le monde finalement n'est pas égal devant la justice
52:20 et que certains méritent la mobilisation
52:22 partisane d'une partie de la magistrature
52:24 et je rappelle qu'une
52:26 pétition a été lancée pour la dissolution
52:28 du syndicat de la magistrature
52:30 j'ai envie de vous montrer une petite vidéo de 14 secondes
52:32 simplement, petite réaction, regardez
52:34 sur ma mère si vous
52:36 vous organisez, vous faites sauter
52:38 la mairie, vous faites sauter
52:40 les institutions qui s'occupent pas de vous
52:42 vous prenez leur place et vous vous occupez réellement des gens
52:44 et vous verrez si ça va pas changer
52:46 ouais mec ça va changer
52:48 c'est pour vous que je vous dis ça moi
52:50 voilà c'est Sébastien Delogue, vous l'avez
52:52 reconnu, qui appelle, mais voilà
52:54 en toute tranquillité
52:56 au chaos en ce
52:58 moment, à tout faire sauter
53:00 je voulais aussi
53:02 également vous dire qu'on a vu des journalistes
53:04 qui quittent CNews pour aller
53:06 rejoindre la majorité, devenir porte-parole de
53:08 Renaissance, on a vu des journalistes qui s'en vont
53:10 et vous l'avez compris, notre ami
53:12 Guillaume Bigot ne sera plus des
53:14 nôtres, il a choisi une autre
53:16 voie pour défendre ses idées
53:18 on l'embrasse très fort et ce soir
53:20 c'est la raison pour laquelle Gabrielle Cluzel
53:22 est avec nous et on espère qu'elle fera
53:24 un bon chemin avec nous, merci beaucoup
53:26 Gabrielle
53:28 Guillaume Bigot, Guillaume Bigot non
53:30 (rires)
53:32 Ah vous ressemblez à, je vois
53:34 en vous, Guillaume Bigot
53:36 de plaisir Mathieu Bocoté
53:38 à travers les scènes de chaos, l'union
53:40 des droites semble prendre une certaine forme
53:42 on en parlait, guerre civile chez LR
53:44 guerre civile chez Reconquête et pourtant
53:46 une coalition prend forme, alors quelle
53:48 forme prend cette coalition ?
53:50 Est-ce que c'est permis d'espérer ?
53:52 Du point de vue des militants de droite, on pourrait le croire
53:54 mais rappelons d'abord, je pense
53:56 qu'il faut nommer la chose pour ceux qui portent
53:58 un intérêt à la droite en général
54:00 promouvoir un sentiment d'immense
54:02 tristesse, depuis
54:04 quelques jours, avoir des gens
54:06 qu'ils aimaient globalement se diviser
54:08 publiquement de la plus
54:10 triste manière, je mentionne
54:12 d'abord les LR
54:14 pardonnez-moi, l'étrange
54:16 rupture entre d'un côté
54:18 le président du parti qui réclame
54:20 une union des nationaux
54:22 disons ça comme ça, donc un bloc national
54:24 devant un bloc islamo-gauchiste
54:26 devant un bloc progressiste
54:28 européiste, on dit
54:30 il est temps de s'unir et c'est au nom
54:32 du gaullisme qu'on décide
54:34 de le condamner, qu'on veut l'éjecter
54:36 de son parti, donc le gaullisme
54:38 est mobilisé pour fracturer
54:40 le camp national
54:42 on va dire que les gaullistes historiques seraient surpris
54:44 de cette utilisation du gaullisme
54:46 aujourd'hui, donc on regarde ça
54:48 une certaine tristesse des gens qu'on pouvait
54:50 dans ce camp
54:52 qui historiquement sont courageux
54:54 et que là peut-être devant les événements on prit
54:56 peur à l'idée de se faire stigmatiser
54:58 par ailleurs je prends la peine de le dire
55:00 je pense qu'on nous a annoncé en fait le ralliement
55:02 en deux tours de LR ou d'une partie de LR
55:04 au bloc national
55:06 on l'a vu, donc le ralliement en un tour
55:08 c'est Ciotti, au premier tour
55:10 le ralliement au deuxième tour c'est Xavi Belhami
55:12 je le mentionnais plus tôt, qui dit évidemment
55:14 contre, ou naturellement
55:16 dit-il, contre la FS
55:18 je voterai pour le ralliement
55:20 RN
55:22 le mot important là-dedans c'est "évidemment"
55:24 qui aurait pu croire "évidemment je voterai RN"
55:26 cette phrase était inimaginable
55:28 il y a peut-être quelques heures ou quelques jours
55:30 maintenant elle est utilisée
55:32 reconquête, une autre paire de manches
55:34 on a vu les partis se diviser dans ces deux
55:36 figures, alors Eric Zemmour
55:38 dans les circonstances est celui
55:40 qui pendant des années a théorisé l'union
55:42 des droites, qui est celui qui a mené
55:44 souvent seul un combat culturel
55:46 un combat médiatique
55:48 contre l'idéologie dominante
55:50 mais l'histoire est souvent tragique
55:52 et ceux qui portent les idées ne sont
55:54 pas nécessairement ceux qui les concrétisent
55:56 et c'est comme si Eric Zemmour était
55:58 ramené, vu les circonstances
56:00 de la fonction, il aura rendu une union
56:02 possible, une union des droites possible
56:04 qui se fait sans lui, certains diraient contre lui
56:06 et il est ramené en fait
56:08 à une fonction politique quasi
56:10 prophétique entre guillemets, c'est-à-dire celui qui annonce
56:12 sans être capable d'atteindre la terre promise
56:14 certains qui auraient été
56:16 plombés par ces excès
56:18 selon certains, on trouve
56:20 d'autres figures comme ça dans l'histoire politique française
56:22 d'hommes qui annoncent des choses importantes
56:24 mais qui par leurs excès sont finalement
56:26 congédiés quelques fois par les leurs
56:28 il se peut de ce point de vue que l'histoire
56:30 de Zemmour se termine ici, bien que
56:32 bien que lui-même dit "je me garde
56:34 en réserve au cas où des événements
56:36 nouveaux, pour faire en sorte qu'on fasse appel à moi
56:38 et à ceux qui me demeurent fidèles" on suivra ça encore
56:40 mais au-delà de cette double
56:42 histoire, LR qui se décompose
56:44 et reconquête
56:46 qui se décompose, un bloc de droite
56:48 unifié prend forme aujourd'hui
56:50 il faut à la peine de le dire, c'est-à-dire finalement l'union des droites
56:52 se construit
56:54 aujourd'hui, elle prend forme véritablement
56:56 et on peut dire qu'elle était attendue
56:58 par plusieurs depuis longtemps
57:00 et je crois que pour certains nous y sommes
57:02 et dans la mesure où cette union des droites
57:04 se fait, quel peut être leur programme ?
57:06 le programme je pense surtout, il faut d'abord qu'ils
57:08 comprennent l'ampleur de la tâche qui est la leur
57:10 ils seront accueillis, s'ils réussissent à gagner
57:12 les élections, ce qui n'est pas donné,
57:14 ils vont comprendre que gagner les élections, c'est pas encore
57:16 conquérir le pouvoir, et conquérir le pouvoir
57:18 c'est pas encore l'exercer, parce que tout un
57:20 régime cherchera à les casser
57:22 donc leur programme, on le connait en général, c'est
57:24 immigration, insécurité, le programme est
57:26 assez connu, mais je pense qu'au coeur de ce programme
57:28 il y a quelque chose d'encore plus important, on verra pour eux
57:30 c'est redonner
57:32 du pouvoir au pouvoir
57:34 si le bloc des droites arrive au pouvoir
57:36 et se contente de l'exercer dans les paramètres
57:38 qui lui sont fixés en ce moment, il pourrait faire
57:40 l'expérience de son impuissance
57:42 s'il décide de mener la bataille, c'est autre chose
57:44 on verra s'ils sont préparés
57:46 merci beaucoup Mathieu
57:48 et pas Guillaume, merci Gabriel
57:50 Charles-Marc, et sinon, tout de suite le programme
57:52 Pascal Praud, l'heure des Prouds 2
57:54 Merci à tous !