Questions Economiques du 11 Juillet 2024: Hubert ESSOMBA

  • il y a 3 mois
Transcription
00:00[♪ Musique de générique de fin ♪
00:22Madame, Monsieur, bonsoir et bienvenue à cette édition des questions économiques.
00:2712 714 milliards de francs s'effacent, c'est le montant global de la dette publique du Cameroun,
00:34selon la note de conjoncture de la Caisse autonome d'amortissement,
00:38soit plus de 40% du PIB et en dessous des 70% des critères de convergence de la CEMAC.
00:46Une dette supposée financer en partie les projets de développement au Cameroun.
00:50C'est qu'en réalité, la dette, lorsqu'elle est bonne, contribue à accélérer le développement
00:55à travers la construction des infrastructures structurantes dans un État.
00:59Et c'est l'avis de Hubert Otélé-Essomba qui vient de commettre un article à l'Institut français de gestion,
01:05article dans lequel il répond à la question de savoir si l'endettement est la clé du développement durable de l'Afrique.
01:11Au cours de cette édition des questions économiques, cet expert financier partage avec nous sa vision
01:17et les recettes d'un endettement soutenable, fiable et viable,
01:22qui est source de croissance et de développement pour le continent,
01:25l'Afrique qui à ce jour ne détient que 0,4% du stock mondial de la dette.
01:31Bonsoir, M. Otélé-Essomba et bienvenue sur ce plateau.
01:34Merci. Bonsoir, Mme Lucas Mbenga.
01:37Alors, je voudrais que d'entrée de jeu, que vous nous disiez
01:42quels sont les modes de financement du développement dans un État,
01:47selon qu'on est dans le contexte africain ou alors dans le contexte global.
01:53De manière générale, la finance est la même d'un pays à un autre.
01:57Les spécificités économiques peuvent privilégier une source de financement plutôt qu'une autre.
02:02Mais de manière classique, vous avez la première source de financement d'un État,
02:09ce sont les ressources propres, ressources fiscales, ressources en capital.
02:13Le deuxième mode de financement, ce sont les dons,
02:16beaucoup plus importants chez nous, dans les pays de l'Afrique et des pays à revenus faibles.
02:24Et puis, la troisième source de financement, c'est la dette.
02:28Mais vous l'avez dit tout à l'heure, la bonne dette. La bonne dette pour financer…
02:32Quand on dit la bonne dette, ça suppose qu'il y a une mauvaise dette.
02:35Oui, bien entendu. Il y a une bonne dette, il y a une mauvaise dette.
02:38La bonne dette, c'est une dette qui va financer des actifs qui vont s'apprécier dans le temps,
02:45donc des infrastructures notamment, des infrastructures de développement.
02:50Et c'est une dette qu'on peut, parce qu'on a de la ressource propre suffisante,
02:56qu'on peut rembourser dans le délai et en totalité.
03:01Contrairement à la mauvaise dette, qui est une dette pour laquelle,
03:04à la fin, vous n'avez pas un actif qui s'apprécie, mais qui se déprécie plutôt,
03:08et pour laquelle vous n'avez pas une rentabilité.
03:10Qu'elle soit une rentabilité humide ou une rentabilité différée.
03:14Donc, les trois sources de financement, si on doit se résumer ainsi,
03:18pour un État, aujourd'hui, c'est les ressources propres, les dons et en particulier la dette.
03:25La dette mondiale aujourd'hui, la dette mondiale est de plus de 300 000 milliards de dollars.
03:33Inutile de faire la conversion en France, c'est faim.
03:36Mais on est déjà en trillions, en trillions de dollars.
03:41Et cette dette-là, vous allez voir que dans la dette publique,
03:44la dette publique représente à peu près, aujourd'hui, 100 000 milliards de dollars.
03:50Soit près de 95 % du PIB mondial, du PIB global de tous les pays du monde.
03:57Et lorsque vous parlez de 300 000 milliards de dollars de dette,
04:01on l'a dit à l'entente de cette émission, l'Afrique ne détient que 0,4 % de ce stock mondial de la dette.
04:08Et justement, vous avez commis un article à l'Institut français de gestion
04:14dans lequel vous répondez à la question de savoir si l'endettement est la clé du développement durable de l'Afrique.
04:21Avant que nous n'entrions dans l'analyse de cet article,
04:26je voudrais vous demander pourquoi ce sujet-là, aujourd'hui ?
04:31Ce sujet-là, aujourd'hui, parce que vous avez plusieurs éléments.
04:36Première chose, vous venez de noter dans mon article, 0,4 %, c'est le stock de la dette détenue par l'Afrique.
04:43Et pourtant, au même moment, depuis 2020, le président de la Banque mondiale, David Malpass,
04:48a interpellé plusieurs fois les dirigeants de la BAD, par exemple,
04:52qui sont l'un des principaux créanciers multilatéral de l'Afrique,
05:01en interpellant en disant que vous financez, vous donnez beaucoup de dette au pays africain,
05:06attention au risque de sur-endettement.
05:09Mais quand on regarde 0,4 % de l'Afrique, et puis aujourd'hui la dette mondiale,
05:15qui est de 300 000 milliards, qui représente près de 250 %,
05:20du PIB mondial, alors que la dette de l'Afrique ne représente que 57 % du PIB global de l'Afrique.
05:29Donc, là, aujourd'hui, se pose un problème, parce qu'en plus, nous sommes dans une situation économique et financière
05:35où les taux d'intérêt sont élevés.
05:37Et lorsque les taux d'intérêt sont élevés, c'est l'Afrique qui en pâtit le plus.
05:40Donc, elle n'a pas suffisamment de moyens sur les marchés internationaux,
05:43et pourtant, il y a un gros besoin, aujourd'hui, de financement des infrastructures,
05:47de développement, si l'Afrique veut réduire le gap, si elle veut surtout combattre la misère.
05:53Donc, il faut qu'il y ait beaucoup plus de financement vers l'Afrique,
05:58parce que les créanciers privés ont diminué leur financement sur l'Afrique.
06:02Les investissements directs étrangers ont presque diminué d'un certain montant.
06:08Donc, ça pose un problème, et actuellement, l'Afrique a besoin de beaucoup de capitaux
06:13pour financer son développement.
06:15Alors, justement, ça voudrait dire, si je vous ai bien suivi,
06:18ça voudrait dire qu'en ce moment, ce chiffre, la 0,4% du stock mondial de la dette,
06:24ce chiffre-là suppose donc que l'Afrique est sous-financée.
06:31Pour moi, c'est sous-financé.
06:33Le problème de la dette, on peut en discuter, on peut en parler.
06:38Je l'ai déjà dit en termes de cet échange, que le critère de convergence en zone de ses marques est de 70%.
06:45Pour moi, ce critère, je l'ai toujours dit, n'a pas une valeur scientifique probante.
06:51Ça ne veut rien dire pour moi.
06:53Parce qu'au même moment, vous avez des pays, les pays de l'OCDE, les grands pays,
06:57ceux qui tirent l'économie…
06:58La France a plus de 100% de son PIB.
07:00Et le Japon, bien plus encore.
07:02Si, ce n'était que la France.
07:03Les États-Unis, c'est plus fort encore que la France.
07:06C'est plus de 130-140% du PIB.
07:09Le Japon, c'est plus de 200%, plus de 220% de son PIB.
07:13Mais là-bas, au moins, il y a une convergence de politique entre le gouvernement et la banque centrale.
07:20Parce que les banques centrales sont les principales créatrices de monnaie.
07:24Vous verrez que pendant la période Covid, nous avons eu la Fed, la fédérale réserve des États-Unis,
07:31qui a injecté plus de 2 000 milliards dans l'économie américaine pour lancer la consommation.
07:36Plus de 2 000 milliards.
07:38La BCE dans la zone euro a injecté entre 700 et 1 000 milliards pour soutenir les entreprises de la zone.
07:47Vous voyez que les chiffres sont importants et ils créent de la monnaie qui n'est pas toujours notre cas.
07:53Donc aujourd'hui, le débat se pose, en tout cas moi je pose le débat,
07:57de savoir est-ce que l'Afrique a besoin de plus de dettes, à tout le moins plus de financement,
08:04pour pouvoir combler le gap, pour pouvoir arriver à une situation de croissance économique
08:09qui veut que pour cette année, pour les perspectives de cette année, elles sont pratiquement stables.
08:13L'Afrique n'aura pas de manière globale un taux de croissance très élevé.
08:19Et pourtant il faut pratiquement de 7 à 10 % à l'Afrique de taux de croissance pour espérer combler le gap.
08:25Et en même temps, vous avez le FMI, la Banque mondiale, qui disent que pour réduire l'effet du réchauffement climatique,
08:34il faut à l'Afrique 2 800 milliards de dollars d'ici 2030.
08:40Et la Barde a dit qu'il nous faut chaque année 450 milliards de dollars d'ici 2030.
08:47Où est-ce que nous allons les trouver si nous n'avons pas de ressources propres suffisantes ?
08:53Je voudrais qu'on s'arrête sur ce qui pourrait paraître comme un dilemme pour les États de l'Afrique.
09:00Vous avez dit, d'un côté, il y a certaines institutions financières qui estiment qu'il y a sur l'Afrique une épée de démocratie,
09:07un risque de surendettement, et il y a de l'autre côté les besoins en financement pour se développer.
09:14Vous parlez par exemple des critères de convergence de la CEMAC de Cameroun,
09:19il y a 42% de ces critères qui sont de 70% du PIB.
09:24Qu'est-ce que les États africains font finalement ? Parce que là, j'ai le sentiment qu'ils sont face à un dilemme.
09:28Qu'est-ce qu'il faut faire ?
09:30Ils sont face à des choix économiques et politiques qu'il faut opérer.
09:34Il y a un virage économique avec une volonté économique réelle qu'il faut marquer.
09:42Il faut que l'Afrique puisse se développer pour que nous puissions sortir de la spirale de la misère.
09:48Le continent africain, c'est le continent le plus pauvre de la planète.
09:52Et les besoins, vous allez le voir, sont énormes.
09:54Nous avons une jeunesse, la population africaine est la population la plus jeune du continent.
09:59La décélération de la croissance aujourd'hui de la Chine, par exemple, est dû au fait que la population est vieillissante
10:05et qu'il y a plus de personnes qui vont en retraite que d'actifs qui rentrent dans le système.
10:11Et nous, la majorité de notre population est jeune.
10:14Il va falloir financer les infrastructures pour pouvoir, entre autres, éduquer cette population,
10:21mais également leur donner du travail, leur donner des revenus qui permettent la croissance.
10:26Et la croissance, c'est la consommation des ménages.
10:29Et si les ménages n'ont pas assez de revenus, comment faire ?
10:32Pour moi, l'Afrique doit opter clairement, sans écouter ce qui est dit sur le caractère élevé au Parti de la dette.
10:42Bien entendu, on doit analyser la dette également, non pas seulement en termes relatifs,
10:47mais également en termes absolus en regardant nos chiffres.
10:50Quels sont les revenus de nos pays ?
10:52Est-ce que les revenus sont suffisants pour supporter la dette et pour rembourser la dette ?
10:57Là est le véritable débat.
11:00Mais pour avoir des revenus, c'est une spirale.
11:04Il faut investir. Pour investir, il faut avoir de la liquidité.
11:08Pour avoir de la liquidité, il faut aller la chercher sur les marchés internationaux.
11:12Il faut aller faire comme le Cameroun a fait, des eurobonds,
11:16mais également s'adresser à l'association de développement,
11:19qui est le fonds d'investissement de la Banque mondiale, qui prête à taux concessionnels,
11:24parce que les taux élevés actuels ne permettent pas du tout à l'Afrique de bien emprunter.
11:29Donc, il faut que nous puissions prendre une décision.
11:33Mais cette décision doit être basée sur des critères très objectifs,
11:38et notamment la bonne dette.
11:40Avant de revenir sur la bonne dette, en parcourant votre article,
11:44j'ai vu que la Banque africaine de développement partage votre avis.
11:48Elle préconise justement un endettement pour les infrastructures structurantes
11:54et elle est soutenue dans cette démarche, dans cette position,
11:59par le Fonds monétaire international.
12:02Mais la question que je vous posais, c'était celle de savoir
12:05que faire face, par exemple, pour ce qui est des États de la sous-région,
12:09face aux critères de convergence de la CEMA,
12:12qui imposent une certaine règle de conduite.
12:17Comment concilier ces deux postures-là ?
12:21Pour prendre le cas spécifique du Cameroun,
12:23si nous restons sur un plan purement arithmétique,
12:2642,9% c'est la dette actuellement du Cameroun, la dette publique du Cameroun.
12:32Les critères de convergence, 42,9% du PIB, les critères de convergence 70%.
12:38Dans ce plan purement arithmétique, nous avons encore un gap.
12:41Nous avons de la marge, et cette marge-là, elle doit pouvoir être utilisée.
12:45Ça ne pose pas de problème.
12:47Je vous ai également dit, je vous ai dit, 57%, c'est le montant de la dette de l'Afrique.
12:52Un peu plus de 1 100 milliards de dollars, c'est la dette de l'Afrique,
12:57qui représente 57% de son PIB.
13:00Alors qu'au niveau des pays de l'OCDE, des pays occidentaux,
13:06ils sont déjà très très loin.
13:08Regardez, le montant de la dette publique mondiale,
13:11le montant de la dette publique mondiale de près de 100 000 milliards de dollars,
13:15c'est ça, la dette publique mondiale.
13:18La capitalisation boursière aujourd'hui,
13:21le total des 20 ou 50 premières entreprises cotées dans les places boursières internationales,
13:28donc la valeur de leur action aujourd'hui est supérieure à la dette publique du monde entier.
13:35Donc, alors, s'il y a une valorisation comme cela de leur action,
13:39c'est parce que cette valorisation est basée sur des actifs,
13:42des actifs issus de perspectives qui sont de bonnes perspectives.
13:45Et nous ne pouvons pas nous faire l'économie en Afrique,
13:47de dire que nous n'avons pas une bonne valorisation de notre patrimoine,
13:51de nos ressources notamment, nos ressources naturelles.
13:54Nos ressources naturelles, nos ressources en minéraux, notre sous-sol,
13:58qui peut permettre à l'Afrique de lever suffisamment de fonds pour financer son infrastructure.
14:05Donc, pour moi, on n'est pas loin.
14:07Mais il faut partir du stade du potentiel de richesse à la richesse en elle-même,
14:12c'est-à-dire à la transformation de ces matières premières dont vous parlez.
14:16Bien entendu.
14:17Et pour cela, il faut de l'argent.
14:18Pour transformer les matières premières, il faut des machines.
14:21D'abord, il faut une éducation.
14:23Il faut que notre population, notre jeunesse, soit orientée vers les métiers qu'on appelle la science,
14:28technologie, informatique, mathématiques.
14:33C'est vers ces métiers-là que nous pouvons créer des machines.
14:36Ensuite, il faut avoir non seulement le capital humain, mais également le capital financier.
14:41Il faut le capital financier pour pouvoir investir sur ces machines-là,
14:46investir dans des infrastructures, investir sur les routes pour pouvoir acheminer les marchandises,
14:53investir dans l'énergie pour pouvoir avoir suffisamment d'énergie
14:57pour que les usines puissent fonctionner normalement
15:01et puissent fonctionner pour transformer ces matières premières.
15:04Regardez les matières premières de l'Afrique.
15:06La plupart des matières premières, on va prendre un exemple simple.
15:09Le cacao.
15:11Le cacao que nous produisons est transformé en Occident.
15:16Il revient chez nous sous forme de chocolat que nous consommons à Pâques, à Noël, etc.
15:23La valeur ajoutée qui la capte, même si aujourd'hui le coût du cacao est élevé pour des raisons qu'on connaît,
15:31il y a eu une grande pluviométrie en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, ainsi qu'au Ghana,
15:38et puis une maladie qui est venue ronger le cacao qui a fait que la production a baissé
15:44et c'est l'effet de l'eau qui fait la demande.
15:46Et donc aujourd'hui, la demande est élevée.
15:48De toutes les façons, c'est du tout-bénéfice pour les cacao-culteurs cameroonais
15:52qui sont à plus de 5 000 francs le gramme de cacao.
15:57Et là également, je discutais avec un jeune frère du ministère du Commerce,
16:03je lui disais, ensuite, qu'est-ce qu'on fait de cette manne que nos paysans reçoivent subitement sans éducation financière ?
16:13Il faut les orienter.
16:15Il faut orienter vers quelque chose qui leur permette aujourd'hui d'avoir,
16:21de bénéficier suffisamment de cette manne qui est en train d'entrer.
16:24Mais ça, c'est un autre problème dont on peut parler une autre fois.
16:28Revenons donc sur la dette.
16:30Vous parliez tantôt du type d'endettement, vous parliez des taux concessionnels.
16:35Auprès de qui, les États africains, doivent-ils s'endetter aujourd'hui,
16:40sachant que l'argent, on va le dire entre guillemets, ne court plus les rues
16:47au regard du renchérissement de plus en plus élevé des coûts de la dette ?
16:53Alors, quand vous regardez, quels sont les principaux créanciers ?
16:58Vous avez la dette multilatérale, en premier, la dette bilatérale, et puis la dette commerciale.
17:06La dette commerciale, c'est le parent pauvre de notre endettement aujourd'hui.
17:10Nous avons réussi le rebond. Nous l'avons refinancé.
17:14Lorsque nous avons su ce qu'est le rebond pour la première fois, c'est un taux élevé.
17:19On aurait dû faire de l'ingénierie financière derrière et mettre, par exemple,
17:24ce qu'on appelle, je vais utiliser un terme technique, mettre des swaps de taux et des swaps de monnaies.
17:30C'est-à-dire pouvoir inverser. Lorsque les taux ne sont pas bons sur le marché international,
17:36revenir à un taux basique. Pouvoir également inverser au niveau de la monnaie.
17:40Lorsque, par exemple, le rebond est à un dollar, lorsque le dollar est haut,
17:44revenir sur, par exemple, l'euro qui est une monnaie stable.
17:49Ensuite, vous avez donc les créanciers bilatéraux.
17:56Les créanciers bilatéraux, ce sont les États, généralement.
17:59Et l'un des premiers à nous financer, c'est la Chine. C'est notre premier financeur, la Chine.
18:03Mais sauf qu'aujourd'hui, la Chine également se souffre.
18:06Et la Chine commence à ne plus mettre à la disposition des États africains et d'autres États
18:12puisqu'elle va aller vers des rémunérations meilleures.
18:15Elle va placer son argent vers des rémunérations meilleures.
18:17Le Banque du Trésor américain, par exemple, qui a une meilleure rémunération,
18:21ils vont aller vers cela. Donc, il va y avoir un petit effet d'éviction des pays africains.
18:27Mais vous avez également les créanciers multilatéraux,
18:30que sont notamment la Banque mondiale, le FMI, la BAD, etc.
18:35Et cela, au niveau de la Banque mondiale, par exemple,
18:37la Banque mondiale reste le premier grand prêteur à travers l'IDEA,
18:42qui est l'agence, le fonds destiné à prêter à taux concessionnel.
18:48Donc, il faut que nous puissions, et par exemple,
18:50le chef de l'État l'a dit plusieurs fois, il faut qu'on puisse aller emprunter à taux concessionnel.
18:54Parce que sinon, nous sommes étouffés.
18:56Regardez le budget de l'État aujourd'hui.
18:58Regardez le pourcentage de remboursement entre le capital et les intérêts.
19:03Les intérêts représentent un montant assez élevé
19:06qui fait en sorte que je suis pour moi, si on doit discuter au fond,
19:11je suis pour la restructuration de la dette, moi, africaine actuellement.
19:15C'est un autre débat, mais je suis pour la restructuration de la dette.
19:18Mais nous devons pouvoir accéder, il y a un moyen.
19:21Même si les agences de notation, et là se pose un autre problème,
19:24c'est le problème de la gouvernance.
19:25Même si les agences de notation ont pu abaisser à des moments ou pas,
19:29une autre notation, les investisseurs regardent la notation pays.
19:33Aujourd'hui, la notation est comme une notation stable.
19:35Parce que nous avons pu rembourser une échéance qui, au moment où on devait le faire,
19:43n'avait pas été faite.
19:44Ce qui a dégradé notre note.
19:46Mais nous sommes revenus à une note stable.
19:48Ce qui dit que les investisseurs peuvent à nouveau, doivent à nouveau regarder
19:51le Cameroun comme étant un pays attractif et bien d'autres pays africains.
19:55Mais il faut leur présenter des projets, des bons projets, des projets matures
20:00pour pouvoir emprunter de manière efficace une dette qui sera une dette à rentabilité immédiate ou future.
20:09Alors, je vous reste sur votre proposition d'augmentation des flux financiers extérieurs de l'Afrique.
20:15Au regard du contexte actuel qui est le nôtre,
20:18et je reviens sur ce contexte qui est donc fait, marqué par le renchérissement du coût des emprunts.
20:22Comment, dans ce cas-là, faciliter l'augmentation des flux financiers extérieurs de l'Afrique,
20:28sachant que nous ne sommes pas producteurs de grand-chose?
20:34Ou tout au moins exportateurs de grand-chose? Nous, c'est important presque tout.
20:39Tout à fait. C'est là le véritable problème.
20:41Le véritable problème aujourd'hui, c'est de se dire que comment faire pour que les investisseurs,
20:45c'est ce qu'on appelle la finance comportementale,
20:48comment faire pour que les investisseurs viennent chez nous?
20:52La première des choses, c'est que nous devons avoir une bonne gouvernance.
20:56Il faut qu'il y ait une bonne gouvernance qui nous permet, nous-mêmes, d'avoir des ressources propres
21:02qui permettent de réaliser que, lorsque ces investisseurs viennent,
21:06ils vont trouver un matériel qui nous appartient nous-mêmes, les efforts que nous avons faits.
21:10Et pour cela, moi, j'invite les pays africains à avoir des ressources propres pour leur financement
21:16qui représenterait à peu près entre 25 et 30 % de leur PIB.
21:20Entre 25 et 30 % de leur PIB.
21:22D'ailleurs, lorsque vous allez emprunter dans une banque, madame,
21:26généralement, la banque vous dit quel est votre apport personnel.
21:29Vous avez un apport personnel qui, généralement, est suivant les banques, entre 10, 20, 30 %.
21:34Ceux qui n'ont vraiment pas du tout confiance en vous vont vous demander un apport personnel
21:39représentant peut-être 50 % du montant que vous devez emprunter avec un collatéral,
21:43c'est-à-dire des hypothèques et autres.
21:46Donc, un, premièrement, il faut régler la gouvernance.
21:49Deuxièmement, l'attractivité.
21:51Troisièmement, vendre. Je prends un exemple.
21:55La Chine est un pays décentralisé, beaucoup ne le savent pas.
21:59Et la Chine a financé son développement par des avoirs extérieurs, c'est-à-dire les recettes extérieures.
22:06Et ces recettes extérieures provenaient de quoi ?
22:09Du commerce extérieur où la Chine a beaucoup plus vendu à l'extérieur,
22:13donc une balance commerciale excédentaire.
22:17Contrairement à nous qui avons une balance commerciale déficitaire.
22:20Parce que nous ne vendons pas grand-chose.
22:22Tout à fait. Et la Chine avait fait quoi ?
22:24La Chine a mis en place un mécanisme où les régions, c'est une fédération la Chine,
22:29où les régions pouvaient donner leur sous-sol en garantie à la banque centrale
22:35pour pouvoir emprunter de l'argent.
22:37Imaginez-vous la valorisation aujourd'hui du sous-sol.
22:41Prenons une région qui me vient à l'esprit, la valorisation du sous-sol de l'Est.
22:46Région extrêmement riche en minerais.
22:49Quelle est la valeur du sous-sol de notre sous-sol à l'Est ?
22:52La valeur de notre sous-sol, je suis persuadé qu'il se chiffre en milliards de dollars.
22:57Et s'il est chiffré en milliards de dollars, ça veut dire que vous pouvez aller emprunter
23:02avec cela comme collatéral et pouvoir financer à la fois l'extraction de ces matières premières-là
23:09qui vont permettre le développement, mais également d'autres projets d'investissement,
23:14notamment ceux qui sont prévus dans le cadre du S&D30.
23:20Il y a quelques instants, vous parliez de la nécessité pour les États africains
23:23d'augmenter le ratio des ressources propres par rapport au PIB.
23:28Dans notre contexte cameroonais précisément, comment est-ce qu'on le fait ?
23:33Le président de la République a signé dernièrement une note de modification du budget.
23:40Le principal élément qu'il faut retenir, c'est l'élargissement de l'assiette fiscale.
23:45L'élargissement de l'assiette fiscale veut dire que nous devons avoir des ressources fiscales
23:49additives supplémentaires pour pouvoir atteindre un certain niveau.
23:54Vous constaterez qu'au Cameroun, le secteur informel, c'est 57% du PIB.
24:0157% du PIB provient du secteur informel.
24:06Un secteur informel qui échappe pratiquement totalement à l'administration fiscale.
24:12J'arrive à ce niveau-là.
24:14Mais il représente un peu plus de 70% des emplois créés.
24:20Tous secteurs confondus, secteur primaire, secteur secondaire, secteur tertiaire.
24:24Un peu plus de 70% des emplois créés.
24:26C'est-à-dire que la question qui se pose, pourquoi le secteur informel est beaucoup plus important ?
24:32Parce que notre structure, parce que notre écosystème ne permet pas à ces gens-là,
24:37ceux qui sont dans le secteur informel, de pouvoir entrer dans les formalités administratives
24:43qui sont excessives, de mon point de vue, premièrement.
24:47Et puis, deuxièmement, parce que ces entreprises n'ont pas accès au financement.
24:51On vient là-dessus.
24:52Une étude a montré qu'en Afrique, les PME ne sont financés de manière générale qu'à 11%.
24:5911%.
25:01Les banques ont donc exclu cette partie très importante de l'économie
25:07pour ne se consacrer qu'aux grandes entreprises.
25:10Et souvent des grandes entreprises qui sont des grandes entreprises étrangères.
25:14Parce que les principales banques, ici souvent, sont des banques étrangères.
25:18Et ce sont ces grandes entreprises qui payent le plus d'impôts.
25:20Bien entendu. Et on a créé la division des grandes entreprises au niveau des impôts.
25:24Qui payent le plus d'impôts.
25:25Donc, une bonne partie de l'activité économique échappe à la fiscalité, au fisc dans notre pays.
25:33Donc, il faut aller chercher cela.
25:35Et notamment, Mme Ebenga, regarder notre écosystème,
25:39regarder notre environnement économique et l'habitat notamment.
25:44Regarder le nombre d'immeubles qui poussent dans nos principales villes.
25:49Là, nous sommes dans les niches.
25:51Oui, bien sûr. Nos principales villes sont aujourd'hui saturées.
25:54Il y a des endroits, à Douala, comme à Yaoundé,
25:57où on voit le mètre carré entre 500 000 francs CFA et 1 million de francs CFA.
26:03Le mètre carré. Ce qui veut dire que le mètre carré aujourd'hui
26:06est presque le même qu'à certains endroits dans des villes comme Paris, ou New York, ou ailleurs.
26:12Ça ne vous interroge pas ? C'est un problème.
26:15Il y a donc une situation, une bulle spéculative.
26:20Cette bulle spéculative est basée sur quoi ?
26:22Quels sont les revenus ? Quelles sont les personnes qui peuvent se permettre
26:26d'acheter des terrains à ce prix-là et d'y riger des immeubles en milliards de francs ?
26:31Donc, il faut aller, et c'est pour ça qu'on a élargi au niveau de l'IRPP,
26:36de l'impôt sur le revenu des personnes physiques,
26:38aller notamment voir les revenus immobiliers.
26:42Il faut taxer les revenus immobiliers.
26:45Et également, le fait que quand vous regardez les revenus des Camounet,
26:50c'est une mesure qui a été prise. On a augmenté les revenus des Camounet.
26:54Lorsque vous augmentez les revenus, vous augmentez également les impôts qui vont avec.
26:58Non seulement les impôts personnels, mais également la TVA,
27:04qui est la principale recette fiscale de l'État.
27:08On dit à certains endroits que c'est l'impôt du pauvre,
27:10puisque tout le monde paye cet impôt. La taxe, il l'avait rajoutée.
27:14Quelle est la lecture que vous faites de cette dette du Cameroun,
27:18qui est de 12 714 milliards de francs CFA, soit 42 % du PIB ?
27:25Alors, 42 %, pour moi, ça reste viable, il n'y a pas de problème là-dessus.
27:30Mais c'est le remboursement de la dette qui me pose un problème.
27:33Parce que le montant du remboursement de la dette dans le budget de cette année
27:36est presque égal, sinon supérieur, si mes souvenirs sont bons,
27:41au montant du budget d'investissement public.
27:44Donc, ces ressources-là, ce sont des ressources qu'on aurait pu consacrer
27:50à financer certaines infrastructures de développement,
27:54mais qui sont consacrées au remboursement de la dette.
27:58Donc, c'est le service de la dette qui vous pose un problème ?
28:01Oui, bien entendu. Parce qu'il est corrélé lui-même à une dette qui a été prise avant.
28:07Et c'est là qu'il faut aller analyser la structure de cette dette.
28:10Quelle dette a été prise ? D'abord, chez qui nous avons emprunté ?
28:14La dette extérieure représente à peu près 70 % du montant total,
28:20de l'encours total de la dette. 30 %, c'est la dette intérieure.
28:24Lorsque vous regardez des pays comme le Japon,
28:29la dette du Japon est détenue par les nationaux.
28:34Donc, les 30 % qui sont la dette qu'on essaye d'appurer,
28:39les restes à payer autres, la dette des 30 % aujourd'hui,
28:43est une dette qui doit être remboursée rapidement
28:48pour permettre aux entreprises locales,
28:51pour permettre aux ménages d'avoir suffisamment de ressources pour pouvoir lancer la consommation.
28:58Mais en même temps, les 70 % de la dette extérieure ont été prises auprès des partenaires comme la Chine.
29:08Qu'avons-nous financé ? Je ne connais pas les structures qui ont permis d'analyser les projets à financer,
29:16mais il y a des projets qui ne sont pas matures.
29:18Est-ce que vous voulez dire que l'un des problèmes du service de la dette aujourd'hui,
29:23c'est que certains projets qui ont été financés avec l'endettement,
29:29soit ne sont pas réalisés, soit ne sont pas encore intégrés dans les circuits de production ?
29:34Ou même quand ils seront intégrés, ne vont pas produire de rentabilité,
29:38à part la dette pour les projets sociaux.
29:42Conçue un hôpital, c'est important. Conçue des écoles, c'est important.
29:47Mais lorsque vous financez ce qu'on appelle les éléphants blancs, il y a un problème.
29:53Je vais vous donner un exemple. Moi, je suis dans le secteur de l'énergie et dans le gaz notamment.
29:58Et dans ce secteur-là, très peu d'entreprises cameroonaises sont financées par nos banques.
30:05Et pourtant, lorsque vous regardez la note de conjoncture de la caisse autonome d'amortissement,
30:09il ne vous a pas échappé que l'État du Cameroun a décidé d'accorder la garantie aux entreprises.
30:16200 milliards.
30:17200 milliards, public et privé. Les banques ne jouent pas bien leur rôle.
30:23Parce que s'ils m'étaient demandé qu'est-ce qu'il faut faire, je dirais, il faut inverser la méthode.
30:30Il ne faut pas que ce soit les banques qui étudient les projets et ensuite les envoient au gouvernement
30:35pour déclencher la garantie, mais plutôt que le gouvernement étudie rapidement,
30:40avec une structure dédiée, étudie rapidement les projets.
30:43Une fois qu'elle a donné son OK à un projet, elle envoie à la banque,
30:48qui va donc débloquer les fonds sur la base de la garantie de l'État.
30:53Je voudrais qu'on s'arrête sur ce sujet-là, parce que nous avons reçu le secrétaire général
30:57du ministère des Finances l'année dernière sur ce sujet-là précisément.
31:01Et comme vous êtes par ailleurs opérateur économique,
31:04quel est le problème qui se pose avec cette garantie en ce moment ?
31:07C'est vrai que vous n'êtes pas là pour ça, mais ce serait bien de profiter de votre présence
31:12pour savoir un peu ce qui se passe.
31:13Disons que quand on fait une analyse d'un projet, on regarde, on fait le business profile et le financing profile.
31:24Le financing profile concerne le modèle économique de l'entreprise,
31:30les chiffres de l'entreprise, la structure de l'entreprise, le fonctionnement de l'entreprise,
31:36le développement de l'entreprise, ses capacités à répondre à un besoin précis sur le marché.
31:41Et le business profile va être basé sur des raisons spécifiques qui peuvent être
31:48quelle est la compétence des dirigeants de cette entreprise,
31:51quel est leur background, quelle est leur capacité à être des leaders.
31:55Et il se trouve que chez nous, et malheureusement je l'ai déploré,
31:59j'avais même saisi une fois le ministre des Finances là-dessus pour dire que
32:02l'analyse qui est faite par des banques n'est pas une analyse bonne.
32:07Elle est une analyse plus subjective qu'objective.
32:10Nous, notre entreprise, nous avons bénéficié de la garantie de l'État.
32:13Le ministère des Finances nous a écrit pour nous dire que nous étions éligibles à cette garantie.
32:17Nous sommes adressés à des banques, notamment des banques où l'État est actionnaire majoritaire,
32:24mais les banques n'ont pas suivi une forme de défiance à cette garantie-là.
32:30Mais en même temps, les banques vous disent ceci,
32:33nous ne sommes pas sûrs que lorsque l'État va nous donner la garantie,
32:37si l'entreprise est défaillante, nous allons pouvoir entrer en possession des fonds actionnaires de la garantie d'État
32:46avec célérité pour faire face, nous, à nos exigences de besoin de trésorerie à court terme.
32:54Dans les deux cas d'espèce, il faudrait qu'il y ait un dialogue entre le gouvernement,
33:00les banques et les opérateurs économiques qui sont éligibles.
33:06J'espère que votre message est passé auprès de qui d'autre ?
33:10Nous revenons sur le sujet principal qui était donc lié à cette incapacité des entreprises camournaises,
33:16de certains projets financés par l'endettement à être intégrés dans les circuits de développement
33:21et donc à accélérer la croissance comme le veut le projet initial.
33:26C'est quoi le problème finalement au niveau du service de la dette ?
33:29Je prends un exemple pour illustrer mon propos et qui est un exemple d'actualité
33:34puisque nous avons tous le football.
33:36Nous avons deux stades de football à Yaoundé, capitale économique du pays.
33:44Nous avons deux stades de football à Douala, capitale économique du pays.
33:49Dans les deux cas de figure, un seul compte tenu de l'activité footballistique en cours,
33:54un seul est utilisé, l'autre c'est-à-dire que les plus récents
33:58qui ont, pour lesquels on a levé une dette, une forte dette, ne sont pas utilisés.
34:05Alors le modèle qui a inspiré cela est un modèle qui est questionnable.
34:11Pourquoi ? Parce que quand vous regardez la plupart des grands pays, des grandes nations de football,
34:17quand vous allez à Londres, il y a plusieurs stades à Londres, mais parce qu'il y a plusieurs équipes.
34:23Il y a plusieurs équipes à Londres qui sont, dans la plupart des cas, propriétaires de leur terrain
34:29et qui le rentabilisent avec des socios, comme on dit en Espagne, avec des spectateurs, des fidèles
34:38qui sont là à tous les matchs.
34:40Et dans ces stades-là, il y a une vie.
34:43Ce n'est pas seulement le football.
34:45Il y a des structures, il y a des restaurants, il y a des hôtels, etc.
34:49Quand vous allez à Paris, vous avez deux stades.
34:51Vous avez le Stade de France et vous avez le Parc des Princes.
34:55Parc des Princes, propriété entre guillemets, mais pas vraiment, en fond, du club de Paris Saint-Germain.
35:05C'est la propriété de la mairie.
35:06Et aujourd'hui, le club estime que le stade est petit et que, compte tenu de l'envergure du club,
35:11il faut que le club puisse financer la construction d'un autre stade.
35:15Cela pose un débat.
35:18Mais le Stade de France, en lui-même, est un stade qui est utilisé pour d'autres raisons
35:22et qui a son modèle de rentabilité.
35:24Aujourd'hui, chez nous, depuis que la Cannes s'est jouée,
35:27le Stade Olympique, par exemple, n'a pas été utilisé.
35:29Il n'a jamais été utilisé.
35:31Donc là, on peut parler, en effet, d'un problème, d'une entreprise,
35:37ou en tout cas d'un actif, d'un investissement qui n'est pas en l'état actuel
35:42et qui risque même pas d'être rentable.
35:45Et vous avez comme cela donc un certain nombre d'entreprises également,
35:49de projets également qui ont été financés et qui, soit n'étaient pas suffisamment matures,
35:54ou alors l'étude même du modèle économique de la rentabilité n'a pas permis de dégager,
36:01en effet, que cette entreprise avait un potentiel de rentabilité
36:05qui permettait de soutenir l'emprunt qu'on allait faire.
36:10Et donc ces entreprises certaines, qu'on appelle vulgairement chez nous les éléphants blancs,
36:15sont des entreprises aujourd'hui qui ne fonctionnent pas.
36:17Marc, on arrête dans cette édition des questions économiques
36:20pour parler du budget d'investissement public dans notre pays
36:23et dont l'exécution n'est pas encore optimale,
36:27sachant évidemment que certains des projets qui ont été arrêtés
36:31dans ce budget d'investissement public doivent être financés ou sont financés par l'endettement.
36:38Faisons le point avec Cyril Kingé, BPN.
36:46Le contexte économique interne dans lequel s'exécute le budget d'investissement public est déjà en soi difficile.
36:52D'un côté la SND30 et de l'autre, les nouveaux accords conclus avec le FMI.
36:58Du coup, mobiliser les financements extérieurs qui couvrent 55% de nos projets d'investissement est complexe.
37:05Généralement, ces financements sont enclins à des procédures déjà très lourdes,
37:11ajoutées aux lenteurs administratives, à des conditionnalités afin de débloquer les fonds par période.
37:18Ce qui fait qu'entre tous ces mécanismes de labyrinthe,
37:22il y a toujours un retard dans l'exécution du budget d'investissement public.
37:26En 2023, le BIP était évalué à 1 422,9 milliards de francs CFA
37:31et n'a été réalisé qu'à 63,55%.
37:35La productivité du budget, ce sont les recettes qu'on peut capitaliser.
37:38C'est ce que l'État du Cameroun produit en termes marchands et bien non-marchands.
37:44Lorsque ces recettes sont disponibles, lorsque la production croît,
37:48il est clair que l'exécution du budget va s'enchaîner.
37:52La solution serait l'application d'une stratégie nationale de finances publiques éprouvées.
37:57Elle a élevé de 2,5% la croissance de sa première année.
38:04Lorsque les entreprises connaissent de meilleures conditions de financement,
38:08leur propension à être efficientes dans la réalisation de la commande publique se trouve aussi aménagée.
38:15La création de richesses, un autre atout.
38:18L'un des mécanismes qui peut être mis en jeu,
38:22c'est le principe d'élargissement et d'approfondissement de la siète fiscale.
38:27Il faudrait savoir qu'il existe un seuil optimal d'imposition.
38:31La vision de transformation de la structure de l'économie
38:34et la décentralisation efficace constituent d'autres solutions durables.
38:39Merci Cyril Kingen.
38:41Bepin retour sur ce plateau.
38:43L'autre caillou dans la chaussure de l'endettement au Cameroun,
38:47c'est bien l'exécution du budget d'investissement public.
38:51On a contracté une dette pour financer un projet.
38:54On commence à rembourser cette dette alors même que le projet n'a pas vu le jour
38:59ou alors que ce projet, en termes de réalisation, n'est pas encore inséré dans les circuits de production.
39:06Oui, problème.
39:08Vous verrez que nous en avons débattu une fois.
39:11Les soldes engagées dans le décaissé de l'État sont énormes, excessives.
39:15La Banque mondiale, l'année dernière, avait tiré la sonnette d'alarme
39:19et nous risquions de perdre un certain nombre de financements
39:23qui étaient déjà arrêtés, programmés pour financer ce projet.
39:29Qu'est-ce qu'il faut retenir ?
39:31Premièrement, 55% du financement du BIP, c'est des fonds étrangers.
39:37Donc il reste 45% de fonds locaux.
39:40Or, le budget, c'est une programmation.
39:43Les 45%, au moment où le budget est engagé, n'existent pas.
39:47Il faut pouvoir les recouvrir.
39:49Il faut un rythme de recouvrement qui soit rapide.
39:53Et pour que ce rythme de recouvrement soit rapide, des recettes fiscales par exemple,
39:58il faut que la procédure de recouvrement soit une procédure simplifiée.
40:03Et que les citoyens se sentent également engagés dans le financement des outils de production,
40:11de l'investissement dans leur pays, en payant à temps leurs impôts.
40:16Alors, 63% seulement ont été exécutés.
40:21Ce qui veut dire deux choses.
40:23L'une, si on prend une analyse purement arithmétique,
40:26ce qui veut dire que si l'extérieur a financé les 55% prévus,
40:33il y a 8% seulement qui ont été financés par l'intérieur.
40:37Et si l'intérieur a financé les 45% prévus,
40:42ça veut dire qu'il y a 18% seulement qui ont été financés par l'extérieur.
40:46Et or, il se trouve que les financements extérieurs obéissent à des mécanismes connus d'avance
40:54lorsque nous souscrivons à ces emprunts.
40:57Donc, il n'y a pas de raison que nous ne puissions pas les décaisser normalement
41:03alors que nous connaissions les conditions de conditionnalité.
41:07Mais notre administration, notre gestion de la fortune publique,
41:12doit être beaucoup plus flexible, beaucoup plus efficace,
41:16beaucoup plus efficiente, comme l'a dit M. Henri Essimbé.
41:20Et pour cela, il faut que l'écosystème soit un écosystème sain.
41:25Il faut que la gouvernance soit efficace.
41:27Il faut que les systèmes judiciaires jouent pleinement son rôle.
41:31Parce qu'un investisseur, pour arriver ici,
41:34il va se demander, lorsque j'aurais investi mon argent et que je voudrais le récupérer,
41:39un, est-ce que je peux rapatrier facilement mes capitaux, premièrement.
41:42Deuxièmement, est-ce que je peux rentrer en position de mes résultats à temps normal.
41:50Et s'il ne peut pas avoir des réponses à ces questions,
41:53il aura du mal à pouvoir financer, à pouvoir décaisser son argent
41:57et mettre son argent en contribution.
41:59Et là, on revient donc vers les grands contributeurs,
42:02qui sont les emplois multilatéraux, la Banque mondiale, l'IDEA,
42:08le concessionnaire, c'est-à-dire qu'il faut aller accélérer.
42:12Mais eux aussi, ils ont des conditions.
42:14Alors, derrière, il y a également l'équation de la maturité des projets.
42:18Oui.
42:19Qui reste entière.
42:21Je suppose que l'État mette en place
42:27un instrument qui analyse
42:32ce qui existe actuellement, sont bons, mais pas suffisamment.
42:36Ou alors, ils sont trop nombreux.
42:38Il faut mettre un outil qui permet d'étudier rapidement des projets,
42:44de dégager la rentabilité de ces projets
42:47et de les mettre à la disponibilité de l'État
42:50pour pouvoir emprunter sur les marchés internationaux.
42:52Et lorsqu'on va sur le marché international,
42:54que ces pays-là sachent que l'Institut au Cameroun,
42:58qui a étudié le projet, est un institut crédible,
43:01est un institut sérieux et qu'on peut effectivement
43:04prêter de l'argent à l'État très rapidement.
43:07Je suis pour la mise en place d'un tel organisme
43:11avec de l'ingénierie financière.
43:14Je ne vais outrer personne en disant que
43:17l'ingénierie financière ne s'apprend pas à l'ENAM.
43:22L'ingénierie financière...
43:24Vous avez quoi contre les administrations ?
43:26Non, pas du tout, au contraire.
43:28Ils ont des compétences et des qualités
43:31qui ne sont pas celles de l'ingénierie financière.
43:34L'ingénierie financière ne s'apprend pas au curs.
43:36Ce n'est pas à un médecin que vous allez apprendre l'ingénierie financière.
43:39Il est spécialisé dans autre chose.
43:42En matière de conduite de politique publique,
43:44en matière d'administration dans notre pays,
43:47l'ENAM, c'est vraiment une école formidable.
43:50C'est l'ENAM à Paris qui forme les grands administrateurs.
43:53En prenant cet exemple-là, ce n'était pas un coup de pied d'âne
43:56que j'envoyais au ENAM.
43:58Moi, ça vous croit.
44:00Croyez-moi, je vous assure.
44:02Pour dire qu'il faut de l'ingénierie financière,
44:05il faut que ce mécanisme, ce groupe que j'appelle de mes voeux,
44:09comme par exemple en France,
44:11vous avez l'agence France Trésor,
44:13qui sont des spécialistes.
44:15Mais là-dedans, vous avez également des gros fonctionnaires
44:17de l'État du Cameroun,
44:18qui sont souvent qualifiés au Trésor.
44:20Vous avez d'excellents techniciens, technocrates,
44:24qui se connaissent très bien en tout ce qui est financement public,
44:27en tout ce qui est financement sur les marchés internationaux,
44:30avec qui on peut parler, par exemple, des fonds de couverture,
44:33avec qui on peut parler des produits dérivés.
44:35Il faut que le Cameroun puisse aller vers des produits dérivés.
44:38Il faut qu'on aille vers d'autres financements.
44:40Aujourd'hui, vous avez des financements,
44:42par exemple, le financement vert.
44:45Il y a même plus loin encore.
44:46Aujourd'hui, il y a des financements bleus.
44:47Il y a même encore plus loin.
44:48Aujourd'hui, il y a des financements religieux.
44:50Des financements islamiques.
44:52Pas seulement.
44:53Les financements islamiques sont les plus connus.
44:54Il y a les financements catholiques,
44:56où les entreprises qui respectent un certain nombre
45:01de prescriptions de l'Église catholique sont éligibles,
45:05ont des guichets.
45:07Ils peuvent aller solliciter des fonds qu'on dit
45:12les fonds catholiques.
45:13Je voudrais qu'on s'arrête sur cette proposition
45:15que vous avez faite.
45:16En attendant que cette structure ne soit créée,
45:18qu'est-ce qui vous paraît urgent au Cameroun,
45:24aujourd'hui, pour financer notre développement,
45:27avant d'aller vers l'endettement ?
45:29Est-ce que c'est le choix des projets à financer ?
45:34Ce qui paraît urgent, de mon point de vue,
45:38c'est deux choses.
45:39La première chose, le choix des projets à financer,
45:42bien entendu.
45:43Quels sont les projets qui vont accélérer la croissance
45:46du Cameroun et lutter contre la pauvreté,
45:48tel que le président de la République
45:50le dit tous les jours, il faut lutter contre la pauvreté.
45:52Donc ça, c'est la première chose.
45:55Deuxième chose, Mme Mbenga, c'est qu'il faut faire
46:00du cost-killing dans notre pitié.
46:03C'est-à-dire ?
46:04C'est-à-dire qu'il faut analyser les coûts
46:08de fonctionnement de notre administration.
46:11L'État dépense beaucoup et les politiques
46:16de dépense publique aujourd'hui sont des politiques
46:20qui sont orientées vers l'efficacité
46:24et vers la rentabilité même de l'État lui-même.
46:27Aujourd'hui, on peut évaluer, on évalue
46:29les dépenses publiques d'un État,
46:31on évalue le fonctionnement des États.
46:35Donc il faut absolument, absolument
46:39diminuer la dépense publique.
46:42Il faut l'analyser, il faut la diminuer.
46:44Et je ne vous supponds pas que je suppose
46:48que l'État puisse avoir éventuellement,
46:51ça a été dans le passé comme cela,
46:53mais éventuellement une centrale d'achat.
46:55Pourquoi voulez-vous qu'une bouteille d'eau minérale
47:00qui coûte 300 francs dans le public,
47:04dans le marché, chez votre boutiquier au quartier,
47:08que l'État l'achète à 1000 francs ?
47:10Quelle que soit la justification du décalage
47:13des trésoreries qui fait qu'on va peut-être
47:16vous payer dans un mois, dans deux mois, dans trois mois,
47:18mais ça ne peut pas se justifier économiquement.
47:21Ce n'est pas viable économiquement.
47:24Donc il faut absolument le choix,
47:27premièrement des projets à financer,
47:30deuxièmement gérer la dépense publique.
47:33On parle des postes de financement des projets,
47:37principalement de la caisse de dépôt et de consignation,
47:40mais dont certains transferts attendus des banques
47:44avancent à pas de tortue.
47:47Pourquoi ? Réponse dans cet élément de Cyril Kinguet.
47:50Au soir du 31 mai 2024, date butoir pour le transfert
47:59des fonds oisifs à la caisse de dépôt et de consignation SEDEC,
48:03des mises en demeure ont été adressées aux banques rétardataires.
48:07La caisse de dépôt et consignation devrait négocier avec les banques.
48:11Ce n'est pas parce qu'ils ne bénéficient pas de ces prérogatives
48:14qu'on va leur forcer la main d'amener leurs dépôts à terme
48:19pour qu'ils soient gérés par la caisse de dépôt et consignation.
48:22Depuis, des signatures d'accord sont régulières
48:25pour le respect des textes en vigueur.
48:27Il faut les classer en trois catégories,
48:30celles qui ont agi spontanément avant la date du 31 mai,
48:34une seconde vague qui a agi, soumise en demeure,
48:38et une troisième catégorie qui a inscrit son action,
48:43malheureusement sous le signe de l'irréversible incivisme,
48:49parce qu'il faudrait bien qu'on agisse.
48:52Plus de 18 milliards de francs CFA sont ainsi placés
48:55dans les comptes de la SEDEC,
48:57dans la douzaine de banques commerciales déjà en règle.
49:00L'argent ne sort pas, pour le moment, des banques.
49:04C'est un virement de compte à compte.
49:06Elles sont réticentes parce que la ressource était rentable pour elles
49:14et désormais, elles doivent être affectées ailleurs
49:17et ne céder plus la même chose.
49:19La SEDEC, c'est un endroit pour bloquer le compte d'une banque.
49:22La meilleure façon serait d'éviter d'en arriver au passage en force.
49:26Quand la SEDEC collecte, c'est pour faire quoi ?
49:29Ce n'est pas pour qu'ils dorment.
49:31Ils vont prêter aux communes.
49:33Ils vont payer les dédommagements au niveau des terres.
49:36La SEDEC a une activité qui est comme une activité bancaire,
49:39sans être une banque.
49:40Le Cameroun renforce, avec l'opérationnalisation de la caisse de dépôt,
49:44son arsenal d'instruments financiers.
49:46Objectif, rendre son économie plus fluide financièrement.
49:51Merci Cyril King-Mbeppe.
49:53Je voudrais vous entendre, M. Hubert Ottolé et son base,
49:57sur ce sujet qui a fait couler,
50:00et qui continue d'ailleurs de faire couler,
50:02beaucoup d'encre et de salive.
50:05Cette question du transfert des fonds vers la caisse de dépôt et de consignation.
50:10Les banques freinent des quatre fers, à tort ou à raison.
50:14Il n'y a pas que les banques.
50:15Il y a d'autres organisations, d'autres institutions,
50:18qui percevaient ces fonds et qui aujourd'hui
50:23ne sont pas pressés de faire les transferts vers la caisse de dépôt.
50:30Sachant que ce sont des fonds dont l'État peut se servir
50:36pour financer les projets de développement.
50:42C'est dommage que...
50:44J'ai suivi le propos du directeur général de la caisse de dépôt et de consignation
50:49qui parle de trois catégories des banques.
50:51Celles qui ont agi spontanément, à la date butoir de fin mai,
50:56celles qui ont agi sous contrainte de sommation
51:00et celles qui ont décidé de manière irréversible,
51:03pour reprendre son expression,
51:05d'entrer dans l'incivilme de ne pas réverser ces fonds.
51:10L'article 184 du Code pénal cammonnais est clair.
51:14Le détournement est constitué lorsque vous obtenez,
51:21retenez, frauduleusement,
51:25quelques biens appartenant, confiés, destinés à l'État.
51:31Donc dans le cas d'espèces, la caisse de dépôt et de consignation
51:34est une entreprise qui a été créée par la loi.
51:36Et par décret du Plan de la République.
51:38Elle a les prérogatives qu'il faut.
51:40C'est une entreprise publique.
51:42Et les fonds d'augment qui lui sont destinés,
51:45qui lui sont destinés grâce à sa création,
51:49sont des fonds qui appartiennent à l'État.
51:51Ce sont des déniers publics.
51:53Toute rétention abusive, frauduleuse,
51:59est possible d'être possible pour détournement des déniers publics.
52:03Donc ceux qui ont décidé d'être là, l'irréversibilité,
52:06j'ai dit, très bien, vous savez sur quoi vous comptez.
52:10Mais je voudrais vous dire que c'est un formidable outil de financement,
52:14la caisse de dépôt et consignation.
52:16Les banques doivent voir là un élément supplémentaire de financement,
52:20de l'économie camerounaise.
52:22Les fonds détenus par la plupart des banques sont des fonds dormants.
52:26Ce sont des fonds qui ne leur appartiennent pas.
52:28Ce sont des fonds de leurs clients qui, peut-être,
52:30n'ont pas utilisé les comptes pendant un certain temps,
52:33pendant un certain délai, certains sont décédés, etc.
52:36Donc par conséquent, cet argent doit être réversé
52:39à la caisse de dépôt et consignation.
52:41La caisse de dépôt et consignation n'en devient propriétaire définitif
52:45qu'au bout d'une certaine période.
52:47C'est-à-dire que cet argent qui part là-bas est un argent qu'on sécurise
52:51pour permettre aux clients qui se réveilleraient 5-10 ans plus tard,
52:56à leurs ayant droit, par exemple, d'aller réclamer cet argent.
52:59Et ils seront en face de la caisse de dépôt et consignation.
53:02Cet argent-là est en sécurité dans la caisse de dépôt et consignation,
53:05mais comme l'argent ne reste pas bloqué dans un endroit,
53:09dans une safe box, où vous reviendrez 20-30 ans après
53:13sans qu'il y ait de la poussière dessus,
53:15cet argent tourne et il va financer l'économie.
53:18La caisse de dépôt et consignation en France a plus de 200 ans.
53:21Oui, elle a plus de 200 ans, créée depuis fort longtemps, je crois par Napoléon.
53:24La caisse de dépôt et consignation est une caisse qui finance,
53:28notamment l'habitat, par exemple, en France,
53:30qui finance plein de projets, qui prend des actions dans des entreprises.
53:34Nous parlions tout à l'heure du financement de l'économie.
53:37Les entreprises publiques et privées, par exemple,
53:42l'État peut apporter sa cote-part par la caisse de dépôt et consignation.
53:47Lorsqu'on parlait des ressources propres, par exemple.
53:49Très bien, qui devient, par exemple, un investisseur institutionnel.
53:52Mais ce qu'il faut dire également au niveau de la caisse de dépôt et consignation,
53:57ces dirigeants qui ont été installés il y a un peu plus d'un an
54:01sont d'excellents dirigeants avec des compétences avérées
54:05et des expériences très fortes.
54:07Mais ce qu'il faut dire, c'est qu'il faut aller plus loin.
54:09Chaque fois, j'en appelle à l'ingénierie financière.
54:11Il faudrait que la caisse de dépôt et consignation fasse un travail
54:14que nous appelions quand nous étions en terminale
54:18ou en première année de comptabilité et finance,
54:20les états de rapprochement bancaire.
54:22Quel est le montant effectivement détenu par les banques ?
54:26Quel est le montant qui est versé spontanément par les banques ?
54:28Et quelle est la partie avec laquelle on va jouer au jeu du chat et de la souris ?
54:32Donc, il faut que la caisse de dépôt et consignation puisse aller vers les banques.
54:37La période du dialogue est passée,
54:39mais c'est maintenant une période de recouvrement,
54:41de recouvrement basé sur une croyance certaine, liquide, réelle.
54:48Merci. Nous sommes parvenus au terme de cette édition des questions économiques.
54:53Mais avant de vous laisser partir, je voudrais qu'en deux, trois mots,
54:57que vous répondiez à la question initiale avec instruction principale.
55:01Est-ce que l'endettement est la clé du développement durable de l'Afrique si oui ?
55:07À quelles conditions ? Juste pour nous résumer.
55:09Oui. L'endettement en Afrique, qui n'est pas encore un gros endettement,
55:14est la clé du développement durable.
55:16L'Afrique doit accéder au financement.
55:18Et le financement, le principal financement, se trouve sur les marchés internationaux.
55:22Mais il faut que ce soit une dette qui soit une dette à taux concessionnel,
55:26premièrement. Deuxièmement, il faut que ce soit une dette qui finance des actifs productifs,
55:32qui finance les investissements qui vont apporter le développement et la croissance.
55:36Merci beaucoup, Monsieur Hubert Otélé-Essomba. Je rappelle que vous êtes expert financier.
55:42Merci d'être venu partager votre vision et vos recettes pour un endettement soutenable,
55:48viable et fiable pour les États africains sur ce plateau des questions économiques.
55:53Madame, Monsieur, nous sommes parvenus au terme de cette édition des questions économiques.
55:57Merci d'avoir été des nôtres. À très bientôt sur ces mêmes antennes.