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Réclamer le RIC constituant : https://www.mouvement-constituant-populaire.fr/
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Passer à l'action militante: https://extinctionrebellion.fr/ https://ripostealimentaire.fr/
Changer de travail : https://jobs.makesense.org/fr
Sources
Franck lepage inculture 1 https://www.youtube.com/watch?v=vVrCR6wF3LU
Franck lepage inculture 2 https://www.youtube.com/watch?v=ClYAjeiuVJw
Musique https://www.youtube.com/watch?v=39PVEaSytpo
Réponses au quiz de fin :
/!\ Description à ne pas lire avant d'avoir vu la vidéo entièrement
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Que permettent les cotisations patronales ?
Système de santé, retraite, chômage.
Quelle différence entre un exploité et un défavorisé ?
C'est le même mec, dans un cas, il a été exploité par quelqu'un, dans l'autre cas, il n'a pas eu de bol.
Quelle est la définition marxiste d'une marchandise ?
Bien ou service réalisé dans des conditions professionnelles, qui testent sa pertinence sur un marché avec un bien ou service équivalent.
#lepage #language #capitalisme #projet #salaire #novlangue #exploité #défavorisé #conférence #charge #patron #marchandise #extrait #ethiqueettac
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Que permettent les cotisations patronales ?
Système de santé, retraite, chômage.
Quelle différence entre un exploité et un défavorisé ?
C'est le même mec, dans un cas, il a été exploité par quelqu'un, dans l'autre cas, il n'a pas eu de bol.
Quelle est la définition marxiste d'une marchandise ?
Bien ou service réalisé dans des conditions professionnelles, qui testent sa pertinence sur un marché avec un bien ou service équivalent.
#lepage #language #capitalisme #projet #salaire #novlangue #exploité #défavorisé #conférence #charge #patron #marchandise #extrait #ethiqueettac
Catégorie
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ÉducationTranscription
00:00Vous avez peut-être vu, le pouvoir fait un travail considérable sur les mots, il y a des mots qui disparaissent et des mots qui apparaissent régulièrement.
00:17Moi j'ai appris ça, je ne savais pas. Les linguistes connaissent ça très bien.
00:26On pense avec les mots.
00:29Ce n'est pas le contraire, ce n'est pas je pense une réalité sociale et je fabrique des mots, ça ne marche pas comme ça.
00:35Il y a des mots, et avec ces mots, je peux penser une réalité sociale.
00:41Alors évidemment, quand on m'enlève des mots et qu'on m'en met d'autres à la place, je ne pense pas de la même manière la réalité sociale.
00:52Je vais prendre un exemple parce que je sens que je parle chinois.
00:57Pour ceux qui sont assez vieux dans la salle, pour ceux qui ont connu la guerre de 68, à l'époque il y avait un penseur qui s'appelait Marcuse.
01:08Marcuse qui nous avait prévenu, il nous avait dit attention mes petits amis, nous sommes en train de vivre en ce moment, en 68 dans le monde, ce n'est pas seulement en France,
01:14la toute dernière critique efficace du capitalisme parce qu'on est en train de nous changer les mots et on est en train de nous enlever des concepts
01:23qui permettent de penser négativement le capitalisme et de nous donner à la place des concepts opérationnels,
01:31c'est-à-dire qui ne servent pas à penser mais seulement à agir et qui le désignent d'une façon strictement positive.
01:37Je prends un exemple parce que je vous sens perplexe.
01:43Dans ces années-là, les pauvres, encore un mot en train de disparaître, je trouve ça très bien, il y a de moins en moins de pauvres.
01:50Donc dans ces années-là, les pauvres, quand on était travailleur social ou éducateur, on les appelait des exploités.
01:58Je jure aux plus jeunes dans la salle que c'est vrai.
02:01Ça ne nous posait aucun problème de les désigner comme des exploités, donc de les penser comme des exploités.
02:07Alors exploité, vous comprenez bien, est un mot terriblement embêtant pour le pouvoir.
02:12Puisqu'il désigne la personne non pas comme un état mais comme le résultat d'un processus qui est l'exploitation.
02:21Alors bien sûr, quand vous dites de quelqu'un que c'est un exploité, tout de suite, vous cherchez qui l'exploite.
02:28Comment quelqu'un exploite ce type ? Où il est que je lui pète la gueule ?
02:35Alors, le pouvoir nous a fait comprendre, ce s'est fait très subtilement...
02:41Ah ! Non ? C'est un message ? C'est un SMS ?
02:46Le pouvoir nous fait comprendre que ça serait bien désormais d'appeler ces gens-là plutôt des défavorisés.
02:55Regardez bien, c'est très très rigolo, c'est le même mec, dans la même situation.
03:03Mais alors, dans un cas, il a été exploité par quelqu'un, dans l'autre, il n'a pas eu de bol.
03:14Je voulais qu'on le fasse, je veux dire, voilà...
03:18On ne va quand même pas aller faire chier le MEDEF parce que ce con n'a pas de peau !
03:26Je veux dire, voilà quoi...
03:29Evidemment, quand vous acceptez...
03:31Alors, si vous acceptez de nommer ce gars-là un défavorisé et de le penser comme quelqu'un dont elle n'a pas eu de chance,
03:41alors le pouvoir accepte de vous donner de l'argent public sous forme de subvention pour travailler avec lui.
03:48Vous pouvez refuser l'argent, vous pouvez continuer de l'appeler un exploité.
03:53Vous pouvez dire au maire, monsieur le maire, je vais m'occuper des exploités du quartier.
03:58On verra combien vous avez de subventions.
04:01Mais donc voilà.
04:03Alors ça, c'était mon métier.
04:05Nous avons presque tous perdu le sens de ce qu'est le salaire.
04:09Ils ont réussi à nous faire croire que le salaire, c'est le prix de notre travail, c'est ce qu'on nous donne en échange de notre travail.
04:16Si je vous demande ce qu'est le salaire, et si vous avez autre chose à faire le soir que de lire des romans de Science&Co,
04:21si je vous dis c'est quoi le salaire, vous allez me dire,
04:25le salaire, c'est l'argent qu'on me donne en échange de mon travail.
04:28Mais pas du tout.
04:29Ça, c'est la moitié du salaire.
04:31C'est ce qu'on appelle le salaire direct.
04:34Au XIXe siècle, le patronat ne nous donnait que ça.
04:37Et il voudrait ne nous redonner que ça.
04:40Mais qu'est-ce que vous faites ?
04:42Exactement quasiment la même somme.
04:44Qu'est-ce que vous faites du salaire ?
04:46Qu'est-ce que vous faites de l'argent qu'on donne à d'autres que vous en échange de votre travail ?
04:50Qu'est-ce que vous faites des cotisations patronales ?
04:53Que Sarkozy appelle les charges sociales.
04:59Les charges.
05:06La totalité des hôpitaux en France, la totalité du personnel hospitalier est payée,
05:11est prise sur les cotisations patronales, la cotisation maladie.
05:14Qu'est-ce que vous faites de l'assurance maladie, l'assurance chômage, l'assurance vieillesse,
05:17c'est-à-dire du salaire qui est maintenu pour des gens qui ne travaillent plus,
05:21soit parce qu'ils sont vieux, soit parce qu'ils sont malades, soit parce qu'ils sont en chômage.
05:24D'accord ?
05:25Et donc, ici je peux le dire parce que je suis plutôt lâche comme mec et là je suis loin,
05:30donc il faut être con comme un marin pêcheur du Guilvinec
05:36pour applaudir quand Sarkozy déboule et leur enlève des charges sociales.
05:40Les mecs croient que c'est une victoire.
05:42Vous vous rappelez de ça ?
05:44Il venait d'être élu, c'était une mise, c'était orchestré ce truc.
05:47Il venait d'être élu.
05:49Et les marins pêcheurs, le prix du fioul augmente, ils ne gagnent plus rien.
05:53Que fait Sarko ?
05:55Est-ce qu'il dit à Total, je baisse le prix du fioul, vos actionnaires gagneront moins d'argent ?
05:59Pas du tout.
06:01Il arrive en sauveur au Guilvinec et il dit, je vous ai entendu, j'enlève les charges sociales.
06:08Et les mecs sont là, on a gagné, l'hôpital on peut l'enlever.
06:13Dans l'année qui suit, on dégage l'hôpital de Carré.
06:16D'accord ?
06:17Les maladies peuvent crever.
06:21Se faire enlever des charges sociales, c'est se faire enlever du salaire.
06:24C'est juste que comme ce n'est pas du salaire direct, on s'en fout, c'est du salaire de quelqu'un d'autre.
06:29Mais c'est énorme.
06:30Sarkozy ne nous fait pas un cadeau quand il en dit.
06:32Il rêve d'enlever des charges sociales.
06:34La première occasion, dès que ça pète quelque part, il arrive et il dit, je supprime les cotisations patronales.
06:39Puis après il dit, attendez, le service public, moi je ne peux pas l'inventer le pognon.
06:42Il a dit cette phrase, il a dit, il n'y a pas d'argent dans la caisse, je ne peux pas l'inventer.
06:46Et donc ils vont nous faire racheter, ça c'est le coup des retraites, je ne le fais pas ce soir,
06:51ils vont nous faire racheter nos retraites, c'est-à-dire ils vont nous faire racheter notre salaire indirect avec notre salaire direct.
06:57Vous allez dire, oh putain, ils sont forts.
06:59Non, on est cons.
07:04Mesdames et messieurs, quel est selon vous le mot number one du capitalisme contemporain,
07:11tel que le plus souvent cité dans 90 ouvrages de management de l'année 1999 ?
07:18Challenge.
07:20Équilibre.
07:22Équipe, pardon.
07:25Mesdames et messieurs, je vous présente notre ennemi à tous.
07:30Attention, je vais faire des malheureux.
07:33Eh oui.
07:34Parce qu'autant on peut mobiliser un collectif de travailleurs contre une hiérarchie,
07:37autant aller faire chier des gars qui ont un projet, c'est vraiment pas sympa.
07:42Il se trouve que c'est le même projet que celui du patron de ton mur,
07:44ça prouve qu'il y a du lien social dans l'entreprise.
07:51Mesdames et messieurs, cette espèce de saleté est tellement positive,
07:58tellement positive, qu'il a envahi notre façon de penser à un point
08:03que nous ne pourrions probablement plus penser en dehors de cette catégorie-là aujourd'hui.
08:08En 20 ans à peine, en une génération, ce mot qui était à peu près inexistant du discours public
08:13est devenu le mot numéro un du capitalisme.
08:16Nous pensons que des jeunes doivent faire des projets.
08:19Nous disons de certains jeunes, ils n'ont pas de projet.
08:22Nous pensons que les vieux doivent faire des projets.
08:24Les pauvres doivent faire des projets.
08:25Parfois, leur aide sociale est conditionnée à un projet.
08:30Nous pensons que les gens qui ont le plus de mal à se projeter dans l'avenir doivent faire des projets.
08:34Les seuls à qui on ne demande pas de projet sont les riches.
08:36Vous avez peut-être remarqué.
08:38Nous pensons que nous devons avoir un projet de vie.
08:40Manifestement, vivre ne suffit plus.
08:43Il nous faut maintenant transformer notre vie en un processus productif permanent.
08:49Il faut manifester notre désir de produire en ayant un projet de vie.
08:54Cette espèce de saleté est un mot qui sent que nous nous en rendions compte,
09:00transforme tout ce qui bouge en une marchandise.
09:05Selon la définition marxiste de la marchandise, pour les trois qui restent dans la salle.
09:11La marchandise est un bien ou un service réalisé en fonction de l'argent.
09:14La marchandise pour les trois qui restent dans la salle.
09:17La marchandise est un bien ou un service réalisé en des conditions professionnelles
09:20qui testent sa pertinence sur un marché avec un bien ou un autre service équivalent.
09:25Mesdames et messieurs, il y a une vingtaine d'années,
09:28un éducateur travaillait avec des jeunes dans le moyen, voire le long terme,
09:31sur 8 ans, sur 9 ans, sur 10 ans, pour changer les mentalités.
09:35Aujourd'hui, il monte un projet avec des jeunes.
09:37Ce projet va durer un an.
09:39Ce projet a un début, mais surtout il y a une fin.
09:41Ce projet n'est pas fini qu'on est déjà en train de préparer le projet suivant.
09:45Ce projet sera évalué positivement, même s'il a complètement raté.
09:49Nous n'avons plus le droit à l'échec, sans ce point nous n'avons pas la subvention.
09:52Quand on n'a plus le droit à l'échec, c'est le fascisme.
09:56Ce projet va entrer en concurrence avec tout un tas d'autres projets sur le marché de la subvention.
10:01Je pense que ce mot veut dire en réalité produit,
10:05et que ce truc-là transforme ce qui jusqu'à maintenant n'était pas une marchandise,
10:09de l'amour, de la santé, de la culture, de l'éducation.
10:12Il transforme ça en marchandise, et donc le fruit est mûr pour être cueilli par le privé.
10:16Mesdames et messieurs, il va falloir se débarrasser de ce truc-là.
10:20Mais ça ne va pas être facile.
10:23Parce qu'il va falloir le faire.
10:26Il va falloir le faire. Il va falloir le faire ensemble.
10:30Vous comprenez bien. Vous êtes tout seul, vous n'avez aucune chance.
10:33Je vous suggère que vous tous ici, dans le dixième arrondissement,
10:39vous fassiez savoir aux pouvoirs financeurs que plus jamais vous ne déposerez de projet,
10:45mais que vous voulez quand même l'argent.
10:49Et que vous êtes prêts à expliquer pourquoi.
10:52Et que vous en avez marre de faire la démonstration de votre utilité sociale tous les ans, ça suffit.
11:03Merci d'avoir lu nos sous-titres !
11:33Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org