• il y a 6 mois
Les informés de franceinfo du jeudi 20 juin 2024

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00:00Les Informer de France Info jusqu'à 9h30, bonjour Renaud Dely.
00:12Bonjour, salut.
00:13Et on accueille avec plaisir ce matin, autour de la table, Carole Barjon, éditorialiste
00:16politique.
00:17Bonjour Samia.
00:18Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint du Parisien, aujourd'hui en France, aussi est
00:21là.
00:22Bonjour à vous les deux.
00:23Renaud Dely, on commence tout de suite par évoquer le viol d'une jeune fille à Courbevoie,
00:27parce que juive.
00:28Qui a incité le chef de l'État, Emmanuel Macron, hier, au cours du Conseil des ministres,
00:31à souhaiter qu'un temps d'échange sur la lutte contre l'antisémitisme et le racisme
00:35soit organisé dans les jours prochains, dans les écoles.
00:38En effet, la révélation de ce viol antisémite dont a été victime une fillette juive de
00:4312 ans.
00:44Elle a été agressée par deux adolescents de 13 ans qui ont été mis en examen pour
00:49viol en réunion, menace de mort, violences antisémites.
00:51Les faits se sont déroulés samedi dernier à Courbevoie, en région parisienne.
00:55C'est un drame qui a suscité une vive émotion dans la communauté juive, bien au-delà,
00:58bien sûr, dans l'ensemble du pays, qui a été condamné par la quasi-totalité des
01:02responsables politiques, dont, évidemment, le Premier ministre Gabriel Attal, qui l'a
01:07évoqué hier et qui a relié ce drame au climat politique actuel, c'était chez nos
01:14confrères de TF1.
01:15Ce qui s'est passé est absolument abject, insupportable, inqualifiable.
01:22Et moi, je le dis, j'appelle véritablement l'ensemble des responsables politiques à
01:26mettre des digues sur la question de l'antisémitisme.
01:29Assez des discours qui banalisent, assez des propos qu'on tolère, qui installent dans
01:35le pays un climat qui, je le dis, est mortifère.
01:38Et on le voit, hélas, depuis le 7 octobre, l'antisémitisme a repris de la vigueur dans
01:42notre pays.
01:43Et jamais depuis des décennies, effectivement, un climat politique, un climat électoral
01:47a été aussi pollué par l'antisémitisme depuis le 7 octobre, comme le disait le Premier
01:53ministre hier soir.
01:54Et rappelons d'ailleurs que les actes antisémites dans le pays se sont envolés de 300% en un
02:00an.
02:01Alors pourquoi un tel climat ? A qui la faute ?
02:04Il appelle les personnalités politiques à mettre des digues, assez des propos qui banalisent
02:09l'antisémitisme.
02:10C'est ce que dit le Premier ministre Carole Barjon.
02:12Oui, les digues, bien sûr qu'il en faut.
02:17Mais il vise quelqu'un ? Il vise un parti ? Il vise qui quand il dit ça ?
02:22On y viendra après ça, parce que je tiens quand même à dire que oui, les digues il
02:27en faut, mais ça fait longtemps qu'il en aurait fallu.
02:29Et des vrais et des fortes, on sait très bien que ça vient de loin.
02:34Ça s'est réactivé l'antisémitisme, effectivement, pendant cette campagne électorale, et notamment
02:41à l'occasion du conflit israélo-palestinien et l'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre.
02:49Mais il ne faut quand même pas oublier que ça fait des années qu'on ne peut plus enseigner
02:54la Shoah dans certaines écoles, dans certains quartiers, et que les professeurs s'autocensurent
03:00même.
03:01On le sait, il y a eu un rapport récent sur la question.
03:03Ça fait des années qu'il y a des citoyens juifs qui quittent la Seine-Saint-Denis par
03:08exemple, mais d'autres quartiers, parce qu'ils ne se sentent plus en sécurité.
03:13Donc je veux dire, la montée de l'antisémitisme, ça ne date pas d'hier.
03:18Alors ça a été réactivé, effectivement, depuis le 7 octobre, et il est exact que la
03:27campagne a été marquée par pas mal d'incidents, par des propos assez nauséabonds.
03:35Je rappelle que Raphaël Glucksmann a été traité de candidat sioniste par quelqu'un
03:42de LFI, je crois.
03:44Jean-Luc Mélenchon lui-même a parlé l'autre jour d'antisémitisme résiduel, ce qui est
03:53quand même une manière plutôt de banaliser et de minimiser le phénomène.
03:58Alors lui, il dit que c'était seulement pendant les manifs pour la Palestine et contre
04:03la guerre.
04:04Enfin, il sait ce qu'il fait, il connaît le poids des mots, Jean-Luc Mélenchon tout
04:08de même.
04:09Donc voilà, ça fait longtemps, et maintenant, d'entendre Emmanuel Macron dire qu'il va
04:17falloir donner des cours ou mettre des temps d'échange sur le sujet, c'est une réponse
04:25qui me paraît presque dérisoire.
04:29On va y revenir dans un instant, justement, comment le crime antisémite a courbe voie
04:34influence, a influx sur la campagne électorale délégislative.
04:39On continue d'en parler après le fil à info de Claire Chekaglini à 9h10.
04:44On allait trop loin sur les terres, les mots du RN, motif du divorce d'Aurélien Rousseau
04:50avec la majorité présidentielle.
04:52L'ancien ministre de la Santé était ce matin l'invité de France Info.
04:56LR socialiste, écologiste et communiste sont conviés à être spectateurs.
05:00Le premier débat des élections législatives aura lieu sur TF1 le 25 juin.
05:04Il opposera Gabriel Attal, Jordan Bardella et Emmanuel Bompard.
05:08Une puissance électrique à la baisse des salariés de centrales nucléaires sont en
05:12grève aujourd'hui.
05:13Ils protestent contre une réforme de leur grille de rémunération.
05:17Les sites impactés sont Saint-Alban dans l'Isère, Flamanville dans la Manche et Belleville
05:21dans le Cher.
05:22Des chasubles haute couture signés Jean-Charles de Castelbajac.
05:26Le styliste a été choisi par le diocèse de Paris.
05:29Il va concevoir les habits liturgiques mis lors de la réouverture de Notre-Dame.
05:33Rendez-vous pris le 8 décembre.
05:46Les informécoutes continuent avec Carole Barjon, éditorialiste politique, avec Henri
05:50Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien, aujourd'hui en France, Renaud Delis aussi.
05:54On parle de ce drame à courbe voix, cette jeune fille qui a été violée parce qu'elle
06:00est juive, elle a été traitée de sale juive par ses agresseurs.
06:04Les responsables politiques, Gabriel Attal en premier, parlent du climat politique qui
06:10favorise cet antisémitisme en France.
06:12Henri Vernet, vous en pensez quoi ?
06:13Alors l'antisémitisme, Carole Barjon vient de le rappeler, il existe, il est bien là.
06:17C'est vrai qu'il a été extrêmement attisé par la guerre à Gaza, par le massacre du
06:22Hamas du 7 octobre, tout cela s'est vraiment libéré, c'est lâché en France de manière
06:27totalement ignominieuse et en effet avec vraiment des relents qu'on croyait avoir disparu de
06:32notre pays.
06:33Alors quand Gabriel Attal dit ça, d'abord il a les faits quand même, ses faits sont
06:36atroces.
06:37C'est vrai que c'est révulsant d'entendre l'histoire de cette jeune fille de 12 ans
06:42comme ça violée, agressée par des congénères, des gamins de son âge.
06:46Tout cela est vraiment atroce.
06:47Donc c'est vrai qu'établir un lien immédiatement avec le climat politique, avec des responsables
06:53politiques de manière assez directe comme ça, ça me paraît bon, toujours un peu,
06:58quelque part on joue un peu avec le feu.
06:59Néanmoins c'est vrai, ce climat, Gabriel Attal, force est de constater que ce climat
07:03en effet existe, qu'il a été exacerbé pendant la campagne européenne, que la situation
07:10à Gaza a été vraiment presque un fer de lance de la campagne européenne, bien que
07:14ça n'ait rien à voir avec cette élection de LFI, singulièrement de Jean-Luc Mélenchon,
07:19de Rima Hassan, numéro 6 sur cette liste-là, que vraiment ça a fait catiser les braises
07:23et on a vu à quel point ça a enflammé, y compris les campus, ou là aussi par exemple
07:27à Sciences Po, on a vu des scènes qui ne devraient jamais avoir cours et là des digues
07:32devraient être mises et je pense qu'il y a eu une réflexion là-dessus.
07:35Maintenant, c'est vrai que ça devient, et Gabriel Attal par ses propos le met au centre
07:41de la campagne, ça devient maintenant donc un fait politique, avec un appel à la responsabilité,
07:46il faut quand même remarquer d'ailleurs qu'hier tout le monde a réagi immédiatement,
07:50à commencer justement par Jean-Luc Mélenchon, car il sait le suspect, la suspicion, le
07:56procès qu'il lui a fait, donc il a immédiatement réagi là-dessus, d'ailleurs en rappelant
08:00que ce qu'on fait, il y a peu de temps une querelle d'intellectuels qui ont dénoncé
08:07par une tribune ce procès qui est fait très vite à l'âte d'un antisémitisme auprès de LFI.
08:13Jean-Luc Mélenchon lui-même et LFI rappellent qu'eux n'ont jamais été condamnés,
08:17vous le disiez, pour antisémitisme, contrairement au RN, même si cela remonte à des années,
08:23à pas mal de temps, mais c'est vrai que se jeter comme ça l'anathème, se renvoyer
08:28la responsabilité de l'antisémitisme aujourd'hui qui sévit en France, ça me paraît quand
08:32même un jeu dangereux parce que finalement ça ne fait qu'attiser cette situation.
08:36Tout le monde a dénoncé, vous avez raison, parmi les responsables politiques hier,
08:40de façon extrêmement claire et immédiate, le viol antisémite dont a été victime cette fillette.
08:4512 ans, c'est une fillette, c'est une enfance, c'est même pas une jeune fille, à courbe voie, c'est vrai.
08:50A l'exception, il faut quand même noter d'un député insoumis, Emeric Caron, député de Paris,
08:54qui dans un premier temps a commencé par exhumer un crime raciste terrible qui remonte
08:58au 22 février dernier, une jeune femme rome qui a été tuée, et en expliquant sur Twitter
09:04que ce crime-là, ce crime raciste-là, on n'en parlait pas, explique-t-il sur Twitter,
09:08comme s'il voulait ouvrir une...
09:10Sous-entendu un deux poids deux mesures.
09:12C'est une compétition victimaire qui est quand même particulièrement sordide et indécente,
09:15et ensuite il a effectivement expliqué, puisqu'il a été pris à partie, qu'évidemment il
09:19condamnait aussi le viol antisémite de courbe voie, mais ça rendit long quand même sur
09:23la pensée d'un certain nombre de responsables politiques, ça tombe encore une fois sur
09:26un député insoumis, c'est peut-être un hasard, c'est-à-dire que dès lors qu'il y a effectivement
09:31un crime ou un viol antisémite, on commence par expliquer qu'il y a d'autres crimes,
09:35évidemment qu'il y a d'autres crimes racistes et qu'il faut combattre et dénoncer tous
09:38les crimes racistes, mais il me semble que c'est extrêmement pervers, et on l'a vu aussi
09:43ces derniers mois de la part d'autres responsables, et en particulier insoumis, à chaque fois
09:47d'essayer de communautariser, de fracturer ainsi la société française en disant « ok
09:51un tel est une victime, mais n'oubliez pas qu'un tel aussi, il n'y a pas de hiérarchie
09:55pour hiérarchiser les victimes, c'est absolument pervers et dangereux, et ça finit par quoi
10:01? Ça finit par alimenter la guerre de tous contre tous, c'est exactement l'inverse
10:05de la république et de l'universalisme effectivement, ça c'est un premier point.
10:09Ensuite, c'est vrai qu'on ne peut pas lier directement ce drame de courbe-voix à des
10:14propos de politique tel ou tel, bien sûr, il n'empêche qu'on est dans un climat,
10:18mais c'est un climat post-7 octobre, c'est-à-dire que depuis les massacres antisémites commis
10:22par le mouvement terroriste Hamas, il faut rappeler que c'est un mouvement terroriste
10:25puisque là aussi les insoumis ont eu beaucoup de mal pour certains en tout cas à le dire,
10:29et bien le climat a profondément changé, ça rappelle un petit peu la façon me semble-t-il
10:33dont les attentats du 11 septembre 2001 avaient percuté de façon assez insidieuse, c'était
10:40même peut-être moins spectaculaire, la période électorale aussi qui avait conduit
10:44au 21 avril 2002, c'est-à-dire que les attentats islamistes de Ben Laden à New York ont modifié
10:50totalement le climat politique, le climat du débat public d'ailleurs en France, et
10:55pas seulement en France, c'est là aussi que la peur de l'islamisme a grimpé dans
10:59le pays, que la droite et l'extrême droite se sont emparés du thème de l'insécurité
11:02et ça a abouti au résultat qu'on a vu le 21 avril 2002 avec à l'époque la première
11:06qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de la présidentielle.
11:09Je trouve que le climat politique extrêmement dangereux dans le pays depuis le 7 octobre
11:152002, ça aboutit à quel résultat ? Et ça a été alimenté effectivement par des
11:21déclarations notamment de Jean-Luc Mélenchon lorsqu'il évoque, je le cite, un antisémitisme
11:26résiduel en France malgré la propagande de l'officialité, c'est peut-être cette
11:29partie de la phrase d'ailleurs qui a eu la plus grave me semble-t-il, parce que qu'est-ce
11:33que c'est que la propagande de l'officialité ? Est-ce que c'est une façon de dire que
11:36les chiffres, les statistiques, les crimes antisémites, les actes antisémites qui ont
11:40augmenté 300% depuis un an relèveraient de la propagande du régime ? Bon, on a bien
11:45vu le positionnement de Jean-Luc Mélenchon et du noyau de fidèles insoumis, pas tous
11:48les insoumis, il y en a plein, François Ruffin, Alexis Corbière ou d'autres qui sont extrêmement
11:52clairs sur ces questions-là et qui dénoncent d'ailleurs eux-mêmes l'attitude de Jean-Luc
11:55Mélenchon. Mais tout ça, ça aboutit d'une part à fracturer la société française et d'autre part
11:58à invisibiliser l'antisémitisme qui demeure à l'extrême droite aussi. En fait c'est un grand
12:04service rendu à Jordan Bardella et au Rassemblement national. Et justement Marine Le Pen qui a elle
12:08aussi réagi à ce crime à courbe voie. Il faut le rappeler, on est à dix jours du premier tour
12:13des élections législatives. Marine Le Pen, elle, qui dit c'est à cause de la stigmatisation faite
12:18par la France insoumise qu'on en arrive à ces drames-là. Elle instrumentalise ce drame en vue
12:23de ces élections ? Carole ? Tout le monde instrumentalise, je dirais, parce que la France
12:30insoumise a instrumentalisé le conflit au Proche-Orient pendant toute la campagne des
12:36européennes quand même. Ils ont fait grosso modo campagne sur l'antisionisme. Mais là pour le RN
12:41et ces élections législatives, il le disait Renaud Delis, il y a de l'antisémitisme au RN et on
12:46en parle moins. Non mais bien sûr. Grâce aux insoumises. Ils avaient investi un candidat que
12:54finalement ils ont exclu précipitamment qui avait fait un tweet antisémite. Mais bon ils l'ont
13:02exclu immédiatement etc. Et on peut pas quand même, enfin il faut être honnête, Marine Le Pen,
13:10on peut penser qu'elle n'est pas sincère et que c'était uniquement tactique etc. Mais elle a
13:15quand même rompu avec son père Jean-Marie Le Pen et elle l'a exclu du parti. Carole Barjon,
13:24il y a quand même des liens avec les groupes plus que l'extrême-droite. Il y a une histoire.
13:29Il y a une histoire, il y a une filiation. Il y a un présent aussi, le GUD par exemple. Il y a
13:35le GUD, il y a l'écu de Marine Le Pen. Ils ne sont pas particulièrement philo-sémites,
13:39c'est moins qu'on puisse dire. Il y a un état d'esprit qui demeure. Mais oui,
13:43à une certaine mesure. Mais c'est vrai, vous avez raison aussi de ce problème quand même qui règne
13:48à LFI. D'ailleurs on a vu que pendant la constitution du programme commun, si l'on peut
13:52dire, du Nouveau Front Populaire, l'un des points qui a heurté, qui a fait durer les débats, ça a
13:57été justement sur l'établissement dans le programme, en quelques lignes, en deux lignes,
14:01un engagement à lutter contre l'antisémitisme. C'est incroyable de penser que cette simple
14:06phrase ait pu faire débat de la part de LFI au sein de ce programme. Donc évidemment que LFI,
14:12je veux dire, offre quelque part les vierges pour se faire critiquer. Et en effet, Marine Le Pen surfe
14:18un peu là-dessus parce que c'est vrai qu'aujourd'hui elle le dit elle-même. L'ERN est un
14:22rempart contre l'antisémitisme, ce qui peut paraître paradoxal. En effet, quand on connaît
14:26l'histoire profonde de ce parti, de cette famille politique, néanmoins aujourd'hui c'est comme ça
14:31que ça apparaît, au point que Serge Lersfeld lui-même a expliqué que...
14:34Chasseur de nazis.
14:35Voilà, le chasseur de nazis, l'homme qui vraiment a son histoire qui parle pour lui,
14:41et bien lui-même on vient à dire que confronté à ce choix du pire en quelque sorte, il voterait
14:45mais sans état d'âme, explique-t-il, pour un candidat ERN. Alors je vois que ça a quand même
14:51été nuancé ce matin même chez vos cousins de France Inter par le président du CRIF,
14:57qui lui disait quand même qu'il y a malgré tout un ni-ni.
15:00Il a toujours été clair de ce point de vue-là, oui, il y a un inter-anarchie.
15:03Oui, mais la communauté juive est assez divisée.
15:05L'inter-anarchie et le CRIF ont toujours dénoncé le RN avec une grande clarté en expliquant que...
15:10Justement, c'est bien ce que je dis. Quand je dis que ça a été nuancé, c'est en ce sens-là.
15:13Contrairement à Jean-Luc Mélenchon qui lui avait accusé le CRIF d'être un mouvement d'extrême droite.
15:16Exactement.
15:17Comme souvent, Jean-Luc Mélenchon était moins nuancé, c'est-à-dire que...
15:19C'est pour ça que je dis qu'il l'a nuancé, il a dit ni-ni.
15:22Pour nous, premièrement, c'est ni à l'FI, ni le RN.
15:25Parce que fondamentalement, l'épopulisme et l'épopée de l'extrême-gauche ou d'extrême-droite,
15:30évidemment, représentent un péril pour les juifs.
15:34Je vais devoir vous arrêter parce qu'on pourrait en parler des heures,
15:36mais là il est 9h22 et Claire Chicaglini nous attend pour le Fil info.
15:41Jean-Marc Ayrault pointe l'irresponsabilité d'Emmanuel Macron.
15:45Il fustige le fait que le RN et le Nouveau Front Populaire soient mis dans le même sac.
15:50Pour l'ancien Premier ministre socialiste,
15:52c'est aussi un affront pour ceux qui ont voté au deuxième tour pour Emmanuel Macron.
15:56Bonne élève, mais doit mieux faire.
15:58Appréciation du Haut Conseil pour le climat.
16:00La France a fait des progrès en réduisant ses émissions de CO2.
16:04Les experts prennent désormais un changement d'échelle.
16:07Le Hezbollah menace Israël d'une guerre totale.
16:10Aucun lieu ne sera épargné en cas d'attaque du Liban,
16:13prévient le chef de la milice d'Yigit.
16:15Autre cible potentielle d'Assad Nasrallah,
16:18Chypre, si l'île servait de base à l'État hébreu.
16:21Il serait temps de sauter le pas.
16:23Toujours pas de billet validé pour les JO.
16:25Pour Renaud Lavillény, le perchiste a de nouveau échoué hier à atteindre les minima olympiques.
16:33France Info.
16:36Les informés.
16:38Renaud Delis.
16:39Salia Brakia.
16:41Toujours avec Carole Barjon, éditorialiste politique,
16:44avec Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint du Parisien Aujourd'hui en France.
16:48Et Renaud, ça y est, le MEDEF sort de son silence
16:51et attaque les programmes du RN et du Nouveau Front Populaire.
16:53Alors effectivement, le patronat qui n'aime pas beaucoup
16:55ni le programme du Parti d'extrême droite,
16:57ni de l'alliance de la gauche,
16:59qu'il considère comme étant beaucoup trop dépensier à son goût.
17:02Et le MEDEF qui auditionne donc aujourd'hui à Paris
17:04les leaders en quelque sorte de chacun des courants politiques
17:08présents lors de ces élections législatives.
17:10Et qui considère d'ores et déjà par la voix du président du MEDEF,
17:13Patrick Martin, ce matin dans une interview au Figaro,
17:16que l'avenir du pays est menacé par les programmes économiques
17:20du RN et du Nouveau Front Populaire.
17:23Un jugement qui est partagé d'ailleurs par un autre responsable
17:26d'un syndicat de patrons, en l'occurrence François Asselin,
17:29qui est le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises.
17:34D'un côté, vous avez un programme à droite avec le RN
17:38avec 100 milliards d'euros de dépenses.
17:40De l'autre côté, vous avez le programme du Nouveau Front Populaire
17:44avec 200 et quelques milliards d'euros de dépenses.
17:46On ne sait même plus comment les comptabiliser.
17:49Je viens de vous dire en préambule que nous avions un pays fortement endetté.
17:52C'est-à-dire que le jour où vous voulez mettre en œuvre ce programme,
17:55la France va s'arrêter.
17:57Elle risque d'être en défaut.
17:58Alors est-ce qu'effectivement l'un et l'autre de ces programmes menacerait
18:01la puissance économique de la France, notamment vis-à-vis de ses partenaires,
18:04et d'abord en Europe ?
18:05Ou est-ce que finalement le patronat est dans une posture assez classique de sa part
18:10en dénonçant l'augmentation des dépenses publiques ?
18:12Henri Vernet ?
18:13Oui, assez classique.
18:15Parce qu'en effet, le patronat, qu'est-ce qu'il aime ?
18:16Il aime plutôt la stabilité, la prévisibilité.
18:19Et puis, on l'a vu, en plus, tout cela survient.
18:21Alors d'abord, un double moment.
18:22Le juge de paix, en quelque sorte, qui est intervenu dès hier,
18:24c'est la Commission européenne qui met la France désormais sous enquête,
18:28lui en joignant.
18:29Procédure en définitive, c'est ça ?
18:30Oui, ce qui est quand même relative.
18:31Alors, ce n'est pas la première fois, mais c'est quand même évidemment rare.
18:34Et ça montre à quel point ces finances ont dérapé.
18:36Néanmoins, il faut bien souligner qu'elles ont dérapé,
18:38non pas sous la tutelle de l'un ou l'autre des concurrents Nouveau Front Populaire
18:43ou Rassemblement National,
18:44mais bien du gouvernement qui se représente cette fois.
18:47Donc, lui-même a peu de leçons, finalement,
18:49à donner en matière de rigueur budgétaire et de maîtrise des finances publiques.
18:53Bon, et donc le patronat.
18:56Et l'autre moment, quand même, qui a été significatif ces derniers temps,
18:59c'était, rappelez-vous, Choose France avec ce festival d'investisseurs étrangers
19:03qui viennent investir en France et dont on peut se demander
19:06si, en effet, à la vue d'abord d'espèces de chaos politique
19:08qui s'est emparé de cette crise politique un peu permanente,
19:10maintenant qui s'empare de notre pays,
19:12et puis donc de programmes qui sont dispendieux,
19:15mais de part et d'autre.
19:17Là, ça a été dit par François Asselineau, mais...
19:20Enfin, pardon, mais...
19:21Asselineau, c'est pas du tout...
19:22C'est pas du tout, c'est lui qui était candidat dans la période d'avant.
19:27Sur les deux côtés, on trouve ces dépenses vraiment très fortes.
19:34Mais est-ce qu'en effet, des investisseurs,
19:38ils continueraient de briguer la France pour leurs prochaines installations ?
19:43Donc ça, c'est une vraie question.
19:44Néanmoins, peut-être que ce qu'on attend des patrons,
19:45et on voit un effet qui sort maintenant,
19:48avec peut-être des réticences plus exprimées vis-à-vis du programme de la gauche
19:52que de la droite.
19:53Il faut remarquer quand même...
19:54Il y a des hausses de salaire, il y a du SMIC dans la gauche.
19:56Et ça, en effet, ce qui passerait directement sur leur bilan.
20:00Donc tout ça leur fait un peu peur.
20:02Néanmoins, qu'est-ce qu'il faut attendre de ce grand oral ?
20:05Est-ce que c'est une des consignes de vote ?
20:07Ben ça non, c'est à l'électeur de faire son choix.
20:09En revanche, s'il en sort un éclairage sur ce que vraiment serait réaliste
20:13dans tel ou tel programme, ben oui, là, ça peut être intéressant.
20:16Carole ?
20:16Oui, enfin, moi, je pense qu'en alertant sur le chaos
20:21ou le décrochage de la France,
20:24parce qu'il y a aussi la FEP qui avait mis en garde
20:27une organisation patronale assez discrète,
20:31mais de tous les très grands patrons,
20:33il y a déjà une semaine, sur un décrochage majeur, etc.
20:37Avec l'application du programme du Front Populaire
20:42ou du Rassemblement National,
20:44ça veut dire en creux qu'au fond, il vaut quand même mieux
20:48conserver, enfin, voter pour la majorité présidentielle.
20:51Oui, comme une consigne de vote.
20:53Le problème, c'est qu'effectivement, comme vient de le rappeler parfaitement Henri,
20:58c'est que le déficit budgétaire, il est déjà considérable
21:04et qu'on vient d'être rappelé à l'ordre
21:07par la Commission de Bruxelles pour déficit excessif.
21:10Donc, je ne suis pas certaine que cet argument-là soit audible,
21:16d'autant moins que ces élections ont un côté, encore une fois,
21:21de même que les européennes, référendum anti-Macron.
21:25Je pense qu'il peut être audible quand même sur une frange électorale.
21:28Pas à gauche, évidemment, que la gauche présente un programme dépensier de rupture,
21:31c'est logique, c'est dans sa nature, c'est dans son étoile, si j'ose dire,
21:34et donc les électeurs de gauche ne vont pas écouter les consignes éventuelles,
21:37même implicites, les consignes électorales du patronat.
21:39Le noyau convaincu par Jordan Bardella et le parti l'opéniste non plus.
21:44En revanche, on le sait, dans cette élection, ce sont les modérés qui vont faire la décision,
21:48c'est-à-dire un électorat de droite ou de centre-droite,
21:52que Jordan Bardella et le RN, depuis déjà plusieurs mois,
21:55et encore plus ces derniers jours, essayent d'aspirer.
21:57Et c'est vrai, quand on écoute, quand on dissèque d'abord le programme du RN,
22:00et quand on écoute un certain nombre de critiques à son endroit
22:02sur le caractère dépensier de ce programme,
22:05ça, c'est peut-être redit par une frange électorale,
22:07et ce que je veux dire, c'est que ce grand oral aujourd'hui,
22:09c'est surtout un problème de son métier pour Jordan Bardella.
22:11Pourquoi ? Parce qu'il va quand même être obligé de,
22:13peut-être de détailler un petit peu ce qu'il va faire ou ce qu'il ne va pas faire, etc.
22:16Et tous les jours, on s'aperçoit qu'il y a un certain nombre de mesures
22:19qui sont mises sous le tapis, modifiées,
22:21la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité,
22:23finalement, elle n'est plus là, mais il y a toujours...
22:25C'est d'ailleurs pour ça qu'il y va, il emmène Eric Ciotti avec lui.
22:27Oui, oui, je pense qu'il a besoin effectivement de...
22:29Comment dirais-je sans être trop sévère ?
22:32Il a besoin effectivement d'être un petit peu cornaqué.
22:34Bref, on va peut-être enfin y voir clair,
22:36il faut juste rappeler que Jordan Bardella avait promis
22:38pendant toute sa campagne des élections européennes, la publication d'un livret,
22:40un programme économique, qui n'est jamais venu.
22:43Qui n'est jamais venu.
22:44Donc là, il y a une série de mesures dépensières,
22:47on va voir s'il va les faire ou pas.
22:49Un tout dernier point, ce qui est intéressant aussi
22:51parmi les promesses du RN,
22:53et qui peut avoir des conséquences économiques
22:55à l'échelle européenne, c'est la volonté du RN
22:57de baisser unilatéralement
22:59la contribution française à Bruxelles,
23:01à l'Union Européenne.
23:03Est-ce qu'effectivement le RN, s'il arrive au pouvoir,
23:05va tout de suite couper 2 milliards d'euros
23:07de versements à l'Europe, au risque évidemment
23:09que les rétorsions de l'Europe à l'envers de la France soient considérables ?
23:11Et juste un tout petit point, c'est vrai que ce grand oral,
23:13en effet, il est d'autant plus important pour lui
23:15que, vous savez, on fait depuis longtemps un procès
23:17en incompétence économique du RN,
23:19et que c'est d'ailleurs vraiment sur ce terrain-là
23:21que Marine Le Pen avait perdu ses deux débats,
23:23ses deux duels d'entre-deux-tours,
23:25présentiel 2017-2022.
23:27Il va devoir faire ses preuves, Jordan Bardella.
23:29Merci à tous les trois, Carole Barjon, éditorialiste politique,
23:31Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint du Parisien
23:33aujourd'hui en France.
23:35Je vous renvoie au journal qui propose une enquête
23:37aujourd'hui sur la fraude massive
23:39au DPE, les diagnostics énergétiques
23:41pour l'immobilier. C'est à lire ce matin
23:43le journal Parisien aujourd'hui en France.
23:45Merci, Renaud. Merci beaucoup, Renaud.
23:47Les informations de retour ce soir à 20h avec Bérangère Bonte.

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