« Tu es dans un trou noir »... Kim se confie sur sa dépression

  • l’année dernière
Dans ce premier épisode de la saison 3 de « Ma tête et moi », la série de « 20 Minutes » sur la santé mentale des jeunes, Manon, ballerine professionnelle, parle de son combat contre la boulimie.

#mateteetmoi #santé #santementale #dépression #psychiatrie #psychologie

Retrouvez l’article sur notre site:
https://www.20minutes.fr/sante/4034144-20232704-publier-ballerine-professionnelle-manon-raconte-combat-contre-boulimie

Retrouvez tous les épisodes de Ma tête et moi sur Snapchat : https://www.snapchat.com/discover/Ma_tete_et_moi/0667753253 Facebook: https://www.facebook.com/20minutes Notre Chatbot: https://www.messenger.com/t/20minutes Twitter: https://twitter.com/20Minutes Instagram: https://www.instagram.com/20minutesfrance/ Linkedin: https://www.linkedin.com/company/20-minutes Podcast : https://podcasts.20minutes.fr/
Transcript
00:00 J'ai commencé ma première tentative de suicide à l'âge de 14 ans.
00:02 De mes 14 ans à mes 18 ans, c'était hôpital, psychiatre.
00:05 T'es dans un trou noir, tu vois pas d'issue, tu sais pas par où sortir, t'as personne à qui parler.
00:10 J'ai toujours été un peu la plus grosse de toutes mes copines.
00:13 J'ai toujours été aussi la bonne copine à charrier, la bonne copine à critiquer, la bonne copine à insulter.
00:17 Kim Bourlet, Kim Burger, c'était assez compliqué.
00:20 On créait des faux comptes Facebook avec mon nom et la tête d'une baleine par exemple.
00:24 C'était très très sympa, très rigolo, tout le monde rigolait de ça.
00:27 Il y a eu des bousculades dans les couloirs,
00:31 il y a eu des gens qui sortaient avec moi pour un gage parce qu'on sort pas avec la grosse du collège, c'était impossible.
00:36 C'était très douloureux quoi, sauf que c'était un cercle vicieux parce que j'étais malheureuse de prendre du poids.
00:40 Mais comme j'étais malheureuse, je mangeais donc je reprenais du poids donc ça s'arrêtait jamais.
00:44 Puis à l'âge de 15 ans, je faisais 150 kilos.
00:46 Puis en fait, il y a eu plein d'accumulations qui ont fait que je me dis "mais attends, je vis ça, je vis ça, je vis ça, je vis ça".
00:51 Si je vis tout ça, j'ai rien à faire en vie en fait.
00:53 Au début, c'était des gros épisodes de crise de l'âme, des gros épisodes d'anxiété, des séjours à l'hôpital
00:59 parce que j'avais des douleurs au poumon tellement intenses qu'on pensait que j'avais un problème au poumon.
01:03 Après avoir fait plein plein plein d'analyses, on se rendait compte que c'était juste de l'anxiété.
01:07 En fait, t'es dans une impasse quoi, t'as envie de rien, il n'y a rien qui te fait vibrer.
01:12 Et même le truc qui te font le plus plaisir et le plus kiffer dans la vie, ça devient limite une épreuve.
01:18 À l'âge de 13 ans, j'ai commencé à me scarifier.
01:20 Au début, quand je me scarifiais, c'était vraiment une manière d'exprimer ma douleur interne, extérieurement.
01:27 C'est-à-dire que vraiment, j'essayais de me faire aussi mal que la douleur que je pouvais ressentir à l'intérieur.
01:33 C'était un sentiment de vide constant.
01:35 T'as l'impression que t'as personne à qui parler, tu te renfermes sur toi-même et tu te dis qu'en fait, il n'y a pas de solution.
01:41 La question que je me posais en boucle à moi-même, c'est "mais qu'est-ce qui m'arrive ? Qu'est-ce qui cloche chez moi ?"
01:45 Ce qui arrive à Kim, c'est une dépression, un trouble de l'humeur très répandu puisqu'il touche un Français sur cinq au cours de sa vie.
01:52 Pour que le diagnostic soit posé, on doit avoir deux symptômes parmi les trois suivants.
01:56 Une perte d'intérêt et de plaisir, une grande tristesse et une importante fatigue.
02:00 D'autres symptômes doivent aussi être présents comme une difficulté à se concentrer, un sentiment d'inutilité ou encore des troubles du sommeil ou de l'appétit.
02:09 Ces symptômes doivent durer deux semaines pour que le diagnostic soit posé.
02:12 Et si la dépression n'est pas prise en charge suffisamment tôt, elle peut avoir des conséquences dramatiques.
02:16 Kim en a fait l'expérience.
02:18 En fait, de mes 14 ans à mes 18 ans, j'ai été hospitalisée à peu près neuf fois.
02:21 Et accumulé, j'ai fait le compte, je passais deux ans hospitalisée.
02:24 A l'année où tous mes amis passaient leur bac, et bien moi, déjà, je n'allais pas à l'école, j'étais malheureuse.
02:29 Et je me rendais compte qu'en fait, tous mes amis avançaient pendant que moi, je régressais.
02:33 Et du coup, j'ai été voir ma mère, je lui ai dit "Maman, aujourd'hui, je vais être mes 18 ans.
02:37 J'ai une volonté, c'est d'être heureuse et d'aller mieux.
02:39 Est-ce qu'on peut reprendre rendez-vous dans la première clinique où j'ai été à l'époque ?
02:43 Je veux me refaire hospitaliser."
02:44 Ma mère, elle était choquée parce qu'en fait, sa plus grande peur, c'était qu'à mes 18 ans,
02:49 comme à mes 18 ans, j'étais majeure, personne ne peut me forcer de me faire hospitaliser.
02:52 À part si je suis dangereuse pour les autres.
02:54 Du coup, je me suis dit "Ok, cette hospitalisation, c'est ta chance, c'est ton moment, tu donnes tout, tu dis tout, tu ne caches rien."
03:01 J'allais au groupe de parole, j'assistais aux ateliers, je voyais mon psychiatre une fois par jour
03:06 et le psychologue de l'hôpital trois fois par semaine.
03:09 Je me suis ouverte beaucoup plus, j'ai découvert beaucoup de traumatismes que je n'avais jamais remarqué
03:15 et sur lesquels je n'avais jamais mis le doigt dessus.
03:17 Ça a duré trois mois et en sortant, j'étais transformée.
03:20 J'avais encore des petites failles qui ont traîné pendant quelques années,
03:24 mais rien à voir avec tout ce que j'avais avant et j'étais véritablement heureuse.
03:28 Et cette hospitalisation, elle a changé ma vie.
03:30 Et je pense que le déclic, il arrive à un moment, et moi, il est arrivé quatre ans après,
03:34 mais aujourd'hui, j'en suis là.
03:36 Après sa sortie d'hôpital, Kim a longuement continué sa psychothérapie,
03:40 mais aussi son traitement médicamenteux à base d'antidépresseurs.
03:43 En fait, il y a plusieurs types d'antidépresseurs,
03:45 mais moi, ce dont je vais vous parler, ce sont les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine.
03:50 Ça paraît compliqué comme ça, mais ça ne l'est pas tant que ça.
03:52 Déjà, il faut savoir qu'on sécrète naturellement de la sérotonine dans notre cerveau.
03:56 La sérotonine, c'est le neurotransmetteur qui régule notamment l'humeur, l'anxiété,
04:01 la prise de décision ou encore la motivation.
04:03 Pour éviter qu'on soit submergé par la sérotonine, elle est naturellement recapturée.
04:08 Mais quand on prend un antidépresseur, pour diminuer les symptômes dépressifs,
04:12 en fait, on va bloquer la recapture de la sérotonine,
04:15 et donc la concentration de ce neurotransmetteur va augmenter.
04:18 En conséquence, on devrait être moins triste.
04:20 Ça fait deux ans que je ne prends plus d'antidépresseur,
04:24 et six ans que je vais mieux, que je suis heureuse,
04:29 que j'arrive à prendre beaucoup plus de recul sur toutes les situations en général.
04:34 J'ai des moments où je vais moins bien, et ça c'est propre à tout le monde.
04:37 On a tous des moments où ça va moins bien,
04:39 mais j'arrive à les prendre avec tellement plus de facilité.
04:42 Chaque petit moment, j'en profite à fond, et les moments où je vais mal,
04:46 je me dis "ok, c'est pas grave, demain ça ira mieux".
04:49 Dans la dépression, le traitement dépend de la gravité de la maladie.
04:52 Dans les cas légers à modérés, une psychothérapie peut la plupart du temps suffire.
04:56 Dans les cas plus sévères, un traitement par antidépresseur est souvent conseillé.
05:00 Pour les dépressions résistantes, un traitement par stimulation cérébrale peut être proposé.
05:05 Dans tous les cas, c'est le médecin qui posera le diagnostic et qui donnera le traitement adéquat.
05:09 Si vous, vous vous sentez mal et que vous avez des idées noires,
05:12 vous pouvez appeler le 3114, c'est le numéro national de prévention contre le suicide.
05:17 Il est 100% gratuit, et vous pouvez les joindre 24h/24 et 7j/7.
05:22 Merci d'avoir regardé cet épisode de Ma Tête et Moi sur la dépression.
05:25 On se retrouve la semaine prochaine pour parler, comme toujours, de santé mentale.
05:30 Je pense que ma phobie scolaire, elle découle probablement d'un harcèlement scolaire.
05:34 J'ai toujours été, dès la première victime de harcèlement scolaire,
05:38 parce que je m'entourais de personnes qui, pour moi, étaient des amies,
05:41 mais qui, en fait, dans le sens inverse, j'étais pas leur pote.
05:45 J'étais plus un peu la personne de qui on se moquait, physiquement et mentalement.
05:49 Moi, j'ai juste bouffé plein de remarques en continu pendant des années.

Recommandée