• il y a 8 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 -Dix-neuf heures, c'est l'heure. Ravi de vous retrouver.
00:00:03 Deuxième jour d'affilée.
00:00:04 "I'm still alive".
00:00:05 Simon Guélin, comment ça va ? L'info du soir.
00:00:09 -Bonne soirée à tous, chers téléspectateurs.
00:00:12 La procureure de la République de Bordeaux s'est exprimée
00:00:15 au lendemain de l'agression au couteau qui a fait un mort.
00:00:19 L'assaillant aurait reproché à deux individus de boire de l'alcool
00:00:22 le jour de l'Aïd.
00:00:23 Son identification est en cours.
00:00:25 Il s'agirait d'un homme de 25 ans, de nationalité afghane.
00:00:29 Il a été découvert dans une par l'IGPN.
00:00:31 Deux jours après le meurtre d'un adolescent à Romand-sur-Isère,
00:00:34 le principal suspect a été placé en garde à vue.
00:00:37 Ce jeune homme de 15 ans a reçu un coup de couteau mortel
00:00:40 alors qu'il s'interposait dans une altercation
00:00:43 entre plusieurs adolescents.
00:00:44 D'autres suspects sont toujours recherchés.
00:00:47 Poursuivit pour apologie du terrorisme,
00:00:49 l'imam de Boker a été condamné en appel à une peine
00:00:52 d'un an de prison avec sursis.
00:00:54 Au lendemain de l'attaque du 7 octobre,
00:00:56 il avait appelé à tuer les Juifs.
00:00:58 Il a été condamné à une interdiction
00:01:00 d'exercer la fonction d'imam chrétien.
00:01:02 -Merci beaucoup, Simon Guilin.
00:01:04 Retour ce soir sur le pacte asile et migration.
00:01:07 Voté hier au Parlement à deux mois des élections,
00:01:11 un texte en 10 parties, le RN a voté contre les textes.
00:01:15 Reconquête et LR ont voté pour un article en particulier,
00:01:19 celui sur la possibilité de filtrage des migrants.
00:01:23 Pourquoi le RN a voté contre à la dernière minute
00:01:26 après avoir voté pour en commission ?
00:01:28 Est-ce que ce fameux filtrage permettra de refouler ou pas les migrants ?
00:01:32 Le filtrage se fait-il oui ou non hors frontière européenne ?
00:01:36 Pourquoi Jordan Bardella, d'En face à l'Info, hier soir,
00:01:39 a déclaré qu'il était le seul à s'être opposé au pacte ?
00:01:43 Si RN, Reconquête et LR veulent tous stopper l'immigration,
00:01:47 que s'est-il passé sur cet article ?
00:01:49 Nous allons tout analyser
00:01:51 avec l'édito de Mathieu Bocote ce soir.
00:01:55 - L'assassin présumé au couteau à Bordeaux serait un Afghan de 25 ans.
00:01:59 Il s'en serait pris à deux des victimes
00:02:02 car il buvait de la bière le jour de l'Aïd El-Fitr.
00:02:06 Au lendemain de cette agression meurtrière,
00:02:08 on se demandera de quoi ces successions de faits sont-ils le nom.
00:02:12 Samara, frappée car elle s'habillait à l'européenne à Bordeaux
00:02:16 car il buvait de l'alcool.
00:02:18 On s'arrêtera également sur cette vidéo virale d'une femme voilée
00:02:21 qui voulait s'imposer à son employeur, qui refuse sa tenue.
00:02:25 Les professeurs poignardés, le proviseur qui quitte ses fonctions,
00:02:29 des professeurs qui ne peuvent plus parler de la Shoah,
00:02:32 les menus séparés à la cantine,
00:02:34 les piscines à horaires séparées pour les hommes et les femmes,
00:02:38 en quoi ces faits sont-ils dérisoires ?
00:02:41 L'analyse de Geoffroy Lejeune.
00:02:43 - Les textes, les textes et encore les textes.
00:02:46 Sans réelle surprise, le Conseil constitutionnel
00:02:49 s'est prononcé contre la demande de référendum d'initiative partagée RIP
00:02:54 demandée par les Républicains.
00:02:55 Cette demande de référendum portait sur la réforme
00:02:58 des prestations sociales pour les étrangers,
00:03:01 des quotas d'immigration pour le travail
00:03:04 ou encore la restriction du regroupement familial.
00:03:07 Des mesures rejetées, souvenez-vous, lors de la loi immigration,
00:03:10 ce qui avait bien secoué les Républicains.
00:03:13 Quelles conséquences concrètes sur le fond
00:03:16 et quelles conséquences concrètes pourrait l'être
00:03:19 le regard de Guillaume Bigot ?
00:03:21 Près d'un an après les émeutes suite à la mort de Nahel,
00:03:24 la commission des lois du Sénat a présenté son rapport sur ces violences.
00:03:28 Les sinistres représentent près de 800 millions d'euros.
00:03:31 Les sénateurs formulent 25 propositions en espérant
00:03:34 qu'elles soient reprises par le gouvernement.
00:03:37 Quelles sont ces propositions ?
00:03:39 Quels sont les profils des émeutiers ?
00:03:41 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:43 Et puis, beaucoup de questions se posent au lendemain
00:03:46 de l'attaque de Bordeaux.
00:03:48 L'Afghan, je le disais, a priori de 25 ans,
00:03:51 sonne et est brièvement blessé une autre en l'époignardant
00:03:54 parce qu'il buvait de la bière le jour de l'Eid al-Fitr.
00:03:57 L'assaillant a été tué par la police
00:04:00 après avoir tenté de prendre la fuite.
00:04:02 Le maire de Bordeaux, Européen écologie Les Verts,
00:04:05 s'est empressé de déclarer que l'armement de la police municipale
00:04:10 n'aurait pas évité le drame.
00:04:12 La police municipale de Bordeaux ne dispose pas d'armes à feu.
00:04:16 Faut-il donc armer la police municipale ?
00:04:20 L'édito de Mathieu Beaucoupet.
00:04:22 Une heure avec nos mousquetaires Geoffroy Lejeune
00:04:26 et avec nous ce soir, Guillaume Bigot, Charlotte et Mathieu.
00:04:29 C'est parti.
00:04:30 ...
00:04:42 -Vous avez pu suivre la conférence de presse du procureur
00:04:45 de la République de Bordeaux en début de soirée sur CNews
00:04:49 au lendemain de l'attaque meurtrière à Bordeaux.
00:04:52 Ecoutez un extrait du procureur de la République.
00:04:55 -Ils étaient invectivés aux alentours de 19h30 par un individu
00:04:59 pour des raisons a priori liées, selon les premiers témoignages
00:05:03 et plusieurs témoignages, à leur consommation d'alcool.
00:05:08 Le mis en cause décrit comme porteur d'un camis et d'un keffier
00:05:12 couvrant son visage, ne laissant voir que ses yeux,
00:05:15 frappait dans un premier temps les deux victimes à coup de poing,
00:05:18 puis ils s'éloignaient.
00:05:20 Ces dernières se relevaient, puis lançaient des canettes de bière
00:05:24 en direction de leur agresseur, lequel revenait alors vers elles,
00:05:28 sortait un couteau à grand arrêt et les poignardait tour à tour.
00:05:32 -Grâce à la base de données RODAC, a dit la procureure,
00:05:36 l'auteur de l'attaque meurtrière à Bordeaux est à ce jour
00:05:39 en cours d'identification, une base de données dont il est question
00:05:43 dans le pacte Asile et Migration.
00:05:46 Cet homme serait un demandeur d'asile.
00:05:49 Nous voilà au coeur du débat ce soir, Mathieu Bocoté.
00:05:52 On va en parler, puisque hier, après des mois et des années
00:05:55 d'attente, le Parlement européen a voté le pacte européen sur les migrations.
00:06:01 Alors, pour ses défenseurs, il s'agit d'une avancée majeure, historique.
00:06:04 Mais à droite, plusieurs refusent d'y souscrire.
00:06:07 Ils y voient une machine à favoriser la submersion migratoire.
00:06:11 On a peine à s'y retrouver, au point même que Jhondane Bardella
00:06:15 peut accuser Reconquête d'avoir soutenu ce projet.
00:06:19 C'était dans notre émission hier soir, ce que Marion Maréchal conteste
00:06:23 en accusant Jhondane Bardella de mentir.
00:06:26 Écoutez-le et on revient tout de suite.
00:06:29 Ce texte prévoit par un dispositif qui s'appelle le filtrage,
00:06:32 qui est en fait un dispositif d'accueil et de prise en charge,
00:06:36 il bannit totalement la possibilité de refouler les migrants
00:06:39 qui arrivent à la frontière et prévoit la prise en charge automatique
00:06:42 de l'intérieur de l'Union européenne des migrants ou des demandeurs d'asile.
00:06:46 Je défends une solution radicalement différente,
00:06:49 qui est la seule qui doit nous protéger d'un afflux de plus en plus important,
00:06:54 c'est le traitement des demandes d'asile dans les ambassades
00:06:57 et consulats français à l'étranger.
00:07:00 En acceptant le principe de traiter les procédures d'entrée
00:07:03 sur le territoire de l'Union européenne à l'intérieur de nos frontières,
00:07:06 on crée les conditions d'un traitement parfaitement ingérable
00:07:10 et qui permet d'éviter le flux.
00:07:12 Je vous rappelle que l'année 2023 a été l'année de tous les records
00:07:15 et que le nombre d'entrées sur le sol européen par la route migratoire
00:07:18 de l'Afrique de l'Ouest a augmenté de 541%.
00:07:21 Donc l'Union européenne et Emmanuel Macron veulent répartir les migrants
00:07:25 dans nos communes, moi je veux les faire repartir.
00:07:28 - Clarification avec vous, Mathieu Bocoté, ce soir.
00:07:31 Pourquoi Jean-Danes Bardella a déclaré qu'il était le seul
00:07:34 à s'être opposé au pacte ? Pourquoi le texte sur le filtrage divise ?
00:07:38 Ce texte est-il une avancée ou pas ? Cacophonie à tous les étages.
00:07:42 - Oui, j'ai passé ma journée dans tout ça et j'ai l'impression
00:07:45 au terme de ma journée d'avoir un immense mal de tête
00:07:48 et de devenir malgré moi professeur en droit constitutionnel européen.
00:07:51 Ce qui est une triste vocation.
00:07:53 D'abord, petit retour sur le pacte.
00:07:57 Quand on dit ce fameux pacte, de quoi parle-t-on pour savoir
00:08:00 ensuite autour de quel enjeu il y a eu cette division
00:08:03 entre deux figures de la droite nationale ?
00:08:06 Premier élément, le point d'origine du pacte européen sur l'immigration.
00:08:10 Je précise que dans les journaux, on en débattait depuis 4 ans,
00:08:14 depuis 6 ans, depuis 10 ans.
00:08:16 Donc, il y a même le récit médiatique du pacte
00:08:19 n'est pas le même d'un journal à l'autre.
00:08:22 Le point de départ, c'est la crise syrienne.
00:08:25 Quand les colonnes de migrants pénètrent de force
00:08:29 à l'appel par ailleurs de Mme Merkel sur les territoires
00:08:32 de l'Union européenne, il y a une forme d'enquête
00:08:35 et il y a une forme d'amplification du mouvement historique migratoire.
00:08:39 Je précise, la submersion migratoire européenne ne commence pas en 2015.
00:08:43 Ça commence dans les années 80.
00:08:47 Par ailleurs, il y a une accélération à partir de 2015
00:08:50 qui fait éclater devant nous ce concept
00:08:53 auquel plusieurs tiennent le droit d'asile.
00:08:56 On constate autour de 2015 que le droit d'asile,
00:08:59 tel qu'on le comprenait jusqu'alors et tel qu'on est appelé à le comprendre,
00:09:03 alors qu'il y a une amplification des vagues migratoires,
00:09:06 une amplification de la submersion migratoire,
00:09:09 le droit d'asile ne répond plus ni à sa vocation historique
00:09:12 ni à la réalité des problèmes.
00:09:15 Alors que faire devant cela ?
00:09:19 Il y a une volonté de réformer l'interprétation du droit d'asile
00:09:22 en l'encadrant.
00:09:25 Si on résume ce qu'il y a dans ce pacte,
00:09:28 plusieurs autres choses, je ne serai pas exhaustif,
00:09:32 mais les deux éléments selon l'angle que vous choisissez,
00:09:35 on l'encadre, on cherche même à avoir des mesures
00:09:38 un peu plus fermes envers certaines catégories de migrants
00:09:41 qui pénètrent le territoire européen.
00:09:44 Mais globalement, s'il fallait résumer cela
00:09:47 d'une formule politique, ce pacte a pour fonction
00:09:51 de transformer les migrations irrégulières en migrations régulières.
00:09:54 La vocation politique ou historique de ce pacte,
00:09:57 c'est de faire en sorte de lutter contre les migrations irrégulières
00:10:00 non pas en refoulant les populations qui entrent
00:10:03 sans en avoir le droit en Europe, mais en transformant le droit
00:10:07 de telle manière pour que ceux qui en arrivent
00:10:10 sans en avoir le droit en aient le droit finalement.
00:10:13 Il faut garder cela à l'esprit quand on veut comprendre
00:10:16 quelles sont les divisions autour du pacte.
00:10:19 Je précise que les oppositions sont nombreuses.
00:10:23 À gauche, dans la gauche radicale, plusieurs disent
00:10:26 que c'est un texte anti-humain, anti-humaniste, etc.
00:10:29 Pour la droite nationale, une partie de la droite conservatrice,
00:10:32 on peut penser à François-Xavier Bélami, le texte en lui-même
00:10:35 est fondamentalement insuffisant. Certains diraient probablement
00:10:39 les plus nationaux dans tout cela, ils vont dire
00:10:42 pourquoi est-ce que l'Europe doit avoir le primat sur la nation
00:10:45 ou sur l'État. Je reviendrai sur un élément important.
00:10:48 Et au centre, ils ont l'impression, vous savez,
00:10:51 c'est l'étrange orgueil des centristes, si la gauche est contre moi
00:10:55 et si la droite est contre moi, c'est donc que j'ai raison.
00:10:58 Alors, quoi qu'il en soit, il y a cette prétention
00:11:01 qu'on les centristes de dire qu'on a le texte d'équilibre
00:11:04 justement. Je pense qu'une chose qu'on peut retenir
00:11:07 de ce pacte, je donnerai ses principaux éléments
00:11:11 dans un instant, c'est que ça contribue, on parle souvent
00:11:14 du concept de souveraineté européenne, on en parle assez souvent
00:11:17 même, ça contribue à créer pratiquement une souveraineté
00:11:20 européenne en matière migratoire. C'est-à-dire, le cœur de ce pacte
00:11:23 peu importe ce qu'on en pense, s'il va assez loin,
00:11:27 c'est un pacte qui contribue à l'accélération
00:11:30 du transfert de souveraineté des nations ou des États
00:11:33 vers l'Europe. Si on prend ça à l'échelle de l'histoire,
00:11:36 l'enjeu principal, il est là. Donc, on peut ensuite,
00:11:39 dans la mesure où c'est au niveau européen, le vouloir plus
00:11:43 ou moins restrictif, ça on peut, mais il faut savoir
00:11:46 qu'on accepte avec ce pacte de traiter ces enjeux
00:11:49 au niveau européen. Ça, je pense que c'est une chose
00:11:52 à mentionner. Alors, il y a trois grands éléments dont on va
00:11:56 parler. Je reviendrai surtout sur la procédure à la frontière.
00:11:59 Donc, oui, il y a la procédure à la frontière. Qu'est-ce qu'on fait
00:12:02 en gros avec les gens qui arrivent ? Deuxième élément, un mécanisme
00:12:05 de solidarité. Ça, c'est une manière polie de dire, qu'est-ce
00:12:08 qu'on fait pour les pays qui reçoivent, qui débordent en fait
00:12:11 sur l'opteur démographique ? Donc, c'est la répartition quasi-forcée.
00:12:15 Je dis quasi parce que ce n'est pas complètement le cas avec le fait
00:12:18 que les États doivent payer une forme d'amende, de subvention,
00:12:21 si on veut. C'est lorsqu'ils ne veulent pas qu'une partie
00:12:24 de l'État soit subventionnée. Ça fait partie du lot. Et un cadre
00:12:27 d'exception. Ça, je laisse ça de côté. Ce n'est pas sans intérêt,
00:12:31 mais ce n'est pas notre sujet ce soir. Je note aussi, et ça, c'est une
00:12:34 des raisons pour lesquelles ça a pris autant de temps en arriver
00:12:37 à ce pacte qui, par ailleurs, ne fait pas l'unanimité, gardons-le
00:12:40 à l'esprit, c'est qu'il y a trois grandes régions en Europe,
00:12:43 finalement, qui ne s'entendent pas à partir de leur arrière-fond
00:12:47 historique sur la fonction d'un tel pacte. Il y a l'Europe de l'Est,
00:12:50 globalement, qui ne veut pas d'immigration extra-européenne.
00:12:53 Il y a l'Europe de l'Est, qui regarde ce qu'il se passe en France,
00:12:56 en Grande-Bretagne, en Suède, et qui dit que ça n'a pas l'air
00:12:59 d'être une réussite, votre affaire. Et qui, dès lors, disent
00:13:03 « non, merci ». Il y a les pays à la frontière de la Méditerranée
00:13:06 qui ne veulent pas qu'il y ait des pays d'entrée qui ne veulent
00:13:09 pas être submergés et subir cette submersion totalement.
00:13:12 Et il y a les pays de destination qui veulent mieux encadrer la France,
00:13:15 l'Allemagne, dans les circonstances. Donc, ayons tout ça
00:13:19 à l'esprit et ayons une chose à l'esprit, au-delà de tous ces
00:13:22 problèmes, c'est d'absolutiser le droit d'asile. Le droit d'asile
00:13:25 devient un droit qui n'est pas en concurrence avec d'autres droits,
00:13:28 mais c'est un droit qui transcende tous les autres droits.
00:13:31 C'est un pacte qui est conforme au récit qu'il veut, le droit
00:13:35 d'asile, le droit fondamental qui fonde notre identité européenne
00:13:38 et occidentale. Et dès lors, cette absolutisation du droit d'asile
00:13:41 fait en sorte, avec toute une série de procédures,
00:13:44 j'évite les détails, toute une série de procédures qui font en sorte
00:13:47 qu'au-delà de la souveraineté des États, au-delà de la sécurité
00:13:51 des États, il y a une considération, alors laissez de côté l'intégration
00:13:54 culturelle, c'est secondaire, si on a tout ça à l'esprit, la vocation
00:13:57 de ce pacte, c'est la sacralisation du droit d'asile qui transcende
00:14:00 tout le reste. Si on a ça à l'esprit, on sait de quoi on parle.
00:14:03 - Alors, hier, sur notre antenne, Jordan Bardella a soutenu
00:14:07 que le RN était le seul à s'être opposé vraiment, je dis bien
00:14:10 vraiment, à ce pacte, à la différence de reconquête
00:14:13 et des Républicains. Est-ce que c'est vraiment le cas ?
00:14:16 - Plus ou moins. Puisque je ne veux accuser personne
00:14:20 de mentir ou de quoi que ce soit, je dirais qu'il y a
00:14:23 une surinterprétation abusive, peut-être. Alors, sur le fond
00:14:26 des choses, il y a 10 textes et 2 sont acceptés par tout le monde,
00:14:29 notamment les prises d'empreintes et ainsi de suite. On présente
00:14:32 ça soit dit en passant comme à l'en-soi. J'en suis pas certain.
00:14:35 Parce que dès lors qu'on accepte le premier étape du filtrage,
00:14:39 qui est la prise d'empreintes, c'est qu'on accepte dès lors le refus
00:14:42 du principe de refoulement. Si dès lors que vous prenez les empreintes,
00:14:45 vous acceptez déjà de faire un tri et ensuite, le débat va porter
00:14:48 sur les modalités du tri. Et ça, je précise que sur cette question
00:14:51 de prise d'empreintes, le RN a voté en faveur.
00:14:55 Donc, c'est pas un refus complet du fameux pacte dont on parle.
00:14:58 Ensuite, le désaccord, c'est-à-dire qu'il y a 8 clauses
00:15:01 que le RN a refusées, 8 lois, et le reconquête en a refusé 7.
00:15:04 Laquelle ? C'est celle de la procédure de filtrage.
00:15:07 Je précise que, je le redis à mon avis, mais ça,
00:15:11 c'est une interprétation plus politique que juridique.
00:15:14 Dès qu'on accepte la prise d'empreintes, on est déjà
00:15:17 dans la logique du filtrage. On se rend désaccord ou non,
00:15:20 mais je crois que c'est l'angle mort de ce débat.
00:15:23 Une fois que c'est dit, les gens du RN disent,
00:15:27 dès lors qu'on accepte que les gens arrivent,
00:15:30 parce que le filtrage, ça va s'appliquer à une partie très réduite
00:15:33 des populations qui arrivent sur le mode du forçage migratoire.
00:15:36 Donc, c'est notamment des pays où il y a moins de 20 %
00:15:39 des gens qui candidatent au droit d'asile, qui réussissent
00:15:43 à obtenir le droit d'asile, ceux qui ont brûlé leur papier.
00:15:46 Donc, une catégorie très particulière qui sera
00:15:49 dans les camps de rétention, comme on dit, avec des procédures
00:15:52 assez complexes. Et là, des camps de rétention, je le précise,
00:15:55 seront traités comme étant sur le mode de l'extraterritorialité
00:15:59 européenne. Donc, on dit, ces territoires-là, oui,
00:16:02 physiquement, ils sont en Europe, mais sur le plan juridique,
00:16:05 ils sont d'une espèce d'ailleurs.
00:16:08 - Et là, il y a aussi toute une ambiguïté.
00:16:11 Donc, si j'ai bien compris, il y a une première ambiguïté
00:16:15 sur le texte, où effectivement, le texte du filtrage
00:16:18 a été voté par Reconquête et par LR, et sur ce filtrage,
00:16:21 la question de l'extraterritorialité.
00:16:24 Sommes-nous en Union européenne ou pas?
00:16:27 - On va le poser simplement.
00:16:31 Quand vous allez à l'ambassade du Canada à Paris,
00:16:34 est-ce que vous êtes en France ou au Canada?
00:16:37 - Et vous êtes en France.
00:16:40 - Mais le fait est que sur ce territoire,
00:16:44 Reconquête dit, dans les circonstances,
00:16:47 et aussi les gens de LR, puisqu'il y a l'extraterritorialité,
00:16:50 c'est une forme d'institutionnalisation clandestine
00:16:53 mais réelle du refoulement. Donc, c'est comme on refoule
00:16:56 sans oser refouler, mais on refoule quand même.
00:16:59 Ça, c'est l'argument des gens de Reconquête, globalement.
00:17:03 L'argument des gens du RN consiste à dire non,
00:17:06 c'est pas exactement ça. Dès lors qu'on accepte la présence
00:17:09 de tel camp, donc il y a un premier triage,
00:17:12 c'est une forme d'aménagement pratique qui ne tiendra pas.
00:17:15 La seule manière d'empêcher la submersion migratoire
00:17:19 c'est de traiter les choses physiquement à l'extérieur
00:17:22 de l'Union européenne. Autrement dit, pas dans la fiction
00:17:25 de l'extraterritorialité. Donc, au final,
00:17:28 est-ce qu'on est devant, quand on parle de Reconquête,
00:17:31 Reconquête dit on a condamné globalement ce pacte.
00:17:35 Ce n'est pas faux. Reconquête n'a pas soutenu le pacte
00:17:38 sur l'immigration, il faut être sérieux.
00:17:41 C'est quand à lui opposé. Est-ce que son accusation
00:17:44 est mensongère? Je dirais qu'elle me semble exagérée.
00:17:47 Mais mensongère non, parce que le fait est
00:17:51 que les gens de Reconquête légitiment une manière
00:17:54 de traiter le "refoulement" qui selon certains
00:17:57 disent que ça ne fonctionnera pas. C'est la thèse de Fabrice
00:18:00 et de Jerry, je prends la peine de le dire,
00:18:03 qui est aujourd'hui sur la liste de Frontex,
00:18:07 qui est sur la liste du RN et qui dit dans les faits,
00:18:10 ça ne fonctionnera pas. Vous vous contez des histoires,
00:18:13 vous créez les conditions d'une submersion accélérée.
00:18:16 Je note, ce n'est pas un détail, que la fameuse clause
00:18:19 que Reconquête et l'ERA ont soutenue et que l'ERN a condamné
00:18:23 hier, en commission il y a quelques mois,
00:18:26 l'ERN l'avait soutenue. Ce qui est certain,
00:18:29 c'est que s'ils l'ont soutenue il y a quelques mois
00:18:32 et qu'ils l'ont condamnée et qu'ils ont voté contre hier,
00:18:35 ce n'est pas non plus devant une chose d'une telle évidence
00:18:39 et dans une forme de flou sinon politique,
00:18:42 à tout le moins juridique, il se peut toutefois,
00:18:45 je le redis, que la véritable question du filtrage,
00:18:48 du refoulement, j'y arriverai dans un instant,
00:18:51 se soit jouée sur la question des empreintes.
00:18:55 La première étape du tri, ça consiste déjà à refuser
00:18:58 une forme de refoulement généralisé à l'australienne
00:19:01 et ça, ça nous entre dans une autre logique politique.
00:19:04 - Selon nos informations, Jordan Bardella aurait changé d'avis
00:19:08 parce qu'il a discuté avec Fabrice Leggeri,
00:19:11 ancien patron de Frontex, et à la dernière minute.
00:19:14 - Et à 24h. Quand on change d'avis à 24h sur un sujet,
00:19:17 ça veut dire que manifestement, c'était pas si clair que ça.
00:19:20 Voilà pourquoi on est dans une zone de flou.
00:19:23 - Revenons-y à Mathieu Bocoté.
00:19:26 "Ce pacte constitue-t-il un progrès, aussi mineur soit-il,
00:19:29 dans la maîtrise des flux migratoires sur le fond ?"
00:19:32 - Non. Fondamentalement, je souligne que le pacte en question,
00:19:35 une fois que j'ai dit tout ça, les trois parties dont on vient
00:19:38 de parler, Reconquête, LR, le RN, l'ont condamné.
00:19:42 Pour eux, politiquement, ils ont refusé ce pacte.
00:19:45 Donc on n'est pas devant lui oui, lui non.
00:19:48 Une fois que c'est dit, pourquoi il ne fonctionne pas?
00:19:51 D'abord parce que les mesures de filtrage, je l'ai dit,
00:19:54 ça permet peut-être à la rigueur si on les accepte,
00:19:58 d'identifier tel ou tel terroriste potentiel,
00:20:01 mais on sait que les enjeux sécuritaires liés à l'immigration
00:20:04 sont des enjeux sécuritaires, et on a l'idée que ça soit
00:20:07 traité sur notre sol, même si selon la fiction juridique
00:20:10 de l'extraterritorialité, ce n'est pas sur notre sol.
00:20:14 On se souvient du moment de Lushan Viking, c'était un peu
00:20:17 le même traitement qui avait été réservé.
00:20:20 On a vu en combien de temps ceux qui devaient respecter
00:20:23 l'extraterritorialité du camp après Lushan Viking,
00:20:26 on a vu combien de temps ça tenait. Et on se rappelle
00:20:30 de la réponse d'Olivier Véran, tout ça était conforme
00:20:33 à la loi de l'Asile, c'est-à-dire que les procédures
00:20:36 sont irréalistes globalement, donc l'Union européenne
00:20:39 annonce une vraie maîtrise. Globalement, les procédures
00:20:42 sont irréalistes, donc on fait des promesses,
00:20:46 les moyens ne sont pas à la hauteur, les complications
00:20:49 juridiques se multiplient davantage que de se diminuer.
00:20:52 Et oui, et ça, ce n'est pas un détail, ceux qui par ailleurs
00:20:55 pénètrent sur la possibilité de demander asile
00:20:58 dans un autre État membre, ça se maintient
00:21:02 dans un autre cadre, un cadre qui fondamentalement
00:21:05 ne fonctionne pas et qui est fait pour programmer
00:21:08 la submersion migratoire, même s'ils ne la désirent pas
00:21:11 officiellement. C'est le traitement politique
00:21:14 que j'en ferai. La vraie question, j'y reviens,
00:21:18 c'est la question du refoulement. Est-ce qu'on est capable...
00:21:21 - C'est ça la question. - Politiquement, c'est celle-là.
00:21:24 Le refoulement, qu'est-ce que ça veut dire? C'est est-ce qu'on
00:21:27 décide, par exemple, comme voulaient le faire les Danois,
00:21:31 comme le fait le Royaume-Uni, chez nous.
00:21:34 - Et surtout l'Australie, la politique de l'Australie
00:21:37 et qui fonctionne. Et dans les circonstances où ça fonctionne,
00:21:40 mais ça exige un courage politique, ça exige de sortir
00:21:43 d'une certaine conception du droit. Pas de rompre avec le droit,
00:21:46 mais de rompre avec une certaine interprétation du droit.
00:21:50 Je précise que ceux qui voudraient pratiquer le refoulement
00:21:53 pourraient le faire de manière unilatérale à partir du niveau
00:21:56 national sans le faire à partir du niveau européen.
00:21:59 Mais nous n'y sommes pas encore. Il faudrait remettre en question
00:22:02 une certaine conception du droit international. Pour l'instant,
00:22:06 est-ce qu'il y aura plus ou moins de migrants en Europe
00:22:09 dans les prochaines années? Il y en aura davantage,
00:22:12 à tout le moins dans le cadre de ce traité.
00:22:15 - Guillaume Bigaud, vous qui aimez beaucoup la complexité
00:22:18 de l'Union européenne, c'est la révélation même de la complexité
00:22:22 des textes, donc peut-être même de l'inefficacité,
00:22:25 entre guillemets, je m'avance un peu, de l'Union européenne
00:22:28 sur ces sujets? - Oui, on voit bien que la démocratie
00:22:31 européenne, c'est loin de fonctionner. D'abord, je rappelle
00:22:34 que la Commission a l'initiative des textes, et ce n'est pas
00:22:38 du tout démocratique. Déjà, on s'aborde la démocratie,
00:22:41 bon, passons. Et en plus, cette complexité, c'est une complexité
00:22:44 technocratique, c'est qu'on fabrique des textes au kilomètre.
00:22:47 Mathieu, qui est très intelligent, a passé toute la journée
00:22:50 à essayer de comprendre. Donc ces textes sont quasiment faits
00:22:54 pour ne pas être compris. Et on voit bien l'idée. C'est-à-dire
00:22:57 que celle de l'intelligence artificielle, celle des biotechnologies,
00:23:00 celle mathématique, si vous voulez, physique, elle est laissée
00:23:03 aux Américains et aux Chinois. En attendant, nous, on produit
00:23:06 des textes kilométriques qui sont incompréhensibles.
00:23:10 Ça, c'est le premier point. Le deuxième point, évidemment,
00:23:13 on sait bien que ça va mal se passer avec l'Europe, l'immigration.
00:23:16 C'est exactement comme si vous disiez "Bon, alors, on va faire
00:23:19 confiance à des fabricants de tabac et ils vont lutter contre
00:23:22 le tabagisme". Ben non, en fait, l'Union européenne, c'est sûr,
00:23:26 comment, et c'est ça l'idée, comment, si on n'a pas la volonté
00:23:29 politique soi-même de résoudre un problème, on peut se faire croire
00:23:32 à soi-même qu'à 27, on aura plus la volonté ? Parce que soyons
00:23:35 clairs, en quoi l'Union européenne serait plus efficace ? Elle n'est
00:23:38 pas démocratique, je le répète. 1, parce qu'elle aurait plus
00:23:42 d'argent. C'est l'argent qu'elle a, c'est celui qu'on lui donne.
00:23:45 On en a moins grâce à l'Union européenne. 2, elle aurait des
00:23:48 technologies qu'on n'aurait pas à l'Union européenne. Allô ?
00:23:51 C'est pas possible. Donc, en fait, il faut comprendre pourquoi
00:23:55 on est en colère contre l'Union européenne. Parce que l'Union
00:23:58 européenne a, à l'égard des classes dirigeantes françaises, la même
00:24:01 fonction que, on va dire, la ligne Maginot en 40. Vous ne pouvez pas
00:24:04 défendre la ligne Maginot en 40 d'être considérée comme quelqu'un
00:24:07 de pas sérieux. La ligne européenne, on n'a pas le droit
00:24:10 d'être contre si on passe pour quelqu'un de pas sérieux.
00:24:14 - Il n'y a que Face à l'Info pour décortiquer ce genre de sujet.
00:24:17 On marque une pause, on revient sur l'actualité avec vous,
00:24:20 Geoffroy Lejeune, sur ce qui s'est passé à Bordeaux, avec Charlotte,
00:24:23 avec Guillaume, ouh là là, que de sujets. A tout de suite.
00:24:26 - Retour sur le plateau de Face à l'Info. Est-ce que vous avez tout
00:24:33 compris ? Oui ou non ? @christinekelly. Mettez-moi sur Twitter
00:24:36 si vous avez compris ou pas. Sur un "x", on aimerait bien
00:24:39 savoir. En tout cas, voilà, tout ça reste aussi un peu délicat
00:24:42 et compliqué, mais on a tenu à prendre du temps pour montrer
00:24:45 à quel point c'est compliqué, c'est délicat, et les avantages,
00:24:49 les inconvénients du texte de cette partie-là.
00:24:52 On a voulu, on va tout vous dire, faire un débat entre Jordan Bardella
00:24:55 et Marion Maréchal, ou bien entre Fabrice Légeri et Marion Maréchal.
00:24:58 Avec les temps de parole, c'est compliqué.
00:25:01 Donc on a tenu à tout vous expliquer. On vous dit tout.
00:25:05 Beaucoup de sujets ce soir. Geoffroy Lejeune, l'assassin présumé
00:25:08 au couteau à Bordeaux serait un afghan de 25 ans.
00:25:11 C'est ce qu'on a appris ce soir, ayant causé la mort d'une personne
00:25:14 et blessé grièvement une autre, et qui est en train de se faire
00:25:18 un débat ce soir, ayant causé la mort d'une personne
00:25:21 et blessé grièvement une autre. Et ça serait un différent
00:25:24 autour de l'alcool. Qu'est-ce que cela dit de notre société ?
00:25:27 - Écoutez, il y a deux manières de voir la chose.
00:25:30 Soit on considère que c'est un fait divers, horrible,
00:25:33 donc on donne notre sentiment, on dit notre compassion.
00:25:37 On se concentre aussi sur l'aspect criminel de la chose.
00:25:40 On va écouter la procureure qui donne les premiers éléments
00:25:43 de l'enquête, et puis dans quelques jours, on oublie tout.
00:25:46 On essaie de relier ce fait à d'autres faits
00:25:49 qui, sur le papier, n'ont pas l'air de se ressembler,
00:25:53 qui ont peut-être même des différences de nature,
00:25:56 mais pas de degré. Et on essaie de comprendre
00:25:59 globalement ce qui est en train de se passer.
00:26:02 C'est un assassinat, présumé, d'un genre nouveau.
00:26:05 Il s'est passé quelque chose qui ne s'était pas produit
00:26:09 auparavant, en tout cas pas avec cette gravité-là.
00:26:12 C'est le tueur qui, au nom de l'interdiction de boire
00:26:15 estime qu'il peut dans un premier temps s'en prendre
00:26:18 à des gens qui sont en train de le faire dans l'espace public
00:26:21 en France, puis il estime qu'il peut sortir un couteau,
00:26:25 agresser ces gens, en tuer un et blesser l'autre.
00:26:28 C'est littéralement le traitement qu'on réserve à un mécréant.
00:26:31 Je vais approfondir un peu ça. On peut souligner d'ailleurs
00:26:34 en l'espèce qu'il s'agit de... Je gère.
00:26:37 - Mathias perd de son stylo sur les feuilles de Geoffrave.
00:26:41 - C'est de la déstabilisation normale entre collègues.
00:26:44 - Non, on dit au conditionnel. - Absolument.
00:26:47 Je disais que c'est le traitement qu'on réserve à un mécréant.
00:26:50 Je vais aller un peu plus loin. Il s'agit d'hommes nord-africains.
00:26:53 Les victimes sont des hommes de type nord-africain.
00:26:57 Ils ne sont pas attaqués en tant que mécréants,
00:27:00 comme pourrait le faire un islamiste émervé,
00:27:03 mais plutôt en tant qu'apostas. C'est un peu ça, la tonalité
00:27:06 qu'on sent dans la véhémence de la discussion juste avant
00:27:09 et dans l'échange sordide qu'il y a entre l'homme qui va mourir
00:27:13 et l'homme qui va présumer musulman dans sa logique à lui
00:27:16 de ne pas respecter les règles de l'islam.
00:27:19 Petit détour pour expliquer ce qu'est l'apostasie en islam.
00:27:22 Le fait de renier l'islam quand on est musulman,
00:27:25 de se convertir à une autre religion, c'est très grave.
00:27:29 C'est à égalité avec le blasphème. Ça peut valoir la peine de mort.
00:27:32 Il y a certains pays, encore aujourd'hui, qui donnent la peine de mort
00:27:35 dans leur code pénal pour l'apostasie.
00:27:38 C'est globalement quelque chose de très mal jugé, très mauvais
00:27:42 Il y a eu récemment un pac, il y avait beaucoup d'articles, de reportages
00:27:45 sur les conversions au catholicisme à l'occasion de la vigile pascale.
00:27:48 Dans les témoignages qu'on pouvait lire, il y avait ceux de gens
00:27:51 qui se convertissaient, qui étaient donc des apostas,
00:27:54 des musulmans qui se convertissaient et qui racontaient tous
00:27:57 - on n'est pas dans un pays avec un code pénal et un charia officiel
00:28:01 qui dit que c'est la peine de mort quand on se convertit -
00:28:04 mais qui disaient tous que cette conversion leur avait valu
00:28:07 une rupture avec l'environnement original et avec leur famille.
00:28:10 C'est un fait assez violent, je le dis parce que ça joue un rôle important
00:28:13 dans ce qu'on est en train de vivre en ce moment.
00:28:17 Bref, à Bordeaux, c'est donc la non-implication d'un principe de l'islam
00:28:20 dans l'espace public par des gens réputés musulmans
00:28:23 qui a été tout simplement puni de mort.
00:28:26 Je me permets de vous dire qu'il ne faut pas traiter ça comme un fait divers
00:28:29 mais regardez l'addition de fait divers qui fait un fait de société
00:28:33 et je pense qu'on est en plein dedans.
00:28:36 - J'ai entendu déséquilibré, on a l'habitude d'entendre tout ça
00:28:39 mais pour vous, de quoi cette succession de faits récents est-elle le nom ?
00:28:42 - C'est le nom de l'islamisation, tout simplement de la France.
00:28:45 Alors on peut mettre beaucoup de précautions
00:28:49 on peut dire évidemment qu'il n'est pas français,
00:28:52 en tout cas pour l'instant on pense qu'il est afghan.
00:28:55 - Il parlait très bien le français, disait la procuratoire.
00:28:58 - On peut dire aussi qu'il n'y a pas tous les jours, et Dieu merci,
00:29:01 des assassinats de ce type dans le pays, mais je vais vous relier ça
00:29:05 à d'autres éléments qui pour le coup se passent en France
00:29:08 les fameux livres de Georges Ben Sousson, "Les Territoires perdus de la République"
00:29:11 et puis "Les Territoires perdus de la France"
00:29:14 que l'enseignement de la Shoah est compliqué dans notre pays, dans certaines banlieues
00:29:17 face à des classes d'élèves qui sont de culture ou de religion musulmane
00:29:21 on sait que c'est encore pire d'ailleurs depuis le 7 octobre
00:29:24 on forme les professeurs à tout cela, on sait aussi que Samuel Paty a été assassiné
00:29:27 pour avoir parlé des caricatures du prophète
00:29:30 c'est-à-dire pour avoir blasphémé ou encouragé le blasphème
00:29:33 on sait depuis maintenant quelques semaines que le proviseur du lycée Maurice Ravel
00:29:37 a été menacé par l'éducation nationale pour avoir voulu faire respecter la loi française
00:29:40 de non-port du voile dans son établissement
00:29:43 et qu'il a été menacé de mort pour cela
00:29:46 ça c'était le 26 mars 2024, donc c'est tout récent
00:29:49 il y a quelques temps, c'était en décembre 2023
00:29:53 une professeure de collège dans les Yvelines a montré un tableau du 17ème siècle
00:29:56 montrant deux femmes nues, elle a été accusée de racisme et d'islamophobie
00:29:59 parce qu'au moment où il y a eu une réaction offusquée de ses élèves
00:30:02 elle leur a demandé si c'était à cause de leur religion, ça lui a valu des menaces
00:30:06 je vous rappelle pas tout ce qu'on vient de vivre ces derniers jours
00:30:09 mais très rapidement la petite Samara a été passée à tabac
00:30:12 elle a été dans le coma parce qu'elle s'habillait à l'européenne selon sa maman
00:30:15 deuxième épisode qui pour moi est aussi important que le premier
00:30:18 la même maman a été obligée de lire un texte qui manifestement n'avait pas été écrit par elle
00:30:21 pour dire qu'elle respectait l'islam, que sa fille était une bonne musulmane
00:30:25 qu'elle faisait les cinq prières et elle s'appropriait totalement
00:30:28 le fameux pas d'amalgame qu'on connaît bien ici
00:30:31 on sait aussi que le petit Shams Eddin est mort de ce qu'on appelle un crime d'honneur
00:30:34 il a outragé une jeune femme, de quel honneur parle-t-on Christine ?
00:30:37 de quel honneur parle-t-on ? Si ce n'est de l'honneur d'une communauté
00:30:41 qui n'a pas la même façon de penser, qui n'a pas les mêmes référents
00:30:44 culturels, sociaux, etc. On a des demandes
00:30:47 et ça on le commente régulièrement de menus séparés ou halal dans les cantines scolaires
00:30:50 on a des mariages "folkloriques" parce qu'en réalité
00:30:53 ce sont des mariages traditionnels musulmans qui dégénèrent parfois
00:30:57 beaucoup de mères d'ailleurs s'en plaignent dans leur commune
00:31:00 on a des demandes d'horaires séparés dans les piscines, on a des demandes de burkini
00:31:03 on a des demandes de mères d'ailleurs qui se font dégénérer dans les cantines
00:31:06 et on a des demandes de mariages qui se font séparer dans les cantines
00:31:09 et on a des demandes de mariages qui se font séparer dans les cantines
00:31:13 et on a des demandes de mariages qui se font séparer dans les cantines
00:31:16 et on a des demandes de mariages qui se font séparer dans les cantines
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00:33:53 et on a des demandes de mariages qui se font séparer dans les cantines
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00:33:59 et on a des demandes de mariages qui se font séparer dans les cantines
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00:34:21 et on a des demandes de mariages qui se font séparer dans les cantines
00:34:25 et il y a une progression dans l'intensité, il y a une progression dans la détermination
00:34:28 et il y a une progression dans la détermination en réalité de ceux qui veulent imposer
00:34:31 leur façon de penser et leur religion qui est sidérante.
00:34:34 On en arrive au point, c'est ce qui s'est passé à Bordeaux,
00:34:37 où des musulmans modérés sont visés en tant que musulmans modérés
00:34:41 par des musulmans plus radicaux parce qu'ils veulent tout simplement imposer la peur.
00:34:44 Donc c'est triste à dire mais je vais être obligé de donner raison
00:34:47 à Bruno Retailleau et à Eric Zemmour et à Jordan Bardella
00:34:50 qui ont aujourd'hui utilisé cette formule.
00:34:54 En effet, aujourd'hui certains territoires appliquent la charia,
00:34:57 là où la communauté musulmane est majoritaire, là où les islamistes sont plus représentés
00:35:00 et j'ai envie de vous dire Christine, c'est de pire en pire.
00:35:03 - Alors je vais peut-être me tourner vers Charles Dornières pour réagir.
00:35:06 Je me pose beaucoup de questions.
00:35:09 Tous ces musulmans "modérés" qui veulent s'intégrer,
00:35:13 on a l'impression qu'ils se mettent sous la responsabilité,
00:35:16 sous la protection de l'État. Que fait l'État ?
00:35:19 Première question. Et deuxième question, on dit par exemple
00:35:22 qu'il y a plus de féminicides que ce genre d'attaques.
00:35:25 On dit aussi par exemple que souvent c'est parce que
00:35:29 ces personnes immigrées sont mal accueillies en France
00:35:32 et c'est la raison pour laquelle elles réagissent ainsi.
00:35:35 Comment réagir par rapport à ces trois interrogations ?
00:35:38 - Le fait de punir l'apostasie ou les mécréants
00:35:41 ou d'avoir une inégalité entre l'homme et la femme,
00:35:45 ce n'est pas une question d'accueil puisque c'est vrai à peu près
00:35:48 partout dans le monde, notamment dans les pays dans lesquels
00:35:51 les personnes naissent, les islamistes, dans les pays où ils naissent,
00:35:54 donc ils sont a priori bien accueillis puisque c'est leur pays,
00:35:57 ils se comportent exactement de la même manière.
00:36:01 C'est une entreprise de conquête qu'on trouve absolument partout
00:36:04 dans le monde et de la même manière en France.
00:36:07 Moi ce qui me stupéfait, c'est que ça n'est jamais lié
00:36:10 à la question de l'immigration, alors que c'est évidemment
00:36:13 une question qui d'abord est importée là-dessus.
00:36:17 Et qu'aujourd'hui, on pourrait se dire qu'on a en effet,
00:36:20 une génération, donc l'homme politique aujourd'hui, il se dit,
00:36:23 ces gamins-là, la 3ème, 4ème génération, ils sont français,
00:36:26 nés en France, d'accord, mais dans ces cas-là, on stoppe le robinet
00:36:29 tout de suite par prudence en disant, on a déjà une question
00:36:33 de vivre ensemble réellement, c'est-à-dire de refaire
00:36:36 une société entre nous, il faudrait se poser la question
00:36:39 quand même de faire continuer à arriver des gens comme cet afghan,
00:36:42 a priori, s'il n'est pas afghan, il est d'ailleurs, mais a priori,
00:36:45 il est demandeur d'asile en tout cas. - Il est demandeur d'asile,
00:36:49 c'est ce qu'on dit dans le rapport des sénateurs, on en parle avec vous
00:36:52 dans un instant, d'abord, avec vous, mon cher Guillaume Bigou,
00:36:55 on a appris là, ce soir, que finalement, le Conseil constitutionnel
00:36:58 a rejeté, retoqué, censuré la demande de LR
00:37:01 de vouloir examiner un RIP, un référendum d'initiative
00:37:05 partagée sur des textes que voulait LR,
00:37:08 notamment sur l'immigration, les mêmes textes
00:37:11 qui avaient été proposés et refoulés
00:37:14 dans la loi LR.
00:37:18 - Proposés par qui, LR ?
00:37:21 Enfin, ajoutés dans le projet de loi immigration,
00:37:24 et décidément, c'est la fête des stylos, ce soir,
00:37:27 et retoqués par qui ? Par le Conseil constitutionnel.
00:37:30 Donc là, le suspense n'était pas vraiment intenable, on va dire,
00:37:33 c'était couru d'avance, puisque les mêmes juges
00:37:37 du Conseil constitutionnel avaient retoqué les mêmes dispositions
00:37:40 que LR a essayé de refaire passer, qui n'étaient pas sortis
00:37:43 par la porte de la loi, et ils voulaient refaire passer
00:37:46 par la fenêtre de cette procédure spécifique
00:37:49 du référendum d'initiative partagée.
00:37:53 Quelle disposition ? Reduire l'accès aux aides sociales,
00:37:56 surtout si les étrangers ne les financent pas,
00:37:59 ne contribuent pas. - Pas de cotisation, pas de droit.
00:38:02 - Donner aussi un délai avant de pouvoir y accéder,
00:38:05 et puis, plein de choses, des quotas migratoires,
00:38:09 et aussi, il y avait cette idée de restreindre un peu
00:38:12 le droit d'asile. Et là, il y a un rejet sec
00:38:15 du Conseil constitutionnel, il n'est même pas rentré
00:38:18 dans tous les détails, il a dit "dès le départ, ça sort
00:38:21 complètement du cadre du RIP, censure sèche,
00:38:25 c'est disproportionné, etc." En fait, il faut dire
00:38:28 un mot de ce RIP, il y a une espèce d'ironie à ce que LR
00:38:31 utilise ce RIP. Pourquoi ? D'où vient ce RIP ?
00:38:34 C'est un LR qu'il a inventé, c'est le président Sarkozy,
00:38:37 puisqu'il avait mis à la poubelle le résultat du référendum de 2005,
00:38:41 on se souvient avec le traité de Lisbonne, et que,
00:38:44 pour faire plaisir, il a donné de la mie de pain aux canards,
00:38:47 il a fabriqué cette sorte de référendum d'initiative partagée
00:38:50 qui permet d'utiliser plus fréquemment le référendum
00:38:53 et de faire croire que le peuple pourrait en avoir l'initiative.
00:38:57 - On a déjà parlé de ça ici, il ne servira à rien.
00:39:00 - Non, il est tellement complexe dans sa construction
00:39:03 qu'il ne peut pas fonctionner. Ensuite, de l'utiliser
00:39:06 et de faire un référendum sur l'immigration, c'est quand même
00:39:09 les LR sont un peu les ralliés de la 23e heure.
00:39:13 C'est en 2021 qu'il y avait cette idée, ensuite Reconquête a été créée
00:39:16 en novembre 2021, et maintenant LR, après avoir dit
00:39:19 "non, c'est contre l'état de droit", maintenant ils le font.
00:39:22 C'est très ironique, parce qu'ils se retrouvent face à la difficulté
00:39:25 d'utiliser ce truc qui est fabriqué par Sarkozy pour ne pas l'utiliser.
00:39:29 - C'est ironique, on savait aussi que le Conseil éducationnel
00:39:32 avait de fantochants sclerotox, tout ça.
00:39:35 On aimerait comprendre, à quoi ça sert ?
00:39:38 Est-ce qu'il n'y a plus de possibilité de recours ?
00:39:42 - On va peut-être revenir sur le côté "pas suspens"
00:39:45 parce qu'en fait, le Conseil constitutionnel,
00:39:48 on dit beaucoup "ils ont pris le pouvoir, c'est le pouvoir des juges".
00:39:51 Je suis pas assez d'accord, tout à fait d'accord avec cette analyse.
00:39:54 Le Conseil constitutionnel, tel qu'il a été conçu
00:39:57 par les rédacteurs de la Constitution de la Vème République,
00:40:01 M. Debray et M. De Gaulle, c'était une sorte de gardien
00:40:04 de la lettre de la Constitution, mais aussi le gardien
00:40:07 de la volonté de l'exécutif. Et qu'est-ce que fait le Conseil
00:40:10 constitutionnel ? Il s'appuie sur la loi immigration,
00:40:13 et c'est ce qu'il refait aujourd'hui. Il n'y a rien de surprenant là-dedans.
00:40:17 Ensuite, bien sûr, ils font un peu de la politique,
00:40:20 ces gens du Conseil constitutionnel, mais ils font de la politique
00:40:23 parce qu'ils s'appuient sur le droit. De toute façon, effectivement,
00:40:26 si jamais on leur avait donné la possibilité de dérouler,
00:40:29 il y a 4 étapes, c'était la 2e étape du Conseil constitutionnel,
00:40:33 il aurait fallu réunir, vous vous rendez compte,
00:40:36 5 millions de signatures des Français en 9 mois,
00:40:39 et enfin, le président de la République aurait pu décider soit
00:40:42 de procéder à un référendum, soit de passer par la voie parlementaire.
00:40:45 On se doute un peu de ce qu'aurait fait le président de la République.
00:40:49 - Alors pourquoi LR se lance-t-elle dans cette "entreprise inutile" ?
00:40:52 - Oui, quasi perdu d'avance, on va dire ça comme ça.
00:40:55 - Pourquoi ? Quelle stratégie ? - D'abord, on est en période électorale,
00:40:58 donc évidemment, c'est une gesticulation assez populaire.
00:41:01 Il y a un sondage qui date d'aujourd'hui, CSA, CNews, Europe 1JDD,
00:41:05 qui mesure à 69% que les Français sont pour un référendum
00:41:08 pour l'immigration, donc les LR savaient que ça ne fonctionnerait pas,
00:41:11 mais ils ont intérêt à le faire croire aux Français,
00:41:14 en tout cas à faire croire qu'ils le soutiennent, évidemment.
00:41:17 Deuxièmement, on avait parlé de la menace de censure des LR.
00:41:21 C'est pas qu'une posture un peu démagogique,
00:41:24 c'est aussi, à mon avis, un élément de négociation pour LR
00:41:27 vis-à-vis du gouvernement. D'abord, ils se vengent un peu
00:41:30 de ce que leur a fait Emmanuel Macron, toutes les avanies subies depuis 2017,
00:41:33 et en plus, on ne sait pas ce qui peut se passer après les Européennes.
00:41:37 Puisque le rapport de force politique va être modifié,
00:41:40 le président de la République va devoir obéir à sa tutelle de Bruxelles
00:41:43 qui lui dit "baisser les dépenses". Ça tombe bien, c'est un sujet pour LR.
00:41:46 LR, on peut se dire aussi qu'ils essayent finalement,
00:41:49 avec ce projet de référendum, de se rappeler
00:41:53 au bon souvenir du gouvernement et d'installer un rapport de force.
00:41:56 Je ne dis pas qu'ils vont nécessairement négocier,
00:41:59 mais il s'ouvre plusieurs possibilités. Soit ils se montrent comme opposants,
00:42:02 soit ils vont pouvoir effectivement négocier.
00:42:06 Je ne dis pas non plus que LR ne veut pas sincèrement limiter l'immigration.
00:42:09 Je dis que là, sur cette affaire de référendum,
00:42:12 il y a un débat. Soit ils veulent davantage limiter l'immigration
00:42:15 ou soit ils sont prêts à redonner le pouvoir au peuple.
00:42:18 Je pense que la forme du référendum d'initiative partagée est telle
00:42:21 qu'ils ne sont pas tout à fait favorables au référendum.
00:42:25 Et surtout, je ne crois pas qu'ils aient envie finalement
00:42:28 d'ouvrir cette boîte de pandore, redonner le pouvoir au référendum.
00:42:31 C'est quand même potentiellement dangereux.
00:42:34 La question, c'est pourquoi d'ailleurs, et je termine là-dessus,
00:42:37 avoir conçu chez LR un bouclier démocratique,
00:42:41 je suis plutôt pour, pour protéger, disons,
00:42:44 ce que veulent les Français à la fois du gouvernement des juges
00:42:47 et à la fois de l'Europe, pourquoi sur l'immigration
00:42:50 et pas sur l'agriculture ? Pourquoi sur l'immigration
00:42:53 et pas sur la concurrence déloyale ? Pourquoi sur l'immigration
00:42:57 et pas sur les commandes publiques ? Pourquoi sur l'immigration
00:43:00 et pas sur le marché européen de l'électricité ? Pourquoi ?
00:43:03 - On va entrer sur ce sujet très technique, mais qui en dit long.
00:43:06 Effectivement, sur ce qui se passe au niveau politique.
00:43:09 Près d'un an après les émeutes, Charlotte Dornelas,
00:43:13 un sénateur LR, François-Noël Buffet,
00:43:16 a rendu son rapport sur les émeutes de l'été dernier,
00:43:19 coût total 800 millions d'euros, profil des auteurs.
00:43:22 Qu'est-ce qu'on apprend de nouveau dans ce rapport ?
00:43:25 - Déjà, la première chose qu'on peut reconnaître à ce rapport,
00:43:29 c'est que 9 mois après, il remet ce sujet important
00:43:32 au coeur du débat. Et d'ailleurs, François-Noël Buffet le dit,
00:43:35 il appelle le gouvernement à ne pas oublier
00:43:38 ce qui s'est passé en juin dernier, au motif que tout serait redevenu normal.
00:43:41 Il a cette phrase, il dit "Rien ne permet d'affirmer
00:43:45 qu'ils ne se reproduiront pas dans un proche avenir".
00:43:48 Et dans le rapport, il écrit noir sur blanc
00:43:51 qu'il serait vraiment irresponsable de ne pas penser
00:43:54 à la prochaine fois, c'est-à-dire de ne pas analyser suffisamment
00:43:57 correctement pour ne pas être prêt à voir ces émeutes
00:44:01 ressurgir. En gros, en analysant les raisons des émeutes,
00:44:04 il nous dit qu'il n'y a aucune raison que ça ne se reproduise pas.
00:44:07 Alors évidemment, ce qu'on n'apprend pas, c'est que la mort de Noël
00:44:10 était un prétexte. Et cette phrase, quand même,
00:44:13 dans le rapport, ils ont entendu, il y a eu 80 auditions,
00:44:17 ils ont entendu beaucoup de monde, notamment le renseignement, etc.
00:44:20 Alors, ils écrivent cette phrase "Plusieurs endroits du territoire
00:44:23 étaient, semble-t-il, prêts pour un affrontement avec les forces de l'ordre,
00:44:26 comme en témoignent les importants stocks préconstitués de mortiers
00:44:30 avec la coordination et l'organisation qui ont pu être constatées
00:44:33 localement dans les cibles et le modus operandi des participants
00:44:36 aux actions ultra-violentes de ces premières nuits d'été".
00:44:39 Ce qu'est en train de nous expliquer, en l'occurrence,
00:44:42 François-Noël Buffet, c'est qu'en travaillant, en auditionnant
00:44:45 tous les gens, en allant faire des visites dans les villes
00:44:49 qui ont été touchées, ils se sont rendus compte que ces émeutes,
00:44:52 elles étaient prêtes. Donc, il y a des gens qui les ont organisées,
00:44:55 qui les ont pensées, qui se sont armées pour pouvoir les mener.
00:44:58 La mort de Naël est un prétexte, puisqu'on ne se prépare pas.
00:45:01 Ils ne pouvaient pas se préparer pendant des mois, voire des années,
00:45:05 sans savoir, évidemment, ce qui arriverait.
00:45:08 Donc, il fallait... Il y a une étincelle. Et c'est ce qui s'est passé.
00:45:11 Ils expliquent aussi que les émeutes, il y a eu au début,
00:45:14 dans certaines villes, en effet, l'émotion, c'était la vidéo
00:45:17 de la mort de Naël, de ce policier tirant sur la voiture
00:45:21 dans laquelle était Naël, et que, petit à petit,
00:45:24 ça s'est transformé en véritable insurrection,
00:45:27 et ils parlent également d'un rapport, un degré d'organisation
00:45:30 et de désinhibition déconcertant.
00:45:33 Et ça, c'est les policiers qui leur rapportent ça,
00:45:37 de ce qu'ils ont vu et de ce qu'ils ont eu à affronter.
00:45:40 Et les renseignements, quant à eux, évoquent carrément
00:45:43 de véritables techniques de guérilla urbaine utilisées
00:45:46 pendant ces émeutes. Alors, après, ils font un bilan, un peu,
00:45:49 de ces émeutes, vous l'évoquiez. Il y a deux décès directement
00:45:53 liés aux émeutes, nous disent-ils. Un millier de personnes blessées,
00:45:56 gendarmerie ou pompiers. Et le coût de ces émeutes,
00:45:59 vous le disiez, ils disent, eux, l'estimation des dommages
00:46:02 atteint 1 milliard d'euros. Et le chiffre que vous donnez,
00:46:05 793 millions, c'est les... - Surtout les assureurs.
00:46:09 - Voilà, c'est ça. C'est ce qui a été transmis, on va dire,
00:46:12 aux assureurs. Ils précisent que c'est un montant 4 fois supérieur
00:46:15 à celui des émeutes de 2005. Il y a 2508 bâtiments
00:46:18 qui sont incendés ou dégradés, et pas n'importe lesquels,
00:46:21 nous disent-ils, 273 bâtiments des forces de l'ordre,
00:46:25 105 mairies, 273 écoles. Les écoles, c'est très particulier,
00:46:30 parce que moi, je veux bien l'abandon, les écoles,
00:46:33 il faut les restaurer, on va commencer par les brûler.
00:46:36 Ça va être compliqué. Plus de 12 000 véhicules incendiés
00:46:39 pendant quelques jours. Par rapport à 2005, parce qu'on a
00:46:43 beaucoup fait le lien, 2005, c'est 3 semaines. Là, on a bien pire,
00:46:46 en quelques nuits, d'émeutes seulement. Plus de 12 000 véhicules
00:46:49 incendiés, beaucoup sont de la police et de la gendarmerie,
00:46:52 vandalisées ou pillées un peu partout. Dans ce rapport, on trouve aussi
00:46:56 un profil type de l'émeutier, c'est ce qui les intéressait.
00:47:00 Vous avez le détail des commerces qui ont été vandalisés.
00:47:03 Le profil type de l'émeutier qui a été fait notamment
00:47:06 grâce au concours de la justice, avec les données qui lui sont
00:47:09 accessibles, évidemment, vous allez voir pourquoi.
00:47:12 Le profil type, c'est un homme de nationalité française,
00:47:16 âgé de 23 ans en moyenne, célibataire, sans enfant,
00:47:19 hébergé souvent par ses parents, ayant un diplôme
00:47:22 secondaire, maximum baccalauréat, plutôt en activité.
00:47:25 Et dans le détail, on voit que 91 % des auteurs sont des hommes,
00:47:28 71 % sont de nationalité française. Alors, je note que, quand même,
00:47:32 dans des émeutes en France, le fait que 71 %
00:47:35 d'émeutiers soient de nationalité française,
00:47:38 ça veut quand même dire qu'il y en a 30 % qui ne le sont pas.
00:47:41 Il y a 30 % de personnes de nationalité étrangère
00:47:44 qui participent aux émeutes qu'on a vues contre le pays,
00:47:48 en l'occurrence, donc qui les accueillent.
00:47:51 Et là, Darmanin, déjà, nous avait dit 10 % sur le coup
00:47:54 dans les premières interpellations. Déjà, 10 %, c'était pas rien,
00:47:57 une personne sur dix, mais là, c'est trois personnes sur dix.
00:48:00 Donc, voilà pour le profil type, on va dire,
00:48:04 qui sort de ce rapport.
00:48:07 - Alors, justement, sur ces auteurs, qu'est-ce qu'on apprend de plus
00:48:10 sur leur profil et sur les suites à donner à ces émeutes,
00:48:13 parce qu'il y a eu 25 propositions qui ont été faites ?
00:48:16 - C'est ça. Et même sur les suites judiciaires, on va dire,
00:48:20 sur les réponses qui sont données à ces émeutes, on va dire,
00:48:23 un tiers des interpellés sont des mineurs, mais ils sont de grands mineurs,
00:48:26 nous dit le rapport. La moyenne se situe entre 17 et 18 ans
00:48:29 pour les mineurs. Donc, vous voyez tous les débats sur l'excuse
00:48:32 de minorité, en l'occurrence, sur les émeutes. Le juge peut déjà
00:48:36 la lever, l'excuse de minorité, entre 17 et 18 ans,
00:48:39 même entre 16 et 18 ans. Le rapport précise un autre point
00:48:42 intéressant. Les émeutiers se situent dans des situations
00:48:45 plus fragiles et défavorisées que la moyenne des Français
00:48:49 familiale et socio-économique. Le familial étant important,
00:48:52 à mon avis, mais sans marginalité sociale, nous dit-il,
00:48:55 près de trois quarts des mineurs déférés sont inscrits
00:48:58 dans un établissement d'enseignement supérieur.
00:49:01 Donc, vous voyez, c'est pas non plus une marginalité absolue
00:49:04 complètement de ces émeutiers.
00:49:08 Il s'attarde aussi sur le fait, vous savez, on nous avait dit,
00:49:11 l'immense majorité d'entre eux sont des primo-délinquants,
00:49:14 c'est-à-dire des gens qui n'avaient jamais eu affaire
00:49:17 à des émeutes, qui étaient déjà dans des quartiers
00:49:20 qui étaient prêts à ces émeutes.
00:49:24 Alors, si vous avez des gens qui sont prêts aux émeutes,
00:49:27 qu'ils soient primo-délinquants ou pas, ils avaient déjà
00:49:30 anticipé leur participation à la délinquance déjà.
00:49:33 Et par ailleurs, vous le savez, dans des émeutes,
00:49:36 quand il y a des groupes comme ça, quand les policiers arrivent
00:49:40 à des établissements de délinquance, ils ont déjà
00:49:43 anticipé leur participation à la délinquance.
00:49:46 Quand les policiers arrivent et décident d'interpeller,
00:49:49 en général, ils interpellent aussi ceux qu'ils ont sous la main.
00:49:52 Et donc, les plus organisés, ceux qui ont le plus à faire,
00:49:56 qui ont déjà eu le plus à faire à la police et qui sont
00:49:59 aux commandes même d'une délinquance d'opportunité de certains,
00:50:02 c'est pas... - Un peu comme les Black Blocs ?
00:50:05 - Un peu comme les Black Blocs, exactement.
00:50:08 C'est-à-dire que c'est pas sûr que la police tombe en premier
00:50:12 et les informations transmises à la mission, précise le rapport,
00:50:15 les plus graves, concernent souvent des personnes qui sont connues
00:50:18 des services de police. Donc c'était pas tout à coup des petits jeunes
00:50:21 qui avaient jamais eu affaire à la police, qui étaient très énervés
00:50:24 après la mort de Naël et qui ont été casser ce qu'ils avaient
00:50:28 sous la main. Ca casse un peu cette image-là.
00:50:31 Évidemment, Naël est quasi inexistant dans les débats,
00:50:34 on l'avait déjà vu avec le rapport de la préfecture de police,
00:50:37 ou le ministère de la Justice. Il n'y a pas de mouvement
00:50:40 vraiment politique non plus. Et il y a cette réaction violente
00:50:44 procéderait, nous concède quand même ce rapport-là,
00:50:47 d'un sentiment de relégation sociale tenant un désancrage
00:50:50 subi ou entretenu entre les émeutiers et le reste
00:50:53 de la population. C'est-à-dire, en fait, quand on dit
00:50:56 "subi ou entretenu", c'est-à-dire qu'il y a 20 ans, quand on nous parlait
00:51:00 des territoires perdus de la République ou des territoires perdus
00:51:03 de la France, c'était exactement ce que ça voulait dire,
00:51:06 que ce soit subi ou entretenu, ça relève du débat politique.
00:51:09 Par contre, qu'il y ait des territoires qui ne vivent pas
00:51:13 réagir de manière plus efficace.
00:51:16 Mais notons aussi que l'extension de ces quartiers prioritaires
00:51:19 de la ville, de ces villes auxquelles on attache des banlieues
00:51:22 dans la répartition, notamment des populations qui sont
00:51:25 initialement dans les quartiers prioritaires, a généré aussi
00:51:28 une extension de ces émeutes. Par rapport à 2005, c'est stupéfiant
00:51:32 le nombre de communes, de petites villes qui sont touchées par ça.
00:51:35 Donc moi, je veux bien. La ghettoisation, ça fait des émeutes.
00:51:38 La répartition, ça fait aussi des émeutes. Il y a un moment,
00:51:41 il va peut-être falloir trouver des raisons qui s'additionnent
00:51:44 au minimum, parce qu'évidemment, les raisons sont multiples,
00:51:48 mais il y a au moins des raisons qu'on oublie, probablement.
00:51:51 - Que faire désormais ? Que préconise le rapport ?
00:51:54 Et qu'en dit-il, leur, au gouvernement ?
00:51:57 - Il précise encore un peu plus le profil avec les données
00:52:00 qui émanent de la justice, et il réclame au gouvernement,
00:52:04 justement, d'aller jusqu'au bout avec toutes les informations
00:52:07 dont il dispose, parce que le gouvernement disposant
00:52:10 a le maximum d'informations, et ils expliquent que c'est
00:52:13 une démarche indispensable pour comprendre les dynamiques
00:52:16 qui ont été à l'oeuvre à l'été 2023, toujours avec l'idée
00:52:20 de prévenir et de mieux réagir aux prochaines émeutes.
00:52:23 C'est vous dire à quel point ils prennent au sérieux
00:52:26 l'idée des prochaines émeutes. C'est qu'ils expliquent
00:52:29 qu'on avait une réponse policière qui n'était pas coordonnée
00:52:32 au niveau national, et que donc, il faut moderniser
00:52:36 cette réponse-là et la prévoir pour pouvoir répondre
00:52:39 à ces nouvelles questions. Après, ils entrent dans des détails
00:52:42 de formation, de production de munitions, notamment pour les policiers
00:52:45 qui ont affaire aux émeutes, les munitions commençant
00:52:48 avec les LBD, c'est pas un appel à tirer sur tous les gens
00:52:52 qui bougent. Il y a l'idée du marquage codé, vous savez,
00:52:55 en cas d'émeute, les canons à eau qui lanceraient une couleur
00:52:58 pour marquer toutes les personnes qui participent aux émeutes,
00:53:01 ce qui, à mon avis, ne réglera rien, parce que devant la justice,
00:53:04 il faut des éléments un peu plus sérieux que ça.
00:53:08 Il faut se servir des polices municipales.
00:53:11 Beaucoup de sujets qui sont déjà abordés extrêmement régulièrement,
00:53:14 mais ils nous disent sur le long terme, il faudrait se poser
00:53:17 la question de l'autorité, ça c'est pas très nouveau,
00:53:20 des politiques de logement et d'accompagnement des quartiers,
00:53:24 ça c'est un peu plus nouveau. De l'autre côté, vous avez
00:53:27 le gouvernement qui nous explique que tout se situe au niveau
00:53:30 de la justice des mineurs, il y a des questions très intéressantes
00:53:33 qui sont soulevées à cette occasion, mais je note que personne
00:53:37 n'a répondu à ces questions. C'est parce que si nous avons
00:53:40 un problème avec des 3e et 4e générations, il est peut-être temps
00:53:43 de se dire par prudence, on va déjà régler ce problème
00:53:46 avant d'exposer notre générosité aux yeux du monde,
00:53:49 tout ça pour finir en disant "oui mais on les abandonne, c'est normal".
00:53:52 Si on les abandonne, on arrête de faire venir des gens pour les abandonner,
00:53:56 déjà pour commencer, vu les résultats que ça donne.
00:53:59 - Merci beaucoup, Charlotte Dornelas, pour votre regard sur le rapport
00:54:02 des émeutes. Dernière partie, Mathieu Bocoté,
00:54:05 Bordeaux, on disait a priori un afghan de 25 ans
00:54:08 qui a tué une personne et blessé grèvement une autre
00:54:12 parce qu'il buvait de la bière le jour de la Idelfitre,
00:54:15 je rappelle tout ça, piste privilégiée pour l'instant,
00:54:18 l'assaillant a été abattu par la police après avoir tenté de prendre
00:54:21 la fitte, le maire de Bordeaux, Europe Écologie-Les Verts,
00:54:24 s'est empressé de déclarer que l'armement de la police municipale
00:54:28 n'aurait pas évité le drame. La police municipale de Bordeaux,
00:54:31 rappelons-le, ne dispose pas d'armes à feu.
00:54:34 Faut-il armer la police municipale?
00:54:37 - Ce qui est intéressant, c'est que quelques jours auparavant,
00:54:40 à Bordeaux, il y a eu un débat pour savoir s'il fallait ou non
00:54:44 armer la police municipale. Comme quoi, rien n'arrive par hasard,
00:54:47 pourrait-on dire. Alors, l'opposition à Bordeaux dit
00:54:50 il faut armer la police municipale. Je précise que l'opposition
00:54:53 s'y opposait auparavant. Donc, lorsqu'elle était au pouvoir,
00:54:56 elle disait que ce n'était pas une bonne idée d'armer
00:55:00 les policiers municipaux. Rendue dans l'opposition,
00:55:03 les LR, ça change de temps en temps d'idée. C'est étonnant.
00:55:06 Quand ils sont dans l'opposition et au pouvoir, ils pensent pas
00:55:09 à la même chose. Je leur reproche pas. Je le constate, c'est tout.
00:55:12 Je disais ça comme ça. Donc, ils nous disent, les LR dans l'opposition,
00:55:16 il est nécessaire d'armer les policiers municipaux.
00:55:19 Réponse notamment de Marc Echevery, qui est un adjoint au maire,
00:55:22 sa réponse est assez intéressante. Il nous dit
00:55:25 armer les policiers municipaux serait une erreur stratégique
00:55:28 et une fuite en avant. Et ça viendrait, dit-il,
00:55:32 consacrer le désengagement de l'État.
00:55:35 Donc, vous voyez le retournement de l'argument.
00:55:38 Si on décidait d'armer la police municipale, c'est que dans les faits,
00:55:41 on déchargerait de sa responsabilité les autorités de l'État
00:55:44 qui, elles, sont déjà armées. Donc, on nous dit finalement,
00:55:48 la fonction de la police municipale, ce n'est pas celle-là.
00:55:51 Ce n'est pas d'être armée. Sa fonction relève davantage
00:55:54 de la tranquillité publique que de la sécurité.
00:55:57 Dès lors, ne nous aventurons pas sur ce terrain.
00:56:01 Et l'argument aussi d'Echevery figure au pouvoir, c'est des écolos,
00:56:04 lorsque vient le temps de dire, parce que les gens de l'opposition,
00:56:07 les LR disent, on va faire un référendum à Bordeaux
00:56:10 pour permettre l'armement de la police municipale.
00:56:13 Et quel est l'argument exceptionnel de nos amis écolos ?
00:56:16 Avec votre référendum local sur l'armement local,
00:56:20 vous faites du populisme,
00:56:23 vous êtes en train d'activer les peurs,
00:56:26 c'est du "CNews", fin de l'argument.
00:56:29 Et là, c'est intéressant, néanmoins, comme argument,
00:56:32 c'est-à-dire cette idée, on ne répond pas à "serait-ce utile
00:56:36 dans les circonstances", et j'en arrive aux circonstances,
00:56:39 d'armer les policiers, il suffit d'utiliser les mots
00:56:42 qui font peur, populisme, faire des peurs, CNews,
00:56:45 pour faire taire le débat. -Ou bien extrême droite ?
00:56:48 -Je ne vois pas le mot, mais je devine qu'il ne doit pas être loin.
00:56:52 Je pense que, dans leur esprit, CNews est une forme d'équivalent
00:56:55 pour ces gens. Ce qui est intéressant à travers tout ça,
00:56:58 c'est l'idéologie antipolice qui s'exprime toujours
00:57:01 d'une manière ou de l'autre, notamment dans cette frange
00:57:04 de la gauche liée aux écolos. Avec cette idée qu'il ne faut pas
00:57:08 armer les policiers, parce que derrière, la violence
00:57:11 ne serait jamais que le symptôme d'autre chose,
00:57:14 d'un dérèglement de la fabrique sociale, d'une société plus injuste,
00:57:17 en fait, la liste de tout ce qu'on peut imaginer.
00:57:20 Mais je note que les policiers, eux, réclament de plus en plus,
00:57:24 mais ils se font réclamer des armes. Et après, les émeutes de Nahel,
00:57:27 ils ont dit « Là, il faut qu'on soit armés ». Pour notre travail,
00:57:30 c'est nécessaire d'être armés aujourd'hui. Parce que la situation
00:57:33 qui est la suivante, c'est que les voyous, la violence,
00:57:36 c'est en augmentation aujourd'hui, la violence augmente,
00:57:40 et les policiers, eux, ne sont pas à la hauteur des moyens
00:57:43 des voyous. Donc on pourrait dire qu'il y a quelques années,
00:57:46 dans une société plus apaisée, la police municipale n'avait peut-être
00:57:49 pas à être armée, mais quand on vit dans un monde aujourd'hui
00:57:52 où n'importe quel type qui a 25 ans et qui se permet d'aller
00:57:56 dans les rues religieuses des uns et des autres, peut-être qu'on évolue
00:57:59 dans une société où la jeunesse est de plus en plus violente,
00:58:02 dans une société où il est de plus en plus facile de tabasser
00:58:05 les uns les autres, peut-être que dans cet environnement
00:58:08 de grande violence, les policiers municipaux doivent s'adapter,
00:58:12 mais les écolos de Bordeaux n'y sont pas favorables.
00:58:15 - Vous parlez d'un mouvement antipolice. Il n'est pas
00:58:18 exclusivement français. Est-il en progression ou en régression
00:58:21 dans le monde occidental, ce mouvement antipolice?
00:58:25 - Il est en progression et en régression. Il est en progression
00:58:28 partout dans les lieux producteurs de légitimité intellectuelle.
00:58:31 Faites le tour des départements de criminologie, le tour des départements
00:58:34 de sociologie, le tour des départements qui prétendent penser
00:58:37 à la société, donc à l'université, globalement, on vous dit
00:58:40 que la police est une institution coupable. On fait le procès
00:58:44 de la police en toutes circonstances. Dès lors, l'idée d'armer la police,
00:58:47 c'est pas dit. Vous savez, "defend the police", "définancer la police",
00:58:50 ça comporte souvent de "disarm the police", donc "désarmer les policiers".
00:58:53 Tout ça, ce mouvement progresse idéologiquement, surtout dans les
00:58:56 villes de gauche. Les villes de gauche sont aujourd'hui les laboratoires
00:59:00 du néo-socialisme vert. Au même moment, les populations à qui on dit
00:59:03 "c'est formidable, on va désarmer les policiers, vous ne serez plus
00:59:06 en danger", ce sont les premières à dire "non, non, non, on veut pas
00:59:09 désarmer les policiers, ne désarmez pas les policiers parce que
00:59:12 les bandits ne sont pas désarmés, parce que les voyous ne sont pas
00:59:16 moins violents, donc ne désarmez pas les policiers". Donc ceux à qui
00:59:19 on destine cette chance immense d'avoir une police non armée
00:59:22 et qui, par exemple, réclame un peu partout des policiers armés
00:59:25 capables de réagir aux voyous, ce n'est pas un détail.
00:59:28 - Ce n'est pas un détail. Merci pour votre regard. 10 secondes pour
00:59:32 terminer. Geoffroy Lejeune, vous n'êtes pas souvent avec nous.
00:59:35 - Je reviens sur l'argument de "c'est du CNews" qui est censé être
00:59:38 disqualifiant. C'est intéressant parce que dans tous les sujets qu'on a
00:59:41 abordés ce soir, en réalité, vous comprenez qu'à chaque fois,
00:59:44 il y a une erreur et une gestion tragique de notre politique migratoire
00:59:48 depuis maintenant plusieurs décennies. Les gens veulent que ça change,
00:59:51 qu'on soit la première chaîne d'info de France. - Mais l'Europe va nous arranger ça.
00:59:54 - Merci en tout cas d'être première chaîne d'info. Hier soir,
00:59:57 on a commencé à 200 000 téléspectateurs, on a fini à 900 000.
01:00:00 Donc merci en tout cas. Vous êtes peut-être 900 000 maintenant.
01:00:04 On vous embrasse tout de suite. L'heure des produits avec Pascal Praud.
01:00:07 Excellente fin de soirée.
01:00:08 Merci.

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