Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote
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00:0019h sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Mathieu Bocoté, chère Mathieu, bonsoir.
00:05Arthur de Vatrigan est là comme tous les samedis soirs, chère Arthur, bonsoir.
00:10Le pont sur l'information, Mathieu Deveste, tout sourire pour l'info ce samedi soir, c'est à vous.
00:15Bonsoir à tous, un chef indépendantiste calédonien sera bientôt placé en détention.
00:21Christian Théun est soupçonné par les autorités d'avoir orchestré les émeutes en Nouvelle-Calédonie.
00:25Il avait été arrêté le 19 juin et devrait être incarcéré à Mulhouse.
00:30Des images impressionnantes en Suisse, le sud-est du pays est touché par des inondations.
00:34Trois personnes sont portées disparues, plusieurs dizaines d'habitants ont été évacués.
00:38Des routes ont été coupées et des lignes de train interrompues.
00:42Enfin, ce samedi est la journée nationale de réflexion sur le don d'organes.
00:46En France, 80% de la population est favorable au don.
00:49Et pourtant, chaque année, des milliers de personnes attendent une greffe d'organes.
00:54Bon nombre de Français n'ont pas informé leur entourage de leur décision.
00:58Merci Mathieu pour le point sur l'information.
01:01A la une de face à Mathieu Boquete, les maux de Jean-Luc Mélenchon présentant l'antisémitisme comme résiduel en France
01:07sont rattrapés par le drame de Courbevoix, symbole d'une gauche qui a perdu sa boussole pour hiérarchiser ses combats.
01:14On a qualifié clairement ce mal à coup d'interviews, de tribunes.
01:18On ergote sur l'histoire de l'antisémitisme, sa forme, déni, biais idéologique, fin électoraliste.
01:24La gauche et l'antisémitisme, on en parle dans un instant.
01:28A la une également, les élections législatives marqueront un tournant politique historique pour notre pays.
01:33Mais peu de sujets de fond sont abordés à part les programmes économiques.
01:36La question migratoire est pourtant l'une des clés majeures de ce scrutin.
01:40On voit cela dans cette émission.
01:42Mathieu, vous recevez Olivier Vial, président du centre de réflexion universitaire, le SERU.
01:48Vous allez revenir avec lui sur la violence de gauche.
01:51Que se passerait-il le 7 juillet prochain au soir si l'URN venait à remporter les élections législatives ?
01:58Grande question, vertigineuse d'ailleurs cette question.
02:01On se la posera dans un instant.
02:03Voilà le programme de face à Mathieu Boquete.
02:12Chers Mathieu, on en a beaucoup parlé cette semaine.
02:19L'antisémitisme est au cœur de la campagne législative.
02:23Et hier, un cap a été franchi dans le monde avec une tribune se portant à la défense de la gauche
02:29en relativisant son antisémitisme décrété contextuel contrairement à celui de l'extrême droite qui serait ontologique.
02:38Et c'est sur cette tribune que vous souhaitez revenir.
02:41Vous savez, Eliott, il m'arrive de me dire que je devrais être un peu plus patient dans la vie.
02:44Et je vous explique. J'ai passé la semaine de la face à l'info
02:47chercher à expliquer que la gauche, justement, aujourd'hui, relativise son antisémitisme
02:52ou l'antisémitisme qui la frappe en expliquant que c'est peut-être grave,
02:56c'est peut-être très grave, mais c'est pas si grave et c'est pas grave au point d'empêcher l'union de la gauche.
03:01Et j'expliquais comment elle, de l'autre côté, nous dit la bête immonde habite le camp d'en face,
03:07la droite, l'extrême droite, qui, elle-même, s'il ne donne aucun signe d'antisémitisme aujourd'hui,
03:12eh bien, serait fondamentalement et définitivement antisémite.
03:17Et là, on s'esquinte à chercher à donner des preuves.
03:20Eh bien, je vais simplement être patient jusqu'à la publication de cette tribune.
03:23C'est une tribune, donc, de Vincent Lemire et Darié Halimi qui est vraiment la tribune de la honte.
03:28On a un point d'interrogation par prudence avec raison.
03:31Mais pour moi, je le dis de manière, il faut le dire de manière tout à fait affirmée.
03:35On est ici devant deux personnes qui raffinent la thèse du moment.
03:38Vous avez parlé de l'antisémitisme résiduel de Jean-Luc Mélenchon.
03:41Là, on bascule à l'antisémitisme contextuel.
03:44Donc, la thèse est la suivante.
03:46Il y a l'union de la gauche et tous conviennent qu'en ce moment, en France, il y a un double problème.
03:51Depuis le 7 octobre, une renaissance de l'antisémitisme qui est un antisémitisme d'importation,
03:56un antisémitisme qui n'est pas universellement présent dans la population,
04:00un antisémitisme qui frappe certaines franges d'une communauté.
04:04Heureusement, pas toute cette communauté, il vaut la peine de le dire.
04:07Mais il est très présent.
04:08Et qui, par ailleurs, trouve des complices, on pourrait dire des collaborateurs,
04:13dans une certaine gauche qui est prête à faire alliance avec ces éléments antisémites
04:18pour une raison plus grande qui serait unir la gauche pour battre la droite,
04:22ce qu'ils appellent l'extrême droite.
04:24Or, on l'a vu d'ailleurs cette semaine,
04:27il y a eu évidemment les événements que vous avez rappelés, Courbevoie,
04:30absolument atroce, mais absolument atroce.
04:33Et de l'autre côté, il y a la dimension politique de tout cela.
04:36Il y a une alliance à gauche avec des éléments antisémites reconnus,
04:40reconnus au point où Sandrine Rousseau confesse son immense malaise
04:45de faire cause commune avec des antisémites,
04:48mais pas un malaise au point de quitter l'alliance.
04:50Vous avez Raphaël Glucksmann qui confesse son malaise aussi,
04:53mais qui nous dit « bon, il faut ce qu'il faut ».
04:56Vous avez d'autres figures qui reconnaissent la chose,
04:59et vous avez donc cette tribune d'Arie Halimi et de Vincent Lemire,
05:02le premier est avocat, le deuxième est historien,
05:05qui nous disent « il est vrai que la gauche a ce problème d'antisémitisme ».
05:09Je vais vous citer un extrême, vous allez voir, ça donne un état d'esprit.
05:12Non, l'antisémitisme n'est pas résiduel en France. Il explose.
05:16Le ministère de l'Intérieur indique que le nombre d'actes antisémites
05:20est passé de 436 en 2022 à 1676 en 2023,
05:24soit une multiplication par quatre.
05:26C'est après les massacres terroristes du 7 octobre
05:29et le début de la riposte israélienne à Gaza, la cause qu'on nous dira,
05:33que ce déchaînement a été constaté,
05:35avec une moyenne de 500 actes antisémites par mois fin 2023.
05:39On développe, à la fin nous dit « la gauche, aujourd'hui rassemblée,
05:43pour contrer la menace xénophobe du Rassemblement national,
05:46ne peut se détourner de ce combat prioritaire contre l'antisémitisme,
05:49il y va de la cohérence du nouveau front populaire et de sa justification même ».
05:53On dit qu'on a un problème d'antisémitisme, on doit le reconnaître,
05:56mais il n'est pas aussi important que le fait qu'on doit s'unir
06:00contre le RN, et là, parce que c'est une espèce de thèse,
06:03une forme de loi qu'on pourrait dicter,
06:05aucun malheur qui frappe ce monde ne pourrait être plus grand
06:09que l'avènement de ce qu'ils appellent l'extrême droite au pouvoir.
06:12Catastrophes, guerres nucléaires, invasions de sauterelles,
06:15antisémitisme tout à fait réel aujourd'hui,
06:18tout ça peut être relativisé parce que l'extrême droite
06:22pourrait prendre le pouvoir dans leur esprit, et ils vont plus loin.
06:25Ils vont jusqu'à reprocher aux médias et à leurs adversaires
06:29de mettre de l'avant cet antisémitisme réel dans leur rang
06:33parce que le mettant de l'avant, il les instrumentaliserait,
06:37et ça favoriserait encore une fois, ça ferait le jeu,
06:41pour reprendre la célèbre formule, du Rassemblement national.
06:45Et là, vous noterez que c'est le même argument qui est utilisé
06:48sur tout ce qu'ils appellent les « faits divers ».
06:50On ne devrait pas en parler, on ne devrait pas parler
06:52de ce qui s'est passé à Crépole, on ne devrait pas parler
06:57de ce qui s'est passé avec la petite Lola,
06:59on ne devrait pas parler de tout ça parce que ça ferait
07:02chaque fois le jeu du RN.
07:04Ça, c'est leur logique un peu tordue.
07:07Donc, à travers cela, on nous dit qu'il y a le programme
07:10du Nouveau Front Populaire, qui en lui-même n'est pas parfait,
07:14mais même s'il est plein de défauts, il vaut mieux
07:17que le programme du camp d'en face, car le vrai antisémitisme,
07:20s'il est résiduel et contextuel à gauche, il est ontologique
07:24et irréductible à droite ou à l'extrême droite,
07:26comme ils disent.
07:27Et là, on se tourne vers le RN, on rappelle les origines
07:30du parti, les origines partielles du parti,
07:32parce qu'évidemment, il y a des éléments absolument toxiques
07:34à l'origine de ce parti.
07:35Il y avait aussi les résistants.
07:36Il faut le rappeler, c'est la complexité de l'histoire
07:38de France.
07:39C'est un parti qui a eu de nombreuses déclarations
07:41dans son histoire absolument condamnables,
07:44mais ces déclarations ont été condamnées justement
07:46par sa nouvelle présidente, Marine Le Pen,
07:48qui publie d'ailleurs sur le Figaro, vous avez peut-être vu
07:50aujourd'hui, une tribune où elle mène la bataille
07:54contre l'antisémitisme en disant qu'il n'y a aucun compromis
07:57possible à faire avec cela.
07:59Vous avez une gauche qui dit qu'on doit faire des compromis
08:01avec l'antisémitisme pour battre le RN, et vous avez
08:03Marine Le Pen qui dit qu'on ne doit faire aucun compromis
08:05avec l'antisémitisme de notre côté.
08:08Or, on n'en croit rien dans cette gauche médiatique
08:12et moderne, parce qu'on nous dit que le RN ne fait
08:15que porter un masque.
08:17C'est dans son code, c'est dans son ADN,
08:20c'est dans son code génétique, l'antisémitisme.
08:23Il ne peut pas s'en délivrer.
08:25C'est plus fort que tout, donc on rappelle son histoire,
08:27on rappelle des complicités supposées,
08:30mais ce qui est certain, c'est que quand Marine Le Pen
08:32ou Jordan Bardella ou d'autres disent que nous sommes
08:34contre cela, nous le condamnons, qu'il n'y a aucun compromis
08:37à faire, c'est absolument inacceptable,
08:39eh bien on dit qu'on ne vous croit pas.
08:41On ne vous croit pas parce que c'est la fameuse théorie
08:43qui revient, donc la fonction des médias
08:45dans de telles circonstances consiste à démasquer
08:48toujours le RN qui cacherait sa vraie nature.
08:52Moi, je vois, donc finalement, c'est le malin,
08:55je note finalement, si on doit comprendre la chose,
08:58c'est que le RN, même lorsqu'il n'est pas antisémite,
09:01n'envoie pas de signaux d'antisémitisme,
09:04est fondamentalement antisémite malgré tout,
09:06quelles que soient les circonstances,
09:08peu importe ce qu'il fait, peu importe ce qu'il dit.
09:10Marine Le Pen a beau qualifier, on s'en rappelle,
09:12je pense, en 2011, les champs de concentration,
09:15le sommum de la barbarie, on ne la croit pas,
09:17on refuse de la croire. De l'autre côté,
09:19l'antisémitisme, on peut faire avec,
09:21j'ai tendance à croire que cette gauche
09:23traite l'antisémitisme aujourd'hui
09:25comme un point de détail.
09:27Et on parlera de cette tribune de Marine Le Pen
09:29dans l'heure des pros, dans la prochaine émission.
09:31Et pourtant, vous le disiez, on continue,
09:33Mathieu Bocoté, de parler de l'antisémitisme
09:35présumé du RN.
09:37C'est absolument...
09:39Cette semaine, j'ai parlé de la tribune de la honte
09:41qui vient du monde, mais on pourrait parler aussi
09:43de l'infox de la honte qui vient de l'I.B.
09:45cette fois. Alors, je vous fais le portrait,
09:47j'en ai parlé cette semaine, mais j'y reviens
09:49parce qu'il y a eu des suites jusqu'à aujourd'hui.
09:51Les journalistes, commissaires politiques de l'I.B.,
09:54qui sont des trackers de tweets,
09:56des trackers de likes sur Facebook,
09:58et qui se disent, on va trouver les candidats du RN
10:01qui, au fond d'eux-mêmes, bien que le parti
10:03ait fait son ripollinage, au fond d'eux-mêmes,
10:05ils seraient tous coupables.
10:07Donc, ils partent à la recherche,
10:09et il y a un type, je me permets de le rappeler
10:11parce que c'est important, Joseph Martin,
10:13qui fait un commentaire sur Twitter en 2018,
10:15par ailleurs, ça se veut un jeu de mots,
10:17d'une maladresse indéniable,
10:19il nous dit de mémoire
10:21le gaz a vengé
10:23les juifs, bon, à la préférence
10:25à l'Holocauste. Commentaire,
10:27on se demande tout ce qu'il veut dire par là,
10:29c'est pas très clair. Mais nos journalistes de l'I.B.
10:31disent, un instant, c'est la preuve,
10:33vous voyez quelqu'un qui fait une référence
10:35aux chambres à gaz, c'est un antisémite,
10:37c'est un négationniste. On découvre
10:39quelques heures plus tard, tout le monde se prononce
10:41contre lui, la machine médiatique se lance
10:43contre lui, les partis
10:45le condamnent, évidemment,
10:47le RN lui-même largue son candidat,
10:49et là, on apprend au fil de la journée, grâce au travail
10:51de Pierre Sautarell,
10:53et au travail d'Arthur Levatrigan
10:55et son équipe dans L'Incorrect,
10:57on voit que c'est pas du tout ça, l'histoire.
10:59L'histoire, c'est que par ce tweet,
11:01Joseph Martin s'appelle
11:03« se réjouissait de la mort de Robert
11:05Fourisson », vous savez, l'historien
11:07de guillemets négationniste antisémite,
11:09donc il se réjouissait de la mort
11:11de l'antisémite et du négationniste
11:13Fourisson. Ça va encore plus loin,
11:15on découvre qu'il fait plusieurs tweets
11:17favorables à Israël, on découvre qu'il condamne
11:19la mémoire du maréchal Pétain en disant qu'il s'est définitivement
11:21abîmé avec les nazis, donc
11:23c'est le contraire de l'antisémite qu'on a devant
11:25nous. Mais selon les méthodes habituelles
11:27de l'infox quasi-soviétique
11:29de la presse de gauche, on prend
11:31une phrase, on la décontextualise,
11:33on la place dans un autre contexte, le contexte
11:35de la nature ontologiquement
11:37antisémite du RM,
11:39on lance ça dans l'espace public et tout le monde reprend la nouvelle.
11:41Le soir, je me rappelle
11:43quand cette information a circulé, le soir on savait que c'était faux.
11:45Le lendemain matin,
11:47dans une matinale,
11:49une
11:51intervieweuse par ailleurs
11:53de qualité interview
11:55le type du RM.
11:57Il lui dit, vous savez quand même, vous savez,
11:59elle fait référence à la version
12:01libée avant correction.
12:03Elle fait référence à la version de ce tweet avant
12:05la correction qui a été faite par l'incorrect et d'autres.
12:07Il dit, vous avez quand même un problème
12:09d'antisémitisme au RM, regardez ça.
12:11Et le candidat du,
12:13le député du RM dit, oui c'est vrai, il y a un antisémitisme
12:15résiduel à l'extrême droite
12:17mais qui ne nous engage plus, qui est résiduel.
12:19Et là on est dans cette situation où il plaide
12:21coupable,
12:23non pas d'un tweet réellement antisémite
12:25qui aurait été fait par un de ses candidats,
12:27il plaide coupable à partir d'une
12:29accusation qui relève de l'infox,
12:31qui relève de la manipulation médiatique
12:33lancée par Libé.
12:35Alors on m'explique, c'est le jeu politique,
12:37il ne pouvait pas faire autrement, j'entends,
12:39j'entends apparemment que c'est l'argument. Mais je note
12:41que le lendemain matin, même s'il y avait
12:43un démenti, la rumeur,
12:45le faux, le faux
12:47était reconduit comme un élément vrai parce que
12:49ça se conforme au récit officiel du partage
12:51des rôles entre l'antisémitisme contextuel
12:53et l'antisémitisme ontologique.
12:55Donc vous avez, et là on en a encore parlé, je crois que sur
12:57le plateau ce matin,
12:59une personne faisait référence à ce tweet
13:01antisémite sur le mode, voilà, etc.
13:03Donc trois jours plus tard, le démenti ne comptait
13:05plus, la correction des faits ne
13:07comptait plus, ce que l'on voyait
13:09trois jours plus tard, c'est que l'infox avait fonctionné,
13:11lancer une rumeur, lancer
13:13une calomnie, lancer une saloperie dans
13:15l'espace public, attaquer la réputation d'un homme
13:17sans fondement, voyez ces
13:19accusations démenties, ce n'est
13:21pas grave, en dernière instance, elles triompheront
13:23et reconduiront le récit
13:25de la culpabilité dite irréductible
13:27du RN en matière d'antisémitisme.
13:29Moi je retiens une chose
13:31de ça, maintenant moi chaque fois que j'entendrai
13:33dire à propos d'un homme ou d'une femme,
13:35il a tenu des propos antisémites, transphobes,
13:37racistes, etc., moi je veux voir le propos
13:39avant de le caractériser, je veux avoir le
13:41contexte du propos avant de le caractériser ainsi,
13:43il y a quand même des limites à vivre dans une manipulation
13:45médiatique permanente qui est portée
13:47par un système qui est soit paresseux,
13:49soit cynique, soit
13:51idéologiquement militant, et qui
13:53dans les faits nous condamne à vivre dans un monde parallèle
13:55qui ne correspond pas à la réalité.
13:57Juste Mathieu Bobcôté, petite parenthèse,
13:59Libération a présenté ses excuses publiquement.
14:01C'est drôle, ils ont fait des espèces de
14:03le se voir même au conditionnel,
14:05ils ont dit peut-être que le tweet n'était pas
14:07antisémite finalement.
14:09Et le lendemain,
14:11ils poursuivaient l'attaque contre le type.
14:13C'est exceptionnel, c'est soviétique.
14:15Vous parliez Mathieu Bobcôté
14:17du clivage gauche-droite
14:19en disant que la querelle entourant
14:21l'antisémitisme révélait de sa nature profonde.
14:23Qu'entendez-vous par là?
14:25On y revient, je pense qu'on est vraiment dans une séquence pure
14:27sur le gauche-droite tel que pensé par la gauche.
14:29La gauche c'est le bien,
14:31la droite c'est le mal.
14:33Fondamentalement c'est ce qu'on nous dit, la gauche
14:35même lorsqu'elle sera coupable d'antisémitisme,
14:37sa vraie nature n'est pas antisémite,
14:39dès lors elle est excusée, elle est sauvée.
14:41Et la droite de son côté
14:43est à ce point coupable, ontologiquement,
14:45que même lorsqu'elle n'est pas antisémite,
14:47elle est antisémite néanmoins,
14:49parce que sa vraie nature le serait.
14:51Donc elle serait dans le refoulement permanent
14:53de son antisémitisme irréductible.
14:55Ça nous ramène vraiment à la nature religieuse
14:57du clivage gauche-droite.
14:59Gauche, gentil, vérité,
15:01noblesse de l'âme, émancipation,
15:03c'est vu comme une révélation religieuse.
15:05Si vous êtes de gauche, c'est que vous êtes porté par la révélation
15:07religieuse de la promesse de l'homme nouveau
15:09et de l'émancipation humaine.
15:11Et si vous êtes de droite, c'est parce que vous refusez cette révélation,
15:13vous refusez l'émancipation,
15:15vous refusez la libération du genre humain,
15:17vous faites partie, finalement,
15:19des déchets de l'histoire humaine.
15:21Donc gauche, bon, droite, méchant.
15:23Et là, il y aurait la nuance
15:25droite républicaine, droite soumise
15:27qui accepte de parler comme la gauche
15:29tout en rajoutant une calculette à tout ça.
15:31Et puis extrême-droite, entre guillemets,
15:33c'est la part de la droite qui ne se couche pas devant la gauche.
15:35Le débat public est fondamentalement déformé.
15:37Le débat public est fondamentalement vicié.
15:39Le débat public fonctionne
15:41dans une forme d'institutionnalisation
15:43du mensonge permanent.
15:45Et je pense que ce qu'on a vu cette semaine,
15:47et il faut y revenir, je le dis une dernière fois,
15:49c'est qu'autrement dit, le réel ne passera pas.
15:51C'est le no passaran appliqué au réel.
15:53Le réel ne passera pas, le réel n'existe pas.
15:55Un parti a beau avoir purgé dans ses rangs
15:57les éléments historiquement antisémites,
15:59ça ne compte pas, il demeure antisémite.
16:01Un autre parti peut être le vecteur politique
16:03aujourd'hui de l'antisémitisme en France.
16:05Eh bien, on s'en fout, parce que sa nature de gauche
16:07l'immuniserait contre le mal.
16:09On voit à quel point, de ce point de vue,
16:11le clivage gauche-droite-pensée par la gauche
16:13nous empêche de penser, nous empêche de réfléchir.
16:15Arthur de Vatrigan, quel regard portez-vous
16:17sur cette gauche qui ergote,
16:19qui tente de hiérarchiser,
16:21de recontextualiser en expliquant
16:23qu'il y a différentes nuances
16:25d'antisémitisme, peut-être
16:27pour se cacher d'ailleurs.
16:29Je m'étonne qu'on s'étonne de découvrir
16:31la capacité de la gauche,
16:33ou une grande partie d'entre elles,
16:35à se rouler dans la fange.
16:37On va éliminer le côté, il y a un nouvel
16:39antisémitisme qui est dû à un soi-disant
16:41nouvelle conjoncture,
16:43parce que quiconque connaît un peu
16:45l'histoire des idées politiques, sait que
16:47l'extrême-droite n'a pas le monopole
16:49de l'antisémitisme, bien loin de là.
16:51Alors, je veux bien que l'affaire Dreyfus
16:53soit passée par là et effacée toutes les traces,
16:55mais tout de même, quiconque a lu
16:57Fourier, Blanqui, Marx,
16:59Jaurès, Proudhon,
17:01connaît la tradition antisémite
17:03d'une partie de l'extrême-gauche
17:05politique et intellectuelle.
17:07Mais bon, on va passer,
17:09puisqu'il faut le dire,
17:11puisqu'il faut le rappeler, on va rappeler des
17:13vérités très anciennes. Depuis que
17:15la gauche est gauche, son principe, son objectif
17:17sur Terre, c'est d'installer
17:19le paradis. On appelle ça l'utopie.
17:21Et ce qui caractérise
17:23l'utopie, c'est la finalité,
17:25bien évidemment, à savoir un monde
17:27de gentils où tout n'est qu'amour,
17:29fraternité, dans lequel on se nourrit
17:31de saucisses vegan, où les frolons piquent pas,
17:33où les non-binaires dansent avec les licornes,
17:35et les kippas et les kéfiers ne font plus qu'un
17:37sur tous les kéfiers. C'est un monde où le Québec
17:39même est peut-être indépendant, où France Inter n'est pas
17:41de gauche et Guillaume Meurisse est très drôle.
17:43Mais l'utopie, ce n'est pas que la finalité, c'est aussi
17:45les moyens qu'elle se propose d'utiliser
17:47pour y arriver. Et là, c'est open bar.
17:49On peut éradiquer les obstacles,
17:51liquider le passé, aplanir le terrain,
17:53éliminer les ennemis, et même quand ça l'arrange,
17:55on peut faire un génocide.
17:57Mais le pire dans tout ça,
17:59c'est qu'ils ne s'en cachent pas. Eux, ils ne portent pas
18:01de masque, contrairement à la fausse accusation
18:03sur la Rassemblée nationale. Regardez
18:05Jean-Luc Mélenchon et ses groupies. De qui
18:07se revendiquent ? Ils se revendiquent, depuis
18:09au moins 2022, de Robespierre.
18:11Robespierre, c'est quand même le type qui détient le record de tronçonnage
18:13de tête en deux ans. Il y en a même
18:15qui se revendiquent de la terreur. La terreur, c'est quoi ?
18:17C'est qu'on noie les femmes et les enfants dans des sacs,
18:19on balance des gamins dans des fours à pain,
18:21on crucifie des paysans sur les portes de leurs
18:23granges, et on occasionne un peu
18:25autant de rois d'ours sur glane qu'il y a de
18:27villages en Vendée. Mais là, on va me dire
18:29que ça remonte un peu loin, c'est 1789-
18:311793. On peut remonter
18:33au XXe siècle, c'est-à-dire il n'y a pas très longtemps, c'est juste
18:35le siècle d'avant. Alors, les votes des
18:37pleins-pouvoirs à Pétain, ça les a oubliés, évidemment.
18:39On peut passer par toutes les quilles de champagne qu'ils ont
18:41ouverts en 1775, quand les mères rouges débarquèrent
18:43à Phnom Penh. C'était la une de Libé, c'était la une de
18:45l'humanité. Je rappelle qu'il y a eu 2 millions de morts
18:47après, mais ça, c'est un détail.
18:49D'après un imbécile, un de leurs références intellectuelles.
18:51On peut parler d'une défense
18:53inconditionnelle des douilles plénelles
18:55aux terroristes de septembre noir de 1773,
18:57au JO de Munich. Xartre avait justifié
18:59en disant que c'était des soldats, donc c'est normal.
19:01On peut parler de la révolution islamique
19:03qui a été célébrée par tous les intellectuels
19:05de gauche, c'est une grande partie. On peut parler
19:07aussi de la célébration et de l'encouragement
19:09aux brigades rouges en Italie.
19:11Bref, on ne va quand même pas s'étonner
19:13en 2024 que la gauche est capable
19:15de se compromettre dans les pires
19:17horreurs du XXe siècle, au nom de leurs idées.
19:19Et ils assument encore une fois,
19:21rappelez-vous Fabien Roussel en 2022,
19:23au moment des présidentielles. Fabien Roussel,
19:25le communiste que les gens de droite aiment bien
19:27parce qu'il boit du pinard. Très bien.
19:29Les élèves lui demandent, Saline, on le classe
19:31méchant ou gentil ? Il dit,
19:33j'hésite quand même. C'est vrai que Saline,
19:35le recordman intergalactique de cadavres du siècle dernier,
19:37peut-être qu'il est gentil parce qu'il a fait des choses bien.
19:39C'était la réponse
19:41de Roussel. Et vous voyez,
19:43là, c'est juste les conséquences du problème politique,
19:45notamment de la droite, c'est que quand vos adversaires
19:47plient le genou, passent son temps
19:49à s'excuser, même parfois à endosser des crimes
19:51qu'ils n'ont pas commis, forcément
19:53vous êtes un foutu de faire le moindre examen
19:55de conscience et puis vous voyez que ça marche, donc vous continuez.
19:57Ils n'ont pas de raison d'arrêter maintenant.
19:59Autre sujet pour face à
20:01Mathieu Bocoté, c'est un temps fort de la semaine
20:03de passage chez Laurence Ferrari.
20:05Manon Aubry a expliqué qu'elle
20:07refusait de chiffrer le nombre
20:09de réfugiés que la France
20:11pourrait avoir à accueillir. De son
20:13côté, Emmanuel Macron a
20:15dénoncé le programme immigrationniste
20:17du nouveau front populaire.
20:19Que comprendre de cette
20:21polémique, Mathieu Bocoté.
20:23Que c'est un monde vérité, en quelque sorte. La France insoumise
20:25nous explique qu'il ne s'agit pas
20:27d'accueillir en fonction des capacités
20:29d'accueil, justement, de la France
20:31ou de notre pays, mais que le principe
20:33de l'accueil est illimité.
20:35Que fondamentalement, nous ne saurions
20:37quantifier, chiffrer, limiter
20:39le nombre de migrants qui sont appelés à s'installer.
20:41D'autant, vous le notez en France
20:43et en Europe. Vous noterez d'ailleurs,
20:45si vous avez lu le programme du nouveau front populaire,
20:47qu'on veut installer un droit
20:49aux réfugiés climatiques. Ce qui,
20:51dans leur logique au front populaire, on doit
20:53comprendre, implique une forme de transvasement
20:55démographique du sud vers
20:57le nord, accéléré,
20:59qui entraînerait, d'ici la fin
21:01du siècle, même pas du siècle,
21:03dans les prochaines décennies,
21:05une submersion migratoire définitive en France.
21:07Mais ce n'est pas une submersion
21:09subie chez eux. C'est une submersion
21:11désirée. Et pourquoi?
21:13Parce que c'est la seule manière
21:15dans leur esprit, pour l'Europe,
21:17de payer le péché mortel
21:19du colonialisme qu'elle aurait
21:21commis à partir de 1492.
21:23On oublie, soit disant, que toutes les
21:25civilisations, d'une manière ou de l'autre,
21:27ont pratiqué une forme de colonialisme.
21:29Il n'y a que l'Europe qui doit se repentir
21:31pour cela.
21:33Le seul argument de la France insoumise
21:35qui dit oui, on doit mener une politique pour éviter
21:37que les migrants ne remontent au nord,
21:39c'est qu'on doit tout faire pour développer
21:41leur système pour qu'ils n'aient pas la tentation de remonter
21:43vers le nord. Autrement dit, on s'accuse encore
21:45soi-même des problèmes structurels
21:47dans les pays d'immigration,
21:49qui feraient en sorte que les populations remonteraient
21:51dans les pays occidentaux. Emmanuel Macron,
21:53de son côté, c'est assez intéressant,
21:55a dit « Votre programme est immigrationniste. »
21:57Donc il a nommé la chose.
21:59Pour cela, on l'a accusé d'être d'extrême droite.
22:01Emmanuel Macron, d'extrême droite.
22:03Un autre journaliste. Et ce que je note,
22:05cela dit, c'est que même les moindres limites
22:07modérées à l'immigration massive
22:09que, globalement, le programme d'Emmanuel Macron
22:11sont traitées sur le mode de l'extrême droite
22:13aujourd'hui par cette gauche.
22:15Et, avec ce drame, c'est que l'immigration massive,
22:17lorsqu'elle arrive en Europe,
22:19à terme, elle détruit, par définition,
22:21les conditions que les immigrés viennent chercher
22:23en Europe, le type de société qu'ils viennent chercher en Europe.
22:25Je voudrais qu'on revienne là-dessus.
22:27Justement, vous venez de dire que l'immigration massive détruit
22:29ce que les immigrés
22:31viennent chercher ici.
22:33Pourriez-vous préciser
22:35cette pensée ?
22:37C'est tout simple, en quelque sorte. La prospérité n'est pas
22:39le fruit d'un territoire désincarné.
22:41La prospérité de ce continent,
22:43c'est le fruit d'une certaine conception de la science,
22:45de la civilisation, de la culture,
22:47une certaine conception de l'être humain,
22:49une certaine conception de l'industrie.
22:51Si les gens qui arrivent de l'extérieur
22:53et qui s'assimilent pleinement en Europe,
22:55eh bien, participent à cette culture
22:57et, dès lors, peuvent participer
22:59à la production de cette prospérité.
23:01Mais si vous recevez tellement de gens que vous n'êtes pas
23:03capables de les intégrer, de les assimiler,
23:05vous créez des conditions. Tout ce qu'on va retenir
23:07de l'Europe dans les circonstances, c'est l'assistanat
23:09de l'État social au service des populations nouvelles
23:11pour lesquelles il joue le rôle de pompe aspirante.
23:13Pour être capable de conserver
23:15les conditions de la prospérité que d'autres
23:17viennent chercher ici, il faut assurer le maintien
23:19de cette culture et de cette civilisation,
23:21ce que vous ne pouvez pas faire si elle est condamnée
23:23à la submersion.
23:25Arthur De Vatrigan, rapidement avant la publicité,
23:27sur cette question migratoire
23:29qui a été peu traitée ces derniers jours
23:31pour parler des législatives.
23:33On a beaucoup parlé de l'économie,
23:35on peut parler peu de la question migratoire
23:37et de cette différence
23:41entre le programme immigrationniste
23:43de Manon Aubry
23:45et Emmanuel Macron
23:47qui est axé d'extrémistes de droite.
23:49Je vais vous citer Jean-Luc Mélenchon,
23:51ça date du 14 juin, il n'y a pas longtemps.
23:53Lorsque je suis né, un Français sur dix
23:55avait un grand-parent étranger,
23:57dorénavant c'est un sur quatre.
23:59Par conséquent, ceux qui s'appellent Français de touche
24:01posent un sérieux problème avec la cohésion de la société.
24:03Ce n'est pas un programme immigrationniste,
24:05c'est un programme placiste.
24:07Peut-être Jean-Luc Mélenchon,
24:09qui est en train de vous appeler.
24:11La publicité, on revient dans un instant.
24:13Olivier Vial sera votre invité.
24:15Faut-il s'attendre à des violences à gauche
24:17si la droite nationale l'emporte
24:19le 7 juillet au soir ?
24:21On va se poser cette question dans un instant.
24:2519h30 sur CNews,
24:27l'information avec Mathieu Devesse.
24:29À la une, un projet d'action violente
24:31contre des cibles juives a été déjoué.
24:33Un homme de 19 ans et un mineur
24:35vivant en Ile-de-France ont été mis en examen
24:37et placés en détention provisoire.
24:39La DGSI est en charge de l'enquête.
24:41Il ne restera à Emmanuel Macron
24:43que la démission en cas de blocage politique.
24:45Ce sont les mots de Marine Le Pen
24:47en déplacement dans le Pas-de-Calais.
24:49Selon elle, quand il y a une crise politique,
24:51il y a trois possibilités.
24:53Il y a le remaniement, la dissolution
24:55ou la démission du président.
24:57Enfin, la Chine et la France
24:59ont lancé un satellite pour étudier
25:01l'histoire de l'univers.
25:03Il a été élaboré par des ingénieurs des deux pays.
25:05Le décollage de la fusée s'est effectué
25:07sans encombre depuis une base spatiale
25:09dans le sud de la Chine.
25:11La deuxième partie de Face à Mathieu.
25:13Beaucôté toujours avec Mathieu et Arthur De Vatrigan.
25:15Nous recevons ce samedi soir Olivier Vial.
25:17Merci d'être avec nous.
25:19Vous êtes président du Centre d'études
25:21Recherche Universitaire.
25:23Pourquoi avoir invité Olivier Vial aujourd'hui ?
25:25Parce qu'il fait partie de ceux
25:27qui suivent dans le détail
25:29les conséquences sur la société.
25:31La gauche radicale, souvent violente.
25:33On ne prend pas ça au sérieux.
25:35On se dit que ça ne compte pas.
25:37C'est des fous.
25:39Or, ils portent la conséquence dans la vie réelle.
25:41Pour en parler, nous le recevons.
25:43Olivier Vial, bonsoir.
25:45Une question que vous avez publiée
25:47dans la lettre du Dialogue civil,
25:49la dernière édition.
25:51Vous nous dites si le RM,
25:53si la droite nationale l'emporte
25:55au soir du deuxième tour des législatives,
25:57si la gauche ne l'emporte pas.
25:59Quelles que soient les autres hypothèses,
26:01que ce soit une victoire du RN
26:03et de ses alliés,
26:05que ce soit une victoire improbable
26:07du camp Macroniste,
26:09ou même qu'il n'y ait pas de majorité,
26:11on a un risque de monter de la violence.
26:13C'est un risque qui est déjà
26:15totalement introduit.
26:17Cela fait déjà plusieurs mois
26:19qu'on voit cette violence monter.
26:21Mais depuis une semaine,
26:23je vous donne quelques exemples,
26:25depuis une semaine, le 13 juin dernier,
26:27il y a eu des incendies
26:29de transformateurs électriques
26:31dans la région de Grenoble,
26:33co-organisés avec plusieurs foyers
26:35qui ont été déclenchés en même temps,
26:37au nom de la lutte anticapitaliste.
26:39Dans le même temps, le 17 juin,
26:41il y a un camion qui a été incendié
26:43sur le chantier de la 69
26:45par un mouvement qui s'appelle le GIEC,
26:47de façon très amusante,
26:49et qui depuis plusieurs mois
26:51multiplie les actions de sabotage
26:53avec des engins incendiaires.
26:55On a déjà eu dans la même zone géographique
26:57le train qui a été interrompu
26:59pendant une demi-journée
27:01parce qu'ils avaient incendié des voies.
27:03Donc on a une montée de la violence
27:05à la fois activiste et puis,
27:07depuis quelques jours,
27:09une violence politique,
27:11puisqu'on a un candidat RN
27:13qui a été agressé sur un marché
27:15à Saint-Etienne par des personnes cagoulées.
27:17On a eu un militant la veille,
27:19un militant RN qui a été fauché
27:21par des militants qui ont crié
27:23Lion Antifa au moment où ils l'ont fauché.
27:25Il y a eu 21 jours d'ITT.
27:27Et on voit cette volonté-là
27:29de plus en plus importante de violence.
27:31Tout ça, c'est déjà le cas.
27:33Or, certaines violences sont annoncées
27:35pour le lendemain 2022.
27:37Mais on voit qu'ils sont sérieux
27:39dans leurs menaces.
27:41Aujourd'hui, la nouveauté,
27:43c'est que le 14 juin dernier,
27:45les soulèvements de la Terre,
27:47on se rappelle qu'en fait,
27:49ils n'ont jamais été aussi puissants.
27:51Aujourd'hui, c'est 120 000 sympathisants.
27:53C'est la capacité de mobiliser
27:557 à 10 000 personnes
27:57dans des actions illégales
27:59sur les derniers mouvements qu'ils ont faits.
28:01Et c'est 170 comités.
28:03Et eux, ils ont appelé très clairement
28:05à attaquer dès le lendemain
28:07des législatives
28:09si la victoire n'était pas pour leur camp,
28:11de bloquer les routes,
28:13de bloquer des instances importantes,
28:15de s'attaquer aux Jeux olympiques
28:17pour empêcher les Jeux olympiques de passer
28:19et d'organiser du 16 au 21 juillet
28:21un grand village de la résistance
28:23et donc de préparer
28:25d'autres actions.
28:27Ce qui est intéressant et ce qui est inquiétant,
28:29c'est que là, on est sur des mouvements
28:31qui ont déjà montré leur radicalité.
28:33C'est ceux qui étaient à l'origine de Saint-Saëline.
28:35C'est ceux qui, aujourd'hui, sont en capacité
28:37de monter des actions de sabotage
28:39un peu partout en France.
28:41Et donc, on sait qu'ils savent le faire.
28:43Et en plus, aujourd'hui,
28:45il y a une logique de dramatisation
28:47excessive des enjeux.
28:49Ils essayent aussi de dramatiser sur la violence policière.
28:51C'est un moyen pour eux
28:53de muscler leurs militants, de leur dire
28:55attention, on a fait jusqu'à présent
28:57des actions un peu sympathiques.
28:59Ils appellent eux, maintenant, à monter
29:01le niveau de radicalité
29:03et à se préparer peut-être à des actions
29:05clandestines, de façon à être
29:07beaucoup plus efficaces
29:09en cas de victoire, soit du RN, soit en cas
29:11de défaite de leur camp.
29:13Le soir du deuxième tour,
29:15imaginons le scénario le pire dans leur esprit.
29:17Le Bloc national
29:19l'emporte avec le RN et ses alliés.
29:21A quoi peut-on s'attendre
29:23de la part de cette mouvance dans la
29:25semaine, les deux semaines, les trois semaines qui suivent ?
29:27Déjà, il y a un...
29:29Dans le communiqué de presse qu'ils ont défini,
29:31il y a un ennemi
29:33désigné, c'est le groupe Bolloré.
29:35Le groupe Bolloré a été désigné comme l'ennemi
29:37à abattre avant et après
29:39les législatives. Donc, vous êtes déjà
29:41dans la première charrette.
29:43Ensuite,
29:45ils ont annoncé qu'ils allaient essayer
29:47de renouer avec les blocages
29:49des ronds-points pour essayer
29:51de bloquer certaines infrastructures.
29:53L'idée pour eux, c'est de stopper
29:55tous les grands chantiers. Donc, on a des
29:57poches de contestation déjà importantes.
29:59La 69, les mégabassines,
30:01le Lyon-Turin, où là,
30:03on a des mouvements en plus internationaux.
30:05Ils arrivent à bénéficier
30:07du renfort de mouvements extrémistes.
30:09Des antifas qui viennent de partout en Europe.
30:11Et ça, c'est la première chose.
30:13La seconde chose qui peut se passer
30:15et qui va se passer, parce que ça,
30:17c'est un mouvement de fond qui s'est
30:19développé, c'est la présence
30:21des mouvements antifas qui, jusqu'à
30:23la fin des années 2010,
30:25étaient assez peu présents. Aujourd'hui,
30:27ils sont beaucoup plus forts qu'avant. Et là,
30:29très clairement, avec le Nouveau Front Populaire,
30:31on leur a donné un débouché politique.
30:33C'est la première fois. Avec Raphaël Arnaud.
30:35Raphaël Arnaud de la Jeune Garde. C'est la première fois
30:37que les mouvements antifas
30:39sont associés de façon
30:41pleine et entière à une coalition politique.
30:43Et diriez-vous, parce que je crois
30:45dans la lettre que vous évoquiez, ou dans un autre
30:47sien atlantico, lorsque Mathilde Panot
30:49dit, nous assumons
30:51pleinement la présence de Raphaël Arnaud,
30:53de la Jeune Garde sur nos listes, c'est que pour vous,
30:55la gauche officielle, en quelque sorte,
30:57parlementaire, légitime la violence, si je comprends
30:59votre point de vue. Tout à fait. Et en fait,
31:01c'est en ça que c'est très intéressant, parce qu'en fait,
31:03on voit, et là encore, les idées
31:05qui précèdent les mouvements.
31:07C'est exactement la concrétisation
31:09de la théorie, de deux théories
31:11importantes. Celle qui a été développée
31:13d'abord par André Asman
31:15du flanc radical, où il expliquait
31:17qu'il était nécessaire, pour que les mouvements
31:19politiques soient plus efficaces,
31:21d'assumer une part de violence politique.
31:23Et qu'il fallait qu'à côté,
31:25les mouvements plus modérés fassent
31:27cette acceptation.
31:29Et donc, on a vu ça effectivement dans les cortèges.
31:31Depuis quelques mois,
31:33on voit des cortèges où les militants
31:35modérés syndicalistes applaudissent
31:37les militants des Black Blocs. C'était pas vrai il y a 10 ans.
31:39Aujourd'hui, effectivement, ils les applaudissent.
31:41Et la
31:43seconde chose qu'on voit aussi
31:45se passer, c'est qu'effectivement,
31:47maintenant, on a des militants
31:49qui revendiquent
31:51la violence politique comme une forme légitime.
31:53Et cette violence, elle va très très
31:55loin. Et là, il y a, moi, l'auteur qui
31:57pour moi est très important là-dessus,
31:59qui explique cet antifascisme qui se développe,
32:01c'est Marc Bray,
32:03qui explique, et je le cite
32:05parce qu'on le voit très concrètement.
32:07Il explique qu'aujourd'hui, dans le combat politique,
32:09l'objectif, c'est pas de contester des arguments,
32:11c'est pas de faire changer les gens d'avis
32:13puisqu'il dit bien qu'on ne peut pas toujours
32:15changer les croyances de quelqu'un.
32:17Par contre, on peut les rendre trop coûteuses
32:19politiquement, socialement,
32:21économiquement et même physiquement.
32:23Et en fait, c'est exactement ce qui se passe.
32:25C'est qu'en gros, les adversaires, on va essayer
32:27soit de les marginaliser, soit de les
32:29se faire licencier, soit de lancer
32:31des cabales médiatiques contre eux, soit
32:33de les agresser pour qu'ils renoncent
32:35à défendre leurs idées.
32:37L'extrême-gauche a toujours revendiqué
32:39la violence comme outil politique,
32:41on se rappelle les années 70,
32:43en rouillant des types comme ça
32:45qui n'hésitaient pas à tuer et qui ont été condamnés pour ça.
32:47Quelle est la différence avec les années 70
32:49et aujourd'hui ? Est-ce que c'est le nombre ? Est-ce que c'est le rapport
32:51avec la politique ? Est-ce que c'est parce que
32:53l'extrême-gauche est devenue au centre du jeu ?
32:55Pour moi, il y a deux vraies
32:57différences, même si on retrouve
32:59une partie de ce qui s'est passé
33:01dans les années 70.
33:03La première différence, c'est que
33:05dans les années 70, c'était simplement
33:07l'ultra-gauche. Ce qui s'est passé, ce qui explique
33:09la massification du mouvement, c'est
33:11qu'en gros, depuis 2020,
33:13cette ultra-gauche et
33:15ces mouvements antifas ont réussi à infiltrer
33:17les mouvements écologistes. Pendant très longtemps,
33:19les mouvements écologistes étaient réellement
33:21sur la non-violence.
33:23On se rappelle par exemple Pierre Rabhi avec
33:25l'écologie des petits pas. Quand il est
33:27mort, c'est très intéressant, quand il est mort,
33:29l'ensemble de ces mouvements-là se sont
33:31félicités de sa mort en disant qu'enfin,
33:33quelqu'un qui n'avait pas politisé, qui n'avait pas voulu
33:35aller jusqu'à la révolution, avait
33:37disparu et ça laissait la possibilité de repolitiser.
33:39Et donc, on a eu à ce moment-là
33:41des mouvements activistes
33:43qui se sont transformés. Et
33:45très récemment, on voit des mouvements comme Extinction-Rébellion
33:47qui étaient non-violents, qui sont
33:49devenus de plus en plus violents.
33:51Et donc, ils ont réussi à infiltrer ce mouvement-là.
33:53Et les soulèvements de la terre sont
33:55la parfaite illustration. C'est des mouvements qui
33:57à l'origine sont écologistes, qui là maintenant
33:59mènent des actions contre Carrefour
34:01pour la politique
34:03anti-israélienne, qui vont essayer
34:05de développer plein d'autres sujets parce qu'ils
34:07se sont totalement laissés infiltrer par
34:09l'extrême-gauche. Donc ça, c'est la première chose.
34:11Et la seconde chose, c'est effectivement l'hybridation avec
34:13le monde politique. Pendant très longtemps,
34:15les mouvements terroristes
34:17des années 70, la gauche
34:19prolétarienne, étaient en lutte
34:21contre les partis socio-démocrates. Là, on a effectivement
34:23une coalition où on a François Hollande à côté
34:25de Raphaël Larneau. C'est normalement
34:27quelque chose d'assez inédit.
34:29Alors, vous avez parlé d'un personnage dont on avait
34:31parlé il y a quelques mois, André Asman,
34:33qui, si je ne me trompe pas,
34:35est formateur dans l'Institut de
34:37Think Tank de la France insoumise, si c'est bien le cas.
34:39C'est ça. L'Institut de la Boétie.
34:41Et il est
34:43en charge de la cherche sur la géographie.
34:45Alors, qui légitime, lui, la violence politique.
34:47Je crois qu'il l'avait déjà évoqué. Et vous me disiez,
34:49quand on parlait un peu avant l'émission pour
34:51cartographier les sujets, vous me disiez qu'il avait
34:53tenu des propos singuliers, disons ça ainsi,
34:55sur le 7 octobre.
34:57Alors, c'est même plus que ça. Et effectivement,
34:59là, on voit d'ailleurs cette logique du flanc radical
35:01puisque ces propos-là sont extrêmement
35:03violents. En fait, il a tenu
35:05une conférence en Suède
35:07quelques jours après... Parce qu'il est Suédois.
35:09Parce qu'il est Suédois. Quelques jours après
35:11les attaques du 7 octobre
35:13où il dit, effectivement, la première chose
35:15qu'il dit, c'est qu'il a trouvé
35:17cette attaque formidable. C'était un mouvement de libération
35:19à tel point qu'il a partagé
35:21ces vidéos et qu'il les revoit
35:23régulièrement comme une drogue
35:25qui lui fait du bien. Donc, ces attaques-là,
35:27c'est déjà quelque chose d'assez important.
35:29Et il va, effectivement, toujours dans la logique
35:31que vous avez d'ailleurs abordée tout à l'heure,
35:33de contextualiser pour justifier,
35:35il va très, très loin. Puisqu'il explique,
35:37notamment, pour
35:39le massacre qui a eu lieu, des jeunes qui dansaient
35:41dans le festival de musique,
35:43que si, que c'est
35:45compréhensible. Et je vous lis
35:47les propos parce que, autrement,
35:49personne ne nous croira.
35:51Il dit, effectivement, c'est un massacre
35:53de personnes en train de danser, ce qui est
35:55hautement déplorable, mais pas
35:57incompréhensible. Je pense
35:59que si vous vivez dans un camp de concentration
36:01et que vous êtes absolument empêchés
36:03de vous déplacer nulle part en dehors,
36:05et puis, vous avez un parapente,
36:07et vous parvenez pour la première fois à voler en dehors
36:09du camp de concentration, et vous
36:11atterrissez sur des gens qui dansent,
36:13et vous avez une arme,
36:15et vous allez probablement, à cet instant, exprimer
36:17la colère que vous avez en vous, avec une violence
36:19destructrice imprévue contre ces civils.
36:21Donc, en gros, c'est simplement
36:23parce qu'ils ont eu un petit moment de colère
36:25qu'ils ont abattu des jeunes en train de danser.
36:27– Et il est bien formateur à la France Insoumise.
36:29– Il est bien formateur. Après ces propos,
36:31qui ont été révélés, il n'y a aucune
36:33condamnation, il n'a toujours pas été retiré
36:35de la France Insoumise. Et ça, c'est effectivement
36:37un autre élément très intéressant de
36:39ce mouvement de radicalisation. C'est qu'on a
36:41un mouvement de radicalisation à la fois lié
36:43par l'ultra-gauche, et puis avec une véritable
36:45volonté d'infiltration
36:47d'un mouvement antisémite et
36:49islamiste. Puisqu'il y a un autre
36:51élément qui explique. On a vu
36:53malheureusement à Courbevoie
36:55ce qui s'est passé avec ce viol antisémite.
36:57On s'est beaucoup posé la question
36:59de savoir comment ça se fait qu'une
37:01partie de l'extrême-gauche est aujourd'hui
37:03aussi perméable à ces idées-là.
37:05Comment ça se fait aussi que
37:07les jeunes soient aussi perméables à ces
37:09histoires-là. Et moi, je voudrais quand même qu'on parle,
37:11c'est une étude qu'on va sortir la semaine prochaine,
37:13d'un média qui est
37:15très responsable de tout ça, c'est Agi Plus.
37:17Agi Plus, c'est
37:19un média qui a été créé en France
37:21en décembre 2017, et qui
37:23depuis 2017, fait ce que les activistes
37:25américains appellent de la propagande
37:27sous le radar. C'est-à-dire que personne
37:29ne le voit, sauf ceux qui sont concernés.
37:31Ils ont aujourd'hui 2 200 000
37:33abonnés sur Facebook,
37:35ils ciblent les jeunes
37:37en priorité, essentiellement
37:39les jeunes issus soit
37:41des centres-villes et les étudiants,
37:43soit les jeunes issus des quartiers, et ils
37:45diffusent depuis 2017 plusieurs dizaines
37:47de milliers de vidéos qui sont tous
37:49soit dans une logique intersectionnelle
37:51extrêmement radicale, et notamment sur les logiques
37:53décoloniales pour essayer de faire haïr
37:55la France, soit sur des logiques
37:57extrêmement antisionistes, puisque
37:59ils ont développé, par exemple,
38:01il y a quelques mois, juste après les massacres,
38:03une vidéo disant que le Hamas est un
38:05mouvement de
38:07résistance, qui prône
38:09un État social en Palestine, et qui
38:11n'est clairement pas antisémite.
38:13Et ils vont aussi développer des fake news
38:15disant par exemple qu'Israël vole les corps
38:17des Palestiniens pour en faire des
38:19expériences, etc. Et ça, c'est diffusé
38:21sur les médias français. C'est eux
38:23qui ont aujourd'hui des taux d'interaction
38:25plus forts que d'autres vidéos comme
38:27Brut, comme une plateforme
38:29comme Brut. Donc on a des gens qui sont
38:31réellement là, qui sont financés
38:33par le Qatar, et qui
38:35aujourd'hui sont une arme de subversion
38:37et d'ingérence dans notre pays.
38:39Et je pense qu'effectivement, là-dessus, il y a
38:41un vrai risque de laisser
38:43toute une partie de notre jeunesse être totalement
38:45intoxiquée par des vidéos de ce type-là.
38:47– Arthur Lattrigan. – Je reviens sur
38:49le scénario du lendemain du second tour,
38:51quels que soient d'ailleurs
38:53les résultats, parce que vous avez dit
38:55que ça va être
38:57la guerre dans la rue, la guérilla.
38:59À votre avis,
39:01quelle va être la position des politiques ?
39:03Jusqu'à présent,
39:05ils n'excusaient pas,
39:07mais ne se joignaient pas
39:09ou ne se félicitaient pas des violences
39:11ou des blocages. Est-ce qu'ils vont
39:13changer, à votre avis, le lendemain ?
39:15Est-ce qu'ils vont avoir un accompagnement
39:17de cette résistance, de ces blocages
39:19et de ces violences ? – Là-dessus, effectivement,
39:21je pense que ça dépendra vraiment
39:23de qui est au pouvoir à ce moment-là.
39:25Mais clairement,
39:27on a vu, pour être très franc,
39:29sur les derniers mois, on a vu quand même
39:31un durcissement de la réponse politique
39:33et policière, et même de justice
39:35sur ces mouvements extrémistes.
39:37Parce que, de toute manière, ils sont maintenant
39:39beaucoup plus dangereux qu'ils ne l'étaient.
39:41Mais effectivement, le risque, c'est
39:43que dans cette extrême
39:45dramatisation des enjeux
39:47tels qu'ils sont présentés,
39:49dans cette dramatisation du petit théâtre
39:51antifasciste
39:53qui était désigné par
39:55Lionel Jospin à une époque,
39:57on a une possibilité d'avoir
39:59des politiques qui se sentent eux aussi
40:01obligés
40:03de prendre fait et cause pour des
40:05mouvements de « résistance ».
40:07Et donc ça, oui, il y a un risque,
40:09puisqu'on le voit bien, c'est ce qui
40:11se passe déjà aujourd'hui dans le Nouveau
40:13Front Populaire, c'est que
40:15les propos antisémites qui sont tenus par certains,
40:17le propos par exemple d'André Asmal,
40:19si aujourd'hui ils ne sont pas condamnés par
40:21l'aile la plus modérée, c'est parce que cette aile
40:23modérée a peur d'être
40:25cornerisée,
40:27d'être accusée de faire le jeu, justement,
40:29de leurs adversaires. Et donc ça, effectivement,
40:31c'est un mécanisme de radicalisation
40:33très fort, puisque
40:35les plus radicaux font pression
40:37sur les plus modérés pour les inciter
40:39à se taire et à accepter
40:41ce flanc radical qui a été terrorisé.
40:43Il nous reste deux minutes environ. Je vous poserai une question
40:45qui me semble aller de soi, mais qui est
40:47rarement posée. Comment expliquer que ces mouvements
40:49suscitent aussi peu d'inquiétudes
40:51médiatiques, politiques ? Vous nous disiez
40:53que c'est plus au sérieux maintenant. J'ai l'impression
40:55qu'on nous parle sans cesse des menaces de l'ultra-droite.
40:57Mais ça, on est devant des mouvements organisés,
40:59des milices capables de frapper,
41:01capables d'organiser des soulèvements
41:03à tout le moins localisés.
41:05Comment expliquer le fait qu'elles réussissent à passer
41:07sous le radar ? Parce qu'on ne
41:09voit que ce qu'on regarde.
41:11Et pendant très longtemps, en fait,
41:13notamment toute la science sociale qui a été
41:15en charge de surveiller, justement,
41:17les mouvements extrémistes, n'a regardé que d'un côté.
41:19Alors que de l'autre côté, effectivement,
41:21on a des choses très structurées. Avec une culture,
41:23par exemple, on n'est pas
41:25dans la violence spontanée. La violence spontanée
41:27en politique, elle a toujours existé. Mais là,
41:29on est dans une violence organisée, structurée.
41:31Marc Bray, par exemple, incite
41:33les militants à faire de l'oeuvre
41:35de renseignement, à faire des fiches sur les adversaires,
41:37à aller les agresser chez eux,
41:39pour leur mettre encore plus de pression.
41:41Donc on est dans quelque chose de radicalement différent.
41:43Et ça, effectivement, ça n'a pas été regardé.
41:45Puis il y a un deuxième élément qui est malheureusement
41:47plus structurel et plus inquiétant, c'est que
41:49cette violence politique-là,
41:51elle est de plus en plus acceptée par l'opinion publique
41:53et notamment par les jeunes. Il y a une étude
41:55qui a été publiée en
41:572021 par l'Institut Harris
41:59qui montre que 33%
42:01des Français considèrent que
42:03la violence contre les
42:05politiques peut être compréhensible.
42:07Et quand on s'intéresse
42:09à la même question chez les jeunes,
42:11on est à 47% chez les jeunes. Et on est à
42:1353% chez les sympathisants de LFI.
42:15Et ça, c'était en 2021.
42:17Donc on sait que la tendance a plutôt augmenté.
42:19Donc on a ça aussi qui explique.
42:21Malheureusement, parce qu'on a laissé
42:23pendant des années ces discours
42:25notamment d'universitaires,
42:27ces concepts nets, on a une partie
42:29de la jeunesse qui accepte aujourd'hui
42:31la violence comme un mal nécessaire,
42:33voire même comme un outil, comme un autre, de faire de la politique.
42:35Eh bien, écoutez,
42:37merci beaucoup.
42:39Merci Olivier Véial pour cet
42:41échange qui n'est pas
42:43forcément bien rassurant au soir
42:45du 7 juillet.
42:47Merci à tous les deux, Mathieu Bocoté
42:49et Arthur de Vatrigan. On se retrouve bien
42:51sur samedi prochain. En attendant,
42:53dans un instant, c'est l'heure des pros
42:55avec un entretien exclusif
42:57à découvrir à 20h précise.