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Émission spéciale cinq jours après les résultats des élections législatives, animée par Jacques Serais. Il reçoit à son micro chroniqueurs et auditeurs pour commenter l'actualité politique. Aujourd'hui, Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national de la Somme. Ensemble, ils reviennent sur les déclarations de la CGT qui exige la nomination d'un Premier ministre venant du NFP.
Retrouvez "Europe 1 Matin" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-6-9

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Transcription
00:00Et nous recevons dans ce studio Jean-Philippe Tanguay. Bonjour Jean-Philippe Tanguay.
00:03Bonjour, merci pour votre invitation.
00:04Merci à vous d'être venu dans le studio d'Europe 1 ce matin, député RN de La Somme.
00:09Ce que l'on disait avec Fanny notre auditrice et cette information du jour,
00:12la CGT qui appelle à manifester devant l'Assemblée le 18 juillet,
00:15la CGT qui exige qu'Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de gauche.
00:21Vous avez le sentiment que cela peut porter ses fruits,
00:24qu'Emmanuel Macron peut se retrouver sous pression de la rue dans les prochains jours ?
00:28J'ose espérer que ça ne portera pas ses fruits.
00:30En République, un groupe d'intérêt, en particulier un syndicat qui aurait dû rester à sa place,
00:38que la CGT a abandonné depuis longtemps, à savoir la défense des travailleurs et des travailleuses françaises,
00:42n'a pas à venir devant l'Assemblée pour revendiquer qu'un autre parti politique,
00:47même si Mme Binet était adhérente du Parti Socialiste,
00:49exerce un mandat que les Français ne lui ont pas donné.
00:52Après M. Quatennens, qui dans la grande tradition de la gauche autoritaire,
00:57pour ne pas dire fasciste, veut marcher sur le matignon,
01:01on a Mme Binet qui perd la raison et qui veut faire pression sur le Président de la République,
01:07qui par ailleurs se file totalement de l'avis de la CGT, on l'a vu avec la réforme des retraites.
01:10Donc on a le pire de la politique, c'est-à-dire une manipulation,
01:14il faut bien le dire, des résultats électoraux par la gauche et de l'autre,
01:18une volonté de la CGT de faire absolument n'importe quoi
01:21et en fait, au final, de sauver l'image de M. Macron,
01:24parce que pour pas cher, M. Macron va pouvoir se donner l'image d'un Président responsable
01:29au-dessus de la mêlée parce que la CGT et les forces gauchistes les plus violentes
01:34se comporteront comme des pignoufles.
01:37Je vous propose d'écouter à ce sujet Sophie Binet, la patronne de la CGT
01:41qui était invitée chez nos confrères de LCI.
01:43La CGT des cheminots a décidé d'appeler à des rassemblements le 18 juillet
01:47devant toutes les préfectures et devant l'Assemblée nationale
01:50et je pense qu'il faut toutes et tous rejoindre ces rassemblements
01:53pour mettre l'Assemblée nationale sous surveillance
01:56et appeler au respect du vote populaire.
01:59Excusez-moi, je voulais m'arrêter sur la formule parce qu'elle m'interpelle.
02:01Mettre l'Assemblée nationale sous surveillance ?
02:03Eh bien en fait, ce qu'il faut continuer à faire,
02:06c'est qu'il y ait une pression populaire, une pression citoyenne
02:09pour que le résultat des élections soit respecté
02:12et qu'on ne reprenne pas les mêmes pour recommencer.
02:14Alors justement, Paul Sugy, journaliste au Figaro,
02:17on vient d'entendre Sophie Binet, la patronne de la CGT,
02:20qu'il faut mettre l'Assemblée nationale sous surveillance.
02:22Les mots sont forts !
02:23Chaque fois qu'il y a un vote supplémentaire, on crée un pouvoir de surveillance supplémentaire.
02:27C'est-à-dire que déjà, on avait une Assemblée qui était particulièrement virulente
02:29et qui estimait que son rôle, et c'est le cas dans les institutions d'Assemblée république,
02:33était de surveiller l'exécutif.
02:34Et là maintenant, il faut que les représentations syndicales surveillent l'Assemblée
02:37qui elle-même surveille un éventuel futur gouvernement de coalition.
02:40On s'en sort plus.
02:41Sophie Binet, elle a particulièrement acté la politisation de la CGT
02:46au-delà des limites auxquelles on était habitués.
02:48Elle l'a fait en appelant à voter au nom de toute la CGT pour le Nouveau Front Populaire,
02:52ce qui reste relativement inédit dans l'histoire de la CGT,
02:54de s'engager aussi fortement dans une campagne politique.
02:57Et évidemment, elle le fait cette fois-ci en exigeant donc,
03:01alors même que le Nouveau Front Populaire, qui ne l'a pas emporté suffisamment dans les urnes
03:06pour être en situation de dicter ses conditions au chef de l'État,
03:10entre au gouvernement.
03:12Donc effectivement, il y a une politisation massive de la CGT
03:14qui est en même temps aussi, si vous voulez,
03:18accompagne une baisse de la représentation syndicale
03:22et en particulier une perte de légitimité de la CGT
03:24au sein d'un certain nombre d'entreprises françaises.
03:26Parce que l'idée que la CGT représente les intérêts de tous les salariés
03:31s'est érodée aussi chez beaucoup de travailleurs.
03:34Donc c'est une stratégie finalement de course aux extrêmes
03:39qui est celle d'une CGT aussi en perte de vitesse, il faut bien le dire.
03:43Et donc cette façon de bordéliser le pays,
03:46comme déjà les députés insoumis l'ont fait pendant deux ans
03:48lors de la pressante législature,
03:50est en même temps un aveu de faiblesse.
03:52Jean-Philippe Tanguy, on est à deux semaines, jour pour jour,
03:55du début des Jeux Olympiques en France.
03:57On a là l'une des principales responsables syndicales du pays
04:01qui appelle à des mouvements.
04:03Ça peut laisser songeur, ça peut même inquiéter.
04:07Oui, c'est très inquiétant.
04:08C'était déjà inquiétant avant, puisque de toute façon,
04:10avant les élections et avant la dissolution,
04:12la CGT avait déjà prévu de prendre les Jeux Olympiques en otage
04:16pour obtenir un certain nombre de choses
04:18qu'il n'aurait pas obtenues dans des conditions normales
04:20ou dans des rapports sociaux au normal,
04:22et un dialogue social que je soutiens évidemment de tout mon cœur.
04:25Donc de toute façon, la CGT a un comportement irrationnel
04:28avec le paysage politique français.
04:30Le Rassemblement National, Jordan Bardella et Marine Le Pen
04:33sont très majoritaires chez les ouvriers,
04:36très majoritaires chez les employés,
04:38les salariés en général, et les entrepreneurs.
04:41Donc c'est vrai que ça dérange Madame Binet,
04:43qu'en fait, Jordan Bardella et Marine Le Pen
04:45réalisent le vieux rêve gaullien d'unir
04:47toutes les forces du travail, à savoir
04:49les salariés et les entrepreneurs,
04:51sur un projet de rassemblement,
04:53alors que la CGT n'est que sur la division
04:55et la bordélisation, comme ça a été dit, du pays.
04:57Donc c'est triste pour les travailleurs et les travailleuses françaises
05:00qui, eux, ont besoin d'être défendues,
05:02et heureusement qu'il y a les députés du Rassemblement National
05:04pour défendre les vrais droits des travailleurs
05:06et les relations apaisées entre
05:08ceux qui créent de la richesse
05:10et ceux qui l'organisent, à savoir les entrepreneurs.
05:12Mais Paul Sugilli, journaliste au Figaro,
05:14il faut aussi rappeler le point de vue
05:16de la CGT, des élus de gauche
05:18du Nouveau Front Populaire,
05:20et de leurs électeurs, qui ont le sentiment
05:22d'avoir gagné, d'être arrivés en tête.
05:24Alors ils sont arrivés en tête, ils n'ont pas gagné,
05:26au lendemain de l'élection, je pense qu'on pouvait se mettre d'accord
05:28déjà sur ce constat, c'est-à-dire que personne n'a gagné,
05:30et s'il y a un perdant, c'est Emmanuel Macron,
05:32qui lui a perdu la majorité relative dont il disposait,
05:34puisque le camp présidentiel
05:36n'a même plus la majorité même relative
05:38à l'Assemblée Nationale. Il y a trois blocs
05:40dont on comprend bien qu'ils sont
05:42trop pentagonistes les uns par rapport aux autres
05:44pour pouvoir gouverner en étant tous satisfaits
05:46ensemble. La France
05:48ne verra pas, c'est au moins la seule certitude
05:50qu'on peut avoir, naître demain un grand gouvernement
05:52de coalition qui ira de Jean-Philippe Tanguy
05:54à Sophie Binet.
05:56Vous avez donc maintenant
05:58un bloc central
06:00qui est tellement recroquevillé
06:02sur lui-même, avec
06:04à droite le camp nationaliste et
06:06à gauche le camp du Nouveau Front Populaire
06:08qui le prennent en étau, que d'une façon
06:10ou d'une autre, le bloc présidentiel
06:12va devoir donner des gages
06:14à l'un ou à l'autre
06:16de ces deux blocs qui le prennent en tonailles
06:18pour proposer un gouvernement
06:20qui ne tombe pas sous le coup de la première motion de censure
06:22qui sera votée.
06:24On comprend bien que mécaniquement, si le
06:26Ration Nationale ajoute ses voix demain
06:28à celle du Nouveau Front Populaire pour censurer
06:30un gouvernement qui mécontenterait les deux
06:32en même temps, ce gouvernement n'aura pas
06:34une seule seconde à pouvoir tenir
06:36face à cette
06:38coalition des mécontentements.
06:40Emmanuel Macron doit contenter
06:42l'un de ces deux blocs et nécessairement
06:44mécontenter l'autre, c'est-à-dire donner des gages
06:46soit à sa droite, soit à sa gauche.
06:48Vous aurez forcément, au lendemain
06:50de la formation de ce possible
06:52gouvernement de coalition que Emmanuel
06:54Macron entend composer,
06:56soit un bon tiers des électeurs
06:58du Ration Nationale qui diront
07:00que cette élection nous a été volée,
07:02soit un petit tiers, mais un tiers quand même des électeurs,
07:04ceux du Nouveau Front Populaire, qui diront exactement
07:06la même chose. Il y aura forcément
07:08des déçus et qui pourront estimer
07:10que vu le score qu'ils ont fait lors de ces
07:12élections législatives, on leur a véritablement
07:14volé l'élection.
07:16On marque une courte pause, messieurs. Dans un instant,
07:18on va écouter un ancien Premier ministre
07:20Dominique de Villepin
07:22qui appelle Emmanuel Macron
07:24à respecter les urnes et qui
07:26souhaite, aussi étonnant que cela puisse
07:28paraître, la nomination d'un Premier ministre
07:30de gauche. Vos réactions
07:32au 01.80.20.39.21
07:3401.80.20.39.21
07:36Nous sommes ensemble jusqu'à 11 heures sur Europorque.

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