• il y a 5 mois
Commercialisation 2013-2014

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00:00Bonjour et bienvenue à tous sur l'Internet Web TV où j'accueille Sébastien Poncelet, consultant Agritel.
00:12Bonjour.
00:13Alors on va parler stratégie de commercialisation, nouvelle campagne sur le marché des grains.
00:18Alors d'abord, on approche de la sortie d'hiver. Est-ce qu'on peut balayer rapidement les différentes zones de production ?
00:27Comment se passe la sortie d'hiver aujourd'hui ? L'état des parcelles ? Comment on peut qualifier la situation aujourd'hui ?
00:35Écoutez, la situation est bien entendu partagée selon les grandes zones de la planète mais nous allons dire dans l'ensemble pas trop mal.
00:42À quelques semaines du début des moissons en Inde par exemple, la récolte s'annonce très bonne et équivalente au record de l'an passé.
00:50Donc déjà un poids puissant sur l'Asie pour la future récolte de blé qui va démarrer au mois de mars.
00:56L'hiver sort très précocement de la Russie, de l'Ukraine. En Ukraine, les cultures ont un très beau potentiel, ont très bien passé l'hiver.
01:06Quelques dégâts de gel en Russie. 10% de cultures détruites par le gel mais pas beaucoup plus que d'habitude effectivement.
01:14Donc pour le moment, sauf si les vagues de froid tardive faisaient leur retour, on sort précocement de l'hiver sur la mer Noire sans trop de problèmes.
01:25L'Europe centrale, pas de problème non plus. Jusqu'en Allemagne, les cultures d'hiver ont un bon potentiel.
01:32Par contre en France, c'est un petit peu plus délicat ?
01:34Effectivement, la France, notamment les régions côtières de la Manche, la région centre, le Poitou-Charentes avec des excès d'eau, des problèmes d'hydromorphie.
01:44Déjà à la base des problèmes de semis. On retrouve la même chose au Royaume-Uni. Là c'est un petit peu le problème mais dans la masse européenne, on va dire que l'impact est un peu plus limité.
01:56Finalement, il n'y a pas trop d'inquiétudes à avoir ? D'une part sur l'état des cultures en général et sur les prix de cette nouvelle récolte ? L'année 2013 va bien se passer ?
02:08Alors effectivement, il n'y a pas d'inquiétudes majeures pour le moment à avoir. Notamment à cause des Etats-Unis. Jusqu'à maintenant, on était un petit peu en alerte sur les Etats-Unis.
02:19Un hiver hyper sec, des blés d'hiver qui ont eu du mal à lever, à pousser. Et là, la neige est arrivée. On a plus de 50-60 cm de neige, 80 cm par endroit dans les grandes plaines à blé, dans les grandes plaines à maïs
02:33qui va ramener finalement l'humidité du sol à un niveau satisfaisant pour le printemps. Donc cela soulage et effectivement, cela commence à peser sur les prix de la nouvelle récolte qui sont petit à petit orientés à la baisse progressivement.
02:48Les Etats-Unis nous ont habitués à deux sécheresses consécutives. Cela veut dire que le risque de sécheresse pour 2013 s'éloigne un petit peu ?
02:57Alors effectivement, le risque de sécheresse pour les Etats-Unis s'éloigne un tout petit peu avec cette neige bénéfique mais il peut quand même revenir. Et c'est ça toute la difficulté de cette campagne.
03:09On va dire que la campagne 2013 peut être la campagne de tous les excès. C'est-à-dire qu'on n'a jamais été à un tournant aussi fort entre la possibilité au marché de se détendre si on recompose les réserves qui nous ont manqué depuis deux années
03:23et au moindre pépin climatique, admettons que ce cycle pluriannuel de sécheresse aux Etats-Unis dure une troisième année de suite, on remet le feu sur un marché du maïs mondial déjà hyper tendu et là c'est l'explosion.
03:34On est vraiment assis sur une poudrière. Quand je dis l'explosion, jusqu'où les cours peuvent aller, on a du mal à en voir les perspectives avec bien entendu des conséquences assez dramatiques pour les pays qui manquent le plus de matières premières agricoles.
03:48On l'a dit, la situation est à peu près correcte aujourd'hui. Ça veut dire quoi si on a une belle récolte sur l'ensemble des zones de production ? Le prix qui est aujourd'hui à 215 euros tonne pour le blé, redescendrait à des niveaux plus « raisonnables » ?
04:04Effectivement, 215-220, c'est le niveau du prix du blé sur le marché à terme, renext, donc en équivalent rendu rouen. Si les choses restent correctes, raisonnables dans le monde entier, et surtout vu les surfaces qui sont emblavées, et surtout vu la volonté de produire plus avec plus d'engrais sur des grandes surfaces, on peut très bien avoir des perspectives, dès la récolte ou même un petit peu avant, vers les 170 euros la tonne, 180 euros la tonne, base renext.
04:28Et à l'inverse ? Accident climatique, par exemple aux Etats-Unis, une troisième sécheresse consécutive, on peut monter vers du 350-400 ?
04:36On peut imaginer les records de 2007, les 300 euros la tonne, voire plus, notamment parce qu'il y a un problème sur le maïs, les stocks de maïs mondiaux sont au plus bas, mais on a aussi un problème sur les stocks de blé chez les grands vendeurs de blé. Les stocks de blé chez les grands vendeurs de blé sont aussi bas qu'en 2007, l'année où les cours ont réellement explosé. On a perdu 20 millions de tonnes chez les grands vendeurs, un problème mer-noir-Europe de sec ce printemps peut être dramatique pour la situation du blé au niveau mondial.
05:04Rapidement, je suis agriculteur, qu'est-ce que je fais pour ma stratégie commercialisation de cette nouvelle récolte ?
05:14Effectivement, vous l'aurez bien compris, le dilemme est à son paroxysme, et le dilemme il détient dans la météo, ne pouvant prévoir la météo des 6 prochains mois, il faut déjà regarder les choses avec l'œil du gestionnaire.
05:24Aujourd'hui, je suis agriculteur, il faut que j'ai bien en tête que ma future récolte de blé sera la récolte qui jusqu'à maintenant m'aura coûté le plus cher. Les cours n'ont jamais été aussi élevés pour le prix du carburant, pour le prix des engrais, pour toutes les charges d'un point de vue mécanisation, les charges sociales, etc., et fiscales.
05:44Et aujourd'hui, pour gagner correctement ma vie, il faut que je vende du blé à des prix très très élevés, à plus de 170€ la tonne, peut-être 180€ la tonne dans certaines zones. Donc je n'ai pas le droit finalement de passer à côté des prix qui restent rémunérateurs aujourd'hui.
05:58C'est un devoir de professionnel, de bonne gestion, de sécuriser mes marges dès aujourd'hui. Et en même temps, je peux passer à côté d'un sacré manque à gagner, et si je veux rester compétitif, il faut que je garde un levier dans la hausse.
06:10Donc il faut engager une partie de sa récolte dès maintenant ?
06:12Donc réfléchir à engager une partie de la récolte dès maintenant, ce qui sera d'autant plus facile qu'on va rapidement sortir de l'hiver, donc je vais peut-être attendre quelques jours, quelques semaines pour voir les blés reprendre à la sortie de l'hiver.
06:22Me sécuriser face à la baisse et à bien avoir à l'esprit que mon premier problème, c'est de sécuriser ma marge, sécuriser mon revenu. Mais toujours garder cet oeil de levier dans la hausse.
06:32Et aujourd'hui, il y a des outils pour ça, notamment les outils des options qui sont primordiales et indispensables une année comme cette année.
06:38Mais ce n'est pas trop cher les options ? On m'a toujours dit que c'était assez cher les options.
06:41Alors effectivement, les options, les calls, les puts ont des prix variables. Il se trouve que les marchés agricoles sont assez calmes depuis quelques mois.
06:49Finalement, on est sur des hauts niveaux, mais on bouge peu. Et les options coûtent moitié moins cher.
06:53Quand des assurances pour profiter de la hausse coûtaient 30, 40 euros la tonne il y a 3 ans, il y a 5 ans quand les prix étaient très élevés.
07:00Aujourd'hui, le prix de base pour profiter de la hausse dès maintenant est de 15 euros la tonne.
07:04Et quand on prend un tout petit peu de franchise pour diminuer le prix, avoir quelque chose de raisonnable, on peut vite mettre en oeuvre une stratégie à base d'options pour avoir un levier à la hausse entre 5 et 8 euros la tonne.
07:14Au moins, on a garanti par nos ventes le prime de commercialisation et le coût de production.
07:21Et par le biais de ces options, on garde un levier à la hausse en cas d'accident climatique qui, bien entendu, ne peut pas être prévu dans les 6 prochains mois.
07:28Et on a fait notre travail de gestionnaire.
07:30Sébastien Bourselet, merci d'avoir répondu à notre invitation.
07:32Merci beaucoup.
07:34Merci.

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