• il y a 6 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00Bonsoir à tous, 19h, c'est l'heure, ravie de vous retrouver, tout de suite la Minute Info avec Simon Guélin, bonsoir mon cher Simon.
00:07Bonsoir chère Christine et bonsoir à tous chers téléspectateurs.
00:10En Nouvelle-Calédonie, les violences ont repris la nuit dernière après la mise en examen et l'incarcération en métropole de plusieurs indépendantistes.
00:17Un homme de 23 ans en état de détresse respiratoire est décédé.
00:20Au nord de Nouméa, les locaux de la police municipale et un garage ont été incendiés.
00:26Après un mois maintenant du coup d'envoi des JO, Emmanuel Macron a inauguré le prolongement de la ligne 14 du métro parisien
00:32qui permettra désormais de relier Saint-Denis à l'aéroport d'Orly Sud.
00:36Plusieurs sites olympiques seront d'ailleurs desservis par cet axe.
00:40Enfin au Proche-Orient, Benhamin Netanyahou annonce que la phase intense des combats touchait à sa fin, notamment à Rafah dans le sud de la bande de Gaza.
00:47Le Premier ministre israélien a toutefois affirmé que la guerre contre le Hamas se poursuivait.
00:52Merci à Simon Guillain et au sommaire ce soir.
00:55D'abord, qu'est-ce que la gauche veut nous cacher ?
00:59D'un côté, elle cache Jean-Luc Mélenchon, fait tout pour faire oublier qu'il est en embuscade,
01:04déclare qu'il ne sera pas Premier ministre, François Hollande lui-même demande de se taire.
01:09De l'autre, Jean-Luc Mélenchon ne dissimule pas son désir de s'emparer de la gauche
01:14et demain de gouverner la France, se cacher pour tromper et gagner les élections
01:20pour mieux réapparaître en force, l'édito de Mathieu Bocoté.
01:24Jordan Bardella a-t-il réussi à endosser le costume de Premier ministre aujourd'hui lors de sa conférence de presse ?
01:32Le patron du Rassemblement national a avancé, des mesures pour le pouvoir d'achat,
01:37promu à Big Bang de l'autorité à l'école, précisé sa vision pour les retraites dès l'automne, santé, crise agricole
01:44mais également la suppression du droit du sol ou réserver des emplois stratégiques à des citoyens français.
01:51En quoi ces mesures sont-elles réalisables ? L'analyse de Dimitri Pavlenko.
01:57Alors qu'Emmanuel Macron a brandi ce soir même dans un podcast la menace d'une guerre civile
02:03qui planerait sur la France en cas de victoire des extrêmes,
02:07alors que le chef de l'État a appelé ce week-end à voter en responsabilité lors de la fête de la musique,
02:13en quoi Emmanuel Macron, prié de se faire discret par sa majorité, est-il encore crédible dans ses consignes de vote ?
02:20Peut-il se présenter comme le sauveur de la France, le regard de Marc Meunier ?
02:26Il nous fallait nous arrêter ce soir sur certains propos qui ont beaucoup fait réagir ce week-end.
02:31Alors qu'une candidate erraine dans La Marne évoquait 120 attaques au couteau par jour en France,
02:37son adversaire macroniste a répondu que le chiffre recouvrait également les gens qui se coupent avec leur couteau.
02:43Au-delà de la volonté de minimiser, voire d'effacer la réalité,
02:48comment analyser ces propos venant d'une candidate de la majorité, le décryptage de Charlotte Dornelas ?
02:55Et puis Marine Le Pen a fait paraître dans Le Figaro ce week-end une tribune pour dénoncer
03:01ce qu'elle considère être la complaisance du nouveau Front populaire pour l'antisémitisme
03:06et pour présenter l'ERN comme le bouclier des Français juifs.
03:09Si les patrons sont séduits par le Rassemblement national,
03:12si l'ERN semble séduire presque toutes les catégories d'électeurs,
03:16le parti de la droite nationale peut-il se présenter comme le bouclier des juifs ?
03:21L'édito de Mathieu Beaucoupet.
03:24Une heure pour prendre de la hauteur avec nos mousquetaires ce soir, c'est parti !
03:36Je veux que Dimitri vienne poser son stabilo, je pense que là il est prêt pour sa...
03:44Non, il est en grève !
03:47Il est contre l'arrivée des extrêmes au pouvoir, il est en grève !
03:51Non, parce qu'il a analysé Dimitri, il a décortiqué les annonces de Jordan Bardella,
03:57donc voilà, il y a vraiment de quoi faire.
04:00Vous avez bien travaillé, vous, ce qu'a dit le président de la République tout à l'heure ?
04:04Oui, oui, c'est pour ça que ça m'a mis en joie !
04:08On en parle dans un instant, j'ai beaucoup de choses à vous dire ce soir, à partager avec vous.
04:12On va parler politique, mais un peu du réel aussi, on va essayer de rester un peu connectés.
04:16La politique c'est un peu le réel quand même, non ?
04:18Non, non, pas toujours.
04:21D'abord, Mathieu Beaucoupet, Jean-Luc Mélenchon s'est fait discret au moment de l'union de la gauche,
04:29il vient de se lancer pleinement dans la campagne et ne cache pas son désir de s'emparer de la gauche
04:34et demain de gouverner la France.
04:37Son arrivée dans la campagne, est-ce qu'elle ne risque pas d'entraîner l'implosion de la gauche,
04:42d'autant plus que tout le monde cherche à le faire taire ?
04:45Alors, j'entends cette petite musique qui veut que Jean-Luc Mélenchon serait le grand rejeté de cette campagne,
04:51qu'il serait le caillou dans le soulier de la gauche,
04:54et je suis plutôt en désaccord, et j'expliquerai pourquoi.
04:58J'ai plutôt l'impression qu'on est devant un maître politique entouré de nains
05:02qui croient le défier et qui tombent les uns après les autres devant ses coups.
05:07Il est habile quand même.
05:08Quoi qu'on en pense, quoi qu'on pense de ses idées,
05:10quoi qu'on se reconnaisse ou non dans son discours,
05:12on est devant une bête politique de première qualité, disons ça comme ça.
05:17Je vais vous raconter une histoire qui date d'il y a quelques semaines à peine
05:20et qui semblait s'imposer dans le commentariat comme d'habitude
05:23parce que le commentariat ne voit jamais plus loin que la prochaine journée.
05:26En fait, il ne voit même pas la prochaine heure souvent.
05:28C'était le grand retour de la social-démocratie modérée, humaniste,
05:34atlantique, version Glucksmann au moment des Européennes.
05:38C'était le grand récit de l'abandon de la gauche LFI,
05:42Mélenchon coupable d'antisémitisme, moi tout de même suspecté d'antisémitisme.
05:47Et là, plus personne n'oserait les toucher, même avec une perche,
05:51plus personne n'oserait s'en rapprocher.
05:53Ils étaient peut-être même nauséabonds.
05:55C'était cette histoire qui était celle de la disparition progressive de LFI
06:02et c'était le discours médiatique dominant.
06:04Le commentariat s'enthousiasmait pour Glucksmann, on l'a dit.
06:07Le commentariat disait c'est le retour de la social-démocratie.
06:11Et qu'est-ce qui s'est passé?
06:13Où est Glucksmann?
06:14Oui, exactement. Et tous les autres.
06:16Parce que c'est quand même la question.
06:17On nous disait, il se pourrait sur le prochain premier ministre.
06:20Est-ce qu'il peut s'imaginer président?
06:22Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'on voit?
06:23Effectivement, ça pourrait simplement être le titre de la chronique.
06:25Où est Glucksmann?
06:26Et où sont tous ceux qui ont cru un instant en avoir fini avec Jean-Luc Mélenchon?
06:32Que s'est-il passé depuis les européennes et la dissolution?
06:37On a vu, en fait, Jean-Luc Mélenchon et LFI prendre le contrôle de la gauche.
06:42Ils ont pris le contrôle de la gauche, d'autant qu'ils n'ont pas eu aussi mauvais score que ça aux européennes.
06:46Il ne faut pas l'oublier.
06:47Certains disaient qu'ils allaient faire 5, 6, 7. Ils ont fini près de 10.
06:50Et ils ont réussi en brandissant le drapeau de Gaza, évidemment.
06:54Mais pas seulement.
06:55En étant une force qui assume sa radicalité.
06:58Une force que l'on dira extrême dans certains cas.
07:00Et qui est parvenue à soumettre, dans les jours qui ont suivi au moment de l'union de la gauche,
07:05à soumettre l'ensemble des forces qui juraient, quelques jours auparavant,
07:10que plus jamais, au grand jamais, ils ne toucheraient LFI.
07:14Que s'est-il passé au bout d'une semaine et plus encore aujourd'hui?
07:17LFI a pris le contrôle de la gauche.
07:21Et, quoi qu'on en dise, celui qui contrôle LFI, ce n'est pas le coordinateur Manuel Bompard.
07:27C'est Jean-Luc Mélenchon, le chef historique, le chef charismatique.
07:32Celui qui est capable, pour l'instant, de dégommer tous ses adversaires.
07:36Pourquoi je prends la peine de dire tout cela?
07:38Parce qu'on est pris dans une espèce d'actualité un peu étrange.
07:42On nous présente à chaque fois le leader de substitution.
07:45François Ruffin, le type sympa qui est censé incarner l'avenir d'une gauche populaire.
07:50Mais François Ruffin n'est pas ce qu'on pourrait appeler exactement un chef politique
07:53capable d'incarner tout son camp.
07:55Il a l'air d'un brave gars, franchement. Il a l'air d'un type sympathique.
07:58Et il a l'air aussi d'un type qui se fait balayer, comme ça, très rapidement,
08:01par Mélenchon qui dit « Retourne dans ton coin, s'il te plaît, laisse les grandes personnes travailler ».
08:07On entend aussi Fabien Roussel dire « Oh non, non, ça ne sera jamais Jean-Luc Mélenchon ».
08:11Mais qui se soucie véritablement de la vie de Fabien Roussel?
08:14Sauf ceux qui se font croire qu'il y a encore des hommes.
08:17Ils représenteraient la gauche raisonnable parce que c'est un communiste qui boit du vin
08:20et qui aime la viande et le fromage.
08:22La contribution historique de Fabien Roussel à la pensée de gauche,
08:25c'est la réhabilitation de la gastronomie française dans les congrès du PCF.
08:28Bon, d'accord, c'est beaucoup, mais c'est peu.
08:31Marine Tondelier qui aujourd'hui disait que selon elle, Mélenchon devait s'éclipser.
08:38Je vois tout ça, c'est certainement honorable un par un,
08:43mais politiquement, j'ai l'impression de voir une collection de nains sautillés
08:46pour espérer arriver à la hauteur d'un homme qui, lui, fait de la politique.
08:50Et faire de la politique, ça veut dire ne pas hésiter à frapper,
08:53ne pas hésiter à être cruel, ne pas hésiter à faire du théâtre,
08:56ne pas hésiter à liquider politiquement, évidemment, ses ennemis.
08:59Et de ce point de vue, Jean-Luc Mélenchon, je pensais à ça aujourd'hui.
09:03Je me suis repenché dans un très beau livre, c'est impressionnant,
09:06de Dominique Volton, Histoire mondiale du communisme.
09:09Et il faisait le portrait de Lénine.
09:11Et franchement, je devine qu'il le verra comme un compliment,
09:13on dit beaucoup sur lui, Jean-Luc Mélenchon me fait penser à Lénine.
09:17C'est-à-dire qu'il était minoritaire dans le, on pourrait dire,
09:21le socialisme ou le communisme russe au début du XXe,
09:24mais qui a réussi à s'emparer du communisme, de la mouvance qui était la sienne
09:28et de mener sa révolution. Pourquoi et comment?
09:31Il y avait une stratégie chez Lénine.
09:33C'est qu'il fallait se placer au cœur du débat chaque fois
09:36avec des propositions extrêmes, avec des propositions radicales.
09:40Alors que tous les autres avaient le souci de la modération, de l'équilibre,
09:43et ainsi de suite, il envoyait une proposition extrême, une proposition radicale.
09:47Tout le monde était obligé de se positionner par rapport à lui,
09:50donc il amenait tout le monde sur son terrain.
09:52Et après avoir fait cela, il réussissait parce qu'il avait la volonté la plus grande,
09:56la plus forte, la plus ferme, le fanatisme nécessaire
09:59pour accomplir des choses funestes.
10:01On ne le souhaite pas, mais l'histoire fonctionne comme ça.
10:04Il était capable de s'emparer de son camp.
10:06Et à l'échelle de l'histoire, c'est ce qui s'est passé.
10:08Donc qu'est-ce qu'on a vu ces derniers temps?
10:10J'y reviens parce que c'est important.
10:12Tous ceux qui avaient juré que Mélenchon c'est fini, LFI c'est fini,
10:17l'antisémitisme a marqué de telle manière LFI qu'on ne peut plus leur parler,
10:22ils se sont tous couchés. Ils se sont tous couchés.
10:26Ils ont tous accepté de se soumettre au maître Mélenchon là-dedans.
10:29Notamment celui qui aujourd'hui, le socialiste, on pourrait dire,
10:35rondouillard sympathique qu'est François Hollande,
10:38qui dit qu'il se taise, qu'il se taise.
10:41Puis tout le monde s'en fiche, soyons honnêtes.
10:43Ce n'est pas François Hollande qui, se glissant dans la campagne,
10:46s'est emparé de la gauche pour être le prochain premier ministre français.
10:49C'est François Hollande qui a accepté de s'allier avec les éléments
10:52les plus extrêmes, les plus violents de la gauche radicale
10:55pour être capable de jouer son retour politique.
10:58Ce n'est pas en ce moment Hollande qui modère la gauche radicale.
11:02C'est Hollande qui légitime la gauche radicale.
11:05Donc, ayant tout ça à l'esprit, on peut dire qu'on a vu
11:09qui était le vrai chef de la gauche cette semaine et on le voit encore aujourd'hui.
11:12J'ajoute un dernier élément sur ce thème.
11:14On se dit, est-ce qu'il veut gagner Mélenchon? Est-ce qu'il veut gagner?
11:17Mais tout dépend de ce qu'on entend par victoire.
11:20Je devine qu'il se dit probablement que sur un malentendu,
11:23pour avoir une majorité à l'Assemblée ou une majorité relative,
11:27je ne connais aucun politique qui ne l'espère pas d'une manière ou de l'autre.
11:30Mais au fond de lui-même, la victoire pour Mélenchon,
11:33c'est surtout d'être le chef de la gauche, de créer des conditions
11:36pour qu'il n'y ait pas d'autres chefs de la gauche possibles
11:39et surtout, quel que soit le scénario, imaginons le RN l'emporte,
11:42imaginons le bloc majoritaire Emmanuel Macron qui appelle l'article 16.
11:47Et c'est devenir le chef absolu de la gauche
11:50dans une situation chaotique et insurrectionnelle.
11:53Il connaîtrait alors, on pourrait dire, l'apogée de son destin.
11:56Chaotique et insurrectionnelle. Est-ce que vous soutenez
12:00que Jean-Luc Mélenchon mise sur le chaos? Jusqu'où pourrait-il aller?
12:03Je pense qu'il ne souhaite que cela.
12:06Encore une fois, je me rappelle des commentateurs politiques un peu bizarres
12:09qui ont passé leur vie à se tromper.
12:11Ils disent, vous savez, Mélenchon, c'est un vieux sénateur socialiste
12:14habitué de l'ajoute parlementaire et sénatoriale.
12:16Ce n'est pas vraiment un révolutionnaire.
12:18Mais il serait temps que ces gens se réveillent, soyons sérieux.
12:20Jean-Luc Mélenchon est un révolutionnaire, souhaite la révolution.
12:24Il faut lui reconnaître une vraie culture historique.
12:28Il sait que la révolution s'accompagne rarement d'une musique d'ascenseur.
12:32Il sait que la révolution naît du chaos, que la révolution naît de la violence,
12:37que la révolution naît des tensions sociales maximales.
12:40Jean-Luc Mélenchon considère que le système politique
12:43qui est le nôtre, la Septième République, est un système périmé.
12:46Pourquoi? Parce que c'est un système qui vient légitimer
12:49derrière l'apparence du rituel démocratique
12:52les intérêts de la bourgeoisie, les intérêts des possédants,
12:56les intérêts, dirait-il aujourd'hui, probablement des « blancs »,
13:00parce qu'on va en parler dans un instant,
13:02dans son esprit, ça fait partie de son raisonnement.
13:04Et Jean-Luc Mélenchon se dit que ce système,
13:06la gauche pense toujours comme ça,
13:08on va jouer avec le système.
13:10Si on gagne une élection, c'est que la démocratie fonctionne bien.
13:13Si on perd l'élection, alors on demande à la foule de défiler contre le peuple.
13:18Si on perd une élection, on demande aux militants activistes radicaux
13:22qui se prennent pour l'avant-garde éclairé de la société
13:25d'imposer leur volonté, quelle que soit la résultat électoral,
13:30au commun des mortels qui auraient voté dans l'obscurité et le brouillard.
13:34Donc la gauche respecte les élections, la gauche radicale,
13:37lorsqu'elle les gagne et elle les conteste lorsqu'elle les perd.
13:41Or, qu'est-ce que ça peut vous redire?
13:43Je disais, il y a une situation de chaos.
13:45Imaginons le scénario suivant.
13:47Ce samedi, je me permets de citer Olivier Vial du CRU.
13:49Est-ce que vous avez été leader?
13:51Bien sûr, mais ça va de soi.
13:53Il y a des questions comme ça dans la vie.
13:55C'est comme si je vous posais la même chose.
13:57Alors, Olivier Vial disait, il faut être sérieux.
14:00Vous avez rongé, je vous signale.
14:02Je suis sensible, je suis vanite.
14:04Comme Jean-Luc Mélenchon.
14:06Alors, ce qu'on voit, Olivier Vial note très bien,
14:09il dit qu'on doit s'attendre, que ce soit à l'extrême centre
14:12ou que ce soit à la droite nationale,
14:14on doit s'attendre à des violences.
14:17Les antifas vont s'en mêler.
14:19Aussi, le mouvement écolo-radicalisé,
14:21comme les soulèvements de la terre,
14:23vont avoir la tentation de la violence.
14:25Donc, il y aura violence d'une manière ou de l'autre.
14:28Modérée, plus intense.
14:30Mais il nous dit à tout le monde, Olivier Vial,
14:32il y aura violence.
14:34Il y a la possibilité des banlieues, évidemment.
14:36Ça, c'est pas certain, mais il y a la possibilité
14:38que ça explose d'une manière ou de l'autre.
14:40Il y a l'appel à la désobéissance civile
14:42lancé par nos amis de l'éducation nationale.
14:44Et vous, les élus, qui avez simplement l'appui du peuple,
14:47qui a voté pour vous, on ne se soumettra pas à vous,
14:50car nous sommes les seuls interprètes légitimes
14:53de la République, du vote républicain.
14:55Mais qu'est-ce qu'on peut voir là-dedans?
14:57C'est qu'il y a des éléments,
14:59si c'est pas un chaos d'abord, à tout le moins des tensions.
15:01Et quelle est la stratégie historique de la gauche radicale?
15:04C'est maximiser les tensions,
15:06conjuguer les tensions,
15:08multiplier les tensions les unes les autres
15:10pour créer une situation irréversible
15:12qu'il n'est plus possible de rattraper.
15:15Et quand vous avez créé ce scénario,
15:17c'est à ce moment que le leader Maximo peut s'imposer.
15:20Et c'est à ce moment que Jean-Luc Mélenchon,
15:22dont le rêve, je crois, ça c'est ma petite interprétation,
15:25son rêve ce n'est pas d'être président de la République nécessairement,
15:27c'est de s'inscrire dans la grande histoire
15:29des leaders de la gauche occidentale ou française.
15:31C'est l'occasion pour lui de briller
15:33à la manière du chef absolu de l'insurrection
15:35qui viendrait dans une France bloquée
15:37ou dans une France extrême-droitisée.
15:39C'est ainsi que je comprends sa stratégie.
15:41Jean-Luc Mélenchon est par ailleurs revenu ces derniers jours
15:43sur sa déclaration voulant que la France
15:45ait connu un changement démographique
15:47majeur en 50 ans, depuis 50 ans.
15:49Il se veut le candidat, je cite,
15:51de la nouvelle France, on en a déjà parlé.
15:53Mais est-ce qu'il s'agit d'un simple excès rhétorique
15:56ou d'une confession de sa véritable vision
15:59de l'enjeu de cette élection qui se présente ?
16:02Je disais que c'est un révolutionnaire
16:04et comme tout révolutionnaire authentique,
16:06il rêve de sa propre Vendée.
16:09Lorsqu'il nous dit, c'est sa déclaration,
16:11on en a parlé la semaine dernière,
16:13« Quand je suis né, un Français sur dix
16:15avait un grand-parent étranger.
16:17Dorénavant, c'est un sur quatre.
16:19Par conséquent, ceux qui s'appellent Français de souche
16:22posent un problème sérieux à la cohésion de la société. »
16:25Jean-Luc Mélenchon dit,
16:27« Les Français d'origine française,
16:29je ne sais plus comment les nommer exactement,
16:31mais ceux-là, ils doivent bien exister,
16:33il y a une manière de les nommer, je devine.
16:35Ces Français-là causent problème aujourd'hui.
16:37Je suis le candidat de la Nouvelle-France.
16:39C'est autre chose dans l'histoire.
16:41Je suis le candidat d'une France nouvelle,
16:43je suis le candidat d'une France
16:45qui va balayer l'ancienne France rance,
16:47la France moisie,
16:49la France pluricentenaire,
16:51la France millénaire.
16:53Je suis le porteur de cette France nouvelle,
16:55de cette France qui, autrement dit,
16:57se crée sur les débris de l'ancienne.
16:59Rappelez-vous aussi cette France
17:01que j'ai citée à quelques reprises
17:03parce qu'elle me semblait importante.
17:05Il disait, si la droite nationale l'emporte,
17:07ils vont nous la mettre dure,
17:09mais nous aussi, nous allons leur la mettre dure
17:11si on l'emporte.
17:13Son idée, c'est d'en finir...
17:15Son projet politique, c'est d'être le porteur
17:17d'un moment de basculement d'une France à l'autre
17:19et dans tous les domaines, je crois.
17:21On se rappelle la semaine dernière
17:23avec Rima Hassan qui balayait ainsi Mathilde Panot.
17:25Et de ce point de vue,
17:27le point culminant de tout ça,
17:29c'est cette idée d'en finir avec cette vieille France,
17:31faire une nouvelle Vendée en la noyant,
17:33encore une fois, mais là, c'est la noyade migratoire
17:35plutôt que la noyade à l'ancienne.
17:37Le résultat sera le même, un peuple de trop,
17:39on s'en débarrassera politiquement.
17:41Dans un instant, on parle avec Marc Menand
17:43d'Emmanuel Macron qui rejette justement,
17:45qui dit que cette menace de guerre civile,
17:47vous parliez du cas où menace de guerre civile,
17:49au cas où les extrêmes passent,
17:51on en parle dans un instant.
17:53Dimitri, on va s'arrêter et se pencher
17:55sur le fait du jour.
17:57Le fait du jour, c'est aussi ce programme
17:59du Rassemblement national.
18:01Est-ce qu'il a présenté à la mi-journée,
18:03lors d'une longue conférence de presse,
18:05près de deux heures ?
18:07C'est peu dire qu'il était attendu au tournant.
18:09Alors, qu'est-ce qu'il a dit concrètement ?
18:11Est-ce que, selon vous, il a réussi l'exercice
18:13en dosser même le costume de Premier ministre ?
18:15Est-ce qu'il a présenté comme mesure le programme ?
18:17Ça, disons, le premier niveau de lecture.
18:19Et ce qui me paraît le plus important,
18:21c'est les signaux qu'il a cherché à envoyer.
18:23En linguistique, on dirait qu'il y avait le signifiant,
18:25c'est-à-dire, en gros, ce qu'on a vu,
18:27ce qu'on a entendu, les mesures, le programme.
18:29Le signifier, c'est-à-dire la représentation mentale
18:31que Jordan Bardella a voulu nous donner de lui.
18:35Et ce midi, alors,
18:37j'ai eu des impressions un peu contrastées, quand même,
18:39en le regardant. J'avais d'abord l'impression, c'est vrai,
18:41qu'il y avait cette mise en scène avec ce pupitre très haut.
18:43Mathieu l'a trouvé, comme moi, qu'il avait l'air tout petit.
18:45On avait l'impression d'un bachelier
18:47qui fait son grand oral.
18:49Une parenthèse, Emmanuel Macron, lui, il avait le pupitre très, très bas.
18:51Vous vous rappelez ?
18:53Oui, il avait l'air très grand.
18:55Et les soldats chantaient à l'inverse.
18:57Oui.
18:59Mais, malgré tout, on a vu clairement
19:01que Jordan Bardella
19:03voulait nous montrer l'image d'un prétendant
19:05à Matignon.
19:07Comme on dit qu'un candidat cherche à se présidentialiser,
19:09moi, j'ai vu un Jordan Bardella
19:11qui voulait se primo-ministérialiser.
19:13Il voulait avoir l'air d'un Premier ministre
19:15et montrer que ça n'était pas
19:17qu'un costume vide qui est capable
19:19de réciter facilement, comme ça, des éléments de langage.
19:21En fait, le message de Bardella,
19:23aujourd'hui, c'était Bardella, le RN,
19:25c'est du sérieux, c'est du solide,
19:27c'est réfléchi, c'est préparé.
19:29Il y a du monde derrière.
19:31Il y a des idées derrière.
19:33Il y a des textes aussi qui sont prêts à dégainer.
19:35Il y a une vision pour la France.
19:37Il voulait nous prouver que, comme disait Victor Hugo,
19:39c'est la forme,
19:41c'est bien le fond qui remonte à la surface.
19:43Et il voulait montrer que derrière la forme,
19:45le beau costume, la belle cravate, la belle gueule,
19:47il y avait du fond.
19:49Vraiment, je pense que c'était l'intention essentielle
19:51de Jordan Bardella, aujourd'hui.
19:53C'est d'autant plus important
19:55pour lui que le RN,
19:57et on l'a vu notamment aux Européennes,
19:59connaît une phase inédite d'expansion électorale
20:01dans des régions
20:03de l'opinion publique
20:05qui lui étaient jusque-là, pour ne pas dire
20:07interdites, mais en tout cas inconnues.
20:09Je pense notamment au cadre.
20:11Jordan Bardella arrive premier chez les cadres.
20:13Il est arrivé en tête au Cap-Ferret.
20:15Le RN est arrivé en tête au Cap-Ferret
20:17lors des Européennes. C'est complètement dingue.
20:19Chez les femmes aussi, avec une percée
20:21quand même assez impressionnante
20:23de 13 points par rapport à 2022.
20:25Et c'est Eugénie Bastier
20:27qui a eu cette jolie formule. Elle dit
20:29« Pourquoi Jordan Bardella s'adresse directement
20:31aux femmes ? Mesdames, je suis là pour vous
20:33protéger, tenant comme ça gardien
20:35d'une sorte de féminisme sécuritaire. »
20:37C'est la formule qu'a employée Eugénie.
20:39Je trouve que c'est assez bien vu.
20:41Et donc il s'agit, tous ces nouveaux publics
20:43qui s'ouvrent au RN,
20:45à son discours,
20:47de les ferrer, clairement,
20:49que le RN ne soit plus seulement
20:51le parti des employés et des ouvriers,
20:53le parti de Marine Le Pen, qui soit aussi
20:55celui de Jordan Bardella,
20:57et que ce public, qui est tenté
20:59peut-être pour une première fois
21:01par le vote RN,
21:03par un vote Bardella, soit un public
21:05qui se fidélise.
21:07Et comment les ferrer ?
21:09Sinon, en s'affichant comme un professionnel.
21:11Et je crois que c'est ça qu'a voulu montrer
21:13Bardella aujourd'hui.
21:15On va regarder le fond tout à l'heure et les grandes lignes de son programme.
21:17Mais comment est-ce qu'il s'y prend,
21:19Jordan Bardella, pour passer pour un pro ?
21:21Est-ce qu'il y parvient, selon vous ?
21:23Je ne dirais pas tout le temps.
21:25Il y a des moments, honnêtement,
21:27notamment à la phase de questions-réponses avec les journalistes,
21:29il a donné l'impression d'attendre de recevoir la réponse
21:31sur son téléphone portable.
21:33Ça a été un peu la polémique sur Bardella, l'amateur.
21:35Regardez, en fait, il ne sait pas du tout quoi répondre.
21:37Si on ne lui souffle pas l'oreille, il ne sait pas quoi dire.
21:39Après, on a le droit de prendre son temps,
21:41de ne pas dire des bêtises.
21:43C'est beaucoup mieux ça que Mathieu Lepano.
21:45C'était sur moi déjà.
21:47Sur les emblèmes.
21:49C'est une question.
21:51Vous avez raison.
21:53Par exemple, dans la grande interview
21:55que Jordan Bardella a accordée au journal du dimanche,
21:57hier,
21:59il les fait mention, notamment du fait qu'à un moment,
22:01il prend des pauses, il prend le temps de réfléchir
22:03à ce qu'il va répondre, pour ne pas répondre à côté,
22:05pour ne pas répondre bêtement,
22:07pour ne pas simplement réciter les éléments de langage.
22:09On peut aussi lui accorder le bénéfice du doute.
22:11Mais globalement, prenez par exemple
22:13ses renoncements.
22:15Il est beaucoup attaqué, par exemple, depuis une semaine,
22:17sur les reculs programmatiques du RN.
22:19Par exemple, le fait que
22:21l'abrogation de la réforme des retraites
22:23s'est repoussée à plus tard.
22:25Le fait que sur la suppression de la TVA,
22:27sur les produits de première nécessité,
22:29repoussée à plus tard.
22:31Son refus d'aller à Matignon aussi,
22:33s'il n'a pas la majorité absolue.
22:35J'ai trouvé l'argument très puéril
22:37de la part de la Macronie,
22:39de dire que c'est un lâche,
22:41il a peur.
22:43Et Gabriel Attal, qui dit ce matin sur l'antenne
22:45de CNews et d'Europe 1,
22:47quand on m'a présenté Matignon,
22:49lui, il a peur.
22:51C'est un peu puéril de dire ça.
22:53À quoi Jordan Bardella répond, je trouve,
22:55assez intelligemment, de dire,
22:57je ne cherche pas un poste, je ne veux pas une fonction,
22:59je ne veux pas un beau château,
23:01je veux redresser la France.
23:03Il arrive avec son programme de redressement de la France,
23:05c'est son mot.
23:07Et il truffe tout son discours de formule
23:09de sa compétence. Il dit, par exemple,
23:11nous sommes prêts. Il commence comme ça.
23:13Après, il dit, pour être juste, il faut être réaliste.
23:15C'est des punchlines qui montrent
23:17celui qui a pris la mesure
23:19de la fonction et qui veut rassurer
23:21tous ceux qui douteraient de lui.
23:23Je suis le candidat de la vérité.
23:25C'est peut-être un peu présomptueux, en l'occurrence.
23:27Mais à un moment, il parle du retour à la raison budgétaire
23:29après l'âge des chèques en bois,
23:31l'âge des chèques en bois
23:33signé par l'homme aux 3 000 milliards d'euros de dette.
23:35Encore une fois, c'est de la punchline.
23:37Quand on se présente
23:39comme le candidat de la raison budgétaire
23:41face à Emmanuel Macron,
23:43il y a vraiment une intention de planter le drapeau
23:45sur un électorat qui est en train
23:47de se révolter contre son champion
23:49Emmanuel Macron sur la question des finances publiques.
23:51Je reviens dans un instant.
23:53Quelles sont les grandes lignes du programme
23:55du RN ? On marque une pause
23:57et on en parle.
23:59J'ai des petites choses
24:01à vous dire aussitôt.
24:03Des petits sujets d'actualité,
24:05un petit audio de 8 secondes,
24:07ça vaut le détour. Allez, à tout à l'heure.
24:13C'est vrai, le fait que
24:15Jordan Bardella, il a demandé
24:17qu'il fera d'abord
24:19un audit. C'est intéressant, des finances publiques.
24:21Et que Jospin avait demandé ça
24:23aussi lorsqu'il était...
24:25Il a beaucoup parlé de finances publiques,
24:27justement, Dimitri Pavlenko et Jordan Bardella
24:29lors de sa conférence de presse aujourd'hui.
24:31Pour dire qu'il voulait un audit,
24:33une commission du bilan, comme il a dit,
24:35qui ferait cet audit des finances publiques.
24:37Alors, attention, si vous regardez Face à l'Info,
24:39moi, l'audit, je vous l'ai déjà fait, je ne sais pas
24:41combien de fois dans l'émission. Mais tout est public.
24:43Vous allez sur le site de l'INSEE, sur le site de
24:45Bercy. Il n'y a pas de chiffres
24:47cachés sur les finances publiques.
24:49Là, c'est un peu de la communication.
24:51Alors, ce qui est intéressant,
24:53c'est pourquoi, justement, Jordan Bardella
24:55dit qu'il faut un audit des finances publiques.
24:57Je pense que ce n'est pas que pour justifier
24:59de futures promesses non tenues.
25:01L'autre approche qui est adressée à Jordan Bardella
25:03et au RN, c'est regarder tous les renoncements.
25:05Ils sont déjà en train de vous dire que
25:07ce qu'ils vous ont promis, c'était du vent.
25:09Ils ne le feront jamais. Je crois que c'est une manière
25:11aussi assez habile d'appuyer là où ça fait mal
25:13pour Emmanuel Macron. Parce que
25:15il y a une partie des électeurs du Président
25:17qui lui reproche aujourd'hui
25:19ce déclassement financier du pays. Vous savez,
25:21c'est tout ce dont on a parlé pendant des mois sur
25:23le Mozart de la finance brocardé, etc.
25:25Et notez que dans sa lettre,
25:27ce matin, dans la presse quotidienne régionale,
25:29Emmanuel Macron n'a pas un mot sur la dette
25:31et sur le déficit. Il appuie lui en revanche
25:33sur, j'ai compris ce que vous me disiez,
25:35sur la sécurité et l'impunité,
25:37autrement dit, les points forts du
25:39programme du rassemblement national.
25:41Alors d'ailleurs, il parle beaucoup
25:43de finances publiques. Jordan Bardella,
25:45vous n'oserez noter peut-être, si vous l'avez écouté ce matin,
25:47que paradoxalement, il ne donne que très peu de chiffres.
25:49Les rares chiffres qu'il a donnés.
25:51Il a donné des chiffres,
25:53mais des chiffres inutiles. Je vous en donne un par exemple.
25:55Quand il évoque la baisse des taxes sur l'énergie,
25:57il entend les faire passer
25:59la taxation de 20 à 5,5%.
26:01Il nous dit, Jordan Bardella, je le cite,
26:03les impôts sur la consommation en France pèsent
26:0512,6% du produit intérieur brut
26:07contre 11% en moyenne européenne
26:09et 10% en Allemagne.
26:11Moi, ça m'intéresse, parce que j'aime bien ce genre de chiffres.
26:13Mais ça ne sert à rien en soi
26:15de livrer ça, à part pour faire expert.
26:17Vous voyez ? Là, c'est un peu du show-off.
26:19C'est un peu de la flamme, si je peux dire.
26:21Alors, en revanche, signe de professionnalisme.
26:23Et là, vous allez voir, c'est intéressant parce que
26:25c'est tout ce qu'il a mis sous la bannière de
26:27la nouvelle maturité du Rassemblement national.
26:29Collection de phrases
26:31prononcées par Jordan Bardella.
26:33Restaurer l'État dans ses capacités
26:35d'action, son rôle d'arbitre et de garant des libertés
26:37fondamentales. Ouverture aux forces
26:39vives du pays. Main tendue aux
26:41oppositions. Ne pas être une
26:43majorité qui écrase. Ne pas
26:45mettre de côté les bonnes idées sous prétexte
26:47qu'elles viendraient d'autres formations politiques.
26:49Respect du couple franco-allemand.
26:51Respect des institutions. Et puis,
26:53enfin, cette phrase, cette formule
26:55qui est une allégeance faite à l'État de droit.
26:57Quand il dit « Aucun droit ne sera
26:59enlevé à un seul Français, à une seule Française
27:01et notre action politique œuvrera
27:03en toute circonstance au maintien des droits
27:05existants, si besoin à leur renforcement
27:07et dans la mesure du possible
27:09à la création de droits nouveaux. »
27:11Alors voilà, ça c'est une réponse à tous ceux
27:13qui disent avec le RN « l'État de droit est en danger ».
27:15C'est une réponse à toutes les accusations
27:17d'illibéralisme, selon lesquelles
27:19le Rassemblement national signifierait
27:21réduction des libertés publiques.
27:23Vous voyez, Jordan Vardana, il a vraiment
27:25insisté pour dire « Je ne suis pas
27:27dangereux ». Voilà, c'est ça le message fondamental
27:29de toute cette longue collection
27:31de phrases qu'il a pu prononcer.
27:33Et en résumé, quelles sont les grandes lignes
27:35du programme du RN ?
27:37Alors, on ne va pas pouvoir les passer en vue, mais
27:39en substance, vous avez un peu comme le programme de la gauche
27:41deux temps. On reviendra aussi dessus pendant la semaine.
27:43Exactement, on aura l'occasion, tout à fait.
27:45Vous avez d'abord le programme pour cet été, la gestion des urgences,
27:47les premières mesures. Alors donc, sur
27:49le pouvoir d'achat, je l'ai dit, c'est principalement
27:51la baisse des taxes sur l'énergie.
27:53Sur la sécurité, alors là, vous avez
27:55beaucoup de choses, on va les voir à l'écran.
27:57Ça, c'est la suppression
27:59de l'excuse de minorité,
28:01des allocations
28:03familiales pour les parents démissionnaires, etc.
28:05Sur l'immigration aussi,
28:07évidemment, suppression du droit du sol,
28:09durcissement des règles du regroupement
28:11familial, expulsion des délinquants
28:13étrangers, rétablissement du délit de séjour
28:15irrégulier. Alors au passage, ça va poser
28:17beaucoup de problèmes techniques. Toutes ces mesures,
28:19Jordan Bardella n'a absolument pas dit
28:21comment il allait procéder. Et puis ensuite, va venir
28:23le temps des réformes.
28:25Donc c'est le second temps, c'est les réformes en profondeur,
28:27si je puis dire. Et alors là, c'est intéressant parce que
28:29c'est là qu'était la nouveauté
28:31et on a vu un système économique
28:33et social total, finalement, présenté par
28:35Jordan Bardella. Je vais faire simple.
28:37Qu'est-ce qu'il nous a dit ? Il a commencé par dire la retraite
28:39à 60 ans, on va la faire pour ceux qui auront
28:41commencé leur carrière avant l'âge de 20 ans.
28:43C'était déjà ce que disait Marine Le Pen
28:45il y a deux ans de cela. Mais alors à quoi ?
28:47Tout le monde lui dit, vous savez, on est un pays qui vieillit,
28:49vous n'êtes pas très au fait des réalités économiques,
28:51au contraire, il faudrait qu'on travaille plus longtemps.
28:53Et que répond Jordan Bardella ? Vous allez voir, c'est intéressant,
28:55c'est là que le système se déploie. Il nous dit
28:57oui, mais moi, je veux orienter plus jeunes
28:59les gens vers le travail
29:01dès l'âge de 13-14 ans.
29:03Tout le monde n'a pas vocation
29:05à aller à l'université, en gros, et donc
29:07on va créer un collège modulaire
29:09qui va orienter plus volontiers vers la formation
29:11professionnelle à l'Allemande
29:13ou à la Suisse. Ce ne sont pas des modèles déshonorants,
29:15je crois. Et pour donner
29:17en fait à une économie qui serait simplifiée,
29:19qui aurait moins de normes, qui aurait
29:21moins de taxes, une économie
29:23qui vivrait avec une énergie aussi moins
29:25chère, une économie qui serait aussi financée
29:27par l'argent des Français, à travers un fonds
29:29souverain dont le rendement serait garanti par
29:31l'État. Eh bien, à cette économie-là,
29:33on donnerait donc une main d'œuvre
29:35qui serait qualifiée, qui serait mieux
29:37payée avec des incitations patronales à le faire
29:39et une jeunesse qui serait formée
29:41dans des écoles où le portable
29:43serait interdit totalement dès la rentrée, y compris
29:45au lycée, dans une école où on vouvoierait
29:47les enseignants, où on enverrait les
29:49perturbateurs et les harceleurs dans des centres spécialisés
29:51à part, on les externaliserait
29:53et où les enseignants seraient systématiquement
29:55protégés. Donc, vous voyez, là, on est quand même sur un projet
29:57de réforme radicale de la société
29:59française, mais dans un sens qui est
30:01nettement moins étatiste,
30:03nettement moins socialiste, même, on peut le dire,
30:05que l'on ne pouvait l'attendre du Rassemblement National,
30:07qui envoie en fait tous les signes de l'acceptabilité
30:09économique. La question est de savoir
30:11est-ce que ça va suffire pour convaincre tout le monde ?
30:13Mathieu mentionnait les résistances
30:15dans les milieux de l'éducation nationale,
30:17on pourrait aussi citer
30:19les diplomates, la préfectorale, etc.
30:21etc.
30:22Charlotte Donnella, qu'avez-vous pensé
30:24de cette conférence
30:26de Jean-Dane Barnilla
30:28sur ces annonces ?
30:30En effet, les annonces, il a dessiné
30:32le programme global, c'est-à-dire que souvent,
30:34vous savez, on les sectionne,
30:36comme les Français, on explique
30:38qu'ils sont plus inquiets par-ci que par-ça,
30:40et bien on fait la même chose avec les politiques,
30:42et on fait des thématiques qui ont l'air
30:44de n'avoir rien à voir les unes avec les autres.
30:46Là, ce qui est intéressant, en effet, c'est de dessiner
30:48une vision globale, et pourquoi est-ce que
30:50tel sujet répond à tel autre,
30:52et pourquoi est-ce qu'on conçoit la société
30:54tout entière et que l'économie ne se conçoit pas
30:56sans, en effet, l'histoire
30:58de l'école, c'est peut-être d'ailleurs le propos
31:00le plus révolutionnaire chez Jean-Dane Barnilla
31:02aujourd'hui, c'est d'expliquer
31:04en effet ce fonctionnement, ce rapport au travail,
31:06et le fait que tout le monde n'est pas fait
31:08pour l'université, là, c'est une petite révolution par rapport
31:10à ces dernières décennies.
31:12Mais en effet, le mot
31:14clé, à mon avis, de Jean-Dane Barnilla,
31:16et depuis quelques jours déjà, c'est de rassurer.
31:18Je pense que c'est sa mission, là, très clairement.
31:20Que de choses à dire.
31:22Alors, sur l'école,
31:24moi je me souviens, quand j'étais dans l'enseignement,
31:26il y avait l'école pratique, les classes pratiques,
31:28c'était à partir de la 6ème, 5ème,
31:30ceux qui étaient en décrochage, qui ne suivaient
31:32pas très bien, et ils avaient
31:34une sorte de sous-culture
31:36qui leur était offerte pour rentrer
31:38plus tôt dans la vie pratique.
31:40Ça a été un véritable échec. Parce que moi, je crois
31:42qu'il faut offrir à tout un chacun
31:44la culture la plus large possible.
31:46C'est pas de dire, vous serez à l'université.
31:48Mais il faut d'abord avoir ce bagage,
31:50le goût des mots, être dans un
31:52enchantement. Sans cette prospérité de l'esprit,
31:54on ne peut pas avoir de grands citoyens.
31:56Et puis après, il y a un autre point qui me
31:58choque énormément, c'est quand
32:00on voit qu'au départ, Marine Le Pen
32:02a toujours dit, ou le disait,
32:04il ne faut plus de signes religieux
32:06dans la rue, il ne faut plus de femmes
32:08voilées alors qu'elles se multiplient.
32:10Aujourd'hui, ça devient plus de femmes
32:12portant le voile lors
32:14des sorties scolaires. Excusez-moi,
32:16c'est un peu faible.
32:18Mais sur le plan économique, je ne suis pas très surpris
32:20de ce qui se passe. C'est-à-dire, tout parti
32:22d'opposition qui risque d'arriver au pouvoir
32:24qui n'est pas simplement un parti d'alternance.
32:26C'est un parti qui vient des marges, qui doit
32:28construire sa place dans le système politique,
32:30qui doit être capable de rallier une partie des élites,
32:32doit envoyer un signal qu'il est
32:34capable de gouverner.
32:36Autrement dit, derrière le mot réalisme, il y a aussi
32:38le mot, rassuré, il y a le mot réalisme.
32:40Et ça, je ne suis pas surpris de voir
32:42un parti comme ça faire
32:44sur l'espèce de serment d'allégeance
32:46au réalisme, ceux qui voient
32:48on peut aimer ou pas aimer les propositions.
32:50Mais ceux qui voient un renoncement là-dedans n'ont pas compris
32:52que le pouvoir, c'est aussi joué avec des contraintes.
32:54– Merci beaucoup pour votre regard.
32:56Alors qu'Emmanuel Macron a brandi
32:58ce soir dans un podcast
33:00la menace d'une guerre civile
33:02qui planerait sur la France en cas de victoire
33:04des extrêmes, il a aussi en appelé
33:06pendant la fête de la musique
33:08a appelé à une responsabilité,
33:10a voté en responsabilité.
33:12Est-ce qu'il peut aujourd'hui encore
33:14se présenter comme le sauveur
33:16de la France, à tout le temps renvoyer
33:18dos à dos les extrêmes
33:20et se présenter comme le héros, celui qui peut
33:22sauver la France ? – Déjà ce qui est extraordinaire
33:24c'est que dans son camp, on ne veut même pas
33:26voir sa photo, on ne le connait pas à la limite.
33:28Et alors lui, il est là, petit
33:30diablotin, on ne veut pas de moi,
33:32alors il jaillit à la fête de la musique,
33:34il est sur un site et partout,
33:36et il perroque. – La lettre aux français.
33:38– Alors il perroque, il se répète
33:40et à chaque fois il en revient à la dissolution,
33:42il en revient à différents éléments.
33:44Puis alors cette notion des extrêmes,
33:46il y a deux secondes sur le plateau
33:48en dehors de vous, parce qu'il y a des
33:50moments de confidence comme ça,
33:52durant la publicité, pardon les annonceurs,
33:54Mathieu nous rappelait qu'il se voulait
33:56l'extrême du milieu.
33:58Et aujourd'hui il condamne des extrêmes,
34:00alors il y a une extrême qui échappe
34:02à la condamnation, il faudrait le préciser déjà.
34:04Alors donc, il y a les extrêmes,
34:06il y a, pardon ?
34:08– On l'écoute quelques fois. – Ah bah oui, très bien, parfois.
34:10– Et vous rebondissez jusqu'à là-dessus.
34:12– Je rebondis en diablotin.
34:14– Vous avez trop d'énergie, jeune homme.
34:16On va écouter
34:18Emmanuel Macron, quelques secondes,
34:207 secondes,
34:22lors d'un podcast ce soir,
34:24sur les extrêmes.
34:26– Je pense que c'est hors-sujet la réponse de l'extrême droite,
34:28parce qu'elle renvoie les gens, ou à une religion, à une origine.
34:30Et c'est en ça qu'elle divise
34:32et qu'elle pousse à la guerre civile.
34:34– C'est extraordinaire, elle renvoie
34:36à une religion.
34:38Alors pour quelqu'un qui, il y a encore
34:40quelques semaines, nous disait,
34:42ce n'est même pas quelques semaines, il n'y a qu'un jour,
34:44il disait,
34:46j'ai entendu la colère,
34:48il nous faut un débat
34:50sur la laïcité.
34:52Qu'est-ce que la laïcité ?
34:54C'est faire en sorte que la religion,
34:56justement, soit simplement
34:58dans l'intime des gens et en dehors
35:00de la place publique.
35:02Et là, soudain, il remet en cause
35:04cette idée même
35:06de ce qui est le fondement
35:08de la laïcité. Ça me rappelle ce qui s'était
35:10passé à Strasbourg,
35:12en avril 2022, il y a une jeune femme
35:14qui est là, avec son voile,
35:16et qui se dit féministe.
35:18Il lui dit, vous êtes féministe ?
35:20Oui, oui, je suis féministe. Il y a un petit échange comme ça.
35:22Et alors, il dit,
35:24que c'est beau !
35:26Que c'est beau de voir une jeune fille
35:28qui porte le voile
35:30et qui se dit féministe.
35:32Encore quelques petits balbutiements,
35:34puis il ajoute, et de l'autre côté,
35:36Marine Le Pen veut interdire
35:38le voile dans la rue. C'est fini, elle ne veut plus l'interdire.
35:40Mais,
35:42vous vous rendez compte ?
35:44C'est-à-dire, cet homme
35:46vous parle de la dignité
35:48de la femme. Cet homme vous parle
35:50de la laïcité, et celle
35:52qui représente la femme libre,
35:54c'est une jeune femme
35:56qui porte le voile.
35:58C'est quand même extraordinaire. Or,
36:00si aujourd'hui, il y a des tensions dans notre
36:02société, si aujourd'hui,
36:04autant de gens votent
36:06Rassemblement National,
36:08c'est parce qu'initialement,
36:10l'un des propos
36:12qui était tenu par les responsables
36:14de ce parti, c'était de dire
36:16qu'il nous faut veiller à ce que notre
36:18société puisse offrir
36:20l'assimilation, mais que l'on n'ait
36:22plus ce séparatisme
36:24tel qu'il se manifeste.
36:26Or, les signes religieux,
36:28c'est le séparatisme. Mais alors, en plus,
36:30dans ce week-end, à la fête
36:32de la musique, il parlait de ce
36:34séparatisme en disant
36:36voilà, c'est terrible parce que
36:38il y a là
36:40un infractionnement, et ça
36:42aboutit à la guerre civile. Vous rendez
36:44compte les non-sens ? Et alors après, il vous parle
36:46d'irresponsabilité. C'est-à-dire
36:48qu'il dit, maintenant,
36:50il nous faut être responsable.
36:52Parce que là, on est là, on dit, c'est très grave,
36:54ça va arriver, mais c'est maintenant
36:56qu'il faut être responsable. C'est
36:58pour ça que je dissous.
37:00Alors, on repasse
37:02le film, on dit ce que j'ai bien compris,
37:04il y a 30%, comme il dit,
37:06de gens qui votent Rassemblement National,
37:08au total, il y a 30%
37:10qui votent pour les extrêmes,
37:12enfin, sauf l'extrême qu'il représente,
37:14mais 50% qui sont ailleurs de lui.
37:16Et ces gens-là sont donc
37:18des irresponsables, puisqu'ils représentent
37:20un danger
37:22pour notre démocratie.
37:24C'est-à-dire qu'on est dans un contresens,
37:26je dissous, pour dire
37:28qu'il y a des gens qui n'ont pas su voter,
37:30mais qui, soudain, d'irresponsables
37:32vont devenir responsables.
37:34C'est quand même extraordinaire.
37:36Raymond Devos, c'est dommage
37:38qu'il soit disparu, parce qu'il aurait là
37:40de belles sources d'inspiration.
37:42– Et est-ce que, pardon,
37:44je vous relance un peu sur la notion de guerre civile,
37:46selon vous,
37:48effectivement, il pourrait y avoir une guerre civile ?
37:50– Non, mais il y a des guerres
37:52civiles telles qu'elles existent aujourd'hui,
37:54vous avez raison, c'est quelque chose,
37:56je ne sais pas si on va descendre dans la rue,
37:58il peut y avoir des échauffements,
38:00mais le grand drame, ce n'est pas là, c'est qu'on voyait
38:02la magistrature, que vous voyez
38:04les enseignants, ces gens-là,
38:06avant même qu'il y ait des élections,
38:08là encore, c'est extraordinaire,
38:10ils sont payés par l'État, ils vous disent
38:12mais la démocratie, c'est la démocratie
38:14telle qu'on l'envisage, si la démocratie
38:16conduit à quelque chose
38:18qui ne nous convient pas, nous serons
38:20des sédicieux, nous refuserons
38:22d'obéir les footballeurs.
38:24Alors moi, ça ne me dérange pas
38:26qu'un footballeur ait un avis, très bien,
38:28mais pas quand vous portez le maillot
38:30de l'équipe de France, c'est-à-dire que
38:32là, vous êtes dans une représentation
38:34officielle, à un moment,
38:36on vous demande d'être brillant
38:38sur le terrain, vous décrochez de cela
38:40pour simplement dire
38:42eh bien, moi,
38:44j'estime que je ne suis
38:46pas qu'un sportif, j'ai le droit des
38:48prises de position politique, mais si
38:50j'ai le droit des prises de position politique,
38:52depuis des années que dans le sport
38:54et en particulier dans le football,
38:56et le football féminin, il y a autant
38:58de gamins qui se mettent en rupture,
39:00qui font leurs prières dans les vestiaires,
39:02des femmes qui revendiquent de mettre
39:04le voile et de demander
39:06à jouer avec le voile,
39:08ça, ce n'est pas de la politique,
39:10quand on aime le sport,
39:12on n'a pas envie que les uns et les autres puissent
39:14s'exprimer en toute liberté,
39:16ça ne serait pas ça la démarche d'un sportif
39:18engagé ?
39:20– Merci Marc Menand pour votre regard,
39:22dans un instant avec vous,
39:24est-ce que Marine Le Pen peut être
39:26le bouclier anti-juif,
39:28le bouclier anti-sémitisme
39:30pour les juifs, pour les protéger,
39:32ces français juifs, on en parle dans un instant,
39:34avec vous ma chère Charlotte, on va parler de ses 120
39:36attaques au couteau par jour, je me suis coupée
39:38là, je coupais des aubergines.
39:40– 121 du coup. – Je ne sais pas
39:42si j'en fais partie, vous me direz, parce que
39:44je n'ai pas mis un pansement pour vous,
39:46pour ne pas faire trop moche à l'antenne,
39:48est-ce que ça en fait partie ? Juste avant un petit tour de table,
39:50parce qu'on parle beaucoup de politique en ce moment,
39:52on va mettre deux pieds, juste un instant,
39:54dans le réel, ce qui se passe
39:56sur le terrain, rapidement,
39:58c'est-à-dire qu'il y a eu un coup de poing
40:00dans l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon,
40:02hier, alors que le prêtre célébrait l'Eucharistie
40:04de la messe dominicale dans la cathédrale de Saint-Pierre,
40:06dans l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon,
40:08Patricia Chagnon, députée européenne
40:10du Rassemblement national et candidate
40:12aux législatives, a été sommée de quitter l'église
40:14par l'ancienne maire socialiste
40:16et par l'épouse du préfet
40:18en activité dans l'archipel.
40:20Certains disent, choquing.
40:22Je continue, à Paris,
40:24une touriste anglaise qui rapporte avoir été
40:26violée par plusieurs individus pendant
40:28la nuit de la fête de la musique. Elle a été retrouvée
40:30en larmes dans le quartier de Châtelet-les-Halles.
40:32La vie continue, malgré
40:34la politique. On continue, une école
40:36a été visée par un incendie
40:38criminel ce mercredi
40:4019 juin, à mes yeux.
40:42Les deux auteurs présumés ont été interpellés
40:44le lendemain. Ils sont âgés de 13 ans. Ils ont
40:46filmé, ils ont diffusé la scène sur les
40:48réseaux sociaux. Et puis, ce week-end,
40:50plusieurs amis sont allés
40:52au cinéma, en famille, regarder
40:54le film Vice Versa 2.
40:56Il est sorti il y a cinq jours.
40:58Les enfants sont prêts d'aller le voir, je le disais, en famille.
41:00Mais beaucoup s'interrogent parce qu'ils voient ça.
41:02Regardez. Vous pouvez montrer la petite
41:04image, là, en fait ?
41:06Voilà. Pourquoi
41:08une jeune fille voilée apparaît
41:10dans le film ? Il n'y a
41:12ni juif qui apparaît
41:14dans le film, ni chrétien,
41:16ni croix, ni kippa.
41:18Pourquoi uniquement l'islam
41:20représenté ?
41:22Tout ce que j'en comprends, ça vient de Disney,
41:24qui n'en est pas à son premier, ce qu'on appelle
41:26le moment woke. C'est un mot qu'on utilise un peu
41:28moins ces jours-ci. Donc, c'est la promotion
41:30maximale de la diversité comme symbole
41:32du bien total aujourd'hui.
41:34Ça, je ne suis pas surpris, en fait. Ça nous vient
41:36des États-Unis. C'est ça. C'est la religion
41:38dominante de notre temps. Pour les autres événements
41:40que vous avez mentionnés, le fanatisme,
41:42la répression des libertés
41:44de l'extrême-centre contre les marges nationales
41:46continue. Et pour ce qui est de la violence au quotidien,
41:48c'est le quotidien des Français, même quand il y a des élections.
41:50Quel conditionnement et quelle honte
41:52quand on voit à travers le monde
41:54et en particulier cette femme
41:56prix Nobel de la paix
41:58qui est iranienne, qui est en prison
42:00parce qu'elle a refusé de porter le voile.
42:02C'est-à-dire porter le voile, non seulement
42:04cette humiliation pour
42:06le genre féminin,
42:08mais en plus, combien de femmes souffrent,
42:10combien de femmes aujourd'hui
42:12sont dans cette
42:14soumission, dans ce carcan
42:16d'étoffes, et on présente ça
42:18de façon innocente à des enfants.
42:20C'est immonde.
42:22Charlotte Dornéas, la question que je posais aussi
42:24c'est pourquoi, je sais pas,
42:26pourquoi pas, je sais pas
42:28présenter une jeune fille avec le voile
42:30mais pourquoi pas aussi un juif
42:32avec une kippa, pourquoi pas, je vous donne la parole aussi,
42:34pourquoi pas un chrétien
42:36avec une croix, vous voyez ce que je veux dire ?
42:38En effet, le ressort
42:40il pourrait y avoir
42:42dans un dessin animé une femme qui porte le voile
42:44parce que c'est son rôle et que
42:46je ne sais où elle voyage ou j'en sais rien
42:48là, c'est une claire volonté
42:50de propagande, en fait, de propagande
42:52au bout qu'en effet, c'est vrai avec beaucoup de
42:54sujets dans les Disney, à chaque fois qu'il y en a un nouveau
42:56qui sort, vous savez, il y a une nouvelle manière,
42:58une nouvelle polémique, on va dire,
43:00sur tel ou tel sujet, investi
43:02dans le dessin animé parce qu'il est à destination
43:04des enfants et qu'on sait qu'il y a une vertu
43:06éducative aussi
43:08qui passe par là, par le biais culturel,
43:10évidemment, si tous les enfants regardent
43:12vice-versa d'eux, puisqu'ils ont tous vu le 1,
43:14donc on le sait, évidemment
43:16on laisse passer des messages, donc là il y a une volonté
43:18en effet d'imprimer dans des cerveaux
43:20très jeunes.
43:22On est en pleine élection. Oui, mais il y a aussi
43:24je pense que, comment vous représentez un juif ?
43:26Comment vous représentez un chrétien,
43:28Christine ? Il y a un kippa et croix,
43:30pourquoi vous dites ça ? Parce que le voile est un signe
43:32d'occupation de l'espace public, évident,
43:34la femme musulmane est voilée,
43:36le juif n'est pas représenté
43:38par l'orthodoxe totalement identifiable,
43:40spontanément identifiable comme
43:42le juif, vous voyez ? On peut mettre une kippa peut-être ?
43:44Je sais pas, j'ai une question que je veux poser.
43:46Il faudrait pas qu'il y ait tout ça.
43:48Mais la kippa, le juif ne la porte pas
43:50en toute circonstance, c'est ça aussi la différence,
43:52c'est la stratégie de conquête spatiale,
43:54elle est beaucoup plus évidente avec l'islam
43:56puisque le voile, une femme musulmane, le porte
43:58normalement en toute circonstance dès lors qu'elle est dans l'espace public.
44:00En tout cas, une petite piqûre de
44:02réel de temps en temps pour bien savoir
44:04que le réel continue.
44:06Charlotte Dornelas, alors qu'une candidate
44:08irène dans la Marne évoquait les 120 attaques
44:10par couteau par jour, en France,
44:12son adversaire macroniste a répondu
44:14que le chiffre recouvrait également les gens
44:16qui se coupent avec leur couteau
44:18faisant vivement réagir.
44:20Ça fait sourire.
44:22C'est dingue, ça fait sourire.
44:24Je vous assure, au début, j'ai même cherché
44:26sincèrement pourquoi elle avait répondu ça.
44:28C'est-à-dire que où est-ce qu'elle avait pu entendre,
44:30où est-ce qu'elle avait pu comprendre que les gens qui se coupaient
44:32avec leur couteau faisaient partie de ce chiffre-là,
44:34j'ai vraiment pas trouvé. Donc j'ai essayé
44:36par tous les moyens d'essayer de voir ce qu'elle
44:38avait voulu dire. En fait, ce chiffre
44:40de 120 attaques au couteau par jour, il est
44:42souvent évoqué, il revient beaucoup, il y a plusieurs
44:44sénateurs parlementaires qui l'ont évoqué
44:46dans les questions au gouvernement.
44:48Il manque d'actualité, ce chiffre,
44:50pour une raison simple, c'est que
44:52nous n'avons pas de moyens
44:54d'objectiver cette question, on va y revenir,
44:56des attaques par arme blanche
44:58et notamment par couteau.
45:00Simplement, quand la candidate
45:02irène évoque les 120 attaques au couteau,
45:04c'est un chiffre qui est certes daté,
45:06elle aurait pu lui dire, d'accord mais
45:08ce chiffre a quelques années, mais
45:10jamais de la vie ce chiffre n'a
45:12recouvert une quelconque
45:14personne qui se coupait avec leur couteau dans leur
45:16cuisine en coupant des aubergines ou
45:18autre dans leur cuisine.
45:20Ce chiffre, il a été calculé,
45:22d'où vient ce chiffre ? Parce qu'évidemment, on se pose
45:24la question. Il a été calculé
45:26à partir d'une enquête de victimation, ce qu'on appelle
45:28les enquêtes de victimation. Toutes les personnes qui
45:30se déclarent victimes et qui viennent
45:32renforcer les chiffres qui
45:34sont déclarés par la police et la
45:36gendarmerie et en général,
45:38ça permet de dessiner, on va dire,
45:40une France de la délinquance ou d'ailleurs
45:42d'autres problèmes. Donc là, c'était une enquête de victimation
45:44qui était réalisée par l'Observatoire
45:46national de la délinquance et des réponses
45:48pénales, observatoire dont on avait
45:50beaucoup parlé en 2020, au moment
45:52où le gouvernement, c'était Edouard Philippe à l'époque, avait
45:54décidé de le dissoudre, cet
45:56observatoire-là. Et c'est pour ça que je vous dis, du coup,
45:58actualiser les chiffres sur ces mêmes données, c'est
46:00compliqué puisque l'observatoire n'existe plus.
46:02L'étude, elle était basée
46:04sur l'enquête cadre de vie et sécurité
46:06qui est réalisée par l'INSEE et
46:08là, en l'occurrence, c'était fait entre
46:102015 et 2017
46:12et le nombre qui sortait
46:14de cette enquête de l'INSEE, donc c'est quand même assez
46:16tout le monde peut s'y référer,
46:18c'était que le nombre de victimes
46:20d'agressions à l'arme blanche, c'était de
46:2244 000, soit plus
46:24de 120 par jour, en moyenne.
46:26Et c'était 37% des
46:28118 000 personnes qui
46:30se déclaraient chaque année dans cette
46:32enquête-là, qui disaient avoir subi des violences
46:34physiques armées de la part
46:36d'une personne qui ne vivait pas dans le même
46:38foyer qu'elle. C'est important de le préciser
46:40parce que ces chiffres-là sont hors
46:42violence intrafamiliale, donc c'est encore
46:44moins le couteau de la cuisine, si j'ai pu me permettre,
46:46c'est non seulement pas des gens qui se coupent eux-mêmes,
46:48mais c'est même pas au sein du
46:50même foyer, donc c'est à l'extérieur
46:52du foyer et parmi elles, parmi
46:54ces agressions-là, l'agression
46:56au couteau, parmi les armes blanches, est la plus
46:58répandue en France.
47:00Voilà d'où vient le chiffre, donc la candidate
47:02en l'occurrence macroniste
47:04a répondu n'importe quoi.
47:06Objectivement, c'était impossible
47:08que ces coupures-là
47:10fassent partie de ces chiffres-là
47:12et encore une fois, on pourrait
47:14interroger, elle aurait pu interroger
47:16la pertinence de ce chiffre-là
47:18quelques années après, savoir
47:20où nous en sommes. Le problème, c'est que nous n'arrivons
47:22pas à avoir ces outils-là.
47:24Ce que l'on sait en revanche, c'est que
47:26tous les indicateurs, toutes les personnes
47:28dans la société qui peuvent être des indicateurs
47:30par leur expérience, eux
47:32expliquent que tout est rouge
47:34sur le terrain des attaques à l'arme blanche.
47:36Dans les écoles, de plus en plus
47:38des personnes qui vous expliquent
47:40je lisais des choses, des témoignages de proviseurs
47:42de professeurs, ils disaient qu'en par hasard
47:44on dit on va fouiller les sacs, vous trouvez
47:46des armes blanches devant le collège. Il y avait ce genre
47:48de témoignage parce qu'évidemment
47:50ils ne pouvaient pas rentrer avec. Dans les magasins
47:52les boîtes de sécurité privées vous disent
47:54que de plus en plus dans les magasins, les gens ne reviennent pas les chercher
47:56donc ils se retrouvent avec beaucoup d'armes blanches
47:58et j'en voyais un qui s'en plaignait parce que
48:00quand ils les gardent
48:02et que les personnes ne viennent pas les récupérer, ils doivent les détruire
48:04et c'est un coup pour l'entreprise. Vous voyez
48:06dans les tribunaux, dans les commissariats
48:08c'est un sujet qui s'est énormément
48:10imposé ces dernières années. Tout se raconte
48:12une prolifération des couteaux dans les poches
48:14en disant en plus s'ajoute
48:16aux agressions par couteau
48:18des gens qui prennent le couteau en se disant
48:20j'aurais peut-être besoin un jour de me défendre
48:22et résultat, le couteau, l'arme blanche
48:24prolifère. En effet, comme ce n'était
48:26pas le cas il y a quelques années
48:28voilà une discussion qui aurait pu être plus intéressante
48:30que de nier à ce point la réalité.
48:32Est-ce qu'il y a eu une réaction de l'État
48:34en face de ce phénomène
48:36que l'on constate malheureusement dans beaucoup d'affaires
48:38ces dernières années ? Mais il y a quelque chose
48:40qui s'est passé cette année et qui est une preuve
48:42on va dire de l'ampleur du phénomène
48:44que je répète, on a du mal à chiffrer
48:46correctement et à objectiver
48:48réellement. La justice a expérimenté
48:50ça fait trois fois qu'on vous le dit.
48:52C'est vrai parce que le débat est rendu
48:54un peu impossible. On dit oui vous surfez sur les pins
48:56vous avez des fantasmes
48:58on aimerait bien avoir des chiffres précis. Je note
49:00que nous en avions il y a quelques années que l'observatoire
49:02a été supprimé et qu'à la place
49:04on est obligé de croire sans doute que les gens
49:06se coupent avec leur couteau dans leur cuisine. C'est un peu léger
49:08quand même comme réponse à une inquiétude qui est
49:10réelle sur ce terrain là.
49:12Mais la preuve, une des preuves de l'ampleur du
49:14phénomène c'est l'expérimentation
49:16il y a quelques mois la justice a décidé
49:18d'expérimenter des amendes
49:20forfaitaires. Vous savez ça avait été fait sur
49:22le cannabis, on avait vu, donc les policiers sont dans la rue
49:24et ils peuvent, s'ils vous trouvent
49:26avec du cannabis, on en avait
49:28beaucoup parlé, mais s'ils vous trouvent avec une arme blanche
49:30que vous n'avez pas le droit de porter
49:32au moment où vous la portez, ils peuvent vous infliger une
49:34amende de 500 euros
49:36et de 400 euros si vous la payez dans les deux
49:38semaines. Et ils ont
49:40fait ça parce que précisément avant
49:42quand vous aviez une arme blanche et que vous n'étiez pas en mesure
49:44de justifier la raison pour laquelle vous l'aviez
49:46c'était passage au poste, éventuellement
49:48et dans la plupart des cas, garde à vue
49:50et donc tout aussi
49:52les papiers à remplir qui vont avec
49:54et ensuite au parquet de décider
49:56s'ils poursuivaient ou pas. Mais résultat
49:58il y a eu une telle prolifération
50:00il y a eu la question de la procédure qui s'est
50:02invitée, une embolie à la fois
50:04dans les commissariats et dans les parquets, vous le savez
50:06et donc beaucoup de classements avec
50:08on prenait le couteau, on classait
50:10sans suite parce qu'il n'y avait pas moyen, l'embolie
50:12des tribunaux, on ne va pas revenir dessus, il n'y avait
50:14pas moyen de le faire clairement. Donc
50:16on a mis en place cette expérimentation dans
50:1812 villes en France il y a quelques mois
50:20à Paris depuis le début du mois de mai
50:22pour savoir, pour
50:24mettre des amendes, pour libérer
50:26en gros et les commissariats et les tribunaux
50:28mais continuer à le faire. Donc on a fini par
50:30sanctionner un délit par une amende
50:32pour essayer de libérer
50:34tout le monde. Preuve que le phénomène est
50:36évidemment inquiétant
50:38et important. Et les parquets ont
50:40souvent réagi à ce moment là, au moment de
50:42l'expérimentation, en expliquant qu'ils
50:44gardaient une réponse pénale la plus adaptée
50:46possible mais qu'en effet c'était une manière
50:48de libérer un peu tout le monde. On a le procureur
50:50de la République de Bobigny par exemple
50:52qui était interrogé à l'époque par le Figaro
50:54au moment de cette expérimentation et lui disait
50:56le problème est ancien mais mes services
50:58notent en Seine-Saint-Denis une augmentation du phénomène
51:00fondée sur une banalisation du port
51:02d'armes blanches et leur utilisation
51:04décomplexée. Le procureur
51:06de Bobigny qui a mis en place
51:08à l'époque un groupe local de traitement
51:10de la délinquance, dévolue à la
51:12circulation des armes blanches et des armes par
51:14destination. S'il a fallu mettre
51:16en place ce groupe là, c'est bien que le sujet
51:18devient important. A Toulouse
51:20qui a également expérimenté ça
51:22le procureur lui
51:24avait interdit les amendes. Donc il a dit
51:26ok on va mettre ces amendes là pour les bombes
51:28lacrymogènes, les opinelles et les couteaux suisses
51:30parce que c'est extrêmement courant, mais je les
51:32interdis pour les baïonnettes et les points américains.
51:34Donc moi je veux bien qu'on parle encore une fois
51:36des gens qui se coupent dans leur cuisine. Mais pour qu'un procureur
51:38dise on sort les baïonnettes et les points
51:40américains de l'amende, ça veut dire que c'est
51:42un sujet qui existe aussi, ça devrait quand même
51:44exister dans le débat
51:46politique.
51:48A Montpellier, le procureur toujours
51:50je le cite, je l'ai adapté à la réalité locale
51:52si je n'ai pas de statistiques précises
51:54nous enregistrons beaucoup de violences avec armes
51:56et interpellons de nombreux porteurs
51:58d'armes. Et à Grenoble, le procureur
52:00qui parlait également, je le
52:02cite, ce sont une dizaine
52:04de ports d'armes de catégorie D qui sont
52:06enregistrés chaque semaine, soit tout de même
52:08500 par an.
52:10Et là c'est le procureur, ce sont tous les procureurs
52:12qui ont expérimenté cette amende qui s'exprimait
52:14c'est un problème qu'il est difficile
52:16d'endiguer aujourd'hui, mais qui mérite
52:18pour pouvoir le traiter au minimum
52:20qu'on reconnaisse son existence
52:22et évidemment l'inquiétude qui va avec.
52:24Mais comment se fait-il que l'on
52:26ne parvienne pas à chiffrer un tel
52:28problème que l'on sait récurrent et qui inquiète les
52:30professionnels ? Alors le ministère de l'Intérieur
52:32en 2015 a mis en place
52:34un service de statistique qui a un défaut
52:36majeur, c'est qu'il n'y a plus qu'une catégorie
52:38homicide de manière générale
52:40sans précision. On ne sait pas comment
52:42les gens ont été tués finalement
52:44donc ça ne permet pas de comprendre
52:46les différents
52:48outils du crime.
52:50La sénatrice Valérie Boyer
52:52qui parle extrêmement
52:54souvent de ça, a posé la question à deux reprises
52:56au gouvernement, gouvernement
52:58de la majorité,
53:00avec laquelle se présente
53:02cette candidate macroniste
53:04qu'avait répondu Sabrina Agristiroubage
53:06qui était alors secrétaire déléguée à la Ville
53:08ce phénomène est une réalité, c'est même
53:10un fléau pour notre société
53:12et elle ne parle pas encore une fois des gens qui se coupent
53:14dans leur cuisine et elle disait
53:16il est difficile de les quantifier
53:18la qualification des infractions telles qu'elles
53:20résultent du code pénal ne permet pas
53:22de distinguer l'usage des armes blanches du recours
53:24à d'autres armes. Je note que l'observatoire
53:26le faisait avant 2020
53:28donc c'était possible de le faire avant 2020, je ne sais pas pourquoi ça ne l'est pas
53:30aujourd'hui, peut-être parce que toutes les violences
53:32ayaient augmenté, nous serions obligés
53:34de constater une augmentation aussi des attaques
53:36au couteau que l'on voit régulièrement
53:38par ailleurs. Merci beaucoup, notre petit
53:40soleil ce soir à Charles-Antonin Lasso,
53:42merveilleux. C'est l'avance du Tour
53:44de France. Marine Le Pen
53:46samedi a fait paraître dans le
53:48Figaro une tribune pour se présenter
53:50comme le bouclier des
53:52français juifs. Ouais, en fait
53:54c'est assez intéressant dans la présente
53:56séquence, c'est-à-dire la question, on l'a dit,
53:58il faut le redire, de l'antisémitisme est devenu
54:00central dans cette campagne. Qui aurait pu croire
54:02dans une société qui carbure
54:04depuis 30 ou 40 ans
54:06l'antiracisme que finalement
54:08la question de l'antisémitisme redeviendrait
54:10centrale? C'était inimaginable,
54:12sauf à intégrer
54:14ce que plusieurs avaient dit, je me permets
54:16de citer Paul Lyonnais, un des grands intellectuels
54:18au début des années 90 qui dit
54:20la question de l'antisémitisme va revenir
54:22à cause justement de l'effet de l'immigration
54:24massive. Il avait annoncé des choses,
54:26si on écoutait les gens qui nous mettent en garde
54:28quelques fois, ça pourrait donner des résultats.
54:30Quoi qu'il en soit, la question est
54:32aujourd'hui centrale et
54:34on voit même que le Nouveau Front Populaire
54:36aujourd'hui, il y a trois des quatre partis qui le composent
54:38donc les communistes, les verts et les
54:40socialistes ont rajouté une motion
54:42pour dire on va vraiment lutter contre l'antisémitisme.
54:44Les filles n'étaient pas
54:46signataires, c'est un peu étonnant.
54:48Quoi qu'il en soit, que se passe-t-il? La question du bouclier,
54:50la question est centrale aujourd'hui.
54:52Mais d'où vient la menace?
54:54Eh bien les gens des communautés juives
54:56eux-mêmes envoient le signal.
54:58On a beau leur répéter sans cesse
55:00pétain de retour, morasse est là,
55:02faites attention,
55:04ce sont des bourgeois fanatiques
55:06et antisémites de Lyon et de Paris
55:08et de Versailles qui vous traquent,
55:10dans les faits ils n'y croient pas. Parce qu'il y a une réalité
55:12qui s'appelle l'antisémitisme, on le rencontre
55:14plus facilement, disons-le globalement,
55:16sans généraliser, dans le 9.3 qu'à Versailles
55:18ou à Lyon. Alors une fois que je dis
55:20tout cela, des figures comme
55:22Bernard Klarsfeld ont pris la peine de dire
55:24nous sommes capables d'identifier
55:26notre ennemi aujourd'hui,
55:28c'est l'antisémitisme islamiste
55:30avec lequel la gauche radicale
55:32a décidé de faire un pacte
55:34de collaboration en quelque sorte.
55:36Elle collabore avec ses forces.
55:38En ayant tout cela à l'esprit,
55:40qu'est-ce qu'on voit? Eh bien
55:42les Français juifs sont à la recherche d'un
55:44bouclier. Et Marine Le Pen
55:46dit je serai votre bouclier
55:48dans la tribune que vous évoquiez,
55:50elle dit dès 2011 j'ai marqué la rupture
55:52avec ce qu'il pouvait y avoir d'inadmissible
55:54dans l'héritage de mon parti en qualifiant
55:56les chambres à gaz et ainsi de suite,
55:58c'était des camps de concentration de summum
56:00de la barbarie, ce qui va de soi,
56:02mais il n'était pas inutile de le dire. Et aujourd'hui
56:04dans le contexte qui est le nôtre,
56:06les Français juifs ont besoin d'un bouclier
56:08et je serai leur bouclier,
56:10dit-elle. Est-ce que c'est pas triste
56:12quelque part que les Français
56:14juifs ont besoin,
56:16ont besoin d'un bouclier? C'est d'une tristesse
56:18que je vis franchement. C'est-à-dire la nécessité
56:20pour cette communauté, appelons-la ainsi dans les circonstances,
56:22d'avoir besoin d'un bouclier. On se dit
56:24quelles sont les conditions qui ont fait en sorte
56:26qu'un bouclier doit être dressé
56:28à nouveau aujourd'hui. Tout ça,
56:30on pouvait le savoir depuis 40 ans, il faut juste le rappeler,
56:32c'était prévisible,
56:34c'était non seulement prévisible mais ça a été annoncé
56:36et on l'a aujourd'hui. Quoi qu'il en soit,
56:38le réel a ses droits,
56:40même si c'est désolant,
56:42ce bouclier est nécessaire, qui le tendra?
56:44Plusieurs prétendent le tendre. Le camp macroniste
56:46prétend le tendre, Marine Le Pen prétend le tendre.
56:48Je note une chose dans la proposition de Marine Le Pen,
56:50elle le fait au nom de la nation.
56:52Elle ne dit pas que ce sera un bouclier communautariste.
56:54Elle dit que c'est la nation
56:56qui peut vous protéger,
56:58c'est la nation qui peut le mieux défendre
57:00les Français juifs aujourd'hui
57:02et ça on pourrait dire que c'est une réponse en deux temps
57:04même parce que pour les Français juifs et plus largement
57:06pour la communauté juive, c'est deux figures nationales.
57:08Israël d'un côté
57:10qui est l'état-nation du peuple juif
57:12et en France, la nation qui est vue
57:14comme le cadre protecteur
57:16des Français juifs aujourd'hui.
57:18On se dira que tous ceux qui ont travaillé
57:20à déconstruire la nation depuis 40 ans
57:22sous le signe du SOS racisme,
57:24ceux-là ont fait un mal immense aux Français juifs
57:26aujourd'hui.
57:28Merci beaucoup Mathieu pour vos précisions.
57:30Merci mon cher Dimitri, beau gosse.
57:32Lui aussi, beau gosse.
57:34Mon Marc Menon à la belle pochette.
57:36Merci Charlotte qui a le meilleur prix ce soir.
57:38Tout de suite, l'heure des pro 2
57:40avec Pascal Praud. Merci à tous.
57:44Au revoir.

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