• il y a 4 mois

Pendant deux semaines, Eliot Deval et la rédaction d'Europe 1 vous propose deux heures de décryptage d'analyse autour des élections législatives.
Retrouvez "Eliot Deval sur Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/eliot-deval-sur-europe-1

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Transcription
00:00Un peu plus de 17h15, vous êtes en direct sur Europe 1 pour le 16h18h, émission spéciale législative.
00:07On est toujours avec Gauthier Lebrecht, avec Geoffroy Lejeune, Alexandre Chauveau et Eric Revelle.
00:13Vous êtes très nombreux à vouloir réagir ou du moins à appeler au standard au 01 80 20 39 21.
00:21La question, les législatives vous ont-elles réconciliés avec la politique ?
00:25Eh bien, on est allé dans la rue poser la question aux Franciliens.
00:29Écoutez leurs réponses.
00:31Très peu en plus, parce que justement les idées sont connues, la manière de les défendre ne me plaît pas.
00:38Ce qu'on a vu depuis des mois entre les européennes législatives, c'est des débats où les gens s'insultent, se coupent la parole.
00:46L'irrespect total des autres, c'est pas là-dedans que j'ai envie de vivre.
00:51Je suis clairement plus investi, j'ai pris conscience parce que je suis engagé sur d'autres sujets,
00:56donc en tant que citoyen, on a tous un rôle dans le destin de notre pays.
00:59Alors bien sûr, il y a des choses qui se décident à un autre niveau,
01:03mais on peut tous essayer d'apporter notre part à l'évolution de notre pays, c'est ce que j'essaie de faire.
01:07Je viens d'aller tracter, je ne l'avais jamais fait de ma vie, c'était la première fois.
01:11Ah oui, toujours plus ? Bah oui, on regarde les programmes de différents partis,
01:14on s'intéresse un peu, on essaie de s'instruire pour s'il y a un débat avec certains collègues.
01:18Oui, là on est plus à l'affût.
01:20On est en direct avec Mathieu.
01:22Cher Mathieu, merci d'être avec nous, vous venez du Calvados, vous avez 33 ans.
01:26Et à cette question, est-ce que ça vous a réconcilié, cette période législative ?
01:31Vous dites, bah oui, bien sûr que ça m'a réconcilié avec la politique.
01:35Bonjour, bonjour à tous.
01:37Alors, j'ai envie de dire oui et non.
01:39Oui, dans le sens où j'ai encore plus envie d'être dans le combat de mes idées, de participer à tout ça.
01:46Mais d'un côté, c'est aussi désespérant, c'est désespérant ce qui se passe,
01:49surtout là, avec le second tour, on voit toute la mascarade qui est en train d'arriver et c'est dramatique.
01:58Et je pense vraiment qu'on devrait réformer un peu tout ça.
02:03Quand vous dites réformer, par exemple, Mathieu, et là je me tourne vers Gauthier Lebret,
02:07je sais que Stéphane Lerudulier, le sénateur Les Républicains,
02:10qui souhaite interdire les désistements, il dit qu'il faut les interdire.
02:14Oui, alors c'est aussi une proposition médiatique parce que ça colle à l'actualité.
02:19Je trouve aussi que c'est démocratique.
02:21Je veux dire, pourquoi je ne vois pas pourquoi on interdirait les désistements ?
02:25Voilà, un candidat peut de lui-même se retirer.
02:29Et après, dans une majorité de circonscriptions aujourd'hui en France,
02:33il y a un candidat rassemblement national.
02:35Donc, si les Français ne veulent pas suivre les consignes de vote,
02:38s'ils ne veulent pas suivre les appareils politiques et Paris et tout ce qu'on leur dit et cette stratégie de barrage,
02:44ils ont le choix de prendre un bulletin de vote rassemblement national
02:48et de mettre le bulletin de vote dans l'urne.
02:49Donc voilà, il y a 577 circonscriptions où il peut y avoir 577 députés RN.
02:55Enfin, il y a une partie des circonscriptions qui a déjà été distribuée,
02:58où il y a eu des élections au premier tour.
03:00Mais je veux dire, il est encore possible que le RN ait la majorité absolue.
03:02Donc après, c'est le choix des Français.
03:04S'il n'y a pas de majorité absolue pour le rassemblement national,
03:07ça aurait été le choix d'une majorité de Français.
03:08Les Français Eric Revelle ont peut-être l'impression qu'on leur force la main,
03:12qu'ils avaient un choix au premier tour,
03:15qu'ils ont voté pour leur candidat qui est au second,
03:18et que maintenant, ils vont devoir être obligés de choisir entre l'un et l'autre,
03:23et qu'ils ne voulaient absolument pas être dans ce cas de figure-là.
03:25Surtout qu'ils se rendent bien compte qu'entre la majorité,
03:29il ne s'est pas la majorité, le camp présidentiel,
03:31parce que ce n'est plus du tout une majorité,
03:32le camp présidentiel LFI par exemple,
03:35il n'y a rien qui les lie, qui les ressemble.
03:37Vous avez raison, mais ce n'est pas nouveau.
03:39Ce n'est pas nouveau que sur un deuxième tour d'élection législative,
03:43il y ait des alliances parfois contre nature,
03:46qu'il y ait des débauchages, ce n'est pas nouveau tout ça.
03:50Ce qui est nouveau, en revanche,
03:52c'est qu'on a assisté à une radicalisation de la vie politique,
03:57notamment de l'extrême-gauche, pardonnez-moi,
03:59et que cette radicalisation rend encore plus insupportable,
04:03ce qui est permis quand même, je le rappelle, par l'article 4 de la Constitution,
04:07qui dit que les partis peuvent s'allier pour concourir au suffrage des Français.
04:11Donc tout ça est prévu, mais ce qui rend le moment finalement très stressant,
04:15et j'entendais vos auditeurs, Elliot, nos auditeurs,
04:17qui disent mais en fait on n'est pas bien en ce moment,
04:19on n'est pas bien, quelle que soit la façon dont on vote,
04:21on n'est pas bien, pourquoi ?
04:22Parce que cette radicalisation,
04:24elle s'est aussi traduite par des violences,
04:26il y a eu 50 agressions, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, en a parlé,
04:2950 agressions de candidats sur le terrain,
04:32et on pense bien sûr aussi à la ministre Prisca Téveneau,
04:35et en fait cette radicalisation, je pense qu'elle rend encore plus insupportable,
04:40et on verra ce qui va ressortir des urnes,
04:41mais il ne faudrait pas que les gens qui votent RN
04:44pour reprendre ce que disait Gauthier Laubrette,
04:45aient l'impression que le front républicain s'est transformé en affront républicain.
04:50Non mais les électeurs aujourd'hui ont peut-être le même sentiment
04:54que post-référendum 2005,
04:56c'est-à-dire qu'ils votent massivement
04:58et qu'on est en train, à coup de manip' interne,
05:02tambouille politique, de changer ce vote-là.
05:04Peut-être, mais le référendum, il y avait une majorité pour le non,
05:06là, s'il n'y a pas de majorité absolue,
05:09je vous dis qu'il pourrait y avoir la même sensation du côté des électeurs
05:14de se dire, franchement, ça ne sert à rien d'aller voter.
05:17A quoi ça sert ?
05:19Si c'est pour qu'aujourd'hui, il y ait des tambouilles,
05:20que madame Alma Dufour tape dans la main du candidat Renaissance,
05:25alors que rien ne les lie,
05:28ça ne sert à rien d'aller voter, on n'y va plus.
05:30C'est Emmanuel Macron qui a voulu ça,
05:31par les débauchages personnels,
05:33par l'affaiblissement pendant cinq ans de la droite,
05:35enfin des Républicains et du Parti Socialiste.
05:38C'est lui qui a sciemment fait monter le Rassemblement national
05:40qui n'a jamais gouverné et qui, de fait, peut faire peur à une partie des électeurs.
05:44Et c'est lui qui a poussé aussi la France insoumise,
05:46enfin qui n'avait pas besoin d'Emmanuel Macron,
05:47mais à se radicaliser, à tirer la corde à fond vers la gauche
05:53et à cultiver l'antiparlementarisme.
05:55C'est le résultat de la politique menée par Emmanuel Macron,
05:57la politique politicienne, j'entends.

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