Nestor Burma - 1994 - Brouillard au Pont de Tolbiac

  • il y a 2 mois
DB - 12-07-2024
Transcript
00:00:00Chers camarades, je vais te voir de toute urgence à l'hôpital de la Salle Pétrière.
00:00:14Je t'expliquerai comment sauver un copain, un salaud qui mijote des saloperies, signé
00:00:20un bel benoit.
00:00:21Voilà une journée qui commençait bien.
00:00:44Ma bagnole était grippée, mes finances aussi.
00:00:49Il n'y avait même pas une gonzesse dans ce putain de wagon.
00:00:52Vingt ans que je n'avais pas pris le métro, ça pouvait toujours autant.
00:01:13Je préférais nettement voyager en compagnie féminine.
00:01:17Tait-on jamais.
00:01:20S'il y avait un accident, une grève, si le train s'arrêtait dans le noir, ça pouvait
00:01:24être plus agréable.
00:02:46Le jeu n'est pas un jeu, c'est l'histoire.
00:03:15Plus je la regardais, plus je me disais que ce n'était pas moi qui étais allé vers
00:03:19elle.
00:03:20C'était elle qui me suivait.
00:03:21En tout cas, si elle ne me suivait pas, c'était bien imité.
00:03:25Au hasard, peut-être.
00:03:27Mais c'est fou ce qu'elle ressemblait au hasard.
00:03:32Vous êtes Nestor Burman ? Je m'appelle Manly.
00:03:39Je suis connu jusqu'à Pékin.
00:03:42N'y allez pas.
00:03:43Où ça ?
00:03:45Là où vous allez voir Abel Benoît.
00:03:47C'est inutile.
00:03:48Vous avez l'air bien au courant.
00:03:50Alors c'est vous qui m'avez écrit ça ?
00:03:53Comment vous avez deviné ?
00:03:55Le parfum.
00:03:57C'est moi.
00:03:59Benoît m'a dicté la lettre.
00:04:00Il était incapable d'écrire.
00:04:02D'abord, je ne sais pas qui est cet Abel Benoît.
00:04:06Et ensuite, j'aimerais bien savoir pourquoi vous me suivez depuis l'agence.
00:04:09Pour vous dire que c'était inutile.
00:04:11Ça, vous l'avez déjà dit, mais pourquoi ?
00:04:13Il est mort cette nuit.
00:04:18On va aller vérifier ça ensemble.
00:04:23Je préfère vous attendre devant l'hôpital.
00:04:30Alors vous m'attendez.
00:04:44Il est mort cette nuit.
00:04:47C'est Abel Benoît ?
00:04:49C'est bien lui.
00:04:52Vous pouvez remballer, je ne connais pas ce type.
00:04:55Attendez une seconde.
00:05:02Oh merde.
00:05:05Bébel.
00:05:07Bien sûr que vous le connaissez.
00:05:0925 ans que je l'avais perdu de vue.
00:05:12Il avait vieilli comme tout le monde.
00:05:1568.
00:05:17Le temps de notre jeunesse, de nos illusions.
00:05:39Abel Benoît ! Abel Benoît ! Abel Benoît !
00:05:57Voilà qui est revenu.
00:05:58Ce passé que j'avais cru oublier.
00:06:01Que j'avais cru définitivement oublier.
00:06:07Il est bien mort.
00:06:08Pourquoi vous vous intéressez à ce macabre, commissaire ?
00:06:10Parce qu'il s'intéressait à vous.
00:06:18En fouillant chez Baudouin, on a découvert des kilos d'archives sur vous.
00:06:23Il collectionnait les coupures de presse concernant...
00:06:26On n'est pas tous les membres de mon fan club, commissaire.
00:06:28Fan club ?
00:06:29Oui. C'est comme ça que vous appelez les cellules communistes ?
00:06:32Je crois que je n'ai jamais été communiste.
00:06:34Alors allons mon camarade, vous n'êtes plus révolutionnaire ?
00:06:37Dites-moi, commissaire, l'accusation manque de précision.
00:06:39Grouchy, c'est un arbre, ça c'est du pareil au même.
00:06:41Un vrai coctel molotov.
00:06:45Et vous l'avez connu où, ce Benoît ?
00:06:47Ruguet-Lussac.
00:06:49C'est un petit gars de la banlieue qui est monté à Paris pour voir la révolution.
00:06:54Le monde avait explosé dans sa tête à lui aussi.
00:06:58En 25 ans, il n'a pas fait beaucoup de chemin.
00:07:07Vous cherchez quelqu'un ?
00:07:16Oui. Celle qui m'avait suivi jusqu'à l'hôpital,
00:07:19et qui malgré sa promesse, ne m'avait pas attendu.
00:07:25Il y a quelques jours, votre ami Benoît a été attaqué par des Chinois dans la rue.
00:07:30C'est lui qui m'a amené ici.
00:07:32Il y a quelques jours, votre ami Benoît a été attaqué par des Chinois dans la rue.
00:07:37Banal fait d'hiver.
00:07:39Et vous vous êtes déplacé personnellement pour un banal fait d'hiver, commissaire ?
00:07:44C'est-à-dire que quand on a su que vous connaissez qui est la victime,
00:07:48ça nous a amusés.
00:07:50Enfin, c'est surtout Fabre que ça amuse.
00:07:54Rien n'amuse.
00:07:56Des Chinois, vous dites ?
00:07:58Vous savez, le quartier ici maintenant, c'est Chinatown.
00:08:04Le quartier de ma jeunesse.
00:08:06Raquettes, drogues, spéculations immobilières.
00:08:10Et vous mettez tout ça sur le dos de la Chine ?
00:08:12Vous savez, à 100 mètres d'ici, je vous défie de trouver un resto
00:08:15qui ne sert à autre chose que des compombres de mer ou des ailerons de requin.
00:08:24Si on revenait à Benoît.
00:08:26Alors, Benoît, il y a des Chinois qui l'ont lardé de coup de couteau.
00:08:30Ils l'ont torturé seulement. Ils lui ont piqué son portefeuille.
00:08:33Et il s'est trahi chez une voisine, encore une Chinoise.
00:08:36Elle l'a amené à l'hôpital.
00:08:40Hein ? Quel genre de Chinoise ?
00:08:42Genre, attention, péril jaune.
00:08:45Foutu comme un rouleau de printemps, mais pas à prendre avec des baguettes.
00:08:48Dites-moi, commissaire, votre inspecteur est de plus en plus raciste et de plus en plus con.
00:08:53Et la lettre de votre ami Benoît, vous l'avez, là ?
00:08:56Il n'y avait rien d'important dedans.
00:08:58Montrez-moi.
00:08:59Je l'ai laissée au bureau.
00:09:01De toute façon, je ne sais pas pourquoi il m'a écrit.
00:09:03Ça faisait 25 ans. Je ne savais pas ce qu'il était devenu.
00:09:05Roi Canteur, dans le XIIIème, à la Rue Nationale.
00:09:07Il ne militait plus, il n'appartenait plus à aucun groupe politique ou philosophique.
00:09:12Un marginal, quoi.
00:09:14Un anard, comme vous.
00:09:18L'Anarchie, mon cher Fabre, c'est un état d'esprit.
00:09:21Oui, votre esprit est en mauvais état.
00:09:25Bon, ça va, on n'est plus sur les barricades.
00:09:28Bon, je vous laisse, commissaire. Votre banal fait divers.
00:09:44La mort de mon pote Benoît me donnait un coup de vieux.
00:09:48Qu'était-il, le temps des utopies ?
00:09:51Je n'avais pas laissé la police et ses gros godillots piétiner ma jeunesse.
00:09:55C'est moi seul que c'est à faire regarder.
00:10:14Quoi ?
00:10:15Il n'y a plus d'électricité.
00:10:17La chaudière est morte.
00:10:19Comme mon client.
00:10:21Ah, oui.
00:10:23Comme mon client.
00:10:25Celui de la salle pétrière ?
00:10:29Sans avoir versé le moindre incompte ?
00:10:31T'as été au garage, j'avais à taire pour ma voiture.
00:10:34Parlons-en.
00:10:35Les batteries, les cardans, l'alternateur.
00:10:38Elle est bientôt morte, elle aussi.
00:10:41C'est moi de 9 ans qui veut ça.
00:10:44Client, voiture, chaudière, tout le monde crève.
00:10:50Comme Benoît, en 25 ans, j'avais pas fait beaucoup de chemin.
00:10:54Et si j'avais fait un tour du côté de sa brocante ?
00:11:44Tu te rends avec les ténardiers ?
00:12:15Chère madame, si vous voulez vous tirer.
00:12:41Il faut soigner ça.
00:12:45Qui c'est, la grosse ?
00:12:51Elle dirige un cercle de jeux clandestins.
00:12:54Dans les Olympiades.
00:12:58Elle place les filles un peu paumées.
00:13:00Surtout quand elles sont sans papier.
00:13:08Elle est malheureuse.
00:13:11Vous voulez quoi ?
00:13:13Elle a dû apprendre la mort de Benoît.
00:13:15Quel rapport ?
00:13:18Il m'avait achetée.
00:13:21Achetée pour quoi ?
00:13:23Pour m'éviter le trottoir.
00:13:32C'était un type bien, gentil, généreux.
00:13:36Il m'avait adoptée comme sa fille.
00:13:40Il m'a même appris à parler, à lire, à écrire le français.
00:13:47Vous savez, j'ai fui mon pays.
00:13:53J'ai pas de papier.
00:13:55Je suis une moins que rien.
00:13:58Vous vous êtes achetée avec quel argent ?
00:14:01Ici, les affaires semblent pas florissantes.
00:14:06Il avait un héritage.
00:14:09Mais...
00:14:10Mais quoi ?
00:14:14On aurait dit qu'il avait quelque chose à se faire pardonner.
00:14:21Votre père adoptif.
00:14:24Il m'a jamais abandonnée.
00:14:26Il m'a jamais abandonnée.
00:14:28Votre père adoptif.
00:14:31Il m'a jamais touchée.
00:14:33Il habitait en bas, dans sa remise, près du camion.
00:14:38Je comprends pas bien.
00:14:40Il vous a achetée à Mafiatai.
00:14:42Il vous mâcle l'arde de coup de couteau.
00:14:44C'est pas ce qu'il avait dans le portefeuille.
00:14:46C'est pas eux qui l'ont tuée.
00:14:51Le salaud qui mijote des saloperies.
00:14:54Il m'a pas dit qui.
00:14:56Il m'a juste édité la lettre à l'hôpital.
00:15:01Il a été agressé où ?
00:15:03Rue Watt.
00:15:12Je pensais que la rue Watt allait m'éclairer.
00:15:15Mais cette histoire à l'image du temps était de plus en plus brumeuse.
00:15:23Pourquoi vous l'avez conduit à la salle pétrière ?
00:15:25Il y avait des hôpitaux plus proches.
00:15:27Il connaissait un médecin là-bas.
00:15:29Lequel ?
00:15:31Il me l'a pas dit.
00:15:33Dommage.
00:15:39Mais qui donc pouvait être ce salaud qui mijotait des saloperies ?
00:15:55C'est pas lui.
00:15:57C'est pas lui.
00:16:25C'est pas lui.
00:16:55C'est pas lui.
00:16:57C'est pas lui.
00:16:59C'est pas lui.
00:17:01C'est pas lui.
00:17:03C'est pas lui.
00:17:05C'est pas lui.
00:17:07C'est pas lui.
00:17:09C'est pas lui.
00:17:11C'est pas lui.
00:17:13C'est pas lui.
00:17:15C'est pas lui.
00:17:17C'est pas lui.
00:17:19C'est pas lui.
00:17:21C'est pas lui.
00:17:23C'est pas lui.
00:17:53C'est pas lui.
00:18:11Le médecin.
00:18:12Pourquoi le médecin ?
00:18:14Je me rappelle maintenant.
00:18:16Il est venu soigner Benoît chez lui il y a un an.
00:18:19Il a dû lui faire une ordonnance avec son nom et son adresse.
00:18:22C'est maman qui suis-elle à la pharmacie.
00:18:24On va retourner chez Brocante, on peut encore la trouver.
00:18:27Dans son briquet à braques.
00:18:52Ça n'a pas l'air d'être de la peinture.
00:19:08Qui c'est ?
00:19:10Je ne l'ai jamais vue.
00:19:11C'est quoi, Joujou ?
00:19:14On dirait un fourgon.
00:19:18Il ne faut pas laisser ce macabre ici.
00:19:21La meilleure façon de savoir qui c'est, c'est de le déposer quelque part.
00:19:25Les flics sauront l'identifier plus vite que nous.
00:19:50Attention !
00:20:21Ça va, ça va.
00:20:37Et merde.
00:20:44On l'a pommée.
00:20:46Dans l'état où il était, il n'est pas descendu tout seul.
00:20:49Il ne sera pas perdu pour tout le monde.
00:21:08Et allez, encore un poivreau.
00:21:11Bon, tu préviens l'APJ, moi je m'occupe de la circulation.
00:21:20Allez, circulez !
00:21:29Chiffon et matériaux divers.
00:21:39Monsieur, mademoiselle.
00:21:42C'est vous A. Benoît ?
00:21:45A comme...
00:21:46Abel.
00:21:48Eh bien Abel Benoît, vous devriez fourguer votre bœuf chez un brocanteur.
00:22:02Bon, allez, circulez.
00:22:18J'ai retrouvé la denonce.
00:22:23Docteur Coudéra.
00:22:26C'est lui qu'Abel Benoît voulait voir, le sale pétrier.
00:22:48Les mouettes, le phare de Bercy.
00:22:52On se croirait à la mer.
00:22:57Logiquement, c'est là que je vous quitte.
00:23:01Pour le métro, c'est un peu tard.
00:23:03Avec le temps, les taxis...
00:23:06C'est un peu trop tard.
00:23:09C'est un peu trop tard.
00:23:12C'est un peu trop tard.
00:23:15Avec le temps, les taxis...
00:23:18Je ne sais pas ce que la logique vient foutre là-dedans.
00:23:22En une seule journée, le passé me saute à la gueule.
00:23:26Un brocanteur, un cadavre sur le pont de Tolbiac.
00:23:30Un jouet d'Inkytog.
00:23:32On dirait un inventaire à la prévère.
00:23:40Sans compter la mâquerette avec son fouet.
00:23:44Dans votre inventaire, je suis où ?
00:23:50Comme si tu ne le savais pas.
00:23:53On dirait que je vous tutoie.
00:24:14Tu t'en souviens ?
00:24:29Tu t'en souviens ?
00:24:45Je t'en souviens.
00:25:06J'ai mis du bois dans la cheminée pour la nuit.
00:25:10On n'est pas partis pour avoir froid.
00:25:15On est partis pour avoir froid.
00:25:34Enormeur.
00:25:38Je n'arrive pas à le croire.
00:25:41C'est lui qui m'a tout appris.
00:25:44Tout.
00:25:45C'était le plus intègre de nous tous.
00:25:47Le plus drôle.
00:25:48Le plus coriace.
00:25:51Jamais il n'a abandonné une enquête.
00:25:54Il traquait la vérité jusqu'à l'obsession.
00:25:57Jusqu'à en devenir dingue ?
00:25:59C'est ce qu'on a dit à l'APG.
00:26:02On a mis en retraite anticipée.
00:26:06Il a fait un séjour dans une maison de repos.
00:26:09Quand on poursuit les auteurs pendant 25 ans,
00:26:11il n'est pas devenu dingue.
00:26:14Il était toujours sur le coup de la CDS, cette vieille affaire ?
00:26:25C'était un matin très tôt du mois de mai 68.
00:26:29Il restait quelques agités dans la rue.
00:26:32A l'époque, on avait autre chose à faire
00:26:34qu'à surveiller les transports de fond.
00:26:37Un fourgon de la CDS, bourré d'argent, est parti.
00:26:41On ne l'a jamais vu.
00:26:43Il a disparu sur le pont de Biac.
00:27:07Il a peut-être enfin trouvé quelque chose.
00:27:11Quelque chose que je trouverai à sa place.
00:27:13Vous n'allez pas vous mettre à rechercher ce fourgon ?
00:27:15Il réapparaîtra, Fabre, ça je vous le promets.
00:27:18Vous allez devenir aussi dingue que lui.
00:27:20Il s'agit de la mort d'un commissaire de police.
00:27:22Et surtout d'un ami.
00:27:23Je trouverai le salaud qui a fait ça.
00:27:31Le jour où la mer sera noire.
00:27:37Tu veux répéter ce que tu viens de dire ?
00:27:42Je cesserai de t'aimer le jour où la neige sera noire.
00:27:52Aucune femme m'a jamais dit un truc pareil.
00:28:07J'avais entendu parler des trésors cachés de la Chine.
00:28:11Et celui que j'avais déniché dans le 13e était nettement plus beau qu'un vase Ming.
00:28:16Si précieux même, que pour la première fois de ma vie,
00:28:19j'avais pas envie de me tirer sur la pointe des pieds.
00:28:22Comme d'habitude.
00:28:37Ne dis rien. Tu pourrais regretter.
00:28:41Tu vas me quitter ?
00:28:43Tu vas chercher des croissants.
00:28:45Tu vas revenir, c'est sûr ?
00:28:47Aussi souvent que tu voudras.
00:28:50J'ai peur pour toi.
00:28:52Ne crains rien.
00:28:54Tu es revenue de tout.
00:28:56Et le salaud qui me jette des saloperies ?
00:28:59C'est le boulot des salauds.
00:29:02Je m'en occuperai.
00:29:04Je m'en occuperai.
00:29:06Après les croissants.
00:29:12Laisse-toi.
00:29:35Ils reviendront, ils seront encore plus nombreux.
00:29:38Je sais, vous êtes quelques-uns.
00:29:40Mais on ne sera plus là.
00:30:04On ne sera plus là.
00:30:35Je vous présente...
00:30:40Une cousine de province, j'imagine.
00:30:42Province de Shanghai.
00:30:44Hélène, ma secrétaire, Zavater.
00:30:46Le cher pote monsieur.
00:30:48Tu veux montrer la suite, mademoiselle ?
00:30:52Une amie qui ne sait pas où dormir.
00:30:55Comme c'est charitable.
00:30:58Je ne vous avais pas si sensible au SDF, Nestor.
00:31:02C'est vrai.
00:31:03Vous avez bien fait avec tout ce qui se passe dans la rue.
00:31:06Et vous auriez pu tomber plus mal.
00:31:08Une grosse laide.
00:31:10Une boussue, une cul-de-jatte.
00:31:12Décidément, vous avez de la chance.
00:31:14Vous n'allez pas me faire un accès de racisme primaire ?
00:31:17Pas du tout.
00:31:18En face de chez moi, il y a 40 somaliens qui dorment dans ce quart depuis 6 mois.
00:31:21Vous voulez les héberger ?
00:31:23Non.
00:31:24Pour ce qui est de la clientèle, vous avez du nouveau ?
00:31:26Rien de neuf.
00:31:28Depuis que votre seul client est mort à la salle pétrière.
00:31:31Quant à moi, je n'ai pas trouvé un cousin de Shanghai pour me réchauffer.
00:31:34Et Rififi, il est où ?
00:31:36Il est parti.
00:31:37Avec une siamoise.
00:31:39C'est contagieux.
00:31:44C'est toujours pareil.
00:31:46Dès qu'il y a un jupon,
00:31:48c'est là qu'il fout le corps, ma fidèle Hélène.
00:31:50Elle aime bien, pourtant.
00:31:52Hélène !
00:31:54Hélène !
00:31:56Je...
00:31:57Annulez tous mes rendez-vous.
00:31:59Quels rendez-vous ?
00:32:03Je peux toujours compter sur vous.
00:32:07De toute façon, Nestor,
00:32:09quand vous prenez un coup de couteau ou une balle,
00:32:12ou que vous avez tout simplement trop bu,
00:32:14vous comptez toujours sur moi.
00:32:16Je serai là.
00:32:19Tout est déjeuné.
00:32:24Et comme piste,
00:32:26on a que ce joujou.
00:32:28C'est pour grand chose.
00:32:35À part les crises de jalousie d'Hélène,
00:32:37ici, tu ne crains rien ?
00:32:40J'aimerais te dire quelque chose.
00:32:42Je ne suis pas une femme.
00:32:44Je ne suis pas une femme.
00:32:47J'aimerais tellement t'aider à retrouver
00:32:49celui qui a tué son ouvre Benoît.
00:32:51Tu m'as déjà beaucoup aidée.
00:32:53En te souvenant de l'ordonnance,
00:32:55tu m'as permis de découvrir un autre macchabée.
00:32:58Justement.
00:33:00Et puis, si on était revenus plus tôt chez Benoît,
00:33:03peut-être moins t'aurais été tuée.
00:33:05Si tu savais comme je t'aime.
00:33:13C'est beau comme l'antique.
00:33:17Tellement beau,
00:33:19que ta mission, c'est de protéger cette jeune fille.
00:33:22Comme si je te demandais de protéger
00:33:24le président de la République.
00:33:26Non.
00:33:28T'es beaucoup aidée.
00:33:34Si quelqu'un
00:33:36touche à un de ses cheveux...
00:33:39Bon, alors, femme,
00:33:41trouvez-moi une explication logique
00:33:44de la présence de cette foutue camionnette
00:33:46à côté du corps de Balaam.
00:33:48D'abord, est-ce que c'est bien la camionnette
00:33:50du brocanteur mort il y a deux jours ?
00:33:52C'est écrit en toutes lettres, là.
00:33:54De deux choses d'une, ou Benoît est mort,
00:33:56ou il n'est pas mort.
00:33:58On l'a vu tous les deux à la morgue.
00:34:00Je ne sais pas. Il avait peut-être froid dans son frigo.
00:34:02Il est sorti pour aller faire un tour dans sa camionnette.
00:34:04Si vous cherchez l'explication logique,
00:34:06vous allez finir aussi cinglé que ce pauvre commissaire
00:34:08qui a cherché pendant 25 ans un fourgon qui a disparu.
00:34:10Vous retrouvez cette camionnette
00:34:12et surtout celui qu'il a conduisé.
00:34:42Monsieur, vous avez rendez-vous ?
00:34:44Votre secrétaire m'a demandé de me déshabiller.
00:34:46C'est un truc que je refuse jamais à une femme.
00:34:48Hein ?
00:34:50En quoi puis-je vous être utile ?
00:34:52Je suis détective privé.
00:34:54Je voudrais savoir ce que vous pouvez me dire
00:34:56sur Abel Benoît, un brocanteur que vous avez soigné
00:34:58il y a un an, chez lui.
00:35:00Vous savez combien de personnes je vois
00:35:02à l'heure actuelle ?
00:35:04Je ne sais pas.
00:35:06Je ne sais pas.
00:35:08Je ne sais pas.
00:35:10Vous savez combien de personnes je vois en un an ?
00:35:12Voilà, c'est spécial.
00:35:14Vous l'avez vu plusieurs jours,
00:35:16il a été poignardé dans la rue.
00:35:18Dans la rue, comme au cinéma ?
00:35:20Comme dans la vie.
00:35:22Il est dans quel service ?
00:35:24À la morgue.
00:35:26Il est mort de ses blessures ?
00:35:28Lors des suites de votre traitement.
00:35:30Je plaisante.
00:35:32Franchement,
00:35:34sans vouloir jouer au détective,
00:35:36je me demande pourquoi un type blessé
00:35:38au point d'en mourir
00:35:40voudrait voir un généraliste.
00:35:42Un chirurgien me semblerait plus approprié.
00:35:44Arrêtez de jouer au détective
00:35:46et continuez de jouer au docteur.
00:35:48Mais si cet Abel Benoît
00:35:50voulait me voir, moi, c'est qu'il avait
00:35:52certainement quelque chose de très intéressant à me dire.
00:35:54L'ennui, c'est qu'il ne m'a strictement rien dit.
00:35:56Et pourquoi je ne l'ai vu
00:35:58ni au moment de son admission, ni après.
00:36:00Je rentre de vacances, figurez-vous.
00:36:02La Martinique, un pays magnifique.
00:36:04Vous connaissez ?
00:36:06Les Antillaises sont superbes.
00:36:08Je veux dire maintenant,
00:36:10vous amusez bien, vous foutez de ma gueule.
00:36:14Bon, je ne l'ai vu qu'une seule fois.
00:36:16Il y a un an, c'est un de mes amis
00:36:18qui m'avait envoyé chez lui.
00:36:20C'est plutôt délicat.
00:36:22Je ne suis pas un bureau de renseignement
00:36:24et j'ignore ce que vous voulez à mon ami.
00:36:26Je voudrais le mettre en garde.
00:36:28Contre quoi, mon Dieu ?
00:36:30Parce que les amis de vos amis peuvent se retrouver
00:36:32dans le même état que mon ami.
00:36:34Charles. Charles Boreno.
00:36:50S'il vous plaît.
00:36:52Monsieur Boreno m'attend.
00:36:54Oui, vous êtes monsieur ?
00:36:56Mister Burma.
00:36:58Oui, un certain monsieur Burma a rendez-vous.
00:37:04Merci.
00:37:34Burma.
00:37:52Regardez Dominique.
00:37:54Depuis 25 ans.
00:37:56Espèce de lâcheur.
00:38:00Lâcheur.
00:38:02Lâcheur et amnésique.
00:38:04On se connaît ?
00:38:08Les barricades.
00:38:1068.
00:38:12Je sais bien que ça ne t'a pas dit,
00:38:14mais tout de même.
00:38:16Charlie.
00:38:22L'épée de cancer, t'es devenu...
00:38:24Oui, constructeur, parcours normal.
00:38:26Toi, t'es bien devenu flic.
00:38:28Tu te souviens de ce que disait Clemenceau.
00:38:30Si t'es pas un arbre à 20 ans,
00:38:32t'es un imbécile.
00:38:34Il a dit ça.
00:38:36Il a ajouté,
00:38:38si t'es encore un arbre à 40 ans,
00:38:40tu restes un imbécile.
00:38:44Il a apprendu à laisser éjecter les morceaux.
00:38:46Dis-moi, t'avais des cheveux à cette époque-là.
00:38:48J'avais de l'humour aussi.
00:38:50Si je t'ai pas reconnu,
00:38:52c'est pas parce que tu t'appelles...
00:38:54Tu t'appelais...
00:38:56Bernouz.
00:38:58C'est pas si fort.
00:39:00Bernis est mort et enterré.
00:39:02Alors, ne le réveillons pas.
00:39:06Il a si peu existé.
00:39:08Dis-moi, depuis toutes ces années,
00:39:10t'aurais pu m'appeler.
00:39:12J'ai pas changé de nom, moi.
00:39:14Tu sais, j'ai même suivi ta carrière.
00:39:16Dans les journaux.
00:39:18Tu sais comment j'ai été en 68.
00:39:20Sur un poids, j'ai pas varié.
00:39:22J'aime pas emmerder les autres.
00:39:24J'aime pas non plus qu'on m'emmerde.
00:39:26Tu sais ce qui m'amène ?
00:39:28La mort de Benoît.
00:39:30Ouais.
00:39:32T'oublies, il vient de me l'annoncer en même temps que ta visite.
00:39:34Ouais.
00:39:36Tu sais,
00:39:38contrairement à toi,
00:39:40Abel et moi, on se voyait de temps en temps.
00:39:42T'avais pas suivi le même train de vie.
00:39:44Ah, ça, il aurait pu suivre le TGV.
00:39:46Mais il a préféré la garderie.
00:39:48Tu sais, dans la vie, y'a qu'une chose qui ne change pas.
00:39:50C'est le caractère.
00:39:52Pourtant,
00:39:54moi, j'aimais bien le voir.
00:39:56Oui, il avait quelque chose en lui de si pur.
00:39:58Ça me faisait du bien.
00:40:02Dommage qu'il est pas vu assez souvent pour qu'il te confie
00:40:04quel était l'emmerdeur
00:40:06qui aujourd'hui, paraît-il,
00:40:08mijote des emmerdements.
00:40:10Dis-moi,
00:40:12tu crois que celui qui a
00:40:14poignardé Benoît,
00:40:16il va s'en prendre à moi ?
00:40:18À moi ou à nous ?
00:40:20Toi ou à nous, je sais pas.
00:40:22Des mille, non ?
00:40:24Des millions, tu veux dire.
00:40:26C'est même la Troisième Guerre mondiale.
00:40:28Entre les députés socialos
00:40:30aux chaumes durs,
00:40:32les banquiers frileux,
00:40:34les écolos, les expulsés récalcitrants.
00:40:36Tiens, et alors, les monuments historiques !
00:40:38C'est une lutte
00:40:40à couteau tiré !
00:40:42Tu viens dans un monde habituable.
00:40:44Nestor,
00:40:46c'est les affaires qui sont habituables.
00:40:48J'ai entendu parler de ça.
00:40:50Caisse noire, fausses factures,
00:40:52abus de biens sociaux, hauts devants,
00:40:54suicides.
00:40:56Tu veux parler de l'Italie ?
00:40:58C'est ça, de l'Italie.
00:41:00Le futur 13e.
00:41:02C'est un joyau d'architecture.
00:41:04C'est le plus grand chantier
00:41:06depuis des siècles.
00:41:08130 hectares.
00:41:10900 000 m2 de bureaux.
00:41:12Le Wall Street parisien.
00:41:14Depuis le banc Rossmann,
00:41:16on n'a jamais vu
00:41:18si grands travaux.
00:41:20Impressionnant, non ?
00:41:22Ça doit pas être de ce siècle, M. le baron.
00:41:24D'ailleurs, le baron Rossmann,
00:41:26il a transformé les ruelles en boulevards
00:41:28pour éviter les barricades.
00:41:30Si !
00:41:32Un gauchiste de la rue Galustac comme toi
00:41:34devrait le savoir.
00:41:36Pourquoi tu me parles d'Hossmann ?
00:41:38Parce que tu m'en as parlé, toi.
00:41:40Ça m'étonne pas, d'ailleurs.
00:41:42Une oeuvre grandiose.
00:41:44Elle a éventré tous les quartiers ouvriers et révolutionnaires.
00:41:47Napoléon III.
00:41:49Et aux bourgeois.
00:42:01Tu vas voir, c'est pas de la piquette.
00:42:06Tiens.
00:42:08A ton avis,
00:42:10pourquoi il est mort, le bel Benoît ?
00:42:12Comment ?
00:42:16Je ne sais pas.
00:42:18Il parlait guère de ses ennemis, tu sais.
00:42:20Il en avait peut-être pas.
00:42:22S'il en cherchait plutôt du côté de ses amis.
00:42:24Qu'est-ce que tu veux dire ?
00:42:26Rien.
00:42:28Je cherche, je me demande qui a pu tuer un aussi chic type.
00:42:30Ça, c'est vrai.
00:42:32Chic type, c'est vrai.
00:42:34Moi, je dirais naïf.
00:42:36Et même un peu cinglé.
00:42:38Si au moins, il avait vendu sa vieille brocante.
00:42:42Ça m'aurait fait une tour de 20 étages.
00:42:4640 étages !
00:42:48Un cinglé au grand cœur.
00:42:50Bah, la preuve.
00:42:52Sur son lit mort.
00:42:54Il a même pensé à te prévenir d'un danger.
00:42:58J'aime bien les cinglés, moi.
00:43:03Tiens.
00:43:05Je te le donne en mille.
00:43:07Ah.
00:43:09Ça veut dire quoi ?
00:43:11Alphonse ? Ah, perdu.
00:43:13Alors ?
00:43:15Alors, apparemment, pas d'empreintes.
00:43:17Ni sur le volant, ni sur les portières.
00:43:19Et les démarreurs ? Et la jauge à huile ?
00:43:21Et le bouchon du réservoir ?
00:43:23Il y a toujours des empreintes.
00:43:25Allez, désosez-moi cette camionnette, vite fait.
00:43:27On s'en occupe, commissaire, on s'en occupe.
00:43:29C'est bien le véhicule qui était en panne sur le compte Tolbirk.
00:43:31A aucun doute.
00:43:33Le type qui conduisait, vous pourriez me le décrire ?
00:43:35Il s'appelle Abenoin.
00:43:37Il m'a même répondu Abel.
00:43:39Abel. C'est pas français, ça ?
00:43:41Mais je vais devenir fou !
00:43:43C'est déjà fait.
00:43:45C'est pas du sang, ça ?
00:43:47Si c'est du sang, il faudrait identifier le groupe,
00:43:49et comparer avec les traces dans la cour.
00:43:51Du sang ? Où ça, du sang ?
00:43:53Là, patron.
00:43:55On a enfin quelque chose, commissaire.
00:43:57Bon, je vois un rapport d'abord à mon bureau dans deux heures.
00:43:59Le cadavre du treizième arrondissement était là sous mes yeux.
00:44:01Défiguré, maquillé par les promoteurs faussoyeurs de la trompe de Boréno.
00:44:03Ah, je préférais Bernice qui se battait pour le bonheur de l'humanité.
00:44:05En attendant, j'avais cette foutue enquête.
00:44:29C'était un flic.
00:44:55Manly !
00:44:57Manly !
00:45:09Où est-il ?
00:45:11Il est embarqué.
00:45:19J'ai fait tout ce que j'ai pu, patron.
00:45:21Je sais.
00:45:25Je sais aussi qu'ils avaient buté un type rue nationale en croyant que c'était moi.
00:45:29Un balin, c'est eux.
00:45:31Balin ?
00:45:35Y a un rapport avec le joujou, là ?
00:45:47Rechercher les coupables d'un hold-up pendant 25 ans ?
00:45:51C'est dingue, ça.
00:45:53Bon, je...
00:45:55À part ça, Manly...
00:45:57On la retrouvera.
00:46:01Même si on doit y passer le restant de notre vie.
00:46:11Oh, les arts martiaux.
00:46:31Je m'en fiche plus.
00:46:43On m'a autorisé toutes les bavures.
00:46:45Faut peut-être faire gaffe, patron, parce que pour les bavures, il en connaît rien.
00:46:49Arrêtez ou je tire !
00:46:51Qu'est-ce qu'il dit ?
00:46:53Il dit qu'il tire.
00:46:55Fait chier.
00:47:17Pas très malin de buter un commissaire.
00:47:19Quel commissaire ? De quoi vous parlez ?
00:47:21De celui que vous avez transporté dans la camionnette de Benoît.
00:47:23Bon, allez, embarquez-le.
00:47:24Retirez-moi ces menottes.
00:47:26C'est pas dans le quartier, hein.
00:47:27Dans le quartier, il est pas en train de pourvoir.
00:47:2920 ans.
00:47:37Qu'est-ce que je fais, là ?
00:47:39Tu cherches une grosse chinoise à Shannatown qui tient un bordel.
00:47:43Hé, hé, je vais peut-être tomber sur les deux.
00:47:45Sur les deux samouraïs, là.
00:47:48J'espère bien.
00:47:50Quoi ?
00:48:12Nom, prénom, adresse et profession.
00:48:18Debout.
00:48:20Et oui.
00:48:21En quelques secondes, c'est sans profession.
00:48:23Sans licence.
00:48:25Sans port d'armes.
00:48:26Sans rien.
00:48:27Hop, là.
00:48:28Allez, hop.
00:48:30Fini, les non-lieux.
00:48:32Terminé, tout ça.
00:48:33Les dossiers enterrés par Faroult.
00:48:35Je vais tout exhumer, moi.
00:48:37Toute une vie jonchée de cadavres.
00:48:39Je vais remonter jusqu'à votre première communion.
00:48:41Perpète, il va prendre de Nestor. Perpète.
00:48:43J'aimerais parler au commissaire Faroult.
00:48:45Non, mais qu'est-ce que vous croyez ?
00:48:47Qu'il va passer sur la mort d'un commissaire, comme ça ?
00:48:49Mais vous êtes foutus, Burma.
00:48:51Faroult peut rien faire pour vous, rien.
00:48:53Hé, Balin, c'était son ami.
00:48:56Ah.
00:48:57Commissaire.
00:48:58Alors, il a avoué ?
00:49:00Qu'est-ce que je vous voulais que j'avoue, Florimont ?
00:49:03Être ici.
00:49:06Vous auriez tué 15 personnes, je m'en ficherais.
00:49:09C'est normaire.
00:49:10Si j'avais voulu tuer un flic, j'aurais commencé par Favre.
00:49:13Oui, c'est bien, vous avez tué personne, c'est bien,
00:49:15mais c'est votre silence qui est mortel.
00:49:18C'est vrai, là, vous faites des enquêtes à tout seul, tranquille,
00:49:21et puis vous brouillez les pistes de la police.
00:49:23Pour brouiller Favre, on ne fout pas grand-chose.
00:49:25Bon, la lettre que vous envoyez Benoît, vous deviez me la montrer.
00:49:28Quelle lettre ?
00:49:29Ah.
00:49:30Ben, je l'ai garée.
00:49:32Alors, là ?
00:49:33Là, je vais me fâcher.
00:49:35Qu'est-ce que vous savez sur la mort du commissaire ?
00:49:38Ce que j'ai lu dans la presse, c'est tout.
00:49:40Venez par ici.
00:49:43J'ennuie.
00:49:45J'ennuie, Bloma, c'est que...
00:49:48il y a un témoin.
00:49:50Quel témoin ?
00:49:51Un témoin, un témoin digne de poids,
00:49:53puisque c'est un flic.
00:49:54Venez.
00:49:56Voyez, entrez.
00:50:00Ah, là, là, vous le reconnaissez, là ?
00:50:02Oui, oui, c'est bien lui qui conduisait la camionnette.
00:50:04Certain, hein ?
00:50:05Affirmatif, monsieur le commissaire.
00:50:07Mais je n'ai jamais fait la connaissance de ce monsieur.
00:50:10Alors, là, Bloma, enfin, on avoue, non ?
00:50:12Mais qu'est-ce que vous voulez que j'avoue ?
00:50:14Mais je ne vous accuse pas du meurtre du commissaire Balin.
00:50:17Non, non, je vous accuse de complicité par omission.
00:50:20Excusez-moi.
00:50:21Allez-y.
00:50:22On a retrouvé du sang dans la camionnette.
00:50:24Ah, non, je n'y crois pas.
00:50:26Il ne me connaît pas.
00:50:27Il m'a donné son nom, pourtant.
00:50:29A. Benoît.
00:50:30A comme...
00:50:32A comme quoi, en fait ?
00:50:40A comme quoi, en fait ?
00:51:10A comme quoi, en fait ?
00:51:41Pardon, monsieur.
00:51:43Je cherche un cercle de jeux.
00:51:55Bonjour, monsieur.
00:51:56Bonjour.
00:51:57Vous ne savez pas où je pourrais trouver un autre endroit
00:52:01où il y a des jeux ?
00:52:03Des jeux d'argent, clandestin ?
00:52:05Des jeux d'argent, clandestin ?
00:52:07Où il y a des jeux ?
00:52:09Des jeux d'argent, clandestin, s'il vous plaît.
00:52:12Non ?
00:52:13Vous ne savez vraiment pas, non ?
00:52:15Pourquoi pas ?
00:52:38Monsieur.
00:52:40Je cherche quelqu'un qui pourrait me donner un petit renseignement.
00:52:53Vous cherchez un guide, monsieur ?
00:52:56J'espère que vous avez un alibi, Burma.
00:52:59Un alibi en béton
00:53:01pour l'ordre du crime.
00:53:03Eh ben oui, commissaire.
00:53:05Vous voyez, j'ai un alibi.
00:53:08J'étais avec Manli.
00:53:10L'ennui, c'est...
00:53:12Oui ?
00:53:13L'ennui, c'est qu'on l'a enlevée ce matin.
00:53:16Ah ben oui, ça, c'est ennuyeux pour votre alibi.
00:53:18Il faut que je la retrouve.
00:53:20Oh, c'est pas pour moi, c'est pour elle.
00:53:22Ce ne sera pas facile, parce que, vous savez,
00:53:24dans le milieu chinois, ils règlent leurs affaires bien, proprement.
00:53:27Ils ont un incinérateur, vous ne saviez pas, ça ?
00:53:30Écoutez-moi.
00:53:32Écoutez-moi bien, commissaire.
00:53:34Si jamais il arrive malheur à cette fille,
00:53:36je vous pardonnerai jamais.
00:53:38Burma, il y a le commissaire Balin entre nous,
00:53:42et c'était mon ami.
00:53:44Abel Benoit aussi était mon ami, hein ?
00:53:46C'est moi, commissaire, je m'en occupe.
00:53:49Content de me revoir, hein ?
00:53:51Oui, oui.
00:53:58On recommence.
00:53:59Nom, prénom, adresse et profession.
00:54:02Burma, Nestor, et je n'ai pas déménagé depuis tout à l'heure.
00:54:05Et voilà, allez, par ici.
00:54:08Allez, assis.
00:54:10Nom, prénom, adresse, profession.
00:54:12Oh, meurs !
00:54:14Commissaire, il faut que je vous parle, hein, en privé.
00:54:17Allez, par là.
00:54:24J'ai besoin de 48 heures, Florimont.
00:54:26C'est ça. Je vais me faire virer à deux ans de la retraite.
00:54:29Vous ne vous ferez pas virer.
00:54:31Vous aurez les honneurs de la presse,
00:54:33et je vous donnerai l'auteur du hold-up et l'assassin de Balin.
00:54:40Dites-moi, pourquoi vous ne laissez pas faire la police pour une fois ?
00:54:45Parce que je suis convaincu que la police ne pourra pas retrouver Manly.
00:54:49Ah, vous l'avez vraiment dans la peau, votre alibi, hein ?
00:54:54Commissaire, est-ce qu'une femme vous a déjà dit
00:54:57je cesserai de t'aimer le jour où la neige deviendra noire ?
00:55:02Non, jamais, non.
00:55:04Et quand une femme vous dit ça,
00:55:06vous avez envie de raccrocher les gants pour de bon ?
00:55:09À la retraite, vous ?
00:55:11J'irai à Nogent.
00:55:12Ah non, surtout pas.
00:55:13Ben, pourquoi pas ?
00:55:15On jouera au billard le dimanche matin, au PMU du coin,
00:55:18et puis on taperait le carton les soirées d'automne.
00:55:21Et on ramasserait des cadavres à la pelle. Non, non, oubliez Nogent.
00:55:25Je peux partir ?
00:55:26Vous êtes gonflé, vous.
00:55:28Vous savez que vous êtes le témoin numéro un.
00:55:31Alors ?
00:55:34Vous me les donnez les 48 heures pour sauver Manly ?
00:55:54Non.
00:56:25Tu sais pas où il y a une grosse dame ?
00:56:27Non.
00:56:55Arrêtez, quoi !
00:56:57Arrêtez, on le tue !
00:57:14Calmez-vous !
00:57:25Calmez-vous, les mecs !
00:57:27Mais calmez-vous, quoi !
00:57:28Arrêtez !
00:57:29Arrêtez, quoi !
00:57:32T'es venu ici pour quoi, au juste ?
00:57:36Pour Manly.
00:57:37Mon patron voudrait négocier.
00:57:39Mais c'est tout négocié.
00:57:41Deux millions, et elle est à lui.
00:57:45C'est un peu cher, non ?
00:57:46Pas un franc de moins.
00:57:51Bon, d'accord.
00:57:52D'accord, d'accord, je vais lui dire.
00:57:54Lundi, même endroit, même heure.
00:57:59Vous pourrez pas changer de quartier ?
00:58:06Ils peuvent le garder combien de temps, en garde à vue ?
00:58:10Logiquement, à partir de cette heure-ci,
00:58:13il y a droit à un avocat.
00:58:16S'il est choisi par Fabre, il est pas prêt de revenir.
00:58:22Bah quoi ?
00:58:37Les Thaïs ont demandé deux millions.
00:58:39C'est donné ?
00:58:42Pas un sou de moins, ils m'ont dit.
00:58:45Ils ont dû comprendre que vous y teniez beaucoup.
00:58:50Je peux vous aider ? J'ai un livret de pièces d'épargne.
00:58:54C'est gentil.
00:58:56Moi aussi, j'ai un petit piquet, là.
00:58:59C'est le complément qui va être difficile à trouver.
00:59:03Je peux faire le tour de mes potes.
00:59:05S'ils sont aussi fauchés que les miens.
00:59:08Quoique...
00:59:11J'en ai un...
00:59:14qui est pas un pauvre.
00:59:19C'est pas un pauvre.
00:59:33On ne voit pas pendant 25 ans, et on ne se quitte plus.
00:59:38Quelques signatures, M. le Président ?
00:59:40Oui, ma tête dominique.
00:59:45La liberté sous caution, j'ai appris ça par les canards.
00:59:48Ta tête ? Mais ça, t'es un commissaire de police.
00:59:51Et deux millions, c'est le prix d'une femme.
00:59:54T'as n'importe laquelle pour le prix de la dîner.
00:59:56Celle-là, pour deux millions, je fais une affaire.
00:59:58A ce prix-là, elle doit pas être mal.
01:00:00Demande-moi demi-dix.
01:00:01Ou demi-nuit, j'ai besoin de deux millions.
01:00:06J'ai un réseau de filles super pour trois mille la nuit.
01:00:10J'ai pas besoin d'une nuit avec une pute.
01:00:12Et ta mère Veil, elle vaut deux millions.
01:00:15T'es le seul à pouvoir me les avancer.
01:00:18Tu sais, une somme pareille, c'est pas facile.
01:00:20Ça se trouve pas sous le semblage...
01:00:21Il y a les chevaux qui valent plus cher.
01:00:24Je peux rien faire pour toi, j'ai pas la somme.
01:00:26Dis-moi n'importe quoi, mais pas ça.
01:00:28Tu sais bien que les hommes d'affaires n'ont jamais de liquidité.
01:00:34Les pauvres non plus.
01:00:40Dis-moi, Charlie, à propos de ma quête...
01:00:44Est-ce que celle-là te dit quelque chose?
01:00:48Non.
01:00:51Décidément, tout disparaît dans le 13e arrondissement.
01:00:55Le fourgon de la CDS avec la bagatelle de 4 millions.
01:00:58C'était pas rien en 68.
01:01:01Balin, Benoît qui se fait assassiner.
01:01:04Ainsi que le 13e arrondissement.
01:01:08À propos, toi, ta fortune,
01:01:10elle date de quel mois?
01:01:12En 68.
01:01:14Qu'est-ce qu'il y a dans un fourgon?
01:01:17Du fric, en général.
01:01:20Ça se conduit pas tout seul, un fourgon.
01:01:24Un chauffeur.
01:01:26Un chauffeur, ça disparaît pas comme ça.
01:01:29Ça a forcément un passé.
01:01:30Une famille, des parents, une femme.
01:01:33J'insinue que le fourgon a pas été perdu pour tout le monde.
01:01:38L'autre jour, tu es venu me sauver.
01:01:42Maintenant, tu m'accuses.
01:01:44L'autre jour, j'aurais pu rencontrer Charlie.
01:01:48Mais je me suis trouvé face à face avec le baron Haussmann.
01:01:51Oui.
01:01:53Quand tu m'as accusé du hold-up,
01:01:55je me suis dit que j'allais te tuer.
01:01:59Quand tu m'as accusé du hold-up...
01:02:03T'étais pas tout seul.
01:02:05Benoît était avec toi.
01:02:08T'as beaucoup de problèmes de flics et de fric de mon tout cerveau.
01:02:11Je comprends rien à ce que tu racontes.
01:02:13Alors, c'est que t'as dit merde au passé.
01:02:16J'ai surtout dit merde aux emmerdeurs.
01:02:29À bientôt, Charlie.
01:02:51Votre copain n'a rien pu faire.
01:02:53Il est mort.
01:02:56Votre copain n'a rien pu faire.
01:03:02Il faut dire que le sang-brique aussi...
01:03:05Où est Hélène ?
01:03:07Je crois qu'elle a une idée.
01:03:25Madame Guerand ?
01:03:27C'est moi !
01:03:31Je l'ai déjà répétée au moins 100 fois.
01:03:34Je suis en train de l'écouter.
01:03:37Madame Guerand ?
01:03:40C'est moi !
01:03:44Je l'ai déjà répétée au moins 100 fois.
01:03:46Je l'ai déjà écoutée.
01:03:48Je l'ai déjà écoutée.
01:03:50C'est moi !
01:03:53Je l'ai déjà répété au moins cent fois à la police.
01:03:56Enfin, si ça vous amuse, je ne vois pas ce que vous trouverez de plus que ce pauvre bâlin.
01:04:02On avait fini par devenir copains, tous les deux.
01:04:05Lui cherchait le fourgon, moi mon mari. Sacré des liens.
01:04:09Et puis, il aimait bien mon petit blanc.
01:04:11Je comprends. Qu'est devenu votre mari ?
01:04:13Aucune nouvelle depuis soixante-dix.
01:04:16Après la disparition du fourgon, j'ai reçu quelques mandats,
01:04:19quelques lettres d'Amérique du Sud pendant deux ans.
01:04:24Vous voulez dire qu'après le hold-up, votre mari a fui en Amérique du Sud ?
01:04:27Pour la police, il était complice. Moi aussi, d'ailleurs.
01:04:31Vous pensez, si j'avais touché au gâteau, comme je serais restée ici dans la case locale ?
01:04:37Allez, venez prendre un verre de Jerez, ça vous réchauffera.
01:04:42Je vous insère un autre ?
01:04:43Non, non, merci.
01:04:46Merci.
01:04:54Cette photo, elle a été prise où ?
01:04:56Argenteuil. On venait d'acheter la maison en soixante-sept.
01:05:01Mais après ce que vous savez, j'ai dû la vendre.
01:05:03À qui ?
01:05:04À un promoteur, un certain Borreno.
01:05:10Vous allez trouver la femme du chauffeur.
01:05:13Oui, ça me fait plaisir, Hélène. Vous savez bien que ce n'est pas ce que je cherche.
01:05:19Vous voulez que j'aille à Argenteuil ? Alors j'y vais.
01:05:37Elle était bien gentille, Hélène.
01:05:40Mais ce n'est pas dans ce trou perdu que j'allais oublier mon blouse.
01:05:44Et ce n'est pas ici que je vais retrouver ma nuit.
01:06:09Mais...
01:06:33D'abord Benoît, ensuite le commissaire Ballin, maintenant Guérin,
01:06:39et qu'il tourne.
01:07:09Je l'ai revu il y a un mois, c'est à peine si je l'ai reconnu, c'était devenu une cloche,
01:07:35une épave.
01:07:37Il avait tout croqué en Amérique, enfin ce qu'il avait à croquer.
01:07:40Comment vous expliquez son retour ?
01:07:43Un, deux, trois, quatre, cinq, de l'argent.
01:07:50Notre entrevue était plutôt rageuse, je lui en voulais de m'avoir laissé tomber.
01:07:56Lui ne parlait que de ses vieux copains qu'il avait lâchés.
01:08:00Je crois qu'il était revenu pour se venger.
01:08:03De ceux avec qui il avait fait le coup de la CDS ?
01:08:06Un, deux, trois, quatre, cinq, l'amour.
01:08:11Beaucoup d'amour.
01:08:13Oui, dans certains vernissages, tout qu'il n'arrivait pas à retrouver.
01:08:19Le fourgon, vous l'avez pas vu ?
01:08:24Un, deux, trois, quatre, cinq, la mort.
01:08:35Un, deux, trois, quatre, cinq, la mort.
01:09:06Je savais enfin comment le fourgon de la CDS,
01:09:09que personne n'avait jamais réussi à retrouver, avait terminé son existence.
01:09:36Ici Guérin, j'arrive. Est-ce que tout est prêt ?
01:09:44Je suis sur le pont de Tolbiac. Ouvrez les portes.
01:09:48Bien reçu, terminé.
01:10:05Un, deux, trois, quatre, cinq, la mort.
01:10:35C'est le dernier de Bernice, alias Charles Borreno,
01:10:39qui était très mince à l'époque.
01:10:42Ça y est, Bernice, on a réussi.
01:10:45Tu es riche.
01:10:50Il avait été le plus rouge d'entre nous.
01:10:53Il était devenu le plus gros, le plus riche, le plus imposant.
01:10:56C'était un excessif. Il avait raison.
01:10:59C'est le caractère qui change le moins dans la vie.
01:11:05Monsieur, bonjour.
01:11:36Qu'est-ce que tu fous ici ?
01:11:39Je suis venu voir un salaud qui bétonne son passé.
01:11:44C'est lui ?
01:11:46Oui, c'est lui.
01:11:48C'est lui ?
01:11:50Oui, c'est lui.
01:11:52C'est lui ?
01:11:54Oui, c'est lui.
01:11:56C'est lui ?
01:11:58Oui, c'est lui.
01:12:00C'est lui ?
01:12:02Oui, c'est lui.
01:12:05Tu recommences ?
01:12:07Un beau conseil, tu ferais mieux de laisser tes idéaux de 68 aux vestiaires.
01:12:10T'aurais mieux fait de mettre un casque. Ce sera plus prudent.
01:12:13Avec toi, c'est pas un casque qu'il faut, c'est un gilet pare-balles.
01:12:16Tu parles de quoi, là ?
01:12:18L'argenteuil.
01:12:20Je vais retrouver Guérin. T'aurais dû le mettre dans le béton, j'aurais rien vu.
01:12:23T'es venu, c'est pour me faire chanter ?
01:12:26Oh, non. Déchanter, peut-être.
01:12:29Les flics sont en plein boulot dans ton pavillon.
01:12:31Tu m'as balancé ?
01:12:33C'est pas mon genre. Je suis venu te prévenir seulement.
01:12:36T'avais une toute petite longueur d'avance sur eux.
01:12:39Ça veut dire quoi, ça ?
01:12:41Ça veut dire que tu devrais prendre le premier avion pour l'Amérique du Sud.
01:12:44Un billet pour 2 millions ?
01:12:47Oh, j'aurais pu te faire chanter.
01:12:49Ça m'aurait rendu service en ce moment pour quelqu'un que j'aime bien, mais...
01:12:53Depuis que j'ai retrouvé Guérin, je te demanderai pas 2 millions et toi.
01:12:57Mais tu veux quoi, en juste ?
01:12:59Tout savoir depuis le début, pour pas mourir idiot.
01:13:03Tu vas pas m'emmerder 25 ans après.
01:13:05Parce qu'on a piqué du pognon à des banquiers, pas toi.
01:13:08L'ennui, c'est que 25 ans plus tard, tous les copains tombent comme des mouches,
01:13:11y compris celui qui te voulait du bien.
01:13:13Celui qui avait quelque chose de si pur en lui.
01:13:16C'est pas moi qui ai tué Benoit.
01:13:18Alors, qui c'est ?
01:13:19Guérin.
01:13:21Ce petit con a claqué sa part en Amérique du Sud.
01:13:23Et après, il a prétendu qu'il avait été lésé.
01:13:26Alors, il est revenu il y a un mois à Paris.
01:13:28Et il a commencé par torturer Benoit.
01:13:31Ben oui, pour me retrouver.
01:13:34Mais Benoit, il a rien dit.
01:13:36Alors, Guérin l'a tué.
01:13:38Comme cette larve a fini par me retrouver.
01:13:40Moi, j'ai perdu les pédales.
01:13:52Tu crois que je vais perdre comme ça ce que j'ai mis 25 ans à construire ?
01:13:56Alors là, Charlie, tu repères les pédales.
01:13:58Tu sais ce que c'est quand t'as rien.
01:14:01T'es révolutionnaire.
01:14:03T'es généreux.
01:14:04Prêt à tout partager, c'est facile.
01:14:06Mais dès que t'as atteint une position sociale,
01:14:08une fortune, t'as bâti ta maison.
01:14:11Alors là, t'as pas envie qu'on t'emmerde.
01:14:13Alors tu te défends !
01:14:14Tu deviens méchant, égoïste !
01:14:17Moi, j'aimais bien Benoit.
01:14:19C'était un simple.
01:14:21Mais Guérin, ce clopin !
01:14:24Tu crois que je vais foutre ma vie en l'air pour ce larvin ?
01:14:55Bon, c'est une belle fin pour un roi du béton.
01:14:58C'était lui, l'assassin de Balin ?
01:15:01Les chinois, ils l'ont pris pour moi.
01:15:03Lui, c'était le cerveau du hold-up.
01:15:05Vous gagnez combien, commissaire ?
01:15:07La paie d'un serviteur de l'État.
01:15:10Alors, des clopinettes.
01:15:11C'est quelque chose comme ça, oui.
01:15:14Vous pourriez me prêter 2 millions ?
01:15:162 millions, léger.
01:15:17Lourd.
01:15:18Non mais je rêve, là !
01:15:19Je me fous dans un merdier pas possible
01:15:21pour que vous soyez en liberté.
01:15:22Et maintenant, vous venez me taper de 2 millions, lourd !
01:15:25Mais j'imagine que c'est pas pour vous acheter une villa sur la rivière.
01:15:29Non, c'est pour m'acheter une retraite sentimentale.
01:15:32Eh ben, ça, c'est un beau placement, ça.
01:15:38Vous savez, j'en ai marre de cracher dans la soupe de cette société corrompue.
01:15:42Déjà 4 morts, vous allez pas m'offrir un cinquième cadavre, non ?
01:15:45Faites bien.
01:15:46Si je trouve pas 2 millions pour sauver Manly
01:15:49et coincer les assassins de Balin...
01:15:52Et si nous faisions en sorte que l'argent des contribuables
01:15:55serve à quelque chose, pour une fois, hein ?
01:17:19Manly !
01:17:49Lestor, mon amour.
01:17:52Je te vois, Ben.
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