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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'ambiance à l'Assemblée nationale, de plus en plus tendue entre les députés.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:0018h43, on se retrouve en direct dans Paul Schein sur CNews et sur Europe 1, toujours avec Catherine Nel, Louis de Ragnel, Rachel Kahn, Amine El Khatami et on a le plaisir de recevoir Thibaud de Montbréal.
00:12Bonsoir monsieur de Montbréal, vous êtes avocat, président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
00:17Un tout petit mot de ce qui se passe à l'Assemblée nationale, cette espèce de bazar généralisé.
00:21Ecoutez, encore un tout petit extrait de ce qui s'est passé aujourd'hui, vous allez me dire si c'est comme ça que vous voyez les représentants de la République française.
00:27Écoutez cet après-midi à l'Assemblée.
00:30Voilà le vrai visage de la Macronie.
00:33Vous ne siègez pas pendant deux mois quand on parle des écoles et des hôpitaux, mais là vous trouvez l'énergie pour que des gens aillent au travail jusqu'à la mort.
00:40C'est la seule chose qui vous pousse à vous lever le matin pour venir travailler dans cette Assemblée.
00:45Si ce texte était adopté, vous diriez aux français tout et n'importe quoi.
00:50Et voilà ce que vous faites pour la France.
00:52Vous l'abimez chaque jour un petit peu plus.
00:54Vous n'êtes pas véritablement député, vous êtes commentateur de la vie politique.
00:59Chers collègues, vous dites on touche le fond. Je confirme, vous touchez le fond.
01:05Tout au fond là, vous êtes bien au fond du fond du fond.
01:08Au fond de l'obstruction.
01:09Changer les cotisations sociales ça ne peut se faire que dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale et pas dans une proposition de loi.
01:16C'est marqué dedans. Vraiment.
01:18Franchement, faites un effort. Lisez-le, vous verrez être député c'est ça aussi.
01:21S'il vous plaît mes chers collègues, un peu de calme.
01:24Je vous demande de revenir au calme.
01:26Oui, mes chers collègues, mais si on continue dans les provocations, voilà comment va se finir le débat.
01:31Franchement, en termes d'image, pensez à ceux qui nous regardent, si vous le voulez bien.
01:35Et ceux qui regardent, ce sont les français, téléspectateurs, auditeurs aussi.
01:39Thibaut Montbrial, quand vous entendez Hugo Bernal ici donner des leçons dans l'hémicycle, vous dites quoi de la France insoumise ?
01:44Je pense qu'il y a une très grande majorité de nos concitoyens qui ne peuvent être consternés par le spectacle quotidien à l'Assemblée
01:52et notamment par l'action de la France insoumise, qui est une action soigneusement réfléchie.
01:57C'est une stratégie.
01:59Et de voir Hugo Bernal ici, qui est l'auteur de la proposition de loi pour abolir le délit d'apologie du terrorisme,
02:07qu'il a eu l'indécence de déposer en plein procès Samuel Paty,
02:12tous des assassins de l'équipe qui a conduit au meurtre de Samuel Paty,
02:16c'est quelque chose qui est consternant, mais qui est en même temps à la fois le résultat de ce qui est en train, malheureusement,
02:24d'apparaître de plus en plus comme l'effondrement de notre pays, à tout point de vue, et notamment d'une partie de sa classe politique.
02:30Et puis, je le disais, je le crois vraiment, d'une stratégie du chaos, qui est celle de la France insoumise,
02:37qui passe par un certain nombre de vecteurs, les clins d'œil appuyés à l'antisémitisme et aux islamistes,
02:44les provocations et les incidents avec les anathèmes, comme on a encore entendu cet après-midi.
02:50Aminel Kadmi, on a des leçons à recevoir de certains élus, notamment, comme on l'a entendu là, dans cet extrait sonore ?
02:57Non, notamment de la part des élus de la France insoumise, on n'a aucune leçon à recevoir, non.
03:03Quand on a commencé son mandat comme représentant du peuple et qu'on le termine comme petit télégraphiste du Hamas,
03:11en expliquant que le Hamas est une organisation de résistance et non un mouvement terroriste,
03:18en ricanant sur des bébés brûlés dans le four, en ayant une collègue parlementaire européenne
03:23qui va défiler à Amman dans une manifestation en hommage à des terroristes du Hamas et du Hezbollah,
03:30on n'est pas digne de son mandat de député.
03:33Et quand, comme si tout cela ne suffisait pas, on rajoute l'ignominie supplémentaire,
03:39qui consiste, comme vient de le rappeler Maître de Montbrial, à vouloir retirer le délit d'apologie du terrorisme du Code pénal,
03:49tant ils sont nombreux dans leur rang concernés par les procédures, je crois qu'on n'a pas de leçons à donner.
03:55Thibaud de Montbrial ?
03:56Oui, mais ce que vous dites, ça peut nous laisser penser que c'est exclusivement la responsabilité des députés
04:03et qu'ils seraient une espèce d'entité sortie de nulle part qui porterait ses propres lémaux que vous décrivez forcément.
04:10Ils ont des électeurs.
04:11Mais ils ont des électeurs.
04:12Moi, je rappelle toujours qu'en 2022, il n'y a plus à voir l'excuse de la découverte,
04:17mais tous les membres de la France insoumise qui se sont conduits le plus mal à l'Assemblée entre 2022 et 2024
04:23ont été soit réélus au premier tour, soit élus avec une forte majorité au deuxième tour.
04:28Soit dit en passant, ça porte aussi la responsabilité de tous ceux, on entend François Hollande dans les élections en ce moment,
04:34tous ceux comme François Hollande et même certains de droite qui ont préféré voter pour le Nouveau Front Populaire
04:40que voter contre le bloc de gauche.
04:43Ça aussi, chacun, il faut se souvenir des prises de position des uns et des autres.
04:47Mais donc, il y a une responsabilité de voir ces gens-là se conduire comme ça à l'Assemblée,
04:51ça n'est pas le fruit du hasard, c'est le fruit de stratégie politique et on a aussi la classe politique qu'on mérite.
04:57Je pense que tous les sondages montrent que la majorité de nos compatriotes et même la très grande majorité de nos compatriotes
05:03a un besoin, un espoir, une attente maladive de restauration de l'autorité,
05:09tout simplement pour que les gens puissent reprendre leurs activités en n'ayant pas peur de se faire agresser au coin de la rue
05:16et en sortant, en retrouvant un peu leur pays, parce qu'ils ont de plus en plus de mal à le retrouver,
05:21que ce soit dans les villes ou dans les campagnes.
05:23Moi, avec mon centre de réflexion sur la sécurité intérieure, je fais deux ou trois déplacements par mois.
05:27Je vais dans des endroits qui sont des grandes villes et aussi parfois dans des endroits beaucoup plus ruraux.
05:31J'entends la même chose partout, c'est-à-dire l'impression qu'exprime les gens, qu'exprime le peuple,
05:36d'un décalage total entre la province et Paris, y compris au sein des appareils politiques.
05:42C'est-à-dire que les élus locaux ne se sentent plus forcément représentés par les patrons des partis.
05:47Et quand on voit ce cirque à l'Assemblée, on ne peut que les comprendre.
05:52Oui, Thibaud de Montréal, vous êtes un expert des questions de sécurité.
05:55On voit bien, le contexte politique est catastrophique.
05:58Il y a des menaces de fermeture d'entreprises, plus de 290 qui ont été identifiées,
06:04en tout cas quasiment certaines, des plans sociaux dans les mois à venir.
06:07Ça va être des milliers de gens qui seront au chômage.
06:10Comment est-ce que vous anticipez les craintes en matière sécuritaire
06:14par rapport à toutes les conséquences sociales, à la fois du climat politique et économique ?
06:19Ce que je constate, c'est qu'on a dans un pays qui est considérablement fracturé,
06:23vous assistez sur le point économique et social, mais on pourrait étendre avec toutes les questions
06:28qui sont des questions de territoire, des questions ethniques liées à l'immigration non maîtrisée, etc.
06:34La France aujourd'hui est extrêmement fragilisée et c'est comme un corps avec des mèches qui dépassent
06:39et on ne sait pas laquelle va être allumée en premier, mais ces mèches se rejoignent.
06:43Si, par exemple, nous avions, pour les besoins du raisonnement, une censure
06:47et que cette censure aboutisse à un chaos tel que les marchés financiers
06:52sanctionnent la France encore plus qu'elle ne l'a été ces derniers jours,
06:55le risque serait que des mesures d'austérité drastiques doivent être prises en urgence,
07:02avec comme conséquence que l'extrême gauche irait immédiatement dans la rue
07:06pour des manifestations très dures au cours desquelles il y aurait des violences organisées,
07:11avec un effet d'entraînement qui risquerait d'aboutir là aussi à des désordres et des violences graves.
07:17Ça peut aussi être demain une ouverture de feu sur la police ou une ouverture de feu de la police
07:22sur un individu qui a commis une infraction grave.
07:26Il y a des choses dont on ne parle même plus, plus personne ne s'en étonne.
07:29Il y a deux jours à Saint-Etienne, au marché de Noël, un individu qui agressait les gens avec un couteau
07:33a été tué par la police municipale.
07:35Il y a dix ans, ça aurait fait la une de l'actualité pendant trois jours.
07:38Aujourd'hui, plus personne n'en a parlé dans les grands médias, sauf sous forme de brèves,
07:42une affaire comme celle-là peut créer également un effet d'entraînement
07:46s'il y a un échange de coups de feu avec la police, des jeunes qui se sont tués, etc.
07:50On se souvient de ce qui s'est passé en 2023.
07:52Le pays est très très malade. Il a besoin d'un minimum de stabilité.
07:55Il est absolument impératif pour la stabilité de notre pays, pour les mois qui viennent,
08:00que nous passions ce cap sans qu'il y ait de déstabilisation et de désordre politique.
08:05C'est pas la panacée. Tout le monde sera d'accord pour dire que la composition de l'Assemblée,
08:09c'est pas la panacée, que le gouvernement de Michel Barnier y fera rêver personne.
08:13Mais c'est le moindre mal. Il faut que nous passions cette phase
08:18et puis ensuite il y aura un grand renouveau de politique.
08:21Moi, je suis convaincu, et j'en finis là, je suis convaincu
08:24qu'il va y avoir un renouvellement de la classe politique
08:26parce que nous sommes arrivés au bout du bout de ce qu'il y a pu faire.
08:29On ne va pas tomber plus bas ?
08:31On ne va pas tomber plus bas ?
08:32Si, on va tomber. On peut encore tomber plus bas.
08:34Si jamais il y a une censure, je pense qu'on va tomber très vite beaucoup plus bas.
08:38Et on peut tomber plus bas, mais il faudra à un moment un grand renouvellement
08:42et que je pense que les Français, et notamment en province, l'appellent de leur vœu.
08:47Catherine Ney.
08:48Oui, enfin, ce renouvellement, on le souhaite, mais moi je vois que souvent,
08:52dans les cabinets ministériels, il y avait des jeunes qui avaient fait des études
08:57et qui venaient en cabinet ministériel en disant après on se présentera à la députation.
09:01Et j'ai plusieurs cas de gens que je trouvais valables qui disent maintenant
09:05ce qu'on a vu n'est plus question qu'en face de la politique.
09:07Donc le recrutement maintenant se fait avec des gens qui ne sont pas à la hauteur de la charge,
09:14qui ne connaissent rien et qui arrivent au Parlement et qui font la loi
09:18alors qu'ils ne sont pas habilités et qui finissent par avoir un peu de métier,
09:23mais ils font du temps.
09:24Catherine Ney, vous avez cité tout à l'heure une partie du problème en évoquant la fin du non-cumul,
09:30parce qu'on a entendu de grandes leçons de morale données à l'ancien monde,
09:35mais dans l'ancien monde, vous aviez des élus qui commençaient par être élus municipales,
09:40qui construisaient une légitimité avec un territoire, un lien avec des habitants,
09:45qui devenaient conseillers généraux régionaux, puis qui devenaient députés.
09:48Et l'apprentissage.
09:49Là, vous avez des trolls et des apparatchiks qui n'ont aucune...
09:52Pardon, il n'y avait pas Louis Boyard, il n'y avait pas Sébastien Delogu,
09:56il n'y avait pas tous ces gens-là avant.
09:57Il y avait des élus locaux qui devenaient parlementaires et qui avaient une vraie légitimité.
10:03Nous allons vers des temps difficiles et les temps difficiles amèneront les hommes forts.
10:07Pas mal. Rachel Kahn, une question.
10:09Justement sur les temps difficiles, j'avais une question par rapport à notre sécurité intérieure.
10:14J'ai l'impression que sur le plan international, on a une ligne totalement incohérente.
10:20Même pire, on a deux lignes.
10:21C'est-à-dire qu'on serait avec l'Ukraine, pays démocratique,
10:25et de l'autre côté, plutôt moyens favorables à Israël.
10:29Est-ce que vous ne trouvez pas que ces deux lignes-là fragilisent notre sécurité intérieure ?
10:34Vous pouvez rajouter l'Algérie.
10:35Absolument. Vous avez raison.
10:37Avec le débat autour du scandale de la détention de Boalem Sansal.
10:45C'est vrai. Mais pour élargir la réponse, Rachel,
10:49on a une incohérence totale à la tête de l'État en matière de conduite de politique étrangère,
10:54d'ailleurs y compris en matière de politique intérieure, depuis sept ans.
10:57Qui peut dire aujourd'hui, si on fait un arrêt sur image,
11:00quel est le cap d'Emmanuel Macron au Moyen-Orient,
11:03quel est le cap d'Emmanuel Macron dans la politique vis-à-vis de la crise ukrainienne,
11:06et quel est son cap vis-à-vis de l'Algérie ?
11:09C'est impossible.
11:10C'est du zigzag permanent.
11:13Donc à partir du moment où il n'y a pas de cap,
11:16c'est impossible déjà de peser, d'être respecté,
11:19et ensuite de faire ce qui devrait être la tâche de tout gouvernant,
11:23c'est-à-dire de penser à cinq ou dix ans.
11:25Juste sur la Russie, un mot qui me fascine,
11:28il faut dire et répéter ce que personne ne dit,
11:30que les Russes s'en prennent à nous depuis deux ou trois ans en Afrique.
11:33C'est-à-dire que nous avons été attaqués, y compris parfois physiquement par les Russes,
11:38et nous n'avons pas réagi.
11:40On est partis, on a été chassés des pays
11:42dans lesquels nous avions une relation bilatérale forte et dont nous avions besoin,
11:46et je pense notamment à l'abandon du Niger,
11:48avec les conséquences en termes d'uranium qui sont des conséquences stratégiques.
11:51On est partis, c'est-à-dire que tout l'héritage africain de la France
11:53a été dilapidé en 18 mois.
11:56C'est les Russes qui en sont à l'origine.
11:57On n'a jamais réagi.
11:58Donc aujourd'hui, il faut dire, moi je pense qu'il faut penser à l'avenir.
12:01La Russie sera toujours là dans cinq ans, dans dix ans.
12:04Il faut parler aux Russes,
12:05mais il faut également se montrer d'une très grande fermeté.
12:08La fermeté n'empêche pas le dialogue.
12:09Ce qui empêche le dialogue, c'est quand les gens en face de vous,
12:12quels qu'ils soient, sentent que vous n'avez aucune conviction,
12:14aucune vraie force et que vous êtes dans le zigzag permanent.
12:17Et pour finir, je dis également que je pense que sur ces questions-là,
12:20il faut avoir un cap, une fermeté, dialoguer et ne pas tout dire.
12:25Et le pire, c'est de dire qu'il y a des choses qu'il faut faire sans le dire
12:29et que les messages passent sans que le grand public le sache.
12:32Or, aujourd'hui, on parle beaucoup.
12:34Vous savez, les politiques français, plus la France s'affaiblit,
12:37plus les gens parlent pour ne rien dire,
12:39en devenant ivres de leurs propres paroles.
12:41Je vous redis ce que je vous ai dit il y a cinq minutes.
12:43On arrive vers les temps difficiles.
12:45Les temps difficiles verront revenir au pouvoir les hommes forts.
12:49Thibaud de Montbréal était l'invité de Punchline pour ces news Europe 1.
12:52Les hommes au sens générique.
12:53Aminia Khatmi était là.
12:54Catherine Ney, dans une forme éblouissante.
12:56Merci Catherine.
12:57Louis de Ragnel.
12:58Rachel Khan.
12:59Merci à vous, Laurence, pour cette belle émission de Punchline.
13:01Dans un instant, Pierre Devineau sur Europe 1 pour Europe 1.
13:03Soirée, Catherine.
13:04Christine Killy.
13:05Vous voyez, Catherine, vous m'obsédez.
13:06Christine Killy pour Face à l'info sur ces news.
13:08Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
13:10À demain.

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