Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui il reçoit Francis Nachbar à l’occasion de la sortie du livre : "Ma rencontre avec le mal, Michel Fourniret - Monique Olivier" chez Mareuil Editions.
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00:00 - Europe 1 - Pascal Prohevo
00:02 - De 11h à 13h sur Europe 1, Pascal, nous vous retrouvons avec votre invité Francis Nagbar à l'occasion de la sortie du livre qui est paru hier.
00:09 "Ma rencontre avec le mal" Michel Fourniret, Monique Olivier, paru chez Mareuil Éditions.
00:14 - Bonjour monsieur Nagbar. - Bonjour.
00:16 - Ce livre qui parait aujourd'hui Mareuil Éditions, lorsque vous êtes entré dans le studio,
00:21 je vous ai dit "j'ai lu ce livre, c'est effrayant".
00:25 C'est effrayant de lire ce livre et c'était encore plus effrayant sans doute non pas de l'écrire,
00:31 mais comme vous, d'être à la rencontre du mal et ce mal c'est Michel Fourniret, Monique Olivier,
00:38 que vous avez interrogé, que vous avez eu en face de vous pendant des heures.
00:42 - Que j'ai supporté pendant 4 ans, j'ai passé pas loin d'une centaine d'heures effectivement avec Michel Fourniret,
00:47 un peu moins avec Monique Olivier parce qu'il n'y avait pas grand chose à attendre de Monique Olivier,
00:52 elle a joué jusqu'au bout son rôle d'idiot de service, vous me passerez l'expression,
00:57 mais c'était un peu ça, essayant de faire croire qu'elle était complètement dominée, terrorisée,
01:01 mise sous la coupe de Michel Fourniret, c'était pas du tout ça.
01:05 Mais c'est vrai que c'est une affaire absolument effroyable.
01:07 Je crois que c'est la première fois dans l'histoire judiciaire française
01:10 que l'on rencontre un couple assassin très rare, de tueurs en série, de surcroît.
01:16 Donc c'est absolument effrayant.
01:18 - Alors vous, évidemment votre objectif lorsque vous échangez avec lui,
01:23 c'est qu'il vous donne des informations.
01:26 - Absolument.
01:27 - Et ces informations, pour les avoir, j'allais dire, il fallait pactiser,
01:33 il fallait qu'il ait confiance en vous, Stelmouzin ou toutes ces affaires-là.
01:37 - Alors Stelmouzin je m'en suis pas occupé.
01:39 - Mais même si... - Mais oui, on en a parlé, vous avez raison on en a parlé.
01:44 - Et il vous dit "Celle-là c'est pas moi d'ailleurs".
01:46 - Oui, oui, tout à fait. - Il vous dit "Celle-là c'est pas moi",
01:48 il y a un peu d'ironie et derrière cette phrase... - Avec un grand sourire.
01:50 - Voilà, c'est pour ça que derrière cette phrase on sait pas ce qu'il veut dire.
01:53 "Celle-là c'est pas moi", c'est comme s'il rejetait la culpabilité sur Monique Olivier.
01:58 C'est ça qu'on peut... - Oui, oui et non.
02:00 - C'est-à-dire, quand on connaît bien Fourniret,
02:02 quand on le dit avec un large sourire à plusieurs reprises, il me l'a fait plusieurs fois,
02:06 "Celle-là c'est pas moi", c'est un aveu en négatif, quand on le connaît vraiment,
02:09 parce que c'est un très très grand manipulateur.
02:12 Donc c'est en réalité un aveu en négatif. Et j'avais écrit d'ailleurs un courrier en ce sens pour dire
02:16 ma conviction dès 2006 qu'il était bien l'auteur de l'enlèvement et du meurtre d'Estelle Mouzin,
02:21 parce qu'il y avait toute une série d'éléments qui me le faisaient penser,
02:23 mais je n'en avais pas la preuve et je ne connaissais rien du dossier, je le dis très...
02:26 - Alors ce qui m'intéresse c'est comment ça se passe.
02:29 Fourniret, vous le rencontrez, à quelle fréquence ?
02:33 - Alors, dès l'arrestation de Fourniret, il est détenu provisoirement en Belgique.
02:38 Et la procédure belge permet aux policiers belges de pouvoir, même mis en examen ou inculpés à l'époque,
02:43 ça s'appelait comme ça, de pouvoir le sortir aussi souvent qu'ils voulaient pour l'interroger.
02:47 Lui et Monique Olivier après, quand elle sera détenue un an plus tard,
02:51 parce qu'au départ elle n'est pas détenue, on n'a rien à lui reprocher.
02:54 Et donc chaque fois que j'ai l'occasion de me rendre en Belgique avec les inspecteurs,
02:59 avec le commandant Bourgard et l'inspecteur Jacquemin de la PG de Reims,
03:03 chaque fois que j'ai l'occasion, j'y vais. Et là on passe...
03:07 un temps infini quoi, j'ai passé 10, 11, parfois 12 heures,
03:10 il m'arrivait de rentrer à 4 ou 5 heures du matin chez moi,
03:13 parce que j'assistais aux interrogatoires, mais surtout le plus intéressant pour nous,
03:18 c'était de discuter de Monique Olivier.
03:20 Donc de le flatter, d'être cordial avec lui, de manifester aucun sentiment de répulsion, de dégoût,
03:25 tel que n'importe quel être humain peut en avoir face à ce genre de personnage,
03:29 et donc de le faire parler. Et il m'avait dit assez rapidement,
03:33 "je suis disposé à vous aider", mais il m'avait plutôt...
03:37 bon il était un peu flatter qu'un procureur s'intéresse à lui,
03:39 donc je profitais un peu de cet état positif, et il m'avait dit,
03:44 "moi je suis disposé à vous aider, mais monsieur le procureur faudrait être aussi intelligent que moi".
03:48 Ce qui était tout à fait impossible, parce qu'il avait une intelligence absolument exceptionnelle,
03:52 selon sa mégalomanie qui était complètement pathologique.
03:56 Donc il fallait quand même se montrer pas trop bête, un petit peu intelligent.
03:59 Effectivement, à chaque fois qu'il nous a fait des aveux, à chaque fois qu'il nous a donné des pistes,
04:03 à chaque fois qu'il nous a orienté vers la découverte de corps ou vers d'autres victimes,
04:07 il y avait des pièges.
04:09 - Et combien d'affaires, si j'ose dire, vous avez pu élucider avec lui ?
04:13 - Alors sur Charleville-Mézières, le procès d'Assis de Charleville-Mézières en 2008,
04:17 on avait dix faits. On avait sept faits criminels, et puis trois autres...
04:22 on avait huit faits criminels, dont une tentative de viol, la personne était réchappée,
04:26 fort heureusement, et deux tentatives d'enlèvement.
04:29 Il n'y avait pas de victime. Il y avait quand même sept enlèvements, viols et meurtres,
04:32 de jeunes filles, de gamines, de gamines parfois très jeunes.
04:35 Et au cours de ces discussions avec Fourneray,
04:42 beaucoup plus qu'avec Monique Olivier qui ne nous a jamais aidés,
04:45 on a solutionné, on a solutionné, parce qu'il y avait la police judiciaire de Reims,
04:49 et puis naturellement la Belgique, la police belge,
04:52 on a solutionné Marie-Angèle Domesse et Joanna Parrish,
04:56 deux affaires qui seront jugées en même temps qu'Estelle Mouzin, fin novembre 2008, à Nanterre.
05:01 Mais il m'a laissé entendre que naturellement, il y en avait beaucoup plus.
05:04 Moi il m'a dit, je cite ses propos, "je partais à la chasse des jeunes fentes",
05:12 excusez-moi l'expression, ou des MSP, c'est les membranes sur pattes,
05:15 c'est comme ça que toutes les deux appelaient des jeunes filles viandres,
05:17 et l'avaient écrit d'ailleurs avant même de se connaître dans leur volumineux courrier.
05:21 Donc il partait à la chasse une ou deux fois par an, c'était beaucoup plus, deux fois qu'une,
05:25 et comme il me dit, moi quand je revenais de la chasse, je revenais jamais bredouille,
05:30 je ne sais pas si un faison ou un garène, c'est comme ça qu'il y a la considération,
05:34 dans laquelle le mépris total, la cruauté des propos le fourniraient.
05:37 Donc moi j'ai établi avec, on a établi qu'il y en avait encore 15 ou 20.
05:43 - On marque une pause et on revient dans une seconde.
05:47 - Francis Naguibar est l'invité de Pascal Praud sur Europe 1,
05:50 je vous rappelle que ce week-end, samedi et dimanche,
05:53 Europe 1 vous donne rendez-vous comme chaque week-end de 14h à 16h pour vos après-midi récits.
05:59 De 14h à 15h, Christophe Ondelade vous raconte les affaires criminelles qui ont marqué les français,
06:03 et de 15h à 16h, plonger au cœur de l'histoire avec Virginie Giraud,
06:07 des récits bien sûr à télécharger en podcast ou à réécouter en replay
06:10 sur toute votre plateforme d'écoute sur europe1.fr et l'application Europe 1.
06:14 A tout de suite avec Pascal Praud de 11h à 13h.
06:16 Merci de nous rejoindre sur Europe 1.
06:18 - Pascal Praud.
06:19 - Pascal Praud de 11h à 13h avec votre invité Pascal Francis Naguibar
06:23 à l'occasion de la sortie du livre qui est sorti hier,
06:25 "Ma rencontre avec le mal", Michel Fourniret,
06:27 Monique Olivier paru chez Mareuil Editions.
06:30 - Le procureur qui a obtenu la perpétuité incompressible contre Michel Fourniret,
06:35 il raconte "il est avec nous", vous écrivez "personne ne sortira indemne de l'affaire Fourniret",
06:40 pas même vous monsieur le procureur.
06:42 Fourniret m'a asséné cette sentence quelques minutes seulement après notre première rencontre,
06:47 c'était le 3 juillet 2004 lors des fouilles dans le parc de Sautoux,
06:51 dans les Ardennes, à la recherche des corps de deux de ses victimes,
06:55 Jeanne Marie D. Rameau et Elisabeth Brichet.
07:00 Fourniret ne s'est pas trompé, 19 ans plus tard, cette phrase résonne encore en moi
07:04 comme une mauvaise litanie, non, je ne suis pas sorti indemne
07:08 de cette affaire judiciaire exceptionnelle,
07:10 de ces centaines d'heures passées avec Michel Fourniret et sa compagne Monique Olivier.
07:16 - Oui, tout à fait.
07:17 Tout à fait, il me l'a dit,
07:19 au début ça m'a un peu surpris qu'il me dise ça,
07:21 moi j'ai mis ça sur le compte de sa mégalomanie.
07:24 - Mais vous disiez intelligence,
07:26 vous le qualifiez d'une intelligence exceptionnelle ?
07:30 - Non.
07:30 - Oui, c'est ça.
07:32 - Il est intelligent, c'est un très fin psychologue,
07:35 c'est un très grand manipulateur,
07:37 mais non, il n'est pas intelligent de manière exceptionnelle parce qu'il fait des erreurs.
07:41 Monique Olivier, elle, a été,
07:44 même si aujourd'hui ça semble contester,
07:46 Monique Olivier a été considérée comme exceptionnellement intelligente avec un QI de 131,
07:50 c'est 2,2% de la population française.
07:53 Il y a deux experts psychologues réputés,
07:57 M. Herbelot et Ployer, qui l'ont parfaitement déterminé,
08:00 et les psychiatres, qui ne déterminent pas le QI,
08:02 l'ont toutes considérée comme une intelligence très supérieure.
08:04 Et c'est elle qui, souvent, vient au secours de Michel Fourniret,
08:10 lui dit "cette alibi, c'est pas bon, il ne faut pas dire ça,
08:13 il faut au contraire donner cette alibi-là".
08:14 Vous voyez, elle est beaucoup plus intelligente que lui.
08:17 - Est-ce qu'on sait le nombre de victimes du couple Fourniret, Olivier ?
08:21 - Pour l'instant, on en est à une quinzaine, je crois,
08:24 puisqu'il y en avait dix lors du procès de Charleville,
08:28 il y en a trois qui vont être jugées en fin novembre de cette année.
08:33 Il y a Farida Amich, qui a été assassinée par le couple,
08:37 et qui leur a permis d'acheter le château du Sautoux,
08:39 puisqu'ils ont dérobé le pactole,
08:43 ils ont dérobé le magot du gang des Postiches,
08:45 c'est quand même une histoire assez exceptionnelle aussi, ça.
08:47 Ils ont assassiné cette femme dans des conditions...
08:49 - Que des femmes ?
08:50 - Oui, à une tentative de meurtre sur un VRP, monsieur Sissou.
08:55 Malheureusement, c'était prescrit en 2002.
08:57 - Et le mode opératoire, c'est enlèvement, viol, meurtre ?
09:00 - Oui, absolument.
09:01 - Avec scénographie, si j'ose dire, mise en scène ?
09:04 - Avec une mise en scène postérieure, oui.
09:06 Alors souvent, c'est très repéré, c'est repéré,
09:09 pour certaines victimes, il y a le jeu du chat et de la souris,
09:12 ça dure des mois. Des mois comme ça,
09:14 où ils sympathisent avec cette victime,
09:17 ils l'emmènent dans un restaurant,
09:19 je parle pour Jean-Marie Dérameau,
09:20 "la journée s'est excellemment bien passée",
09:22 dit Monique Olivier, c'est une jeune fille très sympathique,
09:24 alors qu'elle sait très bien qu'elle va malheureusement
09:27 être assassinée de la même manière.
09:28 Ils la ramènent au couvent, parce qu'elle habitait chez...
09:31 une étudiante qui habitait dans un couvent,
09:33 et puis un mois après, ils vont la chercher
09:35 pour effectivement la violer et la tuer.
09:37 - Et puis vous écrivez des choses absolument abominables
09:40 lors d'une conversation en marge d'un interrogateur en Belgique.
09:43 Fourniret a pris le soin de me détailler
09:46 les derniers instants d'Elisabeth,
09:48 il m'a indiqué qu'il avait délibérément choisi
09:50 un sachet en plastique transparent
09:52 pour voir les yeux horrifiés de sa victime
09:55 s'éteindre peu à peu.
09:56 Fourniret me testait une nouvelle fois,
09:59 j'ai réussi, je ne saurais jamais comment
10:01 arrêter de marbre pour ne pas défaillir devant lui
10:04 et à dissimuler toute émotion qu'il aurait pour sa part
10:07 assimilée à de la faiblesse,
10:09 défauts rédhibitoires à ses yeux.
10:13 - Oui tout à fait, c'était des moments effectivement
10:16 très difficiles à supporter, mais je tiens à dire,
10:18 parce que ça, ça me paraît quand même important,
10:19 que le traumatisme que j'ai pu subir,
10:22 et j'en ai subi un, je ne le cache pas,
10:23 c'est vrai que je n'en suis pas sorti indemne,
10:25 mon épouse non plus d'ailleurs,
10:26 peut-être encore pire que moi,
10:28 mais ce traumatisme, il n'est rien,
10:29 c'est pour ça aussi que j'écris ce livre,
10:31 j'essaie malheureusement de donner des détails
10:35 que toutes les familles des victimes connaissent,
10:37 elles ont tout vu, tout entendu,
10:38 je ne donne rien de plus naturellement,
10:39 je ne rajoute pas l'horreur, bien au contraire,
10:41 mais je donne tous ces détails
10:43 pour essayer de faire comprendre à ceux qui me liront
10:46 à quel point la perversité,
10:49 l'abomination de ce couple
10:51 a conduit ces familles à une détresse perpétuelle.
10:54 Elles, elles ont pris une vraie perpétuité également,
10:56 elles sont au moins partiellement détruites.
10:59 Je n'ai jamais ressenti ça de cette manière,
11:01 mais cette douleur, cette détresse,
11:03 elle était, pour toutes les familles des victimes,
11:05 qui étaient très dignes, elle était palpable,
11:07 elle était réelle.
11:08 - Oui, parce qu'au-delà de la mort d'un être cher,
11:10 les conditions de sa mort,
11:12 les derniers instants de sa mort hantent,
11:14 j'imagine, en permanence.
11:16 - 19 ans sans savoir ce que leur gamine est devenue.
11:20 Elisabeth Brichet, Jeanne-Marie Derameau,
11:22 Isabelle Laville, il y en a un certain nombre.
11:23 - Estelle Mouzain.
11:24 - Alors, oui, pardon,
11:26 Estelle Mouzain, oui aussi,
11:28 oui, Estelle Mouzain,
11:30 on ne l'a toujours pas retrouvée malheureusement,
11:32 je crois qu'on ne la retrouve jamais.
11:34 Imaginez, alors ils imaginent,
11:36 ils se raccrochent à des choses totalement irrationnelles,
11:38 peut-être qu'elle est encore en vie,
11:40 peut-être qu'elle n'est pas tuée,
11:40 peut-être qu'elle a été enlevée,
11:41 vous savez, toutes ces histoires qu'on entend parfois,
11:44 mais ils ne croient pas vraiment.
11:46 - Fourniret a fait l'objet de trois expertises psychologiques,
11:49 comme pour Monique Olivier.
11:51 Qu'est-ce qu'elles ont dit de ces expertises ?
11:53 - Il y a eu des expertises psychologiques
11:54 et des expertises psychiatriques.
11:55 Alors pour Fourniret, c'est,
11:58 comme le dit le docteur Zaguri,
11:59 le tueur le plus abouti qu'il ait jamais connu.
12:02 Et le docteur Zaguri, c'est quand même lui qui a expertisé.
12:04 - Un psychiatre de grande renommée.
12:05 - Un psychiatre qui a expertisé
12:06 les plus grands tueurs en série français,
12:09 les Rohn, Buchanan, Allègre, Mankyder.
12:11 Pour lui, c'est le tueur le plus abouti.
12:13 C'est un sociopathe, un psychopathe,
12:16 atteint de névroses, d'une perversité sans nom,
12:21 d'une mégalomanie pathologique,
12:23 d'un orgueil délirant,
12:25 qui, sous prétexte d'une recherche,
12:27 d'une quête de la virginité,
12:28 essaie de se démarquer des autres tueurs en série,
12:31 lui, indique que ce n'est pas du tout
12:32 l'aspect physique sexuel,
12:34 mais c'est au contraire une démarche
12:35 beaucoup plus noble, beaucoup plus intellectuelle.
12:37 Quand je songeais, il m'a dit
12:39 que pour une petite victime,
12:41 il a tué avec grâce et élégance.
12:43 Voilà, ça s'effournerait.
12:45 Donc c'est quelqu'un qui est relativement facile
12:47 à inscrire dans les cases psychiatriques,
12:49 en sachant que c'est effectivement le tueur en série,
12:52 peut-être le pire qu'on ait jamais connu.
12:54 - On marque une pause.
12:56 Je sais que Jeanne voulait nous dire peut-être un mot.
12:58 On pourra l'écouter, vous pensez après la pause ?
13:01 Jeanne ?
13:02 - On va la prendre après la pause.
13:03 - Je ne sais pas si on aura le temps malheureusement.
13:05 La pause, maintenant ?
13:08 Jeanne ?
13:09 - Non, on fait la pause.
13:11 11h13, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
13:13 Vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1 de 11h à 13h
13:18 et Francis Nagbar est votre invité
13:20 puisque son ouvrage est sorti hier.
13:22 Ma raconte avec le mal,
13:23 Michel Fourniret, Monique Olivier,
13:25 paru chez Mareuil, édition Pascal.
13:27 Et puis vous pourrez écouter si vous voulez le podcast
13:29 sur Europe 1.fr,
13:31 podcast qui s'appelle "L'ombre"
13:34 et c'est le père d'Estelle Mouzin
13:36 qui parle pour la première fois.
13:38 Il parle notamment d'un détail très particulier
13:41 puisque ce pullover rouge
13:43 que portait le père d'Estelle Mouzin,
13:46 la mère du père,
13:49 sa propre mère l'avait détricotée,
13:52 l'avait retricotée pour sa petite-fille,
13:54 Estelle Mouzin,
13:55 et on avait je crois trouvé un fil rouge
13:58 qui avait permis d'avancer dans l'enquête.
14:01 - Oui, ça va indiquer dans le courrier que je l'ai fait.
14:03 - C'est une histoire absolument sidérante
14:05 avec le père d'Estelle Mouzin
14:06 qui parle dans ce podcast
14:09 qui s'appelle "L'ombre",
14:10 Europe.fr.
14:12 Dans votre livre, vous écrivez
14:14 à la page 119,
14:16 "à cet instant, je lui ai déclaré que j'étais convaincu
14:19 de sa culpabilité dans le meurtre d'Estelle Mouzin
14:21 et j'allais lui en préciser les raisons
14:23 les raisons lorsqu'il s'est levé
14:25 très brutalement, s'est rapproché de moi
14:27 et m'a hurlé que celle-là, ce n'était pas lui.
14:30 À mon tour, je me suis levé,
14:32 j'ai réussi à surmonter ma crainte,
14:34 j'ai hurlé également en lui disant
14:37 qu'il ne m'impressionnait pas."
14:39 - Oui, tout à fait, c'était une scène assez...
14:42 une scène un peu surréaliste
14:43 qui s'est passée à la maison d'arrêt.
14:46 Cette obsession de trouver d'autres victimes,
14:49 même sur des dossiers dont je n'étais en rien compétent
14:52 parce que je n'ai jamais rien eu à connaître de ce dossier,
14:54 mais j'étais tellement convaincu de la culpabilité de Fourniret
14:57 avec tout un faisceau de présomptions
14:58 qu'il avait indiquées à la direction des affaires criminelles des Grâges.
15:01 Je n'ai pas eu de réponse, peut-être que ça a été traité,
15:04 peut-être que ça ne l'a été pas, moi je n'ai pas été informé.
15:06 Et donc juste avant le procès d'Assis,
15:08 je savais que je ne reverrai plus Fourniret en 2008,
15:11 j'ai profité, j'ai pris un prétexte juridique
15:14 véritablement qu'un prétexte
15:16 pour aller discuter une dernière fois avec lui.
15:18 J'ai demandé au siroyant de prison de me laisser seul avec lui.
15:21 - Vous êtes seul dans ces cas-là ? - Oui, je suis seul.
15:23 Mais j'avais demandé, mais je connaissais Fourniret,
15:25 je savais, parce qu'il y avait eu quelques
15:27 disputes assez violentes entre lui et moi,
15:29 je savais qu'il était capable de pouvoir être violent.
15:32 Même si c'était un grand lâche en fait,
15:33 à part avec les petites filles,
15:35 c'était un grand lâche, mais il pouvait être violent, ne pas se contrôler.
15:38 Donc j'avais dit au surveillant de prison de rester derrière la porte,
15:41 et s'il entendait des éclats de voix, de rentrer immédiatement.
15:44 Parce que Fourniret c'était un petit bonhomme, mais très trapu,
15:47 on l'appelait Popeye, parce qu'il avait des avant-bras
15:49 un peu à la Popeye en prison, pas moi qui l'appelais Popeye.
15:52 Et donc effectivement il y a eu cette scène
15:55 complètement surréaliste,
15:57 et alors j'ai hurlé encore plus fort que lui,
16:00 le surveillant était à l'autre bout du couloir, il n'a jamais rien entendu.
16:03 Bon, petit problème quand même,
16:07 parce que j'étais pas véritablement rassuré.
16:11 Bon, j'étais de taille à me défendre,
16:13 mais malgré tout j'étais pas complètement rassuré.
16:16 Je lui ai hurlé dessus,
16:18 il s'est rassi, aussi soudainement, aussi brutalement qu'il s'était levé,
16:22 et on a repris une conversation tout à fait normale.
16:24 On a reparlé des auteurs russes, et de ce qui l'intéressait paraît-il.
16:27 - Des auteurs russes ?
16:28 - Ah, il était passionné de littérature russe, et réécrivait, il m'avait expliqué,
16:32 qu'il réécrivait Flaubert et Stendhal, alors des auteurs français,
16:35 parce que leur style, leur syntaxe n'était pas exceptionnel.
16:39 - Francis Nagbar, ma rencontre avec le mal,
16:41 Michel Fourniret, Monique Olivier, préface de Jacques Daleste,
16:44 le procureur qui a obtenu la perpétuité incompressible contre Michel Fourniret,
16:49 raconte et c'est aux éditions Mareuille Éditions.
16:52 Merci vraiment d'être passé par le studio d'Europe 1.
16:55 Céline, c'est à vous.
16:57 - Et bien, plutôt qu'avoir les rugby, nous, à la fin de cette heure,
16:59 est-ce que cette finale a un intérêt à faire du sol de Nouvelle-Zélande ?
17:02 Evidemment que oui !
17:04 Avec Serge Blanco, on se posera la question,
17:05 pourquoi faut-il la regarder ?
17:07 Oui, samedi, bien sûr, et ce soir, la petite finale,
17:09 les radars automatiques, on poursuit le débat,
17:11 parce qu'évidemment, beaucoup d'auditeurs sur Europe 1 s'intéressent à ce sujet.
17:14 Et puis, avec Pierre Martinet, ancien sous-officier, ancien agent du service Action de la DGSE,
17:19 on va parler de cette incursion militaire et de la stratégie militaire de Tsahal dans la bande de Gaza.
17:24 - Merci pour cette semaine, merci à Florian, Karassou Mayan,
17:29 qui a été à la programmation toute la semaine, à Élise et Quentin,
17:32 qui étaient au standard, à Fabrice, bien sûr, et à Olivier Guedec.
17:35 Rendez-vous lundi !
17:36 - Merci Pascal !
17:37 - Merci Géraldine !
17:38 - Bon week-end et à lundi !
17:39 et à lundi au Pascal Prévoux que vous retrouvez bien sûr aussi sur repens.fr