Législatives 2024 : le débat entre Marie-Christine Sorin et Sylvie Ferrer dans la 1re circonscription des Hautes-Pyrénées

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00:00Spéciale élection législative, débat du second tour en Béarné-en-Bigorre.
00:08Et c'est un troisième débat ce soir que nous vous proposons sur France Bleu-Béarne-Bigorre,
00:13débat d'entre deux tours des législatives direction les Hautes-Pyrénées ce soir, la première circonscription,
00:19avec un duel entre Marie-Christine Sorin, candidate du Rassemblement National,
00:24et Sylvie Ferrer, députée sortante et qui se présente, représente pour le nouveau Front Populaire.
00:35Bonjour Marie-Christine Sorin.
00:37Bonjour.
00:38Merci d'être avec nous ce soir sur France Bleu-Béarne-Bigorre pour débattre avec Sylvie Ferrer.
00:43Bonjour Sylvie Ferrer.
00:44Bonsoir.
00:45Bonsoir à vous également, merci d'être là.
00:48On va préciser qu'il y avait un troisième qualifié sur cette circonscription,
00:52Jean-Bernard Sampastouz, soutenu par la majorité présidentielle et qui a choisi de se désister,
00:58donc pour ce deuxième tour de ces législatives anticipées.
01:03On va évidemment parler politique pendant une demi-heure quasiment sur France Bleu-Béarne-Bigorre,
01:09de cette première circonscription et du contexte national dans lequel s'inscrivent ces élections.
01:16Le tirage au sort vous a désigné, Sylvie Ferrer, pour commencer.
01:20Première question peut-être sur ce contexte et notamment sur ce qui ressemble fort à un front républicain.
01:27Est-ce que vous dites ce soir que vous avez davantage de chances de sauver votre siège ?
01:32D'abord je voulais revenir sur le désistement de Jean-Bernard Sampastouz
01:38et je salue en fait sa responsabilité, la responsabilité qu'il a assumée de se retirer
01:47pour respecter en fait le front républicain qui a été d'ailleurs aussi respecté par le nouveau front populaire.
01:56Donc voilà, ce soir je voudrais m'adresser aux électeurs de Jean-Bernard Sampastouz pour les rassurer
02:05et pour leur dire que nous avons donc le 7 juillet un choix à faire,
02:11les électeurs ont un choix à faire entre un programme en fait de rupture en terme social
02:20et par rapport à ce que nous propose le Rassemblement National
02:25qui est en fait un programme assez inexistant en terme social
02:30et qui va en fait aggraver la situation de la plupart des gens aujourd'hui
02:36qui sont dans la pauvreté pour certains, puisqu'on a 10 millions de gens qui sont pauvres aujourd'hui
02:44et qui l'enrobent en fait de xénophobie, de racisme et de tous contre tous.
02:50Et ça mérite évidemment une réponse de votre part Marie-Christine Sorin,
02:54ce front républicain contre vous, est-ce que ça risque de vous empêcher tout simplement de gagner dimanche ?
03:00Je ne pense pas, parce que ce sont les électeurs qui décident, ce ne sont pas les appareils politiques,
03:05et encore moins les tambouilles politiciennes.
03:09J'ai été très étonnée que M. Sampastouz se désiste pour que puisse gagner le Front Populaire,
03:15et surtout LFI, après tout ce que M. Macron avait pu dire sur le côté non républicain de LFI
03:26et de leur comportement à l'Assemblée Nationale, qui vraiment parfois posait question,
03:31voire jusqu'à vouloir les écarter pendant un temps, ou les punir,
03:37car c'était parfois insoutenable ces débats à l'Assemblée avec LFI, avec quelques agitateurs.
03:45Je voyais mal M. Sampastouz vouloir faire réélire ces personnes-là.
03:51SPÉCIAL ÉLECTION LÉGISLATIVE
03:53Sylvie Ferrer, toute la question, évidemment, ce sera de savoir dans quelle proportion les électeurs de Jean-Bernard Sampastouz
04:00se reporteront sur ce front républicain. En quoi vos programmes se ressemblent ?
04:05En tout cas, en quoi ils peuvent être convaincus de voter pour vous ?
04:08D'abord, je voulais dire que je ne me reconnais absolument pas dans la description que fait Mme Saurin.
04:12Je ne me sens absolument pas visée par les propos d'agitation.
04:17On débat au Parlement, c'est l'endroit où on fait des propositions.
04:22Et d'ailleurs, je tiens à faire remarquer que nous avons fait des propositions qui vont dans le sens républicain
04:29de l'égalité, de la liberté, de la fraternité, et notamment en termes de blocage des prix, par exemple.
04:37C'est justement une façon de remettre de l'égalité sociale dans la société.
04:46Donc, blocage des prix sur l'alimentation, sur l'électricité, sur l'énergie.
04:50On souhaite aussi, dans ce programme, rehausser les salaires du privé et du public.
04:57Mais ce n'est pas vraiment ce que proposait Jean-Bernard Sampastouz, justement, lui, dans son programme.
05:02On a combattu la politique d'Emmanuel Macron et on va continuer de la combattre.
05:09Mais là, aujourd'hui, on est face à un enjeu qui nous dépasse, je dirais,
05:15parce que c'est historique. Il y a la possibilité d'avoir aujourd'hui l'extrême droite au pouvoir.
05:22Et je pense que les électeurs de Jean-Bernard Sampastouz doivent s'interroger sur ce qu'ils veulent,
05:30s'ils veulent une majorité absolue pour le Rassemblement national.
05:35Et je ne pense pas que c'est ce que les électeurs de Jean-Bernard Sampastouz souhaitent dimanche prochain, le 7 juillet.
05:43Je suis persuadée que, justement, ils ne veulent pas le chaos, ils ne veulent pas tout ce,
05:49comme en libération, on disait, ce brouhaha qu'ils créent volontairement.
05:54Monsieur Mélenchon, Premier ministre, je suis certaine qu'il y aurait pas mal de chaos à l'Assemblée nationale
06:01et que ce ne serait pas longtemps gouvernable. Est-ce un moyen, peut-être, de faire partir M. Macron ?
06:10Je ne sais pas, je me suis posé beaucoup de questions, mais ça ne ressemble pas du tout à cet électorat.
06:15Le ramasse avant les agriculteurs, je n'y crois pas.
06:21Madame Saurin, qu'est-ce que vous proposez concrètement, du coup, pour les salaires, par exemple ?
06:27Parce que le pouvoir d'achat est un enjeu quand même important.
06:31Je sais que, par exemple, vous proposez de supprimer des cotisations sociales pour financer des salaires.
06:40On va parler du fond, justement, dans un instant.
06:42On n'est pas du tout d'accord là-dessus.
06:44On va finir avec la forme, justement, et ce que disait M. Saurin.
06:47D'ailleurs, est-ce que vous, vous avez encore des réserves de voix ?
06:51Est-ce que vous considérez, dans cette première circonscription, que vous avez des réserves de voix ?
06:55Oui, oui, parce qu'il y a quand même des LR modérés.
06:59Il y a des gens sages dans toutes les classes sociales.
07:02Et même peut-être dans bon nombre de partis politiques.
07:05Je ne dirais pas dans tous.
07:07Les agitateurs de la pancarte, je ne pense pas que...
07:10Les LR qui ont fait 5%.
07:12Mais j'ai des réserves de voix.
07:14Certainement chez M. Lassalle, avec les agriculteurs, avec les chasseurs aussi.
07:19J'ai des réserves de voix aussi, bien sûr, du côté de Mme...
07:25Enfin, de Reconquête.
07:27De Reconquête qui a fait un peu plus d'un pour cent.
07:29Est-ce que M. Saurin, vous auriez aimé sceller une alliance aussi localement ?
07:33Notamment avec les LR qui n'ont pas voulu de l'alliance Ciotti-Bardella, pour le dire comme ça.
07:38Si ça avait été les LR avec M. Ciotti, oui.
07:43Mais nous continuons à leur tendre la main quand même.
07:45Parce que je ne connais pas M. Évron.
07:48Je ne sais pas vraiment quel est son engagement vers la gauche, disons.
07:57Parce qu'il va bien falloir que les macronistes disent s'ils ont le cœur à gauche ou s'ils ont toujours le cœur au centre.
08:06Mais ça, vous ne le saurez seulement que dimanche soir.
08:15On va parler justement des idées, de ce qui vous oppose dans cette campagne dans le fond, au niveau de vos programmes.
08:22Marie-Christine Saurin, sur quel point vous êtes le plus en opposition avec ce que propose Sylvie Ferrer ?
08:29Écoutez, Sylvie Ferrer, c'est plutôt un groupe, ce n'est pas sa personne.
08:35Mais on a vu très bien, à chaque fois que la gauche était au pouvoir,
08:39c'était des impôts, des augmentations par-ci, des augmentations par-là.
08:46Et en fait, il n'y avait pas de cohérence économique.
08:49C'est d'ailleurs ce qui a amené la France aussi bas.
08:52Je ne pense pas que M. Hollande puisse se vanter d'avoir été un bon gestionnaire de la France.
08:57M. Macron encore moins.
08:59Alors nous, nous commencerons d'abord par des économies.
09:02Nous commencerons par un audit, parce que nous pensons que certainement la France est encore plus mal en point qu'ils ne le disent.
09:08Et surtout faire des économies.
09:11Alors quand on nous dit, vous allez supprimer ceci, vous allez supprimer cela.
09:15Certes, il le faut, c'est une nécessité.
09:18Donc des économies avant d'appliquer finalement votre programme, notamment la baisse de la TVA ?
09:24Exactement, il va falloir faire des économies.
09:26Parce que bon, heureusement, nous avons eu des personnes extrêmement compétentes qui nous ont rejoints.
09:31Je pense par exemple à M. Pratt, qui est spécialisé dans la lutte contre la fraude fiscale.
09:39Et puis nous voyons très bien partout, tous les jours, toute la gabegie qu'il y a à donner de l'argent à droite à gauche.
09:47Et puis les chèques qu'a balancés M. Macron et qui nous ont complètement affamés, ruinés.
09:53C'est terminé.
09:55Alors justement là-dessus, sur les économies, est-ce que vous considérez qu'il va falloir d'abord faire des économies avant de penser aux dépenses ?
10:02Je voudrais revenir sur ce que dit Mme Sourin.
10:04Parce qu'elle dit qu'elle veut faire un audit avant d'appliquer quoi que ce soit.
10:09Mais en fait, la conclusion de l'audit, on a bien compris, c'est de faire des économies.
10:13Et donc vous direz, non on ne peut pas appliquer notre programme parce qu'il y a trop d'économies à faire.
10:17Donc je continue.
10:19Concernant notre programme, nous on a chiffré un programme.
10:22Il est chiffré avec des dépenses, des recettes.
10:25Donc des dépenses en termes d'augmentation des salaires du privé, je l'ai dit tout à l'heure.
10:29Augmentation des salaires du public avec 10% d'augmentation du point d'indice des fonctionnaires.
10:351600 euros nets pour le SMIC.
10:39Vous avez parlé des agriculteurs.
10:42Les agriculteurs, aujourd'hui, nous avions proposé des prix planchers.
10:45Une loi à l'Assemblée Nationale avec des prix planchers pour les agriculteurs.
10:49Et donc prendre sur les marges, notamment de la grande distribution.
10:53Et notamment de taxer ces super profits de la grande distribution.
10:56A l'Assemblée Nationale, les députés du RN ont refusé de voter cette loi.
11:01Ils ont refusé de voter la hausse des salaires.
11:04Donc je me pose beaucoup de questions sur votre programme économique.
11:09Qui est pour l'instant absolument vide de propositions.
11:13Mais en économie, dites-moi, c'est un tout l'économie.
11:17Ce n'est pas dire on augmente les salaires.
11:19Le Père Noël, le 8 juillet, beaucoup de gens sont inquiets et n'y croient pas.
11:24Ça n'existe pas ça de dire demain ça y est on augmente ça aussi.
11:28L'économie c'est un tout.
11:30Nous, nous voulons d'abord sauvegarder les petites entreprises.
11:35C'est pour la raison pour laquelle nous allons différer tout ce qui sera aux charges pour eux.
11:40Nous allons au contraire les exonérer de certaines charges.
11:44Et lorsque l'économie repart, alors là on peut commencer à faire des améliorations de salaires.
11:52Sidi Ferrer, vous posez la question,
11:54pourquoi à l'Assemblée Nationale, le RN n'a pas voté les mesures qu'elle évoquait de pouvoir d'achat ?
12:00Pour les raisons que je vous dis.
12:02Parce que ça allait mettre en péril tout un pan de l'économie.
12:07Je ne parle pas de chez Total ou des grandes entreprises.
12:11Je parle surtout ici, là, dans cette région, de nos petites entreprises.
12:17On ne pouvait pas leur faire un poids supplémentaire.
12:21La première mesure, parce qu'elle dit nous allons attendre.
12:24Non, non, non.
12:25La première mesure, et ça c'est maintenant dit et redit partout,
12:30c'est baisser le coût de l'énergie.
12:33Baisser le coût de l'énergie, c'est aider les ménages, certes,
12:37mais c'est aussi aider les entreprises.
12:39Vous n'imaginez pas que certaines entreprises ici,
12:42dans le Bayerne, dans la Bigorre, dans les Coteaux,
12:46toutes ces entreprises emploient beaucoup d'électricité,
12:49ont besoin de beaucoup d'électricité pour faire tourner les machines.
12:53Il faut arrêter de les taxer, on ne peut plus continuer comme ça.
12:59Il faut les sauver, voilà, il faut les sauver d'abord.
13:04Débat du second tour en Bayerne et en Bigorre.
13:08On va parler justement d'ici, de ces Hautes-Pyrénées,
13:11de ce département coupé en deux sur la carte électorale.
13:15On rappelle qu'on parle de la première circonscription
13:17et donc de cette zone est, on va dire, du département,
13:22cette première circonscription.
13:23Sylvie Ferrer, dans les Hautes-Pyrénées justement,
13:28sur quel dossier voulez-vous vous engager davantage
13:31pour cette mandature qui s'ouvre ?
13:34Il y a un enjeu très important pour l'ensemble de la population,
13:37c'est la sauvegarde des services publics,
13:40avec aujourd'hui, on le sait, des suppressions de classes.
13:44Il y en a eu 12 en 2023 sur les Hautes-Pyrénées.
13:46Il est prévu qu'il y en ait 6 à la rentrée 2024,
13:49donc je m'oppose fermement à la suppression de ces classes,
13:53notamment dans les milieux ruraux,
13:56parce que ça désorganise la vie, notamment des familles.
14:00Ça détériore les conditions de travail des enseignants
14:03et en fait, on voit que, que ce soit l'école,
14:08que ce soit l'hôpital,
14:11le détricotage de nos services publics,
14:13il est continu depuis des années.
14:16Il faut revenir sur ces décisions,
14:19embaucher du personnel dans ces services publics,
14:23que ce soit à l'école, on le voit,
14:24à la rentrée prochaine, il va manquer encore des postes.
14:27Il faut revaloriser, reconsidérer ces emplois
14:31qui sont aujourd'hui indispensables pour les gens.
14:35On sait très bien que les services publics,
14:36c'est le patrimoine de ceux qui n'en ont pas.
14:39Il faut qu'ils soient, aujourd'hui,
14:42en moins de 30 minutes par la route, pour chacun,
14:45que chacun ait accès aux services publics
14:47dont il a besoin, près de chez lui.
14:50Marie-Christine Sorin,
14:51je vais préciser que vous êtes retraitée de l'éducation nationale.
14:54On imagine que cette question de l'école vous touche.
14:55Est-ce qu'on manque, justement, de postes dans les Hauts-de-Pyrénées ?
14:59Oui, mais là aussi, il y a eu tellement d'idéologies mortifères.
15:03Bien sûr qu'un village, c'est d'abord une école.
15:06C'est aussi une poste et un guichet de banque.
15:08Mais c'est d'abord une école.
15:10Mais il y avait des idéologies vraiment abracadabrantesques.
15:15Toujours des économies, des économies.
15:17Par exemple, j'entendais dans les commissions paritaires,
15:19lorsqu'ils voulaient fermer les classes,
15:21on en était parfois un demi-élève.
15:24Je pense par exemple à Nistos, une année,
15:26où on était un demi-élève.
15:28On ne peut pas gérer un pays comme ça,
15:31avec que des quotas, des quotas, des quotas,
15:33qui étaient toujours à la baisse.
15:35Après, on disait, mais non, il faut fermer les classes uniques,
15:39parce que les classes uniques, c'est pas bien.
15:41J'ai enseigné en classe unique.
15:44C'est très bien que des enfants aient tous les niveaux
15:47et que les meilleurs puissent entendre ce que font les plus grands de CM2
15:52et que les plus petits puissent s'épanouir pendant ce temps-là.
15:57Mais c'est parce que toujours, il y avait une idéologie de gauche mortifère qui bloquait.
16:03J'ai travaillé auprès du premier ministère Chevêtement.
16:06J'ai travaillé à l'apprentissage de l'anglais dans les classes maternelles.
16:12On a beaucoup travaillé.
16:14On est allé en stage dans différents pays, voir comment les autres faisaient.
16:18Et tout s'est arrêté parce qu'on a dit, il n'y a pas d'argent.
16:21Mais si on n'a pas d'argent pour l'éducation nationale,
16:24c'est triste pour le pays.
16:27– Sylvie Ferrer, sur cette question, il n'y a pas d'argent ?
16:30– En fait, vous êtes en totale contradiction,
16:31parce que tout à l'heure, vous nous avez parlé qu'il fallait faire des économies.
16:34Et puis là, maintenant, vous nous dites, non, non, non,
16:36il ne faut pas faire d'économies sur l'école.
16:38Donc, on se demande en fait, quelle est la logique de votre programme politique,
16:42parce que là, on ne comprend plus rien.
16:44Donc, à un moment donné, quand on chiffre un programme
16:48et qu'on met en avant le socle républicain qui est le nôtre,
16:53c'est-à-dire la liberté, l'égalité, la fraternité,
16:56on met en place des services publics qui répondent à cet enjeu.
17:00Et donc, en termes de proximité aussi,
17:03parce qu'aujourd'hui, on le voit de plus en plus dans le milieu rural,
17:07la population est éloignée de services publics.
17:10On leur demande systématiquement aussi de faire des démarches de manière dématérialisée.
17:15J'ai une collègue qui a déposé une loi qui a été votée d'ailleurs à l'unanimité
17:19pour un accueil physique dans les services publics.
17:22On attend qu'elle revienne maintenant à l'Assemblée nationale,
17:24elle est au Sénat.
17:26Donc, c'est une loi qui a été votée à l'unanimité,
17:29parce qu'il y a un réel besoin.
17:30Et la défenseure des droits a mis en avant que la dématérialisation
17:33et donc de l'administration dans les services publics
17:37posent problème en milieu rural, mais aussi en milieu urbain.
17:41Donc, il y a vraiment une volonté de notre part
17:44de faire aboutir cette loi pour un accueil physique dans les services publics,
17:49aujourd'hui malheureusement déshumanisés.
17:52Alors, je répète, il y a des priorités.
17:55Qu'est-ce qu'on a vu dans les communes, dans beaucoup de communes ?
17:58Allez, on ferme une classe, on ferme deux classes,
18:00mais on ouvre à côté.
18:02Je vous citerai des noms, j'en connais des communes.
18:04On a ouvert, pouh, des grands centres culturels.
18:07Évidemment, c'est pas que les gens n'aiment pas la culture,
18:09mais où il n'y a personne, on a dépensé beaucoup d'argent,
18:12à tort et à travers.
18:13Alors, je redis, je vous redis, il y a des priorités dans ce pays.
18:17Et s'il y a bien une priorité, c'est d'abord l'éducation nationale,
18:21les histoires de grands frères dans les quartiers difficiles et autres,
18:27tout ça, ça a été fait, ça a été essayé,
18:29il y a eu énormément d'argent dépensé à tort et à travers.
18:33Alors, j'espère que grâce à des slogans,
18:35qui ne sont que des slogans,
18:37et des étiquettes que vous mettez sur les flacons,
18:39j'espère que vous n'allez pas recommencer.
18:42Si la gauche arrive au pouvoir, ce dont je doute,
18:45mais j'espère que si ça arrivait, que vous ne recommencez pas.
18:48Il faut apprendre de ses erreurs, un père de famille le fait,
18:51et d'autres ne le font pas, les politiciens.
18:58On va changer de sujet, avec notamment ce sujet de l'agriculture,
19:01vous l'avez un peu abordé rapidement,
19:03ça a été cette crise agricole du début de l'année,
19:06le département des Hautes-Pyrénées,
19:08forcément comme le Béarn d'ailleurs,
19:10très rural et très concerné par cette question.
19:14Sylvie Ferrer, par rapport à l'agriculture,
19:17et notamment à l'aide apportée aux agriculteurs,
19:20est-ce qu'on en a fait assez depuis ces dernières semaines ?
19:23On parlait d'aide aux agriculteurs,
19:26en fait les agriculteurs ont besoin de vivre de leur travail,
19:29et aujourd'hui ce n'est pas du tout le cas.
19:31On l'a vu avec les manifestations qui ont fait exploser cette colère
19:35d'une difficulté à vivre, tout simplement.
19:40Et donc nous avions proposé une loi à l'Assemblée nationale,
19:45avec mon groupe, le groupe de la Française soumise,
19:48nous avions proposé une loi pour des prix planchers,
19:51pour les agriculteurs,
19:53c'est-à-dire que les agriculteurs soient payés
19:56sur le coût de production, plus une marge,
19:59et en prenant sur la marge de la grande distribution,
20:03qui aujourd'hui se gave, on a vu les profits
20:07qui ont pu être faits dans ces grands groupes.
20:10Il y a aussi une protection à mettre en place,
20:14en termes de produits, à relocaliser la production,
20:17à faire en sorte que nos collectivités territoriales
20:20et les moyens de mettre des produits locaux,
20:24de la viande locale, du pain local,
20:26dans les cantines de nos enfants,
20:28pour avoir une alimentation saine pour tous.
20:31On propose aussi l'école gratuite,
20:33ça veut dire la cantine gratuite dans les écoles.
20:36Tout ça, je le répète, a été financé, c'est vérifiable,
20:40à chaque dépense on a mis une recette,
20:43et donc par le biais de différentes taxes,
20:49notamment sur les grands profits,
20:51ils ont refusé de revenir sur l'impôt,
20:54de rétablir l'impôt sur la fortune,
20:56ce que d'ailleurs le Rassemblement national a refusé de voter.
21:00Ils ont aussi refusé de voter,
21:03de revenir sur les cadeaux fiscaux faits aux plus riches.
21:07Donc nous, si nous sommes au pouvoir dès le 8 juillet,
21:10avec le nouveau Front Populaire,
21:12nous remettrons une répartition de la richesse,
21:14et les agriculteurs feront partie des bénéficiaires
21:19de ce programme de justice sociale.
21:23Marie-Christine Sorin, sur cette question de l'agriculture,
21:25et notamment du revenu des agriculteurs.
21:28Alors il y a énormément de choses à changer,
21:31fondamentalement, au niveau de l'agriculture.
21:34D'abord, il faut arrêter ce mondialisme forcené
21:38qu'ont amené les traités de libre-échange,
21:42et qui elles-mêmes, ce libre-échange et cette mondialisation,
21:47eux-mêmes ont ramené des inégalités sur les places de marché.
21:55Il faut arrêter la concurrence déloyale.
21:58Je crois que c'est un des premiers points.
22:00Il faut arrêter la concurrence déloyale,
22:02et on en a parlé longtemps ce matin avec les agriculteurs
22:04et avec Mme Ferrer,
22:06il faudra que ce soit clair,
22:08il ne suffit pas de le dire comme ça.
22:10Il faut mettre des barrières,
22:12même au sein de l'Europe,
22:15puisque l'Europe n'applique pas dans chaque pays les mêmes barrières.
22:19Il va falloir que ce soit clair pour tout le monde
22:22que tel produit n'est pas équivalent à notre produit.
22:26Notre produit est plus cher,
22:28parce qu'il coûte à la production plus cher,
22:30ça c'est sûr,
22:31mais il faut arrêter la concurrence déloyale,
22:33et il faut surtout arrêter d'importer,
22:36de l'autre bout du monde,
22:38les produits, ce qui accentue le coût,
22:41et nous avons dit depuis très longtemps
22:44que nous sommes pour le localisme,
22:46que nous sommes pour la proximité,
22:48il est grand temps que ce ne soit plus que des slogans.
22:51Il va falloir faire un plan pour l'agriculture.
23:00C'est l'occasion aussi de parler de transport,
23:02vous parlez des choses qui bougent,
23:04et peut-être de transport aussi dans notre région,
23:06dans les Hautes-Pyrénées,
23:08est-ce que vous avez le sentiment, Sylvie Ferrer,
23:10que les Hautes-Pyrénées sont enclavées,
23:12en quelque sorte,
23:13est-ce que vous jugez qu'il est difficile parfois
23:15de rejoindre Paris ?
23:16Les transports,
23:18il faut peut-être remettre aussi une part d'écologie
23:21dans notre débat,
23:23fait partie des secteurs les plus émetteurs
23:26de gaz à effet de serre,
23:27puisqu'on arrive à plus de 30% de ce secteur
23:31en termes d'émissions de gaz à effet de serre,
23:34donc bien évidemment,
23:35il y a un énorme travail à développer,
23:40nos transports publics,
23:42pour diminuer l'utilisation de la voiture,
23:45donc ça veut dire aussi
23:47mettre les moyennes à la rénovation
23:49de notre réseau ferré,
23:50parce qu'aujourd'hui,
23:51on a un réseau ferroviaire
23:52qui est dans un très mauvais état,
23:53on a des lignes qui pourraient être réutilisées,
23:56je pense à la ligne entre Morsan
23:58et Bagnères de Bigorre,
23:59qui est là, qui existe,
24:02et dont on pourrait imaginer
24:04qu'elle refonctionne avec des voyageurs,
24:07parce qu'aujourd'hui,
24:08l'enjeu climatique nous oblige
24:11à trouver des solutions
24:15pour justement que nous ne soyons pas
24:18aussi dépendants du transport automobile,
24:21bien que je suis tout à fait consciente
24:23que dans les communes hyper rurales,
24:26c'est difficile aujourd'hui de faire
24:28sans la voiture, bien évidemment.
24:30Cependant, ça ne nous empêche pas
24:33de développer des transports en commun
24:35partout là où ça peut l'être,
24:36et par le biais de la puissance publique,
24:38parce qu'on ne peut pas demander
24:40aux collectivités locales
24:41de tout financer, ou la région,
24:42parce que c'est un grand plan national
24:44qui doit être mis en place
24:45de manière à diminuer fortement
24:48les gaz à effet de serre,
24:50et notamment prendre à bras le corps
24:53ce problème du dérèglement climatique.
24:55Marie-Christine Sorin,
24:56sur la question des transports,
24:58alors transport du quotidien,
24:59on l'a entendu,
25:00Sylvie Ferrer en a parlé à l'instant.
25:03Vous n'imaginez pas
25:04comme cela impacte le chômage.
25:06Personnellement, je me lève tous les jours
25:08à une heure et demie du matin,
25:10parce que j'emmène en covoiturage
25:12différents ouvriers
25:14dans les différents abattoirs
25:17des environs.
25:19Parce que ces jeunes,
25:21qui ont 21, 22 ans,
25:22regardez comment le serpent
25:24se mord la queue terriblement.
25:26Ils ne travaillent pas,
25:28ils ne peuvent pas acheter une voiture,
25:29la banque ne va pas leur prêter non plus.
25:31Ils ne travaillent pas,
25:32ils ne peuvent pas acheter une voiture,
25:33ils n'ont pas de voiture,
25:34ils ne peuvent pas travailler.
25:35Donc moi, je me dévoue
25:37pour en emmener quelques-uns
25:39sur mon village.
25:41Je les emmène là où il y a
25:43parfois jusqu'à 30, 35, 40 kilomètres.
25:46Mais vous seriez pour qu'il y ait un train,
25:48par exemple, un bus pour les emmener ?
25:50Je ne pense pas qu'il y ait,
25:52pour le moment, de solution.
25:54On ne va pas leur vendre du rêve.
25:56On ne mange pas du rêve à la fin du mois.
25:58Mais là où je voulais en venir,
26:00je parlais des jeunes qui travaillent,
26:02qui ne peuvent pas travailler
26:03parce qu'ils n'ont pas de voiture.
26:04Ou que quand la voiture tombe en panne,
26:06c'est fini, on ne peut plus y aller.
26:08Mais je parle aussi des personnes âgées.
26:10Quelle misère de ne pas pouvoir se soigner,
26:12de ne pas pouvoir avoir
26:14un spécialiste à portée.
26:16On est obligé de se déplacer.
26:18Alors, si j'ai peur,
26:20si j'ai peur qu'un jour la gauche,
26:22avec ses écologistes particulièrement,
26:24arrive au pouvoir,
26:26c'est qu'on dise aux gens,
26:28stop, vous ne pourrez plus acheter
26:30un moteur thermique,
26:32vous êtes trop vieux pour conduire,
26:34etc.
26:36Vous polluez, critère 3,
26:38critère 4. Moi j'en connais qui ne peuvent
26:40même plus aller à l'hôpital,
26:42à certains endroits.
26:44C'est votre créneau
26:46de faire peur aux gens
26:48avec la gauche au pouvoir.
26:50Je vous signale que la gauche au pouvoir,
26:52ça a été quand même du progrès social
26:54et
26:56ce n'est pas l'extrême droite
26:58dont on le doit,
27:00ni à la droite d'ailleurs.
27:02En fait,
27:04il y a en effet des difficultés
27:06pour les jeunes
27:08à avoir accès
27:10à un moyen de locomotion
27:12pour se rendre au travail,
27:14notamment en milieu rural,
27:16ça peut être très compliqué. Il y a des associations
27:18qui ont proposé aussi d'acheter des voitures
27:20d'occasion et de les mettre
27:22à disposition de jeunes.
27:24Pour les mettre à disposition de jeunes.
27:26Vous me dites quoi pour les migrants ?
27:28Non, pas du tout.
27:30Ce que je vois, ce ne sont pas des migrants.
27:32C'est un minibus.
27:34Oui, justement, ils travaillent, madame.
27:36Ils travaillent, ils cotisent.
27:38Les migrants rapportent plus aujourd'hui
27:40que ce qu'ils coûtent.
27:42Moi-même, j'ai été remplacée
27:44par deux indonésiennes.
27:46Des Mélias.
27:48Moi, je suis allée à une manifestation
27:50de gens qui travaillent, qui sont sans papiers
27:52et qui travaillent
27:54depuis plus de dix ans et qui sont sans papiers.
27:56Il faut rétablir aussi
27:58une justice sociale
28:00et faire en sorte que ces personnes soient régularisées.
28:02Le jeune de 23 ans restera chez lui.
28:04Non, pas du tout.
28:06Parce qu'en fait, ils ne prennent la place de personne, je vous assure.
28:08On va conclure ce débat,
28:10ce troisième débat des législatives dans les Hautes-Pyrénées.
28:12La première circonscription, on rappelle,
28:14en ce duel entre Marie-Christine Sorin,
28:16candidate du Rassemblement National,
28:18et Sylvie Ferrer, députée
28:20pour le Nouveau Front Populaire.
28:22Vous avez désormais
28:24une minute pour conclure chacune.
28:26On commence par vous, Sylvie Ferrer.
28:28Je m'adresse
28:30aux auditeurs.
28:32Je leur dis, réfléchissez.
28:34Vous avez quelques jours
28:36encore pour vous décider,
28:38pour certains, puisqu'on a
28:40encore une réserve de voix, des gens qui sont peut-être
28:42pas allés voter. Et je leur dis,
28:44vous avez le choix entre une société
28:46que nous proposons avec le Nouveau Front Populaire,
28:48une société de l'entraide,
28:50de la solidarité,
28:52de la justice sociale, de la justice fiscale,
28:56de la justice écologique aussi.
29:00Ou alors, vous avez le choix
29:02de la guerre de tous contre tous,
29:04du tri social, du tri
29:06entre ceux qui sont noirs, ceux qui le sont pas,
29:08ceux qui sont étrangers, ceux qui le sont pas.
29:10Et moi, je ne veux pas de cette société-là.
29:12Je veux qu'on puisse vivre en harmonie
29:14avec non seulement les êtres humains
29:16entre nous, mais aussi
29:18avec la nature.
29:20– Marie-Christine Sorin, une minute pour conclure ce débat.
29:22– Eh bien, avant,
29:24vous nous appeliez populistes
29:26et c'était vraiment un gros mot,
29:28populiste, mon Dieu, la droite populiste.
29:30Oui, nous sommes au milieu
29:32du peuple. La plupart de
29:34nos adhérents, pratiquement
29:36tous, sont issus du peuple,
29:38du petit peuple qui travaille
29:40et des retraités.
29:42Et ça, c'est bien nuyeux pour vous
29:44parce qu'on a beaucoup pioché sur votre
29:46électorat intellectuel
29:48et plus ou moins
29:50argenté.
29:52Non, c'est terminé tout ça.
29:54Donc vous aurez beau jeter tous les anathèmes,
29:56nous mettre toutes les
29:58insultes que j'entends toute une
30:00journée depuis le début de cette campagne.
30:02Vous mettez sur le front des gens
30:04toutes sortes
30:06de choses ignobles
30:08en les nommant,
30:10etc. Ça, c'est une très mauvaise
30:12campagne que je viens de vivre.
30:14C'est ma première campagne.
30:16Une très mauvaise campagne.
30:18C'est de l'ambiance.
30:20Merci à vous de nous avoir suivis.
30:22Merci à vous Sylvie Ferrer et Marie-Christine Sorin
30:24d'avoir été avec nous ce soir
30:26pour ce débat d'entre-deux-tours
30:28des législatives dans les Hauts-de-Pyrénées.
30:30On rappelle qu'on vote ce dimanche
30:32et je vous rappelle qu'on continuera les débats
30:34demain matin avec la
30:36quatrième circonscription des
30:38Pyrénées-Atlantiques, c'est la circonscription
30:40basco-béarnaise.
30:428h15 demain sur France Bleu,
30:44Béarn-Bigorre.

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