Réunis à Montreuil lors d’un Comité confédéral national, les responsables de fédérations et des unions départementales de la CGT ont voté en faveur d’un soutien explicite au Nouveau Front populaire. C’est un tournant “historique”, assure-t-on en interne, car si la CGT a toujours appelé à voter contre l’extrême-droite, elle n'appelle habituellement pas à voter pour un parti ou un mouvement en particulier.
La Confédération est en effet signataire de la Charte d’Amiens, qui acte l’indépendance des syndicats à l’égard des partis politiques. Elle avait ainsi appelé à rejeter Marine Le Pen lors du second tour de l’élection présidentielle de 2022, sans pour autant appeler explicitement à voter en faveur d’Emmanuel Macron.
Un communiqué publié au surlendemain des Européennes avait déjà renvoyé le mouvement présidentiel et le parti d'extrême-droite dos-à-dos, en alertant à la fois contre une victoire de l’extrême-droite, “une catastrophe contre la démocratie et les libertés publiques”, et contre “la poursuite de la politique libérale” incarnée par les candidats macronistes.
La CGT se démarque nettement des autres confédérations syndicales, puisque la CFDT, l’UNSA et Solidaires se cantonnent pour le moment à appeler à faire barrage à l’extrême droite. Le syndicat des enseignants, la FSU, doit prendre une décision formelle ce mardi 19 juin.
La Confédération est en effet signataire de la Charte d’Amiens, qui acte l’indépendance des syndicats à l’égard des partis politiques. Elle avait ainsi appelé à rejeter Marine Le Pen lors du second tour de l’élection présidentielle de 2022, sans pour autant appeler explicitement à voter en faveur d’Emmanuel Macron.
Un communiqué publié au surlendemain des Européennes avait déjà renvoyé le mouvement présidentiel et le parti d'extrême-droite dos-à-dos, en alertant à la fois contre une victoire de l’extrême-droite, “une catastrophe contre la démocratie et les libertés publiques”, et contre “la poursuite de la politique libérale” incarnée par les candidats macronistes.
La CGT se démarque nettement des autres confédérations syndicales, puisque la CFDT, l’UNSA et Solidaires se cantonnent pour le moment à appeler à faire barrage à l’extrême droite. Le syndicat des enseignants, la FSU, doit prendre une décision formelle ce mardi 19 juin.
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00:00La CGT, elle ne débat pas avec l'extrême droite, elle la combat parce que la CGT considère que l'extrême droite n'est pas un parti comme les autres.
00:09Et je veux le dire ici très solennellement parce que nous sommes de plus en plus seuls sur cette position, toutes les dix sont en train de tomber et c'est très grave.
00:17Pourquoi est-ce que l'extrême droite n'est pas un parti comme les autres ? Parce que contrairement aux autres, si elle arrive au pouvoir par les urnes, en général elle ne rend pas le pouvoir.
00:26C'est ce qui s'est passé aux Etats-Unis ou au Brésil où Trump et Bolsonaro ont essayé de faire des coups d'État pour refuser le résultat des urnes et ensuite c'est arrivé.
00:35Justement, ils ont essayé d'organiser des coups d'État et ensuite c'est ce qu'est en train de faire Giorgia Meloni en Italie où elle est en train de faire une réforme constitutionnelle
00:43pour remettre en cause l'indépendance de la justice et les libertés syndicales. Ce que fait l'extrême droite quand elle arrive au pouvoir, c'est qu'elle s'attaque d'abord à tous les contre-pouvoirs
00:53pour être sûre de garder le pouvoir et de rester au pouvoir. C'est ça la différence de nature.
00:59Elle pourrait s'attaquer au syndicat, à la CGT notamment ?
01:01Évidemment, elle l'a déjà dit. Marion Maréchal l'a déjà clairement annoncé qu'elle remettra en cause les libertés syndicales et le droit de grève.
01:07Et c'est la raison pour laquelle jamais la CGT ne mettra dos à dos l'extrême droite avec une quelconque autre force politique.
01:13Donc il n'y aura pas de discussion possible si Jordan Bardella arrive au pouvoir ?
01:17Écoutez, on vous dira ça le 8 juillet si cette catastrophe arrive, mais malgré tous les désaccords que nous avons avec les autres forces politiques,
01:25que ce soit les républicains, les macronistes, etc., ce sont des forces politiques républicaines, ce qui n'est pas le cas du RN.
01:31Donc on ne les mettra jamais dos à dos avec une quelconque autre force politique.
01:35Les insoumis sont républicains, mais pas le RN ?
01:37Les insoumis sont républicains, tout à fait. Et le fait de mettre dos à dos, comme le fait Emmanuel Macron, les insoumis avec l'extrême droite, c'est scandaleux.
01:43Le général de Gaulle doit se retourner dans sa tombe, puisque ça, c'est l'héritage du Conseil National de la Résistance.
01:49Les insoumis n'existaient pas du tout.
01:51C'est l'héritage du Conseil National de la Résistance.
01:53Non mais je finis. C'est l'héritage du Conseil National de la Résistance, justement, de dire qu'il y a des digues morales.
01:57Il n'y a pas de dérapage antisémite chez les insoumis ?
01:59Jamais, jamais, jamais, on ne fait alliance avec l'extrême droite.
02:03Il n'y a pas de dérapage antisémite chez les insoumis ?
02:05Écoutez, le programme du Nouveau Front Populaire est très clair, il condamne l'antisémitisme de façon très forte.
02:11La CGT a toujours été très claire sur ce point-là.
02:15Donc, il n'y a pas à mettre dos à dos une quelconque force politique avec le Rassemblement National,
02:20parce que ça contribue à la banalisation et c'est ça qui fait qu'aujourd'hui, ils sont aux portes du pouvoir.
02:25C'est justement tous ces discours de banalisation qui sont très graves.