Pendant deux semaines, Eliot Deval et la rédaction d'Europe 1 vous propose deux heures de décryptage d'analyse autour des élections législatives.
Retrouvez "Eliot Deval sur Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/eliot-deval-sur-europe-1
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00:00On vous attend sur Europe 1, vous le savez, vous connaissez la musique, c'est vous les patrons, c'est vous qui décidez,
00:07c'est vous qui avez le pouvoir, on a besoin d'entendre votre voix et de savoir si votre choix est fait.
00:13Dans un instant on sera avec Frédéric Michaud, directeur général adjoint d'Opinion Web, pour savoir un peu et connaître les dernières tendances.
00:20Est-ce que finalement il reste des indécis et est-ce que ces indécis peuvent faire basculer la campagne ?
00:26C'est la guerre des nerfs après une campagne aussi expresse que virulente, à quoi va ressembler l'Assemblée nationale dimanche soir ?
00:33Je rappelle qu'il y a 501 sièges très précisément à pourvoir, 409 duels, 89 triangulaires et 2 quadrangulaires.
00:43Alors on a posé la question avec nos amis d'Europe 1, c'est Noé Chaillou et Clara Meyorance qui sont allés voir les Français.
00:50Et vous, votre choix il est fait ?
00:52Je vais voter pour le Nouveau Front Populaire, une prise de conscience des enjeux écologiques et des enjeux sociaux en France.
00:57Une prise de conscience aussi des positions du parti présidentiel vis-à-vis d'un courant de pensée néolibéral qui a des conséquences au niveau social dans notre pays.
01:07Plutôt vers le centre-centre-droite.
01:09Je ne voterai pas pour l'extrême gauche, ça c'est sûr. Je ne suis pas d'accord avec leur vision et leur fixation sur le Moyen-Orient.
01:17J'ai beaucoup d'amis en Israël qui ont vécu des massacres et M. Mélenchon encourage ces massacres et ce terrorisme et je pense que ça gêne beaucoup de gens qui n'osent pas le dire.
01:30Pour le rassemblement national, beaucoup de choses qui me plaît, le nucléaire, la baisse des charges, réduire l'immigration, l'insécurité.
01:37Moi je ne suis pas d'ici, je suis du sud de la France, c'est vrai qu'il y a beaucoup d'insécurité chez moi dans le département.
01:42D'ailleurs on le voit, en 30 ans, le RN a pris 20 points en plus et je pense que ce n'est pas pour rien, il faut se poser les bonnes questions.
01:49Est-ce que les indécis sont nombreux ? On va poser la question dans un instant à Frédéric Michaud de l'Opinion Ouey.
01:54Mais qu'est-ce que vous en pensez ? A 48 heures tout peut basculer ou pas Gauthier Lebret ?
01:58Je pense que rien n'est figé.
02:00On va avoir dans un instant un sondeur qui va nous dire que le rassemblement national, à l'heure où on se parle, n'aura pas la majorité absolue.
02:08Mais ce qu'on voit aussi, c'est que les reports de voix ne se font pas de manière automatique.
02:13Un électeur du Nouveau Front Populaire ne va pas voter forcément Renaissance parce que son parti l'appelle à faire barrage et vice-versa.
02:20Un électeur Renaissance ne va pas forcément voter pour une alliance sous le joug de la France Insoumise.
02:25Donc je pense que tout est encore ouvert, il n'y a pas eu un seul bulletin dans l'urne.
02:29Le rassemblement national peut encore avoir la majorité absolue, malgré, il est vrai, il faut le dire,
02:34une semaine et un second tour assez compliqué pour l'ERN.
02:38Jules Torres du JDD.
02:39Je vais vous dire, le score qui va être intéressant de suivre dimanche, ce sera le score de la participation.
02:44Finalement, on s'en fiche du score du rassemblement national, si évidemment il a une majorité absolue, ce sera le score du jour.
02:52Mais s'il n'a pas la majorité absolue, j'abuse à dessein, pour vous faire réagir messieurs, et visiblement ça marche.
03:00On a le dernier indice de participation qui se dirige autour de 68%, ce qui est à peu près le même score que dimanche dernier.
03:08Donc ça montre que les électeurs macronistes vont aller voter, ça montre que les électeurs LFistes vont aller voter,
03:15ça montre que les électeurs du rassemblement national vont aller voter.
03:18La question c'est, qu'est-ce que vont voter les électeurs mélenchonistes et les électeurs macronistes ?
03:23Et là, on verra si oui ou non, il y a une déperdition, s'il y a une surreprésentation du vote blanc,
03:27et si le rassemblement national maintient son avance.
03:30Il faudra regarder le niveau de participation, je suis d'accord, mais il faudra regarder aussi le niveau d'abstention dans les désistements,
03:36pour rejoindre ce que dit Gauthier.
03:38Parce que l'abstention dans les désistements, elle va faire, ou non, des députés supplémentaires.
03:44Bah oui !
03:45Je regardais un petit sondage, chez les électeurs LR par exemple, c'est 50-50.
03:53Vous avez les chefs à plumes LR qui sont contre Ciotti, Ciotti n'aura pas énormément de députés,
03:57mais chez les électeurs, c'est beaucoup moins tranché.
04:00C'est 50 qui vont se désister en faveur d'une majorité relative quelconque,
04:06et 50 qui vont se désister en faveur du candidat élu.
04:09Donc c'est un pays complètement fracturé.
04:12Aujourd'hui, on n'a aucune certitude, Gabriel Cluzel.
04:15Oui, ce sera intéressant, vous avez raison de le dire Eric Reuvel, de regarder ces circonscriptions.
04:19Finalement, il y aura eu un député élu par défaut, si l'on peut dire.
04:22C'est un député de la tambouille.
04:24Oui, exactement.
04:25On a répété depuis les dernières élections, à propos d'Emmanuel Macron,
04:30son problème, c'est qu'il a été élu par défaut avec un front républicain.
04:34C'est pas grave, on ne change pas une équipe qui perd, on a recommencé la même méthode.
04:39Donc ce sera intéressant de voir le taux d'abstention dans ces circonscriptions,
04:42et puis de voir les reports.
04:45On a du mal à se dire que, par exemple, l'électoral le plus âgé de Ensemble,
04:50qui ne voulait pas voter Marine Le Pen aux dernières élections parce qu'elle disait
04:53« moi j'ai peur du chaos », décide de voter la France insoumise,
04:56notamment avec les déclarations assez hasardeuses de Sandrine Rousseau
04:59qui sont ressorties sur les réseaux sociaux quant à l'épargne.
05:02Et Thierry, est-ce qu'il est sûr de son choix ? Bonjour Thierry.
05:06Bonjour à tous, bonjour.
05:08Vous nous appelez d'Arcachon, vous avez 64 ans.
05:10Qu'est-ce que c'est beau Arcachon, c'est magnifique.
05:12Ça fait envie, surtout en ce moment.
05:14Vous avez de la place pour nous ou pas ? Parce que là, on n'est pas encore en vacances,
05:17mais on rêve d'y aller.
05:19Je vous attends, je suis au bord de la plage.
05:22C'est pas sympa.
05:25Franchement Thierry, habituellement je suis très heureux d'avoir des auditeurs,
05:30mais c'est très dur.
05:32Alors vous avez fait votre choix ou pas Thierry ?
05:35Oui, mon choix est fait.
05:37Simplement, pour en revenir un petit peu à ce qui se passe de manière très rapide,
05:42je trouve que M. Macron n'a pas été très sérieux de faire ce qu'il a fait.
05:46Parce qu'on est dans une cacophonie incroyable et j'ai bien peur que la France
05:51ne soit que peu dirigeable sans manquer d'air prochainement.
05:55On est également avec Frédéric Michaud et on remercie Thierry.
05:59Si vous souhaitez réagir, vous restez avec nous Thierry.
06:01Institut de sondage OpinionWeb, Frédéric Michaud, bonjour.
06:05Bonjour.
06:06A quel point les Français adhèrent à ces désistements, ces coalitions contre nature ?
06:14C'est très simple de vous répondre.
06:17Nous avons posé la question.
06:2056% des Français nous disent que ces désistements sont une manœuvre politicienne
06:25qui a pour but d'empêcher les Français de s'exprimer.
06:29C'est très net, c'est une majorité très large.
06:31On a tout de même 40% de la population qui considère que les désistements
06:35permettent de clarifier la situation politique et facilitent leur choix.
06:40Mais globalement, on a un rejet de cette pratique qui est vraiment vue
06:44comme une stratégie politicienne.
06:47Frédéric Michaud, une question un peu plus personnelle.
06:49Ça fait combien de temps que vous travaillez à l'OpinionWeb ?
06:52Une dizaine d'années.
06:53Est-ce que c'est l'élection la plus indécise selon vous ?
06:56Est-ce que vous êtes pour le coup un peu stressé ?
06:59Vous vous dites, à 20h dimanche soir, il va falloir être chirurgical ?
07:06C'est le cas dans toutes les élections.
07:09On a plusieurs enjeux.
07:12D'abord, on a celui de l'ordre d'arrivée.
07:15Puis on a l'enjeu du résultat, d'avoir le chiffre au point près.
07:20Là, effectivement, c'est une élection importante.
07:24Mais quand on doit estimer une élection présidentielle,
07:28comme ça a été le cas par le passé, ou d'autres élections,
07:33évidemment, là aussi, il y a un enjeu.
07:36Il n'y a plus de petites élections.
07:38Au-delà de l'enjeu, Frédéric, la question que je vous posais,
07:40c'était vraiment de se dire que j'ai l'impression,
07:42j'ai la sensation que depuis plusieurs décennies,
07:46on n'avait jamais vécu une telle indécision,
07:49un tel doute autour du résultat.
07:52Alors oui, mais il y a un élément qui nous aide
07:57dans la réalisation de notre travail, c'est la participation.
08:01Ce qui change beaucoup les estimations,
08:03c'est quand l'abstention est très élevée.
08:06Là, on s'attend à une participation très élevée.
08:10Vous l'avez rappelé, on est à peu près dans la même configuration
08:13que lors de la dernière dissolution en 1997.
08:16Donc, quasiment deux tiers des Français qui participent.
08:19Ce qui dit d'ailleurs aussi leur intérêt pour cette campagne
08:23et l'enjeu du scrutin.
08:25Mais ça, ça nous aide tout de même à avoir une vision plus précise
08:29de ce que sera le panorama dimanche soir.
08:33Avec des procurations qui continuent d'augmenter.
08:35On a passé la barre hier soir des 3 millions de procurations
08:38pour le second tour.
08:39Frédéric Michaud, vu que vous avez deux éléments qui s'affrontent,
08:42d'un côté vos projections très claires qui montrent
08:44qu'il n'y aura pas de majorité absolue pour qui que ce soit
08:46et donc pour l'ERN.
08:47Et de l'autre, vous nous dites que les Français
08:49désapprouvent ces désistements
08:51et veulent plus faire barrage à la France insoumise qu'au RN.
08:55Alors, est-ce que vous pensez qu'il y a une potentielle surprise
08:58et qu'une majorité absolue n'est pas totalement enterrée
09:00pour l'ERN dimanche soir ?
09:03Alors, tout est possible.
09:05D'abord, parce que nous n'avons jamais voté en juillet.
09:09Vous prenez l'histoire électorale de la Ve République comme je l'ai fait,
09:12il n'y a jamais eu d'élection en juillet.
09:15On a déjà eu une élection législative qui a eu lieu un 30 juin.
09:20C'était le deuxième tour en 1968.
09:22Là, c'était le premier tour.
09:24Mais une élection en juillet, les vacances commencent ce soir,
09:27les vacances scolaires débutent ce soir.
09:29Ça, c'est proprement inédit.
09:30Ça peut produire des résultats.
09:32Ça a déjà produit des résultats, comme vous le disiez, sur les procurations.
09:37Ensuite, on ignore comment les électeurs vont réagir face à ces désistements,
09:43même si on sait qu'ils en rejettent le principe et son application.
09:50Oui, c'est pas parce qu'ils rejettent le principe, Frédéric,
09:52qu'ils vont forcément aller à l'encontre des consignes de vote.
09:56Vous restez avec nous, Frédéric Michaud.
09:58On revient dans un instant.
09:59Si vous souhaitez réagir, rappelez-nous au 01-80-20-39-21.
10:05La première question qu'on se pose, elle est simple.
10:07Votre choix est-il fait ?
10:09On vous attend au standard.
10:11Ça fait trois jours qu'on fait cette émission, quatre désormais,
10:13et vous êtes très nombreux.
10:15Donc, les quatre jours précédents...
10:18C'est le cinquième jour.
10:19Oui, c'est ça.
10:20Jules Torres.
10:21Finalement, il faillote plus temps que ça.
10:23C'est dingue, c'est dingue.
10:25Il contredit.
10:26Il a failli déjà arriver en retard, Jules Torres.
10:28Je ne vais pas vous donner de temps, Eliott.
10:30De fait, c'est le cinquième.
10:31C'est le cinquième jour.
10:32On en a fait quatre émissions auparavant.
10:34On est d'accord.
10:35Mais continuez à agiter.
10:36Ne vous inquiétez pas.
10:37Les têtes vont tomber.
10:39À tout de suite sur Europe 1.
10:4216h18, Eliott Deval sur Europe.
10:4516h17, très précisément, vous êtes sur Europe 1.
10:49On est ensemble jusqu'à 18h,
10:51autour du studio Gauthier Lebrecht,
10:53Gabriel Cluzel, Éric Revel,
10:56et Jules Torres.
10:58La dernière projection réalisée par Opinion Web
11:00pour Europe 1, c'est News LJDD.
11:02Une assemblée nationale complètement bloquée
11:04avec un rassemblement national
11:06qui n'obtiendrait pas la fameuse majorité absolue,
11:09mais relative.
11:10On attend vos réactions au standard.
11:13Le numéro de téléphone, vous commencez à le connaître.
11:15Le 01 80 20 39 21.
11:18Alors, je le dis aux auditeurs,
11:20c'est très important.
11:21La question, elle est simple.
11:23Votre choix est-il fait ?
11:24Mais vous n'avez pas besoin
11:26et vous ne devez pas nous dire pour qui vous allez voter.
11:28Simplement nous dire si oui ou non,
11:30votre choix est fait.
11:31C'est simplement savoir s'il y a encore des indécis.
11:34C'est vraiment important, ça.
11:36Et ça peut faire basculer, évidemment,
11:38le résultat, Gauthier Lebrecht.
11:39Vous étiez en train de vous moquer de moi avant la pause ?
11:41Jamais. Moi, je ne fais pas ça.
11:43Si, quand vous avez dit « factuellement »,
11:45j'essaye de faire votre voix,
11:46« factuellement », c'est cinq jours d'émission.
11:48Non, mais là, c'est plus possible.
11:49Heureusement qu'il y a une trêve demain
11:51et que c'est la fin de campagne ce soir à minuit.
11:53Gauthier Lebrecht,
11:54lorsque vous parlez des procurations,
11:56soyez précis parce que c'est 3,3 millions
11:59de procurations établies depuis le 10 juin,
12:01dont 2,5 millions valables pour le second tour.
12:04Donc, ce n'était pas précis ce que vous avez dit.
12:06On a passé la barre des 3 millions hier.
12:08Excusez-moi, c'est l'information qu'on a tous donnée
12:10pendant toute la soirée.
12:11Vous vous trompez tous.
12:12Mais non, on ne se trompe pas tous.
12:13On se trompe tous.
12:14Mais ça y est, oui.
12:15Ne me regardez pas.
12:16La peinture du melon dans votre jardin,
12:18c'est visiblement les auditeurs ou les auditrices
12:22en termes de melonites.
12:23Ils étaient plus sur vous que sur moi,
12:25hier du moins.
12:26Éric Revelle sur cette indécision,
12:27c'est plus important.
12:28Allez-y.
12:29Sur l'indécision du choix ?
12:30Oui.
12:31Bah oui, ce que je vous disais,
12:32il faut, si c'est calculable par les sondeurs,
12:34j'en sais rien,
12:35c'est le taux d'abstention du désistement.
12:36Ça, je ne sais pas si on peut l'affiner.
12:39Mais là où vous avez un LFI, un RN en place
12:43avec un Renaissance qui se désiste,
12:45moi je voudrais bien savoir,
12:46Frédéric Michoud, je ne sais pas si vous êtes toujours avec nous,
12:49mais je voudrais bien savoir si c'est calculable,
12:51parce que ça peut être intéressant,
12:52ça peut être très intéressant de voir dans quel...
12:55Parce que vous avez dit 56% des gens qu'on a testés,
12:57qu'on a sondés,
12:58ne veulent pas rentrer dans ces accords de désistement.
13:02Ils disent que c'est une manœuvre.
13:03Mais oui, c'est ça.
13:05Frédéric Michoud, vous êtes toujours avec nous ?
13:07Oui, absolument.
13:08Alors il faut évidemment regarder configuration par configuration.
13:13Et on voit bien qu'on a trois configurations principales.
13:17La première, c'est les triangulaires.
13:19Nouveau Front populaire, majorité présidentielle,
13:21Rassemblement national.
13:22Ça, ça concerne à peu près 69,
13:25et même très précisément 69 circonscriptions.
13:28Dans ce cas-là,
13:30le candidat du Nouveau Front populaire l'emporterait
13:33avec un score de 36%
13:35devant celui de la majorité présidentielle, 34%.
13:38Devant celui du Rassemblement national, 30%.
13:40Mais le cas, évidemment intéressant,
13:42c'est le cas des duels.
13:44Alors dans le cadre d'un duel
13:46entre la majorité présidentielle
13:49et un candidat du Rassemblement national,
13:51c'est le candidat de la majorité présidentielle
13:53qui l'emporterait avec 52%,
13:56avec un score de 52%.
13:58Donc une petite avance dans 134 circonscriptions.
14:02En revanche, dans le cas de duels
14:05qui sont plus nombreux, 149 circonscriptions,
14:08entre un candidat du Nouveau Front populaire
14:10et un candidat du Rassemblement national,
14:12là, c'est le candidat du Rassemblement national
14:14qui l'emporterait avec un score de 53%.
14:17Et ça, c'est déjà quelque chose
14:19qu'on avait observé en 2022.
14:21Donc voilà, il faut vraiment regarder
14:23offre électorale par offre électorale.
14:25Les configurations sont très différentes.
14:27Gabrielle Cluzel, vous souhaitez réagir ?
14:29Oui, je voulais vous poser une question,
14:31parce que c'est vrai que vous avez fait des...
14:33Enfin, vous, les sondeurs en général,
14:35ont fait des projections assez précises
14:37concernant le premier tour.
14:39En revanche, en 2022, ça n'avait pas été le cas.
14:41Notamment, le nombre de députés élus
14:43du Rassemblement national avait été minoré.
14:45Est-ce que vous avez changé
14:47quelque chose dans vos méthodes
14:49permettant d'imaginer que vos projections
14:51seront plus fiables ?
14:53Et est-ce qu'on peut imaginer un renversement complet ?
14:55C'est-à-dire qu'on est toujours à ce qu'il y aura
14:57une majorité relative ou une majorité absolue pour le RN.
14:59Est-ce qu'on peut imaginer que le Nouveau Front populaire
15:01arrive en tête ?
15:03Oui, d'abord, vous avez raison.
15:05Nous avons tenu compte des scrutins précédents
15:07pour affiner nos modèles statistiques.
15:09Ensuite, il faut rappeler que
15:11la projection dont nous parlons
15:13a été réalisée, certes,
15:15sur candidature réelle,
15:17mais hier et avant-hier.
15:19Et donc, il y a encore
15:21une journée de campagne aujourd'hui
15:23et il y a encore 48 heures avant le scrutin.
15:25Nous savons aussi que
15:2713% des électeurs
15:29dimanche dernier se sont décidés
15:31le jour même.
15:33Et que 27% des électeurs se sont décidés
15:35quelques jours seulement avant le premier tour.
15:37C'est dire à quel point
15:39une partie importante de l'électorat,
15:4130, 40% peut-être,
15:43se décident in extremis.
15:45Et ça, par définition,
15:47ce sont des électeurs
15:49que nous ne pouvons pas
15:51avoir dans nos échantillons
15:53parce que leur décision électorale
15:55est en train de se construire.
15:57Donc la projection que nous avons aujourd'hui,
15:59elle correspond au milieu de l'entre-deux-tours.
16:01Elle est évidemment susceptible
16:03d'être modifiée
16:05jusqu'à dimanche soir,
16:0720h.
16:09Eh bien, un grand merci Frédéric Michaud.
16:11J'aurais peut-être une toute dernière question
16:13mais on souhaiterait avoir la réaction de Mehdi
16:15qui nous a appelé au 0180 20 39 21.
16:17Cher Mehdi, bonjour.
16:19Oui, bonjour.
16:21Bonjour à vous.
16:23Vous nous appelez d'où, Mehdi ?
16:25De Marseille.
16:27Ah, Marseille.
16:29Est-ce que votre choix est fait ?
16:31Vous ne nous dites pas le choix.
16:33C'est ce qu'on m'a dit de ne pas dire le parti.
16:35Je crois qu'il est fait dès le premier tour
16:37et il sera fait dès le
16:39deuxième tour.
16:41Et je ne changerai pas d'avis.
16:43Et sur cette semaine
16:45de campagne et d'entre-deux-tours
16:47avec ces désistements,
16:49est-ce que vous avez hésité ?
16:51Vous vous êtes dit, finalement, peut-être qu'il va falloir
16:53que je change ?
16:55Non, pas du tout, parce que je ne suis pas une personne qui s'est influencée.
16:59Voilà, tout simplement,
17:01pour le bien-être
17:03de moi-même et de ma famille.
17:09Et pour un autre pays.
17:11Et à Marseille, par exemple, ça fait combien de temps
17:13que vous habitez à Marseille, Mehdi ?
17:15Ça fait longtemps.
17:17Et la ville a changé,
17:19selon vous, ou pas ?
17:21Ah oui, c'est plus les années 90.
17:23On ne trouve plus
17:25ce qu'il y avait à l'époque.
17:27C'est l'insécurité,
17:29c'est le trafic de drogue
17:31assez ouvert.
17:35Un exemple, je ne sais pas si vous connaissez Marseille,
17:37vous allez au centre commercial
17:39Le Grand Littoral,
17:41vous passez la grande avenue qui descend pour aller
17:43au centre commercial Le Grand Littoral,
17:45vous avez l'avenue qui passe devant la Castellane,
17:47vous avez des gens cagoulés, normal,
17:49assez ouverts.
17:51Comme dans les films.
17:53Et vous avez pensé un jour à quitter Marseille,
17:55à quitter la ville, parce que ça devenait
17:57trop dangereux ?
17:59Non, parce que je l'aime, la ville,
18:01mais c'est écœurant de voir comme...
18:03Ça m'écœure.
18:05Vous avez des enfants, Mehdi ?
18:07Oui, tout à fait, j'en ai quatre.
18:09Et vos enfants, c'est des jeunes enfants,
18:11ils sont majeurs, mineurs ?
18:13Oui, il y a des majeurs,
18:15des mineurs.
18:17Et quand ils sortent, ça vous inquiète ? Qu'est-ce que vous leur dites ?
18:21Maintenant, j'ai fait attention
18:23de ne pas habiter dans les endroits
18:25pour eux.
18:27De payer des loyers plus chers,
18:29oui, ça restera
18:31dans la vie pour l'avenir
18:33de nos enfants, pour le bien-être.
18:35Voilà, de faire attention.
18:37Le soir, ils sortent pas, donc...
18:39Quand ils sont mineurs,
18:41ils sortent pas, et quand ils sont majeurs,
18:43oui, ils font leur truc, mais en toute sécurité.
18:45C'est très intéressant
18:47ce que vous nous dites, parce que
18:49lorsqu'on a, que ça soit des
18:51stars du cinéma,
18:53des stars du ballon rond,
18:55qui font des leçons de morale
18:57aux électeurs français, alors
18:59qu'ils gagnent des millions d'euros,
19:01et que vous avez des français aujourd'hui
19:03qui sont au centime près,
19:05qui voient que leur ville est en train
19:07de changer, qui s'inquiètent
19:09pour leurs enfants, faudrait peut-être
19:11qu'ils aillent un peu échanger
19:13avec eux, et qu'ils sortent de leur tour
19:15d'ivoire pour comprendre ce que
19:17vivent les français au quotidien. Jules Torres, un grand merci
19:19Mehdi, et on embrasse tous les Marseillais.
19:21Merci beaucoup Mehdi. C'est très intéressant ce que
19:23vous dites, parce qu'on pense évidemment à la sortie
19:25de Kylian Mbappé, vous savez, quand il a fait
19:27sa sortie de politique tronitruante, où il disait
19:29non aux extrêmes, et finalement,
19:31Marseille est
19:33la ville Potemkin,
19:35la ville exemple d'une
19:37désormais bloc contre bloc, c'est-à-dire qu'à Marseille,
19:39que ce soit aux élections européennes
19:41ou aux élections législatives, le bloc centriste
19:43macroniste a disparu, et donc
19:45on a des duels entre
19:47la France insoumise, le Nouveau Front Pulaire,
19:49et le Rassemblement National. Et donc, il n'y a plus
19:51de choix pour ces électeurs au
19:53centre. Donc, c'est très intéressant de voir
19:55qu'il y a une élite qui est déconnectée,
19:57et que cette ville-là, finalement, est désormais
19:59aux mains de deux
20:01camps politiques, et donc la tripartition est terminée
20:03à Marseille. Et on a l'exemple magnifique
20:05de Sabrina Agresti-Roubach, qui se
20:07désiste à la faveur d'un candidat du Nouveau Front
20:09Pulaire face au Rassemblement National. Donc,
20:11les extrêmes, finalement, à Marseille, il n'y a désormais que ça.
20:13Et quand je dis extrême, je mets des guillemets.
20:15Et pourtant, Emmanuel Macron s'est donné beaucoup de mal.
20:17Il est allé les voir plusieurs fois.
20:19Je me souviens que la dernière fois,
20:21c'était assez révélateur. Il a eu un
20:23échange avec un jeune homme
20:25qui lui a dit, bon, il faudra
20:27que tu fasses taire tes petits
20:29policiers. Enfin, c'était
20:31extrêmement impressionnant de voir
20:33l'impunité de ceux qui
20:35critiquaient la police, n'avaient pas
20:37peur de la police, et ça préfigurait,
20:39évidemment, de la suite. Moi, pour revenir
20:41sur les footballeurs, je ne comprends pas
20:43qu'on aille les interroger, tout simplement.
20:45Parce que, par contre,
20:47les hommes politiques, non. Il y a un devoir
20:49de réserve. Les hommes politiques font de la politique,
20:51on ne leur demande pas d'aller jouer au foot.
20:53Moi, Mbappé, il utilise ses pieds
20:55pour jouer, c'est souhaitable et
20:57excellent, mais quand
20:59il utilise ses pieds pour raisonner, c'est
21:01plus problématique.
21:03Si il y avait un homme qui appelait à voter pour le RN,
21:05je dirais que c'est super.
21:07Non, je crois que ce n'est pas le rôle.
21:09Parce que c'est clivant. Le sport,
21:11pardon, je termine juste là-dessus, c'est l'endroit où
21:13les Français communient. C'est dommage
21:15que des footballeurs mettent
21:17à bas cette communion, dans un sens ou dans un autre.
21:19Éric, je sais que vous avez envie de réagir, et vous
21:21allez réagir juste après la pause.
21:23On revient dans quelques secondes, mais oui !
21:25C'est rapide.
21:27Moi, à part se faire stacler dans cette partie, je n'ai rien dit.
21:29Écoutez, si vous n'êtes pas content, vous quittez le plateau.
21:31C'est le dynamisme.
21:33C'est le dynamisme des bandes de balles.
21:35À personne.
21:37On dit au revoir à Frédéric Michaud,
21:39directeur général adjoint d'Opinion,
21:41Gautier, vous savez très bien que je plaisante.
21:43Vous êtes...
21:45Je reçois beaucoup de messages en disant qu'il est méchant.
21:47Vous êtes mon millésime, ma plus belle année.
21:49Vous êtes mon millésime, ma plus belle année.
21:51J'ai besoin de vous.
21:53La France a besoin de vous. Les auditeurs d'Europe 1
21:55ont besoin de vous.
21:57On revient dans quelques secondes après une courte pause.
21:59Je rappelle la question jusqu'à
22:0116h, jusqu'à 17h, pardon.
22:03Votre choix est-il fait ? On vous attend en direct
22:05sur Europe 1. Appelez-nous au 01 80 20
22:0739 21. A tout de suite sur Europe 1.