FRANTA à l'UNESCO et à La Fabrique Centre d'Art

  • il y a 3 mois
L'artiste d'origine tchèque FRANTA, peintre, dessinateur et sculpteur, a exposé conjointement à l'UNESCO Paris (peintures sur toiles et sculptures) et à La Fabrique Centre d'Art à Montreuil (peintures et dessins sur papier et sculptures).
Transcript
00:00C'était assez cher, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent, de l'argent,
00:30de l'argent
00:39Il y en a une partie...
00:41Combien alors?
00:42Une une trentaine...
00:44Une trentaine de tranchements?
00:46Oui, grave!
00:50Là j'étais avec un ami dans un camp pour les réfugiés tu sais...
00:57On a fait ces deux têtes en revenant.
01:06Et pour nous alors, qu'est-ce que tu...
01:08Ah oui, je suis bien.
01:09Oui, regarde, c'est magnifique.
01:13Oui, le papier, il n'y aura pas des petits formats.
01:19Non, non, non, non.
01:21En fait, nous, on avait pensé au dessin, hein, donc si t'as des...
01:28Voilà, j'ai pas mal d'encre de...
01:44Tu veux de l'aide ?
01:49C'est toujours...
01:50C'était où ?
01:51Travantisant, près de Venton.
01:53Ah oui ?
01:54Il y a un gars qui a d'ailleurs plusieurs procès déjà.
01:59Oui.
02:00Parce qu'on lui fait passer des réfugiés.
02:03Oui, il les accueille.
02:05C'est toute une histoire.
02:08Et c'est chez lui qu'il a fait ce camp ?
02:10Voilà, il y a...
02:13Maintenant, il joue avec...
02:16C'est une situation tellement difficile et même difficile à comprendre...
02:24Bien sûr, oui.
02:27Qu'on puisse pas les accueillir correctement.
02:32Toi, ça te touche particulièrement ?
02:34Toi, t'es un vieux réfugié.
02:36Oui, oui, c'est le...
02:40Mais ça va.
02:42Tu sais, j'ai travaillé beaucoup pour les réfugiés au départ, dans les années 70.
02:48D'accord.
02:50Et la police m'a conseillé d'arrêter ça.
02:54Parce qu'on se demande...
02:58Alors, comme vous êtes aussi un réfugié, il y avait toujours peur qu'il y ait derrière moi un truc politique.
03:08Bien sûr, je comprends, je comprends.
03:10Oui, alors que c'est simplement humanitaire.
03:26Et ça, c'est sur papier, non ?
03:27C'est sur papier, oui.
03:28Non, sur papier ?
03:29C'est papier, oui.
03:30Marronflé, alors.
03:33C'est marronflé sur toile ?
03:34Non, pas encore.
03:35Ah, non.
03:36Mais, est-ce que tu me conseilles de le faire marronfler ?
03:41Non, non, non.
03:45Non, non, c'est bien comme ça.
03:46Il y avait déjà certaines pièces qui sont emballées dans le plastique.
03:51D'accord.
03:52Donc, je ne peux pas vous montrer.
03:53Non, non.
03:54C'est des pièces pour l'UNESCO.
03:56Ah, pour l'UNESCO, oui, oui, bien sûr.
03:58Non, mais nous, on privilégie le dessin.
04:07Ah, il y a une étude pour celle-ci.
04:10Et celle-ci, tu la vends à l'UNESCO ?
04:13Oui.
04:14Oui, c'est bien.
04:20J'ai trois, quatre gars qui vont...
04:24Tu sais, il faut chaque fois annoncer le nom des personnes qui viennent.
04:30J'ai déjà annoncé ça.
04:32Et combien on a besoin de dessins, Bredo ?
04:36Une vingtaine.
04:37Une vingtaine.
04:38Une vingtaine, voilà.
04:40Je vais vous montrer des plus petites.
04:43Elles sont là-bas.
04:44Ah, oui.
04:45Est-ce que tu penses que...
04:47Ah, oui, oui, c'est magnifique.
04:49Tu m'avais dit une vingtaine.
04:51Une vingtaine, mais ils sont grands, hein ?
04:53Qu'est-ce que tu en penses ?
04:54Non.
04:55Super.
04:56Ah, d'accord.
04:57Il y a des grands, là.
04:58Tu nous les prêtes ?
04:59Oui.
05:00Celui-là.
05:01Celui-là ?
05:02D'accord.
05:07Ça va pas ?
05:08C'est la première fois que je...
05:10Que je m'en souviens.
05:11Qu'est-ce que tu penses ?
05:12Je pense que c'est...
05:13C'est...
05:14C'est...
05:15C'est...
05:16C'est...
05:17C'est...
05:18C'est...
05:19C'est...
05:20C'est...
05:21C'est...
05:22C'est...
05:23C'est...
05:24C'est...
05:25C'est...
05:26C'est la première fois que je sais jamais.
05:28Que tu dis ça, désolée.
05:40Audrey Azoulay, qui est à la tête de...
05:43Elle était ministre de la Couture.
05:46Chez qui ?
05:47Chez Hollande ou...?
05:48Famille d'origine marocaine.
05:51J'ai écouté sur quelques discours, quelques interventions qu'il a fait pour l'Iliasco,
06:01formidable, formidable.
06:03Ils se sont dit, il faut essayer de combattre, changer, avec la culture, avec la science
06:12et avec l'éducation.
06:14Donc l'idée est formidable.
06:19Ils font des choses très très bien, pas partout, mais en Afghanistan, en Iran, à l'Iliasco.
06:49Ça va Christophe ? Vous êtes là depuis quand ?
07:05Ce matin, je suis arrivé il n'y a pas très longtemps.
07:08Donc ils avaient déjà commencé l'accrochage ?
07:13Il y avait une possibilité peut-être ici, sur les poteaux, parce que si on est là,
07:36il ne faut pas le toucher, mais les poteaux, on aurait pu peut-être là.
07:42Pour moi, c'était si important.
07:50Je me suis préparé à couvrir.
07:59Sur celui-là ?
08:00Non, celui-là.
08:03Non, non, c'est pas ça, je changerai les deux.
08:07Non, c'est bon.
08:09Attends, attends.
08:10Tu peux le mettre ici ?
08:11Oui, oui.
08:19Tu peux le mettre ici.
08:24Parfait.
08:25C'est un bon conseil.
08:28C'est le même haut ?
08:30Non, non.
08:31Non ?
08:32La moitié est là, et la moitié là.
08:39La moitié.
08:40La moitié, d'accord.
08:44La moitié et la moitié.
08:56La moitié de celui-là, tu peux le mettre ici.
09:01Je peux le mettre ici ?
09:02Oui.
09:08Je vais le saliver.
09:35Nous, on va le saisir, justement.
09:37On va le saisir.
09:40Où c'est ?
09:41C'est la sculpture.
09:45C'est quelle année ?
09:46Alors, c'est 97.
09:5097-98.
10:00C'est un canard ?
10:01Non, c'est ça.
10:04Tu peux s'enlever ici.
10:06C'est utile.
10:07C'est utile ?
10:08Oui.
10:09Excellence, Mesdames et Messieurs, Chers Messieurs et François, Chers Messieurs et Commissaires,
10:37Je vous souhaite une très bonne soirée.
10:44Je suis ravie de pouvoir vous accueillir ici, au siège de l'UNESCO,
10:49à cette occasion exceptionnelle à laquelle la République tchèque est honorée,
10:54de vous présenter une sélection d'oeuvres d'art d'un de ses enfants doués,
10:58M. Frantisek Mertel d'IFRANTA, un artiste, peintre, sculpteur,
11:04graveur français d'origine tchèque, ou plutôt tchécoslovaque,
11:09qui vit et travaille en France depuis les années 60.
11:13FRANTA est un ami de longue date, et j'ai eu bonheur à œuvrer avec lui,
11:19en particulier pour cette exposition.
11:22FRANTA est arrivé dans les années 60, et j'ai lu il y a quelques jours
11:26un texte d'Ernest Pignon, de 1961, qui dit, Ernest,
11:35qu'il a été frappé par une œuvre de FRANTA qu'il a vue dans une vitrine à Paris,
11:40tant qu'il y a, si je sais bien compter, quelques 60 ans.
11:46FRANTA est un des grands artistes de notre temps,
11:52un artiste dans l'âme.
11:54Ses corps sont des corps d'humanité, ce sont des corps d'univers,
12:01ce sont des corps sans frontières.
12:04FRANTA est un combattant de l'essentiel.
12:07La nudité première, archaïque, intemporelle, est son territoire de création.
12:15Et FRANTA défend sur terre tous ceux, c'est-à-dire qu'ils sont très nombreux,
12:21hier, aujourd'hui, avant-hier, sans doute demain, qui sont accablés.
12:26FRANTA a traversé, et sa peinture aussi, tous les désastres.
12:30Il y a quelque chose chez lui qui va au-delà.
12:33Tous les états du corps, intériorisé, corps dedans, corps dehors,
12:38sont dans la peinture de FRANTA, et ceci sans exacerbation.
12:45Il y a toujours chez lui une présence latente du corps, du ciel, de la terre.
12:50Ce sont des corps de ciel et des corps de terre.
12:52Plusieurs livres ont été écrits sur FRANTA.
12:56C'est la moindre des choses, que ce soit Evelyne Arthaud, Arab Soliman,
13:01plusieurs livres, Jean-Luc Chalumeau aussi, qui est d'une grande présence pour lui.
13:06Tous ces gens qui savent de quoi il s'agit en matière d'art, savent qu'il est un grand.
13:11Mais c'est aussi un grand bonhomme, FRANTA,
13:14qui habite dans le sud de la France, du côté de Vence.
13:19Et ses corps touchent quelque chose qui va au-delà de ce que nous savons de l'identité.
13:24Oui, nous reconnaissons des corps, souvent africains,
13:27mais ce sont aussi des corps qui intègrent tous les états et tous les éclats du corps,
13:33d'où cet aspect universel de sa création.
13:36Ce sont les confins du mental qui sont chez lui sollicités.
13:40Il éveille les profondeurs. C'est un veilleur.
13:44C'est un veilleur émerveilleur.
13:46Au fond, je dirais même que FRANTA fait remède à certains artifices de la modernité.
13:52Il fait remède à certaines fabrications.
13:55C'est un artiste plus authentique qu'il y a d'excellents et grands artistes.
13:59J'ai cité Plionnès, il y en a d'autres.
14:01Mais c'est un artiste d'une honnêteté, d'une profondeur absolue.
14:05Merci.
14:17Il faut que je parle.
14:20Quelques mots.
14:21Parce que je vous parle depuis 65 ans.
14:25En peinture.
14:26Oui.
14:28Je crois que l'essentiel doit être dit.
14:35C'est vrai que je ne fais rien d'autre qu'observer les hommes,
14:42les actions.
14:47J'admire beaucoup le progrès que les hommes nous ont apporté.
14:54Mais en même temps, je regrette et je refuse la cruauté de ce monde.
15:02Je pense que vous partagez avec moi cette vision de...
15:15Je suis très touché de me trouver ici avec mon travail,
15:22mon travail qui est accueilli par l'UNESCO.
15:26C'est quelque chose d'exceptionnel.
15:30Il y a cette volonté de combattre la cruauté des hommes
15:40par l'enseignement, l'éducation, la culture, la science.
15:48Ce projet qui a été créé après des années de cruauté.
15:55En 1945, les hommes, pour une fois, se sont mis d'accord
16:01qu'il faut essayer de...
16:09de rendre l'homme...
16:12de rendre l'homme un peu plus vivable.
16:20J'ai fait allusion à des situations qui me font très mal.
16:29Quand on parle de cette reproduction d'une peinture,
16:35en 1995, l'UNESCO a déclaré l'année de la tolérance.
16:45L'année de la tolérance où les Yougoslavs se massacraient,
16:52le Tchétchénie les massacre, la Rwanda peut-être encore plus terrible,
17:00par la suite, septembre, à New York, 2001,
17:06j'avais fait... on m'avait promis plus jamais, plus jamais, plus jamais.
17:13Et donc j'ai travaillé sur cette pièce
17:20parce que j'ai été invité à un camp de concentration
17:26en Tchécoslovaquie, Terezin,
17:30où ma mère a été...
17:35heureusement pas pour très longtemps,
17:39mais elle a quand même goûté la cruauté de ce monde.
17:45Et je suis...
17:49Donc j'ai travaillé sur cette pièce en 1995.
17:55L'année de la tolérance.
17:58La pièce a été montrée pour la première fois dans ce camp de concentration,
18:05encore une fois, en Terezin.
18:0995 et aujourd'hui on est...
18:13Combien d'années de plus ?
18:1625, presque 30.
18:21Et même aujourd'hui, les hommes
18:27pensent que la seule façon de régler le problème,
18:31c'est l'agression, la cruauté.
18:38Quand j'étais à l'école des beaux-arts à Prague,
18:43à l'époque, Andrei Zhdanov,
18:48monstre, non pas monstre, ministre,
18:51ministre de la culture soviétique,
18:55nous a déclaré
18:58et donné des conseils
19:02sur comment on doit travailler.
19:06C'était pour célébrer la victoire de la classe ouvrière
19:11et rien d'autre.
19:16Remarquez, même aujourd'hui, ce qui est étonnant,
19:20que l'équipe de Poutine a demandé de nettoyer les collections d'art
19:27dans les musées en Russie,
19:30enlever les toiles où il y a des pauvres et où il y a des ivrognes.
19:35Merci, merci infiniment.
19:45Merci.
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