• il y a 5 mois

Pierrick Horel, président des Jeunes Agriculteurs, répond aux questions de Stéphanie de Muru. ensemble, ils s'intéressent aux difficultés du monde agricole qui menace de reprendre les manifestations pour réclamer ce qui a été annoncé par le gouvernement cet hiver.

Retrouvez "L'invité éco" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-eco

Category

🗞
News
Transcription
00:00Doit-on craindre un retour des tracteurs ?
00:02Plusieurs manifestations ont eu lieu hier, quelques mois après la crise agricole.
00:06Les agriculteurs sont inquiets, ils ne veulent pas être les dindons de la farce de la prochaine majorité.
00:10Et vous en parlez avec votre invité sur Europe 1, Stéphanie Demuru.
00:13Il s'agit de Patrick Aurel, président des Jeunes Agriculteurs.
00:16Bonjour Pierrick Aurel, merci d'être avec nous en direct sur Europe 1.
00:20Vous appelez à une nouvelle mobilisation aux côtés de la FNSEA.
00:25Vous craignez un retour à la case départ avec ces législatives anticipées qui suscitent de l'inquiétude dans vos rangs ?
00:34Oui, en fait c'est une inquiétude chez les agriculteurs parce qu'ils ont mis beaucoup d'énergie depuis le début de cette année,
00:44depuis janvier et puis un peu en fin d'année dernière, sur des mobilisations historiques dont tout le monde se rappelle.
00:50Et donc on avait acté pas mal de choses avec le gouvernement, notamment des mesures structurantes pour les agriculteurs,
00:59des mesures de trésorerie aussi pour ceux qui étaient le plus en difficulté.
01:02Et finalement avec l'annonce de la dissolution de l'Assemblée Nationale, tout ça est remis en question.
01:09Et donc c'est plutôt inquiétant, en tout cas c'est une source d'anxiété pour les agriculteurs, oui.
01:14Alors oui, il y avait effectivement le projet de loi d'orientation agricole qui devait être examiné fin juin par le Sénat.
01:21Le Sénat n'est pas concerné par cette dissolution. Ça veut dire quoi ? Que ça sera suspendu malgré tout ?
01:28Alors aujourd'hui le processus est suspendu parce qu'on n'a plus d'Assemblée Nationale.
01:35En revanche en effet il devait poursuivre et doit poursuivre son chemin au Sénat.
01:39En revanche demain si l'Assemblée Nationale passe d'une couleur ou d'une autre,
01:46c'est un texte qui doit passer aussi en commission mixte paritaire.
01:53Et donc il y a un risque finalement qu'il soit dénaturé ou déstructuré.
01:57Et pour le coup nous là, chez Jeunes Agriculteurs, ça nous inquiète parce qu'il y a des propositions et des positions
02:03qu'on a travaillées de longue date chez Jeunes Agriculteurs dans cette PLOA.
02:09Et le fait qu'elle soit suspendue ou revisitée nous inquiète parce que ça a été le fruit d'un dur labeur
02:15pour obtenir finalement un point de consensus entre le gouvernement et les parlementaires sur les propositions de la PLOA.
02:22Et donc on donne pas cher de sa peau si elle devait y repasser à la moulinette.
02:27Quelles sont les mesures justement qui vous tiennent le plus à cœur ?
02:30Alors dans la PLOA les mesures qui nous semblent le plus pertinentes sont la création du guichet unique France Service Agriculture.
02:39Qui permet finalement d'accueillir tous les porteurs de projets et puis accompagner les agriculteurs pendant leur carrière
02:46et aussi les aider au moment de la transmission.
02:48Donc c'est vraiment quelque chose de structurant pour la carrière d'un agriculteur.
02:53Du début de sa formation, l'installation, l'exercice du métier jusqu'à la transmission.
02:59Donc ça, ça a été le fruit d'un consensus politique avec divers partis pour que ce soit finalement accepté et inscrit dans la loi.
03:07Et puis un diagnostic modulaire qui permet de pouvoir diagnostiquer l'exploitation qui est à reprendre par le jeune
03:16pour savoir exactement où il met les pieds et ce qui va ou ce qui va pas et quelles sont ses marges de manœuvre.
03:22Donc ça c'est les deux points les plus structurants qu'on a appelé de nouveau dans la PLOA qui sont inscrits et qu'on veut surtout pas voir disparaître.
03:31Oui, et il y a eu déjà, on l'a entendu sans rentrer dans le détail, les promesses des différents candidats.
03:39Tous précipitent évidemment dans cette campagne.
03:44Comment vous les recevez ces premières promesses ?
03:48On entend beaucoup de choses.
03:51C'est vrai qu'il y a énormément de brouhaha, si je puis dire, autour de cette campagne ultra rapide et claire.
03:58Seulement, au-delà des promesses, tout le monde a su lire ce qu'on disait il y a quelques mois en arrière cet hiver
04:07sur ce cri de détresse qu'ont poussé les agriculteurs.
04:10Et finalement, on demande juste à aller au bout de ce qui a été annoncé, de ce qu'on a dit.
04:18Et c'est vrai que tout ce brouhaha, ces choses qu'on entend, c'est bien.
04:25Mais ce n'est pas complètement de nature à nous rassurer parce que les campagnes et les promesses n'engagent que ceux qui y croient finalement.
04:35On a plutôt besoin, au-delà des promesses, d'actes forts de la classe politique et de soutien de concret, exactement.
04:42Vous avez obtenu plusieurs avancées, dont d'ailleurs plusieurs aides.
04:48Elles ont toutes été versées ?
04:51En partie, mais non, c'est aussi l'objet d'une colère qui est en train de monter, notamment sur la filière bio.
05:00On doit toucher des aides du deuxième pilier de la PAC, de la politique agricole commune.
05:05Elles ont été payées en partie, mais pas toutes, et on est loin du compte.
05:11Et on sait que la filière bio est une filière en grande difficulté.
05:14Et donc ces aides qui viennent compenser des manques de trésorerie ne sont pas perçues et mettent des exploitations en grand danger,
05:22qui étaient déjà exposées sur une filière elle-même menacée.
05:26Et donc voilà, même si on a des dates qui ont été annoncées par le gouvernement, qui étaient le 15 juin,
05:34elles n'ont pas été versées au 15 juin en totalité, et donc ça vient rajouter...
05:39Mais ça c'est acquis ? Vous allez les recevoir ?
05:44Oui, mais quand on dit une date de paiement, c'est bien si elle est tenue quand même,
05:48parce que les agriculteurs ont fait des avances et des courts termes, et ils se retrouvent dans l'espace encore plus.
05:55Et oui, c'est bien le problème de la trésorerie, effectivement.
05:58Pierrick Aurel, quelles sont les actions à venir ?
06:03Elles ont déjà débuté, on l'a vu, dans plusieurs régions de France.
06:08Vous seriez prêt à troubler les Jeux Olympiques, par exemple ?
06:12Non, ce n'est pas quelque chose qui est sur la table aujourd'hui.
06:16On va porter nos messages directement aux services concernés,
06:20que sont les représentations de l'État, la DDT, Direction départementale des Territoires et des Mers,
06:27et puis l'Agence de services de paiement française.
06:30C'est eux qui sont en lien directement avec nous pour ça,
06:33et donc on n'a pas la volonté de nuire comme ça à la société civile.
06:39Ce n'est pas du tout ce qui est sur la table aujourd'hui.
06:41Merci beaucoup Pierrick Aurel d'avoir été avec nous sur Europe 1. Merci à vous.
06:45Merci.

Recommandations