100% Sénat diffuse et décrypte les moments forts de l'examen des textes dans l'Hémicycle, ainsi que des auditions d'experts et de personnalités politiques entendues par les commissions du Sénat.
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00:00:10Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle édition 100% Sénat.
00:00:14Aujourd'hui, je vous propose d'écouter l'audition de Jean-Noël Barrault.
00:00:17Il est toujours ministre délégué en charge de l'Europe.
00:00:19Il a été auditionné en préparation du Conseil européen qui se tient depuis hier à Bruxelles.
00:00:24Les chefs d'État et de gouvernement européens qui se sont mis d'accord
00:00:27sur la reconduction d'Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne
00:00:32et de la nomination d'Antonio Costa, ancien Premier ministre portugais,
00:00:36pour succéder au Belge Charles Michel à la tête du Conseil européen.
00:00:40On écoute cette audition.
00:00:42Notre échange, aujourd'hui, revêt une importance spéciale
00:00:45car se situe juste après les élections européennes.
00:00:52Il sera donc le premier cycle institutionnel actuel
00:00:55et doit permettre de paver la voie aux nominations aux plus hautes fonctions de l'Union européenne.
00:01:00Je rappellerai que le Conseil européen élit son propre président à la majorité qualifiée.
00:01:04Pour la présidence de la Commission européenne,
00:01:06il propose un candidat en tenant compte des résultats des élections du Parlement européen.
00:01:11Enfin, il nomme le haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères
00:01:15et la politique de sécurité à la majorité qualifiée
00:01:18et cette décision doit être approuvée par le président de la Commission.
00:01:22Cette réunion du Conseil européen doit aussi être l'occasion pour les 27
00:01:25de donner les orientations à l'Union pour les cinq années à venir
00:01:30en convenant d'un agenda stratégique que la prochaine Commission européenne devra mettre en œuvre.
00:01:35Enfin, le Conseil européen se penchera sur la situation de l'Ukraine,
00:01:39comme d'habitude, celle au Proche-Orient,
00:01:42les questions de sécurité et de défense et enfin la compétitivité.
00:01:46Monsieur le ministre, nous sommes inquiets qu'à ce sommet,
00:01:49qui s'annonce donc particulièrement engageant,
00:01:52la voix de la France soit portée par le président de la République
00:01:55qui, aujourd'hui, on le sait, est très fragilisé par la situation politique explosive
00:02:00dans laquelle est plongé le pays.
00:02:02Quel sera son crédit pour peser sur les décisions que doit prendre le Conseil européen ?
00:02:07Sur le fond, nous souhaiterions aussi vous faire part de plusieurs sujets de préoccupation.
00:02:12Concernant l'agenda stratégique, nous souhaiterions savoir quel écho
00:02:15il donnera à la contribution franco-allemande qui appelait fin mai
00:02:19à stimuler la compétitivité et la croissance dans l'Union européenne.
00:02:22Il est en effet essentiel de consolider la sécurité économique de l'Union
00:02:26dans un contexte de repli américain et de surcapacité productive de la Chine
00:02:31qui la rend très offensive sur le marché européen.
00:02:35Pourtant, l'Allemagne inquiète des surtaxes européennes
00:02:39envisagées à l'encontre des véhicules électriques importés de Chine,
00:02:42où le gouvernement les subventionne abusivement,
00:02:45semble déjà prendre ses distances avec ce récent appel
00:02:49qu'elle a lancé avec la France à l'Union européenne
00:02:52pour utiliser ses instruments de défense commerciale.
00:02:55Dans ce contexte, l'agenda stratégique qu'arrêtera le Conseil européen
00:02:59sera-t-il aussi ambitieux qu'espéré pour la compétitivité européenne ?
00:03:04En matière migratoire, l'adoption du nouveau pacte asile-migration
00:03:08est un acquis certain qu'il faut rapidement mettre en œuvre
00:03:11mais ce ne peut être qu'une étape.
00:03:13A cet égard, l'agenda stratégique fixera-t-il de nouveaux objectifs ?
00:03:18Nous avons noté que la France n'avait pas signé le courrier adressé
00:03:21il y a un mois par 15 Etats membres de la Commission
00:03:26lui demandant d'aller plus loin pour prévenir l'immigration irrégulière vers l'Europe.
00:03:30Pouvez-vous nous expliquer, M. le ministre,
00:03:32pourquoi la France n'a pas soutenu la démarche ?
00:03:35Le temps m'oblige à ne vous poser qu'une dernière question
00:03:40et elle porte sur la Géorgie.
00:03:42Vous le savez, une délégation de notre Commission s'y était rendue fin avril
00:03:45et nous avons bien senti que ce pays était à un point de bascule.
00:03:49Sa population reste déterminée à rejoindre l'Union
00:03:52mais son gouvernement semble dériver dans l'autre sens
00:03:55avec notamment l'adoption de la loi d'Itrus
00:03:58qui menace d'asphyxier la société civile.
00:04:00La voie est étroite pour le Conseil européen
00:04:02et quel message compte-t-il adresser le Conseil à la Géorgie ?
00:04:08Je vous remercie et je passe tout de suite la parole à Catherine Dumas.
00:04:13Merci, M. le Président.
00:04:15M. le ministre, je voudrais tout d'abord me joindre
00:04:18au remerciement de Jean-François Rappin
00:04:21d'avoir accepté, dans une période très compliquée,
00:04:24de participer à ses travaux et de répondre à nos questions aujourd'hui.
00:04:28Je voudrais également excuser Cédric Perrin,
00:04:32le président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense,
00:04:35qui ne pouvait pas être là aujourd'hui.
00:04:37Saluer aussi mes collègues des deux commissions
00:04:40et également tous les autres collègues qui sont présents.
00:04:43Alors, M. le ministre, le président Rappin a évoqué largement
00:04:47le contexte européen et aussi les enjeux de ce Conseil du 27-28 juin.
00:04:52Donc, si vous le permettez, je vais revenir sur quelques points précis
00:04:56vus de la Commission des Affaires étrangères.
00:04:59Tout d'abord, le premier point de l'ordre du jour du Conseil européen
00:05:03est relatif à la guerre d'Ukraine dans toutes ses dimensions.
00:05:06Soutien militaire, financier, utilisation des actifs russes gelés
00:05:11ou encore les perspectives d'élargissement de l'Union européenne à l'Ukraine.
00:05:15La Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat
00:05:19a déjà exprimé, M. le ministre, des doutes sur différents aspects
00:05:23de la stratégie du gouvernement dans ce dossier.
00:05:26Le soutien militaire, qu'on pourrait dire en trompe-l'œil,
00:05:29l'efficacité douteuse de certaines mesures prises,
00:05:32la promesse d'adhésion dont les conséquences concrètes,
00:05:35notamment pour le marché unique, ne sont pas encore définies à ce stade.
00:05:41Si le dernier scrutin européen rebat les cartes, on l'a vu,
00:05:45si le Parti populaire européen, le PPE, a globalement confirmé son poids,
00:05:51les électeurs ont fait progresser les droits nationalistes
00:05:54des conservateurs et réformistes européens.
00:05:57En France, le Rassemblement national a attiré, à lui,
00:06:002,5 millions d'électeurs de plus qu'en 2019.
00:06:04Comment analysez-vous ce vote ?
00:06:07Comment le comprenez-vous pour ce qui concerne vos dossiers,
00:06:10bien évidemment, M. le ministre ?
00:06:12Et surtout, quelles conséquences pour la position de la France
00:06:15au Conseil européen ?
00:06:17Quelques mots également, si vous le permettez,
00:06:19sur le fond des sujets.
00:06:21L'aide militaire à l'Ukraine n'est toujours pas au niveau.
00:06:24Le président de la République a salué l'initiative tchèque
00:06:27sur l'achat de munitions, lesquelles ont commencé
00:06:30à atteindre le front hier.
00:06:32C'est bien, mais ces munitions sont achetées hors d'Europe,
00:06:36et c'est d'ailleurs révélateur de l'état de nos capacités
00:06:38de production.
00:06:40L'utilisation des actifs russes gelés ne pose pas seulement question
00:06:44parce qu'elle est exigée de contourner le veto du pays
00:06:47qui présidera bientôt le Conseil de l'Union, la Hongrie,
00:06:50elle soulève aussi des risques juridiques et des contre-mesures
00:06:56qui ont d'ailleurs alerté jusqu'à Christine Lagarde
00:06:59elle-même récemment.
00:07:01Alors, ces risques juridiques, M. le ministre,
00:07:04sont-ils totalement écartés ?
00:07:06Et quelle est votre analyse sur ce point ?
00:07:09En ce qui concerne l'élargissement,
00:07:11puisqu'hier encore se tenait la première conférence d'adhésion
00:07:14de l'Ukraine et de la Moldavie,
00:07:16le gouvernement n'a jamais vraiment répondu
00:07:18à l'analyse du Financial Times d'octobre 23,
00:07:22qui évaluait le coût de l'adhésion de l'Ukraine
00:07:24à 186 milliards d'euros sur 7 ans.
00:07:28Peut-être pourrez-vous répondre aux calculs
00:07:30qui ont été réalisés en mars 24 par l'Institut Bruegel
00:07:34qu'on qualifierait difficilement d'eurosceptiques,
00:07:37qui les chiffrent de 110 à 136 milliards d'euros seulement,
00:07:42hors coût de reconstruction du pays.
00:07:45Comment les pays européens fourniront-ils cet effort ?
00:07:50Enfin, l'ordre du jour du Conseil annonce encore
00:07:54qu'au Proche-Orient, l'Union européenne est résolue
00:07:57à oeuvrer en vue de parvenir à une paix,
00:08:00je cite, durable, pérenne,
00:08:02reposant sur une solution fondée sur la coexistence des deux Etats.
00:08:07Il y a eu différents changements de position
00:08:12de la part du Président de la République sur ce dossier.
00:08:15Pouvez-vous nous dire aujourd'hui
00:08:17quelle est la position du gouvernement sur ce dossier ?
00:08:21La tension dans les relations internationales, en effet,
00:08:24ne diminue pas, mais c'est vrai que notre Commission,
00:08:28exprimée par ma voix aujourd'hui,
00:08:30souhaite qu'on puisse obtenir des réponses
00:08:33les plus claires possibles.
00:08:35Merci beaucoup.
00:08:38Oui, merci, M. le Président, M. le ministre, mes chers collègues.
00:08:41La réunion du Conseil européen
00:08:43s'inscrit dans un contexte particulier
00:08:45d'un point de vue économique et financier,
00:08:47puisqu'il ne vous a pas échappé que la Commission européenne
00:08:50vient, le 19 juin dernier,
00:08:52de constater l'existence d'un déficit public excessif
00:08:55dans sept pays de l'Union européenne
00:08:57et, malheureusement, la France fait partie de cette liste.
00:09:00Dans son rapport, qui réalise un état des lieux
00:09:03de la situation économique et budgétaire des Etats membres,
00:09:06la Commission européenne dresse un constat sans appel.
00:09:09La France, avec un déficit public de 5,5 % du PIB
00:09:13et une dette publique s'élevant à 110,6 % du PIB,
00:09:16est largement en dehors des critères fixés
00:09:19par le pacte de stabilité et de croissance.
00:09:21Alors, pour justifier ce dérapage,
00:09:23le gouvernement ne peut se réfugier
00:09:25uniquement derrière la crise sanitaire ou énergétique,
00:09:28dont les conséquences sur les finances publiques
00:09:30étaient beaucoup moins perceptibles en 2023
00:09:32que les années précédentes.
00:09:34La Commission européenne souligne d'ailleurs dans son rapport
00:09:37que la situation des finances publiques de la France
00:09:40n'est ni exceptionnelle ni temporaire.
00:09:43En effet, avec un déficit attendu en 2024
00:09:46à 5,3 % du PIB et à 5 % en 2025,
00:09:50donc très loin du critère de 3 % fixé par le pacte de stabilité.
00:09:54Alors, en ce qui concerne la dette publique,
00:09:56celle-ci devrait atteindre 112,4 % du PIB en 2024
00:10:00et 113,8 % en 2025,
00:10:03là aussi très largement au-delà de la limite de 60 %
00:10:07fixée par le traité.
00:10:09Donc, comme l'a mis en évidence
00:10:11le rapporteur général de la Commission des finances,
00:10:13Jean-François Husson,
00:10:15dans un rapport qui a été présenté le 12 juin dernier,
00:10:18la dégradation des finances publiques de la France en 2023
00:10:21est avant tout le résultat de prévisions macroéconomiques
00:10:24imprudentes du gouvernement
00:10:26et surtout d'une sorte de mauvais usage
00:10:31des informations dont il disposait.
00:10:35Pourtant, le Sénat n'a pas cessé d'alerter le gouvernement
00:10:38sur l'état des finances publiques depuis plusieurs années
00:10:40et a même proposé,
00:10:42notamment dans le cadre du dernier projet de loi de finances,
00:10:44de nombreuses pistes d'économie qui ont été balayées.
00:10:48Alors, la France se trouve aujourd'hui
00:10:50dans une situation délicate
00:10:52et sa crédibilité pourrait être durablement entamée
00:10:55face à ses partenaires européens,
00:10:57puisque le Conseil des ministres des finances de l'UE
00:11:00devrait se réunir le 16 juillet prochain
00:11:02et se prononcer sur l'ouverture
00:11:04d'une procédure de déficit excessif à son encontre.
00:11:07Le cas échéant, le Conseil pourrait inviter la France
00:11:10à engager, dans un délai de six mois maximum,
00:11:13une action suivie des faits
00:11:15visant à mettre en œuvre une trajectoire de correction des dépenses
00:11:18et à ramener le déficit public sous les 3 % de PIB.
00:11:22Il est donc urgent d'identifier les réformes nécessaires
00:11:25au redressement de nos finances publiques.
00:11:27Alors, monsieur le ministre,
00:11:29dans le contexte actuel des élections législatives,
00:11:31comment la France compte-t-elle se mettre en conformité
00:11:35avec ses engagements européens ?
00:11:37Je conçois que la question est peut-être un peu difficile
00:11:40dans le contexte.
00:11:42Et par ailleurs,
00:11:44toujours compte tenu des incertitudes
00:11:46liées au contexte politique,
00:11:48la France sera-t-elle en mesure de transmettre
00:11:50son plan budgétaire et structurel national
00:11:53avant le 20 septembre 2024,
00:11:55comme cela est prévu dans le cadre du volet préventif
00:11:58du pacte de stabilité ?
00:12:00Et sachant que je vous rappelle également
00:12:02qu'en application de l'article 1K de la LOLF,
00:12:05ce rapport doit être transmis au Parlement.
00:12:08Je vous remercie.
00:12:11Merci.
00:12:12Donc vous proposez de répondre aux trois commissions
00:12:15et puis de faire votre propos aux liminières.
00:12:17Merci beaucoup, monsieur le président,
00:12:19madame la présidente, merci,
00:12:20mesdames et messieurs les sénateurs,
00:12:21de m'accueillir dans cette si belle salle.
00:12:23Sur la règle, monsieur le ministre,
00:12:25ensuite, nous entendrons les groupes.
00:12:27Chaque groupe aura cinq minutes
00:12:29pour que vous puissiez leur répondre.
00:12:32Donc merci de m'accueillir dans ce moment décisif
00:12:36du cycle institutionnel européen,
00:12:38puisqu'effectivement, nous avons,
00:12:40à la fin de cette semaine,
00:12:42le Conseil européen sans doute le plus important
00:12:44des cinq années qui viennent,
00:12:46puisqu'il va décider des postes
00:12:49à haute responsabilité.
00:12:52Il va s'accorder sur l'agenda stratégique,
00:12:55qui est ce document de quatre à cinq pages
00:12:57qui fixe la feuille de route
00:12:59des institutions européennes
00:13:00pour les cinq années qui viennent.
00:13:01Et il va aborder d'autres sujets,
00:13:03le président Rappin en a évoqué quelques-uns,
00:13:06dans le cadre de ses conclusions.
00:13:08Et évidemment, la France,
00:13:11par l'intermédiaire du président de la République,
00:13:13entend bien peser de tout son poids
00:13:15pour faire entendre sa voix
00:13:17sur ces trois sujets,
00:13:18celui de l'attribution des postes
00:13:20à haute responsabilité,
00:13:21celui de l'agenda stratégique
00:13:23et celui des autres points
00:13:26qui seront abordés par les 27
00:13:28chefs d'État et de gouvernement.
00:13:30Et je voudrais, si vous me le permettez,
00:13:32vous indiquer quels sont,
00:13:34en quelque sorte,
00:13:36les éléments de préparation
00:13:38que nous avons mis en œuvre
00:13:40pour aborder cette échéance
00:13:43et ce que nous en attendons.
00:13:45D'abord, sur le premier point,
00:13:47qui est celui de l'attribution
00:13:48des postes à haute responsabilité.
00:13:50Je rappelle que ces nominations,
00:13:52présence de la Commission,
00:13:53présence du Conseil,
00:13:54aux représentants pour la politique
00:13:57extérieure de l'Union européenne,
00:13:58doivent refléter les résultats
00:14:00de l'élection européenne
00:14:01qui ont conduit à une reconduction
00:14:03au sein du Parlement européen
00:14:04de la coalition centrale formée
00:14:06par les groupes PPE, SED et RIGNOU,
00:14:09qui avoisine aujourd'hui les 400 sièges,
00:14:11la majorité étant fixée à 361.
00:14:15D'autres exigences que la seule exigence
00:14:17politique sont à prendre en compte,
00:14:19le haut niveau de compétence
00:14:20des personnalités,
00:14:22appeler à occuper ces postes
00:14:23à haute responsabilité,
00:14:25le respect d'un équilibre géographique
00:14:27entre l'Europe du Sud,
00:14:28l'Europe centrale et orientale,
00:14:30l'Europe de l'Ouest,
00:14:31et l'égalité femmes.
00:14:33Comme en 2019,
00:14:34c'est un sujet sur lequel
00:14:35le président de la République
00:14:36s'est directement impliqué,
00:14:37en recevant à l'Élysée
00:14:39les différents candidats
00:14:40aux fonctions en jeu.
00:14:42Ces rencontres lui ont permis
00:14:43de faire part à chacun d'entre eux
00:14:45des attentes de la France,
00:14:46telles qu'exprimées et détaillées
00:14:48par le président dans son discours
00:14:50de la Sorbonne,
00:14:51et d'échanger avec eux
00:14:52sur leur engagement programmatique,
00:14:53si l'on peut dire,
00:14:54ou leur sensibilité
00:14:55sur les priorités de la France.
00:14:57Dans ces conditions,
00:14:58la discussion s'est largement organisée
00:15:00autour du président de la République,
00:15:02tout particulièrement
00:15:03lors du Conseil européen
00:15:04du 17 juin dernier,
00:15:05en amont duquel
00:15:06le président a réuni
00:15:07les chefs d'État et de gouvernement
00:15:09de la famille politique RIGNOU,
00:15:11puis les différents blocs de négociateurs
00:15:13des parties de la majorité centrale,
00:15:15donc, je répète,
00:15:16PPE, SED et RIGNOU,
00:15:18avant que les échanges
00:15:19ne se poursuivent
00:15:20au Conseil européen.
00:15:22Hier,
00:15:23les discussions ont franchi
00:15:24un nouveau cap
00:15:25lors d'une visioconférence
00:15:26des six négociateurs,
00:15:27je le rappelle,
00:15:28messieurs Macron et Rutte
00:15:31pour la famille RIGNOU,
00:15:32France et Pays-Bas,
00:15:34messieurs Mitsotakis et Tusk
00:15:36pour le PPE,
00:15:37Grèce et Pologne,
00:15:39et messieurs Sanchez et Scholz
00:15:41pour les SND,
00:15:42Espagne et Allemagne,
00:15:44qui ont permis
00:15:45de dégager une position commune
00:15:46autour de la reconduction
00:15:48d'Ursula von der Leyen
00:15:49à la présidence de la Commission,
00:15:50la nomination d'Antonio Costa
00:15:52à la présidence du Conseil européen
00:15:54et la nomination de Cara Calas
00:15:56pour les fonctions
00:15:57de haute représentante.
00:15:58C'est cette position commune
00:15:59que le président de la République soutient
00:16:01qui sera au centre
00:16:02du Conseil européen
00:16:03de demain et après-demain
00:16:04en vue d'un accord rapide
00:16:05sur ce sujet crucial
00:16:06pour l'avenir de notre Union.
00:16:08J'insiste sur un point,
00:16:09dans le contexte international
00:16:11que nous traversons
00:16:12et dans notre intérêt collectif,
00:16:13l'intérêt de l'Europe,
00:16:14de disposer au plus vite
00:16:15d'un leadership européen fonctionnel.
00:16:17Voilà pour les postes
00:16:18à haute responsabilité.
00:16:19J'en viens maintenant
00:16:20à l'agenda stratégique
00:16:22qui, je le disais,
00:16:23est un document clé
00:16:24puisque tout vous ramène
00:16:26pendant ces cinq années
00:16:28à ces quatre à cinq pages
00:16:30d'orientation stratégique.
00:16:32Ce document est préparé
00:16:34par le président du Conseil européen
00:16:36sortant et son équipe
00:16:38et a vocation à être adopté
00:16:39à la fin de la semaine
00:16:41par le Conseil européen.
00:16:42Il fait actuellement
00:16:43l'objet d'intenses négociations
00:16:44à Bruxelles
00:16:45entre nos représentants permanents
00:16:47ainsi qu'au niveau
00:16:49des ministres des Affaires européennes
00:16:51puisque j'étais moi-même hier
00:16:52à Luxembourg
00:16:53pour faire valoir
00:16:54un certain nombre de points
00:16:55que nous voulons
00:16:56ou même expressions
00:16:57ou bouts d'expressions
00:16:58que nous voulons voir figurer
00:17:00dans cet agenda stratégique.
00:17:02La version à partir de laquelle
00:17:06nous débattons
00:17:07est structurée
00:17:08autour de trois chapitres
00:17:10qui sont pleinement alignés
00:17:11avec les trois axes
00:17:12du discours de la Sorbonne
00:17:13du président de la République
00:17:14le 25 avril dernier.
00:17:16La démocratie et les valeurs,
00:17:18l'état de droit,
00:17:19l'influence de l'Union européenne
00:17:20dans le monde, etc.
00:17:22La sécurité et la défense
00:17:24et la question des migrations
00:17:26et puis l'Europe prospère
00:17:28et compétitive.
00:17:29Donc sur la forme,
00:17:30si l'on peut dire,
00:17:31nous sommes satisfaits.
00:17:34En termes de contenu,
00:17:35nous avons toutefois poussé
00:17:36à tous les niveaux
00:17:37pour renforcer les messages
00:17:38qui sont contenus
00:17:39dans ces chapitres
00:17:40afin que ceux-ci
00:17:42ne soient pas des messages flous
00:17:44à la fois sur les constats
00:17:45et sur les orientations
00:17:48mais bien des engagements
00:17:49programmatiques précis,
00:17:50clairs et ambitieux.
00:17:51Et alors on va donc insister
00:17:53jusqu'à la dernière minute
00:17:54et sans doute pendant la discussion
00:17:56entre les chefs d'État
00:17:57et de gouvernement
00:17:58sur le soutien à notre base
00:18:00industrielle de défense
00:18:01avec une référence claire,
00:18:02madame la présidente,
00:18:03à la notion de préférence européenne.
00:18:05Mais chacun d'entre vous,
00:18:07ici, le sait,
00:18:09ça n'est pas simple
00:18:10d'imposer la préférence européenne
00:18:13dans un document
00:18:14comme l'agenda stratégique.
00:18:16La protection des frontières extérieures
00:18:18de l'Union
00:18:19et la mise en œuvre du pacte
00:18:20sur l'asile et l'immigration.
00:18:22La poursuite du pacte vert
00:18:23avec davantage d'appui
00:18:24à sa mise en œuvre effective
00:18:25et à l'accompagnement
00:18:26des transitions.
00:18:27La prolongation
00:18:28et l'approfondissement
00:18:29de l'agenda de Versailles
00:18:31avec un effort renouvelé
00:18:32dans les secteurs technologiques
00:18:33et industriels critiques.
00:18:35L'agenda de Versailles,
00:18:36si nous voulons
00:18:39à tout prix qu'il figure
00:18:40dans l'agenda stratégique,
00:18:42c'est parce qu'il signifie
00:18:44que l'Europe
00:18:48se donne une politique industrielle
00:18:50ambitieuse pour réduire
00:18:51ses dépendances stratégiques passées
00:18:53et ses dépendances stratégiques à venir.
00:18:55Donc elle s'autorise
00:18:56à faire de la politique industrielle,
00:18:57ce qu'elle ne s'était pas autorisé
00:18:59pendant longtemps.
00:19:00L'achèvement de l'union
00:19:01des marchés de capitaux
00:19:02et de l'union bancaire.
00:19:03Et puis la protection
00:19:04de l'état de droit,
00:19:05de la démocratie
00:19:06et la lutte contre
00:19:07les menaces hybrides,
00:19:08un autre sujet sur lequel
00:19:10la France est à l'avant-garde.
00:19:13Et puis,
00:19:16après l'agenda stratégique,
00:19:18il y a la discussion
00:19:19des autres points
00:19:20qui figureront dans les conclusions
00:19:21de ce Conseil,
00:19:23avec notamment l'Ukraine,
00:19:25notamment le Proche-Orient,
00:19:26notamment le financement
00:19:28de la défense,
00:19:29et puis d'autres points
00:19:31qui seront abordés,
00:19:32la question de la Moldavie,
00:19:34la question de la Géorgie,
00:19:35la question de la Mer Noire.
00:19:38Et dans le cadre
00:19:39de ces conclusions
00:19:44sur la question de l'Ukraine,
00:19:46nous voulons,
00:19:47si l'on peut dire,
00:19:48que ces conclusions
00:19:49réaffirment de la manière
00:19:51la plus nette et la plus concrète
00:19:53le soutien de l'Union européenne
00:19:55à l'Ukraine,
00:19:56notamment sur le volet
00:19:57du soutien militaire,
00:19:59et évoquent la traduction
00:20:01au niveau européen
00:20:02de l'accord trouvé au G7
00:20:04sur l'utilisation des revenus
00:20:05issus des avoirous gelés.
00:20:07Nous voulons
00:20:09que figure dans ces conclusions
00:20:11la poursuite des travaux
00:20:12en vue d'identifier
00:20:13des sources de financement
00:20:14pour le développement
00:20:15des capacités de défense européennes,
00:20:16et l'affirmation d'un principe
00:20:17de préférence européenne,
00:20:18là encore,
00:20:19dans les conclusions du Conseil.
00:20:21La Commission fera demain
00:20:22une présentation orale
00:20:23des pistes qu'elle envisage,
00:20:24et nous souhaitons
00:20:25qu'elle aille aussi loin que possible
00:20:26dans l'exploration
00:20:27des différentes options
00:20:28que nous avons poussées,
00:20:29nouvelles ressources propres,
00:20:30possibilité d'un emprunt,
00:20:31recours à la Banque européenne
00:20:32d'investissement, etc.
00:20:34Et puis,
00:20:35nous insistons beaucoup
00:20:36pour avoir
00:20:38des conclusions ambitieuses
00:20:40sur l'approfondissement
00:20:41de l'union des marchés de capitaux.
00:20:42Là encore,
00:20:43nous souhaitons que la Commission
00:20:44vienne avec des propositions concrètes
00:20:45pour la mise en œuvre
00:20:46des éléments
00:20:47que l'on estime nécessaires
00:20:48à cet approfondissement,
00:20:49titrisation,
00:20:50droit des faillites,
00:20:51produit d'épargne européen,
00:20:53supervision.
00:20:55J'en viens maintenant
00:20:56aux questions
00:20:58qui m'ont été
00:20:59adressées d'abord
00:21:00à celles
00:21:01du président Rapin.
00:21:05Faut-il être inquiet
00:21:07de l'impact
00:21:09de la situation intérieure
00:21:10ou la situation politique nationale
00:21:12sur la capacité de la France
00:21:13à peser
00:21:14sur les conclusions,
00:21:16l'agenda stratégique
00:21:17et les postes à haute responsabilité ?
00:21:19La réponse est non
00:21:20pour deux raisons principales.
00:21:22La première,
00:21:23c'est que c'est un travail
00:21:24qui a été engagé de longue date
00:21:25par le président de la République,
00:21:26je le disais tout à l'heure,
00:21:28à la fois
00:21:29dans la relation
00:21:32avec les personnalités
00:21:33appelées à occuper
00:21:35ces fonctions
00:21:36et à la fois
00:21:37dans le travail programmatique
00:21:38puisque le discours
00:21:39de la Sorbonne
00:21:41que certains
00:21:43ont trouvé très détaillé
00:21:45était détaillé précisément
00:21:46parce qu'il a été
00:21:47ensuite
00:21:49utilisé par
00:21:51la diplomatie française,
00:21:53le ministre de l'Europe
00:21:54et des Affaires étrangères,
00:21:55moi-même,
00:21:56pour
00:21:58faire évoluer
00:21:59certains de nos partenaires
00:22:00vers nos positions.
00:22:01Meilleur exemple,
00:22:02la compétitivité
00:22:03avec,
00:22:04vous l'avez évoqué,
00:22:05Monsieur le Président,
00:22:06cette déclaration franco-allemande
00:22:07sur la compétitivité
00:22:09qui est en quelque sorte
00:22:10une étape
00:22:11avant l'agenda stratégique.
00:22:12Donc tout ça,
00:22:13c'est un travail
00:22:14qui a pris du temps.
00:22:16Deuxième raison
00:22:18de ne pas
00:22:19s'inquiéter excessivement,
00:22:21c'est que la France
00:22:22reste la France
00:22:23et la France
00:22:24au Conseil européen
00:22:25du fait
00:22:26de sa population,
00:22:27du fait aussi
00:22:29de son rôle
00:22:31historique de pays fondateur,
00:22:33eh bien,
00:22:34occupe une place centrale
00:22:36dans les débats.
00:22:38Sur
00:22:40votre deuxième question
00:22:41qui concernait
00:22:42la compétitivité,
00:22:44je me félicite
00:22:45d'abord du succès
00:22:47de la visite d'État
00:22:49en Allemagne
00:22:50qui a été très bien accueillie.
00:22:52On sent bien
00:22:53que notre partenaire
00:22:55outre-Rhin
00:22:57rencontre
00:22:58des difficultés aujourd'hui
00:23:00vis-à-vis
00:23:01des grands paris stratégiques
00:23:03qu'il a fait,
00:23:04en matière sécuritaire
00:23:06avec une dépendance
00:23:07très forte aux États-Unis,
00:23:09en matière industrielle
00:23:10avec une industrie automobile
00:23:12qui ne trouve comme débouchée
00:23:14que la Chine,
00:23:15si l'on peut dire,
00:23:16et puis en matière énergétique
00:23:17avec la dépendance
00:23:18aux gaz russes.
00:23:20Et donc,
00:23:21c'est,
00:23:22je dirais,
00:23:23c'est en douceur
00:23:24que nous avons
00:23:26amené
00:23:27nos partenaires allemands
00:23:30avec, d'ailleurs,
00:23:31sur certains sujets,
00:23:32l'appui de nos partenaires polonais
00:23:34avec lesquels nous avons réactivé
00:23:36ce format du triangle de Weimar,
00:23:38amené à formuler,
00:23:40à minima,
00:23:41les mêmes constats
00:23:42que les nôtres,
00:23:43à savoir la nécessité pour l'Europe
00:23:45face aux menaces nouvelles
00:23:46qui émergent,
00:23:47et notamment
00:23:48la violation de toutes les règles
00:23:49sur lesquelles nous avons vécu
00:23:51pendant de longues décennies,
00:23:52règles du commerce international,
00:23:53règles de la guerre,
00:23:54bon, règles démocratiques,
00:23:56par un certain nombre
00:23:58de régimes,
00:23:59eh bien,
00:24:00de nous donner la capacité,
00:24:01en Europe,
00:24:02de pouvoir y résister.
00:24:04C'est pourquoi,
00:24:05nous avons soutenu,
00:24:06sans aucune forme
00:24:07d'ambiguïté,
00:24:08les décisions
00:24:09qui ont été prises
00:24:10par la Commission européenne,
00:24:11tout en soutenant,
00:24:12évidemment,
00:24:13les secteurs,
00:24:14et je pense
00:24:15à celui du cognac,
00:24:16la filière du cognac,
00:24:17en particulier,
00:24:18qui pouvaient en faire
00:24:19les frais
00:24:20de manière collatérale.
00:24:22Je constate
00:24:24que la Commission a effectivement,
00:24:26ou s'est saisie,
00:24:27des outils
00:24:28qui ont été construits
00:24:29ces dernières années
00:24:30pour, je dirais,
00:24:32résister
00:24:33à la tentation de la Chine
00:24:35de vouloir
00:24:36écouler
00:24:37ses surcapacités
00:24:38en Europe
00:24:39face à
00:24:40des États-Unis d'Amérique
00:24:41qui se ferment
00:24:42de plus en plus
00:24:43à la Chine.
00:24:44Et donc,
00:24:45saisie de ces outils,
00:24:46des outils
00:24:47d'enquête,
00:24:48enfin,
00:24:49des outils de sanction
00:24:50à l'encontre
00:24:51de régimes
00:24:52de subvention abusifs,
00:24:53des régimes
00:24:54anti-coercition,
00:24:55ou en tout cas,
00:24:57et que dans le domaine
00:24:58du véhicule électrique,
00:24:59dans le domaine
00:25:00de l'éolien,
00:25:01dans le domaine
00:25:02du photovoltaïque,
00:25:03des enquêtes
00:25:04ont été lancées.
00:25:05Et puis même
00:25:06une enquête
00:25:07sur des marchés publics
00:25:08sur du diagnostic médical.
00:25:09Et la meilleure preuve
00:25:10que ces outils
00:25:11fonctionnent,
00:25:12ce n'est pas
00:25:13quand on est obligé
00:25:14de sanctionner
00:25:15le partenaire commercial,
00:25:16c'est quand
00:25:17on le dissuade
00:25:18d'adopter
00:25:19des pratiques
00:25:20commerciales déloyales.
00:25:21Eh bien,
00:25:22on a vu
00:25:23en Bulgarie,
00:25:24si ma mémoire est bonne,
00:25:25deux réponses
00:25:26à un appel
00:25:27d'offres publiques
00:25:28être retirées
00:25:29par des entreprises chinoises
00:25:30de peur
00:25:31de se trouver
00:25:32en contravention
00:25:33avec, justement,
00:25:34les règles européennes.
00:25:36Et face à
00:25:37ce durcissement
00:25:40de la position
00:25:41de la Commission européenne
00:25:42face à la Chine,
00:25:43effectivement,
00:25:44nos voisins allemands
00:25:45ont nourri
00:25:46quelques inquiétudes
00:25:47et ont demandé
00:25:48toutes les précisions
00:25:51nécessaires
00:25:52pour pouvoir
00:25:53soutenir,
00:25:54si l'on peut dire,
00:25:55ces décisions.
00:25:56Il me semble
00:25:57qu'à l'appui
00:25:58de ces informations
00:25:59détaillées
00:26:00sur les fondements
00:26:01des décisions
00:26:02prises par la Coalition européenne,
00:26:03que l'Allemagne
00:26:04a consenti,
00:26:05si l'on peut dire,
00:26:06à ce que
00:26:07ces mesures
00:26:08puissent être prises.
00:26:09Et donc,
00:26:10le résultat,
00:26:11c'est qu'il nous faut,
00:26:12dans cet agenda stratégique,
00:26:13affirmer
00:26:14que
00:26:15l'ouverture
00:26:16de l'Union européenne,
00:26:17qui est une chance
00:26:18pour les Européens,
00:26:19c'est une chance
00:26:20pour la Chine,
00:26:21c'est une chance
00:26:22pour les entreprises
00:26:23qui exportent
00:26:24et pour l'agriculture
00:26:25européenne,
00:26:26notamment,
00:26:27ne doit pas se faire
00:26:28au détriment
00:26:29de ceux
00:26:30qui viendraient
00:26:31être
00:26:32concurrencés
00:26:33déloyalement
00:26:34par
00:26:35des entreprises
00:26:36subventionnées
00:26:37dans leurs pays
00:26:38d'origine.
00:26:39Sur
00:26:40l'immigration,
00:26:41maintenant,
00:26:42l'objectif
00:26:43est bien
00:26:44de mettre en œuvre
00:26:45le pacte
00:26:46sur l'immigration
00:26:47et l'asile
00:26:48dans sa dimension
00:26:49intérieure,
00:26:50si je puis dire,
00:26:51puisque
00:26:52beaucoup de travail
00:26:53est encore nécessaire,
00:26:54notamment,
00:26:55sur la mise en œuvre
00:26:56des
00:26:57systèmes d'informations
00:26:58nécessaires
00:26:59au filtrage,
00:27:00au contrôle
00:27:01et au suivi
00:27:02des personnes
00:27:03qui entrent
00:27:04sur le sol européen.
00:27:05Donc,
00:27:06on a
00:27:07une feuille de route
00:27:08portée,
00:27:09notamment,
00:27:10par l'agence
00:27:11IULISA,
00:27:12dont je rappelle
00:27:13qu'elle est basée
00:27:14sur le plan opérationnel
00:27:15à Strasbourg.
00:27:16Dans la dimension extérieure,
00:27:17eh bien,
00:27:18de
00:27:19renforcer
00:27:20les liens
00:27:21avec les pays
00:27:22d'origine
00:27:23pour construire
00:27:24avec eux
00:27:25une politique
00:27:26migratoire
00:27:27raisonnée,
00:27:28sans exclure,
00:27:29pour l'avenir,
00:27:30de
00:27:31pouvoir
00:27:32solliciter
00:27:33de
00:27:34nouveaux outils
00:27:35qui n'ont pas été inclus
00:27:36dans ce pacte
00:27:37et je pense,
00:27:38en particulier,
00:27:39pour ce qui concerne
00:27:40les réadmissions
00:27:41à
00:27:42la politique
00:27:43commerciale
00:27:44de l'Union européenne.
00:27:45Aujourd'hui,
00:27:46pour amener
00:27:47certains pays
00:27:48qui refusent
00:27:49de reprendre
00:27:50leurs ressortissants,
00:27:51nous avons activé
00:27:52des leviers comme
00:27:53la coopération,
00:27:54l'aide au développement
00:27:55ou la politique des visas.
00:27:56Il y a un levier
00:27:57que nous n'avons pas
00:27:58encore utilisé,
00:27:59qui est celui
00:28:00de la politique commerciale
00:28:01qui fait partie
00:28:02des outils
00:28:03que nous pourrions
00:28:04envisager pour l'avenir.
00:28:05Nous n'avons pas soutenu
00:28:06le courrier
00:28:07des 15
00:28:08États
00:28:09que vous évoquez
00:28:10parce que
00:28:11nous ne sommes
00:28:12la France,
00:28:13les autorités françaises
00:28:14ne sont pas
00:28:15favorables
00:28:16à l'externalisation
00:28:17du traitement
00:28:18de la demande
00:28:19d'asile
00:28:20dans le pays
00:28:21d'origine
00:28:22ou de transit
00:28:23car nous considérons
00:28:24qu'une telle solution
00:28:25serait contraire
00:28:26à nos engagements
00:28:27internationaux
00:28:28et en particulier
00:28:29à la Convention
00:28:30de Genève
00:28:31et à notre Constitution.
00:28:32Mais je rappelle
00:28:33néanmoins
00:28:34que le Pacte
00:28:35Asile et Immigration
00:28:36prévoit que
00:28:37la prise
00:28:38et le traitement
00:28:39de la demande
00:28:40d'asile
00:28:41des personnes
00:28:42arrivant
00:28:43de pays
00:28:44d'origine
00:28:45sûrs
00:28:46pourra être faite
00:28:47à la frontière
00:28:48extérieure
00:28:49de l'Union Européenne.
00:28:50Sur la Géorgie,
00:28:51il y aura bien un point
00:28:52dans les conclusions
00:28:53du Conseil Européen
00:28:54de cette fin de semaine
00:28:55qui appellera
00:28:56le gouvernement
00:28:57georgien
00:28:58à clarifier
00:28:59ses intentions,
00:29:00à inverser
00:29:01le cours
00:29:02de son action
00:29:03politique
00:29:04qui menace
00:29:05le chemin
00:29:06– je suis en train
00:29:07de faire
00:29:08de la traduction
00:29:09instantanée –
00:29:10le chemin
00:29:11européen
00:29:12international
00:29:13qui est
00:29:14le chemin
00:29:15européen
00:29:16de la Géorgie
00:29:17et pourrait
00:29:18interrompre
00:29:19son processus
00:29:20d'adhésion.
00:29:21C'est donc
00:29:22une expression
00:29:23très forte
00:29:24qui consiste à dire
00:29:25qu'au regard
00:29:26de la situation
00:29:27en Géorgie,
00:29:28c'est désormais
00:29:29le processus
00:29:30d'accession
00:29:31d'adhésion
00:29:32lui-même
00:29:33qui est menacé.
00:29:34J'en viens
00:29:35aux questions
00:29:36de la présidente
00:29:37d'UMA.
00:29:38Sur
00:29:39le soutien
00:29:40à l'Ukraine,
00:29:41vous êtes
00:29:42sévère.
00:29:43Ce que
00:29:44nous constatons
00:29:45pour notre
00:29:46part,
00:29:47c'est que
00:29:48les Ukrainiens
00:29:49ont été
00:29:50très
00:29:51réceptifs
00:29:52à
00:29:53l'engagement
00:29:54qui a été
00:29:55celui de la
00:29:56France
00:29:57depuis
00:29:58le début
00:29:59de la guerre
00:30:00d'agression
00:30:01russe
00:30:02dans leur pays
00:30:03puisque c'est
00:30:04sous présidence
00:30:05française.
00:30:06Je le rappelle
00:30:07qu'ont été
00:30:08décidés
00:30:09les premiers
00:30:10régimes
00:30:11et les premiers
00:30:12instruments
00:30:13de financement
00:30:14ou d'incitation
00:30:15au financement
00:30:16de l'effort
00:30:17de guerre
00:30:18ukrainien,
00:30:19les 50 milliards
00:30:20de cet hiver
00:30:21pour le soutien
00:30:22à la reconstruction
00:30:23et le soutien
00:30:24civil,
00:30:25mais qu'au niveau
00:30:26bilatéral
00:30:27également,
00:30:28nous ne sommes
00:30:29pas restés
00:30:30les bras ballants
00:30:31jusqu'à tout
00:30:32dernièrement
00:30:33avec des annonces
00:30:34s'agissant
00:30:35des avions
00:30:36ou de la formation
00:30:37des soldats
00:30:38ukrainiens
00:30:39qui témoignent
00:30:40dans le soutien
00:30:41de la France
00:30:42à l'Ukraine,
00:30:43ce qui n'est pas
00:30:44toujours le cas,
00:30:45y compris de la part
00:30:46de pays
00:30:47qui, nominalement,
00:30:48peuvent avoir apporté
00:30:49un peu plus
00:30:50en soutien
00:30:51à l'Ukraine.
00:30:52En tout cas,
00:30:53c'est ce que nous rapporte
00:30:54le poste
00:30:55diplomatique
00:30:56sur place,
00:30:57c'est-à-dire
00:30:58la reconnaissance
00:30:59de l'Ukraine
00:31:00vis-à-vis
00:31:01de la clarté
00:31:02de la France
00:31:03quant à
00:31:04l'intensité
00:31:05et à la durée
00:31:06du soutien
00:31:07vis-à-vis
00:31:08de l'Ukraine.
00:31:09Le vote
00:31:10en France
00:31:11et ses conséquences
00:31:12sur...
00:31:13Alors,
00:31:14le vote
00:31:15aux élections européennes
00:31:16et ses conséquences
00:31:17sur le Parlement
00:31:18européen.
00:31:19Je le disais
00:31:20tout à l'heure
00:31:21en introduction,
00:31:22la majorité
00:31:23est reconduite.
00:31:24Le groupe
00:31:25qui progresse
00:31:26le plus
00:31:27est celui
00:31:28du PPE,
00:31:29de la droite
00:31:30européenne.
00:31:31C'est donc
00:31:32sur ce socle
00:31:33qui va
00:31:34de la droite
00:31:35européenne
00:31:36à la gauche
00:31:37centrale
00:31:38européenne
00:31:39aux socialistes
00:31:40et aux démocrates
00:31:41en passant par IGNOU
00:31:42que va se constituer
00:31:43la majorité.
00:31:44Ce qui signifie
00:31:45d'une certaine manière
00:31:46qu'on est plutôt
00:31:47dans une forme
00:31:48de continuité
00:31:49quant aux droites
00:31:50radicales
00:31:51ou à l'extrémité
00:31:52du spectre.
00:31:53Elles sont
00:31:54à ce jour
00:31:55très divisées
00:31:56ce qui limite
00:31:57très largement
00:31:58leur capacité
00:31:59d'influence.
00:32:00A contrario,
00:32:01bon,
00:32:02la majorité
00:32:03de la majorité
00:32:04européenne
00:32:05n'est pas
00:32:06la majorité
00:32:07de la majorité
00:32:08européenne.
00:32:09Bon,
00:32:10la France,
00:32:11c'est la nouvelle
00:32:12de la semaine,
00:32:13a conservé
00:32:14la présidence
00:32:15du groupe IGNOU
00:32:16qui est un groupe
00:32:17pivot au Parlement
00:32:18européen
00:32:19ce qui est
00:32:20un atout
00:32:21malgré la réduction
00:32:22du nombre
00:32:23des parlementaires
00:32:24du groupe IGNOU.
00:32:25Lorsque vous présidez
00:32:26un groupe
00:32:27qui est un peu pivot
00:32:28dans une majorité,
00:32:29vous avez la capacité
00:32:30de porter
00:32:31de manière plus efficace
00:32:32si je puis dire
00:32:33certaines idées françaises
00:32:34et les idées françaises
00:32:35ne sont pas
00:32:36ni de droite
00:32:37ni de gauche.
00:32:38C'est un peu
00:32:39le regret
00:32:40que j'ai eu
00:32:41de cette campagne
00:32:42sur les élections
00:32:43européennes
00:32:44puisqu'il y a
00:32:45certains sujets
00:32:46d'ailleurs dans
00:32:47les idées
00:32:48que nous voulons
00:32:49faire entrer
00:32:50dans l'agenda stratégique
00:32:51qui auraient pu
00:32:52être soutenues
00:32:53par une grande partie
00:32:54des candidats
00:32:55aux élections
00:32:56européennes
00:32:57mais qui en réalité
00:32:58ne font pas du tout
00:32:59l'unanimité en Europe.
00:33:00Et donc la question
00:33:01c'est de savoir
00:33:02lorsqu'on est dans
00:33:03une situation
00:33:04où les pays européens
00:33:05eux veulent l'adopter,
00:33:06comment est-ce
00:33:07qu'au Parlement européen
00:33:08on fait entendre
00:33:09au maximum
00:33:10la voix de la France ?
00:33:11Il se trouve
00:33:12qu'on va avoir
00:33:13en plein milieu
00:33:14de la majorité
00:33:15un groupe présidé
00:33:16par la France
00:33:17ce qui est
00:33:18une bonne nouvelle.
00:33:19Sur le risque
00:33:20juridique
00:33:21associé
00:33:22à la mobilisation
00:33:23des revenus d'Auben
00:33:24tirés des actifs
00:33:25russes gelés,
00:33:26c'est seulement
00:33:27les profits d'Auben
00:33:28produits par les actifs
00:33:29que nous allons
00:33:30taxer et utiliser
00:33:31pas les 200 milliards
00:33:32d'actifs
00:33:33en tant que tels
00:33:34donc il n'y a pas
00:33:35de confiscation
00:33:36donc beaucoup moins
00:33:37de risque juridique.
00:33:38D'ailleurs la Banque
00:33:39centrale européenne
00:33:40est d'accord
00:33:41avec la solution
00:33:42que nous avons
00:33:43trouvée.
00:33:44Les profits d'Auben
00:33:45nous permettent
00:33:46d'obtenir
00:33:471,4 milliard d'euros
00:33:48pour le soutien
00:33:49militaire à l'Ukraine
00:33:50dès le mois de juillet
00:33:51et la Hongrie
00:33:52ne s'y est pas
00:33:53opposée.
00:33:54Sur le coût
00:33:55de l'adhésion
00:33:56de l'Ukraine
00:33:57à l'Union européenne
00:33:58je vous parle
00:33:59de ce que
00:34:01je vous parle
00:34:02de ce sujet
00:34:03alors que j'étais
00:34:04moi-même présent
00:34:05hier
00:34:06lors de
00:34:07la conférence
00:34:08intergouvernementale
00:34:09d'ouverture
00:34:10des négociations
00:34:11d'adhésion
00:34:12avec l'Ukraine
00:34:13nous parlons là
00:34:14d'une échéance
00:34:15qui est lointaine
00:34:16qui est lointaine
00:34:17parce que
00:34:18par définition
00:34:19le travail
00:34:20à réaliser
00:34:21pour adhérer
00:34:22à l'Union européenne
00:34:23est extrêmement
00:34:24exigeant
00:34:25et je le rappelle
00:34:26là encore
00:34:27peut-être pas pour vous
00:34:28Mesdames et Messieurs
00:34:29les Sénateurs
00:34:30parce que
00:34:31vous en êtes conscient
00:34:32je rappelle
00:34:33à peut-être
00:34:34celles et ceux
00:34:35qui nous écoutent
00:34:36ou qui liront
00:34:37le compte rendu
00:34:38de nos débats
00:34:39que
00:34:40ce qui
00:34:41est peut-être
00:34:42le plus difficile
00:34:43ou qui est sans doute
00:34:44le plus difficile
00:34:45pour un pays
00:34:46comme l'Ukraine
00:34:47dans son chemin
00:34:48vers l'Union européenne
00:34:49ça n'est pas
00:34:50le rattrapage
00:34:51économique
00:34:52ça n'est pas
00:34:53le rattrapage social
00:34:54le premier chapitre
00:34:55qui est ouvert
00:34:56lorsque un pays
00:34:57prétend
00:34:58le dernier chapitre
00:34:59à être fermé
00:35:00c'est celui
00:35:01de la protection
00:35:02de l'état de droit
00:35:03de la séparation
00:35:04des pouvoirs
00:35:05de l'indépendance
00:35:06de la justice
00:35:07du pluralisme
00:35:08et de l'indépendance
00:35:09des médias
00:35:10de la protection
00:35:11des minorités
00:35:12de la liberté
00:35:13académique
00:35:14je le dis
00:35:15parce que
00:35:16c'est bien
00:35:17cet article-là
00:35:18qui est l'article
00:35:19premier du contrat
00:35:20européen
00:35:21et que les pays
00:35:22candidats doivent
00:35:23s'astreindre
00:35:24à respecter
00:35:25avant même
00:35:26que ne se pose
00:35:27la question
00:35:28du poids économique
00:35:29de tel ou tel pays
00:35:30de son impact
00:35:31sur les politiques
00:35:32de cohésion
00:35:33donc
00:35:34cet élargissement
00:35:35il est fondé
00:35:36sur un équilibre
00:35:37entre l'intérêt
00:35:38géopolitique
00:35:39des adhésions futures
00:35:40et les réformes
00:35:41menées par
00:35:42les états
00:35:43candidats
00:35:44et la France
00:35:45est particulièrement
00:35:46attentive
00:35:47elle a d'ailleurs
00:35:48vous le savez
00:35:49une réputation
00:35:50d'être un peu
00:35:51stricte
00:35:52sur ces questions-là
00:35:53attentive à ce que
00:35:54la logique des mérites
00:35:55propres
00:35:56et les raisons
00:35:57politiques
00:35:58on y adhère
00:35:59parce qu'on a
00:36:00coché
00:36:01une à une
00:36:02les cases
00:36:03qui vous sont
00:36:04les cases
00:36:05à remplir
00:36:06et je
00:36:07relève
00:36:08ou je relaye
00:36:09auprès de vous
00:36:10qu'hier
00:36:11lors de ces conférences
00:36:12intergouvernementales
00:36:13les pays
00:36:14eux-mêmes
00:36:15ont demandé
00:36:16à être évalués
00:36:17sur la base
00:36:18des mérites propres
00:36:19la Moldavie en tout cas
00:36:23vous les avez écoutés ?
00:36:36j'ai été censuré
00:36:37l'élargissement futur
00:36:38peut avoir un coût
00:36:39mais aussi de nombreux bénéfices
00:36:40sécurité, stabilité
00:36:41du continent
00:36:42un plus grand marché intérieur
00:36:43une Europe plus forte
00:36:44dans le monde
00:36:45notamment
00:36:46les bénéfices sont difficilement
00:36:47chiffrables
00:36:48la reconstruction de l'Ukraine
00:36:49aura certes un coût important
00:36:50nous y travaillons déjà
00:36:51notamment
00:36:52avec plusieurs conférences
00:36:53pour la reconstruction
00:36:54nous n'avons jamais
00:36:55de complète certitude
00:36:56sur les coûts
00:36:57et les bénéfices exacts
00:36:58mais ce que nous voyons
00:36:59néanmoins
00:37:00c'est que
00:37:01lorsqu'un pays
00:37:02il y a quelques années
00:37:03a quitté l'Union Européenne
00:37:04il a récupéré
00:37:05sa contribution
00:37:06il a donc sans doute
00:37:07fait quelques économies
00:37:08budgétaires
00:37:09mais qu'il a perdu
00:37:10en quelques années seulement
00:37:123000 euros
00:37:13de PIB
00:37:14par tête et par habitant
00:37:15c'est dire que
00:37:16l'adhésion à l'Union Européenne
00:37:17ça n'est pas uniquement
00:37:19si je puis dire
00:37:21l'intérêt de l'adhésion
00:37:22à l'Union Européenne
00:37:23de la France par exemple
00:37:24aujourd'hui
00:37:25ne peut pas se mesurer
00:37:26uniquement à l'aune
00:37:27du solde budgétaire
00:37:28de notre contribution
00:37:29et de notre retour
00:37:32et de notre taux de retour
00:37:33elle doit se mesurer
00:37:35par les avantages
00:37:37qui sont mesurables
00:37:39pour certains
00:37:40avantages économiques
00:37:42qui ne le sont pas
00:37:43pour d'autres
00:37:44la sécurité
00:37:45la stabilité
00:37:46la démocratie
00:37:47ceci étant dit
00:37:48on sera évidemment
00:37:49plus facile
00:37:50puisque il est hors de question
00:37:51c'est pour ça
00:37:52qu'on porte un agenda
00:37:53ambitieux
00:37:54et c'est pour ça d'ailleurs
00:37:55qu'on dit à nos amis
00:37:56européens
00:37:57quand ils sont
00:37:58très défenseurs du pacte vert
00:37:59quand ils sont très défenseurs
00:38:00de l'élargissement
00:38:01quand ils sont très défenseurs
00:38:02de la défense
00:38:03on leur dit
00:38:04mais alors
00:38:05dans ce cas-là
00:38:06il faut augmenter
00:38:07la capacité financière
00:38:08de l'Union Européenne
00:38:09sinon
00:38:10comment allons-nous
00:38:11financer tout ça ?
00:38:12Puis sur la position
00:38:13du gouvernement
00:38:14sur le Proche-Orient
00:38:15elle reste la même
00:38:16en tout cas dans le cadre
00:38:17de ce Conseil Européen
00:38:18où nous aurons
00:38:19dans les conclusions
00:38:20une reprise
00:38:21des positions
00:38:22un peu constantes
00:38:23de l'Union
00:38:24sur ce sujet
00:38:25on a ajouté
00:38:26ou insisté
00:38:27pour que figure
00:38:28dans ces conclusions
00:38:29le soutien
00:38:30au Liban
00:38:31qui pour l'instant
00:38:32est bien
00:38:33est bien
00:38:34reflété
00:38:35dans la version
00:38:36que nous avons
00:38:37entre les mains
00:38:38mais qui est encore
00:38:39évolutive.
00:38:40Sur la question
00:38:41de
00:38:42sur la question
00:38:43de la question
00:38:44de la question
00:38:45de la question
00:38:46de la question
00:38:47sur les questions
00:38:48de Christine Lavarde
00:38:49procédure
00:38:50pour déficit
00:38:51excessif
00:38:52il est vrai que
00:38:53la Belgique
00:38:54la France
00:38:55l'Italie
00:38:56la Hongrie
00:38:57Malte
00:38:58la Pologne
00:38:59et la Slovaquie
00:39:00viennent d'entrer
00:39:01dans cette procédure.
00:39:02Je crois
00:39:03que c'est
00:39:04malgré tout
00:39:05l'une des conséquences
00:39:06des décisions
00:39:07qui ont été
00:39:08celles
00:39:09du gouvernement
00:39:10et du Parlement
00:39:11de maintenir
00:39:12plus longtemps
00:39:13qu'ailleurs
00:39:14des niveaux
00:39:15de protection
00:39:16du pouvoir
00:39:17d'achat
00:39:18des Français
00:39:19qui ont eu un impact
00:39:20sur les finances publiques
00:39:21pour éviter
00:39:22que la flambée
00:39:23des prix de l'énergie
00:39:24ou des coûts
00:39:25de l'alimentation
00:39:26ne viennent
00:39:27créer trop
00:39:28de difficultés
00:39:29notamment
00:39:30auprès
00:39:31des plus
00:39:32modestes.
00:39:33Alors c'est vrai
00:39:34le Sénat
00:39:35a proposé
00:39:36de nombreuses
00:39:37pistes
00:39:38d'économie
00:39:39mais l'Assemblée
00:39:40nationale
00:39:41en revanche
00:39:42pas du tout.
00:39:43Au contraire
00:39:44il a évité
00:39:45très fréquemment
00:39:46observer
00:39:47que lorsque
00:39:48le gouvernement
00:39:49s'est risqué
00:39:50à proposer
00:39:51des pistes
00:39:52d'économie
00:39:53ou de sortie
00:39:54des dispositifs
00:39:55d'urgence
00:39:56et bien
00:39:57sa majorité
00:39:58à l'Assemblée nationale
00:39:59n'était pas suffisamment
00:40:00je dirais
00:40:01absolue
00:40:02pour que
00:40:03ces décisions
00:40:04puissent être
00:40:05adoptées
00:40:06et que
00:40:07à droite
00:40:08comme à gauche
00:40:09il était régulièrement
00:40:10demandé
00:40:11à ce que
00:40:12ces dépenses
00:40:13exceptionnelles
00:40:14puissent être
00:40:15poursuivies.
00:40:16Je note
00:40:17néanmoins
00:40:18qu'en même temps
00:40:19qu'elle
00:40:20faisait entrer
00:40:21la France
00:40:22et les autres pays
00:40:23que je viens de citer
00:40:24dans la procédure
00:40:25pour déficit
00:40:26excessif
00:40:27la Commission
00:40:28a évalué
00:40:29l'existence
00:40:30de déséquilibre
00:40:31macroéconomique
00:40:32pour 12 Etats membres
00:40:33considérant que
00:40:34la France
00:40:35l'Espagne
00:40:36et le Portugal
00:40:37ne connaissent plus
00:40:38de déséquilibre
00:40:39les vulnérabilités
00:40:40ayant globalement
00:40:41diminué
00:40:42et que
00:40:43les pays comme
00:40:44l'Allemagne
00:40:45la Chypre
00:40:46la Hongrie
00:40:47les Pays-Bas
00:40:48et la Suède
00:40:49ou encore la Roumanie
00:40:50la Slovaquie
00:40:51la Grèce
00:40:52et l'Italie
00:40:53connaissent quant à eux
00:40:54des déséquilibres
00:40:55macroéconomiques
00:40:56que la Commission
00:40:57a pointé.
00:40:58Vous allez dire
00:40:59que ce n'est pas bien
00:41:00de pointer du doigt
00:41:01les autres.
00:41:02Quand on est soi-même
00:41:03pointé du doigt
00:41:04le gouvernement
00:41:05vous le savez
00:41:06a pour objectif
00:41:07constant
00:41:08de revenir
00:41:09sous la barre
00:41:10des 3% de déficit
00:41:11en 2027.
00:41:12Cela signifie
00:41:13que le niveau
00:41:14des déficits
00:41:15agrégés au niveau européen
00:41:16devrait être
00:41:17à 3%.
00:41:18Ma conviction
00:41:19je n'engage peut-être
00:41:20pas la parole
00:41:21du gouvernement
00:41:22c'est que la réponse
00:41:23est non.
00:41:24Quand je vois
00:41:25les niveaux de déficit
00:41:26des Etats-Unis
00:41:27d'Amérique
00:41:28aujourd'hui
00:41:29qui se situent
00:41:30aux alentours
00:41:31de 8%
00:41:32le niveau
00:41:33de dette publique
00:41:34attendu aux Etats-Unis
00:41:35par le FMI
00:41:36à l'horizon 2027
00:41:37qui se situe
00:41:38à 135%
00:41:39c'est-à-dire
00:41:4055 points
00:41:41de PIB
00:41:42au-dessus
00:41:43du déficit
00:41:44public agrégé
00:41:45attendu
00:41:46pour l'Union Européenne
00:41:47à la même échéance
00:41:48je me dis que
00:41:49il y a
00:41:51sans doute
00:41:52si nous voulons
00:41:53résister
00:41:54à cet appel d'air
00:41:55considérable
00:41:56que les Etats-Unis
00:41:57sont en train de créer
00:41:58avec l'IRA
00:41:59la nécessité
00:42:00de mobiliser
00:42:01des financements.
00:42:02Mais ça, ça ne nous exonère
00:42:03en aucun cas
00:42:04de respecter
00:42:05nos obligations
00:42:06vis-à-vis des autres
00:42:07je dirais
00:42:08locataires
00:42:09de la copropriété
00:42:10en tout cas
00:42:11de nos partenaires
00:42:12européens.
00:42:13Et sur la transmission
00:42:14du rapport
00:42:15je ne vois pas
00:42:16de raison
00:42:17pour qu'elle ne puisse
00:42:18pas être faite
00:42:19dans les temps
00:42:20ni à la Commission
00:42:21ni au Parlement
00:42:22bien évidemment.
00:42:23Merci monsieur le ministre
00:42:24avant de passer la parole
00:42:25au groupe
00:42:26juste une petite remarque
00:42:27c'est bien d'avoir rappelé
00:42:28que le chemin
00:42:29pour l'Ukraine
00:42:30était encore
00:42:31un chemin long
00:42:32parce que
00:42:33on a tendance
00:42:34dans ces périodes
00:42:35de débats politiques
00:42:36à penser que
00:42:37tout va se faire
00:42:38très rapidement
00:42:39et quelquefois
00:42:40associé
00:42:41à des fake news
00:42:42ça peut provoquer
00:42:43des situations
00:42:44et des peurs
00:42:45assez importantes.
00:42:46Mais je voulais
00:42:47ajouter à cela
00:42:48que
00:42:49ce processus
00:42:50doit être d'autant plus long
00:42:51et probablement
00:42:52plus intense
00:42:53mené par
00:42:54les institutions
00:42:55européennes
00:42:56d'intégration
00:42:57de nouveaux pays
00:42:58dans le cadre
00:42:59de l'élargissement
00:43:00que
00:43:01dans la durée
00:43:02on se rend compte
00:43:03aussi
00:43:04que des pays
00:43:05qui ont été intégrés
00:43:06à une certaine période
00:43:07en fonction
00:43:08de l'évolution
00:43:09politique
00:43:10nationale
00:43:11peuvent
00:43:12diverger
00:43:13parfois
00:43:14de ce qu'on appelle
00:43:15généralement
00:43:16l'état de droit.
00:43:17Et on l'a vécu
00:43:18récemment
00:43:19sur certains
00:43:20pays.
00:43:21Donc je pense
00:43:22que
00:43:23la vigilance
00:43:24sur ce sujet
00:43:25de la part
00:43:26de l'Union
00:43:27et moi
00:43:28je ne
00:43:29flagellerai
00:43:30jamais
00:43:31l'Union
00:43:32sur cette
00:43:33question
00:43:34n'est pas
00:43:35une question
00:43:36qui doit
00:43:37pouvoir
00:43:38se porter
00:43:39aussi
00:43:40dans la durée
00:43:41sans présager
00:43:42de l'évolution
00:43:43politique
00:43:44nationale
00:43:45d'un pays
00:43:46mais en tout cas
00:43:47avec des garde-fous
00:43:48qui devront
00:43:49permettre
00:43:50à terme
00:43:51de maintenir
00:43:52justement
00:43:53une de ces
00:43:54grandes valeurs
00:43:55de l'Union.
00:43:56Et puis
00:43:57juste un petit
00:43:58point aussi
00:43:59sur la question
00:44:00des 50 milliards
00:44:01sur lesquels
00:44:02franchement
00:44:03depuis qu'on les
00:44:04expertise
00:44:05et vous avez
00:44:06cité
00:44:07Mme Callas
00:44:08au poste
00:44:09de l'Union
00:44:10européenne
00:44:11Mme Callas
00:44:12qui a proposé
00:44:13un emprunt
00:44:14de 100 milliards
00:44:15à l'Union
00:44:16et vous savez
00:44:17la position
00:44:18qu'on pourra porter
00:44:19en tout cas
00:44:20majoritairement
00:44:21dans cette configuration
00:44:22d'assemblée
00:44:23au Sénat
00:44:24sur cette question
00:44:25tant qu'on n'a pas
00:44:26les ressources
00:44:27propres
00:44:28tant qu'on n'a pas
00:44:29de ressources
00:44:30propres de l'Union
00:44:31ne serait-ce que pour
00:44:32rembourser le premier
00:44:33emprunt.
00:44:34C'est une question
00:44:35qui a été posée
00:44:36auprès des collègues
00:44:37avant de passer
00:44:38la parole
00:44:39au groupe.
00:44:40Donc c'est
00:44:41globalement
00:44:42cinq minutes
00:44:43par groupe.
00:44:44Si vous arrivez
00:44:45à condenser plus
00:44:46c'est mieux
00:44:47parce que
00:44:48beaucoup doivent
00:44:49s'absenter
00:44:50à 16h30
00:44:51et je voudrais
00:44:52que M.
00:44:53le ministre
00:44:54puisse répondre.
00:44:55Vous voulez dire
00:44:56quelque chose
00:44:57M.
00:44:58le ministre ?
00:44:59On commence
00:45:00par les républicains
00:45:01Martha Tsidrak.
00:45:02Merci Président
00:45:03pour cette question
00:45:04qui m'a particulièrement
00:45:05contrastée.
00:45:06Dans notre pays
00:45:07en effet
00:45:08la dissolution
00:45:09qui s'en est suivie
00:45:10a ouvert une phase
00:45:11de polarisation
00:45:12et d'incertitude
00:45:13politique
00:45:14telles que nous
00:45:15n'en avions pas
00:45:16connue depuis longtemps.
00:45:17Légitimement
00:45:18la situation inquiète
00:45:19au-delà de nos frontières
00:45:20autant qu'elle abîme
00:45:21la crédibilité
00:45:22et l'influence européenne
00:45:23du président de la République
00:45:24et peut-être demain
00:45:25celle de la France.
00:45:26Au niveau continental
00:45:27en revanche
00:45:28c'est une stabilité
00:45:29relativement inattendue
00:45:30qui semble prédominer.
00:45:31Grâce à la victoire
00:45:32européenne sortante
00:45:33limite l'érosion
00:45:34de ces contingents
00:45:35et peut aspirer
00:45:36à former de nouveau
00:45:37le socle
00:45:38des futures majorités
00:45:39à Strasbourg.
00:45:40Néanmoins
00:45:41il est également vrai
00:45:42que les formations
00:45:43souverainistes
00:45:44et nationalistes
00:45:45parfois extrémistes
00:45:46poursuivent leur progression.
00:45:47A l'est de l'Europe
00:45:48elles conservent
00:45:49leur position.
00:45:50A l'ouest
00:45:51elles acquièrent de nouvelles
00:45:52notamment en France
00:45:53et en Allemagne.
00:45:54Au global
00:45:55on est loin
00:45:56d'un satisfait site électoral
00:45:57adressé aux dirigeants européens.
00:45:58Mais les grands équilibres
00:46:00structurant le Parlement
00:46:01n'étant pas pour l'heure
00:46:02battue en brèche
00:46:03c'est bien une forme
00:46:04de continuité
00:46:05qui devrait prévaloir.
00:46:06Continuité
00:46:07a priori
00:46:08à la tête des institutions.
00:46:09Mais relative continuité
00:46:10également
00:46:11dans les politiques menées.
00:46:12C'est en tout cas
00:46:13ce qui ressort
00:46:14du projet
00:46:15de programme stratégique
00:46:16que le Conseil européen
00:46:17s'apprête à adopter.
00:46:18En effet
00:46:19les lignes de force
00:46:20et les grandes thématiques
00:46:21de ce document
00:46:22qui servira
00:46:23de fil d'ariane
00:46:24à la prochaine commission
00:46:25diffèrent finalement
00:46:26assez peu
00:46:27de celles définies
00:46:28en 2019.
00:46:29Un certain nombre
00:46:30mérite cependant
00:46:31d'être relevé
00:46:32et salué.
00:46:33Je pense en particulier
00:46:34à la prise en compte
00:46:35des grands bouleversements
00:46:36intervenus
00:46:37ces dernières années
00:46:38pandémie Covid-19
00:46:39guerre en Ukraine
00:46:40ou montée
00:46:41des tensions géopolitiques
00:46:42et qui amènent
00:46:43le Conseil européen
00:46:44à insister
00:46:45intensément
00:46:46en tout cas
00:46:47plus intensément
00:46:48sur les éléments
00:46:49qui doivent permettre
00:46:50de concrétiser
00:46:51les concepts
00:46:52de résilience
00:46:53et d'autonomie stratégique.
00:46:54Je pense ensuite
00:46:55à l'approche
00:46:56en matière
00:46:57de transition écologique.
00:46:58En effet
00:46:59comme nous avons préfiguré
00:47:00assez clairement
00:47:01la démarche
00:47:02très normative
00:47:03poursuivie au travers
00:47:04du Green Deal
00:47:05celui de 2024
00:47:06laisse entendre
00:47:07que l'Europe
00:47:08marquera une pause
00:47:09sur le terrain réglementaire
00:47:10et se concentrera
00:47:11désormais davantage
00:47:12sur les volets
00:47:13industriels et technologiques
00:47:14de la transition verte.
00:47:15Je pense enfin
00:47:16à la salutaire prise
00:47:17de conscience
00:47:18du décrochage
00:47:19économique européen
00:47:20et à la volonté
00:47:21de restaurer
00:47:22une compétitivité en berne
00:47:23face à celle
00:47:24des concurrents américains
00:47:25ou chinois.
00:47:26Mais permettez-moi
00:47:27tout de même
00:47:28que les mesures
00:47:29mises en avant
00:47:30dans le programme
00:47:31sont présentées
00:47:32comme prioritaires
00:47:33depuis au moins
00:47:34la Commission Juncker.
00:47:35L'adjornamento
00:47:36de la politique commerciale,
00:47:37la simplification réglementaire,
00:47:38l'achèvement
00:47:39du marché unique
00:47:40dans les domaines stratégiques,
00:47:41la finalisation
00:47:42de l'union bancaire
00:47:43et de l'union
00:47:44des marchés de capitaux,
00:47:45nous souscrivons
00:47:46naturellement
00:47:47à tous ces objectifs.
00:47:48Mais monsieur le ministre,
00:47:49existent-ils
00:47:50des éléments tangibles
00:47:51permettant de penser
00:47:52que ces projets
00:47:53aboutiront
00:47:54prochainement
00:47:55alors que certains
00:47:56ont été mis
00:47:57sur la table
00:47:58il y a déjà
00:47:59près de dix ans ?
00:48:00Par ailleurs,
00:48:01nous partageons
00:48:02pleinement
00:48:03l'accent mis
00:48:04sur le renforcement
00:48:05de la sécurité énergétique
00:48:06et de nos capacités
00:48:07de défense.
00:48:08Mais sur ces sujets
00:48:09si sensibles
00:48:10et stratégiques,
00:48:11l'Europe devra toutefois,
00:48:12bien mieux que par le passé,
00:48:13parvenir à atteindre
00:48:14et concilier
00:48:15deux impératifs.
00:48:16D'une part,
00:48:17elle devra réussir
00:48:18à dégager une vision
00:48:19et une dynamique
00:48:20véritablement autonomes
00:48:21et partagées
00:48:22par l'ensemble
00:48:23des États membres.
00:48:24D'autre part,
00:48:25elle devra articuler
00:48:26beaucoup plus harmonieusement
00:48:27ce cadre
00:48:28avec l'exercice
00:48:29des souverainetés nationales.
00:48:30Sur ce dernier point,
00:48:31la question
00:48:32de la réforme
00:48:33des institutions
00:48:34qui fait avec
00:48:35l'élargissement
00:48:36son apparition
00:48:37dans le programme stratégique
00:48:38aura un impact évident.
00:48:39En novembre dernier,
00:48:40le précédent
00:48:41Parlement européen
00:48:42avait ainsi formulé
00:48:43des propositions
00:48:44d'essence
00:48:45nettement fédéralistes
00:48:46pour l'avenir
00:48:47de l'Union.
00:48:48Pour sa part,
00:48:49le Conseil européen
00:48:50va adopter une feuille de route
00:48:51pour les réformes internes.
00:48:52La perspective
00:48:53de ces réformes
00:48:54directement liées
00:48:55aux impôts
00:48:56des futurs élargissements
00:48:57ne pourra s'inscrire
00:48:58que dans le moyen
00:48:59ou le long terme.
00:49:00Mais pourriez-vous néanmoins,
00:49:01M. le ministre,
00:49:02nous indiquer
00:49:03si ces documents
00:49:04offrent à ce stade
00:49:05des pistes de réflexion
00:49:06sur la quadrature
00:49:07du cercle
00:49:08qu'il faudra
00:49:09un jour résoudre,
00:49:10à savoir rendre
00:49:11l'ensemble européen
00:49:12à la fois plus large,
00:49:13plus efficace,
00:49:14plus cohérent
00:49:15et plus respectueux
00:49:16de la subsidiarité ?
00:49:17Enfin,
00:49:18la plupart
00:49:19des priorités
00:49:20formulées par les chefs d'État
00:49:21et de gouvernement
00:49:22sont reliées
00:49:23par la question
00:49:24des financements.
00:49:25Mais mis à part
00:49:26convoquer la BEI
00:49:27et souligner
00:49:28l'importance
00:49:29des investissements
00:49:30publics et privés,
00:49:31le texte ne dit presque rien
00:49:32sur le sujet.
00:49:33Or,
00:49:34nous savons
00:49:35qu'un mur budgétaire
00:49:36va devoir être franchi
00:49:37au cours
00:49:38de cette mandature.
00:49:39Alors que les modalités
00:49:40précises du remboursement
00:49:41de l'emprunt COVID
00:49:42sont toujours
00:49:43dans les limbes,
00:49:44pouvez-vous nous éclairer
00:49:45sur toutes les réflexions
00:49:46en cours
00:49:47pour éviter
00:49:48cette ornière financière
00:49:49qui s'annonce ?
00:49:50Je vous remercie.
00:49:51Merci,
00:49:52Marta,
00:49:53pour le groupe socialiste,
00:49:54écologiste
00:49:55et républicain.
00:49:56Michael Weber.
00:49:57Oui,
00:49:58M. le ministre,
00:49:59M. le président,
00:50:00chers collègues.
00:50:01Je pense que
00:50:02ce qui est attendu
00:50:03et pour que l'Europe
00:50:04soit une réussite
00:50:05auprès de nos concitoyens
00:50:06en particulier,
00:50:07je pense que c'est
00:50:08la force
00:50:09du couple franco-allemand
00:50:10notamment
00:50:11et dans le cadre
00:50:12de la force
00:50:13de ce couple franco-allemand,
00:50:14bien sûr,
00:50:15le poids que peut avoir
00:50:16la France.
00:50:17La question,
00:50:18et je pense
00:50:19que nous sommes plusieurs
00:50:20à se la poser,
00:50:21c'est bien sûr
00:50:22le poids politique
00:50:23que la France
00:50:24peut avoir
00:50:25après ces élections européennes
00:50:26que nous venons
00:50:27de vivre
00:50:28il y a de cela
00:50:29quelques jours.
00:50:30Il me semble
00:50:31qu'aujourd'hui,
00:50:32l'incertitude est totale
00:50:33suite à la décision
00:50:34de dissolution
00:50:35qui,
00:50:36à mon sens,
00:50:37fragilise fortement
00:50:38la position française
00:50:39en Europe.
00:50:40Sans doute une décision
00:50:41incompréhensible.
00:50:42Je veux aussi,
00:50:43pour m'en convaincre,
00:50:44regarder ce qui se dit,
00:50:45en tout cas l'analyse
00:50:46qui en est faite
00:50:47dans le contexte
00:50:48international actuel
00:50:49et tout particulièrement
00:50:50sur l'impact
00:50:51sur les droits
00:50:52en Ukraine
00:50:53et nos partenaires
00:50:54européens
00:50:55sont sans doute
00:50:56très surpris
00:50:57par cette situation-là
00:50:58et sans doute
00:50:59aussi très inquiets.
00:51:00Nous avons aujourd'hui,
00:51:01on le sait,
00:51:02une extrême droite
00:51:03qui est aux portes
00:51:04du pouvoir
00:51:05et donc avec un
00:51:06neuroscepticisme
00:51:07qui gagne du terrain
00:51:08et qui a été
00:51:09l'occasion
00:51:10des débats
00:51:11que nous avons connus.
00:51:12La coalition
00:51:13des partis nationalistes
00:51:14d'extrême droite
00:51:15est maintenant
00:51:16la troisième,
00:51:17le troisième groupe
00:51:18au Parlement européen
00:51:19devant le parti
00:51:20qui, certes,
00:51:21même si le PPV
00:51:22a gagné beaucoup de sièges,
00:51:23Rénault en a perdu
00:51:24un certain nombre
00:51:25quand même
00:51:26et je crois que
00:51:27dans la séquence électorale
00:51:28que nous avons connue,
00:51:29il me semble que
00:51:30vous portez aussi
00:51:31une responsabilité
00:51:32et que ce gouvernement
00:51:33a porté une responsabilité
00:51:34puisqu'il a,
00:51:35à mon sens,
00:51:36légitimé
00:51:37l'extrême droite
00:51:38comme une alternative
00:51:39politique
00:51:40et en quelque sorte
00:51:41a répondu
00:51:42à l'injonction
00:51:43qui a été
00:51:44celle d'un responsable
00:51:45politique de ce parti.
00:51:46Ainsi donc,
00:51:47la délégation
00:51:48française
00:51:49a été dominée
00:51:50par une extrême droite
00:51:51qui n'a jamais caché
00:51:52ses accointances
00:51:53avec la Russie
00:51:54de Poutine.
00:51:55Pour les sujets
00:51:56les plus brûlants
00:51:57comme le soutien à l'Ukraine,
00:51:58ne peut-on craindre
00:51:59le revirement
00:52:00isolationniste
00:52:01d'une Europe
00:52:02qui soit gouvernée
00:52:03par des nationalistes
00:52:04et auxquels
00:52:05les nationalistes
00:52:06ont un poids fort
00:52:07sans compter
00:52:08ce que supposerait
00:52:09l'arrivée
00:52:10ou le retour
00:52:11de Trump
00:52:12aux Etats-Unis.
00:52:13Or,
00:52:14sur la défense
00:52:15de l'Ukraine,
00:52:16je pense que c'était
00:52:17un des points forts
00:52:18d'une opposition forte
00:52:19qui faisait,
00:52:20je crois,
00:52:21y compris en France,
00:52:22une forme d'unanimité
00:52:23qui faisait preuve
00:52:24de conviction
00:52:25et en quelque sorte,
00:52:26ce poids-là
00:52:27est aujourd'hui
00:52:28totalement amoindri.
00:52:29J'y rajoute
00:52:30ce qu'a évoqué
00:52:31tout à l'heure
00:52:32ma collègue Christine Lagarde,
00:52:33le déficit
00:52:34public excessif
00:52:35pour lequel
00:52:36vous avez été
00:52:37interpellé
00:52:38est à mon sens
00:52:39un élément
00:52:40supplémentaire
00:52:41de l'affaiblissement
00:52:42du poids de la France
00:52:43dans les négociations
00:52:44qui sont aujourd'hui
00:52:45amenées
00:52:46dans l'actualité
00:52:47de la mise en place
00:52:48des institutions européennes.
00:52:49Et puis,
00:52:50pour revenir
00:52:51sur l'ordre du jour
00:52:52de ce Conseil européen,
00:52:53il annonce
00:52:54l'effacement
00:52:55de toute politique
00:52:56progressiste
00:52:57au niveau européen
00:52:58par la complaisance
00:52:59pour les plus conservateurs.
00:53:00Je pense
00:53:01notamment
00:53:02à l'agenda pour l'Europe
00:53:03où toute ambition climatique
00:53:04et environnementale
00:53:05a été abandonnée.
00:53:06Il n'est question
00:53:07ni dans l'ordre du jour
00:53:08ni dans l'agenda stratégique
00:53:092024-2049
00:53:10du climat
00:53:11et de l'environnement.
00:53:12Seules thématiques
00:53:13qui ont été abordées
00:53:14sont la guerre
00:53:15et la compétitivité
00:53:16avec une capacité
00:53:17de blocage
00:53:18au Conseil
00:53:19d'une minorité
00:53:20d'extrême droite.
00:53:21L'Union risque
00:53:22de se dégrader
00:53:23en une simple
00:53:24entente des nations,
00:53:25pur intergouvernementalisme
00:53:26et zone de libre-échange.
00:53:27Le projet politique
00:53:28européen
00:53:29uniquement
00:53:30des mises à mal.
00:53:31Un soutien durable
00:53:32et crédible
00:53:33à l'Ukraine
00:53:34est déjà bousculé
00:53:35et l'espoir
00:53:36d'une prise
00:53:37de position ferme
00:53:38de l'Union européenne
00:53:39en faveur du peuple palestinien
00:53:40est mis à mal aussi.
00:53:41Le blocage
00:53:42qui est orchestré
00:53:43par la Hongrie
00:53:44sur les sujets
00:53:46de nouveaux appuis
00:53:47en France.
00:53:48Le risque
00:53:49d'invisibilisation
00:53:50de l'urgence climatique,
00:53:51danger du relativisme
00:53:52des conservateurs
00:53:53puisque l'Europe
00:53:54ne représente
00:53:55que 20%
00:53:56des émissions de gaz
00:53:57dans le monde, certes,
00:53:58sauf que si nous,
00:53:59les responsables historiques
00:54:00du réchauffement climatique
00:54:01ne sommes pas exemplaires
00:54:02dans notre trajectoire
00:54:03de décarbonation,
00:54:04je pense que personne
00:54:05ne le sera.
00:54:06Et on sait que
00:54:07de ce point de vue-là,
00:54:10au Parlement européen,
00:54:11les représentants polonais
00:54:12de Droit et Justice,
00:54:13italiens de Fratelli d'Italia
00:54:14et hongrois
00:54:15de Victor Orban
00:54:16ont systématiquement
00:54:17voté contre
00:54:18les politiques climatiques
00:54:19et contre les lois
00:54:20de préservation
00:54:21de la nature.
00:54:22À cet égard,
00:54:23Ursula von der Leyen,
00:54:24que vous soutenez,
00:54:25qui est candidate
00:54:26à sa réélection
00:54:27à la tête de la Commission,
00:54:28a pris soin
00:54:29d'effacer
00:54:30toute allusion
00:54:31au pacte vert
00:54:32au climat
00:54:33et à l'environnement
00:54:34pour séduire,
00:54:35je pense,
00:54:36vous le direz peut-être,
00:54:37l'électorat
00:54:38le plus conservateur
00:54:39et notamment
00:54:40le groupe CRE.
00:54:41Alors que
00:54:42le pacte vert
00:54:43a été le fil rouge
00:54:44du mandat précédent,
00:54:45on pouvait s'en réjouir,
00:54:46la compétitivité
00:54:47serait élevée
00:54:48au titre
00:54:49d'objectif premier
00:54:50à laquelle
00:54:51toutes les politiques
00:54:52seraient conditionnées.
00:54:53À mon sens,
00:54:54c'est véritablement
00:54:55un non-sens
00:54:56qui irait
00:54:57à rebours
00:54:58des défis
00:54:59de notre temps
00:55:00et mettrait en danger
00:55:01notamment
00:55:02la transition écologique
00:55:03et ses objectifs.
00:55:04Il me semble que
00:55:05la compétitivité
00:55:06ne peut tenir lieu
00:55:07de projet commun,
00:55:08alors que justement
00:55:09nos concitoyens
00:55:10souhaitent un projet
00:55:11commun sur cet espace.
00:55:12C'est un objectif économique
00:55:13qui ne peut être en soi
00:55:14un projet de société.
00:55:15La transition écologique,
00:55:16à mon sens,
00:55:17doit être le moteur
00:55:18de ces transformations
00:55:19qui sont nécessaires
00:55:20et qui peuvent faire sens
00:55:21pour nos concitoyens
00:55:22à l'échelle de l'Europe.
00:55:23Merci.
00:55:24Merci Michael.
00:55:25Essayez de respecter le temps
00:55:26parce que sinon
00:55:27nous n'y arriverons pas.
00:55:28Je vous remercie.
00:55:29Groupe union centriste,
00:55:30François Bonneau.
00:55:31Oui,
00:55:32Monsieur le Président,
00:55:33Monsieur le Ministre,
00:55:34mes chers collègues,
00:55:35je tiens d'abord
00:55:36à vous remercier,
00:55:37Monsieur le Président,
00:55:38d'organiser cette réunion
00:55:39de commission
00:55:40dans le contexte
00:55:41où l'actualité politique française
00:55:42ces derniers jours
00:55:43a en effet beaucoup occulté
00:55:44l'actualité européenne,
00:55:45pourtant riche
00:55:46en cette période
00:55:47comme vous l'avez évoquée,
00:55:48Monsieur le Ministre.
00:55:49Monsieur le Ministre,
00:55:50le prochain Conseil européen
00:55:51aura pour objet
00:55:52de définir
00:55:53le prochain cycle institutionnel
00:55:54avec le renouvellement
00:55:55des différentes instances,
00:55:56notamment au premier plan
00:55:57la désignation du Président
00:55:58ou de la Présidente
00:55:59de la Commission européenne.
00:56:00Je ne peux que m'interroger,
00:56:01comme l'ont fait mes collègues,
00:56:02sur le poids de la France
00:56:03désormais dans ce jeu institutionnel.
00:56:04Avec la dissolution
00:56:05de l'Assemblée nationale
00:56:06survenue au soir
00:56:07du résultat
00:56:08des élections européennes,
00:56:09notre pays se trouve plongé
00:56:10au cœur d'une campagne électorale
00:56:11qui semble susciter
00:56:12davantage d'intérêt
00:56:13pour nos concitoyens
00:56:14que les précédents scrutins.
00:56:15Cette dissolution
00:56:16vient donc à la fois
00:56:17détourner notre regard
00:56:18du renouvellement
00:56:19des instances européennes
00:56:20qui passe au deuxième plan.
00:56:21Mais on peut écouter,
00:56:22mais on peut également
00:56:23ressentir que la voix
00:56:24de notre pays
00:56:25n'est plus aussi écoutée
00:56:26qu'auparavant
00:56:27par nos partenaires
00:56:28comme décrédibilisée.
00:56:29Il convient aussi
00:56:30de s'interroger
00:56:31sur le soir du 7 juillet
00:56:32que se passera-t-il
00:56:33si notre pays
00:56:34connaît
00:56:35une quatrième cohabitation
00:56:36qui participera désormais
00:56:37au Conseil européen ?
00:56:38S'agira-t-il
00:56:39du chef de l'État
00:56:40ou bien du chef du gouvernement
00:56:41qui désignera
00:56:42le futur
00:56:43commissaire européen français ?
00:56:44Autant de questions
00:56:45qui resteront
00:56:46sans réponse aujourd'hui
00:56:47mais qui ne seront pas
00:56:48sans conséquence
00:56:49dans le renouvellement
00:56:50des instances européennes
00:56:51et sur la crédibilité française.
00:56:52En effet,
00:56:53si nous devons déjà clarifier
00:56:54au sein de notre pays
00:56:55qui sera en mesure
00:56:56de conduire
00:56:57la politique de la nation,
00:56:58nous devons sûrement
00:56:59avoir une réponse
00:57:00à la question
00:57:01de la crédibilité française.
00:57:02La question de la crédibilité française
00:57:03est une question
00:57:04que nous devons
00:57:05sûrement avoir
00:57:06à connaître,
00:57:07une lutte pour savoir
00:57:08qui incarnera
00:57:09la politique étrangère
00:57:10européenne de notre pays.
00:57:11Le moins qu'on puisse dire,
00:57:12c'est qu'elle est
00:57:13tout à fait différente
00:57:14de l'extrême gauche
00:57:15à l'extrême droite
00:57:16en passant par le bloc central.
00:57:17Les instances renouvelées
00:57:18auront aussi
00:57:19à débattre
00:57:20du cadre financier plurianiel,
00:57:21le CFP,
00:57:22allant jusqu'à 2027.
00:57:23Sur ce sujet,
00:57:24la France
00:57:25qui vient de subir
00:57:26un sérieux rappel à l'ordre
00:57:27pour déficit budgétaire excessif,
00:57:28aura-t-elle
00:57:29une voie
00:57:30dans le processus
00:57:31d'élaboration
00:57:32du prochain CFP
00:57:33de l'Union ?
00:57:34Poser la question,
00:57:35c'est déjà donner
00:57:36un élément de réponse.
00:57:37Ce rappel à l'ordre
00:57:38est classiquement
00:57:39assorti de sanctions financières
00:57:40fixées à 0,1%
00:57:41du PIB par an.
00:57:42Notre pays a donc
00:57:432,5 milliards d'euros
00:57:44de corrections financières
00:57:45à opérer
00:57:46afin d'être à nouveau
00:57:47en conformité
00:57:48avec le pacte
00:57:49de stabilité et de croissance.
00:57:50La lecture des programmes
00:57:51des différents blocs,
00:57:52en l'occurrence
00:57:53pour les élections législatives,
00:57:54me permet de douter
00:57:55de la réalisation
00:57:56de cet objectif
00:57:57pourtant majeur.
00:57:58Si j'en viens désormais
00:57:59au sujet international
00:58:00du Conseil européen,
00:58:01je ne peux que réaffirmer
00:58:02le soutien
00:58:03du groupe union centriste
00:58:04à l'Ukraine.
00:58:05Ce soutien doit passer
00:58:06par la fourniture
00:58:07de davantage de munitions
00:58:08comme nous le demandons
00:58:09très régulièrement.
00:58:10D'un point de vue institutionnel,
00:58:11les discussions
00:58:12pour l'élargissement
00:58:13de l'Union vers l'Ukraine
00:58:14et la Moldavie
00:58:15ont débuté hier
00:58:16avec la convocation
00:58:17des premières conférences
00:58:18intergouvernementales.
00:58:19Cet élargissement
00:58:20va dans le bon sens
00:58:21mais pour aussi
00:58:22nous interroger
00:58:23sur le sort
00:58:24de ce dernier
00:58:25au regard
00:58:26du résultat
00:58:27des élections législatives
00:58:28françaises.
00:58:29N'oublions pas
00:58:30le conflit israélo-palestinien
00:58:32Notre groupe
00:58:33l'a déjà exprimé
00:58:34nous ne sommes pas favorables
00:58:35à la suspension
00:58:36de l'accord d'association
00:58:37avec Israël.
00:58:38Cette suspension de l'accord
00:58:39serait un très mauvais signal
00:58:40envoyé.
00:58:41Pouvez-vous nous indiquer
00:58:42la position
00:58:43de votre gouvernement
00:58:44en la matière ?
00:58:45Enfin et pour finir,
00:58:46qu'en est-il
00:58:47du projet de loi
00:58:48relatif à la résilience
00:58:49des activités
00:58:50d'importance vitale,
00:58:51à la protection
00:58:52des infrastructures critiques,
00:58:53à la cybersécurité,
00:58:54à la résilience
00:58:55opérationnelle numérique
00:58:56du secteur financier ?
00:58:57Ce texte fruit
00:58:58de la transposition
00:58:59de directives européennes
00:59:00devait être examiné
00:59:01prochainement
00:59:02par notre Assemblée.
00:59:03Ce texte sera-t-il
00:59:04à nouveau inscrit
00:59:05à l'ordre du jour
00:59:06de nos travaux
00:59:07en cas de reconduction
00:59:08de votre gouvernement ?
00:59:09Je vous remercie.
00:59:10Merci François Nadejavé
00:59:11pour le groupe RDPI.
00:59:12Merci Monsieur le Président.
00:59:13Monsieur le Ministre,
00:59:14mes chers collègues,
00:59:15je ne reviendrai pas
00:59:16sur le contexte national
00:59:17des élections européennes.
00:59:18Juste, je voudrais,
00:59:19Monsieur le ministre,
00:59:20que vous nous disiez
00:59:21au regard de la feuille
00:59:22de route
00:59:23qui s'est fixée
00:59:24sur le territoire
00:59:25israélo-palestinien,
00:59:26qu'est-ce qu'il y a
00:59:27de plus important
00:59:28au regard de la feuille
00:59:29de route
00:59:30qui s'est fixée la France ?
00:59:31Comment traduisez-vous
00:59:32les résultats
00:59:33de ces élections ?
00:59:34Quelle continuité possible
00:59:35dans l'action
00:59:36que nous menons ?
00:59:37Et je pense notamment
00:59:38au domaine spécifique
00:59:39de l'environnement,
00:59:40de la transition écologique
00:59:41et énergétique.
00:59:42Et ce sera le point
00:59:43que je souhaitais aborder ensuite.
00:59:44Le 17 juin dernier,
00:59:45le soutien de l'Autriche
00:59:46arrivé à la dernière minute
00:59:47a permis l'adoption définitive
00:59:48du règlement
00:59:49sur la restauration
00:59:50de la nature.
00:59:51La France s'est prononcée
00:59:52en sa faveur.
00:59:53Après quelques soubresauts,
00:59:54l'Union européenne
00:59:55s'est ainsi dotée
00:59:56d'un nouvel objectif inédit,
00:59:57celui de restaurer
00:59:58au moins 30 %
00:59:59de ses terres et mers dégradées
01:00:00d'ici à la fin de la décennie
01:00:01et l'ensemble des écosystèmes
01:00:02d'ici à 2050.
01:00:03Cela intervient
01:00:04après de nombreuses avancées
01:00:05enregistrées
01:00:06ces dernières années,
01:00:07la taxe carbone aux frontières,
01:00:08la redéfinition
01:00:09de la taxonomie européenne
01:00:10avec la relance
01:00:11de la production nucléaire.
01:00:12Rappelons que votre gouvernement
01:00:13a été à l'impulsion
01:00:14de cette politique
01:00:15qui permet déjà
01:00:16et permettra encore
01:00:17de réduire
01:00:18les factures d'énergie.
01:00:19Je veux aussi
01:00:20remercier
01:00:21le président de l'Assemblée
01:00:22de l'Union européenne
01:00:24de réduire
01:00:25les factures d'énergie.
01:00:26Je veux aussi citer
01:00:27le pacte vert
01:00:28et le plan massif
01:00:29de relance européen
01:00:30qui a fait suite au Covid
01:00:31et dont un tiers des crédits
01:00:32doivent être fléchés
01:00:33vers l'action climatique.
01:00:34En France,
01:00:35nous avons ainsi pu atteindre
01:00:36en 2023
01:00:37une baisse record
01:00:38des émissions
01:00:39de gaz à effet de serre,
01:00:40près de 6 %.
01:00:41Mon groupe s'inquiète
01:00:42d'une rupture
01:00:43alors que le Haut conseil
01:00:44pour le climat
01:00:45a souligné
01:00:46la semaine dernière
01:00:47des avancées significatives
01:00:48en France
01:00:49et a appelé
01:00:50à tenir le cap.
01:00:51C'est donc
01:00:52cette dynamique
01:00:53elle doit être soutenue
01:00:54elle doit aussi
01:00:55être mieux accompagnée.
01:00:56On entend beaucoup
01:00:57ceux qui pensent
01:00:58que cela va trop lentement
01:00:59entendons aussi
01:01:00ceux qui rencontrent
01:01:01déjà des difficultés
01:01:02dans la mise en œuvre
01:01:03de cette transition.
01:01:04Or,
01:01:05cette dernière,
01:01:06nous devons la faire ensemble
01:01:07et j'en terminerai
01:01:08là sur ce sujet.
01:01:09Des sujets
01:01:10d'importance majeurs
01:01:11marqueront
01:01:12le prochain Conseil européen,
01:01:13ce pour quoi
01:01:14nous sommes réunis
01:01:15cet après-midi,
01:01:16la guerre d'agression russe
01:01:17en Ukraine,
01:01:18la situation dramatique
01:01:19au Proche-Orient,
01:01:20toujours la baisse
01:01:21du pouvoir d'achat
01:01:22et même si cela va mieux
01:01:23en France.
01:01:24Et monsieur le ministre,
01:01:25je souhaiterai
01:01:26que vous puissiez donner
01:01:27quelques éléments comparatifs
01:01:28et le retour
01:01:29de la stabilité financière
01:01:30de certains Etats membres.
01:01:31Sur la situation
01:01:32ukrainienne,
01:01:33tout d'abord,
01:01:34l'Union européenne
01:01:35a sanctionné
01:01:36une nouvelle fois
01:01:37la Russie,
01:01:38notamment sur
01:01:39l'approvisionnement
01:01:40en gaz naturel liquéfié.
01:01:41Les décisions prises
01:01:42alors que les attaques
01:01:43contre les civils
01:01:44et les infrastructures
01:01:45critiques s'intensifient.
01:01:46Hier,
01:01:47les juges de la CPI
01:01:48ont délivré
01:01:49deux mandats d'arrêt
01:01:50contre deux dignitaires russes.
01:01:51Cette nouvelle vague
01:01:52de sanctions
01:01:53représente
01:01:54le 14e train
01:01:55de mesures
01:01:56vis-à-vis de la Russie.
01:01:57Ma question
01:01:58est la suivante.
01:01:59Quel progrès
01:02:00accompli
01:02:01en ce qui concerne
01:02:02l'utilisation
01:02:03des avoirs russes gelés
01:02:04pour soutenir l'Ukraine
01:02:05et sa reconstruction ?
01:02:06En parallèle,
01:02:07l'inquiétude est forte
01:02:08quant à la présidence
01:02:09du Conseil de l'Union européenne
01:02:10par Viktor Orban
01:02:11à partir du 1er juillet.
01:02:12Rappelons que
01:02:13l'aide militaire
01:02:14à l'Ukraine
01:02:15de 6,6 milliards d'euros
01:02:16est toujours bloquée
01:02:17à cause du veto hongrois.
01:02:18Aussi,
01:02:19le slogan retenu
01:02:20pour cette présidence
01:02:21qui est
01:02:22« Make Europe Great Again »
01:02:23peut apparaître
01:02:24comme une provocation
01:02:25alors qu'il trace
01:02:26un parallèle direct
01:02:27avec celui
01:02:28de Donald Trump.
01:02:29Monsieur le ministre,
01:02:30comment la France
01:02:31envisage-t-elle
01:02:32cette présidence,
01:02:33notamment
01:02:34vis-à-vis
01:02:35du soutien à l'Ukraine ?
01:02:36La France
01:02:37devra être
01:02:38ensuite
01:02:39fermement résolue
01:02:40à œuvrer
01:02:41en vue de mettre fin
01:02:42à la crise à Gaza
01:02:43et parvenir
01:02:44à une paix durable
01:02:45et pérenne
01:02:46répondant à une solution
01:02:47fondée sur la coexistence
01:02:48de deux Etats.
01:02:49Nous confirmez-vous
01:02:50que le renforcement
01:02:51de l'aide humanitaire
01:02:52sera bien à l'agenda
01:02:53du prochain Conseil.
01:02:54Et enfin,
01:02:55sur la position
01:02:56de la Commission européenne
01:02:57vis-à-vis du déficit budgétaire
01:02:58pour 8 pays membres,
01:02:59dont la France,
01:03:00nous le savons,
01:03:01les ministres des Finances
01:03:02des Etats concernés
01:03:03se devront d'approuver
01:03:04en décembre
01:03:05les recommandations
01:03:06de la Commission
01:03:07afin de corriger
01:03:08leur déséquilibre.
01:03:09Pourriez-vous nous préciser
01:03:10le détail
01:03:11de cette procédure
01:03:12et le risque
01:03:13inhérent pour la France
01:03:14si le déficit
01:03:15aujourd'hui constaté
01:03:16venait à s'aggraver gravement
01:03:17dans les mois qui viennent ?
01:03:18Je vous remercie.
01:03:19Merci.
01:03:20Pour le groupe
01:03:21communiste républicain
01:03:22citoyen écologiste
01:03:23un acquis,
01:03:24Sylvana Silvani.
01:03:25Merci,
01:03:26M. le Président,
01:03:27M. le Ministre,
01:03:28chers collègues.
01:03:29En préambule,
01:03:30je souhaiterais m'interroger
01:03:31sur la pertinence,
01:03:32voire la légitimité
01:03:33d'organiser un débat
01:03:34au Sénat
01:03:35sur le Conseil européen
01:03:36des 27 et 28 juin prochains.
01:03:37En effet,
01:03:38la tenue de ce débat
01:03:39semble ignorer
01:03:40notre contexte politique
01:03:41marqué par une déséquilibre
01:03:42de la France
01:03:43et des Etats.
01:03:45Le Parlement est composé
01:03:46de deux chambres,
01:03:47deux chambres qui se répondent
01:03:48dialogue,
01:03:49communique et débattent.
01:03:50Sans la chambre basse,
01:03:51le Parlement n'est rien.
01:03:52Bien sûr,
01:03:53le Sénat peut assurer
01:03:54la continuité
01:03:55des travaux parlementaires
01:03:56dans la période.
01:03:57Mais,
01:03:58le gouvernement,
01:03:59aujourd'hui,
01:04:00ne dispose désormais
01:04:01d'aucune solution
01:04:02à la question
01:04:03de la question
01:04:04de la question
01:04:05de la question
01:04:06de la question
01:04:07de la question
01:04:08de la question
01:04:09de la question
01:04:10de la question
01:04:11de la question
01:04:12de la question
01:04:14La majorité,
01:04:15même si ils ne disposent
01:04:16d'aucune légitimité populaire,
01:04:17la majorité présidentielle
01:04:18est morte,
01:04:19comme,
01:04:20pour paraphraser
01:04:21Edouard Philippe,
01:04:22la ligne de l'exécutif
01:04:23a été sévèrement contestée
01:04:25lors des élections Européennes
01:04:26et nous attendons,
01:04:27d'ici le 7 juillet,
01:04:28la clarification nécessaire
01:04:31sur la ligne Européenne
01:04:33attendue par nos concitoyennes
01:04:34et nos concitoyens.
01:04:36Par conséquent,
01:04:37de quel mandat
01:04:38de négociations
01:04:39dispose, aujourd'hui,
01:04:40le président de la République
01:04:41République pour représenter la France au Conseil européen. Sur quelle ligne ?
01:04:45Nous le savons, en cas de cohabitation, ce dernier devra laisser le soin au Premier
01:04:50ministre de siéger dans cet organe, peut-être avec lui.
01:04:53Souvenons-nous que dans cette circonstance constitutionnelle
01:04:57particulière, nous revenons à la lettre de la Constitution et que la France est
01:05:01représentée par les deux têtes de l'exécutif lors de rencontres importantes.
01:05:05Ainsi, lors de la première cohabitation de la Vème République,
01:05:09le Président Mitterrand et le Premier ministre Chirac ont participé ensemble
01:05:13aux sessions du Conseil européen, en défendant des points de vue différents
01:05:17en raison de leur affiliation politique opposée.
01:05:20Nous contestons donc, tout en nous prêtant à l'exercice, la tenue de cette
01:05:26réunion amputée d'une chambre, avec un gouvernement sans réel mandat et sans
01:05:30orientation populaire. La recomposition du Parlement européen
01:05:35marque un tournant important. Résumé par la Première ministre Mélanie, je
01:05:40cite, les élections ont clairement déplacé le centre de gravité de
01:05:44l'Europe vers la droite. Renouons le groupe dans lequel siège
01:05:48Renaissance dégringole à la quatrième place, et signe là encore
01:05:53que le macronisme n'est pas un rempart mais un marchepied pour l'extrême droite.
01:05:57D'ailleurs, l'exclusion du parti néerlandais VVD, en coalition aux Pays-Bas
01:06:02avec l'extrême droite, promise pendant la campagne des Européennes par la tête
01:06:07de liste Valérie Hayer, ne semble plus être à l'ordre du jour.
01:06:12Par ailleurs, au nom de mon groupe, je vous dis que nous sommes plus que
01:06:15réticents au fait que Mme Ursula von Leyen brigue un nouveau mandat.
01:06:20Si tout n'est pas à jeter, elle reste la garante de l'opacité sur les contrats
01:06:26vaccinaux, plutôt que la représentante de la transparence qu'elle revendiquait au
01:06:31début de son mandat. Elle est comptable de la réforme de la politique agricole
01:06:35commune qui a laissé les petites exploitations de côté. Elle est celle
01:06:40qui, en prétendant desserrer les taux des règles du pacte de stabilité, a
01:06:43modifié le laçage du corset. La réforme du pacte de stabilité a remplacé des
01:06:48règles caduques par des règles impraticables et plus dures, obligeant la
01:06:53réduction de la dette à 1% par an si celle-ci est supérieure à 90% du PIB,
01:06:58et à faire tomber le déficit à 1,5% en cas de croissance économique prévue à
01:07:04l'article 8 du projet en cours de finalisation.
01:07:06La réforme est donc encore plus sévère que les 3% qui s'appliquaient
01:07:11jusqu'alors. Ces règles qui s'appliqueront dès janvier 2025 n'ont pas empêché la
01:07:16France d'être appelée à l'ordre la semaine dernière pour déficit excessif.
01:07:20Certes, la gestion budgétaire du gouvernement, faite de mensonges au
01:07:23Parlement et d'imprévisions manifestes, a apporté un coût à la
01:07:29crédibilité budgétaire de notre pays. Mais faut-il le rappeler, la Commission
01:07:33européenne non élue et le Conseil sont prescripteurs de politiques publiques
01:07:37libérales et qu'il s'agit d'une forme de chantage à l'accase des services
01:07:41publics et de la protection sociale. Ces règles ne fonctionnent pas et ne sont
01:07:46pas appliquées, mais planent sur les gouvernements des États membres.
01:07:49En premier lieu, ceux qui acceptent d'y croire et de s'y conformer. Plutôt que de
01:07:54créer de la convergence économique et sociale, ces règles éloignent les États
01:07:58membres, avec une faible protection sociale, des États membres qui, eux, soignent,
01:08:03éduquent, forment gratuitement ou presque. L'impérieuse transition écologique fait
01:08:08voler en éclat toute forme de règles comptables à courte vue, car sur les 100
01:08:13milliards d'euros supplémentaires au financement du changement de modèle tel
01:08:17que préconisé par le rapport Pisani-Maffouz, ce sont 34 milliards d'argent
01:08:22public supplémentaire qui devront être engagés tous les ans d'ici à 2030.
01:08:28La dissolution de l'Assemblée ne peut représenter la seule réponse à la
01:08:33montée des extrêmes droites en Europe. Il est impératif de modifier la boussole
01:08:37libérale de l'Union européenne, sauf à souhaiter que d'élection européenne en
01:08:42élection européenne, l'extrême droite prenne le contrôle des institutions du
01:08:47continent. Nous nous y refusons et invitons à un
01:08:51changement de doctrine au sein de l'Union qui permettrait de répondre
01:08:55réellement aux priorités des Européens et de nos concitoyens.
01:08:58Je vous remercie. Merci Sylvana. Juste une petite mise au point sur la tenue de
01:09:04cette réunion. Elle n'est pas du fait du gouvernement, elle est du fait du Sénat et
01:09:09cette décision a été prise à l'unanimité en conférence des présidents,
01:09:11où tous les groupes et les présidents de groupes sont présents. Donc il y a eu là
01:09:16un consensus pour dire on tient cette réunion parce que l'agenda stratégique
01:09:20c'est important. Après charge au gouvernement, le ministre a répondu sur
01:09:24la crédibilité de la France à assister. Mais l'Union européenne n'attend pas
01:09:29après les problèmes de règlement de politique intérieure de la France pour
01:09:32avancer dans son agenda et je pense que voilà on peut pas tenir la chaise
01:09:36mais en tout cas je le reprécise et tout à fait sereinement cette réunion
01:09:42se tient parce que la conférence des présidents du Sénat l'a souhaitée.
01:09:47Moi je salue au contraire la volonté du Sénat de contrôler ou de jouer son rôle de
01:09:53contrôle de l'action de l'exécutif en demandant des comptes au ministre chargé
01:09:57de l'Europe à la veille de ce Conseil européen.
01:10:01D'ailleurs j'ai suggéré à l'Assemblée nationale d'adopter la même pratique et
01:10:06j'ajoute qu'enfin comme je l'avais annoncé je crois lors du débat
01:10:11sollicité par le groupe socialiste, j'ai proposé au président du Conseil
01:10:15économique, social et environnemental d'auditionner désormais
01:10:18systématiquement le ministre chargé des affaires européennes en amont du
01:10:22Conseil européen, des réunions du Conseil européen. Ce que j'ai fait le 11 juin
01:10:27dernier pour présenter les grandes lignes même si nous étions un petit peu
01:10:30plus loin de l'objectif. Pourquoi ? Et tout simplement parce que si ces
01:10:35auditions n'ont pas lieu, si ces questions ne sont pas posées,
01:10:39alors oui se creuse un fossé entre l'action menée, la parole portée par
01:10:44l'exécutif à Bruxelles et le peuple français que vous représentez ici.
01:10:50Ensuite vous avez été un certain nombre à évoquer la fragilité, l'affaiblissement
01:10:58de la voix de la France. Je veux bien entendre ce que vous voulez dire mais je
01:11:02crois qu'il ne faut pas non plus se flageller. Ce qui fait le poids de la
01:11:05France en Europe ce n'est pas uniquement la couleur politique de
01:11:09l'Assemblée nationale si je puis dire et notamment dans cette période un peu
01:11:13d'entre deux. Ce qui fait le poids de la France c'est son peuple, c'est sa
01:11:19démographie, c'est son histoire et c'est sa vision. Et ne croyez pas que dans les
01:11:27capitales européennes aujourd'hui nos partenaires se frottent les mains en se
01:11:31disant la France est affaiblie nous allons pouvoir tirer un meilleur profit
01:11:35de ce Conseil européen. Tout au contraire ce qui quelque part inquiète ou agite les
01:11:42capitales européennes c'est de savoir si les orientations qui ont été celles de
01:11:47la France ou en tout cas l'attitude qui a été celle de la France depuis bien
01:11:50longtemps et bien avant si je puis dire le quinquennat actuel ou le précédent
01:11:56c'est à dire une posture de la France qui consiste bien souvent à être à
01:12:01l'initiative, à l'impulsion. Est-ce que cela ça va continuer ou est-ce qu'au
01:12:05contraire ça va s'arrêter ? C'est cela qui agite aujourd'hui les
01:12:09capitales européennes qui s'inquiètent pour leur sort parce qu'elles savent bien
01:12:12que l'Europe les protège et que sans la puissance d'impulsion et d'entraînement
01:12:17de la France, ils ne savent pas très bien comment l'Europe fonctionnera
01:12:21demain. Je reviens maintenant sur les questions
01:12:25de madame de Sidrac sur oui le fait que certaines des propositions qui vont être
01:12:34reflétées dans l'agenda stratégique à conclusion figuraient déjà par le passé
01:12:38dans certains documents programmatiques je pense en particulier à l'unité à
01:12:41l'union des marchés de capitaux. Je suis assez confiant sur le fait que
01:12:45nous allons progresser parce que la France et l'Allemagne en ont fait une
01:12:47priorité commune et comme souvent lorsque la France et l'Allemagne
01:12:51décident de se donner un objectif commun, la capacité d'entraînement, leur
01:12:57capacité conjointe d'entraînement est assez forte et donc en particulier sur
01:13:01les sujets de la titrisation et le sujet de la convergence de la
01:13:06supervision je crois que nous pouvons espérer atteindre des accords dans les
01:13:13prochains mois ou années et en tout état de cause sous cette législature.
01:13:18Sur la réforme des institutions et la feuille de route,
01:13:22celle-ci sera reprécisée dans les conclusions du conseil et elle est
01:13:27conforme à la vision que la France en a c'est à dire une vision conforme à la
01:13:32déclaration de Grenade qui veut que la réforme de l'Europe progresse en
01:13:36parallèle de son élargissement pour que l'Europe soit prête pour elle-même à
01:13:42affronter les défis à venir et qu'elle soit prête également pour cet
01:13:45élargissement et que la réforme de l'Europe signifie d'abord un accord et un
01:13:52consensus si je puis dire sur les politiques, ensuite sur les ressources
01:13:55budgétaires permettant d'atteindre ces objectifs politiques et enfin sur les
01:13:59évolutions en matière de gouvernance qui s'imposerait si l'on peut dire une
01:14:05fois les deux premiers chapitres si je puis dire traités. Et dans l'anticipation
01:14:11de ces évolutions là ce à quoi la France a dit qu'elle était ouverte c'est à des
01:14:16évolutions sur la règle de la majorité qualifiée par exemple en matière de
01:14:20politique extérieure par exemple sur les régimes de sanctions et en matière
01:14:25fiscale par exemple sur les questions de lutte contre la fraude fiscale mais
01:14:30qu'elle restait attachée à ce que l'unanimité reste la règle habituelle
01:14:35pour des questions comme l'élargissement notamment ou une
01:14:38proposition allemande suggérait qu'on puisse passer certains chapitres du
01:14:44processus d'adhésion à la majorité qualifiée. Et puis sur le mur budgétaire
01:14:48je l'évoquais tout à l'heure ce que le président de la république a dit c'est
01:14:55que nous devons viser un doublement de la capacité d'investissement de l'union
01:14:58européenne, l'union des marchés de capitaux, banque européenne d'investissement,
01:15:03ressources propres pour rembourser le grand emprunt puisque le président l'a dit
01:15:08tout à l'heure lorsque l'emprunt commun a été décidé il était convenu que des
01:15:12ressources propres viennent le rembourser ces ressources propres pour
01:15:16certaines sont identifiées mais ne sont pas suffisantes encore pour pour que le
01:15:20remboursement puisse être assuré ni même que d'autres investissements futurs
01:15:26vous avez dit vous avez parlé des les uns et les autres des du mur
01:15:30d'investissement qui est devant nous. Ressources propres permettant à la fois
01:15:34de financer des politiques et éventuellement de supporter soutenir de
01:15:39nouveaux emprunts communs y compris thématiques si la situation l'exige.
01:15:44Parmi ces ressources propres celles que la France examine avec le plus
01:15:51d'attention c'est la taxe sur les transactions financières c'est les
01:15:55ressources qui pourraient être obtenues grâce au système ETIAS c'est à dire
01:15:59à l'équivalent de l'estat américain qui viendrait s'ajouter au MACF à la taxe
01:16:07carbone aux frontières aux ressources ETS voire même au deuxième pilier de
01:16:14l'OCDE c'est à dire la fiscalité des entreprises du numérique lorsque il
01:16:20aura abouti. C'est clair que ce doit être une priorité si en tout cas on veut que
01:16:25les grandes orientations qui seront fixées dans cet agenda stratégique soient crédibles.
01:16:31J'en viens aux questions de Michael Weber. Ne peut-on craindre que l'arrivée d'un
01:16:44pouvoir nationaliste en France comme dans d'autres pays ne conduise à un
01:16:47affaiblissement du soutien militaire à l'Ukraine ? C'est sans doute vrai mais
01:16:54avant même de parler de soutien militaire à l'Ukraine permettez-moi monsieur le
01:16:57sénateur de rappeler ce qui s'est produit dans les pays européens dans
01:17:00lesquels les partis nationalistes ont conquis le pouvoir. Je citerai un exemple
01:17:06celui de la Pologne où le peuple a fini par chasser les nationalistes du pouvoir
01:17:11en rappelant que de 2015 à 2023 nous avons observé l'écartement des juges
01:17:17défavorables au pouvoir par le biais de procédures disciplinaires, des entraves à
01:17:20la séparation des pouvoirs et notamment la prise de contrôle, la nomination des
01:17:24nouveaux juges par le pouvoir exécutif, l'instauration de zones libres de
01:17:28l'idéologie LGBT à la discrétion des collectivités locales ou encore la
01:17:32multiplication des intimidations des journalistes notamment par des procès à
01:17:36répétition. Je pourrais citer d'autres exemples et
01:17:38notamment dans le cas de la Slovaquie où les choses s'accélèrent. Voilà ce
01:17:43qu'est le projet caché des nationalistes qui ne se trouvent jamais
01:17:46dans leurs programmes électoraux dans lesquels figurent en bonne place
01:17:50l'immigration notamment et les questions de pouvoir d'achat dans lesquelles ne figurent
01:17:54quasiment jamais les questions d'état de droit qui sont pourtant les sujets sur
01:17:58lesquels dès le départ des atteintes brutales aux libertés sont constatées.
01:18:03La procédure pour déficit excessif affaiblit-elle la France ? C'est
01:18:08également une question que François Bonneau a évoquée et d'autres encore.
01:18:15Je le redis ce qui a conduit la France à entrer dans cette procédure pour
01:18:19déficit excessif c'est notamment les mesures de soutien beaucoup plus
01:18:23importantes qu'ailleurs au pouvoir d'achat des français. La majorité sortante a fait
01:18:30sortir la France de la procédure pour déficit excessif en 2018 non pas pour le
01:18:35plaisir mais parce que ça lui paraissait être un gage de crédibilité de la voie
01:18:38de la France au niveau européen. C'est donc le même objectif que si
01:18:43dans les élections législatives à venir, si les électeurs faisaient
01:18:48confiance aux forces politiques qui ont composé la majorité sortante,
01:18:51ces forces politiques s'astreindraient à faire sortir la France de cette
01:18:56procédure pour déficit excessif une nouvelle fois. Sur le pacte vert, là
01:19:01encore vous avez été plusieurs à poser la question,
01:19:03c'est clair qu'il y a une petite hésitation qui se perçoit
01:19:12à l'échelle européenne. C'est pourquoi dans les négociations serrées qui ont
01:19:18lieu en ce moment même sur l'agenda stratégique,
01:19:21nous poussons, la France pousse pour que la mise en oeuvre du pacte vert, donc
01:19:26ouvrez les guillemets, la mise en oeuvre du pacte vert, fermez les guillemets, soit
01:19:30explicitement mentionnée dans l'agenda stratégique. Et ça n'est pas encore
01:19:33gagné mais ça fait partie des sujets sur lesquels nous poussons aujourd'hui.
01:19:37Je ne veux pas dire qu'aucun sujet environnemental ne sera évoqué dans
01:19:41l'agenda stratégique, il y a bien évidemment les objectifs de neutralité
01:19:44carbone en 2050 qui sont réaffirmés, mais la mise en oeuvre, ouvrez les guillemets,
01:19:48fermez les guillemets, du pacte vert n'est pas encore gagnée. Si je
01:19:53puis dire, ça fait partie des sujets sur lesquels nous nous battons.
01:19:59François Bonneau a relevé, a raison, que des textes importants en matière de
01:20:03cybersécurité, donc de sécurité nationale, sont attendus. Il s'agit des
01:20:08textes NIS 2, REC et DORA, qui doivent être examinés prochainement, en tout
01:20:13cas NIS 2 et REC, pour rester conformes, pour que le droit français soit
01:20:19conforme aux droits européens, en tout cas avant la fin de l'automne 2024.
01:20:24Je sais que le Sénat a commencé à travailler, qu'une commission spéciale a
01:20:28été constituée et je ne doute pas que dès que le gouvernement ou que
01:20:34l'Assemblée nationale aura été réélue, ces travaux pourront commencer.
01:20:39Quant à l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël, nous sommes
01:20:43d'accord pour réunir un conseil d'association qui permettrait de faire
01:20:47passer directement tous nos messages et préoccupations. C'est sans doute
01:20:50préférable à une suspension de l'accord pour l'instant. Cette suspension divise
01:20:54les États membres en tout état de cause. Les remarques et questions de
01:20:58Nadej Havet, la continuité est possible notamment du fait, comme je l'évoquais
01:21:04tout à l'heure, de la continuité observée à la fois dans la
01:21:09représentation de la France dans les groupes de la majorité, au PPE, au SED et
01:21:13notamment dans le groupe Renew dont nous avons conservé la présidence.
01:21:17Comme évoqué, nous faisons partie aujourd'hui des pays qui poussent pour
01:21:23que les objectifs climatiques et les moyens de les atteindre soient
01:21:29bien précisés dans l'agenda stratégique. Vous avez rappelé l'importance de
01:21:35l'adoption de ce quatorzième paquet de sanctions. Je précise parce que
01:21:43madame Girardin a évoqué les ingérences et les menaces hybrides que nous poussons
01:21:49pour un autre paquet de sanctions, qui lui pour l'instant n'a pas obtenu d'accord
01:21:53unanime des États membres, qui visent spécifiquement ces tentatives de
01:21:57déstabilisation de la démocratie. Nadej Havet évoquait également la
01:22:01présidence hongroise ainsi qu'un certain nombre d'entre vous,
01:22:05Lord Arcos, Annick, Girardin notamment. La présidence de l'Union européenne,
01:22:12ça n'est pas le moment où on fait passer toutes ces idées, où l'on tente de
01:22:18peser sur les orientations politiques de l'Union européenne.
01:22:23Bien au contraire, si l'on veut réussir sa présidence, on doit se placer dans la
01:22:26position d'un négociateur qui fait converger les points de vue, c'est-à-dire
01:22:30qu'on ne doit pas laisser transparaître ses propres priorités, sans quoi on ne
01:22:35perd la crédibilité du négociateur. Donc pas véritablement d'inquiétude sur ce
01:22:41front-là. La Hongrie a d'ailleurs, par la voix de mon homologue, bien insisté
01:22:47sur le fait qu'elle envisageait d'être un courtier honnête, un
01:22:51intermédiaire honnête des échanges. Ce que la présidence de l'Union européenne
01:22:55peut, si l'on peut dire, imposer ou choisir, c'est l'agenda, les sujets sur
01:23:00lesquels elle va inviter les États membres à débattre pour faire
01:23:05progresser les textes européens. Et de ce point de vue-là, nous sommes plutôt
01:23:11rassurés et même satisfaits des sujets que la Hongrie souhaite mettre à
01:23:17l'ordre du jour. Je pense en particulier à la défense, je pense à la
01:23:20compétitivité, il y a la question de l'élargissement et il y a la question de
01:23:26la démographie. Et nous avons eu l'occasion, à mon niveau avec mon
01:23:34homologue et aujourd'hui à son niveau président de la République, de rappeler
01:23:39sur chacun de ces sujets le détail des positions de la France pour qu'elles
01:23:45puissent d'ores et déjà être intégrées dans la préparation de leurs travaux.
01:23:49Quant à l'aide humanitaire, elle est bien réaffirmée dans le texte des conclusions
01:23:57du Conseil, en tout cas tel qu'il existe aujourd'hui dans sa
01:24:02version de travail, l'urgence d'un accès complet, rapide, sûr et sans entrave à
01:24:11l'aide humanitaire à l'échelle pour les Palestiniens qui en ont besoin.
01:24:14Ainsi que la facilitation du travail des organisations humanitaires.
01:24:24J'en reviens aux questions de Lord Arko, j'ai évoqué la question de la présence
01:24:28hongroise sur le droit de la concurrence, les mesures ou en tout cas ce que nous
01:24:35voudrions voir évoluer, ou le sens dans lequel nous voulons voir évoluer
01:24:39l'Union européenne, c'est celui d'une amélioration, mais un peu radicale, des
01:24:45PIEC, des projets importants d'intérêt européen commun, qui sont de très bons
01:24:52outils pour faire émerger des consortiums européens en incitant les
01:24:56acteurs leaders dans leur domaine à se rapprocher.
01:25:00Cependant, les PIEC sont aujourd'hui très complexes, très bureaucratiques, très
01:25:06lents, ce qui a même conduit certains très européens, ce qui a conduit
01:25:10certains acteurs, je pense au PIEC Cloud par exemple, à tout
01:25:15simplement quitter les consortiums tant les décisions prenaient du temps.
01:25:20Donc l'idée pour nous, c'est de, en tout cas dans les discussions de cette fin de
01:25:23semaine, c'est d'inventer de nouveaux PIEC qui, eux, pourraient effectivement
01:25:29permettre la constitution. Et je dis simplement, je rappelle un point que je
01:25:36rappelle souvent, la politique de la concurrence telle qu'on l'a connue
01:25:41pendant bien longtemps et qui a été critiquée parfois, souvent, en France, comme
01:25:46étant, je dirais, un obstacle à la formation de champions nationaux, il faut
01:25:51la faire évoluer puisqu'on vit dans un monde différent de celui dans lequel
01:25:54l'Union Européenne a évolué. C'est pour ça que je prends un petit peu le modèle
01:25:57des PIEC, c'est-à-dire ces incitations, les états membres soutiennent et puis
01:26:02l'Europe soutient dès lors qu'il y a du consortium européen, donc ça c'est un
01:26:05beau modèle. Ceci étant dit, la concurrence est aussi une manière pour
01:26:08nous de briser les monopoles que certains acteurs américains ou chinois
01:26:13peuvent s'octroyer sur certains marchés, je pense en particulier aux marchés
01:26:16numériques. Notre meilleure protection contre les oligopoles numériques
01:26:20aujourd'hui, c'est le droit de la concurrence et la capacité de l'Europe à
01:26:23le faire respecter.
01:26:27Jacques Fernick évoquait les minorités de blocage après les législatives.
01:26:34Vous savez, des élections législatives, il y en a régulièrement dans l'Union
01:26:41Européenne. Alors si celles-ci ont un retentissement aussi important dans tous
01:26:46les pays de l'Union Européenne, c'est pour les raisons que j'évoquais tout à
01:26:49l'heure. La France, c'est pour ça que je vous invite à ne pas trop, à ce qu'on ne
01:26:55se flagelle pas trop, c'est-à-dire que la France a toujours été considérée comme
01:27:00un moteur, une source d'idées nouvelles, de visions et d'impulsions. Et dès lors
01:27:06que, je dirais, des forces eurosceptiques ou anti-européennes prendraient
01:27:13place au Conseil européen, évidemment le soufflet retomberait.
01:27:18Et il est possible qu'effectivement des minorités de blocage... Bon, des minorités de
01:27:22blocage, il n'y a pas besoin d'un parti nationaliste pour en constituer, puisqu'il
01:27:26nous est arrivé d'en constituer pour faire échec à certains textes quand
01:27:29ils allaient à l'encontre des intérêts français.
01:27:31Voilà pour cette audition de Jean-Noël Barraud, le ministre délégué en charge
01:27:35de l'Europe. N'hésitez pas à lire les décryptages et à voir tous les replays,
01:27:39c'est sur publicsena.fr. Très bel site de programme sur Public Sénat.
01:27:47Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org