Pendant deux semaines, Eliot Deval et la rédaction d'Europe 1 vous propose deux heures de décryptage d'analyse autour des élections législatives.
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00:00C'était passionnant ce qu'on a vécu avant la pause, Gauthier Lebrecht.
00:03C'est pas clair.
00:04Oui mais c'est parce que c'est pas clair.
00:06Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup.
00:08Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup.
00:10Exactement.
00:11Écoutez, vous avez des grandes références, Gauthier Lebrecht, je vois ça.
00:14Si vous nous rejoignez, chers auditeurs,
00:16avant la pause, voilà ce qui se passait,
00:18on était avec une députée sortante
00:20des Yvelines, députée Renaissance,
00:23à qui on demandait très simplement,
00:25c'est pas compliqué, on dit,
00:27lors d'une triangulaire,
00:29vous avez un député LFI,
00:31ou un candidat LFI, un candidat RN
00:33et un candidat Renaissance qui est 3ème.
00:35Est-ce que vous voulez faire barrage
00:37au Rassemblement National,
00:39quitte à ce que ce soit ce député LFI
00:41qui l'emporte et, par exemple, David Guiraud ?
00:43Alors c'est pas tranché parce que les discussions
00:45sont toujours en cours actuellement à l'Elysée,
00:47et les députés de l'aile droite
00:49de la majorité,
00:51donc les Bruno Le Maire,
00:53les Christophe Béchut qui viennent d'horizon,
00:55plaident pour le ni-ni.
00:57Ni LFI, ni Rassemblement National,
00:59là ça ne dit pas ce qu'il faut faire
01:01en cas de triangulaire, parce qu'il y a deux cas de figure.
01:03Il y a les cas de figure où vous avez des duels
01:05déjà installés entre le Rassemblement National
01:07et la France Insoumise, comme dans la circonscription
01:09de David Guiraud, et donc
01:11le député éliminé, enfin le candidat
01:13éliminé ensemble de la majorité présidentielle
01:15vient donc d'appeler
01:17à voter pour David Guiraud,
01:19et puis vous avez les cas de triangulaire,
01:21est-ce qu'on se désiste ou pas quand on arrive 3ème ?
01:23Et là j'ai pris deux exemples très concrets,
01:25François Ruffin, il est toujours
01:27de la France Insoumise même s'il veut quitter le parti,
01:29la candidate macroniste s'est désistée,
01:31et pire que François Ruffin, parce que
01:33François Ruffin, on peut se dire c'est un dissident,
01:35il critique la ligne de Jean-Luc Mélenchon.
01:37Alma Dufour, la députée
01:39LFI sortante, qui disait
01:41au moment des émeutes, la faim
01:43justifie les moyens. Qu'a fait le candidat
01:45à horizon ? Il s'est désisté pour faire
01:47barrage au Rassemblement National.
01:49Il s'appelle Laurent Bonatonnaire,
01:51il est donc de la Seine-Maritime,
01:53il faudrait lui rappeler, parce que
01:55peut-être qu'il a la mémoire courte, les
01:57déclarations d'Alma Dufour, et on
01:59verra ce qu'il va dire monsieur, comment déjà ?
02:01Bonatonnaire, alors figurez-vous qu'il l'a fait sur
02:03Twitter, puisque je l'ai tweeté, il a répondu
02:05à mon tweet, et il n'assume même pas de se
02:07désister pour Alma Dufour, alors que
02:09c'est ce qu'il fait, il suffit de lire son communiqué.
02:11Vous avez échangé avec lui sur Twitter ?
02:13Je ne lui ai pas répondu, parce que j'étais fatigué.
02:15Bon écoutez, je vous donne monsieur...
02:17Laurent Bonatonnaire, je vous donne le numéro
02:19de Gauthier Lebrecht qui est de 0789.
02:22Gabriel Puzel.
02:24J'ai trouvé très emblématique la déclaration
02:26de Pascal Canfin, du député européen
02:28proche d'Emmanuel Macron.
02:30Pascal Canfin qui a dit, mais c'est extrêmement
02:32simple, il faut faire des
02:34désistements mutuels, par exemple
02:36les candidats du Nouveau Front Populaire
02:38se désisteront pour Elisabeth Borne,
02:40et puis vous parliez de Ruffin,
02:42le candidat macroniste,
02:44et donc c'est le cas, n'a qu'à se désister
02:46pour monsieur Ruffin.
02:48Mais je rappelle simplement deux petites choses.
02:50A priori, les électeurs
02:52du Nouveau Front Populaire, ils étaient contre la réforme
02:54des retraites, on leur demande de voter
02:56pour l'orfèvre de la réforme des retraites.
02:58Et de l'autre côté, je vous rappelle qu'il y a
03:0015 jours, François Ruffin, il a dit qu'Emmanuel Macron était
03:02un taré. Vous vous souvenez de cette expression ?
03:04Les macronistes vont être appelés à voter
03:06pour François Ruffin. Alors la question
03:08que je me pose, c'est que quand même tous ces candidats
03:10ne sont pas propriétaires de leur voix,
03:12non seulement ils ont une carte d'électeur, mais ils ont aussi un cerveau,
03:14ces gens-là. Est-ce que vous êtes sûr
03:16que les consignes des uns et des autres
03:18font fonctionner quand ça devient
03:20aussi incohérent ?
03:22Non. En fait, si on a un peu
03:24de mémoire, Elliot, quand même,
03:26les grandes déclarations
03:28des états-majors
03:30nationaux...
03:32En fait,
03:34ne sont pas extrêmement suivies
03:36sur le terrain. Et je vais vous dire, à Renaissance,
03:38vous avez un peu de tout,
03:40vous avez les électeurs de gauche, les électeurs de droite. Je vois mal
03:42un ancien électeur de droite ou du centre,
03:44si vous voulez, voter, même si c'est la consigne
03:46de l'état-major Renaissance, pour un candidat,
03:48et les filles. Par exemple, Alma Dufour.
03:50Bon, par exemple, Alma Dufour... Mais je pense que
03:52vous vous mettez le doigt dans l'œil. Vous avez une belle voix,
03:54mais il arrive bientôt à avoir un œil en moins.
03:56Il a une très belle voix, il a raison, regardez,
03:58c'est un peu d'opinion. Vous n'avez peut-être pas la même expérience
04:00des campagnes électorales,
04:02mais je vous assure... Ah, il joue sur l'expérience, là.
04:04J'adore ces arguments d'autorité. À part peut-être
04:06au grand moment de la grande domination
04:08du parti communiste français,
04:10avec Georges Marchais, Valdez-Crochet,
04:12ou Jacques Duclos... Non, mais je suis d'accord avec vous.
04:16Les consignes de vote ne vont pas marcher.
04:18Déjà, la semaine dernière, il y avait un sondage
04:20qui montrait que 60%
04:22des électeurs
04:24n'allaient pas suivre forcément
04:26les consignes de vote données par Paris
04:28et les appareils politiques.
04:30Je vous appuie, c'est une émission.
04:32Mais quand vous dites la vérité...
04:34On va clore ce débat-là avec
04:36ce qu'on appelle une archive. Ce n'est pas il y a 10 ans,
04:38ce n'est pas il y a 20 ans,
04:40c'était en mars dernier. Vous avez Gabriel Attal
04:42qui est à l'Assemblée nationale.
04:44Il fait face aux députés de la France insoumise
04:46et écoutez ce que va dire
04:48Gabriel Attal.
04:50Je remarque
04:52que quand j'ai pris la décision
04:54en tant que ministre de l'éducation nationale
04:56et de la jeunesse d'interdire le port de la baïa
04:58et du camis à l'école,
05:00ce sont encore une fois les députés de la France insoumise
05:02qui se sont dressés sur mon chemin
05:04pour chercher à m'empêcher
05:06d'appliquer cette règle. Il ne peut pas y avoir
05:08de laïcité à la carte.
05:10De la même manière qu'il n'y a qu'une seule République,
05:12il n'y a qu'une seule laïcité
05:14et nous devons toutes et tous au quotidien
05:16en être les défenseurs. Je regrette
05:18de constater que cette cohérence n'est pas
05:20partagée dans la nupèce, loin de là,
05:22notamment avec la France insoumise.
05:24Vous savez, les convictions,
05:26le courage en politique,
05:28la colonne vertébrale,
05:30ça a un sens et quand vous voyez
05:32le bloc macroniste qui s'effondre
05:34aujourd'hui, c'est peut-être parce que
05:36dans la macronie, on peut vous dire
05:38un jour on peut vous promettre quelque chose
05:40et le lendemain, on vous dit l'inverse.
05:42Et donc, évidemment, je pense aux électeurs de Renaissance
05:44qui se disaient que c'était l'alternative crédible
05:46le Renaissance entre RN et
05:48l'FI et qui avaient confiance
05:50en Gabriel Attal et qui ont peut-être
05:52été déçus hier soir.
05:54Très vite, je voudrais qu'on parle.
05:56C'est une bonne chose de parler
05:58du face-à-face pour ce second tour entre
06:00le RN et la France insoumise ou le Front
06:02populaire mais il ne faut pas exonérer
06:04du fiasco le Président de la République
06:06parce qu'en même temps qu'il a opéré
06:08la dissolution de l'Assemblée nationale
06:10c'est aussi la dissolution
06:12du statut de Président de la République
06:14vers un régime qui sera
06:16beaucoup plus parlementaire
06:18et d'ailleurs la plupart des ténors
06:20s'y sont pas trompés. Laurent Wauquiez
06:22va essayer de se faire élire.
06:24En revanche, grosse erreur à mon avis d'Edouard Philippe.
06:26Laurent Wauquiez qui n'appelle pas
06:28à voter clairement RN
06:30quand il y a un second tour.
06:32Laurent Wauquiez, attention parce qu'il n'est pas sûr
06:34de s'imposer au second tour.
06:36Non, non, non.