Bilan du T’chat stratégie de commercialisation
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00:00Nous venons d'effectuer une heure et demie de chat en direct sur Ternet avec M. Giraud et M. Toussaint de la coopérative Accès Réal.
00:15Donc bonjour messieurs, quelles sont vos premières impressions après ce chat, après une heure et demie de chat, sur les questions qu'il y a pu y avoir de la part des agriculteurs ?
00:24Beaucoup de questions sur la stratégie de commercialisation de l'or récolte ?
00:28Oui, bonjour. Effectivement, beaucoup de questions intéressantes et pertinentes qui portent pour la plupart sur la stratégie de vente et c'est quand même nouveau de la part des agriculteurs.
00:39Ça montre une certaine maturité par rapport au marché. Nous avons aussi eu beaucoup de questions qui concernent les récoltes 2012 et 2013.
00:47Ça montre aussi l'intérêt qu'ils portent pour essayer d'anticiper un peu leur production, leurs emblèvements, mais aussi le fait qu'ils soient bien en phase avec les possibilités qu'offre le marché pour commercialiser sur ces récoltes-là.
01:02Est-ce que vous ne pensez pas, M. Giraud, par exemple, qu'il manque d'informations sur le sujet ?
01:09Encore une fois, merci pour ce chat qui était intéressant et qui a fait vraiment refléter des questions effectivement pertinentes des agriculteurs.
01:18On voit bien, mais c'est normal, on est un peu tous logés à la même enseigne, que l'histoire récente du marché montre que les agriculteurs sont un peu à la recherche de repères parce que les prix ont fortement bougé.
01:33Il y a beaucoup de volatilité parce qu'en plus, il n'y a pas que les fondamentaux. Il y a aussi les financiers. Et de temps en temps, les financiers agissent à l'inverse de ce que pourraient donner les fondamentaux.
01:44Donc, bien normal d'avoir cette recherche de repères. Et c'est pour ça que, par exemple, chez nous, chez Accès Réal, pour essayer de redonner un peu plus de repères aux agriculteurs, on essaie d'étoffer notre politique commerciale pour essayer de donner un peu plus de repères et de stratégies dans la commercialisation des agriculteurs.
02:07Très bien. Vous parlez de stratégie. M. Toussaint, tout à l'heure, vous avez répondu à une question en disant que c'était une erreur aujourd'hui de ne pas s'être positionné sur la prochaine récolte.
02:19Oui, effectivement, j'ai utilisé ce terme-là. Compte tenu du prix de marché que l'on a aujourd'hui, l'agriculteur peut s'assurer un revenu en vendant une partie de sa production.
02:31Donc, ne pas profiter de cette opportunité après la récolte 2009 catastrophique que nous avons connue. Effectivement, je pense que c'est une erreur.
02:40Quand on parle de stratégie, ça veut dire que l'on ne va pas vendre tout de la même manière et tout au même moment, toutes ses productions au même moment.
02:48Donc, il faut sécuriser ses ventes, répartir. Et pour ce faire, il faut commencer à vendre avant la moisson et d'autant plus quand le prix de marché permet d'obtenir un revenu.
03:01Donc, effectivement, quand on parle de stratégie, et j'ai insisté sur ce point-là, il est important de commencer à participer au marché en vendant dès qu'il permet de dégager un revenu.
03:14Et c'est sa décision d'engager entre 25% et 30% aujourd'hui de sa prévision de récolte en 2011.
03:23Quelles prévisions, justement, peut-on faire de la commercialisation de la prochaine récolte qui arrive ? Quels sont les fondamentaux et que se passe-t-il aujourd'hui au niveau mondial ?
03:34Alors ça, comme d'habitude, les prévisions, on se gardera d'en faire des trop précises parce qu'on a un exemple trop récent sur la campagne qui vient de se terminer.
03:44Au mois de juin, on était encore plein de certitudes sur des récoltes abondantes partout dans le monde pour approvisionner la demande.
03:51Et puis, manque de pots, c'est l'inverse qui s'est produit.
03:54Donc, alors, ceci dit, on peut quand même, pour avoir une vision un peu globale de la prochaine campagne, dire que, pour l'instant, toutes les prévisions sont à peu près d'accord
04:05pour dire que si on a une récolte normale, on a à peu près une production globale toute céréale qui correspond aux besoins du marché.
04:15Toute céréale, blé, orges, maïs, on a à peu près une offre qui devrait être égale à la demande.
04:19Donc, on ne devrait pas avoir trop de tensions au niveau des prix sur le marché ?
04:22Alors, si tout se passe normalement, on ne devrait pas avoir de tensions, sauf peut-être en maïs où on risque d'avoir une offre un peu juste par rapport à la demande,
04:32surtout à cause des utilisations importantes de maïs aux Etats-Unis pour la production d'éthanol.
04:38Mais bon, globalement, si tout se passe bien dans le monde, on a une production suffisante pour approvisionner les besoins.
04:46Simplement, là où on est un peu différent des années précédentes, c'est qu'on a des stocks qui sont en moyenne historiquement un peu faibles.
04:54Donc, ça veut dire que si on a un accident climatique, il faudra puiser de nouveau dans ces stocks faibles pour approvisionner le marché et ça risque d'être source de tensions.
05:06A l'inverse, si on a une production supérieure à ce que le marché prévoit aujourd'hui, là, on retrouve un niveau de marché d'approvisionnement normal et on peut s'attendre à une détente des cours.
05:20Ça signifie que les prix vont rester au même niveau qu'actuellement ?
05:23Alors, non. Justement, ça veut dire qu'en ce moment, on n'a pas des prix qu'on peut qualifier de prix d'équilibre, de prix stables.
05:30Soit on a une production supérieure à ce qu'on pense et les prix peuvent se détendre sensiblement, soit on a un accident climatique quelque part et on peut avoir une remontée assez brutale.
05:40On ne va pas remonter à du 400€ la tonne sur du blé par exemple ?
05:44On ne fera pas de pronostics aujourd'hui. Tout va dépendre des récoltes qui seront effectivement engrangées de ci de là.
05:53Et donc, bien évidemment, maintenant, tous les opérateurs que nous sommes, on surveille de près 2 ou 3 principaux éléments, à savoir les futures productions en mer noire qui avaient déclenché la fermeté de l'an dernier.
06:07Quelle sera la récolte en Russie et en Ukraine ? A partir de quand ils vont se remettre à exporter sur le marché mondial ?
06:13Ça, ça va être très important pour l'évolution des cours.
06:17On surveille ensuite les superficies qui vont vraiment être ensemencées dans les cultures de printemps.
06:24Le maïs aux Etats-Unis, le soja également, et le blé au Canada notamment.
06:31Donc les conditions climatiques ne sont d'ailleurs pas hyper favorables actuellement.
06:39On a un peu de temps sec sur les blés hard aux Etats-Unis. On a un peu trop de neige au Canada qui retarde les semis.
06:46On commence à avoir un peu le buzz de la climatologie en Europe.
06:51Donc tout ça, voilà, c'est à surveiller de près.
06:55Et donc comme on ne peut pas prévoir ce qui va se passer sur la météo dans les 15 jours, dans les 3 mois, dans les 6 mois,
07:02on ne peut pas non plus prévoir quel sera le niveau des productions et donc quel sera le niveau des marchés l'an prochain.
07:09Mais on va dire qu'actuellement, on est en train de préparer ces récoltes avec les semis de printemps, la climatologie, etc.
07:18Et après la récolte, ce sera une toute autre histoire avec des prix qui seront certainement complètement différents du niveau d'aujourd'hui
07:25parce qu'on aura toujours de la volatilité, soit beaucoup plus élevée, soit beaucoup plus faible.
07:29Et puis là-dedans, il ne faut pas oublier le jeu des financiers. Qu'est-ce qu'ils vont faire ?
07:36Récemment, par exemple...
07:38Vous en parliez tout à l'heure dans une des questions, le poids des financiers justement dans la variation des prix sur les marchés des matières premières.
07:46Aujourd'hui, il est de quel ordre ?
07:48C'est difficile à chiffrer, mais n'oublions pas qu'au premier abord, c'est évident, c'est les fondamentaux qui créent les évolutions de prix.
07:56C'est parce qu'on a des productions faibles que les prix montent, c'est parce qu'on a des productions abondantes que les prix baissent.
08:01Le financier, par contre, va accélérer les mouvements en accélérant la hausse ou en accélérant la baisse.
08:07Et surtout, il va créer de la volatilité à très court terme.
08:11Quand on a des variations de prix du blé tendre dans la journée de 15 € tonne, c'est parce que les financiers interviennent.
08:19Les financiers ne seraient pas là, on n'aurait pas des variations aussi importantes.
08:23Notamment, c'est les déclarations d'un célèbre financier qui a prétendu que c'était le moment de prendre ses profits sur les commodities, etc.,
08:34qui a fait baisser le marché à terme de 10 €.
08:37Les déclarations des financiers sont effectivement très importantes dans la volatilité et dans l'évolution des cours.
08:47Messieurs, je vous remercie.
08:53❤️ par SousTitreur.com