• il y a 6 mois
Interrogés devant le Medef ce 20 juin 2024, le socialiste Boris Vallaud et l’insoumis Éric Coquerel ont défendu la logique de leur politique de revalorisation massive du salaire minimum.

Pour suivre toute l'actualité politique et parlementaire, abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/user/publicsenat?sub_confirmation=1


Notre site internet : http://www.publicsenat.fr


▶️ Découvrez l'ensemble de nos replays : https://www.publicsenat.fr/replay


Abonnez-vous à notre newsletter : https://bit.ly/NewslettersPublicSenat


Suivez-nous sur les réseaux sociaux :
Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat
X : https://twitter.com/publicsenat
Instagram : https://instagram.com/publicsenat
LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/2996809/

Category

🗞
News
Transcription
00:00Cette relance est une relance keynésienne avec un effet multiplicateur très fort
00:03comme le soulignent de nombreux économistes, en particulier
00:05ce qui est notre cas dans un contexte de basse conjoncture et elle s'autofinance
00:09largement
00:11à travers le retour de la croissance.
00:13Les nouvelles marges de manoeuvre financière de l'État
00:15doivent également lui permettre
00:16de retisser notre modèle social avec l'abrogation d'un certain nombre
00:20de réformes
00:21injustes
00:21et surtout non concertées.
00:23L'abrogation de la réforme de l'assurance chômage
00:26c'est d'abord un acte de confiance dans le dialogue social car nous vous
00:29rendrons les clés de la négociation.
00:32Nouvelles marges de manoeuvre financière de l'État doivent également lui
00:34permettre, je l'ai dit, de retisser notre modèle social et de reconstituer, de
00:37défendre nos services publics.
00:39C'est important
00:41pour nos travailleurs, c'est important pour nos chefs d'entreprise, la santé,
00:43l'éducation, la culture notamment.
00:46Le second levier, vous le savez,
00:47est une relance salariale massive comme en Espagne
00:51dans les secteurs publics et privés.
00:53Cela aura des effets
00:55sur la demande par la hausse du pouvoir d'achat des salariés mais également
00:58sur l'offre de travail
00:59et nous compenserons pour les PME
01:01les surcoûts que cela engendre.
01:04Tout le monde s'accorde aujourd'hui et je crois pas qu'ici vous me
01:06contesterez sur le fait que les salaires sont trop faibles
01:09dans de nombreux secteurs et que les difficultés de recrutement persistent.
01:13Notre programme
01:14permet de stimuler le retour sur le marché du travail par des emplois et
01:17des salaires décents
01:19d'une grande partie de la population.
01:21La politique de l'offre,
01:23je termine,
01:25la politique de l'offre doit viser le travail
01:27et pas seulement le capital, nous voulons une politique de l'offre de
01:29travail, parler de travail
01:30et pas seulement d'emploi. Et enfin nous voulons une reconquête industrielle,
01:33une reconquête de notre souveraineté
01:35par le protectionnisme écologique et social aux frontières de l'Europe, par
01:38la défense de la base industrielle France.
01:40J'étais celui qui au nom d'Arnaud Montblour a négocié le décret sur les
01:43investissements directs étrangers devant le Conseil d'État.
01:46Un pays qui ne produit pas est dans les mains des pays qui produisent.
01:49Nous voulons être un pays de producteurs et pas seulement un pays de consommateurs.
01:52Mesdames et Messieurs,
01:53ce projet est séquencé.
01:55Il distingue le temps court du temps long dans sa mise en œuvre.
01:58Il n'est pas aveugle à la situation.
02:00Le temps des ruptures pour répondre aux urgences sociales,
02:03le temps
02:04des bifurcations pour répondre aux urgences écologiques,
02:06le temps des transformations pour recoudre un pays fragmenté, fracturé,
02:10qui a besoin d'apaisement.
02:12Et nous avons dans ce projet besoin de vous.
02:15C'est le projet
02:16choisi par les démocrates et Biden
02:19qui ont théorisé les bénéfices d'une surstimulation.
02:22Dans ce schéma
02:24de retour de la croissance,
02:26d'augmentation de l'emploi,
02:28notre bouclage mécroéconomique prévoit aussi
02:30progressivement
02:31le retour aux grands équilibres, la baisse
02:34des déficits
02:35et la décrue de la dette publique.
02:38Je vous l'avais dit et j'en conclus,
02:40promesse,
02:41sortons du dilemme appauvri, faut-il aimer ou détester les entreprises
02:45et fondons ensemble un pacte productif nouveau
02:48unissant les travailleurs,
02:50les capitaines d'industrie,
02:52les consommateurs et nous serons pour cela
02:54à vos côtés. C'est ainsi, je crois, que nous ferons suffisamment
02:58et que nous pourrons faire barrage.
03:00Merci beaucoup Boris Vallaud.
03:07Je vais poser deux, trois questions et après vous pourrez répondre aux questions
03:11de la salle. Vous avez une phrase assez forte Boris Vallaud,
03:15vous avez un peu interpellé les chefs d'entreprise, vous leur avez dit
03:18est-ce que vous avez fait
03:20suffisamment ?
03:21La question qu'on peut se poser derrière c'est, est-ce que ça veut dire que vous avez
03:24suffisamment
03:25augmenté
03:26les salaires de vos salariés ?
03:28Est-ce que pour vous,
03:30parce qu'il y a deux points clés évidemment dans votre programme qui font
03:33peur, la fiscalité, on va y revenir,
03:35mais la question aussi de
03:37l'augmentation du SMIC. Il y en a beaucoup ici qui vous disent on n'y
03:40arrivera pas. Vous avez parlé de compétitivité, vous avez parlé de
03:44programme
03:45de production.
03:48Comment
03:49comment est-ce que vous faites
03:52pour augmenter des salaires alors que la compétitivité des
03:55entreprises françaises
03:56elle est très fragile ?
03:58On avait prévu de faire
04:01une intervention
04:03préliminaire donc je vais répondre à travers votre question.
04:06En réalité moi je crois que les chefs d'entreprise, la plupart des
04:10chefs d'entreprise de ce pays, la grande majorité dont j'ai été d'ailleurs,
04:13TPE, PME, tous ceux qui produisent des richesses
04:16et qui quelque part ne regardent pas, j'allais dire,
04:20la santé de leur entreprise à l'aune
04:24finalement d'actions cotées en course mais
04:27à leur carnet de commande, à la satisfaction de leurs clients,
04:30à la satisfaction de leurs salariés,
04:32je crois qu'ils ont tout intérêt à ce que les salaires augmentent.
04:35Parce que si les salaires augmentent,
04:36je rappelle que les salaires réels moyens ils ont baissé de 2,5%
04:40depuis 2017,
04:42quand les dividendes du CAC 40 à laquelle
04:45je suppose la grande majorité des gens qui sont ici sont étrangers
04:48ont doublé passant de 50 à 98 milliards d'euros.
04:52Donc nous ce que nous faisons et ce que nous disons
04:54parce que nous pensons que les chefs d'entreprise
04:57qui justement produisent ces richesses avec leurs salariés ont tout intérêt
05:01à ce que ces salariés soient des consommateurs
05:03qui achètent leurs produits. Nous ce que nous disons
05:05c'est qu'il faut effectivement faire migrer, nous l'assumons,
05:08une partie de ces revenus qui ont été
05:10avec des avantages fiscaux évident
05:14nourrir ce que j'appellerais cette rente actionnariale,
05:16on peut dire ce qu'on veut, vers les revenus du travail.
05:19Et si ça migre vers les revenus du travail,
05:22alors vous verrez que les carnets de commande de ces entreprises
05:25se rempliront.
05:26Vous avez raison, vous avez raison à court terme,
05:28mais à moyen terme, vous voyez bien qu'on rentre dans une spirale inflationniste.
05:31Oui, mais là on rentre surtout dans un cercle verteux
05:35qui permet d'avoir une politique qui dope la demande
05:39et qui fait qu'à un moment donné,
05:41le chef d'entreprise, le commerçant, la petite boîte,
05:46eh bien, va se retrouver avec davantage de carnets de commande
05:49et surtout, va se retrouver aussi, parce que moi je pense que,
05:52je vais vous dire, je pense que la plupart, la grande majorité
05:54de ces entreprises, ils ont envie de bien payer leurs salariés.
05:57Voilà, c'est ce que je crois.
05:58Je pense qu'ils ont envie, pas forcément,
06:01de devoir sans arrêt abaisser, par exemple,
06:03leur prix par rapport à un univers concurrentiel
06:05largement dérégulé qui les oblige à le faire
06:07par rapport à leurs voisins.
06:09Et donc, ces chefs d'entreprise-là,
06:11ils ont en réalité tout intérêt à ce que ce système-là
06:16mette en valeur leurs produits, leur permette de vendre.
06:18Voilà, moi je pense que c'est ça la base.
06:20Et pour répondre aux 1 600 euros, nous le savons bien
06:23que pour certaines entreprises, ça va être un choc difficile.
06:25On les dépeine notamment qu'après.
06:27Oui, mais je pense que tout le monde n'est pas homogène ici.
06:29Enfin, on y reviendra peut-être là-dessus.
06:30Ce qui explique d'ailleurs pourquoi je vois le président Martin
06:34en face de moi, qui a eu la franchise hier,
06:36de comparer notre programme en disant qu'il était pire
06:38que le Rassemblement national d'un point de vue économique.
06:40Je ne suis pas sûr, président Martin,
06:41je vous remercie de votre franchise, quelque part.
06:45C'est un grand classique, à chaque fois que la gauche
06:48va gouverner, le patron des patrons,
06:51comme on dit, a des réactions.
06:52Et la vôtre est finalement assez timide par rapport à ce qui
06:54s'est passé en 81-97.
06:56Mais je ne suis pas sûr que dans votre réaction,
06:59il y ait quelque chose qui représente l'intérêt de tous
07:01les chefs d'entreprise, parce que je crois qu'en réalité,
07:03vous n'êtes pas homogène par rapport à ça.
07:05Certains chefs d'entreprise ont tout à fait avantage,
07:07par exemple, à la politique dite de compétitivité,
07:10qui avantage la fiscalité du capital qui a été prise
07:13par M. Macron.
07:14Mais la grande majorité, ils ont intérêt à ce que le
07:18monde du travail soit mieux payé pour pouvoir acheter
07:20leurs produits.
07:21Ça, c'est nécessaire.
07:22Donc, nous, ce que nous proposons,
07:24par la relance keynésienne qui a été importée,
07:26et également avec la bifurcation écologique qui fait que si on
07:30met ses moyens, l'État va venir aussi remplir les
07:34carnets de commandes de ces entreprises.
07:36Si vous rénovez plus de bâtiments,
07:38le bâtiment se porte bien.
07:42Le premier choc qui sera peut-être difficile à passer,
07:44ce que nous allons nous dire clairement,
07:47d'après France Stratégie, en 2019,
07:49il y a 223 milliards d'euros d'aides ou d'exonérations
07:53aux entreprises, quasiment sans condition.
07:55C'est-à-dire qu'une entreprise, par exemple,
07:56qui va réorienter une part de ses profits davantage dans les
08:00dividendes que dans les investissements de l'emploi,
08:02elle recevra ses aides comme une autre.
08:04Nous, ce que nous disons, c'est qu'il faut les réorienter
08:06différemment et il est évident, et je m'adresse notamment à tous
08:09les secteurs qui se disent, moi, je ne sais pas comment je
08:12vais faire pour faire en sorte d'augmenter le SMIC,
08:14nous les aiderons.
08:16Nous prioriserons, dans les aides de l'État,
08:19les entreprises qui créent de l'emploi,
08:22les entreprises qui payent bien leur salarié.
08:23Comment ça fonctionnera ? Parce que Fabien Roussel,
08:25donc du PCF, a dit qu'effectivement,
08:26il y aurait un fonds pour aider les PME,
08:28les PMI à augmenter le SMIC.
08:30Comment ça va fonctionner ?
08:31Il y a plein de façons de faire.
08:32Vous avez un fonds pour aussi agir sur du crédit à taux nul,
08:36par exemple, parce que souvent, c'est des problèmes de trésorerie.
08:38Moi, je ne sais pas vous, il y en a certainement dans la salle.
08:41Moi, quand j'étais chef d'entreprise,
08:42je me tournais vers les banques, à un moment donné,
08:44quand il y avait tout d'un coup une difficulté,
08:45il n'y avait plus personne à la porte pour recevoir éventuellement
08:47quand tout allait bien, oui.
08:48Donc, à un moment donné, il faut s'emparer,
08:50y compris en renforçant le pôle public bancaire,
08:54de ce qui permet d'avoir, pour passer ce moment difficile
08:57de trésorerie qui peut aller jusqu'à deux ans,
08:59pour permettre à ces entreprises de passer les cueils.
09:01Nous pouvons le faire.
09:03Ces entreprises paieront mieux leurs salariés
09:05et tout le monde en bénéficiera.

Recommandations