Pendant deux semaines, Eliot Deval et la rédaction d'Europe 1 vous propose deux heures de décryptage d'analyse autour des élections législatives.
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00:0017h15 sur Europe 1, on est ensemble jusqu'à 18h pour décrypter, décoder toute cette actualité politique
00:07et ces élections législatives incertaines. On sera à 17h30 d'ailleurs avec Franz-Olivier Gisbert,
00:14notre invité du 17h30, restez avec nous et si vous souhaitez, un, lui poser des questions, deux, réagir sur ces élections,
00:21appelez le 01 80 20 39 21, appel non surtaxé. On est avec Paul Melun, essayiste, avec Gauthier Lebret,
00:32journaliste au service politique de CNews, Jacques Serret, journaliste politique à Europe 1
00:38et avec notre ami Jules Thorez, journaliste politique au JDD.
00:44Vous avez pris dix ans dans les dents à cause de Jules Thorez.
00:54Messieurs, s'il vous plaît, là c'est important parce qu'on a un nombre à retenir, c'est 289,
01:01comme le nombre de députés qu'il faut d'avoir pour détenir la majorité absolue à l'Assemblée.
01:06Jordan Bardella avait dit « sans majorité absolue, je ne vais pas à Matignon »
01:10et Marine Le Pen, ce matin, a revu un peu la copie. On écoute Marine Le Pen et on en parle juste après.
01:16À partir du moment où nous avons par exemple 270 députés, il nous en faut 19 de plus.
01:22On va aller voir les autres et on va leur dire est-ce que vous êtes prêts à participer avec nous
01:27d'une nouvelle majorité pour une nouvelle politique, oui ou non ?
01:30Est-ce que vous êtes prêts à voter la confiance ? Est-ce que vous êtes prêts à voter le budget ?
01:33Les autres, c'est qui ? C'est un certain nombre de députés.
01:36Des députés par exemple divers droite, divers gauche, quelques LR,
01:41qui ont exprimé par le passé une proximité avec nos options.
01:46Et si nous avons à ce moment-là une majorité, alors oui bien entendu,
01:50nous irons faire ce pourquoi les électeurs nous ont élus.
01:58On pourrait penser que Marine Le Pen ne croit plus à la majorité absolue en disant cela.
02:02Aller chercher 19 députés sans avoir la majorité absolue, c'est un sacré pari.
02:08Parce qu'il faut trouver. Les Républicains, c'est ambitieux.
02:10Les Républicains, ils n'ont jamais bougé. Je parle des anti-Siottis.
02:13Les Républicains n'ont jamais... C'est chacun son tour, je vous le remercie.
02:16On n'est pas à la télévision, à la radio, chacun parle.
02:19Merci Paul Melun, c'est la même chose.
02:21Les Républicains, en plus anti-Siottis, ils n'ont jamais bougé
02:24du côté de la majorité dans la mandature qui s'achève
02:27ou du côté du Rassemblement National par définition puisqu'ils n'ont pas suivi Éric Siotti.
02:31Alors je vous parle, il y a 196 désistements et contrairement à ce qu'on pourrait penser,
02:36il y a plus de candidats du Nouveau Front Populaire qui se désistent en faveur de la majorité que l'inverse.
02:41118 du Nouveau Front Populaire se désistent en faveur de Renaissance
02:45et 78 de Renaissance, Horizons et les autres se désistent en faveur du Nouveau Front Populaire.
02:52Tout le pari pour Marine Le Pen, c'est est-ce que les électeurs
02:55vont suivre les consignes de vote de Paris et des appareils politiques.
02:59Si le RN n'avait pas la majorité absolue, ça serait une première pour un parti
03:05qui a fait plus de 30% au premier tour des élections législatives.
03:08Jacques Serret, on est en train de se rendre compte,
03:12les Français sont en train de comprendre que pour faire barrage au Rassemblement National,
03:18le parti, je ne dis plus la majorité parce que ça n'est pas le cas,
03:22le parti macroniste est prêt à taper dans la main de députés ou candidats LFI.
03:28Prêt à tout, c'est-à-dire c'est la stratégie d'Emmanuel Macron, de Gabriel Attal,
03:32c'est le quoi qu'il en coûte dans la stratégie d'empêchement, de contournement du RN.
03:39On le voit dans des circonscriptions, par exemple dans La Somme
03:42où la candidate Albane Branland s'est désistée pour apporter son soutien à l'insoumis François Ruffin,
03:49qui on peut le dire, lui qui a fait ce film Merci Patron, par exemple, contre Bernard Arnault.
03:57Il n'y a même pas un désistement parce qu'il était éliminé un candidat Horizon,
04:02qui apporte son soutien, malgré son élimination, qui apporte son soutien à David Guiraud,
04:07l'insoumis qui avait eu des propos pour le moins ambiguë en ce qui concerne l'antisémitisme.
04:12Donc c'est vrai qu'il y a des positions parfois qui semblent intenables, mais qui sont là.
04:17Donc clairement, oui, c'est une stratégie de tout faire pour empêcher une majorité absolue du RN.
04:24Et à ce stade, en tout cas, si l'on suit tout cela,
04:28ça fait que la majorité absolue semble presque inatteignable.
04:32Du moins, ça va être très compliqué pour Marine Le Pen.
04:34On vit une actualité politique inédite.
04:37Et vraiment, moi j'ai un oeil à chaque fois sur les fils actus de nos confrères,
04:42et je vois que minute par minute, les choses sont en train de bouger.
04:45On voit par exemple Patricia Miralès, la députée sortante Ensemble,
04:49qui dénonçait le harcèlement qu'elle subissait depuis la publication des résultats,
04:54parce qu'elle, elle ne voulait pas se désister.
04:57Elle a décidé finalement de retirer sa candidature.
04:59Paul Melun, c'est-à-dire que maintenant, on ne peut plus rien faire.
05:02Mais dis-donc, chez Ensemble, il y a un petit côté extrême-gauche.
05:07C'est la dictature, on rigole pas.
05:09C'est soit vous restez, soit il y aura des problèmes.
05:12C'est la dictature, vous blaguez.
05:14En tout cas, ce qui est vrai, Elliot, c'est que les apparatchiks et que les appareils parisiens
05:19dominent dans ce pays.
05:21On reste un Etat jacobin d'ailleurs, j'en profite pour placer ça.
05:24Et que les élus locaux et les candidats vaillants qui se sont présentés
05:28n'ont plus qu'à obéir à des gens qui bien souvent, et parfois d'ailleurs, ne sont pas élus,
05:32et qui donnent des instructions.
05:34Moi je pense que tout ça est contre-productif,
05:36et que les électeurs d'abord, ils n'écoutent pas les appareils, ils les écoutent de moins en moins.
05:40Que les consignes sont de moins en moins suivies.
05:42Que les électeurs voteront leur âme et conscience.
05:45Et ensuite, pour ce qui est de Marine Le Pen et de sa stratégie,
05:48je pense qu'elle a plutôt raison.
05:50C'est-à-dire qu'il faut qu'elle et Jordan Bardet la disent,
05:53qu'ils feront tout pour la majorité absolue, qu'ils mobilisent leur électorat,
05:56et ensuite qu'ils puissent faire l'appoint.
05:58Alors est-ce que c'est 15, est-ce que c'est 20 députés, nous verrons bien.
06:00Mais en tout cas, elle entend bien Marine Le Pen,
06:02que soit formé un gouvernement d'union nationale.
06:05Un gouvernement d'union nationale, ça veut dire ce que ça veut dire.
06:07Ça veut dire qu'ils vont aller ouvrir des postes de ministres,
06:10probablement des députés qui vont les rejoindre, etc.
06:13Par-delà les frontières du Rassemblement National.
06:15Ce qui est la logique de Marine Le Pen depuis 2017.
06:17Ça me paraît cohérent.
06:18Réagissez au 01 80 20 39 21.
06:22Une question, est-ce que le RN est en train de voir les portes de Matignon se fermer ?
06:29Est-ce que Jordan Bardet là doit aller à Matignon s'il n'a pas la majorité absolue ?
06:35Voilà deux questions auxquelles vous pouvez répondre avec nous.
06:37On a vraiment hâte de vous entendre en direct sur Europe 1.
06:41Je le rappelle, on est ensemble jusqu'à 18h.
06:43Gauthier Lebret lève le doigt.
06:45Je voulais juste ajouter un exemple à la liste de Jacques Serret.
06:48Alma Dufour, candidate LFI qui a le soutien du candidat Horizon d'Edouard Philippe en Seine-Maritime.
06:56Alma Dufour, c'est la candidate LFI, la députée sortante,
06:59qui avait dit que la fin justifiait les moyens au moment des émeutes.
07:02Et on a le candidat de la majorité présidentielle d'Horizon qui se retire.
07:06Pour refaire barrage au RN et soutenir cette députée LFI.
07:10Il y a des séquences, je vous donne la parole dans un instant.
07:12Mais regardez, dans les bouches du Rhône, vous avez un candidat Les Républicains battu
07:17qui appelle à voter pour la gauche contre le Rassemblement National.
07:21On est dans un monde très particulier, c'est le métaverse.
07:24Jacques Serret ?
07:25Alors là, vous avez un cas concret expliqué par Gauthier sur Horizon.
07:28Alors que dans le même temps, on a Edouard Philippe, le patron d'Horizon,
07:30qui dit ni RN ni Insoumis.
07:32Alors que concrètement, ses troupes sur le terrain soutiennent les Insoumis.
07:36Et l'autre point, il y a ceux qui se désistent, Elliot,
07:38mais il y a aussi ceux qui restent pour faire élire les Insoumis.
07:41Loïc Signor !
07:42Et là, c'est un exemple quand même très marquant.
07:45Loïc Signor, je crois que dans le Val-de-Marne, face à Louis Boyard,
07:49qui est quand même un cas emblématique, Louis Boyard, entre guillemets.
07:53Et bien là, Loïc Signor voit que s'il se désiste,
07:58il va faire gagner le candidat LR-RN,
08:01parce qu'il a conscience que ses électeurs peuvent soutenir
08:04le candidat LR-RN face à Louis Boyard.
08:06Et donc du coup, il maintient sa candidature.
08:08On va essayer vraiment de le vulgariser au maximum.
08:11Donc on a donc Loïc Signor, porte-parole Renaissance candidat,
08:15qui préfère Louis Boyard à l'Assemblée Nationale
08:19qu'un député du Rassemblement National.
08:21On est d'accord ?
08:22On est 100% d'accord.
08:23Après avoir fait toute une campagne de premier tour contre Louis Boyard.
08:26Il est 17h23, je lance un appel à Loïc Signor.
08:29Il est le bienvenu, Loïc Signor, pour venir demain,
08:32sur ce plateau, dans ce studio,
08:34pour venir expliquer ce choix-là sur Europe 1
08:39et de manière générale, d'expliquer ça.
08:41Parce que s'il parle de sa circonscription, ça peut devenir compliqué.
08:44Est-ce que je peux surenchère sur Jacques Seyret ?
08:45Ça prouve que la stratégie du désistement n'est pas forcément la bonne,
08:48ce que vous venez d'expliquer, Jacques.
08:50Parce que si les électeurs de Loïc Signor et donc de Renaissance
08:54préféraient un LR, RN, un LFI dans sa circonscription,
08:58ça peut arriver aussi dans de nombreuses autres circonscriptions.
09:01C'est pourquoi il ne faut pas enterrer tout de suite
09:03la majorité absolue pour le Rassemblement National.
09:05Il ne faut pas l'enterrer pour une seule raison.
09:07Là, on vient de discuter de politique,
09:09mais finalement, il n'y a pas du tout de politique dans ce qu'on vient de discuter.
09:11Il y a de la tambouille.
09:12Et c'est probablement ce que détestent le plus les Français.
09:15C'est de la tambouille politicienne.
09:16Ils ne voient que ça.
09:17Et Paul Mollin le rappelait à juste titre,
09:19les Français ne respectent pas les consignes de vote.
09:21C'était déjà le cas en 2022.
09:22On écoute Éric Ciotti à présent.
09:23Il était l'invité de Laurence Ferrari sur Europe 1 et C News
09:26ce matin dans la grande interview.
09:28À 8h15, il revient sur cette alliance contre nature.
09:32Si je ne m'abuse, c'est l'alliance du Nouveau Front Populaire,
09:34mais également, c'est député ou candidat à La République En Marche
09:38qui tape dans la main Louis Boyard, David Guiraud et autres.
09:42C'est l'alliance de la carpe et du hérisson,
09:45de Mme Rousseau, de M. Bertrand, de M. Roussel,
09:49des insoumis désormais.
09:51On voit une candidate insoumise qui a pour slogan
09:55la police tue, qui soutient désormais
09:57le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Police.
10:00Mais les Français ne peuvent pas se retrouver
10:02dans cette tambouille, dans cette magouille.
10:05M. Macron qui espère que M. Mélenchon
10:08soit demain peut-être Premier ministre,
10:11qu'il y ait le plus de députés insoumis.
10:13Enfin, on parle de quoi ?
10:15On parle des insoumis qui refusent
10:17de qualifier le Hamas de terroriste.
10:20Cette alliance, elle est tellement ridicule.
10:22Ils vont faire quoi demain ?
10:23Ils pensent quoi de commun ?
10:25Ils vont gouverner comment le pays ensemble ?
10:2817h25 sur Europe 1, on est toujours en direct,
10:31on est ensemble jusqu'à 18h, si vous voulez réagir.
10:3401, 80, 20, 39, 21.
10:37Gauthier Lebret.
10:38Alors vous savez qu'on a des ministres
10:39qui refusent de choisir et qui plaident le nini,
10:41contrairement à Emmanuel Macron comme Bruno Le Maire,
10:43qui a quand même fait un tweet cet après-midi
10:44pour dire qu'il ne mettait plus de signe égal
10:47entre LFI et l'ERN, alors que ça a été
10:49la ligne du gouvernement toute la semaine dernière.
10:51Mais Bruno Le Maire, il a quand même expliqué hier,
10:54comme d'ailleurs Edouard Philippe
10:55qui avait dit cela à la fête de l'UMA,
10:57ça ne s'invente pas,
10:58qu'il préférait un candidat communiste,
11:00un candidat du Rassemblement national.
11:02Quand on a été le ministre de l'économie et des finances,
11:04préférer un candidat communiste
11:06qui soutient un programme qui coûte 300 milliards,
11:09vous me direz Bruno Le Maire a creusé la dette
11:11de 1000 milliards, donc c'est cohérent.
11:13Et avoir Edouard Philippe qui à la fête de l'UMA
11:15explique devant Fabien Roussel
11:17qu'il préfère un communiste à un candidat ERN,
11:19je pense qu'il y a un décalage total
11:21entre leur électorat et ce qu'ils peuvent dire.
11:23Et ça va d'ailleurs dans le même sens
11:24que ce candidat Horizon
11:25qui préfère une députée LFI
11:26qui dit la fin justifie les moyens
11:28au moment des émeutes
11:29à un candidat du Rassemblement national.