Pendant deux semaines, Eliot Deval et la rédaction d'Europe 1 vous propose deux heures de décryptage d'analyse autour des élections législatives.
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00:00On poursuit notre actualité politique avec l'invité du jour, Julien Audoul du Rassemblement National, monsieur le député, bonjour.
00:06Bonjour, Léodoval.
00:08Si vous souhaitez réagir, appelez-nous au 01 80 20 39 21.
00:12La question du jour, est-ce que la lutte contre l'insécurité doit être une priorité pour le gouvernement ?
00:18Du moins, le prochain gouvernement.
00:20Autour du plateau dans le studio, nous avons Gauthier Lebret du JDD et de CNews.
00:25Bah si, vous vous écrivez parfois dans le JDD.
00:29Bah oui, dis donc.
00:31Non, c'est vrai.
00:32On l'accueille avec plaisir dans le camp.
00:36Vous avez l'air heureux d'être avec Gauthier Lebret.
00:39Maïhélène Trémolet d'Europe 1, bonjour Maïhélène.
00:41Bonjour Eliott.
00:42Et Arnaud Benedetti est toujours avec nous.
00:45Une première question, Julien Audoul.
00:47Très rapidement, est-ce qu'Emmanuel Macron doit choisir un premier ministre du Nouveau Front Populaire ?
00:53Et allons plus loin, de la France Insoumise.
00:56Encore pire.
00:57Emmanuel Macron ne peut pas choisir un premier ministre du Front Populaire
01:01parce que le Front Populaire n'a pas la majorité.
01:03Ils ont 182 députés sur 577.
01:07Donc un gouvernement exclusivement de gauche et d'extrême gauche
01:12qui mènerait une politique de gauche et d'extrême gauche
01:15qui est rejetée dans le pays,
01:17puisque je le rappelle quand même,
01:18même si ça a échappé à certains observateurs et commentateurs,
01:21le pays est plutôt à droite et rassemblement national.
01:27L'esprit de la Ve République, c'est de tout temps,
01:31dans son histoire, de donner, d'accorder la primature
01:36au front le plus important,
01:38au groupe le plus important, à l'Assemblée Nationale.
01:41Donc je veux bien qu'ils aient une majorité absolument faible,
01:45très faible,
01:46mais force est de constater qu'ils sont d'une courte tête
01:49devant Ensemble et devant le Rassemblement National.
01:52Est-ce qu'on serait pas devant, non pas un déni de démocratie,
01:56mais finalement on changerait l'esprit
02:00de la Ve République avec votre idée ?
02:02La Ve République ne s'est jamais trouvée dans cette configuration-là.
02:05Elle a été construite pour le fait majoritaire
02:07et aujourd'hui il y a trois blocs.
02:09Et au-delà des trois blocs, il y a 10 millions d'électeurs.
02:12Il y a 10 millions d'électeurs du Rassemblement National
02:14qui sont arrivés en tête,
02:16qui sont majoritaires dans le pays,
02:18il faut quand même les respecter,
02:19il faut respecter la politique qu'ils ont souhaitée,
02:22le changement qu'ils n'ont pas eu.
02:25Il viendrait d'où le nouveau Premier ministre ?
02:28C'est toute la complexité de la situation
02:30qui a été voulue et générée par M. Macron,
02:32parce que c'est lui qui a voulu cette déstabilisation,
02:35c'est lui qui aujourd'hui prive les Français
02:38pendant près d'un an de possibles changements
02:40et d'améliorations notables
02:42de leur situation sociale et économique,
02:44du pouvoir d'achat,
02:45de la restauration de l'ordre et de la sécurité,
02:47de la lutte contre l'immigration,
02:48qui sont les trois priorités qu'ils ont clamées
02:51lors des européennes,
02:52lors du premier tour des législatives notamment
02:54et qu'ils demandent...
02:56Vous ne répondez pas à ma question, Julien Raudel.
03:00Où est-ce qu'on va chercher le nouveau Premier ministre ?
03:03Je vous dis qu'aujourd'hui,
03:04la situation est ingérable
03:06parce qu'il n'y a pas de majorité
03:08et que quel que soit le choix...
03:09Donc on reste comme ça, statu quo.
03:10Mais encore une fois,
03:11ce n'est pas nous qui l'avons voulu.
03:13La bidouille de M. Macron,
03:15les désistements contre nature,
03:17la coalition qu'il a mise en œuvre
03:19avec M. Mélenchon
03:20pour faire battre les candidats
03:22du Rassemblement national,
03:23qui était le seul mouvement
03:25qui avait cette légitimité,
03:26qui pouvait assurer une stabilité dans le pays,
03:28conduit à une situation, aujourd'hui,
03:30de blocage où personne n'a la majorité
03:32et donc où personne ne peut gouverner.
03:34Le nouveau Front populaire
03:35qui est arrivé devant ses adversaires
03:36en nombre de sièges d'une courte tête
03:38lors des législatives,
03:39mais est-ce vraiment représentatif
03:41du vote des Français ?
03:42Dominique Régnier,
03:43politologue, fondateur de Cevipof,
03:45qui est une sommité
03:47de la Fond d'Apple.
03:50C'est une sommité, il est respecté,
03:52il est écouté également.
03:54Écoutez ce qu'il disait hier
03:55chez nos confrères de CETAVO.
03:57Si on regarde simplement
03:58les extrêmes-droites
03:59au sens du ministère de l'Intérieur,
04:01c'est effectivement un peu plus de 37%.
04:04Et si on regarde toutes les gauches,
04:06c'est 27%.
04:07Toutes les gauches.
04:08Sans en oublier une seule.
04:09Et si je fais un total
04:11de toutes les droites,
04:12je suis à 47%.
04:14Et donc on a une droite électorale
04:16qui est de 20 points de plus
04:17que la gauche électorale
04:18et qui débouche sur
04:21entre guillemets la victoire
04:22du nouveau Front Populaire.
04:23Donc là il va y avoir,
04:24je pense dans l'opinion,
04:25une sorte de réveil lent.
04:26Un ressentiment.
04:27Qui peut être un ressentiment
04:29si les conditions
04:32dans lesquelles se met en place
04:34un gouvernement
04:35et des politiques publiques,
04:36parce qu'un gouvernement,
04:37ce sont des politiques publiques,
04:38sont de nature à les décevoir
04:40ou à ne pas les satisfaire.
04:43Monsieur Benedetti,
04:44est-ce que vous partagez
04:45l'avis de Dominique Reynier ?
04:47Je partage totalement son diagnostic.
04:48Mais qu'est-ce qu'a été
04:49en fait le Front Républicain ?
04:50Le Front Républicain,
04:51ça a été le cheval de Troyes
04:52du Front Populaire.
04:53Tout simplement.
04:54Et c'est ce qui a permis
04:55au Front Populaire,
04:56contre toute attente,
04:57d'avoir le plus grand nombre
04:59de sièges,
05:00même si c'est un nombre
05:01qui est insuffisant,
05:02encore une fois,
05:03pour construire une majorité.
05:04Et donc, en fait,
05:05il a été réussi ce Front Républicain
05:08parce qu'il a trouvé,
05:11finalement,
05:12des alliés
05:13qui peuvent être considérés,
05:14selon le point de vue
05:15que l'on se place,
05:16comme des idiots utiles.
05:17Les macronistes,
05:19mais aussi quand même,
05:20je le rappelle,
05:21les LR aussi.
05:22Parce que moi,
05:23je me suis très frappé
05:24par une chose,
05:25c'est qu'on ne le voit pas du coup,
05:26mais le report de voix,
05:27vous avez un quart
05:28des électeurs LR
05:29qui ont voté
05:30pour des candidats,
05:31pas seulement du Front Populaire,
05:32de la France insoumise.
05:34Ça veut dire quand même
05:35que la technique
05:36qui a été mise en place
05:37pendant une semaine,
05:38en appelant au désistement,
05:40a fonctionné.
05:42Et que la seule ligne cardinale,
05:45c'était de lutter
05:46contre la peste brune
05:47et contre l'extrême droite.
05:48Donc, on n'a pas parlé
05:49des sujets de société,
05:50on n'a pas parlé
05:51des sujets de santé,
05:52des enjeux majeurs
05:54pour les Français.
05:55Et ça, c'est essentiel
05:56à Arnaud Benedetti.
05:57Et l'autre aspect,
05:58c'est que pour faire barrage
05:59au Rassemblement National,
06:00on a de fait organisé
06:01l'ingouvernabilité du pays.