Avec Gérald Olivier, Yann Moix , Jérémie Assous et Victor Lefebvre
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##L_HEURE_LIBRE-2024-06-15##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'heure libre, 10h-11h.
00:05Bonjour à tous, bienvenue dans l'heure libre, une heure de décryptage de l'actualité,
00:09une heure en compagnie de Victor Lefebvre, journaliste, enquêteur. Bonjour Victor.
00:13Bonjour Stéphane Simon.
00:14Alors dans la deuxième partie de l'émission, on va parler de l'affaire De Paradieu.
00:18Souvenez-vous, en décembre dernier, le magazine Complément d'Enquête sur France 2
00:22diffusait un reportage dans lequel l'acteur tenait des propos à caractère sexuel en Corée du Nord.
00:28Des propos qui avaient fait scandale, car ils étaient à caractère sexiste et même pédophile,
00:33puisque l'acteur contemplait une jeune fille d'une dizaine d'années avec des commentaires pour le moins déplacés.
00:38Il semblerait qu'aujourd'hui, eh bien l'affaire ne soit plus aussi claire que cela.
00:42Il y a eu un rebondissement que l'avocat de l'acteur nous détaillera,
00:47ainsi que le cinéaste et écrivain Yann Moix.
00:50Dans un instant, on va parler aussi avec notre correspondant Gérald Olivier du procès de Donald Trump.
00:55Le spécialiste des Etats-Unis nous expliquera le grand déballage de l'intimité de l'ex-président
01:00auquel les Américains ont eu droit.
01:02Mais cela va-t-il changer quelque chose en novembre prochain au moment des élections ?
01:07On va se le demander ensemble.
01:09Tout de suite, Victor Lefebvre, néanmoins, vous allez nous raconter les détails d'une affaire sordide de pédophilie
01:14dans le milieu intellectuel parisien que nos confrères de Libération ont révélé hier et aujourd'hui.
01:21Une certaine Inès Châtain, fille de bonne famille, aurait été violée entre ses 4 et 13 ans
01:28et elle accuse un cénacle d'intellectuel entre société secrète et cercle de pouvoir
01:34qui abusait d'enfants dans un appartement parisien de la prestigieuse rue du Bac à Paris.
01:39De quoi s'agit-il ?
01:40Oui, c'est une enquête qui a été menée par Libération, une série en 6 épisodes
01:43qui est baptisée « Les Hommes de la rue du Bac ».
01:45La victime, vous l'avez dit, s'appelle Inès Châtain.
01:49Elle a longtemps hésité à s'exprimer sur cette affaire et elle dénonce un important réseau pédocriminel
01:54dont elle aurait été victime avec d'autres enfants dans les années 70-80.
01:58Vous l'avez dit, c'est au 97 de la rue du Bac, dans le 7e arrondissement de Paris,
02:02donc un quartier très cossu de Paris.
02:04Elle dit plus précisément avoir été victime de sévices sexuels et de viols durant son enfance
02:09de la part de son père adoptif et d'amis, dont faisait partie l'écrivain Gabriel Matzneff
02:15qui a déjà été dénoncé par Vanessa Springera dans son livre « Le consentement », rappelez-vous.
02:20Le fondateur aussi et le directeur historique du Point, de l'hebdomadaire Le Point,
02:25M. Claude Imbert.
02:26Claude Imbert.
02:27L'écrivain et l'académicien Jean-François Revelle, qui est écrivé aussi dans Le Point.
02:30Les deux hommes sont décédés, aussi bien Claude Imbert que Jean-François Revelle.
02:33Et enfin, lui, il est toujours vivant, l'avocat François Gibault
02:36qui est l'exécuteur testamentaire de l'écrivain Louis Ferdinand de Céline.
02:39Alors, on précise que ce sont des auteurs présumés de viol.
02:43Évidemment, puisque pour l'instant, les faits ne sont pas qualifiés.
02:45Absolument. Alors, comment cela aurait pu durer aussi longtemps ?
02:50Parce qu'on parle de viols entre 4 et 13 ans.
02:53C'est-à-dire 9 ans d'une intense activité aux rues du Bac.
02:59Parce qu'il y a une forme peut-être d'impunité,
03:02ou en tout cas de secret de polychinelle sur cette affaire.
03:04En tout cas, ce qui est sûr, c'est que les faits que dénonce Inès Chattin sont extrêmement graves.
03:10On peut peut-être...
03:11Oui, on peut peut-être détailler.
03:13Il s'agit donc de jeux sexuels, en tout cas c'est ce qu'elle dénonce,
03:16organisés de ces 4 à 13 ans par un groupe d'hommes
03:19gravitant autour de son père adoptif qui s'appelle Jean-François Le Maire,
03:22qui est aujourd'hui décédé il y a quelques années,
03:24et qui était lui-même fasciné par des cercles de pouvoir et les sociétés secrètes.
03:28Et lors de ces séances, plusieurs enfants étaient rassemblés
03:30et devaient endurer des pénétrations réalisées avec des objets métalliques.
03:34Et ça va encore plus loin que ça, puisque l'ordre était donné de ne jamais exprimer sa douleur.
03:39Je cite Inès Chattin dans l'article de Libération, elle dit
03:42« Si quiconque pleurait ou manifestait une résistance,
03:45c'est sur lui que les hommes se concentraient et insistaient ».
03:48Alors, est-ce que ça veut dire que cette plainte,
03:51qui intervient très tardivement après les faits,
03:54on parle de faits qui auraient eu lieu dans les années 70-80,
03:57donc 40 ans plus tard,
04:00est-ce que cette plainte a des chances d'aboutir ou est-ce que les faits sont prescrits ?
04:04Alors, les faits sont prescrits.
04:06Inès Chattin avait sollicité de manière anonyme une audition auprès du parquet de Paris à l'automne dernier
04:11pour dénoncer ces faits, donc les faits sont prescrits.
04:13Mais malgré tout, une enquête préliminaire a été ouverte le 23 octobre dernier.
04:18Le frère d'Inès Chattin, qui est de deux ans son aîné,
04:20et lui aussi qui est un fils adopté dans cette famille,
04:23fait partie des victimes présumées dans cette affaire.
04:25Oui, j'ai vu qu'il avait signé, co-signé...
04:28Il a co-signé, il a parafait les documents,
04:30même si lui ne souhaite pas rouvrir ce dossier, on l'imagine extrêmement douloureux.
04:34Mais en tout cas, les faits sont prescrits.
04:36Et ce que dit Inès Chattin aujourd'hui, c'est qu'elle ne cherche pas la vengeance mais la justice.
04:39Elle dit, je cite encore une fois,
04:41« Aller en prison n'aurait plus aucun sens pour les auteurs présumés.
04:44Je veux que la justice les confronte à la gravité de leurs actes.
04:47S'en prendre à des enfants est inqualifiable. »
04:49Oui, bien sûr.
04:51Petite question, qu'est-ce qu'en disent pour l'instant,
04:53puisqu'il y a beaucoup d'auteurs présumés qui ne sont plus de ce monde,
04:56qu'est-ce qu'en disent les familles des auteurs présumés ?
04:58Oui, alors les familles des auteurs présumés ont été contactées par Libération.
05:02Gabriel Smaznev n'a pas donné suite aux sollicitations de Libération.
05:05Jean-Luc Imbert, qui est l'avocat et le fils de Claude Imbert,
05:08donc le fondateur du Point, a déclaré, je cite,
05:10« Mon père aimait les femmes, mais pas les petites filles.
05:13On est dans l'époque MeToo, c'est notre macartisme. »
05:15De son côté, François Gibault a assuré dans une lettre envoyée de son conseil Jérémy Assous
05:20qu'il n'avait jamais assisté aux moindres actes criminels.
05:23Quant aux enfants de Jean-François Revelle qui ont été eux aussi contactés,
05:26dont le moine bouddhiste Mathieu Récart,
05:28ils disent souhaiter que la justice qui a été saisie puisse établir ce qui s'est réellement passé
05:33et ajoutent, je cite, « C'est l'attente de la victime qui a déposé plainte
05:37et dont nous ne doutons d'aucune manière que de la sincérité et de la douleur.
05:41C'est aussi notre attente, car ces accusations nous plongent dans une incrédulité d'autant plus profonde. »
05:46Alors les accusations ne sont pas complètement fantaisistes,
05:49puisqu'il y a suffisamment de matière pour que les policiers aient pris l'initiative d'une enquête préliminaire.
05:57Oui, parce que Inès Châtain a donné extrêmement de détails,
05:59elle a retrouvé des pièces à conviction, des dossiers,
06:02notamment la correspondance entre ces différents hommes puissants,
06:05ces industriels, ces écrivains, des manuscrits qui avaient été signés,
06:09et puis elle a des détails très frappants dont elle se remémore,
06:11par exemple le fait que les hommes avaient le visage masqué,
06:13porté sur eux une sorte de cape ou de manteau,
06:16et donc il s'agit d'une véritable bande d'hommes puissants,
06:19d'ailleurs entre eux ils se surnommaient « La Bande »,
06:21donc ce sont des individuels qui voyageaient ensemble d'ailleurs dans les pays d'Asie du Sud-Est régulièrement.
06:26Merci Victor, on suivra évidemment cette affaire de près.
06:29Je vous le disais tout à l'heure, notre correspondant Gérald Olivier est avec nous ce matin.
06:34Bonjour Gérald Olivier.
06:36Bonjour Stéphane.
06:37Alors je rappelle que vous êtes un journaliste franco-américain,
06:40un ancien rédacteur en chef de Spectacle du Monde, spécialiste des Etats-Unis,
06:44que vous avez suivi attentivement le procès de Donald Trump,
06:48le dernier en date si j'ose dire.
06:50Alors avant de revenir sur le procès Trump,
06:52je voudrais que l'on dise un mot quand même sur l'état de santé de Joe Biden
06:57que l'on a vu il y a quelques jours au moment du 80e anniversaire du débarquement.
07:02Il semble qu'il ne se porte pas très bien quand même.
07:05Oui, le problème de Joe Biden c'est que les sorties en public ne lui réussissent pas,
07:09parce qu'à chaque fois on voit qu'il a de grandes difficultés.
07:12Il a des grandes difficultés à se mouvoir, à marcher.
07:15Il a des grandes difficultés à maîtriser son environnement,
07:18à savoir où il est, à savoir ce qu'il doit faire, ce qu'on attend de lui,
07:22même être capable de s'asseoir ou de rester debout.
07:25On a vu sa prestation lors du débarquement, la célébration du D-Day comme on dit aux Etats-Unis,
07:30qui au passage ont été très suivis aux Etats-Unis,
07:33parce qu'évidemment c'était des Américains principalement qui ont débarqué ce jour-là,
07:37donc l'anniversaire était important.
07:39Et puis c'était le 80e et Joe Biden a repris un discours de Reagan dans son propre discours.
07:44Donc c'est un événement qui a été très suivi
07:46et tout le monde a constaté que dans son comportement,
07:49Joe Biden avait l'air totalement perdu, absolument pas maître même de ses moyens, on va dire,
07:54et donc ça finit par poser problème.
07:56Moi je l'avais écrit au tout début de la campagne,
07:58« Combien de temps peut-il tenir ? »
08:00Et aujourd'hui on est à cinq mois de l'élection
08:02et ça paraît très très difficile pour les démocrates de changer de candidat,
08:06mais on se demande si Biden va parvenir, même jusqu'au jour du scrutin.
08:11On peut se poser la question, est-ce que son état de santé peut faire illusion encore longtemps ?
08:16Je crois que les démocrates se sont trompés,
08:18c'est-à-dire que son état de santé, je n'ai pas envie de dire s'aggrave,
08:22mais ses capacités physiques et cognitives diminuent de manière visible,
08:27et les Américains le voient aujourd'hui, on ne peut plus le nier.
08:30La semaine dernière, juste avant le débarquement,
08:32il y a eu un article dans le Wall Street Journal
08:34qui disait qu'en privé, Joe Biden donnait des signes de faiblesse.
08:38Jusqu'à présent, les démocrates disaient en public qu'il a du mal,
08:41mais en privé, rassurez-vous, il est maître de tous ses moyens, tout se passe bien.
08:45Et là, le Wall Street Journal a dit exactement l'inverse,
08:49et sur l'apparution de cet article, on a eu des images du débarquement...
08:52Alors rappelons pour nos auditeurs que le Wall Street Journal, ce n'est pas Fox News.
08:57Non, le Wall Street Journal, c'est un journal financier principalement,
09:00conservateur et libéral, mais qui est beaucoup plus ouvert que peut l'être la chaîne Fox News.
09:05Ce n'est pas du tout un journal pro-Trump.
09:07Le Wall Street Journal est favorable à sa tête politique de Trump, pas du tout au personnage.
09:11Et donc c'est eux qui ont souligné les difficultés de Joe Biden,
09:14en public et en privé, et les Américains ont pu constater,
09:19avec les images des célébrations du débarquement,
09:22que leur président avait de vraies difficultés.
09:24On l'a vu hier soir au G7, pour la photo de famille,
09:28où il ne sait pas où il doit se mettre, il ne sait pas où il doit aller,
09:31il a l'air perdu, vraiment perdu.
09:33Est-ce qu'en août prochain, lors de la convention démocrate,
09:37les démocrates ne pourraient pas changer de candidat ?
09:42C'est encore un scénario possible ?
09:44Oui, c'est possible, c'est parfaitement possible.
09:46Tant que la convention n'a pas eu lieu, le candidat n'est pas définitif.
09:49Et on sait qui ce serait le recours éventuel ?
09:52C'est le problème, c'est qu'ils n'ont pas de recours.
09:55Le recours logique serait de faire monter Kamala Harris d'une marche,
10:00puisqu'actuellement elle est sa vice-présidente.
10:02Donc si le président se retire, c'est la vice-présidente qui est numéro 2,
10:06qui prend sa place, et qui se nomme un vice ou une vice-présidente
10:10pour faire campagne avec elle.
10:12Le problème des démocrates, c'est que dans les sondages
10:15et les enquêtes d'opinion, Kamala Harris a encore fait des scores
10:20encore moins bons que ceux de Joe Biden.
10:22Donc si leur objectif, c'est de gagner l'élection,
10:25ils ne sont pas plus à même de la gagner avec elle,
10:28qu'ils ne le sont aujourd'hui avec lui.
10:30S'ils veulent se débarrasser d'elle, c'est une femme, elle est noire,
10:34ils vont déplaire à deux blocs majeurs de leur électorat.
10:38Donc c'est très très difficile à prendre comme type de décision.
10:41Maintenant techniquement, s'il arrive quelque chose à Joe Biden,
10:44s'il a un accident quelconque, il sera remplacé.
10:47Et là vous aurez des gens qui viendront,
10:49et qui vous feront comprendre que le ticket c'était lui et elle,
10:53si lui s'en va, elle s'en va aussi.
10:55Et puis on aura un certain nombre de débats médiatiques
10:58pour essayer de faire passer la pilule,
11:00et peut-être que les démocrates s'en sortiraient mieux dans ce cas de figure-là.
11:04Jusqu'à présent, ils ont fait confiance à Joe Biden,
11:07il a battu Trump en 2020, ils estiment qu'il peut le battre en 2024,
11:10c'est pourquoi il est toujours là.
11:12Alors revenons sur le procès de Trump,
11:14je vois qu'il nous reste peu de temps avant la coupure,
11:16est-ce que vous pouvez nous dire ce procès
11:20qui a été suivi par des millions d'Américains ?
11:24En quoi il était important ce procès ?
11:26Il était important d'abord parce qu'aucun président jusqu'à Donald Trump
11:30n'a jamais été poursuivi en justice pour des actes qualifiés de criminels,
11:34c'est la première chose.
11:35La deuxième chose, c'est parce que l'enjeu de ce procès,
11:38c'est potentiellement de mettre Donald Trump en prison.
11:41Eh oui, rien que moins.
11:42Là il en court, et pas pour quelques jours, il en court 136 ans.
11:46136 ans de prison.
11:47Oui, parce qu'il a été condamné sur 34 crimes,
11:51qui en courent chacun 4 ans d'emprisonnement maximum.
11:56Vous faites la multiplication, vous arrivez à 136.
11:59Je vous propose de revenir dans un instant sur ce procès de Donald Trump,
12:02voir comment les démocrates tentent de récupérer l'affaire,
12:05les conséquences qu'il pourrait avoir.
12:07Mais on va aussi parler tout à l'heure de l'affaire Depardieu,
12:10vous savez le reportage de complément d'enquête
12:12qui rapportait des propos sexistes voire pédophiles de l'acteur.
12:15Eh bien nous serons avec son avocat
12:17qui a obtenu une importante décision judiciaire,
12:19je ne vous en dis pas plus.
12:20A tout de suite sur Sud Radio avec nos invités.
12:27De retour dans l'heure libre,
12:29votre rendez-vous du samedi matin pour décrypter l'actualité sur Sud Radio.
12:32Je suis toujours en compagnie de Victor Lefebvre,
12:35journaliste, enquêteur,
12:36et Gérald Olivier, journaliste franco-américain
12:40qui a suivi pour nous le procès de Donald Trump.
12:42Revenons sur ce procès justement,
12:44car il a été l'occasion d'exposer la vie intime de Donald Trump.
12:49C'est assez cocasse puisque durant les audiences,
12:51il a été raconté qu'on lui avait infligé
12:54une scène de fessée racontée par la plaignante
12:57assez croustillante avec un magazine.
12:59Oui, mais ça n'a rien à voir avec les chefs d'accusation.
13:03Quand il est intelligent, ça peut faire de l'audience.
13:05Donc ça a été mis en avant.
13:07D'ailleurs ça fait partie pour moi des éléments qui décrédibilisent le procès.
13:10Parce qu'en fait,
13:11si on veut chercher à présenter les choses de manière très claire,
13:14Donald Trump était accusé de faux comptes de campagne
13:19pour sa campagne présidentielle de 2016.
13:22Ses faux comptes, falsification de ses comptes de campagne,
13:25sont liés à un paiement à une actrice pornographique
13:28qui s'appelle Stormy Daniels, de son nom d'actrice,
13:31suite à une rencontre sexuelle qui aurait eu lieu 10 ans plus tôt, 2006,
13:36à l'occasion de laquelle il y aurait eu la supposée fessée.
13:39Et Donald Trump avait payé pour le silence de cette femme.
13:43Donc payer pour le silence de quelqu'un, c'est absolument pas illégal.
13:46C'est même pas un délit.
13:47Ça se fait très souvent de manière parfaitement officielle dans des contrats.
13:51Oui, mais ce qu'on reproche là, c'est que ça aurait été payé par la campagne électorale.
13:56C'est là où ça se complique, en effet.
13:58Parce que ce qu'on reproche à Donald Trump,
14:01c'est d'avoir payé pour le silence de cette femme.
14:04Les sommes ont été versées par son avocat de l'époque qui s'appelait Michael Cohen.
14:08Et Donald Trump aurait remboursé Michael Cohen avec des fonds de sa campagne
14:12en présentant ça comme des frais d'avocat,
14:14et non pas comme le paiement à une star porno pour son silence.
14:18Maintenant, tout cela, là où ça se complique, si vous voulez,
14:21il y a deux complications fondamentales.
14:23La première, c'est que le paiement, même s'il n'est pas illégal,
14:26et les comptes de campagne, même s'ils sont falsifiés,
14:28vous avez ce qui s'appelle prescription.
14:30C'est-à-dire qu'au bout de deux ans, la justice ne peut plus intervenir.
14:33Le paiement a eu lieu en 2017,
14:35donc dès 2019, cette affaire, elle était terminée.
14:38On ne pouvait plus la juger parce qu'il y avait prescription.
14:41C'est la première chose.
14:42La deuxième chose, qui pour moi est beaucoup plus complexe,
14:45beaucoup plus compliquée et qui va sûrement être soulevée en appel,
14:48c'est que le procureur a estimé que ce paiement à Michael Cohen,
14:53dissimulé des électeurs,
14:55constituait une forme de mensonge dans la campagne
14:58et donc une manipulation de la campagne.
15:00Le problème, c'est que Michael Cohen paye Stormy Daniels en octobre 2016,
15:05un mois avant l'élection.
15:07L'élection a lieu, Trump est élu.
15:09Les remboursements à Michael Cohen commencent à partir de janvier 2017.
15:14En gros, Trump est accusé d'avoir manipulé une élection qui avait déjà eu lieu.
15:19Ça, ça me paraît quand même assez rocambolesque.
15:21Ça n'a pas du tout été soulevé à New York.
15:23À mon avis, ce sera soulevé lors de l'appel.
15:26Inévitablement, il y aura un appel.
15:28Et cet appel, il est suspensif, comme on dit ?
15:31Alors normalement, il doit l'être.
15:32Après, tout dépend des conditions qui sont posées par le juge.
15:35Il se pourrait que le juge mette l'appel suspensif,
15:39mais avec le versement d'une caution plus ou moins importante.
15:42Donc tout ça, ça aura lieu le 11 juillet,
15:45parce que ce sera le jour où on connaîtra la sentence.
15:47Là, on sait que Trump a été condamné sur 34 chefs d'accusation
15:51qui chacun encourt quatre années de prison.
15:53Ce sera au juge de décider quelle est sa sentence.
15:56Je rappelle que Trump n'a jamais fait de prison,
15:58qu'il avait un casier judiciaire vierge jusqu'à présent.
16:01Donc une peine d'emprisonnement ferme serait quand même assez inattendue.
16:04Maintenant, c'est au juge de décider.
16:06Et à partir du moment où il aura décidé,
16:08les avocats de Trump pourront à ce moment-là faire appel.
16:11Alors, après l'épisode de la fessée qui était assez cocasse, je le rappelais,
16:16il y a quelque chose qui est assez étonnant aussi,
16:19et assez cocasse, c'est que figurez-vous
16:22que la justice aurait estimé que le rapport sexuel
16:27avec cette ancienne prostituée,
16:29actrice porno, pardon, Stormy Daniels,
16:32n'était ni désiré, ni forcé.
16:36Ce qui est assez quand même...
16:38Il faut être dans la complexité de la justice américaine
16:40pour comprendre quelque chose à ces rapports
16:42qui seraient non désirés et non forcés.
16:45Qu'est-ce que ça signifie au juste ?
16:47Il faut demander à Stormy Daniels parce que ce sont ses propos à elle.
16:51En fait, c'est une actrice pornographique
16:54dont le métier consiste à avoir des rapports sexuels avec des inconnus.
16:59Ce qu'elle veut dire par là, c'est qu'elle n'a pas été violée,
17:04ça c'est l'essentiel.
17:06Ce n'est pas quelque chose qui s'est fait contre son gré.
17:09De ce point de vue-là, elle protège Donald Trump
17:11contre des accusations qui pourraient être beaucoup plus graves.
17:14Mais vis-à-vis de ses amis libéraux, parce qu'elle-même est plutôt à gauche,
17:17elle dit qu'elle n'a pas pris le plaisir à ce rapport.
17:19A mon avis, c'est ce que ça signifie.
17:21Il y a un côté légal et un côté qui l'est un petit peu moins.
17:23Mais encore une fois, ce n'est pas le cœur de l'affaire.
17:25C'est croustillant, mais ce n'est pas du tout le cœur de l'affaire.
17:27Bien sûr.
17:28Et d'ailleurs, le juge l'a beaucoup trop laissé parler sur ce thème-là,
17:31comme si lui aussi, il essayait de faire sensation.
17:33Il prenait le plaisir à écouter ça, d'accord.
17:35Peut-être aussi.
17:36Maintenant, la question que tous les Américains se posent,
17:38c'est est-ce que l'ex-président Donald Trump va faire de la prison ?
17:42Est-ce qu'il y a un risque réel et sérieux ?
17:44Vous nous disiez tout à l'heure que ce n'est pas...
17:46Pour moi, ça ne l'est pas, non.
17:48Il est possible qu'il y ait une peine d'emprisonnement par sursis.
17:51Même si la peine d'emprisonnement était ferme,
17:54je pense que là, l'appel serait suspensif.
17:56Ensuite, on est quand même en campagne électorale.
17:59Et donc, les Républicains et d'autres se sont quand même beaucoup plaints
18:03que ce procès en lui-même était une forme d'ingérence dans la campagne électorale.
18:08Parce que pendant les six semaines du procès,
18:10Donald Trump a été assis sur le banc des accusés.
18:12Il n'a pas pu faire campagne dans le Wisconsin, dans le Nevada et ailleurs.
18:16On ne peut pas être dans deux endroits à la fois.
18:18Il était d'ailleurs assez furieux en sortant du procès, Donald Trump.
18:21On l'a vu.
18:22Il était furieux de la condamnation.
18:24Parce qu'à chaud,
18:26beaucoup de gens ont estimé qu'il y aurait ce qu'on appelle un jury suspendu.
18:30C'est-à-dire qu'il fallait l'unanimité des douze jurés
18:33pour condamner Donald Trump.
18:35Et on pensait qu'il y aurait au moins un qui ne serait pas d'accord.
18:37Et ça n'a pas été le cas.
18:39Et donc ça, ça a rendu Donald Trump furieux dans un premier temps.
18:42Et puis c'est vrai qu'il était furieux tous les soirs
18:44parce qu'il était un petit peu déjà prisonnier.
18:46Il s'est dit, moi je suis prisonnier politique.
18:48Parce qu'il était prisonnier de ce tribunal.
18:50Il devait être là tous les matins à 9h, jusqu'à 16h tous les jours,
18:53sauf les mercredis, les samedis et les dimanches.
18:55Et en attendant, il ne pouvait pas faire campagne.
18:57Donc il y a une forme d'ingérence dans la campagne de la part de ce procès.
19:00Si demain il y avait emprisonnement, ce serait une ingérence encore plus forte
19:03avec des réactions populaires qui là sont un petit peu imprévisibles.
19:07Mais ce que montre cette affaire en revanche,
19:09c'est qu'en 2016 à l'époque, Donald Trump se préoccupait quand même
19:12de sa notoriété, du candiraton,
19:14parce qu'il était prêt à signer un deal avec cette actrice porno.
19:17Est-ce qu'il le ferait encore aujourd'hui ?
19:18On a l'impression qu'aujourd'hui,
19:20je pense que les électeurs de Seymour le préoccupent moins.
19:24C'est une très bonne question.
19:26Parce que c'est vrai que l'impact populaire dans les sondages du procès,
19:29il a été nul ou plutôt favorable à Trump.
19:32On a vu un certain nombre de gens se rallier à sa cause,
19:34non pas parce qu'il était coupable,
19:36mais parce qu'ils estimaient que le système était en train d'aller trop loin
19:39pour le stopper dans ses ambitions politiques.
19:41C'est la première chose.
19:43La deuxième chose, l'instinct de Donald Trump,
19:45c'est de jamais payer ce genre de choses.
19:47Il dit que ça finira toujours par sortir,
19:50et ça fera plus de bruit quand ça sort si on a cherché à mettre le silence dessus
19:54que si on n'a rien fait.
19:55Qu'est-ce qui a fait qu'en 2016, il était prêt à payer ?
19:57En 2016, souvenez-vous, il y avait un autre incident juste avant.
20:00On appelait ça en anglais la Hollywood Access Tape.
20:04Il y a une vidéo qui était sortie
20:06liée à une émission populaire de la télévision américaine
20:10où Donald Trump se vantait que quand il était à la télé,
20:14il pouvait faire ce qu'il voulait avec les femmes.
20:16Il pouvait les toucher ici, il pouvait les toucher là,
20:18elle ne disait rien, même elle l'invitait à ça.
20:20C'était un propos qui était totalement, je dirais,
20:23hors illégitime, pas du tout nécessaire,
20:28extrêmement sexiste,
20:30et qui allait beaucoup le desservir,
20:32notamment vis-à-vis du vote féminin.
20:34Avoir cette vidéo disponible,
20:36et puis après avoir le témoignage de Stormy Daniel
20:39sur ce qu'ils lui avaient fait ou ce qu'ils avaient fait ensemble en privé,
20:41c'était vraiment très très mauvais pour son image,
20:43et donc il avait cherché à mettre ça un petit peu sous le boisseau.
20:46Mais ce qui est apparu clairement dans le procès,
20:49c'est que les liens entre Michael Cohen, son avocat,
20:51donc Michael Cohen en anglais,
20:53et Donald Trump à l'époque n'étaient pas si étroits que cela.
20:56C'est-à-dire que Michael Cohen affirme
20:58qu'il a eu l'autorisation de Trump
21:00pour faire le paiement à Stormy Daniels,
21:02et en fait ça, ça n'a jamais été établi.
21:04Et lors du contre-interrogatoire,
21:06l'avocat de Trump a clairement mis en avant
21:08que ce jour-là,
21:10Cohen avait cherché à appeler Trump,
21:12qu'il n'avait pas eu au téléphone.
21:13Il avait eu son garde du corps,
21:14et donc il y avait la question,
21:16est-ce que Cohen n'avait pas agi de son propre gré,
21:18sans consulter Trump,
21:20et puis après avait cherché à récupérer son argent,
21:22parce qu'après tout, c'était quand même 130 000 dollars.
21:24Je voudrais quand même qu'au-delà du croustillant,
21:26on s'interroge un peu sur ce que ça dit de la justice,
21:29parce qu'évidemment, du côté Trumpiste,
21:32on dit que la justice américaine
21:34est quand même de plus en plus instrumentalisée par les démocrates.
21:36Quel est votre avis ?
21:38C'est ce que dénoncent les républicains depuis 5 ans.
21:41Une justice à deux vitesses,
21:43une justice à deux couleurs,
21:45un état profond, comme ils l'appellent eux-mêmes,
21:47contre les républicains et en partie contre Donald Trump.
21:49Et c'est vrai que pour moi,
21:51si l'accusé ne s'était pas appelé Donald Trump,
21:53ce procès n'aurait jamais eu lieu.
21:55Il n'y aurait jamais eu d'acte d'accusation.
21:57Et d'ailleurs, dans cette histoire-là,
21:59le procureur de Manhattan,
22:01qui s'appelle Alvin Bragg,
22:03il a été élu en 2021,
22:05et il a été élu sur la promesse
22:07de se faire Trump.
22:09C'est ce qu'il avait dit aux électeurs.
22:11Il avait sa cible,
22:13et après il a trouvé les moyens
22:15d'atteindre sa cible.
22:17Ce n'est pas comme ça que la justice est supposée fonctionner.
22:19On a d'abord un crime et on en cherche le coupable.
22:21Là, on avait un coupable désigné
22:23et il fallait trouver un crime à lui mettre sur le dos.
22:25Maintenant, qu'est-ce que ça va changer
22:27sur le scrutin de novembre prochain ?
22:29Est-ce que vous pensez que ça peut changer l'issue du vote ?
22:31Et puis, que disent les sondages
22:33effectués après le procès ?
22:35Est-ce que Trump est toujours
22:37favori, largement favori ?
22:39Oui, et même de plus en plus.
22:41Le procès n'a rien changé ?
22:43Non, absolument rien. Au contraire.
22:45Ce procès a fait
22:47plusieurs choses. La première,
22:49c'est qu'il y a eu
22:51un mouvement de versement
22:53financier en faveur de Trump et du Parti
22:55républicain, suite à sa condamnation
22:57qui est sans précédent.
22:59Ils ont engrangé 300 millions
23:01de dollars
23:03en cinq jours.
23:05Il y a quelques très gros donateurs.
23:07Il y a une femme qui s'appelle Madame Adelson,
23:09qui est une milliardaire, qui elle seule a donné 100 millions
23:11ou va donner 100 millions. Mais vous aviez
23:13derrière énormément de petits
23:15contribuables qui ont décidé trop, c'est trop
23:17et ont soutien Trump, avec des chèques de
23:1950, 70, 75 dollars.
23:21C'est une somme phénoménale qui a été réunie.
23:23Et puis, dans les sondages, on ne voit pas d'effet.
23:25Sinon, au contraire, un effet plutôt favorable.
23:27Merci beaucoup, Gérald Olivier.
23:29C'est toujours un plaisir de vous écouter.
23:31C'est un plaisir de vous écouter. Merci de votre invitation.
23:33Vous décryptez parfaitement la situation là-bas.
23:35Qu'on n'est pas vraiment au courant.
23:37Attendez, attendez, dans un instant,
23:39on va revenir sur l'affaire Depardieu.
23:41Vous vous souvenez de ce numéro de complément
23:43d'enquête sur France 2, qui a gravement
23:45mis en cause l'acteur ?
23:47Vous vous souvenez de cet extrait ?
23:49Je voudrais qu'on le réécoute, justement.
23:51Gérard Depardieu visite cette fois un haras.
23:53Et là encore,
23:55tout est matière à parler de sexe.
23:57Les femmes adorent faire du schman.
23:59Elles ont le clito qui
24:01frotte sur le pommeau
24:03C'est des grosses salopes.
24:07Il va même jusqu'à
24:09sexualiser une fillette
24:11d'une dizaine d'années.
24:23Eh bien, cet extrait,
24:25serait-il un montage ?
24:27Il y a eu un important rebondissement
24:29récemment et la justice a ordonné la saisie
24:31des Rush pour vérifier l'honnêteté
24:33de ce montage de complément d'enquête. Dans un instant,
24:35seront avec nous l'avocat de l'acteur
24:37et Yann Moix, écrivain cinéaste,
24:39qui était aux côtés de Gérard Depardieu au moment de ce voyage
24:41en Corée. A tout de suite sur Sud Radio.
24:49De retour dans l'heure libre, votre rendez-vous
24:51du samedi matin sur Sud Radio pour regarder
24:53l'actualité à la loupe, en compagnie
24:55de Victor Lefebvre.
24:57Cette semaine, les curieux
24:59ont appris qu'il y avait du nouveau
25:01dans l'affaire Depardieu.
25:03Je dis les curieux car l'information
25:05est passée relativement sous silence.
25:07Souvenez-vous, en décembre
25:09dernier, le magazine Complément d'Enquête
25:11dévoilait dans un reportage que
25:13l'acteur aurait des propos sexistes
25:15tenus en Corée du Nord
25:17et surtout qu'il aurait eu des
25:19propos à caractère sexuel,
25:21pédophile, en contemplant une jeune fille
25:23d'une dizaine d'années. Propos hautement
25:25scandaleux, sauf que
25:27cela ne serait pas fidèle à la
25:29réalité. Nous sommes en ligne avec
25:31l'avocat de Gérard Depardieu, maître Jérémy
25:33Assouze. Bonjour maître. Quel est votre
25:35sentiment depuis le début de cette affaire ?
25:37Depuis le début de cette affaire,
25:39j'ai
25:41toujours pensé que
25:43les faits
25:45ne correspondaient pas, les faits
25:47tels que présentés par Complément d'Enquête
25:49ne correspondaient pas à la réalité.
25:51Pour preuve, c'est que
25:53ils ont exploité des images
25:55issues
25:57d'un long métrage cinématographique
25:59réalisé par Yann Moix
26:01en Corée du Nord et tourné
26:03en 2018
26:05et en prétextant que
26:07c'était des images
26:09extraites d'un documentaire,
26:11voire d'un reportage d'information.
26:13C'est totalement faux.
26:15L'objectif de ce
26:17tournage était
26:19de produire un film
26:21dans lequel Gérard Depardieu
26:23jouait son propre rôle
26:25et jouait différents
26:27personnages. C'était un peu
26:29Mammouth en Corée du Nord. Je ne sais pas si vous avez vu
26:31le film Mammouth, mais c'était Mammouth en Corée
26:33du Nord réalisé par Yann Moix.
26:35On a un très grand nombre d'échanges
26:37qui établissent cela. Il y a déjà eu un film
26:39qui avait été monté de deux heures
26:41et demie. Il avait été présenté
26:43à très nombreux journalistes,
26:45notamment du Monde, et tout le monde
26:47trouvait ça assez extraordinaire
26:49puisque c'était un peu de la même
26:51veine que l'enlèvement de
26:53Michel Houellebecq. Ils ont extrait
26:55des images de
26:57ce long métrage
26:59cinématographique pour les
27:01intégrer dans un
27:03magazine considéré comme
27:05sérieux, qui est un complément d'enquête
27:07sur le service public, où ils ont dit
27:09« Regardez, Gérard
27:11Depardieu est impliqué dans des
27:13histoires et dans des affaires de
27:15viol, notamment sur une femme
27:17qui a une grande différence d'âge
27:19avec lui. Écoutez,
27:21il n'y a rien d'anormal, puisque nous avons
27:23réussi à mettre la main sur
27:25des images dans lesquelles Gérard Depardieu
27:27sexualise
27:29un enfant.
27:31Donc ça corrobore
27:33ce qui a été
27:35ce qui ressort
27:37de l'instruction judiciaire. D'ailleurs,
27:39on ne s'y est pas trompé, c'est que
27:41le juge d'instruction s'est
27:43immédiatement précipité pour tenter
27:45d'avoir l'intégralité des rushs
27:47parce qu'elle
27:49elle-même pensait que
27:51ça confortait sa thèse
27:53à savoir que si on
27:55sexualise un enfant, on peut
27:57avoir, puisqu'on a des propos qui sont
27:59délictueux, on peut avoir un comportement
28:01délictueux. Il se trouve
28:03que Gérard Depardieu
28:05n'a jamais tenu ses
28:07propos à l'encontre d'un enfant
28:09que ce qui a été
28:11diffusé est ici d'un montage
28:13illucide et
28:15fait pour alimenter
28:17la polémique et pour avoir
28:19le dimanche le plus important. D'ailleurs,
28:21rien que le titre, c'est quand même
28:23assez amusant, c'est que le titre du
28:25soi-disant magazine,
28:27c'est la chute de l'ogre.
28:29Gérard Depardieu.
28:31L'ogre, vous savez,
28:33la définition de l'ogre, c'est
28:35l'espèce de géant
28:37qui se nourrit d'enfants.
28:39Et donc, il y a déjà ce caractère
28:41totalement
28:43transgressif.
28:45Et c'est totalement faux.
28:47Gérard Depardieu
28:49et Yann Moix ont contesté
28:51la présentation,
28:53ils ont contesté la véracité
28:55des propos et ont
28:57immédiatement dit que c'était
28:59le fruit d'un montage illucide.
29:01Cette semaine, vous avez obtenu de la
29:0317e chambre du tribunal judiciaire de Paris
29:05une importante décision, vous avez obtenu
29:07que soit communiquée l'intégralité
29:09des rushs. Je rappelle que les
29:11rushs, ça veut dire les prises de vues brutes,
29:13si vous voulez, sans montage, afin de pouvoir
29:15vérifier par vous-même l'honnêteté du montage.
29:17Alors pourquoi avoir dû
29:19saisir, pardon la question est naïve,
29:21mais pourquoi est-ce qu'avoir dû saisir le
29:23tribunal, France 2 ou la boîte de production
29:25ne vous les donnait pas spontanément ?
29:27Exactement. C'est-à-dire qu'à partir
29:29du moment où les faits ont été contestés,
29:31à partir du moment où le président de la République
29:33avait dit, mais de mémoire
29:35cette séquence
29:37c'est l'objet de polémiques,
29:39exactement, ils auraient dû
29:41communiquer les rushs pour montrer
29:43que ce qui a été dit et ce qui a été
29:45présenté correspond
29:47à ce qui a été dit. Et pourtant
29:49ils se sont toujours
29:51refusés à le faire.
29:53Mais ils ont été extrêmement brillants, je parle de France
29:55Télévisions et de la société de production,
29:57c'est qu'ils ont dit, nous avons fait
29:59authentifier les rushs
30:01par un huissier
30:03et ce dernier confirme
30:05que ce qui a été diffusé
30:07correspond à ce qui a été
30:09enregistré. Et à partir
30:11du moment où ils ont parlé d'authentification
30:13via un huissier,
30:15l'ensemble de la classe
30:17médiatique, l'ensemble des journalistes
30:19ont considéré que la démonstration
30:21de la véracité de
30:23ce qui a été diffusé était rapporté.
30:25Alors que nous avons
30:27immédiatement demandé à
30:29pouvoir consulter ce constat,
30:31à connaître le nom de cet huissier
30:33et pouvoir, nous aussi, nous faire
30:35notre propre religion
30:37comparer les rushs
30:39avec
30:41le documentaire. Et ça,
30:43ça nous a immédiatement
30:45et systématiquement été refusé.
30:47C'est quand même très curieux. Et donc,
30:49nous avons mis en demeure France Télévisions,
30:51nous avons mis en demeure l'Arcom, puisque
30:53l'Arcom aurait à sa
30:55disposition ces documents et nous
30:57avons mis en demeure
30:59la société de production et ils ont
31:01toujours refusé. Et Delphine Ernotte
31:03ainsi que Tristan Warlex, donc le présentateur
31:05de Complément d'Enquête
31:07et la présidente de France Télévisions,
31:09ont dit, mais on aimerait
31:11vous les donner, mais nous,
31:13nous respectons le secret des
31:15sources et donc nous ne pouvons pas
31:17faire droit à votre demande. Mais faites-nous
31:19confiance, si on vous dit que ça a été
31:21dit et que c'est dans les rushs,
31:23c'est que ça l'est. Alors,
31:25vous voyez, j'accorde un peu de crédit
31:27au service public, mais ce crédit est
31:29assez relatif. Et là, je dis, mais
31:31pourquoi vous nous opposer
31:33le secret des sources que nous
31:35respectons tous, alors qu'il n'y a
31:37pas de source en espèce ?
31:39Une source, en matière journalistique, c'est
31:41quelqu'un qui informe et qui est
31:43elle-même exposée
31:45à un danger dans l'hypothèse où
31:47on dévoile son identité. Mais un journaliste
31:49qui procède à une interview, qui
31:51plus est filmé, n'est pas une source.
31:53Il est au mieux co-auteur
31:55de l'interview. Donc là, je dis, mais attendez,
31:57là nous sommes bien d'accord que c'est la société
31:59de production qui a produit, selon
32:01mes traces cinématographiques,
32:03c'est Gérard Depardieu qui
32:05est sur les images, c'est Yann Moix
32:07le réalisateur, et tout ça
32:09a été filmé par la société de production.
32:11Donc, il n'y a aucune source.
32:13Il n'y a pas un dissident nord-coréen
32:15qui dévoilerait des documents, et dans
32:17l'hypothèse où il pourrait être identifié,
32:19sa vie serait en danger. Donc,
32:21ce que vous racontez, c'est totalement abject,
32:23ridicule, ça n'a pas de sens.
32:25Alors, depuis la décision
32:27du tribunal, est-ce que vous les avez
32:29reçus, Séroche ?
32:31Ben voilà, donc ce qui s'est passé, c'est que
32:33comme ils s'opposaient
32:35à nous communiquer, Séroche, nous avons été contraints
32:37de saisir le feu d'un judiciaire de Paris,
32:39et le tribunal judiciaire de Paris
32:41a rendu sa décision la semaine dernière,
32:43et a confirmé ce que nous avons toujours soutenu,
32:45à savoir qu'il n'y avait
32:47absolument pas de source,
32:49ni de secret des sources à invoquer
32:51dans cette affaire, et que,
32:53vu les éléments qui sont en notre possession,
32:55à savoir que, quand on analyse
32:57plan par plan de ce qui a été diffusé,
32:59il y a d'énormes incohérences,
33:01et qu'on ne voit jamais Gérard Depardieu
33:03prononcer cette phrase
33:05ainsi que la fillette dans le même champ,
33:07il y a une coupe
33:09qui a été faite à ce moment-là,
33:11qu'il va même jusqu'à
33:13sexualiser une jeune fille, c'est une voie off
33:15de l'aspect de production qui est
33:17rajoutée sur la voie de Gérard Depardieu,
33:19et donc, le tribunal
33:21a considéré que nous étions parfaitement
33:23légitimes à demander
33:25et à obtenir communication
33:27de ces rushs pour pouvoir
33:29les comparer avec
33:31ce qui a été diffusé, et savoir si, oui ou non,
33:33il y a un montage illicite,
33:35parce que, si c'est la réalité,
33:37Gérard Depardieu en assumera les conséquences,
33:39mais si ce n'est pas le cas,
33:41c'est la société de production
33:43et France Télévisions qui en assumeront
33:45les conséquences, puisque c'est un montage illicite
33:47et c'est une infraction pénale,
33:49et dans ces cas-là, ils en répondront devant
33:51le tribunal correctionnel. Et ce qui est assez
33:53extraordinaire, c'est que, là,
33:55la société de production, donc, qui est condamnée
33:57à nous communiquer ces
33:59enregistrements, il y a une exécution provisoire,
34:01se fait un
34:03honneur de ne pas respecter la décision
34:05de justice. C'est-à-dire que France Télévisions
34:07contracte avec des gens qui
34:09ne respectent pas les décisions de justice
34:11et qui
34:13assument complètement de ne pas les respecter.
34:15D'accord. Alors, Maître, quelles sont
34:17les prochaines étapes judiciaires ?
34:19La prochaine étape, c'est le tribunal
34:21correctionnel pour la
34:23société de production, mais également
34:25France Télévisions, où, là,
34:27nous allons
34:29les poursuivre pour montage illicite
34:31et là, ils vont être contraints, soit
34:33de nous communiquer les rushs et de reconnaître
34:35leur culpabilité, puisque vous pensez bien que
34:37s'ils ne nous les communiquent pas, c'est parce que
34:39c'est nous qui avons raison, sinon, il se ferait
34:41un malin plaisir de nous les communiquer,
34:43et ils les auraient communiqués depuis longtemps.
34:45Donc, soit ils nous communiquent
34:47les éléments et ils établissent
34:49leur culpabilité, soit ils refusent
34:51de les communiquer, et dans ces
34:53cas-là, le tribunal correctionnel en
34:55tirera les conséquences et les condamnera
34:57pour montage illicite.
34:59Alors, néanmoins, on peut quand même dire
35:01que votre client, Gérard Depardieu,
35:03tient des propos qui sont
35:05assez grivois sur les femmes. Dans le
35:07long-métrage cinématographique en Corée
35:09du Nord, mais complètement,
35:11c'est le personnage qu'on lui demandait
35:13d'incarner. D'accord.
35:15Est-ce que vous allez reprocher
35:17à Benoît Poulevorde
35:19d'avoir des propos tout aussi
35:21abjects et violents
35:23à l'encontre d'une gamine qui traverse
35:25la rue dans cette arrivée près de chez vous ?
35:27Personne, au contraire,
35:29ça fait partie du personnage.
35:31Est-ce que vous allez reprocher
35:33à un acteur de
35:35jouer le rôle d'un
35:37personnage qui est raciste,
35:39qui peut être misogyne,
35:41extrêmement violent, assassin,
35:43etc. ? Non, on fait quand même
35:45tous le distinguo entre le
35:47personnage et la personne
35:49propre du métier d'acteur.
35:51Alors, on va retrouver
35:53Maître Assous et Yann Moix dans un instant
35:55et on va se demander d'ailleurs comment
35:57Gérard Depardieu traverse cette période.
35:59A tout de suite sur Sud Radio.
36:01Sud Radio, l'heure libre,
36:0310h11.
36:05De retour dans l'heure libre sur Sud Radio,
36:07votre rendez-vous pour regarder l'actualité
36:09à la loupe, toujours en compagnie
36:11de Victor Lefebvre de Factuel.media.
36:13Et on parle ce matin
36:15de l'affaire Depardieu et de ses images
36:17diffusées dans le complément d'enquête,
36:19vraiment sujet à caution.
36:21Et nous a rejoint Yann Moix.
36:23Yann Moix, vous étiez, bonjour Yann,
36:25vous étiez aux côtés de Gérard Depardieu
36:27pendant ce tournage en Corée du Nord.
36:29Vous étiez le réalisateur
36:31de ce
36:33projet de film.
36:35Ce n'était donc pas un documentaire mais bien
36:37un projet de film.
36:39Vous savez, mon cher Stéphane,
36:41lorsque l'on fait un film,
36:43on ne sait jamais
36:45à l'avance, sauf dans des cas
36:47très répertoriés,
36:49extrêmement scolaires, ce que va devenir le film.
36:51Il y a beaucoup de films dans l'histoire du cinéma,
36:53Is it good for love, beaucoup de Godard,
36:55qui ne s'écrivent qu'au montage.
36:57C'est-à-dire qu'il y a des films qui se font en amont
36:59et des films qui se font en aval. Je suis allé en Corée du Nord
37:01pour faire un film avec Gérard Depardieu.
37:03Avec Gérard,
37:05un documentaire n'a strictement
37:07aucun sens puisqu'il déclenche
37:09des choses qui démodent
37:11la réalité, qui détricotent
37:13la réalité, qui la modifient.
37:15Et donc, en salle de montage,
37:17où je suis resté plusieurs mois, je me suis aperçu qu'on avait
37:19en gros un mammouth à Pyongyang.
37:21Une sorte de remake dévalseuse
37:23version dictature.
37:27C'est donc un film, non seulement
37:29extraordinaire, et je le dis sans
37:31modestie, parce que la modestie ça va bien
37:33cinq minutes quand on est sûr d'avoir fait quelque chose de beau,
37:35mais surtout, un film à
37:37mourir de rire et une fiction, en effet.
37:39Mais alors, qu'est-ce qui s'est passé
37:41pour que ce film,
37:43dont on a vraiment l'eau à la bouche
37:45pour le regarder, eh bien ce film se retrouve
37:47dans les mains de compléments d'enquête. C'est ça qu'on n'arrive
37:49pas très bien à comprendre.
37:51Je vais vous raconter de manière très succincte.
37:53Voilà ce qui s'est passé.
37:55Je fais un peu
37:57le tour des popotes pour savoir qui
37:59serait prêt à produire un film avec Gérard Depardieu
38:01allant en Corée du Nord.
38:03Je me souviens que vous m'avez
38:05proposé de produire
38:07ce film d'ailleurs, Yann.
38:09Au retour, Stéphane, parce que je pense
38:11que si vous l'avez proposé
38:13au départ,
38:15j'aurais d'ailleurs été mieux inspiré de le faire,
38:17j'en serais pas là aujourd'hui.
38:19Donc j'ai demandé à un producteur
38:21avec qui j'avais déjà fait
38:23un documentaire sur Calais,
38:25qui est un producteur
38:27de petite envergure qui s'appelle
38:29Ikari, qui n'est pas un gros producteur et qui ne fait en fait
38:31que des trucs pour la télévision,
38:33s'il était d'accord pour produire le Depardieu.
38:35Il a payé le billet d'avion
38:37de Gérard et le mien.
38:39J'ai fait 30 heures de rush.
38:41Je suis revenu.
38:43Ikari, via
38:45Anthony Dufour, qui est le producteur,
38:47m'a promis une sortie
38:49en salle.
38:51Il était d'ailleurs question que,
38:53puisqu'il me l'a demandé, j'ai évidemment tous les échanges
38:55qui le prouvent, que Gérard rencontre
38:57Anthony Dufour,
38:59qui avait adoré le film,
39:01malgré tout ce qu'il peut dire aujourd'hui,
39:03qui avait adoré l'humour de Gérard à l'intérieur du film,
39:05malgré ce qu'il peut dire aujourd'hui.
39:07J'ai notamment un mail ou un SMS qui dit
39:09vivement qu'on s'éclate en
39:11projo avec Gégé.
39:13Eh bien, ce film
39:15de 2h30 qu'une centaine de personnes
39:17ont vu, dont des journalistes, a été
39:19au dernier moment
39:21subtilisé par un producteur
39:23qui, ayant compris que Gérard
39:25commençait à avoir des affaires juridiques
39:27judiciaires aux fesses, s'est dit
39:29bon, comment je vais vendre
39:31mes images ? Eh bien,
39:33il me les a moralement volées, les miennes.
39:35Il est allé proposer ses services à
39:37Complément d'Enquête et au lieu d'avoir
39:39la dignité et le courage de
39:41continuer à trouver un distributeur
39:43pour sortir un film de 2h30 qui était
39:45un OVNI, il a préféré
39:47arracher 40 secondes
39:49de ce film de 2h30
39:51pour les vendre.
39:53En plus, c'est lui qui a produit
39:55les commissions de Complément d'Enquête pour les vendre
39:57à Complément d'Enquête et il a donc
39:59suicidé un film,
40:01fouillé un travail de plusieurs mois
40:03qui était un projet artistique ambitieux
40:05pour finalement en faire
40:07une sorte de petite
40:09séquence
40:11truquée d'ailleurs, malhonnêtement truquée, mais en plus
40:13pour récupérer ses billes
40:15et se faire beaucoup plus d'argent qu'il n'en aurait fait
40:17au cinéma. Bien sûr. Alors on voit le procédé
40:19qui est vraiment
40:21peu reluisant. Alors, vous
40:23confirmez, Yann, que Depardieu
40:25se savait évidemment filmer
40:27dans ce projet
40:29et qu'il était dans l'exagération
40:31de lui-même, que voilà
40:33c'était un
40:35projet dont il avait, comment dirais-je,
40:37pleine confiance en vous pour
40:39faire un objet
40:41de cinéma.
40:43Deux choses, mon cher Stéphane, on ne peut pas filmer quelqu'un
40:45pendant 10 jours à son insu,
40:47surtout en Corée du Nord,
40:49surtout quand il a un micro aux cravates
40:51et un chef opérateur
40:53toute la journée
40:55braqué dans sa direction,
40:57sachant que c'était un film comme La Chèvre, un film de duo,
40:59c'est-à-dire que moi je jouais Pierre Richard et lui jouait Depardieu,
41:01j'ai joué dans mon propre film.
41:03Et ce qu'il se passe avec Gérard Depardieu,
41:05comme avec beaucoup d'acteurs, et ce qui est génial
41:07avec lui, c'est que Gérard, c'est Gérard,
41:09mais une fois que vous lui mettez
41:11un micro aux cravates
41:13et que vous commencez à le filmer, alors
41:15Gérard devient Depardieu.
41:17C'est-à-dire que ce qu'il aurait fait de manière
41:19soft,
41:21paresseuse, j'allais dire presque normale,
41:23une fois qu'il se fait filmer
41:25avec micro aux cravates,
41:27il devient
41:29le monstre sacré du cinéma
41:31qui tout d'un coup
41:33a des répliques qu'on ne peut pas écrire à l'avance,
41:35a des dialogues à mourir de rire
41:37qu'on ne peut pas prévoir à l'avance
41:39et il se joue, comme tous les acteurs
41:41géniaux, de toutes les situations.
41:43Car en Corée du Nord, pays dans lequel
41:45il est impossible de faire des documentaires par ailleurs,
41:47c'est-à-dire que c'est plus facile de faire une fiction
41:49qu'un documentaire, parce qu'un documentaire, on demande l'autorisation
41:51de la fiction, après
41:53on fait ce qu'on veut, mais je veux dire là, il jouait un personnage
41:55dans la mesure où il exagérait toutes les situations.
41:57Toutes les situations.
41:59Et, je rajoute mon cher Stéphane,
42:01qu'il faut quand même savoir
42:03que j'ai pas fait ce film à Chartres.
42:05La Corée du Nord, c'est un pays, si vous manquez de respect
42:07à une femme,
42:09c'est pas
42:11Me Too que vous avez aux fesses, c'est le peloton d'exécution.
42:13Les Coréens et les Coréennes
42:15qui étaient autour de nous parlaient aussi bien français
42:17que vous et moi, et je peux vous dire une chose
42:19également, puisqu'on a accusé Gérard de manquer
42:21de respect aux femmes. Non seulement
42:23il n'a pas manqué de respect aux femmes,
42:25non seulement il leur a donné
42:27de l'argent quand elles étaient dans des situations
42:29absolument terribles, où les gens ramassent des racines
42:31pour se nourrir là-bas, mais en plus,
42:33outre le fait qu'il les a amusées,
42:35passionnées, intéressées, et j'ai
42:37des dizaines de mails qui le prouvent,
42:39je peux vous dire une chose, mon cher Stéphane,
42:41c'est que ces femmes-là, à mon avis,
42:43en présence de Gérard, ont vécu les plus
42:45beaux moments de leur vie, les plus belles heures
42:47de leur existence. Il y en a une qui l'appelait
42:49Monsieur Jean Valjean, parce qu'elle avait vu
42:51le film, et donc en fait, Gérard
42:53il a apporté de la folie
42:55dans un pays où il n'y a
42:57que, finalement, des tragédies,
42:59et ces femmes
43:01étaient éblouies, mais personne ne peut voir les
43:03deux heures et demie de film puisqu'on les a volées,
43:05ces femmes étaient éblouies
43:07par le charisme de Gérard.
43:09Donc non seulement il ne s'est pas brutalisé,
43:11humilié, mais il les a
43:13diverties, amusées,
43:15et il a changé leur quotidien.
43:17Absolument. Yann, vous avez
43:19des nouvelles de Gérard
43:21Depardieu, comment est-ce qu'il traverse cette période ?
43:23Parce que le cinéma français, évidemment,
43:25lui fait payer compléments
43:27d'enquête.
43:29Ce qui est inadmissible, mon cher Stéphane,
43:31et c'est là qu'il faut être très précis,
43:33les femmes sont en ce moment
43:35dans une révolution qui est tout à fait
43:37compréhensible, et je pense
43:39que c'est très bien de condamner
43:41les personnes, les hommes
43:43notamment, qui se conduisent de manière atroce
43:45avec la jambe féminine. Mais,
43:47pour qu'on puisse
43:49appliquer une justice qui
43:51fasse son travail de manière efficiente,
43:53il faut
43:55régler les
43:57accusations sur la réalité.
43:59Or, on a fait de Gérard Depardieu
44:01quelque chose qu'il n'est pas,
44:03c'est-à-dire un homme qui est capable
44:05de sexualiser une enfant.
44:07Je connais très bien la femme
44:09sur laquelle Gérard a tenu les propos en question,
44:11c'est une cavalière de 35 ans qu'on voit
44:13dans mon film, une femme
44:15qui d'abord était une très bonne
44:17cavalière, mais Gérard
44:19qui voulait est
44:21tombé de son
44:23statut à cause
44:25notamment de la séquence
44:27de la jeune fille.
44:29Or, la fillette, Gérard ne lui a jamais
44:31dressé la parole, je ne suis même pas sûr qu'il l'ait vue.
44:33Mais au montage, on fait à peu près ce qu'on veut,
44:35donc ils ont mis une bande son
44:37sur des images qui ne correspondent pas et on a
44:39fait chuter l'ogre
44:41sur une séquence
44:43montée par Anthony Dufour
44:45de chez Ikari et par complément d'enquête.
44:47Je peux vous dire une chose, s'il y a bien
44:49quelqu'un qui s'est tenu à carreau,
44:51parce qu'on risque
44:53la mort en Corée du Nord,
44:55mais aussi avec beaucoup de respect
44:57pour les habitants, pour les citoyens
44:59nord-coréens et pour les femmes, c'est bien Gérard.
45:01Oui, c'était un film de fiction,
45:03et ce film, j'ose le dire, est un film formidable
45:05et peut-être un des meilleurs films tournés
45:07avec Gérard Depardieu.
45:09C'est une fiction de deux heures et demie, je n'ai pas rêvé,
45:11j'ai fait ce film, des collègues à vous l'ont vu,
45:13des producteurs l'ont vu, une centaine
45:15de personnes l'ont vu, il y a eu des mails qui le prouvent.
45:17Je n'ai pas rêvé, mais j'ai eu une seule peur,
45:19mon cher Stéphane, c'est qu'ils détruisent
45:21les rushs et mon film avec.
45:23Je comprends tout ça.
45:25Bon, parfait. Yann Moix,
45:27merci beaucoup d'avoir été avec nous,
45:29je voudrais demander un dernier mot à mettre à sous
45:31sur les médias. Un mot
45:33sur l'attitude des médias depuis
45:35la décision
45:37de la 17ème chambre.
45:39Pourquoi est-ce que les grands médias, l'AFP
45:41en tête, n'ont pas repris
45:43cette information ?
45:45Tout simplement parce que ça ne va pas dans
45:47le sens de leur idéologie.
45:49Et l'AFP, je tiens quand même à la féliciter,
45:51c'est qu'à leur repris, elle a été
45:53interviewée
45:55la société de production
45:57et France Télévisions, la société de production
45:59qui a dit, nous interjetons la peine,
46:01c'est leur droit le plus strict, sauf que la peine n'est pas
46:03suspensif en matière de référé. Mais ça,
46:05l'AFP, non seulement ne le dit pas, mais en plus
46:07l'AFP n'a même pas dénié
46:09prendre contact avec moi
46:11pour me citer. C'est-à-dire que pour eux,
46:13le respect du contradictoire, c'est la géométrie
46:15variable. Et pourquoi ?
46:17Tout simplement parce qu'ils ont
46:19pris parti au mois de
46:21décembre, même avant, sur d'autres dossiers
46:23pour considérer, pour participer
46:25à la mise à mort
46:27sociale de Gérard Depardieu,
46:29mise au banc de Gérard Depardieu,
46:31mais d'autres acteurs qui sont pris dans
46:33ce type de polémique, malgré les
46:35faits qui contestent, ou malgré
46:37l'inexistence des faits. Je pense par exemple
46:39à Harry Habitant, qui a bénéficié d'un non-lieu
46:41et malgré cela, les gens continuent
46:43à dire, ah oui, mais attention, c'est pas
46:45terminé. C'est terminé, ça suffit.
46:47Harry Habitant est innocent.
46:49Mais malgré ça, on ne
46:51réhabilite pas cette personne et c'est...
46:53Les médias ont cette capacité assez exceptionnelle
46:55de jamais reconnaître
46:57leur tort. Et maintenant, je termine
46:59juste une chose, c'est qu'à partir du moment où
47:01vous passez sur certains médias, comme par exemple
47:03CNews, ou
47:05Cvit, vous ne pouvez plus
47:07passer chez les autres. Et ça,
47:09c'est scandaleux, parce que je crois savoir que
47:11quand on passe chez TF1 ou
47:13France Télévisions, on peut encore aller
47:15sur CNews. Dans un sens,
47:17ça marche, dans un sens, ça ne marche pas.
47:19Il y a des médias comme vous qui
47:21permettent de
47:23rétablir et de rétablir la vérité.
47:25Merci, merci d'avoir été
47:27avec nous, Maître Assous. Victor Lefebvre,
47:29très brièvement, où en sont les
47:31deux autres plaintes contre Gérard Depardieu ?
47:33Alors, Gérard Depardieu sera jugé en octobre prochain
47:35devant le tribunal correctionnel de Paris pour des
47:37faits présumés d'agression sexuelle sur deux femmes,
47:39lesquels se seraient produits en septembre
47:412021 sur le tournage du film
47:43Les Volets Verts. D'accord, merci.
47:45En tout cas, c'est deux affaires totalement
47:47distinctes, même si son avocat nous
47:49a bien expliqué que ça avait
47:51servi aux juges d'instruction,
47:53évidemment, pour accélérer
47:55sur ces fameuses autres plaintes.
47:57Merci, Victor, d'avoir été avec nous.
47:59Merci à nos auditeurs. Vous pouvez nous retrouver
48:01sur la chaîne YouTube de Sud Radio
48:03pour un replay ou la semaine prochaine,
48:05samedi 10h pour une nouvelle Heure Libre.
48:07Tout de suite, c'est On parle auto
48:09avec Jean-Luc Moreau et Laurence Perrault.
48:11A tout de suite sur Sud Radio.