Luc Gras : «C’est une dissolution juvénile, avec un président qui s’est pris une baffe lors des élections européennes»

  • il y a 3 mois
Le politologue, Luc Gras, revient sur cette semaine haute en rebondissements avec la dissolution de l’Assemblée nationale notamment : «C’est une dissolution juvénile, avec un président qui s’est pris une baffe lors des élections européennes». 

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Transcript
00:00On voit bien que là, l'heure est grave, parce que l'urgence voudrait qu'on efface toutes les valeurs de la République.
00:08C'est quand même un peu le serpent qui se mord la queue, parce que si, au nom d'un combat pour les libertés,
00:14on met de côté les libertés et les valeurs de la République, on voit bien que là, il y a une contradiction.
00:20Et c'est là que l'initiative d'Emmanuel Macron a pu plonger chacun dans la stupeur,
00:26parce qu'en réalité, le pays allait plus ou moins mal, plus ou moins bien, mais en tout cas, les institutions tiennent, tiennaient le choc.
00:34– Mais là, les institutions pourraient ne pas tenir le choc, selon vous, puisqu'elles sont solides ?
00:39– On les pousse à l'extrémité, parce que, comme c'était dit tout à l'heure, aujourd'hui, il y a cinq dissolutions.
00:51Les premières étaient des dissolutions, parce qu'il y avait des blocages, 62, 68, des problèmes de blocage politique.
00:57Et 81, François Mitterrand veut se redonner une majorité pour pouvoir gouverner, c'est bien naturel.
01:0488, c'est une majorité relative.
01:06Déjà, 97 était un peu compliqué, parce que Jacques Chirac, en fait, j'étais complètement dans le microcosme à l'époque,
01:13a vraiment, on a été aussi plongé dans la stupeur, parce qu'il a fait une dissolution de complaisance.
01:18Il voulait avoir une majorité plus à sa botte, et donc, alors qu'il avait une majorité,
01:25il a voulu une majorité plus alignée sur ce qu'il souhaitait.
01:28Et là, on franchit encore un pas supplémentaire, ce n'est plus une dissolution dans l'esprit de la Ve République,
01:36ni une dissolution de complaisance, c'est une dissolution juvénile.
01:41C'est-à-dire qu'on a un président qui s'est pris une baffe avec le résultat des Européennes,
01:46qui nous dit avant, de toute manière, il avait raison, on ne doit pas tirer des enseignements d'une élection européenne pour la vie nationale.
01:53Il avait une majorité déjà relative, pas facile à gérer.
01:56Il sait, ou alors c'est de l'amateurisme pur, il sait qu'il ne peut pas élargir sa majorité compte tenu du rejet dont il fait l'objet,
02:05et il dissout. Donc c'est un petit peu le joujou est cassé, on casse tout.
02:09Et alors pourquoi, je relis ça à votre propos, le mot du chaos, parce que ça crée du chaos.
02:14Et dans le chaos, ceux qui prolifèrent, ce sont évidemment tous ceux qui ont un discours de haine et un discours d'extrémisme.
02:22Et vous voyez pourquoi Emmanuel Macron ne l'a pas voulu certainement, mais il crée dans ce pays une stupeur.
02:28Il a fait l'unanimité, Emmanuel Macron, tous les Français sont aujourd'hui inquiets.

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