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Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00Quelques instants top départ pour Mili-News à la une, jour J, jour J-3 pour les législatives,
00:00:05la pression monte à tous les niveaux, on va commencer par évoquer cette déclaration
00:00:09de Marine Le Pen chez nos confrères du Télégram, cette déclaration est une véritable bombe,
00:00:15en cas de cohabitation dite-elle, le titre de chef des armées du Président de la République
00:00:20ne sonnerait plus qu'honorifique, cela promet, on en parle, et puis on va encore vous reparler
00:00:25de Jean-Luc Mélenchon, omniprésent dans les médias et toujours un vrai problème
00:00:30dans le camp du Front Populaire, dans cette campagne express, les petites phrases se succèdent
00:00:35pour évoquer sa candidature à Matignon, et évidemment on vous parle de tout cela,
00:00:40à tout de suite, à tout de suite, avec mes invités.
00:00:41Il est 12h30, bonjour, soyez bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver pour
00:00:49votre rendez-vous d'information, Bili-News, nous sommes ensemble jusqu'à 14h, je vous
00:00:53présente mon équipe du jeudi dans quelques instants, mais tout de suite, le sommaire
00:00:56de notre première demi-heure, jour J-3 pour les législatives, vous sentez la pression,
00:01:02oui, vous sentez cette pression, elle est un peu partout, c'est le moins que l'on puisse
00:01:05dire, on va donc débuter par une petite phrase de Marine Le Pen chez nos confrères du Télégram,
00:01:11petite phrase qui, oui, a l'effet d'une bombe, en cas de cohabitation dite-elle, le titre
00:01:15du chef des armées du Président de la République ne serait plus qu'honorifique, on vous raconte
00:01:20tout cela, François Bayrou était l'invité de Laurence Ferry ce matin, il a évidemment
00:01:24réagi à cette petite phrase, la pression toujours, cette fois du côté du Front Populaire,
00:01:29Jean-Luc Mélenchon, omniprésent dans les médias, il parle, il parle et il parle, sa
00:01:35candidature à Matignon fait toujours autant causer, notamment dans ses rangs, on vous
00:01:39en parle, évidemment, tout de suite, on fait un premier tour de l'information, j'ai le
00:01:44plaisir de dire un grand bonjour en ce jeudi à Sommeil à la Bidi, bonjour Sommeil.
00:01:48Bonjour Thierry, bonjour à tous, on commence avec ce constat sans appel, selon notre sondage
00:01:54CSA pour CNews Europe 1 et le JDD, 61% des sondés craignent des émeutes voire des manifestations
00:02:01violentes à l'issue des législatives, ce qui représente un peu plus de 6 personnes
00:02:06sur 10 et d'ailleurs les autorités sont sur le qui-vive et se tiennent prêtes à
00:02:10cette éventualité, Mathieu Devesse, Sandra Buisson et Alice Sommerer.
00:02:16Un climat politique tendu et des craintes de débordement les soirs des élections.
00:02:21Selon nos informations, dans la mouvance d'ultra-gauche, une part marginale des militants prône l'insurrection
00:02:26sur les réseaux sociaux.
00:02:28Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, les quartiers sensibles, eux, ne sont pas
00:02:32vraiment mobilisés, mais un phénomène de contagion ne peut être exclu.
00:02:36Dans le détail, aucune menace précise n'a été identifiée le soir du premier tour,
00:02:40même si les forces de l'ordre seront sur le qui-vive dans plusieurs villes, notamment
00:02:44celles où les mouvances ultra sont les plus implantées.
00:02:47Les risques sont en revanche plus importants pour le second tour.
00:02:50Selon nos informations, les autorités anticipent des manifestations, des affrontements entre
00:02:55l'ultra-gauche et l'ultra-droite, voire un embrasement des banlieues.
00:02:59On parle à présent de la fac de Nanterre, qui appelle ses étudiants à voter contre
00:03:05je cite les conséquences immédiates de l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir, des appels
00:03:10qui se multiplient et qui agacent les séistes.
00:03:13Il y a la panique et l'arrogance, la panique elle est toute récente parce que la diabolisation
00:03:18ne prend plus et donc là on est dans un discours presque religieux, c'est l'enfer, les portes
00:03:22de l'enfer vont s'ouvrir à vous le 30 juin et il y a aussi l'arrogance, l'arrogance
00:03:26des gens qui croient qu'ils savent alors qu'ils se trompent depuis 40 ans.
00:03:29Vous avez du syndicat d'administrature qui est largement à mon avis responsable de l'ensauvagement
00:03:33et qui vous dit vous n'avez pas le droit de voter irène, c'est incroyable, c'est l'état
00:03:38contre la démocratie en fait.
00:03:40Et puis l'actualité internationale rythmée par le premier débat de la présidentielle
00:03:44entre Donald Trump et Joe Biden ce soir et après l'échange chaotique de 2020, les
00:03:49équipes de campagne des candidats ont adopté des règles inédites pour encadrer la rencontre,
00:03:54exemple pas de public et des micros désactivables.
00:03:59Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi, Edmme Thierry.
00:04:02Et bien à tout à l'heure, Sumaya.
00:04:04Je vous présente tout de suite l'équipe du jeudi, vous les connaissez, Céline Pinard,
00:04:08bienvenue, je suis ravi de vous accueillir.
00:04:10Nathan Devers, très heureux de vous retrouver, évidemment, très heureux de vous retrouver
00:04:14évidemment.
00:04:15Moi de même Thierry.
00:04:16Joseph Touvenel.
00:04:17Bonjour Thierry, je ne sais pas si la tension monte à la veille des élections comme vous
00:04:20l'avez dit tout à l'heure, mais la chaleur c'est certain.
00:04:23Oui, ça je vous le confirme aussi, mais bon, parfois la chaleur ça ne calme pas vraiment
00:04:27les esprits.
00:04:28Allez, on va commencer cette émission par cette petite phrase évidemment qui fait beaucoup
00:04:33causer.
00:04:34C'est une interview qu'a accordée Marine Le Pen, un de nos confrères, du Téléram
00:04:39en Bretagne.
00:04:40Vous allez découvrir cette phrase.
00:04:42« Chef des armées pour le président de la République », c'est un titre honorifique
00:04:47puisque c'est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse.
00:04:53Ça, c'est sa première déclaration.
00:04:56Et puis ce matin, elle a à nouveau communiqué et précisé les choses.
00:04:59Jean-Marc Bouchard va nous diffuser sa communication.
00:05:03« Sans remettre en cause le domaine réservé du président de la République en matière
00:05:07d'envoi de troupes à l'étranger, le Premier ministre a, par le contrôle budgétaire,
00:05:12le moyen de s'y opposer. »
00:05:13Jordan Bardella était donc fondé à rappeler qu'il est opposé à l'envoi de militaires
00:05:18français en Ukraine.
00:05:20Régis, ça promet ?
00:05:21Ça promet.
00:05:22Alors, si on analyse un petit peu dans le passé, il y a déjà eu des cohabitations,
00:05:29mais on n'est jamais tombé dans des cas de figure où le Premier ministre, en l'occurrence
00:05:32la plus célèbre, c'est Jospin Chirac, même s'il y en a eu avant, qui ont eu à affronter
00:05:37deux guerres.
00:05:38En fait, il y a eu la guerre du Kosovo en 1999 et puis la guerre en Afghanistan.
00:05:43Et à chaque fois, le président et son Premier ministre apparaissaient ensemble.
00:05:48Ils ont même fait, en octobre 2001, une conférence de presse ensemble pour expliquer qu'ils
00:05:55y allaient du même voie.
00:05:56Donc, il n'y avait pas de divergence sur le fait qu'il fallait intervenir en Afghanistan,
00:06:00qu'il fallait intervenir au Kosovo.
00:06:02Donc là, en l'occurrence, on est quand même sur, je dirais, il y a quand même une sérieuse
00:06:06divergence puisque Jordan Bardella a réitéré ses propos sur qu'il ne souhaitait pas l'envoi
00:06:13de troupes au sol en Ukraine.
00:06:16Pour ce qui est d'Emmanuel Macron, on sait que c'est diamétralement l'inverse.
00:06:21Alors, voilà, il va falloir… Là, on est vraiment dans un domaine d'incertitude.
00:06:26Marine Le Pen a raison sur la question budgétaire, sur la question des cordons de la bourse.
00:06:33Maintenant, le domaine réservé, en effet, elle a été obligée de préciser sa pensée
00:06:38en expliquant quand même que les affaires étrangères et le…
00:06:42D'où sa communication ce matin.
00:06:44Exactement.
00:06:45Et on sera avec notre consultant défense, Gérald Bouineau-Clairmont, à 13h30 pour
00:06:49éclaircir tout ça.
00:06:51On continue le tour de table, mais je voulais vous faire écouter ce qu'a dit François
00:06:54Bayrou parce que ça va alimenter notre débat, évidemment.
00:06:56François Bayrou qui était l'invité de Laurence Ferrari ce matin.
00:06:59Écoutez bien ce qu'il dit.
00:07:00C'est l'article 15 de la Constitution, le président de la République est le chef
00:07:06des armées.
00:07:07Il préside les conseils et les comités supérieurs de la défense nationale.
00:07:11Et un peu plus haut à l'article 13, le président de la République nomme, osant,
00:07:20il nomme, lui, aux emplois civils et militaires de l'État.
00:07:24Alors si vous prétendez que celui qui nomme aux emplois civils et militaires de l'État,
00:07:30celui qui préside les conseils de défense, celui dont la Constitution dit en toutes lettres
00:07:35qu'il est le chef des armées, si vous prétendez que ce n'est pas vrai, en fait, que ce seraient
00:07:41des titres pour faire joli, alors vous mettez en cause profondément la Constitution et
00:07:49peut-être un très grand nombre des électeurs de ce courant du Rassemblement national sont
00:07:55des électeurs qui expriment un besoin d'ordre et de sécurité.
00:08:00Le besoin d'ordre et de sécurité, ça commence quand on respecte les institutions
00:08:04du pays.
00:08:05Je trouve que cette déclaration est extrêmement grave.
00:08:09Céline, il a raison, François Bayrou, il dit que c'est une mise en cause de la Constitution.
00:08:15Elle insiste bien là-dessus aussi.
00:08:16En fait, Marine Le Pen fait de la politique, elle a très bien entendu.
00:08:21Rappelez-vous, quand Emmanuel Macron prend la parole pour annoncer la dissolution, il
00:08:26y a un élément, il fait après une conférence de presse pour expliquer, il y a un élément
00:08:31qui disparaît, c'est l'Ukraine et notamment la question justement de l'envoi de troupes
00:08:36au sol.
00:08:37Cet homme que l'on a connu extrêmement guerrier, très définitif sur le rôle que pourrait
00:08:43jouer la France dans ce conflit, tout d'un coup adopte un profil bas, pourquoi ? Parce
00:08:47qu'il a compris que les Français ne voulaient pas de cette avancée-là, ça leur fait peur,
00:08:53et donc lui va calmer le jeu.
00:08:55Et elle comprenant ça, là ce qu'elle est en train de dire, c'est qu'elle donne
00:08:57des gages sur une promesse qu'elle est sûre de pouvoir tenir, parce que sur la question
00:09:02du pouvoir d'achat c'est un peu plus compliqué, sur la question de l'immigration ça peut
00:09:06l'être aussi.
00:09:07Donc elle envoie un signe très fort aux Français, quitte à bousculer un peu la Constitution.
00:09:13Ceci étant dit, quand vous avez un pays aussi divisé et que vous vous trouvez avec
00:09:17un Premier ministre et un Président qui ne sont pas d'accord sur la politique internationale,
00:09:21oui il y a une tension, oui le Premier ministre a aussi des pouvoirs, et oui le Président
00:09:26ne peut pas aller en guerre sans l'accord du gouvernement, ce qui signifie bien que
00:09:31c'est un pouvoir propre, mais très discuté, très disputé.
00:09:35Et là ce que dit Marine Le Pen, c'est j'utiliserai tout ce qui est possible dans
00:09:39la Constitution pour imposer mes thèmes, ce qui veut dire une grande tension au plus
00:09:46haut sommet de l'État, mais c'est quasiment inévitable étant donné la panade dans laquelle
00:09:51le Président nous a mis.
00:09:52Et Marine Le Pen qui communique beaucoup évidemment, parce qu'elle a bien compris que cette annonce
00:09:56avait l'effet d'une bombe, a réagi au propos de François Bayrou, je vous en apporte juste
00:10:00après Joseph et Nathan aussi, regardez ce qu'elle dit, Monsieur Bayrou qui a choisi
00:10:03l'outrant sur le tard devrait se souvenir qu'en décembre 1999 le Premier ministre
00:10:08Lionel Jospin, vous faisiez référence à ça, s'était opposé à la volonté du chef
00:10:11de l'État d'envoyer les troupes en Côte d'Ivoire au moment du putsch du général
00:10:14Gaye.
00:10:15La Constitution, toute la Constitution, rien que la Constitution, on voit bien là, on
00:10:20est au cœur du sujet Joseph.
00:10:22Il y a deux choses, d'abord sur la déclaration de Marine Le Pen, à l'époque ce qu'elle
00:10:25dit est tout à fait exact, je crois que c'est aussi un feu rouge qui avait été donné
00:10:29par les Américains qui se mettent à mon sens quelquefois un peu trop de notre politique
00:10:33intérieure, voire de notre politique internationale.
00:10:35Mais enfin François Bayrou c'est comme ses mauvais élèves qui on donne un texte,
00:10:38il en lit la moitié et il lit l'autre moitié.
00:10:40Là il s'est arrêté, il s'arrête à l'article 13 de la Constitution, mais s'il
00:10:46était descendu par exemple à l'article 20, il aurait vu que cet article précise
00:10:50que le gouvernement dispose de la force armée, l'article 21 le Premier ministre est responsable
00:10:55de la défense nationale, l'article 35 le gouvernement doit informer le Parlement de
00:11:00l'emploi des forces armées à l'étranger au plus tard trois jours après le début
00:11:03de l'intervention.
00:11:04Ça veut dire quoi ? Ça veut dire exactement ce qu'ont dit Régis et Céline, on a un
00:11:09doute, la Constitution met un doute, si le Premier ministre et le chef de l'État s'entendent
00:11:14il n'y a pas de sujet, s'ils ne s'entendent pas il y a un vrai sujet, par exemple on
00:11:19nous dit que l'article 35 le Président ne peut pas déclarer la guerre sans l'accord
00:11:24du Parlement, d'accord, mais lancer une OPEX c'est beaucoup plus compliqué et pour
00:11:29le moment on n'a pas d'exemple historique puisqu'ils se sont entendus, souhaitons
00:11:33que ça continue, cela dit c'est le chef de l'État qui peut appuyer sur le bouton
00:11:37nucléaire ce que personne ne souhaite.
00:11:39Ça c'est vrai, c'est important de le rappeler.
00:11:41Nathan, ça promet, en cas de cohabitation les choses ne démarrent pas sur les bonnes
00:11:45bases, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:11:47Oui bien sûr et c'est à mon avis là qu'il y a quand même une nouveauté, normalement
00:11:50la cohabitation, alors il a été rappelé que dans les différentes cohabitations qui
00:11:55ont pu avoir lieu au cours de la Vème République, évidemment qu'il y a eu des frictions multiples
00:12:00entre le Président de la République et le Premier Ministre, des stratégies, des oppositions
00:12:04notamment sur des actions militaires et pas que sur la diplomatie, mais enfin globalement
00:12:08l'esprit de la cohabitation en 86, première cohabitation, situation qui n'était pas
00:12:13prévue par la Constitution en tant que telle et François Mitterrand avec beaucoup d'habileté
00:12:17invente cette situation, l'esprit c'était une sorte de partage, politique intérieure,
00:12:22Premier Ministre, gouvernement et le Président de la République garde la main sur les sujets
00:12:27relatifs à la diplomatie au sens large du terme.
00:12:30Là ce qui est nouveau, ce sont des gens qui disent, nous en cas de cohabitation, par principe
00:12:36nous ne voulons pas jouer les règles du jeu, alors évidemment ce ne sont pas des règles
00:12:39qui sont écrites noir sur blanc dans la Constitution puisqu'elles relèvent de l'esprit de la
00:12:44République au sens où Montesquieu parlait de l'esprit des lois, mais là si vous voulez
00:12:47ces gens-là disent, nous ne respecterons pas l'esprit des lois, surtout concernant
00:12:52un pays, à savoir, là on parle de l'Ukraine et de la Russie, avec lequel le Rassemblement
00:12:57national a eu et a, enfin a eu des liens historiques et continue d'avoir des positions de grande
00:13:02complaisance, donc tout ça évidemment devrait alerter collectivement, qu'est-ce qu'il
00:13:07faut ?
00:13:08Non mais c'est faux qu'il continue à avoir des positions de grande complaisance avec
00:13:11la Russie, écoutez ce qu'a dit Jordan Bardella, Jordan Bardella est absolument impeccable
00:13:15sur son soutien à l'Ukraine, il a simplement dit qu'il ne souhaitait pas envoyer des troupes
00:13:19et personne ne souhaite envoyer des troupes, y compris le Président Zelensky qui nous
00:13:23a dit, merci mais pour le moment ce n'est pas nécessaire, donc il faut arrêter justement
00:13:28d'essayer de faire cette caricature de dire que le RN serait une sorte de sous-marin avancé
00:13:33de la Russie, c'est un peu ce que vous êtes en train de dire.
00:13:35Est-ce qu'ils ont voté la résolution pour condamner les conditions de détention de
00:13:38M. Navalny ?
00:13:39Non, non, non, mais comment, LFI a voté contre, donc il n'y a plus d'urgence.
00:13:40Mais je n'ai pas dit que LFI c'était bien par rapport à la Russie, LFI ce n'est pas
00:13:42un exemple.
00:13:43Ils n'ont pas voté, ils se sont abstenus, mais la question du soutien à l'Ukraine militairement,
00:13:48elle n'a pas été posée, elle n'a pas été, en cas d'arrivée de Jordan Bardella au pouvoir,
00:13:55ce n'est pas quelque chose sur lequel il va revenir.
00:13:57Donc cette espèce de manière de dire, ah oui Marine Le Pen parce qu'elle a emprunté
00:14:01aux Russes à une époque…
00:14:03Je ne parle pas de ça.
00:14:04Non, moi je ne parle pas de ça.
00:14:05Si, en gros c'est ça.
00:14:06Vous parlez de complaisance et vous parlez de complaisance, c'est nous, il n'y a pas
00:14:07de complaisance.
00:14:08La complaisance c'est d'approuver l'annexion de la Crimée, la complaisance c'est de ne
00:14:12pas envoyer de troupes sur place pour ne pas rentrer dans la Troisième Guerre Mondiale.
00:14:18Ah mais ça c'est un autre débat.
00:14:19Et c'est ça qui fait mélange.
00:14:20Mais vous avez raison.
00:14:21Le débat il est là, le débat il est sur l'envoi ou non de troupes françaises en
00:14:25Ukraine, c'est tout.
00:14:26Ensuite, si on envoie ces troupes, on est co-belligérant et donc on risque l'escalade.
00:14:30Si je peux me permettre Régis…
00:14:31Dernier mot Nathan, parce qu'on en reparlera en deuxième partie d'émission.
00:14:33Je pense que le débat, le sujet des troupes au sol, vous avez parfaitement raison, même
00:14:36monsieur Zelensky dit qu'il ne veut pas de troupes au sol.
00:14:38C'est le seul sujet.
00:14:39C'est autre chose pour moi.
00:14:40C'est un Premier ministre qui appartient à un parti, qui a, j'en ai cité deux,
00:14:45des positions de complaisance, je ne parle pas des emprunts, je parle de ne pas condamner
00:14:48les conditions de détention de Navalny, je parle d'approuver l'annexion de la Crimée,
00:14:52qui a des positions de complaisance vis-à-vis de la Russie et qui nous dit, si je suis Premier
00:14:55ministre, je me mêlerai activement des prérogatives du Président de la République, à savoir
00:14:59de la diplomatie vis-à-vis de la Russie.
00:15:00Ça devrait nous alerter, nous faire réfléchir.
00:15:02Mais si les vrais enjeux étaient nationaux en fait, et là on est sur un prétexte, parce
00:15:08que finalement, la véritable question, pourquoi ça pose autant de problèmes, c'est qu'à
00:15:12partir du moment où le RN est positionné sur la reconquête du national, de la question
00:15:19nationale en disant, si on est souverain, à ce moment-là, on reprend en main notre
00:15:25destin.
00:15:26À ce moment-là, il est en opposition directe avec un Président qui, lui, n'a plus comme
00:15:31porte de sortie que l'Europe.
00:15:33Et c'est peut-être là-dedans que se joue l'impossibilité de se mettre d'accord sur
00:15:39le positionnement à avoir vis-à-vis de l'extérieur, parce que d'un côté, vous avez quelqu'un
00:15:43qui dit, on doit reprendre notre destin en main, pour ça, il va falloir des frontières,
00:15:47pour ça, il va falloir une politique de puissance, et de l'autre, un Président qui ne peut
00:15:51trouver son avenir et son secours que dans l'Europe et donc dans l'écrasement de la
00:15:56question nationale.
00:15:57Et c'est peut-être à cause de ce qui noue aujourd'hui dans cette élection qu'on se
00:16:02retrouve dans cette situation au point de vue international.
00:16:04Allez, on en reparlera, si vous le voulez bien, à 13h30, on ouvrira le débat, j'étais
00:16:09sûr que ça allait vous faire réagir, évidemment, et on ouvrira à nouveau le débat avec notre
00:16:13consultant de défense, le général Bruno Clermont, mais là, il est 12h45, je suis
00:16:16pile poil à l'heure, ça tombe bien, sommeil à la midi, et t'es également là, sommeil à l'heure.
00:16:20Voilà une de l'actualité du rififi au sommet européen, Emmanuel Macron et Olaf Scholz
00:16:26dans le viseur de Giorgia Meloni.
00:16:27La chef du gouvernement italien dénonce la mainmise de quelques dirigeants sur le
00:16:31choix des postes clés de l'Union européenne, dont la reconduction d'Ursula von der Leyen,
00:16:36un choix qui doit être enterriné aujourd'hui à Bruxelles.
00:16:39Un Algérien sous OQTF interpellé après une tentative de viol, le suspect, déjà
00:16:45connu des services de police, a séquestré une secrétaire dans un centre médical d'ici
00:16:50les Moulineaux et l'a menacé avec une paire de ciseaux avant de tenter de la violer.
00:16:55Et puis, deux mois après, il sort du silence, Kenji Girac prend la parole pour la première
00:17:00fois depuis sa blessure par balle, et c'est sur Instagram que le chanteur a choisi de
00:17:05s'adresser à son public.
00:17:07Je tiens à m'excuser auprès de vous, dit-il, dans un message vidéo publié ce mardi.
00:17:12Merci Somaïa, à tout à l'heure.
00:17:14Allez, on poursuit les débats, vous êtes en forme l'équipe du jeudi là, vous êtes
00:17:17en grande forme je trouve.
00:17:18On va parler de Jean-Luc Mélenchon, omniprésent, il n'y a pas un jour où il ne parle pas.
00:17:22Je crois qu'il parle, je ne sais plus, ce soir, mais il parle quelque part, évidemment.
00:17:25Il veut faire concurrence à Emmanuel Macron.
00:17:26Je ne sais pas, mais en tout cas, il est présent.
00:17:28Et depuis qu'il a...
00:17:30Oui, qu'on va entendre ce soir, évidemment, évidemment, encore des petites phrases.
00:17:33Donc, depuis qu'il a dit qu'il mettait union, finalement, ça l'intéressait, il y a tous
00:17:38les jours des petites réactions, et notamment dans son corps.
00:17:40On voit tout ça avec Régine Delfour, et puis on ouvre le débat, on va en parler,
00:17:43évidemment, parce que ça fait causer les journalistes.
00:17:45Vous nous connaissez.
00:17:46Allez, Régine.
00:17:47L'idée que Jean-Luc Mélenchon devienne Premier ministre en cas de victoire du nouveau
00:17:53Front populaire fait grincer des dents.
00:17:55Pour beaucoup de cadres de l'Union de la Gauche, Jean-Luc Mélenchon n'est pas rassembleur.
00:17:59C'est très simple, Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre.
00:18:01Il n'est pas au centre de ce rassemblement.
00:18:03Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre.
00:18:06Sur les cinq, il y en a au moins quatre qui ont dit qu'il n'est pas la personnalité
00:18:10qui fera consensus parmi nous pour un Parlement apaisé.
00:18:13Certains vont plus loin.
00:18:14Jean-Luc Mélenchon serait une sorte d'épouvantail.
00:18:18Ce que disent d'ailleurs beaucoup, regardez les déclarations de François Ruffin il y
00:18:23a quelques jours en disant qu'il est devenu un repoussoir à gauche.
00:18:27Rares sont ceux qui le soutiennent.
00:18:29Manuel Bompard, député sortant de la France Insoumise, estime qu'il est au contraire
00:18:33un atout dans cette campagne.
00:18:35Que Jean-Luc Mélenchon participe de cette campagne comme il le fait, c'est bon pour
00:18:39cette dynamique, on en a besoin et tout le monde devrait plutôt concentrer sa parole
00:18:44sur le fait de faire gagner des électrices et des électeurs plutôt que d'essayer de
00:18:49s'en prendre à un tel ou un tel.
00:18:51D'autres ne veulent pas laisser planer le doute, même si Jean-Luc Mélenchon a déclaré
00:18:56qu'il n'était candidat à rien.
00:18:57Jean-Luc Mélenchon a le droit de se sentir capable, sans doute que d'ailleurs il l'est.
00:19:00Nous on a le droit de penser, comme l'entièreté du Front Populaire, qu'il y a d'autres idées
00:19:04meilleures de Premier ministre que lui.
00:19:06Et Marine Tendelier assure qu'en cas de victoire du nouveau Front Populaire, le choix du Premier
00:19:11ministre se fera uniquement par consensus.
00:19:14Bon, il n'y a pas d'unanimité derrière sa candidature, ce n'est pas une nouveauté,
00:19:18mais tous les jours, tous les jours, il y a des petites réactions.
00:19:20C'est le moins qu'on puisse dire.
00:19:21Mais vous vous souvenez peut-être, au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron, donc la
00:19:28dernière présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait fait imprimer des affiches avec son
00:19:32effigie et il avait marqué Premier ministre.
00:19:34Donc à l'époque déjà, il y pensait.
00:19:36Vous savez, c'est Nicolas Sarkozy qui dit qu'il y pensait en se rasant.
00:19:40Jean-Luc Mélenchon pense au Premier ministre en se rasant, sans doute, et ça devient de
00:19:44façon récurrente.
00:19:45Je pense que c'est un excellent tacticien parce qu'installé, d'abord, il utilise une
00:19:51technique que, je dirais, il y en a un qui l'a maîtrisée, je dirais, avec le zèle
00:19:58qu'on lui connaît, c'est Donald Trump, c'est-à-dire l'omniprésence médiatique, c'est-à-dire
00:20:02à partir du moment où on fait réagir, on installe dans l'idée des gens l'idée que
00:20:05c'est peut-être possible.
00:20:06Et finalement, ce Mélenchon-là, le Mélenchon de combat, c'est le meilleur, c'est le meilleur
00:20:11parce que c'est un excellent orateur, peut-être un des meilleurs orateurs qu'on ait en France
00:20:15aujourd'hui et que, progressivement, ça fait avancer l'idée.
00:20:19Ça fait avancer l'idée aussi que les autres sont divisés parce que les autres possibilités,
00:20:25donc Raphaël Glucksmann, j'ai même vu que François Hollande était potentiellement
00:20:28candidat à devenir Premier ministre de son ancien ministre de l'économie, bref, voilà.
00:20:35J'imagine l'attelage.
00:20:36Donc ça peut être quelque chose de… Mais ce que démontre Jean-Luc Mélenchon en suscitant
00:20:42le refus sur sa candidature, c'est qu'aucune des autres candidatures n'est crédible.
00:20:47Il n'y a personne en plus.
00:20:48On ne voit pas.
00:20:49Peut-être celle de Glucksmann, mais comme Glucksmann a tellement abandonné le terrain
00:20:51immédiatement après l'européenne, après les européennes, eh bien, on va se dire,
00:20:57et puis finalement, peut-être que Mélenchon aura raison.
00:20:59À force de le dire, de le répéter, de le répéter, de le répéter.
00:21:02C'est possible.
00:21:03C'est possible.
00:21:04C'est possible.
00:21:05C'est possible.
00:21:06C'est possible.
00:21:07C'est possible.
00:21:08C'est possible.
00:21:09C'est possible.
00:21:10C'est possible.
00:21:12Mais il risque de se mettre d'accord entre eux, mais il risque de se mettre d'accord
00:21:13sur un autre nom pour contrer la candidature de Mélenchon.
00:21:16Mais imaginons demain, ils ont la majorité à l'Assemblée nationale et tout de suite,
00:21:21ils commencent à se bagarrer entre eux, comme ils l'ont fait d'ailleurs jusque le lendemain
00:21:26des élections européennes, en s'invectivant, en se traitant de tous les mots, en traitant
00:21:30de Glucksmann gentiment avec des termes qui frôlent plus que l'antisémitisme.
00:21:34Ils l'ont oublié, mais ça va forcément ressortir.
00:21:38Donc ça nous annonce des lendemains merveilleux s'ils ont une majorité.
00:21:43Je voulais vous dire…
00:21:44Mais sinon après.
00:21:45Oui, mais on en parlera plus tard sans doute.
00:21:47Allez, parce que nous sommes très en retard, il est 12h51, on va marquer une première
00:21:51pause et on se retrouve dans quelques instants évidemment pour notre dernière partie.
00:21:54On parlera également d'un sondage que l'on a fait, puisque Gérald Darmanin l'avait
00:21:58dit chez Laurence Ferrari, il craint des troubles à l'ordre public après le premier tour
00:22:03et après le second tour.
00:22:04Et vous, vous en pensez quoi ? La réponse, il faudra que vous nous restiez fidèles.
00:22:08Dans Minidews, à tout à l'heure.
00:22:12Il est un peu plus, il est un peu plus de 13h.
00:22:14Rebonjour, merci de nous accueillir.
00:22:16Bon appétit si vous êtes adaptables.
00:22:18Je vous représente l'équipe du jeudi dans quelques instants, mais tout de suite le
00:22:21sommaire de notre dernière partie.
00:22:23Jour J-3 pour les législatives.
00:22:25On va beaucoup en parler évidemment.
00:22:28Gérald Darmanin, vous vous souvenez, évoquait ses craintes qu'il y ait des troubles à
00:22:31l'ordre public dimanche soir après le premier tour.
00:22:34Idem le 7 juillet après le second tour.
00:22:36Et vous, oui et vous, quel est votre état d'esprit ? CNews vous a posé la question,
00:22:40craignez-vous des émeutes ? La réponse dans Minidews dans quelques instants.
00:22:43On vous a parlé du climat du côté du Front Populaire au début de l'émission.
00:22:48Dans un souci d'équité, évidemment, que se passe-t-il à droite ? Eric Zemmour s'est
00:22:53exprimé, il parle toujours d'une alliance à droite.
00:22:55Pour le moment, son appel n'a pas reçu de réponse.
00:22:58On l'écoutera.
00:23:00Enfin, on vous parlera des OQTF, ces obligations de quitter le territoire.
00:23:05C'est une information CNews.
00:23:06Depuis le début de l'année, les éloignements des étrangers en situation régulière connus
00:23:10pour troubles à l'ordre public ont augmenté de 28%.
00:23:13On ouvre le débat avec mes invités.
00:23:16Mais tout de suite, nouveau tour de l'information avec Somaya Labidi en pleine forme.
00:23:20Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:23:22On commence ce journal avec l'inquiétude des acheteurs de biens immobiliers.
00:23:26Certains d'entre eux redoutent une victoire du nouveau Front Populaire dont les mesures
00:23:30fiscales ne seraient pas à leurs avantages.
00:23:33Explication de Mathieu Deveze et Jean-Laurent Constantin.
00:23:35Une éventuelle victoire du nouveau Front Populaire inquiète les acheteurs de biens immobiliers.
00:23:41Face notamment à des mesures fiscales jugées peu avantageuses, certains souhaitent insérer
00:23:45une clause pour tout simplement annuler la vente en cas de succès de l'alliance de gauche
00:23:50aux législatives.
00:23:51Une situation vécue par ce notaire de la métropole lyonnaise.
00:23:54On a un acquérant qui me concerne qui m'a demandé ça.
00:23:57J'ai des confrères qui m'ont fait des retours similaires.
00:24:00Il y a des gens qui ont envie de voir clair sur la fiscalité, la politique.
00:24:04Juridiquement c'est valable, en revanche c'est un petit peu fragilisant pour le contrat.
00:24:10Donc c'est rare que le vendeur accepte de perdre du temps en l'insérant réellement
00:24:15au contrat et à la limite tant mieux.
00:24:17Mais selon certains propriétaires, le programme du nouveau Front Populaire pénalise les bailleurs.
00:24:21Il dénonce notamment l'abrogation de la loi anti-squat qui a triplé les sanctions
00:24:25encourues par les squatteurs jusqu'à 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende.
00:24:30Qu'est-ce qu'on fait avec toutes ces gens qui n'ont qu'une petite retraite
00:24:32des 500, des 600, des 700 euros par mois ?
00:24:35La taxe foncière est payée par exemple par le propriétaire.
00:24:37Même que tout soit détruit, les charges continuent à courir.
00:24:40Qu'est-ce qu'on fait avec ces petits propriétaires qui sont pris à la gorge
00:24:43par des squatteurs, par des réseaux professionnels du squat ?
00:24:48Qu'est-ce qu'on fait ?
00:24:48Déjà en difficulté, le marché de l'immobilier pourrait être à nouveau victime
00:24:52de l'instabilité politique.
00:24:54Certains courtiers redoutent même une remontée des taux de crédit
00:24:57en cas de victoire du Rassemblement national ou du nouveau Front populaire.
00:25:01On passe à ces chiffres inquiétants à présent.
00:25:04La consommation de cocaïne explose en France selon une dernière étude.
00:25:09Un adulte sur dix en a déjà pris au moins une fois dans sa vie.
00:25:12Alors peut-on lutter contre ce phénomène ?
00:25:15Et comment ?
00:25:15Élément de réponse de William Lovenstein, addictologue.
00:25:19La répression à elle seule ne peut pas faire grand-chose
00:25:23s'il n'y a pas d'accès aux soins, s'il n'y a pas d'information et prévention
00:25:28et s'il n'y a pas de réduction des risques.
00:25:30On est dans des soucis avec cette cocaïne
00:25:32parce qu'on n'a pas vraiment de traitement extraordinairement efficace.
00:25:36Ça a été plus simple de trouver des traitements de substitution pour l'héroïne
00:25:40que ça ne l'est encore actuellement
00:25:43pour trouver des traitements de substitution ou autres pour la cocaïne.
00:25:47Et puis à la une de l'actualité internationale, la colère grandit en Israël
00:25:51comme en témoignent ces images impressionnantes de manifestations à Tel Aviv.
00:25:55Des feux ont même été allumés sur le bitume des Israéliens
00:25:58venus en nombre battre le pavé pour dénoncer la politique du gouvernement Netanyahou.
00:26:05Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à 13h, Thierry.
00:26:08Tout à l'heure, ma chère Somaya, je vous présente l'équipe du jeudi.
00:26:11Nathan Devers en pleine forme, Céline Pina en pleine forme aussi,
00:26:15Régis Le Sommier au summum de sa forme, Joseph Touvenel.
00:26:19Moi, depuis les compliments qui ont été faits hors antenne à Céline sur sa petite veste de rose,
00:26:24je suis d'une jalousie quand même.
00:26:25Ce qui est hors antenne doit rester hors antenne, Joseph, vous le savez.
00:26:28Moi, je le trouve très bien, mais je n'ai pas de rose.
00:26:31Allez les amis, je voudrais qu'on revienne pour commencer cette dernière heure
00:26:35par les propos de Gérald Darmanin, qui craint des troubles à l'ordre public
00:26:39dimanche après le premier tour et encore plus après le second tour.
00:26:43Eh bien, CNews vous a posé la question.
00:26:46C'est le résultat d'un sondage chez ESA pour CNews Europe.
00:26:49C'est le journal du dimanche réalisé le 25 et 26 juin.
00:26:52La réponse est, Benjamin Bouchard va peut-être nous passer le résultat,
00:26:5661% des Français craignent des émeutes à l'issue des élections législatives
00:27:02et plus d'un Français sur deux craint donc des émeutes
00:27:06ou des manifestations violentes après législatives.
00:27:09Ça veut bien dire quelque chose.
00:27:11On voit tout ça, on fait un point avec Sandra Buisson.
00:27:13Évidemment, je vous interroge sur le sujet juste après.
00:27:17Selon nos informations, la situation a été jusque-là relativement calme,
00:27:21notamment parce que l'ultra-gauche et l'ultra-droite sont dans une forme de retenue,
00:27:26une volonté de ne pas commettre à cette heure d'action violente,
00:27:31vraisemblablement pour ne pas desservir leur cause politique dans ce scrutin législatif.
00:27:36Sur les réseaux sociaux ainsi dans la mouvance d'ultra-gauche,
00:27:39il n'y a qu'une part marginale des militants qui prônent l'insurrection.
00:27:43Quant au quartier sensible, depuis les résultats des élections européennes
00:27:47et l'annonce de la dissolution, il ne semble pas mobilisé,
00:27:51mais un phénomène de contagion ne peut être exclu.
00:27:53En l'état, il n'y a pas de menace précise sur le soir du premier tour,
00:27:57mais la situation peut évoluer.
00:27:59La vigilance des autorités sera de mise dans plusieurs villes,
00:28:02notamment celles où les mouvances ultra-gauches sont les plus implantées.
00:28:06L'après-second tour sera quant à lui un enjeu fort en termes de sécurité.
00:28:10Les autorités, selon nos informations,
00:28:12travaillent sur tous les scénarios hypothétiques de manifestations,
00:28:17d'actions violentes de l'ultra-gauche, d'une ultra-droite désinhibée,
00:28:20d'un affrontement entre ces deux mouvances et ou d'un embrasement des banlieues.
00:28:25Céline, il est 13h07 en ce jeudi.
00:28:28Je n'ai pas envie de jouer la France a peur,
00:28:31parce que ce n'est pas l'objectif évidemment,
00:28:33mais ces chiffres veulent dire quelque chose quand même.
00:28:36Oui, ils sont d'autant plus inquiétants que normalement,
00:28:39une élection, ça sert justement à sortir d'une crise politique,
00:28:43pas à la créer, à l'installer.
00:28:44Donc là, en plus, on fonctionne complètement à front renversé.
00:28:49Et en plus, on n'a plus aucun outil derrière.
00:28:52C'est-à-dire que si quelque chose explose après l'élection législative,
00:28:56le seul outil politique qui nous reste s'appelle la démission du président.
00:29:00Ça, c'est le premier point.
00:29:01Et deuxième point, on voit bien que dans ce qui est anticipé par les gens,
00:29:05il y a peu de chances d'avoir des affrontements extrême-gauche,
00:29:08extrême-droite, parce que les milices d'extrême-droite n'existent quasiment pas
00:29:11ou elles sont très marginales.
00:29:13En revanche, ce qu'on a vu pendant quelques années,
00:29:15c'était la capacité aujourd'hui des banlieues à créer des phénomènes d'émeute,
00:29:20qui sont pour l'instant plutôt des pillages.
00:29:22On n'est plus dans un phénomène de radia,
00:29:24que j'allais dire de prise de pouvoir politique organisée.
00:29:28Cependant, pour le coup, on voit sur les réseaux sociaux une tentative d'affoler,
00:29:34notamment tous les musulmans.
00:29:36C'est Arie Halimi qui dit, par exemple, le soir du 30 juin,
00:29:39c'est un avocat très proche d'où elle vit,
00:29:41le soir du 30 juin ou du 8 juillet, il pourrait y avoir,
00:29:44il dit même, il y aura des assassinats de musulmans, etc.
00:29:49Et en fait, semer ce genre de peur peut générer des passages à l'acte.
00:29:54Et je pense que c'est vraiment très, très grave d'agir ainsi.
00:29:57Mais aujourd'hui, s'il y a des gens qui ont des armes ou une capacité,
00:30:02j'allais dire, à créer de l'émeute,
00:30:04elles sont plus dans les banlieues qu'ailleurs.
00:30:06Je ne sais pas comment réagissent vos amis,
00:30:07mais moi, c'est vrai qu'au cours de déjeuner ou de dîner,
00:30:11on sent cette inquiétude, ce climat.
00:30:15Alors, ce climat qui est alimenté un peu par tous les candidats.
00:30:19Marine Le Pen l'a évoqué, Gérald Darmanin l'a évoqué.
00:30:22Alors d'ailleurs, c'est quand même assez étonnant de la part de Gérald Darmanin
00:30:26de parler aujourd'hui de ça après nous avoir dit qu'il ne resterait pas un jour de plus ministre.
00:30:32Et qu'il retournerait sur sa circonscription en cas d'élection.
00:30:34C'est un peu, je trouve, après moi, le déluge.
00:30:37Mais non, clairement, c'est une hypothèse qu'il faut anticiper.
00:30:42Vous avez peur ? Vous êtes inquiet ? Vous réagissez ?
00:30:44Moi, je ne suis pas inquiet, mais j'ai toujours cette petite phrase de Talleyrand
00:30:47qui me trotte dans la tête, qui disait
00:30:49« Qui n'a pas connu l'avant-révolution ne connaît pas la douceur de vivre ».
00:30:53Et j'ai peur, en effet, qu'on paie s'enfonce dans le chaos.
00:30:55C'est une possibilité.
00:30:57Maintenant, après, il faudra que, par exemple, si Jordan Bardella est élu,
00:31:03il va falloir désigner à Matignon, si le RN prend le pouvoir,
00:31:07qu'il y ait évidemment un dialogue avec les banlieues.
00:31:10Ça ne pourra pas fonctionner si ça reste dans l'adversité.
00:31:14Il va falloir une immense capacité à rassembler des Français
00:31:19qui sont aujourd'hui extrêmement divisés.
00:31:22Pour ce qui est de l'extrême-gauche, je pense qu'une des dynamiques de l'extrême-gauche
00:31:26est justement précisément de précipiter ce chaos.
00:31:28Jean-Luc Mélenchon s'est inscrit dans cette dynamique.
00:31:31Un certain nombre de personnes, je pense à Philippe Poutou quand on voit ses déclarations,
00:31:36il n'a pas toujours été comme ça, mais là, aujourd'hui, il est complètement dans cette logique.
00:31:39Le fait d'avoir mis à la députation à Avignon quelqu'un comme Raphaël Arnault,
00:31:45on est clairement avec des auxiliaires du chaos
00:31:48qui ne manqueront pas de jouer leur rôle le moment où il viendra.
00:31:54Nathan Josette, je vous donne la parole, mais François Bayrou de Laurence Ferrari
00:31:59s'est exprimé également sur ce climat, cette petite musique du moment.
00:32:05C'est une inquiétude légitime.
00:32:06Il suffit de regarder les écrans depuis des semaines et peut-être même avant
00:32:14pour voir qu'un degré de violence, de brutalité,
00:32:20le refus d'accepter les situations institutionnelles et même les textes constitutionnels,
00:32:28tout cela ouvre la voie ou en tout cas permet de redouter des troubles
00:32:36qui mettraient en cause l'ordre public, bien sûr.
00:32:42Nathan Devers, vous êtes inquiet, vous, personnellement ?
00:32:44Oui, alors il y a une série...
00:32:46Et qu'est-ce qui vous inquiète ?
00:32:47Vous avez vu la série La fièvre ?
00:32:49Oui, bien sûr.
00:32:49C'est une série canale très intéressante d'Éric Benzécry
00:32:53où il montre un pays qui justement va dans une sorte de polarisation de tous les côtés, fiévreuse.
00:32:58Mais le pari d'Éric Benzécry dans cette série, c'était d'écarter les politiques.
00:33:02La fièvre était dûe initialement à une histoire, une polémique qui avait lieu dans une équipe de football
00:33:07et c'étaient les communicants, c'étaient les influenceurs, c'étaient les réseaux sociaux,
00:33:10c'étaient les journalistes, mais ce n'étaient pas les politiques.
00:33:12Or, c'est très intéressant de voir que quelques semaines après la sortie de cette série,
00:33:16nous nous retrouvons à la porte d'une sorte de fièvre,
00:33:19mais qui est entièrement due à des causalités politiques.
00:33:22Et ça, je pense que ça peut nous faire réfléchir.
00:33:26Ils ont trouvé l'histoire à Brest, c'est bon de le dire.
00:33:28Et peut-être que le diagnostic d'ailleurs d'Éric Benzécry peut être contesté là-dessus.
00:33:32Son pari, en gros, était de dire, nous sommes dans une société fiévreuse,
00:33:35qu'il y ait ou non des politiques, ça ne change rien à la chose.
00:33:37Peut-être que c'est un peu l'inverse.
00:33:39Alors, deux choses.
00:33:40Premièrement, qu'il y ait des manifestations après-législatives,
00:33:43à supposer que le RN gagne, qu'il y ait des manifestations fleuves,
00:33:46qu'il y ait des oppositions.
00:33:48Un, c'est la vie démocratique.
00:33:49Deux, je le comprends parfaitement, mais c'est une situation
00:33:51qui n'est jamais arrivée dans l'histoire de France par le suffrage universel direct.
00:33:54La question de la violence, c'est cette question-là qui doit aussi être soulevée.
00:33:58Il est vrai qu'il y a dans le monde politique,
00:34:00et là où je vous rejoins, c'est qu'en effet, c'est essentiellement à l'extrême gauche,
00:34:04des représentants politiques qui refusent d'avoir une condamnation absolue,
00:34:09inconditionnelle de la violence, pas seulement pour des raisons morales,
00:34:12mais même pour des raisons, je dirais, stratégiques.
00:34:14La violence, ce n'est pas de la politique.
00:34:16La violence, si on regarde dans l'histoire des 40, 50, 60 dernières années,
00:34:21les plus beaux, les plus grands combats politiques qui ont été menés,
00:34:24non seulement en France, mais dans le monde entier,
00:34:26sont des combats de la non-violence.
00:34:27La non-violence est beaucoup plus radicale que la violence pour une raison très simple.
00:34:31Quand une cause, aussi belle, aussi juste soit-elle, est portée par la violence,
00:34:36eh bien après, elle est toujours salie.
00:34:38Les pays, notamment dans les luttes décoloniales,
00:34:41qui ont fait un usage de la violence, contrairement à l'Inde, contrairement à d'autres,
00:34:46et qui ne l'ont pas condamnée,
00:34:48qui ont refusé à un moment de faire cet examen de conscience et de dire
00:34:50« la violence est une tâche, quelle qu'elle soit »,
00:34:53en ont ensuite toujours porté les stigmates.
00:34:56Et ça, cette logique-là, n'est pas opératoire chez tous les politiques.
00:35:01Je vous donnerai juste un exemple, moi, qui m'avait marqué.
00:35:03C'était, je ne parle même pas du 7 octobre,
00:35:05mais après la mort de Nahel, mort dramatique,
00:35:08le président de la République dit que ces actions sont inexcusables,
00:35:12et inqualifiables, et injustifiables.
00:35:13Il y a tout de suite la justice qui est enclenchée,
00:35:15donc il n'y avait pas eu un silence, il n'y avait pas d'omerta.
00:35:17Et puis quand les émeutes commencent,
00:35:19certains députés LFI refusent d'appeler au calme,
00:35:22en disant justement « sans justice, il n'y aura pas de calme »,
00:35:24alors que la justice était en train, précisément, de commencer à passer.
00:35:28Ça, c'est un indicateur qui doit tous nous faire réfléchir.
00:35:32Pareil, les Gilets jaunes, au début de leur action,
00:35:34avaient une action qui était très intéressante.
00:35:36Cette histoire, vous vous souvenez des ronds-points,
00:35:38justement, d'une révolte qui se fuse, etc.
00:35:42Et puis, certains politiques, certains groupuscules,
00:35:45les ont poussés, si vous voulez, à recourir à des méthodes violentes
00:35:49qui ne correspondaient absolument pas à leur projet initial,
00:35:52et on a vu ce que ça a donné, c'est-à-dire le contraire
00:35:55de ce qui était le projet premier des Gilets jaunes.
00:35:57Donc la violence doit être condamnée,
00:35:59pour des raisons non seulement morales,
00:36:01mais pour des raisons de radicalité politique, j'insiste là-dessus.
00:36:04– Joseph, un mot.
00:36:05– Je n'ai pas peur, ça ne veut pas dire que je ne suis pas inquiet.
00:36:09Pas trop pour le soir du premier tour,
00:36:10il y aura peut-être quelques éléments d'extrême-gauche qui bougeront.
00:36:15Après le deuxième tour, tout dépend qui va l'emporter.
00:36:19Et quand même, curieusement, quand on envoie les Indos à dos,
00:36:21personne ne nous dit, il y a un risque formidable dans la rue de violence,
00:36:26si c'est le Front populaire qui l'emporte.
00:36:29Donc on voit bien que la menace, c'est l'extrême-gauche.
00:36:32La menace, elle vient d'eux.
00:36:33D'ailleurs, les Black Blocs, vous avez noté leur relative discrétion en ce moment.
00:36:37Ce qui est quand même curieux pour des gens qui ne sont pas contrôlés,
00:36:40en ce moment, oui, il y a un risque, mais plus on tardera, plus on attendra,
00:36:45plus le risque grandira.
00:36:47Donc à un moment donné, il faut être responsable.
00:36:50Il y a des élections, quel que soit celui qui gagne,
00:36:52je reconnaîtrais qu'il a gagné.
00:36:54Point dans les urnes, et c'est la démocratie.
00:36:56– Et c'est la démocratie.
00:36:56– Et il faudra être très ferme vers ceux qui refuseront la démocratie.
00:37:00– Et ça, c'est important de le rappeler.
00:37:01– Et derrière, c'est la première porte ouverte pour la tyrannie.
00:37:04La révolution française 1789, très bien, 1791, c'est la terreur.
00:37:10– 13h16, on fait un tour de l'info avec Sommeil à la midi.
00:37:13– Une déclaration qui fait déjà couler beaucoup d'encre
00:37:16selon François Bayrou, invité de Laurence Ferrari ce matin.
00:37:20Marine Le Pen met en cause profondément la Constitution
00:37:23lorsqu'elle dit que chef des armées pour le président, c'est un titre honorifique.
00:37:28– Des pluies diluviennes en Haute-Saône hier.
00:37:31Un violent orage s'est abattu sur le département.
00:37:33Près de 83 mm de pluie sont tombés à Amance.
00:37:37Quelques personnes ont dû être relogées.
00:37:39Toutefois, aucune victime humaine n'est à déplorer.
00:37:43Et puis, c'est un doublé inédit dans l'histoire du basket français.
00:37:47Les jeunes Zachary Rizacher et Alexandre Sarr ont été sélectionnés
00:37:50en première et deuxième position de la draft NBA,
00:37:54le marché annuel américain des meilleurs talents.
00:37:57– Merci beaucoup Sommaya.
00:37:59Et puis cette information, vous connaissez Victor Weinbahn,
00:38:02Yamaha, évidemment, la star puisqu'on a parlé de la draft.
00:38:06Il a été drafté l'an dernier numéro un, c'est l'un de nos meilleurs joueurs français.
00:38:10– Céline voulait nous en dire un mot.
00:38:12– Mais non, elle peut, ça c'est un tacle quand même.
00:38:15– Il a vu mes yeux tous.
00:38:17– Ouais, c'est un tacle.
00:38:18– C'est le plus grand joueur français.
00:38:19– C'est le plus grand joueur français de tous les temps, évidemment.
00:38:23Et moi je suis basketeur, ne vous moquez pas de ma taille,
00:38:25mais je suis basketeur à la base.
00:38:26– Et Joseph va être nommé chipie d'honneur.
00:38:29– Exactement, mais pourquoi je vous parle de Victor Weinbahn,
00:38:31Yamaha, parce qu'il a, vous savez, il y a un grand nombre d'acteurs,
00:38:35de sportifs qui ont pris position, et ça vient de tomber.
00:38:38Et il a déclaré qu'il est important de s'éloigner des extrêmes.
00:38:41Voilà, ça vient de tomber.
00:38:42– Comme Mbappé.
00:38:43– Comme Mbappé, il ne précise pas, c'est moins précis que le fils de Lilian Thuram.
00:38:48– Il y a peut-être juste un truc, c'est que moi je me souviens
00:38:51que quand on s'est retrouvés vraiment face à l'inhumanité
00:38:54qui était la construction des stades au Qatar,
00:38:56dans lequel on s'est rendu compte que beaucoup d'hommes étaient morts,
00:38:59et qu'on les avait en plus enterrés en catimini, c'était vraiment assez atroce.
00:39:04On a posé la question à Kylian Mbappé qui a dit
00:39:06« Non, non, moi je ne fais que du foot ».
00:39:08Donc c'est assez marrant parce que quand l'employeur est quatari,
00:39:11même l'humanité de base, on l'oublie.
00:39:14Et puis sur d'autres choses, on se fait mousser
00:39:16et on essaie de revêtir un manteau de vertu qu'on ne mérite pas.
00:39:19Sincèrement, faites du foot, faites du basket.
00:39:22Mais il y a un moment où c'est un peu gênant,
00:39:25ou alors vous êtes vraiment courageux, mais vous êtes courageux tout le temps.
00:39:28On n'avait pas entendu non plus Marcus Turam
00:39:30au moment de l'accession de Giorgia Melloni en Italie,
00:39:32alors qu'il jouait à Turin, il jouait entre son salaire et ses émoluments au club.
00:39:37La vertu qui est compatible avec ses intérêts financiers,
00:39:42c'est un peu pénible au bout de temps.
00:39:43Nathan De Gaulle a pris…
00:39:44Quand même, une remarque, c'est que quand il y a 20 ans, en 2002,
00:39:47des artistes, des sportifs, etc. condamnaient les extrêmes,
00:39:50en l'occurrence l'extrême droite,
00:39:51ils se mettaient à dos 16, 18, 20% de Français.
00:39:55C'est vrai qu'aujourd'hui, quand même, un sportif qui critique les extrêmes,
00:39:59il s'oppose à 40% des électeurs.
00:40:02Donc si vous voulez, ce n'est pas rien.
00:40:04Là, il y a quand même un acte qui est lourd et qui a une forme de courage.
00:40:07Maintenant, la remarque que j'aimerais faire,
00:40:09c'est que vous avez peut-être lu la tribune d'Ariane Mouchkine récemment.
00:40:12Oui, on en avait parlé.
00:40:14Je pense qu'elle avait quand même raison de dire une chose,
00:40:17c'est que dans cette situation, on a vu la carte des résultats électoraux,
00:40:20où il y avait le centre de Paris et le centre des grandes villes
00:40:23qui étaient progressistes, Emmanuel Macron socialiste,
00:40:26et puis le restant de la France qui était majoritairement acquis à Jordan Bardella.
00:40:31Ce décalage-là, il faut aussi questionner, il est multicausal,
00:40:35mais il faut aussi questionner le rôle des élites culturelles.
00:40:39Il a été montré dans une étude que les électeurs du Rassemblement national
00:40:42ont plus de colère contre les élites culturelles,
00:40:44les artistes, les intellectuels, etc., que contre les élites économiques.
00:40:48Tout cela doit nous faire réfléchir,
00:40:49et adopter cette méthode-là juste de l'incantation ne suffit pas,
00:40:54et peut-être contre-productif, peut-être d'ailleurs un scénario un peu à l'américaine.
00:40:58Deux mots rapides, Joseph, parce que je vois qu'on parle d'extrême.
00:41:01Moi, je vous invite à lire la tribune du JDD que j'ai faite,
00:41:04qui a été publiée il y a quelques jours, sur les extrêmes.
00:41:07Pour moi, mes rôles, mes modèles ont toujours été des extrêmes.
00:41:10C'est-à-dire ceux qui veulent nous élever, qui nous amènent vers le haut.
00:41:12Il y a de bons extrêmes, il y a de mauvais extrêmes.
00:41:14Ça ne veut rien dire, les extrêmes.
00:41:16Mon père, il a été arrêté et condamné par les Allemands et emprisonné
00:41:20parce qu'il était dans l'extrême.
00:41:22Il a fait un drapeau français en prison parce qu'il était dans l'extrême.
00:41:25Les extrêmes, c'est le sel de la terre.
00:41:27Ce n'est pas toujours, mais ça peut être.
00:41:29Alors, il faut arrêter, il faut regarder quels sont ces extrêmes.
00:41:31Il y a ceux qui détruisent et il y a ceux qui construisent.
00:41:33– Allez, rapidement, on va parler d'Éric Zemmour,
00:41:35qui s'est exprimé chez nos gros frères de RTL.
00:41:37On a parlé de l'Union du côté du Front populaire.
00:41:40Union un peu fragile, on l'a évoqué ensemble, évidemment.
00:41:43Éric Zemmour, ne désespère pas quand même, écoutez-le.
00:41:47– Nous avons de multiples différences.
00:41:51J'ai déjà beaucoup exprimé mes différences.
00:41:53Par exemple, Marine Le Pen pense que l'islam est compatible avec la République.
00:41:58Pas moi.
00:41:59Marine Le Pen pense qu'il n'y a pas de guerre de civilisation.
00:42:01Marine Le Pen pense qu'il n'y a pas de grand remplacement.
00:42:03Marine Le Pen, en économie, est plutôt socialiste.
00:42:06Moi, pas.
00:42:07Je lutte contre le wokisme.
00:42:11Je n'ai pas l'impression que Marine Le Pen en fasse un combat.
00:42:14Mais aujourd'hui, il y a une vague.
00:42:16Vous comprenez bien que nous sommes, si vous voulez,
00:42:20favorables à reconquête à ce qu'il y ait une grande majorité de droite.
00:42:23– Vous auriez voulu cette alliance malgré toutes vos divergences ?
00:42:27– Moi, vous savez, il est normal.
00:42:28Regardez, à gauche, ils s'allient alors qu'ils ont des normes différentes aussi.
00:42:32C'est la logique politique et c'est la logique du scrutin majoritaire.
00:42:36– Bon, et Eric Zemmour persiste ici.
00:42:37Pour le moment, il n'y a pas de réponse à cet appel, Nathan.
00:42:40Ce qui est fou, c'est qu'Éric Zemmour aura été à l'Union des droites
00:42:43ce que Manuel Valls aura été au macronisme.
00:42:45Manuel Valls, je m'explique, avait prévu l'émergence du macronisme.
00:42:48Il avait été vraiment le premier personnage.
00:42:50Et il a été évidemment sacrifié sur le tel du macronisme
00:42:53parce qu'il avait vu ça peut-être trop tôt et qu'il avait fabriqué trop tôt
00:42:57et qu'il a fait un certain nombre aussi d'erreurs ou de fautes politiques.
00:43:00Eric Zemmour, ça fait des années et des années qu'il prône l'Union des droites.
00:43:03Et quand l'Union des droites arrive, la seule personne politique qu'elle sacrifie,
00:43:08c'est lui-même.
00:43:09Alors pourquoi ? Il y aurait beaucoup de raisons.
00:43:11Il me semble qu'il y en a deux qui peuvent être soulignées.
00:43:13La première, c'est que moi, c'est vraiment quelque chose que je ne comprends pas.
00:43:16Eric Zemmour, quand il était journaliste politique,
00:43:18il était quand même, quoi qu'on dise de lui,
00:43:20quels que soient les désaccords, les oppositions,
00:43:21c'était un observateur assez fin de la vie politique, des stratégies politiques.
00:43:25Et quand il est rentré en politique, il a fait toutes les erreurs
00:43:29que le journaliste Eric Zemmour aurait sans doute critiqué.
00:43:31Comment, par exemple, il prenait l'Union des droites
00:43:34et la méthode par laquelle il a essayé de l'imposer, notamment la présidentielle,
00:43:38c'était d'être beaucoup plus à droite que Marine Le Pen,
00:43:41ce qui n'avait absolument aucun sens par rapport à son projet.
00:43:44Je ne parle même pas de l'agressivité, je ne parle même pas du ressentiment, etc.
00:43:48Mais donc, cette posture-là de sacrifier de son propre projet est assez intéressante.
00:43:53Je suis d'accord avec Nathan, cette fois.
00:43:56Ça arrive parfois, oui.
00:43:57J'irais même plus loin, je dirais qu'il a servi de paratonnerre.
00:44:00Le paratonnerre pour le RN et qu'une fois que le paratonnerre, il l'a servi,
00:44:03il ne sert plus à grand-chose.
00:44:05Et hélas, alors que, en effet, je suis entièrement d'accord
00:44:07si Éric Zemmour était resté polémique, s'il était resté dans le monde des médias,
00:44:11je pense qu'il aurait un impact bien plus important aujourd'hui.
00:44:14Là, aujourd'hui, il reste avec ce problème congénital de la droite
00:44:19qui est l'absence d'union, alors que la gauche, en effet, vous l'avez dit,
00:44:22est capable, même avec des gens qui ont des moules dans eux,
00:44:26d'être capable, pour une élection, de s'unir.
00:44:30Là, c'est quand même aussi un spectacle un peu triste
00:44:34de voir qu'il n'y a pas cette union possible à droite.
00:44:36Allez, on marque une pause et on se reparle de cette déclaration de Marine Le Pen.
00:44:41On sera avec notre consultant, le général Bruno Clermont.
00:44:46Évidemment, c'est un sujet qui vous a beaucoup animé en première partie d'émission.
00:44:50On se retrouve dans quelques instants. À tout de suite.
00:44:56Soyez les bienvenus. Merci de nous accueillir.
00:44:58Il est 13h30, c'est la dernière ligne droite pour votre Midi News.
00:45:01Je vous présente mon équipe dans quelques instants, l'équipe du jeudi.
00:45:03Mais tout de suite, nouveau point, les membres de l'équipe également.
00:45:05Fidèle, sommeil à la midi.
00:45:07À la une de l'actualité, trois ans de prison ferme
00:45:10pour le chef d'entreprise commanditaire de l'agression,
00:45:13Dorian Filol, élu de Saint-Denis.
00:45:15Une agression qui s'est produite en décembre dernier
00:45:17et qui a choqué la victime et l'opinion publique.
00:45:21L'année 2023 marquée par, je cite,
00:45:23« une montée des crispations identitaires et une progression sensible
00:45:26de l'antisémitisme et du rejet de l'immigration ».
00:45:31C'est ce qu'affirme la CNCDH,
00:45:33Commission nationale consultative des droits de l'homme,
00:45:35dans son dernier rapport publié aujourd'hui.
00:45:39Et puis, la fac de Nanterre appelle ses étudiants à voter contre,
00:45:42je cite, « les conséquences immédiates de l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir ».
00:45:46Une prise de position dénoncée par l'Uni, syndicat étudiant proche de la droite.
00:45:51Merci Somaïa.
00:45:52Je vous présente l'équipe du jeudi qui m'accompagne.
00:45:54Céline Pinard, Nathan Devey, Régis Le Sommier, Joseph Touvenel.
00:45:57Les amis, on va revenir sur cette déclaration de Marine Le Pen
00:46:01chez nos amis du Télégramme.
00:46:03Marine Le Pen qui a répondu que « Chef des armées pour le Président »,
00:46:06c'est un titre honorifique puisque c'est le Premier ministre
00:46:09qui tient les candons de la Bourse.
00:46:11Ça suscite un grand nombre de réactions.
00:46:12On voit tout cela avec un sujet de Mickaël Dos Santos
00:46:16et on sera avec le général Bruno Clermont.
00:46:19Emmanuel Macron, chef des armées,
00:46:21un titre honorifique en cas de cohabitation pour Marine Le Pen.
00:46:25Des propos tenus dans le journal Le Télégramme,
00:46:28réitérés quelques heures plus tard par la patronne du RN.
00:46:32Sans remettre en cause le domaine réservé du président de la République
00:46:36en matière d'envoi de troupes à l'étranger,
00:46:38le Premier ministre a, par le contrôle budgétaire,
00:46:41le moyen de s'y opposer.
00:46:43Une position critiquée par François Bayrou.
00:46:46Sur CNews, le président du Modem l'accuse de bafouer la Constitution.
00:46:50Si vous prétendez que celui qui nomme aux emplois civils et militaires de l'État,
00:46:55celui qui préside les conseils de défense,
00:46:58celui dont la Constitution dit en toutes lettres qu'il est le chef des armées,
00:47:02si vous prétendez que ce n'est pas vrai,
00:47:04que ce seraient des titres pour faire joli,
00:47:08alors vous mettez en cause profondément la Constitution.
00:47:12Instantanément, Marine Le Pen réagit à cette attaque sur le réseau social X.
00:47:17Monsieur Bayrou, qui a choisi Loutran sur le tard,
00:47:20devrait se souvenir qu'en décembre 1999,
00:47:23le Premier ministre, Léonel Jospin,
00:47:25s'était opposé à la volonté du chef de l'État d'envoyer des troupes en Côte d'Ivoire
00:47:29au moment du putsch du général Gaye.
00:47:32La Constitution, toute la Constitution, rien que la Constitution.
00:47:36En février dernier, Emmanuel Macron avait ouvert le débat sur l'envoi de soldats en Ukraine.
00:47:41Une ligne rouge que Jordan Bardella ne souhaite pas franchir.
00:47:45Le prétendant au poste de Premier ministre veut éviter l'escalade,
00:47:48devenir cobelligérant face à la Russie, puissance nucléaire.
00:47:52Alors, on l'a évoqué en tout début d'émission,
00:47:54il y a un certain nombre de réactions et notamment du ministre des Armées
00:47:59qui a répondu à cette affirmation qu'on va vous mettre à l'écran,
00:48:03que Benjamin Bouchard va vous mettre à l'écran.
00:48:05La Constitution n'est pas honorifique, dit Sébastien Lecornu.
00:48:08Suivant la Constitution, le président est en effet garant,
00:48:10c'est une longue réponse, garant, vous entendez bien,
00:48:13garant de l'indépendance et de l'intégrité du pays,
00:48:15ainsi que des traités qui l'engagent.
00:48:17Bref, il répond de la France.
00:48:19D'autre part, il lui appartient d'assurer la continuité de l'État
00:48:22et le fonctionnement des pouvoirs.
00:48:24Bref, il répond de la République.
00:48:25Pour porter ses responsabilités suprêmes,
00:48:28il faut au chef de l'État des moyens qui soient adéquats.
00:48:31La Constitution les lui donne.
00:48:33Dans les domaines essentiels de la politique extérieure
00:48:36et de la sécurité nationale, il est tenu à une action directe
00:48:39puisqu'en vertu de la Constitution, il négocie et conclut les traités
00:48:43puisqu'il est le chef des Armées, puisqu'il préside à la Défense.
00:48:47Voilà.
00:48:49– À l'occlusion, Général De Gaulle.
00:48:51– Voilà, il a pris en fait, c'est une citation de De Gaulle.
00:48:54– Exactement.
00:48:54– Donc oui, en effet, mais le problème de cette,
00:48:57comment Joseph l'exprimait tout à l'heure,
00:48:59c'est-à-dire que dans cette Constitution, il y a aussi une part
00:49:02qui est dévolue au Premier ministre et au gouvernement
00:49:06dans la conduite et dans la décision d'entrer en guerre,
00:49:08dans la conduite, dans la décision de faire une OPEX,
00:49:12dans la conduite des opérations et en l'occurrence,
00:49:14là où le babelaisse, c'est que, comment Jean-Marc Bardella,
00:49:19il l'a réaffirmé, c'était dans le sujet que vous venez de montrer,
00:49:23ne veut pas envoyer des troupes françaises en Ukraine,
00:49:27sous aucun prétexte, alors qu'Emmanuel Macron
00:49:30l'a plusieurs fois suggéré, Emmanuel Macron a même déclaré,
00:49:34nous, il n'y a plus de ligne, il n'y a pas de ligne rouge.
00:49:36Donc là, on est sur une divergence notoire,
00:49:40il s'agit potentiellement d'une entrée en guerre de la France,
00:49:45donc on est quand même sur quelque chose de gravissime.
00:49:47La réponse de Marine Le Pen concernait une question,
00:49:50effectivement, certes importante à l'époque,
00:49:52de l'envoi de troupes en Côte d'Ivoire,
00:49:54mais là, il y a potentiellement une guerre.
00:49:56Or, jusqu'à présent, quand il y a eu cohabitation,
00:49:59les deux membres de l'exécutif de deux sensibilités différentes,
00:50:03que ce soit été Lionel Jospin ou Jacques Chirac,
00:50:06pour la période de la fin des années 90,
00:50:08ont toujours été d'accord et ont mené de front
00:50:11la politique internationale,
00:50:13notamment sur le Kosovo et sur l'Afghanistan,
00:50:16intervenant d'ailleurs parfois ensemble
00:50:18pour annoncer les décisions.
00:50:20Donc là, on est vraiment dans un cas inédit
00:50:24et on ne peut pas balayer simplement du revers de main
00:50:26et dire que ce n'est pas parce qu'il va y avoir
00:50:28Jordan Bardella au Premier ministre
00:50:31qu'Emmanuel Macron va pouvoir continuer sa politique,
00:50:34voire décider lui seul de l'envoi de troupes en Ukraine.
00:50:38Alors, on a demandé l'avis de notre consultant de défense,
00:50:41le général Bruno Clermont,
00:50:42sur cette prise de position de Marine Le Pen.
00:50:44Écoutez ce que dit le général.
00:50:48La Constitution française précise les responsabilités
00:50:51du chef de l'État en matière militaire.
00:50:54C'est une responsabilité essentielle
00:50:55puisqu'il est désigné comme le chef des armées.
00:50:57Il a pour ça un outil que le Conseil de défense qui le préside.
00:51:00Et c'est à l'occasion du Conseil de défense
00:51:02qu'il décide des principales orientations
00:51:04qui vont être données aux forces militaires.
00:51:06Tout ça, c'est un équilibre des pouvoirs délicats
00:51:09dans lequel, malgré tout,
00:51:10le chef de l'État reste au sommet de la pyramide,
00:51:13le gouvernement et le Premier ministre
00:51:14ayant surtout la main sur les budgets.
00:51:16Et évidemment, la question du budget des armées
00:51:18se posera en cas de cohabitation de manière prégnante.
00:51:22Joseph.
00:51:23Oui, mon général.
00:51:24Comment vous interprétez alors l'article 20 qui précise
00:51:26« le gouvernement dispose de la force militaire » ?
00:51:28Il n'est pas en direct, notre général.
00:51:31J'aurais bien aimé qu'il réponde parce qu'on voit la contradiction.
00:51:33On a eu des petits problèmes de connexion avec le général.
00:51:35Oui, le président de la République est le chef des armées.
00:51:38Mais le gouvernement dispose de la force armée, c'est l'article 20.
00:51:41Et le Premier ministre est responsable de la défense nationale,
00:51:44c'est l'article 21.
00:51:46Donc on voit qu'en cas de cohabitation
00:51:48où il y a un désaccord, les choses ne seront pas simples.
00:51:50Et celui que je plains, c'est le chef d'état-major des armées
00:51:53qui doit obéir.
00:51:54Ça ne va pas être facile.
00:51:55Et à qui, dans quel cadre et comment ?
00:51:57Nathan.
00:51:58Puisqu'on parlait du général de Gaulle,
00:51:59dans la pensée politique du général de Gaulle,
00:52:01il y a une idée qui est centrale.
00:52:03C'est que quand notre pays est en crise,
00:52:05confronté à une crise grave,
00:52:07le parlementarisme, donc le gouvernement,
00:52:09donc le Premier ministre, ne peut pas régler les choses.
00:52:12Chez le général de Gaulle, ça s'inspire évidemment
00:52:15de ce qui s'est passé à la fin des années 1930,
00:52:18l'étrange défaite.
00:52:19Ça s'inspire aussi de l'échec profond
00:52:22de la Quatrième République vis-à-vis de la guerre d'Algérie.
00:52:26Le seul contre-exemple qu'on pourrait trouver à cela,
00:52:28c'était Mendes France avec l'Indochine
00:52:31et qui a réussi, lui, à régler quelques sujets
00:52:35de politique extérieure depuis sa position.
00:52:38Mais le général de Gaulle pensait que face à une crise
00:52:42de cette nature, il fallait un grand homme
00:52:45et il fallait un homme qu'il puisse trancher,
00:52:47quitte à trancher en trahissant les forces politiques
00:52:51qu'il avait amenées au pouvoir.
00:52:52C'est exactement ce que le général de Gaulle a fait
00:52:55quand il est porté au pouvoir par l'Algérie française
00:52:58et qu'ensuite, il se retourne contre elle.
00:53:00Évidemment qu'aujourd'hui, nous sommes dans une situation,
00:53:03au regard de l'histoire de France,
00:53:05depuis le début de la Cinquième République,
00:53:07où sinon la France, du moins l'Europe,
00:53:09se retrouve face à une crise qui est difficile.
00:53:11Dire à ce moment-là, vouloir à ce moment-là,
00:53:13si vous voulez en quelque sorte,
00:53:14déshabiller le président de la République
00:53:17du rôle gaullien qui est le sien,
00:53:19c'est un acte profondément irresponsable.
00:53:21Alors, je vous donne la parole juste,
00:53:22parce qu'on a posé la question,
00:53:23pour rebondir sur ce qu'évoquait notre ami Régis,
00:53:26on a posé la question au général Bruno Clermont.
00:53:30Est-ce qu'il est possible pour le Premier ministre
00:53:31d'empêcher l'envoi, par exemple, de troupes françaises en Ukraine ?
00:53:34La réponse du général.
00:53:35Et je vous donne la parole juste après.
00:53:37La cohabitation précédente, 1997 à 2002,
00:53:41entre Chirac et Jospin, s'est bien passée
00:53:43parce qu'ils avaient comme objectif
00:53:45de maintenir de l'unité nationale
00:53:46alors qu'il y avait deux opérations majeures,
00:53:47le Kosovo et l'Afghanistan.
00:53:49Techniquement, empêcher le déploiement de troupes françaises
00:53:54en Ukraine, ça paraît difficile.
00:53:56Le chef de l'État donne un ordre au chef militaire des armées
00:53:59qui met en œuvre l'opération.
00:54:01Maintenant, évidemment, ça paraît un peu difficile
00:54:04d'imaginer qu'il y aurait un tel désaccord au niveau de l'État.
00:54:07Techniquement, il est possible pour le Parlement,
00:54:10qui serait informé de cette opération,
00:54:11de bloquer l'opération au bout de quatre mois,
00:54:13puisqu'il faut une autorisation du Parlement
00:54:15pour prolonger l'opération au bout de quatre mois.
00:54:17Mais tout ça me paraît un scénario extrêmement peu probable.
00:54:20Il est essentiel qu'au plus haut sommet de l'État,
00:54:22entre le président, le Premier ministre et ses équipes,
00:54:25il y ait un dialogue permanent et que l'unité de la nation
00:54:30soit préservée en priorité.
00:54:32Que les militaires ne soient pas mis en porte-info,
00:54:34les chefs militaires ne soient pas mis en porte-info.
00:54:36Dialogue permanent, ça a l'air un peu mal parti, Céline.
00:54:41Non, mais c'est quand même...
00:54:42En fait, à mon avis, tout ça prend sa source
00:54:44dans l'élection présidentielle ratée de 2022.
00:54:48Parce qu'en théorie, qu'est-ce qui est censé se passer
00:54:50lors d'une élection présidentielle ?
00:54:51Le président va venir et il va dire
00:54:54« Voilà quel est mon projet, c'est pour ça que je vous demande
00:54:56une majorité pour m'aider à le déployer. »
00:54:59Sauf qu'en fait, en 2022, il s'est fait élire
00:55:02sur l'éternel rejet des extrêmes et puis grâce à la guerre en Ukraine.
00:55:07Finalement, ce contrat n'a pas été passé avec les Français.
00:55:10Donc il y a un déficit de légitimité qu'on retrouve aujourd'hui
00:55:15dans le fait qu'il reconvoque une législative
00:55:17qui se retourne contre lui. Pourquoi ?
00:55:20Parce qu'il ne propose toujours rien aux Français.
00:55:22Donc le lien entre le président et les Français ne s'est pas créé.
00:55:27De fait, son pouvoir est extrêmement fragilisé.
00:55:31Et aujourd'hui, ce qui fait qu'il est contesté sur un terrain
00:55:34sur lequel d'habitude, il n'y a pas de contestation,
00:55:37c'est le fait qu'il ait joué lui-même.
00:55:39Alors d'habitude, on dit les pompiers pyromanes.
00:55:41Lui, il a joué aux pyromanes pyromanes.
00:55:43Et ça, c'est impardonnable.
00:55:45Donc il s'est lui-même affaibli.
00:55:47Et le problème, c'est que nos institutions sont fragilisées également.
00:55:51Et donc d'habitude, les institutions pallient la bêtise du politique.
00:55:56Aujourd'hui, elles ne sont plus assez fortes
00:55:58pour rester des points d'équilibre.
00:56:00Et c'est ce qui est inquiétant.
00:56:01Deux mots pour conclure sur le sujet, Régis.
00:56:03Moi, je pense qu'il y a une volonté de la part de Marine Le Pen
00:56:07dans cette déclaration qui n'est pas du tout...
00:56:08Ce n'est pas du tout une déclaration, à mon sens,
00:56:10qu'elle a faite à la légère.
00:56:12C'est pour marquer véritablement une différence de politique étrangère
00:56:15avec Emmanuel Macron.
00:56:16Si le RN arrive au pouvoir, si le RN,
00:56:19si Jordan Bardella devient Premier ministre, ça veut dire quoi ?
00:56:22Ça veut dire qu'on a assisté quand même,
00:56:25il faut le voir de façon répétée,
00:56:27à une volonté de la part d'Emmanuel Macron
00:56:29de prendre la tête d'une croisade,
00:56:33en tout cas d'une coalition.
00:56:36Le terme a même été utilisé.
00:56:38Les Pays-Balti ont souscrit.
00:56:39La Pologne n'y a pas souscrit.
00:56:41Mais on était dans un scénario
00:56:45dans lequel la France était très en avant,
00:56:47était très en pointe,
00:56:49non seulement à l'Ukraine,
00:56:51ça le RN ne la remet pas en cause,
00:56:53mais dans l'idée d'aller plus loin
00:56:55que la situation actuelle jusqu'à friser la co-belligérance.
00:56:59Et on est précisément dans cette logique.
00:57:03Et aujourd'hui, Marine Le Pen qui fait de la politique,
00:57:09comment titille la Constitution et fait réagir,
00:57:12c'est une manière aussi de montrer
00:57:14que si cette cohabitation existe,
00:57:17cette cohabitation marquera deux visions
00:57:19pour au sujet de la guerre en Ukraine
00:57:20et probablement aussi au sujet de la politique internationale.
00:57:23Et on va suivre ça avec une grande attention.
00:57:26Dernier sujet sur lequel j'aimerais vous faire réagir très rapidement.
00:57:28Alors qu'un homme algérien sous OQTF a été interpellé hier soir,
00:57:31on vous en a parlé dans la matinale de Romain Desarbes
00:57:33après qu'il a agressé une femme dans un cabinet médical.
00:57:35Et ici, Louis Melino.
00:57:36C'est une information, c'est les news.
00:57:37Depuis le début de l'année,
00:57:39les éloignements des étrangers en situation régulière
00:57:41connus pour trouble à l'ordre public ont augmenté de 28%.
00:57:45On voit tout ça avec Sarah Vanzari
00:57:46et je vous fais réagir très rapidement.
00:57:49Sur les six derniers mois,
00:57:51les refus de renouvellement de titres de séjour
00:57:53pour motifs d'ordre public ont été doublés.
00:57:561258 mesures, OQTF et expulsions ont été prononcées
00:58:00du fait de la suppression des protections,
00:58:03soit une augmentation de 328 en un mois.
00:58:07Parmi elles, 65 mesures ont fait l'objet d'une annulation par le juge
00:58:11et 62 ont été exécutées pour des motifs de violence conjugale
00:58:16et trafic de stupéfiants.
00:58:17Depuis le début de l'année, la tendance est de plus 28%
00:58:20sur les éloignements des étrangers en situation irrégulière
00:58:23connus pour trouble à l'ordre public.
00:58:262514 éloignements réalisés en 2024 contre 1956 en 2023.
00:58:32Au total, ce sont plus de 12 500 étrangers délinquants
00:58:35qui ont été expulsés sur les quatre dernières années.
00:58:40Hasard du calendrier avec cette agression dont on parlait ce matin
00:58:44ici et les moulinos Nathan Devers.
00:58:46Oui, alors peut-être deux choses qu'on peut faire.
00:58:49Deux petites remarques rapidement.
00:58:50La première, c'est que contrairement à ce que certains disent,
00:58:52la France n'est pas du tout un pays laxiste.
00:58:54Là, les chiffres que vous montrez sont très clairs.
00:58:57Sur plus de 1000 mesures d'éloignement, une augmentation, etc.
00:59:01On pourrait en donner un autre qui est intéressant.
00:59:03C'est que dans l'histoire de France, il n'y a jamais eu autant de personnes
00:59:05incarcérées qu'aujourd'hui.
00:59:06On a dépassé vraiment tous les records de l'indépendance.
00:59:09Et on a un problème de prison.
00:59:10Effectivement.
00:59:11Donc, si vous voulez, l'action de la France n'est pas laxiste.
00:59:13Maintenant, la remarque qu'on peut faire sur les éloignements,
00:59:15qui est toujours la même, c'est qu'une OQTF n'est pas une expulsion
00:59:18pour deux raisons.
00:59:19D'abord, parce qu'il y a des recours administratifs.
00:59:20Ça, c'est normal.
00:59:21Et deuxièmement, parce qu'il y a des pays qui refusent
00:59:23de reprendre leurs ressortissants et que donc tout cela a très...
00:59:26Ça fait le lien avec le sujet précédent à la diplomatie
00:59:29et que, justement, il faut peut-être revoir nos relations
00:59:32avec un certain nombre de régimes qui sont très autoritaires,
00:59:35qui pourraient être en position de faiblesse dans le dialogue
00:59:37vis-à-vis de la France, parce que la France est quand même
00:59:39un grand pays, mais avec lesquels nous nous retrouvons souvent
00:59:42à courber un peu l'échine sur beaucoup de sujets,
00:59:45quitte à mettre en danger nos relations, par exemple,
00:59:47avec le Maroc.
00:59:48Joseph ?
00:59:49C'est à faire les caractéristiques de trois choses.
00:59:51La première, ceux qui nous ont bassinés pendant des années
00:59:54avec le sentiment d'insécurité, la réalité,
00:59:57ils ont tout faux, une fois de plus.
00:59:59La deuxième, c'est que les chiffres qu'on voit,
01:00:01oui, d'accord, mais j'ai un président de la République
01:00:03qui m'avait promis 100% d'expulsion des EQTF
01:00:07et plus de 28% à partir d'une base de pas grand-chose.
01:00:10Ça ne fait toujours pas grand-chose.
01:00:12Et puis, le dernier point, c'est celui qui avait promis
01:00:15la construction de prison.
01:00:17Oui, elles sont pleines, mais elles sont insuffisamment...
01:00:21Il n'y en a pas assez.
01:00:22C'est une promesse qui a été non tenue.
01:00:24Et si elles sont pleines, c'est parce qu'il y a beaucoup
01:00:26d'insécurité et qu'on a beaucoup de mal à régler cette insécurité.
01:00:29Merci, Joseph.
01:00:30Allez, dernier point sur l'information pour Mini News,
01:00:33avec Somaïa Labidi, pile-poil à l'heure, à 13h45.
01:00:36À la une de l'actualité du RIFIFI au Sommet européen,
01:00:39Emmanuel Macron et Olaf Scholz dans le viseur de Giorgia Meloni.
01:00:43La chef du gouvernement italien dénonce la mainmise
01:00:46de quelques dirigeants sur le choix des postes-clés
01:00:48de l'Union européenne, dont la reconduction
01:00:51d'Ursula von der Leyen, un choix qui doit être entériné
01:00:54aujourd'hui à Bruxelles.
01:00:57Un Algérien sous EQTF interpellé après une tentative
01:01:00de viol, le suspect déjà connu des services de police,
01:01:03a séquestré une secrétaire dans un centre médical d'ici
01:01:06les Moulinots et l'a menacée avec une paire de ciseaux
01:01:09avant de tenter de la violer.
01:01:12Et puis, deux mois après, il sort du silence qu'MJ Girac
01:01:15prend la parole pour la première fois depuis sa blessure par balle.
01:01:18Et c'est sur Instagram que le chanteur a choisi
01:01:21de s'adresser à son public.
01:01:23« Je tiens à m'excuser auprès de vous », dit-il
01:01:25dans un message vidéo publié ce mardi.
01:01:28Merci beaucoup, Somaïa.
01:01:31Merci les amis de m'avoir accompagné.
01:01:32L'équipe du jeudi, c'est un plaisir de vous avoir,
01:01:34comme d'habitude, évidemment.
01:01:36Merci à l'équipe qui m'a entouré,
01:01:38Benjamin Bouchard, Anne-Isabelle Tellez, Cynthia Pinac,
01:01:40Camille Guédon, Somaïa Labidi, et puis l'adissage
01:01:42d'Iskard Estin, c'était sa dernière avec nous dans Domini News.
01:01:45Il sera encore demain avec Anthony Favelli,
01:01:47mais avec moi, c'était sa dernière.
01:01:49Je lui souhaite plein de belles choses pour la poursuite
01:01:51de sa vie professionnelle, évidemment.
01:01:53Merci à la programmation Nicolas Nissi, merci aux équipes
01:01:55en régie, Réalisation, Laurence, Son, Mathis, à la vidéo Ludo.
01:02:00Vous pouvez évidemment revivre cette émission sur notre site
01:02:03cnews.fr, comme toutes les émissions, d'ailleurs, de CNews.
01:02:06Tout de suite, c'est l'excellent Thomas Bonnet et 180 minutes info.
01:02:10Et puis ce soir, à 21h, l'équipe de chaque émission politique,
01:02:14100% politique, qui marche formidablement bien,
01:02:16Olivier Benkemoun et Julien Pasquet.
01:02:18Demain, c'est vendredi, c'est Favelli.
01:02:21Voilà, il me faut une journée de repos.
01:02:22Et Anthony Favelli, évidemment, que je salue.
01:02:25Et moi, je vous retrouve avec beaucoup de plaisir
01:02:27tout au long du week-end, à commencer par samedi.
01:02:29Et j'ouvre la boutique Midi News à partir de midi
01:02:32pour une heure d'info non-stop.
01:02:33Belle journée.
01:02:34Il va faire beau encore, mais je suis pas sûr que ça dure.
01:02:36Belle journée. Bye bye.