Michel Drucker rend hommage à son amie disparue, l'icone Françoise Hardy

  • il y a 3 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, Michel Drucker intervient dans l'émission pour rendre hommage à son amie de toujours et disparue aujourd'hui à l'âge de 80 ans, la chanteuse iconique Françoise Hardy.

Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d’Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur les grandes thématiques développées dans l'émission du jour.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Europe 1.
00:02 Pascal Prohevo.
00:04 Une autre période de François Zardi, on est là dans les années 80 et on va être avec Michel Drucker que je salue et que je remercie grandement d'être avec nous.
00:16 Bonjour Michel. Bonjour Pascal.
00:18 Et merci d'être avec nous. Voilà quelqu'un que vous connaissez depuis la nuit des temps, avec qui vous avez commencé à travailler dans les années 60 et qui disparaît aujourd'hui.
00:26 J'imagine que c'est la tristesse aujourd'hui qui est là et qui est présente pour vous.
00:33 Quelqu'un de ma génération c'est une passe qui se tourne. Et oui j'ai connu Françoise il y a 60 ans.
00:39 Elle était l'anti-yeye à l'époque où Claude François chantait "J'ai jamais eu un marteau" et puis "L'école est finie, chantez chez la, vous êtes plus belle pour aller danser".
00:51 Elle est arrivée avec tous les garçons et les filles de mon âge. Moi j'ai connu Françoise en 64, il y a donc 60 ans, aux côtés de Mireille et son petit conservatoire qui était déjà une petite star académie amateur.
01:04 Où elle chantait "Mon amie la rose" et elle avait ce regard déjà un peu triste parce que Françoise était quelqu'un d'assez mélancolique, quelqu'un d'assez triste.
01:14 C'est vrai que sa maladie, son lymphome qui l'a rongé depuis 15 ans n'a rien arrangé. Je l'ai toujours vue un peu triste.
01:21 Elle avait une enfance un peu cabossée parce que pour bien comprendre Françoise Hardy, il faut rappeler que sa maman était une fille mère.
01:29 Elle a été élevée seule par sa maman et par sa grand-mère. Elle n'avait pas une relation très chaleureuse avec sa grand-mère.
01:36 Donc elle était un peu triste, un peu morose, le regard un peu perdu. Et quand elle est arrivée, c'était une révolution.
01:45 D'abord elle était complexée. Françoise se trouvait moche. Elle ne trouvait pas moche la vie ni de Bob Dylan, ni de David Bowie, ni de Mick Jagger qui étaient ses fans inconditionnels.
01:54 C'était une fille qui avait de l'allure, qui avait une élégance extraordinaire.
01:59 Les deux hommes de sa vie, c'était Jacques, un couple atypique, un contre-courant, un couple libre.
02:08 Et son fils, c'était tout pour elle. J'ai encore vu Thomas il y a 2-3 jours sur une émission de télévision.
02:14 J'ai demandé comment va maman. Il m'a dit qu'elle était au bout.
02:17 On se demandait comment elle vivait encore après avoir traîné cette maladie épuisante.
02:24 Le grand regret de Françoise, c'était de ne pas avoir pu voir son mari et son fils ensemble.
02:32 Lorsque Thomas avait convaincu son père de faire une tournée avec lui, elle n'a pas pu les voir. Elle était trop fatiguée.
02:41 Mais ceux qui ont vu ce spectacle se souviendront qu'ils avaient joué une version instrumentale de « Le temps de l'amour » qui était bouleversante.
02:48 Je garde de Françoise un souvenir ému. On s'est souvent vu.
02:54 À chaque fois que son fils faisait une télévision, elle voulait savoir à quelle heure il passait.
02:59 Elle l'appelait après chaque émission de télévision.
03:01 Soit qu'elle venait sur un plateau de télé, que ce soit dans une époque plus lointaine que des rendez-vous de dimanche.
03:07 Elle appelait son fils. Elle lui disait qu'elle ne mâchait pas ses mots.
03:11 Françoise Hardy, sous une apparence très douce, très calme, n'était quelqu'un qui ne mâchait pas ses mots.
03:16 Elle avait des opinions politiques très tranchées.
03:19 Elle balançait. Quand elle n'aimait pas quelqu'un, elle lui disait, « ta chanson est nulle ».
03:25 Avec une voix très douce comme ça.
03:27 C'est un personnage.
03:29 Il y a une particularité par rapport à beaucoup de gens de ce métier, me semble-t-il, c'est qu'elle n'aime pas la scène.
03:35 Elle n'aime pas forcément cette gloire non plus, ou cette lumière non plus.
03:41 Et qu'il y a quelque chose chez elle de l'ordre de l'artiste qui prédomine.
03:45 On est très peu à la rue sur scène.
03:48 J'avais vu quand elle était accompagnée par Mireille, petit conservateur de la chanson,
03:53 mais elle n'a pas fait de scène, elle n'a pas fait de tournée.
03:55 Elle n'aimait pas ça. Elle voulait écrire, composer.
03:58 Et elle a fait des chansons magnifiques avec Merger, avec Gainsbourg.
04:03 C'est vrai que c'est quelqu'un qui laisse des textes.
04:06 C'est quelqu'un qui aimait les textes et aimait écrire.
04:08 « Message personnel » est une chanson sublime.
04:10 Magnifique.
04:11 Oui, c'est formidable.
04:13 Mais j'aimais beaucoup...
04:16 Elle était atypique.
04:17 Elle était totalement différente des autres.
04:19 Elle était assez silencieuse, même.
04:22 Mais comme je l'ai dit, elle n'avait pas la langue dans sa poche.
04:26 Et elle était atypique.
04:28 Elle était très, très amie avec Sheila.
04:31 Elles étaient très liées toutes les deux.
04:33 C'était le trio de l'époque.
04:35 Il y avait Sylvie, il y avait Sheila, il y avait elle.
04:38 Et puis au milieu, Cloco.
04:40 Mais sa famille musicale, elle, elle était plus du côté de Michel Berger.
04:45 Voilà.
04:47 Merci, Michel.
04:49 Et puis cette silhouette, la beauté de cette femme magnifique.
04:54 Cette robe métallique, de l'époque de Paco Rabanne.
04:56 C'était une égérie.
04:58 Elle était assez british, également.
05:00 Elle avait une espèce de silhouette totalement anglo-saxonne.
05:04 Et voilà.
05:05 Eh bien, merci.
05:06 Il ne faut pas oublier qu'elle voulait en finir depuis longtemps.
05:10 Elle voulait en finir, elle était pour le clamésie.
05:13 Merci beaucoup, Michel, de ce témoignage.
05:15 Il va être 12 heures.
05:16 Je vous embrasse tendrement parce que j'imagine que vous êtes, évidemment, aujourd'hui peiné.
05:22 Parce que cette génération que vous avez portée, d'ailleurs, que vous avez accompagnée.
05:27 Combien de gens ont été sur votre plateau ?
05:30 C'est vrai que Claude François doit être un des premiers, sans doute, à être mort dans votre génération, en 1978.
05:38 Et depuis, tant de gens sont partis de Daniel Balavoine.
05:42 Quand on voit la photo de celui, les copains de Jean-Marie Thurier, qui a pardonné sa vie, il n'y a plus beaucoup de rescapés.
05:49 Bien sûr.
05:50 Et tous ces gens ont été vos amis, bien sûr.
05:53 Merci, Michel.
05:55 Je vous embrasse tendrement.
05:56 A bientôt, Paco.
05:57 A bientôt, moi aussi.
05:58 Je relis ces paroles de messages personnels.
06:02 "Mais si tu crois un jour que tu m'aimes, ne crois pas que tes souvenirs me gênent, et cours, cours jusqu'à perdre haleine, viens me retrouver."
06:10 C'est beau.
06:11 "Si tu crois un jour que tu m'aimes, et si ce jour-là, tu as de la peine, à trouver où tous ces chemins te mènent, viens me retrouver."
06:20 Ce qui est beau aussi, c'est les accords de Berger.
06:22 L'accord final à la fin de chaque coup de pied, qui est vraiment très intelligent musicalement.
06:28 Très belle écriture.
06:30 Vous voyez ce que vous dites.
06:32 Je suis incapable de le percevoir, parce que je ne suis pas musicien, hélas, et que je ne perçois pas la technique.
06:40 Et c'est toujours douloureux pour moi, parce qu'en termes d'écriture, je peux juger, mais en termes de musique, ça m'est impossible.
06:48 Et j'aimerais avoir votre savoir.
06:50 Non, je ne pense pas. Je pense que vous le savez au fond.
06:53 Vous l'entendez, parce que vous aimez bien la chanson.
06:56 Oui, mais je ne peux pas l'analyser comme vous, hélas.
06:58 Il est 11h57, on marque une pause, parce que Fabrice Laffitte me demande de marquer une pause.
07:03 Mais finalement, on devrait parler tous les deux que de musique.
07:06 Et de foot !
07:07 Et de foot, si vous voulez.
07:08 Et avec Charles aussi, on va parler, qui est notre auditeur.
07:10 Vous deviez partir à 45, mais vous allez rester encore 5 minutes.
07:13 Non, c'est parfait, j'ai vu ça.
07:15 A tout de suite.
07:16 A tout de suite, sur Europe 1 avec Pascal Praud.
07:17 Et vous pouvez réagir en composant ce numéro.
07:19 Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21.

Recommandée