• il y a 5 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Jacques Serais pour débattre des actualités du jour.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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00:0019h25 sur Europe 1 et j'accueille dans ce studio deux débatteurs, Jules Torres du JDD, bonsoir Jules, bonsoir Jacques, bonsoir à tous,
00:10et Yves Tréhard du Figaro, bonsoir Jacques, bonsoir Jules, bonsoir à tous.
00:15Vous venez d'écouter cet entretien avec la secrétaire nationale d'Europe Ecologie, les Verts, cet accord de gauche, l'ensemble des gauches,
00:22ces gens qui ne pouvaient absolument pas se voir jusqu'à la semaine dernière, qui se retrouvent dans une salle,
00:27qui font un programme commun et qui partent en combat contre le Rassemblement National, on aura tout vu, mais on y est,
00:32en tout cas, on a écouté Marine Tondelier, elle y voit une certaine cohérence, vous la voyez la cohérence Yves Tréhard ?
00:36Non, je ne la vois pas, mais je ne la vois nulle part, si vous voulez, je ne vois pas où est la cohérence, y compris chez les Républicains,
00:42y compris dans la majorité, puisque les Républicains ils se scindent, mais il y en a qui disent, on ne veut pas faire alliance avec le Rassemblement National,
00:50mais ils vont quand même avec le Rassemblement National, ils détestent Macron, mais ils vont quand même faire des alliances locales avec Macron.
00:56Elle ne dit pas non, la question lui est posée à Marine Tondelier, faire une alliance avec Emmanuel Macron ?
00:59Évidemment que non, mais pour la soupe, tout le monde est là, si vous voulez, c'est quand même une chose qu'il faut dire.
01:04Alors pour la gauche, la gauche c'est la gauche de la honte, c'est le front de la honte, c'est absolument abjecte,
01:12abjecte parce que là, il y a une chose chez eux qui est supérieure à tout dans l'abjection, c'est cet antisémitisme qui habite cette cohabitation,
01:25cette cohabitation de quatre parties, plus d'autres peut-être, et bien le NPR aussi qui est de la partie.
01:31Non mais je n'ai pas encore vu d'investiture NPR, en tout cas ils soutiennent.
01:33Mais ils soutiennent, ils sont là, et donc ça c'est ce que je trouve le pire.
01:39Quand vous avez quelqu'un comme Monsieur François Hollande, comme le maire de Rouen, comme le maire de Montpellier,
01:49comme Monsieur Glucksmann, comme Monsieur Geoffrin, qui est aussi dans la partie d'une certaine façon,
01:56puisqu'il a soutenu et réfléchi à une relance de la social-démocratie, qui aujourd'hui vous disent
02:02« Bon, on va mettre ça sous le tapis, et puis ce qui est important c'est de faire barrage au Front National, au Rassemblement National »,
02:08je trouve que c'est un peu simple, et c'est prendre les Français pour des idiots.
02:13C'est l'analyse d'Yves Tréhard du Figaro, j'ai très envie d'entendre celle de Jules Torres du JDD, mais ce sera juste après la pub.
02:24Et on poursuit le débat avec Yves Tréhard du Figaro, Jules Torres du JDD.
02:29Jules, je voulais vous poser la question, on a passé cette folle semaine, et on atterrit ce soir, vendredi, avec un accord à gauche,
02:38soutenu par Philippe Poutou jusqu'à François Hollande.
02:43Quand on veut avoir des élus, on est prêts à avaler beaucoup de coulovres, et je pense que l'interview que Marine Tandelier,
02:48la patronne des écologistes, vous a accordée il y a quelques minutes, le montre, mais de la manière la plus criante qui soit,
02:54c'est-à-dire que vous lui posez la question sur Adrien Quatennens, est-ce qu'elle regrette sa présence au sein de ce nouveau Front Populaire,
03:00et elle vous dit « Oui, oui, oui, je regrette », mais par contre elle précise qu'on n'est pas là pour vérifier si tel ou tel candidat est dans une circonscription,
03:08on est là pour faire une union, donc on est prêts à tolérer l'intolérable, et c'est-à-dire que là, c'est Adrien Quatennens,
03:14mais je vous jure que dimanche, on va tous, journalistes, observer les 577 candidatures du nouveau Front Populaire,
03:20et on va avoir beaucoup de surprises. On en a encore une cet après-midi, Raphaël Arnaud, le patron de la Jeune Garde,
03:25ce mouvement d'extrême-gauche antifasciste violent qui frappe des femmes dans la rue, qui frappe des femmes dans des manifestations,
03:31les femmes du collectif Nemesis, est placé pour l'instant candidat dans la première circonscription d'Avignon,
03:37sachez qu'en 2022, il était déjà candidat dans le Rhône, mais il était candidat sous la bannière du NPA, donc c'est simple en fait,
03:43ils sont prêts à tout tolérer, et le pire dans tout ça, c'est que Marine Tendelier, qu'elle cautionne tout ça, c'est pas très étonnant,
03:49ce qui est étonnant, c'est que le Parti Socialiste, après avoir réalisé une bonne campagne à 14% à la fin...
03:54J'allais y venir, pour rappeler ce score de Raphaël Luxman, qui obtient autant de sièges que la majorité présidentielle au final,
04:00exactement le même nombre de sièges au sein du Parlement Européen, 13 je crois, 13 sièges,
04:04finalement un score équivalent à ceux du camp présidentiel, et on a l'impression, Yves Thréard, que les socialistes se font de nouveau manger,
04:14même si on ne le voit pas, mais il y a Jean-Luc Mélenchon qui est là en coulisse, il n'apparaît pas sur les photos,
04:18on a l'impression que les insoumises sont encore à l'abstention.
04:20Mais oui, si vous voulez, c'est ça qui était aussi très choquant, c'est en fait un reniement,
04:27parce que toute la campagne européenne a été construite autour de M. Luxman pour dire que la social-démocratie est de retour,
04:35le socialisme de gouvernement, si je puis dire, le socialisme raisonnable, le socialisme constructif,
04:42le socialisme rocardien d'une certaine façon, puisqu'ils s'en inspirent tous, ils veulent tous s'en inspirer,
04:48et de retour, et avec des figures plutôt sympathiques, puisque M. Luxman, je trouve, a porté fièrement cette campagne,
04:57qu'on soit d'accord ou pas avec lui, il avait au moins un enthousiasme et une sincérité, surtout une sincérité, c'est ça.
05:04Je me souviens que la semaine dernière, ici-même, avec Jules et vous-même, on parlait de bel ami et de...
05:09On avait fait un peu le bilan de bonne ou de mauvaise campagne.
05:12Bel ami et lui, c'était les certificats de sincérité.
05:15Là, en l'occurrence, c'est tout le contraire, parce que même lui, qui avait disparu pendant trois jours,
05:22il est dépassé, mais maintenant il dit que tout ça c'est très bien, parce qu'il faut gagner.
05:26Quand on n'a pas d'appareil politique, on ne pèse rien dans un parti, surtout à gauche.
05:28Et donc ça, c'est fou, et c'est dû à quoi ? C'est dû à la force, effectivement, de la France insoumise,
05:34c'est dû aussi au fait qu'il y a un homme qui a un charisme supérieur à tous les autres,
05:40et qui est madré, qui est roué dans le combat politique, c'est évidemment Jean-Luc Mélenchon.
05:46Mais on ne le voit pas, là, Jean-Luc Mélenchon n'était pas sur la photo-fiche.
05:48Il est en colis, surtout pas, parce qu'il n'est pas bête.
05:50Il sait que s'il se met sur la photo, ça va tout gâcher.
05:53Je ne sais pas si je vous coupe votre conducteur, mais là, c'est un truc très intéressant.
05:57On parle des circonscriptions, des candidats, on parle du potentiel pro-éliministe,
06:02en tout cas la personne qui pourrait mener cette liste.
06:04Mais ce qui est intéressant, et ce qu'on a découvert aujourd'hui, pardon, mais c'est le programme.
06:07C'est ce programme de la Nouvelle France Populaire.
06:11Je peux vous citer quelques...
06:13En fait, c'est un tract pour voter pour le Rassemblement National, ce programme de la gauche.
06:17Pour l'immigration, faciliter l'accès au visa, régulariser les travailleurs, étudiants, parents d'enfants scolarisés,
06:22et instituer la carte de séjour de 10 ans comme titre de séjour de référence.
06:25Laïcité, abroger le concordat Alsace-Moselle, quand même.
06:29Donner à la justice plus de moyens de poursuivre et de sanctionner les discours islamophobes.
06:33L'islamophobie n'est pas interdite, c'est quelque chose qui est toléré, comme la christianophobie.
06:37Sur le pouvoir d'achat, l'augmentation des salaires par le passage au SMIC à 1600 euros nets.
06:42Plus 200 euros nets d'un coup.
06:45Donc, c'est ni fait ni à faire.
06:48La reconnaissance de l'État immédiat de la Palestine, je ne sais pas si vous vous rendez compte,
06:52c'est un globi-boulga qui, et à la fin, il n'y a rien qui n'est fait correctement,
06:57que ce soit dans le choix du candidat, dans le choix du Premier ministre, et dans le programme.
07:01Mais ça, vous ne pensez pas, Yves Tréhard, Jules Torres, que ça peut trouver une majorité ?
07:05Que cet ensemble de partis que ça constitue, de l'extrême gauche à François Hollande,
07:09que ça peut faire une majorité face à la droite ?
07:12Non, non, non, je ne crois pas du tout.
07:13Je pense qu'il y a quand même un sentiment, si vous voulez, extrêmement révolté,
07:18justement, contre ce genre de décision, ou plutôt de mesure, de proposition,
07:22et contre la personne du Président de la République par ailleurs.
07:26Et donc, le Rassemblement National, qui est un programme, on ne peut plus contestable aussi,
07:31parce qu'ils ne sont pas dans les mêmes délits,
07:34mais dans l'économie, ils sont vraiment...
07:37Enfin, ce n'est pas raisonnable.
07:39C'est tout ce qu'il ne faut pas faire.
07:41On est mal barré. La France est mal barrée.
07:43Très mal barrée, je peux vous dire.
07:45Parce qu'avec deux forces qui sont, si on en croit les intentions de cette semaine,
07:50mais il va falloir attendre un peu les circonscriptions,
07:53qu'on voie les candidats par circonscription,
07:56et puis c'est des sondages nationaux,
07:58alors qu'on sait très bien qu'une élection législative, ça se fait localement quand même,
08:01mais il y a quand même une dynamique,
08:03quand vous avez deux partis dont l'un fait 35 et l'autre 25,
08:06et que vous êtes quand même en mesure de pouvoir vous inquiéter,
08:11et de vous dire, mais où va la France ?
08:13Et la France va dans le mur direct.
08:16Je parle sous votre contrôle, Yves,
08:19mais d'après les sondages qu'on a,
08:21il pourrait y avoir énormément de duels,
08:23de duels, pas de triangulaires,
08:25entre la France insoumise et le Rassemblement national,
08:27et ce que disent actuellement tous les sondeurs...
08:29France insoumise, Rassemblement national.
08:31Ça serait le plus grand nombre de duels.
08:33Au front de gauche.
08:34Mais attention, parce qu'il y a aussi cette nuance qu'il faut prendre en compte,
08:36c'est qu'il y a certains macronistes qui nous disent
08:38OK pour voter socialiste, écologiste, communiste,
08:40mais pas France insoumise.
08:4170% des candidats seront des candidats LFI,
08:43donc ça ne change pas grand-chose.
08:45Mais ce qui est intéressant, c'est que tous les sondeurs vous disent
08:47qu'en 2022, je crois que le Rassemblement national
08:49n'a gagné que 48% des duels.
08:51Là, il pourrait en gagner entre 70% et 75%.
08:54Donc c'est vrai qu'on pourrait avoir un raz-de-marée,
08:56mais après il y a aussi la question de
08:58est-ce qu'on peut gouverner avec une majorité relative
09:00dans ce contexte-là, que ce soit à gauche, à droite ou au centre ?
09:03C'est sûr que non.
09:05Une majorité relative, encore une fois,
09:07notamment par le Rassemblement national,
09:09je pense que là, pour le coup,
09:11on va tout droit à la crise politique
09:13et on va à une impasse,
09:15parce qu'il est fort probable que cette fois,
09:17les motions de censure qui seront déposées contre ce gouvernement,
09:19qui serait le gouvernement de M. Bardella par exemple,
09:22certainement même,
09:24avec une majorité relative,
09:26fassent toutes les oppositions pour le coup.
09:28Là, se réuniraient,
09:30contrairement à ce qui s'est passé jusqu'à présent,
09:32pour voter la motion de censure
09:34et donc faire tomber le gouvernement.
09:36Et donc, on serait probablement dans une impasse.
09:38Mais c'est ce qu'expliquait à l'instant
09:40Marine Tondoli-Dévers, si elle peut, après,
09:42faire bloc avec la majorité présidentielle
09:44et empêcher toute nomination.
09:46Il y aurait une majorité relative à l'Assemblée,
09:48mais pas de nomination de M. Bardella.
09:50Il n'y a qu'une solution,
09:52c'est la démission du Président de la République.
09:54Parce que de toute manière, vous ne pouvez pas redissoudre
09:56pendant un an.
09:58C'est-à-dire que pour redissoudre l'Assemblée nationale,
10:00il faut la démission du Président, c'est ça ?
10:02Non, non, non.
10:04Vous ne pouvez pas dissoudre pendant un an.
10:06Mais qu'une fois par an.
10:08Et la seule solution pour sortir de là,
10:10ce serait la démission du Président de la République.
10:12Jules Torres, je voulais juste vous signaler,
10:14parce qu'en effet, à gauche, on a entendu très peu de monde
10:16critiquer cette alliance de gauche.
10:18Seulement Bernard Cazeneuve, on a beaucoup entendu.
10:20C'est dingue, c'est tout à leur honneur.
10:22Je voulais juste vous signaler, c'est une information du Parisien
10:24qui vient d'être publiée ce soir.
10:26C'est un homme de gauche,
10:28Jérôme Gage,
10:30se lance au législatif,
10:32mais sans le nouveau front
10:34populaire.
10:36Il y a quand même certains élus de gauche qui y vont tout seuls.
10:38Alors maintenant, reste à savoir,
10:40aura-t-il en effet un candidat front populaire
10:42face à lui, ou pas ?
10:44Parce qu'on sait comment ça fonctionne.
10:46On le voit en ce moment avec les Républicains,
10:48qui vont d'un côté, oui je me lance,
10:50mais qui au final n'ont pas de candidat RN.
10:52C'est vraiment...
10:54On est dans de la poloche magnifique.

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