Nestor Burma - 1998 - Les Affaires Reprennent

  • il y a 3 mois
DB - 15-07-2024

Category

📺
TV
Transcription
00:00:00La Marseillaise
00:00:30La Marseillaise
00:01:00Le Pays des Morts
00:01:08Le Pays des Morts
00:01:14Ça m'embête, ça m'embête, Monsieur l'Agent.
00:01:16C'est trop tard, Monsieur.
00:01:17Ce n'est jamais trop tard dans la vie, Monsieur l'Agent.
00:01:19C'est un emplacement réservé, vous n'allez pas stationner ici.
00:01:21Livraison, c'est pour livrer.
00:01:23Eh bien, ça tombe bien, je livrais.
00:01:25Ce n'est pas un véhicule de livraison.
00:01:26Vous avez un quart d'heure pour le déplacer, après c'est la fourrière.
00:01:29On ne parle pas les grands mots.
00:01:31Enfin, faites un effort.
00:01:32On peut s'entendre entre gens intelligents.
00:01:35Hein ?
00:01:37Vous payerez le double, si ça vous amuse.
00:01:40Écoutez, je n'ai pas de temps à vous consacrer.
00:01:42Ça suffit.
00:01:43Qu'est-ce qui se passe ici ?
00:01:45Je suis désolé.
00:01:47Vous m'avez frappé, Monsieur.
00:01:49Je ne vous ai pas frappé.
00:01:50Vous êtes témoin, je ne l'ai pas frappé.
00:01:51Vous ne le prenez sur ce temps.
00:01:52Vous êtes témoin, je ne l'ai pas frappé.
00:01:53Allez hop, on l'embarque.
00:01:55Ça commence bien.
00:01:58J'aime autant vous dire que ça ne vous a pas frappé.
00:02:15Bon, reprenons.
00:02:17Monsieur Burma vous a donc giflé et a fait tomber vos couvre-chefs.
00:02:21C'est bien ça ?
00:02:22Oui, Monsieur le Président.
00:02:23Il a fallu l'arrivée de plusieurs collègues pour parvenir à le ceinturer.
00:02:26D'habitude, une jolie femme peut me ceinturer facilement.
00:02:29Chut, vous en avez déjà assez fait.
00:02:31J'espère qu'il ne va pas s'en tirer comme ça.
00:02:33Merci, merci.
00:02:34Vous pouvez vous rasseoir.
00:02:36Maître, c'est à vous.
00:02:38Merci, Monsieur le Président.
00:02:43Mon client, comment dire, est aussi une victime.
00:02:48Une victime de la vie trépidante que nous menons tous.
00:02:50Une victime du stress, de l'incompréhension, des tensions urbaines.
00:02:54C'est vrai, Monsieur Burma s'est un peu emporté.
00:02:57Mais ce geste d'énervement, cette seconde de colère qui l'amène aujourd'hui devant vous,
00:03:01si elle est inadmissible, n'en est pas moins compréhensible ?
00:03:05Qu'est-ce qu'un emplacement de livraison,
00:03:07sinon le reflet d'une discrimination claire entre les citoyens, selon leurs activités ?
00:03:12On ne s'est pas ici pour discuter de cela, Maître.
00:03:14Revenez-en à la culpée.
00:03:16Bien, Monsieur le Président.
00:03:17Voilà, Monsieur le Président.
00:03:18En résumé, Monsieur Burma regrette son geste
00:03:22et prie la victime de bien vouloir l'excuser pour ce malheur.
00:03:25Non, non, non, je ne m'excuse pas.
00:03:27Enfin, ce n'est quand même pas moi qui suis responsable,
00:03:29si les flics sont habillés comme des clowns.
00:03:31Enfin, si vous ne voulez pas qu'ils perdent leur képi, mettez-leur des jugulaires.
00:03:34Viens me le dire enfin, je n'ai pas entendu.
00:03:36En plus, il est sourd.
00:03:37Monsieur Burma.
00:03:38Oh, Monsieur le Président, le stationnement payant,
00:03:41c'est une arnaque légale.
00:03:43Une raquette municipale.
00:03:45La rue est à tout le monde.
00:03:46Taisez-vous ou je vous inculpe pour outrage à magistrats.
00:03:49Faites ce que vous voulez.
00:03:51Non, mais tant d'effets de manche pour un problème de chapeau.
00:03:55Silence.
00:03:56S'il vous plaît, taisez-vous.
00:03:57Je lui fais une reconstitution, je lui rejoue quand il veut.
00:03:59Quand tu veux, salopard.
00:04:01Celui-là, il n'a pas son bac.
00:04:02Vous l'aurez cherché.
00:04:04La cour vous condamne à six mois de prison avec sursis
00:04:07et dix mille francs d'amende.
00:04:09Et maintenant, faites-moi sortir cet énergumène
00:04:11avant que je ne m'énerve à mon tour.
00:04:13Vous voyez, vous aussi.
00:04:14Merci, Monsieur le Président.
00:04:15Bon, affaire suivante.
00:04:29Qu'est-ce qui vous a pris, aussi, d'aller frapper un flic ?
00:04:31Je ne l'ai pas touché.
00:04:32Vous ne devriez pas me faire le syndrome du contrat actuel, vous aussi.
00:04:35Et avec le juge, vous n'auriez pas pu être un petit peu plus discret, non ?
00:04:38En tant que micro, je m'exprime.
00:04:40Mais n'empêche que ça aurait pu vous coûter beaucoup plus cher.
00:04:42C'est vous qui me coûtez cher.
00:04:45Et les six mois avec sursis, vous les oubliez ?
00:04:48Chère Hélène, dans la vie, on est tous en sursis.
00:04:50Alors, je vais chercher la voiture au parking
00:04:52et je vous rejoins au bureau.
00:05:14Désolé de vous retarder.
00:05:45Merde.
00:05:54Qui est-ce ?
00:05:55Bertrand Ledoyen.
00:05:57Juge d'instruction.
00:05:59On lui a piqué ses cartes de crédit et puis son portefeuille.
00:06:03Ça montre aussi qu'il en avait une.
00:06:06Moi, je crois que c'est plutôt un crime crapuleux.
00:06:09Revenons-en à l'homme qui vous a bousculé.
00:06:12Il ressemblait à quoi ?
00:06:13J'ai pas fait attention.
00:06:15D'autant plus que je viens me prendre six mois avec sursis
00:06:17et dix mille francs d'amende
00:06:19pour une histoire de képi.
00:06:20Ça déconcentre.
00:06:21Qu'est-ce que vous faites dans la vie, monsieur Burma ?
00:06:23Je suis détective privé.
00:06:24Vous avez un problème avec votre dame ?
00:06:27Pour un privé, monsieur Burma,
00:06:29vous êtes plutôt privé du sens de l'observation, non ?
00:06:31C'est un peu de famille.
00:06:33Mon père ne m'avait pas reconnu.
00:06:35C'est vraiment dommage.
00:06:37Il faut que ça nous tombe dessus trois jours
00:06:38avant l'installation des caméras vidéo.
00:06:40Trois jours ?
00:06:41Il n'aurait pas pu attendre un chouïa, l'assassin ?
00:06:43Au moins, on aurait eu l'image de lui.
00:06:45Il y a des meurtres qu'on ne peut pas remettre au lendemain.
00:06:47Bon, il faut que j'y aille.
00:06:49Je vous ai dit tout ce que je savais.
00:06:51C'est-à-dire pas grand-chose, quoi.
00:06:52Si j'ai besoin de vous,
00:06:54je peux vous joindre à ce numéro.
00:06:56Abusez pas, quand même.
00:06:57Pardon.
00:06:59C'est qui, ce rigolo ?
00:07:10C'est qui, ce rigolo ?
00:07:40C'est qui, ce rigolo ?
00:08:11Il paraît que vous êtes en réunion.
00:08:13Ça se voit pas.
00:08:14Vous interrompez sa sieste.
00:08:16Merci, Hélène.
00:08:17Qu'est-ce qu'il me faut, l'honneur ?
00:08:18On est venu vous interroger sur le doyen.
00:08:20Encore ?
00:08:22J'ai déjà tout dit sur cette affaire.
00:08:24Allons, allons, Burma.
00:08:26Pas nous.
00:08:27On sait bien que vous êtes un peu en froid avec la justice.
00:08:29Surtout depuis votre rodeo de l'autre matin.
00:08:32J'ai tout courant de ça, aussi.
00:08:34Bon, si vous n'avez plus besoin de moi,
00:08:35je devrais y aller.
00:08:37J'ai tout courant de ça, aussi.
00:08:38Bon, si vous n'avez plus besoin de moi,
00:08:40je descends boire un café.
00:08:41Il n'y en a plus ici.
00:08:42Eh ben, voilà.
00:08:43Je peux même pas vous offrir un café.
00:08:44Parce que vous nous avez déjà offert quelque chose.
00:08:47Alors, on n'a pas voulu donner le signalement du suspect à l'inspecteur ?
00:08:51C'est des absences.
00:08:52Ah oui, que ça vous amuse qu'un juge d'instruction soit fait buter.
00:08:55Vous protégez le coupable.
00:08:56C'est normal.
00:08:58Quand on a une dent contre la justice,
00:08:59n'importe quel magistrat est bon à plomber.
00:09:03Vous l'écoutez,
00:09:04Florimont, je passais.
00:09:06J'y suis pour rien.
00:09:08Sérieusement, Burma,
00:09:09vous n'avez rien remarqué de spécial
00:09:11quand il vous a bousculé, le type, là ?
00:09:13J'ai des absences.
00:09:14Ben, non.
00:09:15Il avait quoi ? Un costume ?
00:09:16Il avait quelque chose ?
00:09:17Un blouson ? Je ne sais pas, moi.
00:09:18Des chaussures de ville ?
00:09:19Des chaussures de sport ?
00:09:21Je n'ai pas ma tête.
00:09:22Ben, cherchez-la.
00:09:24Si je vous aide, commissaire,
00:09:27vous allez faire sauter ma condamnation.
00:09:29Vous savez bien que c'est impossible.
00:09:31Bon, ben, je suis amnésique.
00:09:32Et aucune loi me fera me souvenir d'un truc dont je ne me rappelle pas.
00:09:35Pour qu'il se souvienne,
00:09:36on pourrait peut-être le boucler.
00:09:39Si j'ai connu un fonctionnaire il n'y a pas longtemps,
00:09:41je pourrais y prendre goût.
00:09:42Depuis le temps que vous me faites des promesses,
00:09:44j'aurais peut-être pensé à les tenir.
00:09:48A votre service.
00:09:49Quand c'est demandé, gentiment.
00:09:50Ah, non ! Arrêtez !
00:09:51Non, mais c'est fini, oui !
00:09:52Non, voilà, déjà, c'est un problème comme ça.
00:09:55Je ne sais pas pourquoi vous voulez rien nous dire,
00:09:57mais j'espère que vous avez de bonnes raisons,
00:09:58de très bonnes raisons.
00:10:00Parce que le meurtre d'un magistrat,
00:10:02c'est drôle.
00:10:05Connard.
00:10:07C'est fini, oui !
00:10:16C'était un exemple.
00:10:18Pas seulement pour moi,
00:10:20mais pour toute la profession.
00:10:23Je ne l'ai jamais vu baisser les bras,
00:10:25ou renoncer.
00:10:27Il avait une telle détermination.
00:10:30C'est vrai.
00:10:31Il travaillait toujours beaucoup.
00:10:33Finalement, je le voyais assez peu.
00:10:36Toujours dans ses dossiers.
00:10:38Martine, je ne connais pas les mots qu'il faut dire
00:10:40à une épouse qui vient de perdre son mari.
00:10:42D'ailleurs, il y en a-t-il.
00:10:44Je veux seulement que vous sachiez que,
00:10:46si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit,
00:10:48vraiment...
00:10:49Merci.
00:10:50Je veux aussi vous dire que cette disparition
00:10:52a choqué toute la magistrature en France.
00:10:55Nous ferons tout pour retrouver ces assassins.
00:10:57Tout.
00:11:02Non, monsieur, on n'a pas besoin d'ordinateur.
00:11:05On en a déjà un, on ne sait pas s'en servir.
00:11:07A propos, qu'est-ce que vous entendez par
00:11:10utiliser la fonction plan
00:11:12pour générer leur rapport de synthèse ?
00:11:15Oui, je vous l'échange contre une vieille Remington.
00:11:17Ça ne vous intéresse pas ?
00:11:19Au revoir, monsieur.
00:11:21Comment je termine ?
00:11:22Amitié sincère ou sincère ?
00:11:24Sincère.
00:11:26Sincère.
00:11:28Sincère.
00:11:30Amitié sincère ou salutations distinguées ?
00:11:33Qu'est-ce qu'on dit à un banquier
00:11:34quand on lui demande 10 000 balles ?
00:11:36On lui dit s'il vous plaît.
00:11:39Oui ?
00:11:40Mr Verma ?
00:11:41Vous êtes détective privée ?
00:11:43Je me présente.
00:11:44Je m'appelle Jérôme Camus.
00:11:45Je suis concierge général.
00:11:46J'aimerais vous voir assez vite.
00:11:48Oui.
00:11:49Dans l'après-midi, j'ai un meeting électoral.
00:11:51Vous pouvez y être.
00:11:52J'ai une affaire à vous proposer.
00:11:54De quoi s'agit-il ?
00:11:55J'ai besoin de vos services.
00:11:56Cela concerne l'événement dont vous avez été témoin.
00:11:58Comment vous savez ça, vous ?
00:11:59Je sais, c'est tout.
00:12:00A bientôt, Mr Verma.
00:12:01Je compte sur vous.
00:12:06Eh ben, les affaires reprennent, on dirait.
00:12:09Qu'est-ce que vous avez prévu pour cet après-midi ?
00:12:12Cet après-midi, j'ai prévu d'aller faire un tour à la...
00:12:15Vous m'accompagnez.
00:12:17Vous n'avez pas besoin de moi.
00:12:19J'ai toujours besoin de vous, Hélène.
00:12:21Mettez le journal.
00:12:22Ils vont sûrement parler de l'affaire Ledoyen.
00:12:26On a donc appris ce matin que, suite à l'assassinat hier du juge d'instruction Bertrand Ledoyen,
00:12:31retrouvé, je vous le rappelle, poignardé dans le parking du palais de justice,
00:12:35l'instruction du dossier Jérôme Camus et de la Sophie Tépée,
00:12:38dossier très sensible sur lequel travaillait la victime...
00:12:40Jérôme Camus, c'est celui qui vient de nous appeler au téléphone tout à l'heure ?
00:12:43Pour mieux situer la personnalité de Roland Petitjean,
00:12:45je vous propose de retracer avec nous
00:12:48certaines des étapes qui ont marqué sa carrière dans de grands procès d'affaires.
00:12:53Bon sang, je trouve ça incroyable.
00:12:58Je crois que c'est Normal.
00:12:59Mes chers amis, vous me connaissez.
00:13:02Si je vous demande de me témoigner de votre confiance,
00:13:05en votant pour moi et en faisant voter pour moi dimanche prochain
00:13:08comme maire de Saint-Raymond,
00:13:09ce n'est pas pour satisfaire de quelconques ambitions politiques
00:13:13que d'aucun de me conserver.
00:13:15Ce n'est pas pour vous satisfaire que je vous demande de me témoigner de votre confiance.
00:13:19pour satisfaire de quelconques ambitions politiques que d'aucuns me prêtent.
00:13:22Oui !
00:13:33Ce n'est pas non plus pour profiter de ma fonction municipale à des fins financières,
00:13:37comme certains voudraient vous en persuader.
00:13:41Vous pouvez être content que le juge soit mort.
00:13:43Finalement, ça vous arrange, quoi, qu'il ait été assassiné ?
00:13:47Non !
00:13:49Écoutez, monsieur, je ne sais pas qui vous êtes,
00:13:50mais je peux vous informer qu'il y a une instruction en cours.
00:13:53Vous savez très bien que la justice n'est pas la même pour les hommes politiques !
00:13:56Écoutez, je ne suis pas contre les débats,
00:13:58mais je vous demanderai de me laisser terminer mon discours.
00:14:00Mais quel discours ? Mais quel discours ?
00:14:02Vous, vous faites toute grande honte à tout le monde !
00:14:09Eh bien, à dimanche prochain, cher monsieur !
00:14:13Je ne crois pas beaucoup me tromper en affirmant
00:14:15que ce monsieur votera dimanche prochain pour mon adversaire,
00:14:18monsieur Charles Lipinski, qui gaspille ici ses dernières cartouches !
00:14:26D'ailleurs, quel est son programme ?
00:14:29Personne ne le sait !
00:14:31Personne ne le sait !
00:14:33On nous dit qu'il veut lutter contre la corruption.
00:14:36Je dis bravo, excellente idée, je suis tout à fait d'accord avec lui.
00:14:41Mais comment peut-on envisager qu'un candidat parachuté par son parti
00:14:44soit au fait des aspirations profondes de nos administrés ?
00:14:52Il y a des problèmes précis, concrets, qu'on doit résoudre en technicien,
00:14:56mais certainement pas en idéologue !
00:15:08Vous aviez vu ces gardes du corps ?
00:15:10Des vraies gueules de portraits rongos !
00:15:12Ils n'ont pas obligé de se fournir dans une agence de mannequins !
00:15:19Nestor Burma !
00:15:21Très heureux de vous voir !
00:15:22Ton assistante, Hélène !
00:15:24Enchanté, mademoiselle !
00:15:26Mon secrétaire, monsieur Boyon !
00:15:28Est-ce que vous m'expliquiez ?
00:15:30Veuillez donc me suivre !
00:15:38Vous êtes bien gardé !
00:15:40Croyez-moi, ce n'est pas du luxe !
00:15:42Entre mes ennemis attitrés et les cas isolés...
00:15:45Vous avez vu le type tout à l'heure ?
00:15:48Encore lui, c'est un gentil, mais...
00:15:49Qu'est-ce que vous voulez que je fasse pour le faire virer ?
00:15:56Non, mais...
00:16:00Bon...
00:16:02Vous avez dû entendre parler de moi depuis la mort de le doyen.
00:16:05Comme ça ?
00:16:07Il se trouve que juste avant sa mort, il enquêtait sur certaines de mes activités.
00:16:10Et il s'était mis dans la tête de me mettre en examen.
00:16:14Vous faites un coupable désigné ?
00:16:17Vous n'êtes pas le seul dans ce cas-là.
00:16:19Disons le plus connu.
00:16:21Et certaines personnes mal intentionnées n'hésiteront pas à m'accuser.
00:16:23Or, je sais que vous avez vu le véritable assassin.
00:16:26Ce que j'attends de vous, c'est que vous m'aidiez à faire la preuve de mon innocence.
00:16:30Pourquoi ? Vous êtes vraiment innocent ?
00:16:33Autant qu'on peut l'être, monsieur Burma.
00:16:35Vous ne croyez pas en la justice ?
00:16:37Si, mais je suis pressé.
00:16:38Je ne peux pas me permettre de laisser le flou planer comme ça en pleine campagne électorale.
00:16:43Pourquoi vous vous présentez ?
00:16:45Pour défendre des idées, monsieur Burma. Ça vous paraît idiot ?
00:16:47Des intérêts ?
00:16:49Oui, ceux des concitoyens.
00:16:51Il se trouve que la dernière élection a été invalidée à Saint-Raymond.
00:16:55Et que j'ai pris ça comme un signe.
00:16:57Comme une chance, si vous préférez.
00:16:59Qu'est-ce qu'il vous reprochait, le doyen ?
00:17:01Trafic d'influence, corruption passive, je ne sais pas trop quoi encore.
00:17:05Mais ce n'est pas ça, le vrai problème.
00:17:06En fait, on en veut à mon honneur.
00:17:08Qui ça ?
00:17:10Mes adversaires. Tout ça n'est qu'une vaste entreprise de dénigrement orchestrée par mes ennemis politiques, les juges et même les journalistes.
00:17:17Nicolas de Garidelle, par exemple. C'est un nom qui vous dit quelque chose ?
00:17:21De nom ?
00:17:23Celui-là, si je le trouve en face de moi...
00:17:25Qu'est-ce que vous lui feriez ?
00:17:27Ce n'est pas ce que je veux dire, mais je suis un peu à cran.
00:17:29Vous nous expliquez que vous n'avez pas piqué dans les quais, c'est ça ?
00:17:32Ecoutez, M. Burma, ce que je vous demande, ce n'est pas de poursuivre l'enquête de M. le doyen.
00:17:37Ce que je veux, c'est que vous prouviez que je ne l'ai pas tué.
00:17:40Vous trouvez l'assassin et je vous paierai en conséquence.
00:17:43Je suis hors de bruit, en ce moment.
00:17:45Plus vite vous mettrez la main sur le coupable, plus la somme sera élevée.
00:17:49Je pense qu'il va dire oui.
00:17:51Elle a raison. Vous savez parler aux gens, vous.
00:17:54Quand on fait de la politique, c'est plutôt nécessaire, voyez-vous.
00:17:58Je compte sur vous.
00:18:00Pour dimanche, comme on dit.
00:18:02Pour dimanche.
00:18:18Il avait l'air honnête.
00:18:21Et vous avez vu la tête de son secrétaire ? Je ne voudrais pas me retrouver toute seule avec lui.
00:18:26Je préférais rester seule avec moi.
00:18:30Comment vous comptez faire ?
00:18:32Je vais m'enseigner sur le bonhomme.
00:18:34Et vous renseignez comment ?
00:18:36Je vais aller voir le journaliste dont il a parlé, là.
00:18:39Un certain de Garidelle.
00:18:44Décidément, ça continuait de commencer mal.
00:18:48La politique à son tour m'envoyait jouer au chat et à la souris avec la justice.
00:18:52Camus avait pas une mauvaise tête,
00:18:55mais je savais aussi que c'est pas toujours les mauvaises têtes qui font les mauvais coups.
00:19:03C'est ce qui me fait la plus pire.
00:19:13Tiens, François, tu m'envoies ça ?
00:19:18Monsieur Garidelle, s'il vous plaît ?
00:19:20Oui, c'est la personne qui est juste en face de vous, en chemise jaune.
00:19:23Merci.
00:19:25Nicolas Garidelle ?
00:19:27Oui, c'est moi.
00:19:29Vous ne me connaissez pas ? Je m'appelle Nestor Würmer.
00:19:30Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? Je suis détective privé, je voudrais vous parler de Jérôme Canut.
00:19:35Pourquoi vous enquêtez sur lui, vous aussi ? Si on veut.
00:19:38Et en quoi puis-je vous être utile ?
00:19:40Vous le connaissez bien, vous avez écrit des tas d'articles sur lui.
00:19:43En effet, mais je n'ai pas l'habitude de répondre à des interviews.
00:19:46Les questions, la plupart du temps, c'est moi qui les prouve.
00:19:49Ben justement, ça vous changerait un peu, non ?
00:19:51Qu'est-ce qu'il vous a demandé ?
00:19:54Ah ben lui, il aimerait qu'on fasse la lumière sur le meurtre de le doyen.
00:19:58Le casserole qu'on a tendance à vouloir lui accrocher, il ne voudrait pas faire la première page.
00:20:04Écoutez, je vous propose un deal. Je réponds à vos questions,
00:20:07mais vous, en échange, si vous découvrez quelque chose d'intéressant, j'en veux l'exclusivité.
00:20:11De nom de nom.
00:20:12Entendu.
00:20:13Vous me résumez les chapitres précédents ?
00:20:16Venez, on va aller dans mon bureau, on sera plus tranquille.
00:20:19Qu'est-ce qu'il a oublié de fermer cette porte ?
00:20:22Vous avez entendu parler de la sophie tépée ?
00:20:24Comme ça.
00:20:27C'est une grosse entreprise de construction.
00:20:30Le Camus est soupçonné d'avoir favorisé dans de nombreuses offres de marché public.
00:20:34De quelle manière ?
00:20:36En profitant de son poste de conseiller général, en échange de ses bons offices,
00:20:41il aurait touché une commission de 2 millions de francs versées sur un compte numéroté en Suisse.
00:20:46Comment a-t-il trouvé le lézard ?
00:20:48Entre autres, grâce à un cadre de la sophie tépée qui a été licencié et qui a voulu se venger.
00:20:53Le pépin, c'est qu'on l'a retrouvé suicidée peu de temps avant qu'il ne fasse des révélations plus précises à la justice.
00:21:00Vous pensez qu'on ait voulu l'empêcher de s'exprimer ?
00:21:03Ce n'est pas impossible.
00:21:05Depuis quelque temps, la sophie tépée décrochait la majorité des marchés publics de ce département.
00:21:09Rien n'interdit de penser qu'à chaque opération, des deux sous-tables étaient versés sur des comptes à l'étranger appartenant à des élus.
00:21:15Et vous pensez que Camus est coupable ?
00:21:18Il n'y a pas l'ombre d'un doute.
00:21:22Enrichissement personnel ou il versait ça à son parti ?
00:21:26Je pense qu'il a pu panacher, histoire d'avoir sa conscience pour lui.
00:21:30Tous les mêmes.
00:21:31Allez, ne dites pas ça.
00:21:33La majorité des hommes politiques sont des gens sérieux, honnêtes.
00:21:37Il y a juste quelques brebis galeuses.
00:21:39Et du coup, on croit que tout le troupeau est contaminé.
00:21:42Oui, mais enfin, celles qui ne sont pas contaminées sont en incubration.
00:21:47Vous savez, moi, je crois à l'intégrité parce que je la côtoie tous les jours.
00:21:51Et le discours qui consiste à dire tout ce pourri est un peu facile.
00:21:56Mais tellement exact.
00:22:00Vous le connaissiez bien, le doyen ?
00:22:03Non, pas vraiment.
00:22:04À mon sens, il était très ambitieux, sûrement un peu trop.
00:22:07La faire Camus, c'était pour lui une façon de se faire remarquer.
00:22:09Et Camus qui veut faire assassiner le doyen, vous y croyez, vous ?
00:22:13Il faudrait que Camus soit le roi des imbéciles.
00:22:15De toute façon, l'instruction est déjà reprise par un autre juge.
00:22:17Autre chose.
00:22:19Le doyen était marié ?
00:22:20Oui.
00:22:21Pourquoi ?
00:22:22Vieux réflexe de détective privée qui a suivi trop d'adultère.
00:22:27Il n'aurait pas son adresse, des fois.
00:22:29Vous êtes exigeant, vous.
00:22:31Je veux toujours en savoir plus.
00:22:34Vous aimez bien les plantes tropicales, hein ?
00:22:36Ça a besoin de beaucoup de chaleur, ça.
00:22:38Beaucoup d'affection.
00:22:39Permettez.
00:22:42Je vous en prie, c'est ma tenue de bureau.
00:22:44Je vous en prie, c'est ma tenue de bureau.
00:22:45Je vous en prie.
00:22:46Je vous en prie.
00:23:12Je veux la liste de tous les problèmes sensibles de la ville
00:23:14et je veux qu'on leur donne une réponse claire.
00:23:16En ce moment, vous avez des problèmes un petit peu plus personnels, il me semble, non ?
00:23:20Je sais, mais ça ne regarde que moi, jusqu'à nouvel ordre.
00:23:23Vous croyez qu'on peut lui faire confiance, à ce Burma ?
00:23:25Côté discrétion.
00:23:26Oui, je pense.
00:23:27Et pour ce qui est de l'efficacité ?
00:23:29J'ai pas le choix, hein.
00:23:30Tout ce que je sais, c'est qu'il aime l'argent.
00:23:32Ça l'empêche pas de se méfier de vous ?
00:23:34Avec la somme que je lui ai promise,
00:23:36il est prêt à tout pour faire la preuve de mon innocence.
00:23:38J'en suis pas si sûr.
00:23:40Écoutez, je me fous de votre opinion, hein.
00:23:41Contentez-vous de faire ce que je vous demande.
00:24:12Alors, vous êtes content ?
00:24:14Ça va.
00:24:41Le justice, à beau être pauvre,
00:25:05certains de ses magistrats n'avaient pas l'air de tirer le diable par la queue
00:25:08pour boucler les fins de mois.
00:25:10Toute évidence, avant de se faire saigner dans un parking,
00:25:13le doyen n'avait pas dû figurer sur la liste d'attente des HLM.
00:25:23Bonjour, monsieur.
00:25:24Bonjour, c'est à vous de voir Mme Martine, le doyen.
00:25:28Vous avez rendez-vous ?
00:25:29Non, mais je voudrais lui poser quelques questions.
00:25:32Vous êtes de la police ?
00:25:34Non, pas vraiment.
00:25:35Je viens du ministère de la Justice
00:25:37et je fais une enquête parallèle à celle de la police.
00:25:40Quel est votre nom ?
00:25:41Olivier Dorval de Saint-Roch.
00:25:43Maïa, qu'est-ce que c'est ?
00:25:44Madame.
00:25:45Oh là là.
00:25:46Le monsieur veut vous parler, madame.
00:25:49Pardon.
00:25:54Vous avez une très jolie maison.
00:25:55Merci.
00:25:58Le moment est très mal choisi.
00:26:00J'en suis désolé.
00:26:02Vous savez, j'ai presque dit tout ce que je savais
00:26:05à votre confrère, le commissaire Faroult.
00:26:07Ce gros au plein de soupe et son adjoint efféminé
00:26:09ne sont pas mes confrères.
00:26:12Moi, j'appartiens à une section parallèle
00:26:15qui ne relève que de la chancellerie
00:26:17et qui n'a rien à voir avec la police.
00:26:19Une section parallèle ?
00:26:21Oui, c'est un service spécial qui s'occupe des affaires sensibles
00:26:24tout en ménageant les intérêts de l'État.
00:26:27Je ne savais pas que ce service existait.
00:26:29Moi non plus.
00:26:30Je vous demande d'être discrète
00:26:32parce que son existence n'est pas officielle.
00:26:34Je vois.
00:26:35Asseyez-vous.
00:26:36Pardon.
00:26:39Votre mari vous parlait des affaires
00:26:41sur lesquelles il travaillait ?
00:26:43Non.
00:26:44Sauf à de rares occasions.
00:26:46Il devait respecter le secret de l'instruction.
00:26:48Pas toujours, je pense.
00:26:50Pas toujours, non.
00:26:52Ces derniers temps, il était un peu tendu.
00:26:55Il avait reçu des lettres de menaces.
00:26:57De quel genre ?
00:26:58Anonymes.
00:26:59Des menaces vagues, laconiques.
00:27:03Voyez vous-même.
00:27:16C'est mince comme littérature.
00:27:18Enfin, je suppose que dans sa profession,
00:27:20ce genre de correspondance était monnaie courante.
00:27:24Il recevait ça ici ?
00:27:25Non, au Palais de Justice.
00:27:27Et vous lui connaissiez des ennemis ?
00:27:29Et vous lui connaissiez des ennemis ?
00:27:31Enfin, je veux dire, hors de sa profession.
00:27:33Pas que je sache.
00:27:35Pas de problème d'argent, a priori ?
00:27:37Aucun.
00:27:39Et votre coup ?
00:27:40Ça allait très bien.
00:27:44Qui est-ce ?
00:27:46C'était son meilleur ami.
00:27:48Jean-Marie Portal.
00:27:51Juge d'instruction, lui aussi ?
00:27:53Non.
00:27:54Juge à la 12e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Nanterre.
00:27:58Ils ont fait leur droit ensemble.
00:28:00Ça crée des liens.
00:28:04Les derniers effets de manche dans un Palais de Justice ne m'avaient pas porté chance.
00:28:08Et c'est pas sans appréhension que je décidais d'aller visiter un tribunal.
00:28:12Mais cette fois, j'espérais bien en tirer profit pour solder mes comptes avec la justice.
00:28:17À moins que Jérôme Camus ne soit réellement coupable.
00:28:23Sérieusement, M. Sellem, ce n'est pas parce qu'un ami vous appelle à l'aide
00:28:27qu'il est nécessairement à courir avec un revolver en poche.
00:28:30La tête de ma mère, il allait lui faire la peau.
00:28:33Et la police, c'est fait pour quoi ?
00:28:35La police ? Dans la cité ? On la voit jamais.
00:28:39Il faut admettre, M. le Président, qu'il n'est pas toujours facile pour ces jeunes de faire appel à la force publique.
00:28:44J'entends bien, mais ce n'est pas une raison pour aller emprunter le revolver de son père.
00:28:49Bien. Le tribunal, après en avoir délibéré,
00:28:53déclare M. Saïd Sellem coupable des faits qui lui sont reprochés
00:28:57et le condamne à 40 heures de travaux d'intérêt général sans inscription au casier judiciaire.
00:29:01Et je ne veux plus jamais entendre parler de vous, M. Sellem. Plus jamais.
00:29:04Jurez.
00:29:05Merci, M. le Président. Vous êtes un homme bien, vous.
00:29:08Ça va, ça va. Tenez-vous à carreau, c'est tout ce qu'on vous demande.
00:29:11Faites-moi penser à appeler le commissariat tout à l'heure.
00:29:14C'est quoi, l'affaire suivante ?
00:29:15Bolle de motos, M. le Président.
00:29:18Génial.
00:29:23Vide les baignoires et remplis les lavabos.
00:29:27En tract.
00:29:28Pardon ?
00:29:29Vide les baignoires, remplis les lavabos en neuf lettres. En tract.
00:29:33Ah ben oui, merci. Ça fonctionne très bien.
00:29:38M. Portal ?
00:29:39Oui ?
00:29:41M. Portal ?
00:29:42Oui ?
00:29:43Je m'appelle Lestor de l'Organisation qui a découvert le cadavre du juge Le Doyen dans le parking.
00:29:48Je peux vous parler deux minutes ?
00:29:50Si c'est deux minutes, je vous écoute.
00:29:52Merci.
00:29:55Je vais être franc avec vous, M. Portal.
00:29:58Je suis détective privé.
00:30:01J'ai été engagé par Jérôme Camus pour prouver son innocence.
00:30:04Mission impossible.
00:30:06Vous étiez très amis avec Bertrand Le Doyen.
00:30:09Oui, en effet. Mais pardonnez-moi, j'ai affaire.
00:30:11Vous m'aviez dit deux minutes.
00:30:13Je vais être aussi franc que vous, M. Burmain.
00:30:15Je n'ai aucune envie de m'attarder avec quelqu'un qui défend les intérêts d'un homme comme Jérôme Camus.
00:30:18Je ne m'occupe pas de ses intérêts.
00:30:20J'enquête sur sa responsabilité dans le meurtre de votre ami.
00:30:23Alors, il est corrompu, je sais, mais il n'est pas forcément le meurtrier.
00:30:26Je vous accorde la présomption d'innocence.
00:30:28Entendez-moi bien. Je ne suis dans aucun parti politique.
00:30:31Je suis du genre confusis sous tous les régimes.
00:30:34Et quand je ramasse un tract, je le chiffonne avant de le lire.
00:30:36Et alors ?
00:30:37Et alors, je ne veux pas l'innocenter à tout prix.
00:30:40S'il veut me prouver qu'il est coupable, je l'admettrai.
00:30:44Bon, d'accord. Suivez-moi par ici.
00:30:48Bertrand et moi, c'était une amitié de plus de dix ans.
00:30:51On s'est rencontrés en deuxième année de droit.
00:30:54Depuis, on ne s'est jamais perdu de vue.
00:30:56Comment il était à l'époque ?
00:30:57Comme aujourd'hui, très politisé, toujours prêt à dénoncer les privilèges, les abus,
00:31:02mettre un terme à la corruption, condamner les prévaricateurs.
00:31:05Un fou dangereux ?
00:31:07Non, un type très courageux.
00:31:09De nous deux, ça a toujours été lui le plus combatif.
00:31:12Quant au dossier Camus,
00:31:14est-ce que le juge de Doyen avait assez de preuves pour le mettre en examen ?
00:31:17Camus, ce n'est pas un dossier, c'est une bibliothèque.
00:31:20À ce point-là ?
00:31:21Je ne peux pas vous donner de détails,
00:31:22mais il y a largement de quoi mettre un terme à sa carrière politique
00:31:25et l'envoyer des années derrière les barons.
00:31:27En tout cas, je peux vous le dire de source sûre,
00:31:30le doyen comptait le mettre en examen.
00:31:34Quant à savoir qui profite du crime...
00:31:36Le coupable n'est pas difficile à trouver.
00:31:39Sa vie privée, comment c'était ?
00:31:41Ça allait.
00:31:42Il s'entendait bien avec sa femme ?
00:31:44Très bien, oui.
00:31:45Je vous dis ça parce qu'il a épousé une femme plus âgée que lui de 10 ans.
00:31:48Ils avaient une très belle maison.
00:31:49Qui avait une fortune personnelle des deux ?
00:31:51Elle.
00:31:52Elle était plus âgée et plus riche.
00:31:55Sans vous, un couple dont la femme est plus âgée ne peut pas être heureux ?
00:31:58Moi, si je rencontre une femme plus âgée et plus riche que moi,
00:32:01je serai très heureux.
00:32:03À présent, excusez-moi, mais nos chemins se séparent ici.
00:32:06Merci de votre aide.
00:32:08Trouvez vite le coupable. Ce sera la meilleure façon de me remercier.
00:32:15Le dossier Sophie Tépé.
00:32:18À présent, c'est moi.
00:32:20Et au vu des éléments constitutifs du dossier,
00:32:23j'ai tout à fait le droit d'ordonner votre mise en examen.
00:32:25Merci de ne pas fumer.
00:32:27Mais je n'ai pas encore tranché.
00:32:29Tranché ? C'est ma tête que vous voulez ?
00:32:31Non. Quelques années de détention suffiront.
00:32:36Votre carrière arrive à son terme, M. Camus.
00:32:39Il est grand temps de faire un peu de ménage
00:32:41dans certaines de nos assemblées délibérantes.
00:32:44Vous avez déjà jugé mon client, madame ?
00:32:46Ah non, maître Lamaurice.
00:32:48Vous savez aussi bien que moi que sa culpabilité n'est plus à prouver.
00:32:51La seule surprise que peut encore réserver son procès
00:32:54est la longueur de la peine qu'il encourt.
00:32:56Je ne vous permets pas de mettre mon honnêteté en doute.
00:32:58Jusqu'à preuve du contraire, je suis encore élu cantonal.
00:33:01Un élu cantonal qui se sert de sa charge pour se remplir les poches.
00:33:05Vous ne servez pas à la République, M. Camus.
00:33:07Vous vous servez d'elle.
00:33:09Je n'ai jamais été tourné un seul denier de l'État.
00:33:11L'instruction le dira.
00:33:13Mais votre compte en Suisse semble lui démontrer le contraire.
00:33:16Je gagne ma vie, madame. Comme vous. Rien de plus.
00:33:20J'émarge à moins de 20 000 francs par mois, M. Camus.
00:33:24Et votre patrimoine se compte en millions de francs lourds.
00:33:27Une fois mes frais de mission déduits,
00:33:29mon salaire de conseiller est inférieur au vôtre.
00:33:31Et vos affaires ?
00:33:33Beaucoup de loins ne m'empêchent d'investir ce que je gagne.
00:33:36Et de raffiner des sommes colossales !
00:33:39Vous me haïssez parce que je suis riche, c'est ça ?
00:33:43Je ne vous aide pas, M. Camus.
00:33:46Mais je passe mon temps à faire enfermer des gens pour 2 ou 3 000 francs.
00:33:49Vous comprendrez qu'en face de quelqu'un comme vous,
00:33:52ma motivation soit plus grande.
00:33:55Quant à ma haine,
00:33:57je la réserve toute entière à l'assassin de Bertrand Le Doyen.
00:34:00Mon client n'a rien à voir avec ce meurtre.
00:34:02Mais je n'en ai pas accusé, maître. En tout cas, pas encore.
00:34:05Je suis innocent de ce crime.
00:34:07J'ai même engagé un détective privé pour en faire la preuve.
00:34:10Tiens donc.
00:34:25On dérange ?
00:34:27Je sortais.
00:34:29Juste une petite question, comme ça.
00:34:31Vous connaissez un certain Olivier Dorval de Saint-Roch ?
00:34:34J'ai jamais entendu parler de ce nom-là.
00:34:36Quelqu'un qui vous ressemble beaucoup ?
00:34:38J'ai un physique très banal.
00:34:40Très pour très, avec un cabriolet noir.
00:34:42Un peu pourri.
00:34:44Comme ma voiture.
00:34:46Qu'est-ce que c'est que ces salades que vous avez racontées à la veuve du juge ?
00:34:49Elle nous a appelés pour vérifier.
00:34:51Je voulais que cette dame m'en reçoive, c'est tout.
00:34:53Vous travaillez pour qui, vous ?
00:34:55Jérôme Camus.
00:34:57Jusqu'à aujourd'hui, il est présumé innocent.
00:34:59Ce n'est pas ce qui me retient de vous arrêter, Burma.
00:35:01Pourquoi ?
00:35:03Usurpation d'identité.
00:35:05Quand on fait une enquête, on a besoin de ruser.
00:35:07Vous n'avez pas besoin de me traiter de...
00:35:10Gros plein de soupe.
00:35:12C'est ça, oui. Et lui, il est féminin.
00:35:14Quoi ?
00:35:16Il fallait bien que je trouve des détails exacts pour prouver que je vous connaissais.
00:35:19Admettons.
00:35:21Je ne sais pas le tout, mais il faut que j'y aille.
00:35:23Où ça ?
00:35:25Je vais au marché, voir une grosse légume.
00:35:35Bonjour, Madame. Vous allez bien ?
00:35:37Très bien, merci.
00:35:39Bonjour, Monsieur.
00:35:41Ça va ?
00:35:43Très bien.
00:35:47Bonjour, Monsieur.
00:35:49Ça va ?
00:35:51Ça va bien ?
00:35:53C'est une superbe salade.
00:35:55Vous venez d'où ?
00:35:57Continuez. À bientôt.
00:35:59Bonsoir.
00:36:01Bonjour.
00:36:05Bonjour, Messieurs.
00:36:07Ça va bien ?
00:36:19Bonjour.
00:36:21Bonjour.
00:36:23Bonjour.
00:36:25Bonjour.
00:36:27Bonjour.
00:36:29Bonjour.
00:36:31Bonjour.
00:36:33Bonjour.
00:36:35Bonjour.
00:36:37Bonjour.
00:36:39Bonjour.
00:36:41Bonjour.
00:36:43Bonjour.
00:36:45Bonjour.
00:36:47Bonjour.
00:36:49Bonjour, Messieurs.
00:36:51Bonjour, Monsieur.
00:36:53Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
00:36:55Je suis détective privé.
00:36:57J'ai été engagé par votre adversaire.
00:36:59Je peux vous parler un moment ?
00:37:01Suivez-moi.
00:37:03Monsieur Lipinski.
00:37:05Je vous écoute.
00:37:07Je voudrais savoir, Camus, pour vous,
00:37:09c'est un adversaire politique ou un ennemi personnel ?
00:37:11Camus, c'est plus rien du tout.
00:37:13Qu'est-ce qui lui arrive ?
00:37:15Ça vous arrange, non ?
00:37:17Bonjour, Messieurs.
00:37:19Vous choisissez mal votre camp, M. Burma.
00:37:21Camus est pourri.
00:37:23Tout ce qui est pourri s'écrase plus facilement.
00:37:25Alors, Messieurs, vous, ne vous tenez pas trop près de lui.
00:37:27Ne vous mettez plus en travers de mon chemin.
00:37:45Oui, Hélène.
00:37:47Quoi ?
00:37:49Roland Petitjean veut me voir.
00:37:51Pourquoi ?
00:37:53Ah, bon.
00:38:15Allô ?
00:38:17Oui.
00:38:21Quand ?
00:38:23Ça ne va pas être facile.
00:38:27Cette fois-ci, je veux le double.
00:38:29Oui.
00:38:31Le double.
00:38:33Oui.
00:38:35Qui sait ?
00:38:37Si mon enquête parvient à prouver
00:38:39que Camus est bien le commanditaire du meurtre de le doyen,
00:38:41vous risquez d'avoir des ennuis.
00:38:43C'est mon métier, d'avoir des ennuis.
00:38:45Il se trouve que je suis admirablement bien placée pour ancrer,
00:38:47et ça tombe bien.
00:38:49Dites-moi ce que j'ai fait de mal.
00:38:51Poser quelques questions ?
00:38:53J'ai été embarré une fois sur deux ?
00:38:55Qu'est-ce qu'il y a de répréhensible dans tout ça ?
00:38:57Rien.
00:38:59Tant que votre action ne nuit pas à celle de la justice.
00:39:01Mais j'ai le sentiment que cela ne saurait tarder.
00:39:03Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
00:39:05Intuition.
00:39:07Ne vous mettez pas hors la loi.
00:39:09C'est un conseil d'amis.
00:39:11J'en ai pour l'attention.
00:39:13Je veux vous aider, moi.
00:39:15Réveiller une administration judiciaire
00:39:17qui a tendance à nous endormir.
00:39:19C'est tout.
00:39:21On n'a pas besoin de vous, M. Burma.
00:39:23Contentez-vous de filer les femmes infidèles,
00:39:25les maris volages.
00:39:27Ça, c'est de votre ressort.
00:39:29Si vous avez des doutes avec le vote,
00:39:31je suis prêt à vous aider.
00:39:33Si vous trouvez quelque chose,
00:39:35vous devez prévenir la justice.
00:39:37Vous, en l'occurrence.
00:39:39Vous comprenez vite.
00:40:03...
00:40:15...
00:40:29...
00:40:39...
00:40:49...
00:40:59...
00:41:09...
00:41:19...
00:41:37...
00:41:59Alors ?
00:42:01Qu'est-ce que vous dites de ça ?
00:42:03On ne vous accuse pas, M. Camus.
00:42:05On vous soupçonne ?
00:42:07Je vous jure que je suis innocent.
00:42:09On aimerait bien vous croire.
00:42:11C'est assez troublant.
00:42:13Le juge, le doyen qui se fait assassiner
00:42:15juste avant de vous mettre en examen.
00:42:17Rolande Petitjean qui reprend le dossier.
00:42:19Elle se fait assassiner dans les mêmes circonstances.
00:42:21Il y a de quoi se poser des questions, quand même.
00:42:23D'autant plus qu'il ne s'agit pas
00:42:25d'un crime crapuleux, cette fois-ci.
00:42:27La victime avait 800 francs liquide sur elle.
00:42:29Personne n'y a touché.
00:42:31800 francs, pour vous, c'est le prix d'un repas
00:42:33Vous ne comprenez pas que je suis un coupable tout désigné ?
00:42:35Je ne serais jamais allé commettre l'erreur
00:42:37de faire assassiner deux magistrats qui instruisent mon dossier.
00:42:39Je ne suis pas inconscient.
00:42:41Vous savez, on en a vu passer, ici.
00:42:43Plus c'est gros, plus ça passe.
00:42:45De toute façon, pour moi, c'est fini, maintenant.
00:42:47Même si j'arrive à prouver mon innocence, c'est trop tard.
00:42:49Qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:42:51Vous avez vu la presse ?
00:42:53C'est un véritable assassinat.
00:42:55C'est vrai que ça va mettre un coup de frein à votre carrière.
00:42:57D'autant plus qu'on compte vous garder à dîner.
00:42:59Quoi ?
00:43:01Mais attendez, je suis en pleine campagne électorale, là.
00:43:03Ah oui, mais là, ça va être difficile de la poursuivre.
00:43:05Ah oui ?
00:43:07Ou alors, on va faire un petit meeting au quai des Orfèvres.
00:43:13Cette fois, c'est tout un pays
00:43:15qui est en émoi.
00:43:17La démocratie qui est en état de choc,
00:43:19comme l'écrit notre confrère La Tribune.
00:43:21Quant à Jérôme Camus, conseiller général et suspect numéro un,
00:43:23il a été placé ce soir en garde à vue
00:43:25dans les locaux de la brigade criminelle.
00:43:27Pour terminer ce journal, une page spectacle,
00:43:29si vous le voulez bien.
00:43:31Madame...
00:43:33Ah, les cons.
00:43:59Le voilà.
00:44:01Vous vous attendez pas si tôt.
00:44:03Je suis un somniaque en ce moment.
00:44:05Qu'est-ce qui vous a pris de coffrer le petit Camus ?
00:44:07Une idée comme ça.
00:44:09C'est pas très intelligent.
00:44:11Ecoutez, Burma, notre quotient intellectuel
00:44:13ne regarde que nous.
00:44:15Vous pouvez le voir.
00:44:17Ah, on va attendre qu'il ressorte.
00:44:19Alors, combien de temps ?
00:44:21Entre 48 heures et 10 ans.
00:44:23Eh bien, c'est pas très long,
00:44:25mais c'est pas mal.
00:44:27Combien de temps ?
00:44:29Entre 48 heures et 10 ans.
00:44:31Merde, c'est pas sucré, ça.
00:44:33Florimont !
00:44:35Florimont, soyez gentil, rendez-moi le service,
00:44:37j'ai besoin de le voir.
00:44:39C'est pas facile parce que c'est illégal.
00:44:41Complètement interdit.
00:44:43Ou alors, il nous faudrait une bonne excuse.
00:44:45Quelle genre ?
00:44:47Jeter un petit coup d'œil sur quelques photos.
00:44:49Quelles photos ?
00:44:51Vous avez des informations ou vous rentrez de vacances ?
00:44:53Mieux que des informations, j'ai des suspects.
00:44:55Un an après la mort de le doyen,
00:44:57on a installé des caméras vidéo-surveillance
00:44:59dans le parking du palais.
00:45:01Elles ont filmé le meurtre d'Oxygène.
00:45:03Ah, non.
00:45:05C'est ce que je me disais, monsieur.
00:45:07Par contre, elles ont filmé la sortie des visiteurs du parking
00:45:09dans les minutes qu'on suivit le crime.
00:45:11Impressionnant.
00:45:13N'est-ce pas ? En plus, il est probable que c'est le même assassin pour les deux juges.
00:45:15Peut-être que si vous pouviez l'identifier...
00:45:17Voilà, vous, vous l'avez sûrement photographié là.
00:45:19Nous, on a les tirages.
00:45:21On a les tirages, non ?
00:45:23Un coup d'œil en échange d'une entrevue avec Camus.
00:45:25Ça marche comme ça ?
00:45:27Oui.
00:45:33Ça marche.
00:45:35Toutes ces photos ont été extraites des bandes vidéo.
00:45:37Elles sont arrivées ce matin.
00:45:39Celles-ci sont identifiées, il ne reste plus que ça.
00:45:41Mais...
00:45:43Elles sont floues, vos deux.
00:45:45Elles sont floues.
00:45:47On n'y voit rien dans votre bureau.
00:45:49Comment ça, elles sont floues ? Elles sont suffisamment claires
00:45:51pour qu'on laisse l'assassin.
00:45:53Alors, ça vient ?
00:46:01Désolé.
00:46:03Je reconnais personne.
00:46:05C'est pas possible, ça !
00:46:07T'es sorti par une autre issue ?
00:46:09Non, toutes les issues sont couvertes par des caméras.
00:46:11Je suis désolé.
00:46:13Bon, allez, je le vois, Camus.
00:46:17OK, ouais.
00:46:21Deux minutes.
00:46:23Ah, Blancmarc.
00:46:25C'est ici qu'ils voulaient en voir.
00:46:27Vous avez découvert quelque chose, là ?
00:46:29Rien d'extraordinaire.
00:46:31Ça va ?
00:46:33Je sais, deux minutes.
00:46:35Ça va pas fort.
00:46:37Faut en faire une sortie d'ici.
00:46:39Je suis détective privé, je suis pas poulet.
00:46:41C'est pas dans mes cordes.
00:46:43Et puis, je suis pas encore convaincu
00:46:45de votre innocence.
00:46:47Vous voulez la vérité ?
00:46:49Pourquoi pas ?
00:46:51Bon, c'est vrai.
00:46:53J'ai empoché certaines sommes pour favoriser l'entreprise.
00:46:55Ah.
00:47:01C'est facile d'être honnête
00:47:03quand on n'est pas confronté à la tentation, hein ?
00:47:05Oui.
00:47:07Alors, au début, évidemment,
00:47:09ça commence par des petits avantages.
00:47:11Un billet d'avion, une voiture à moitié prix.
00:47:13On se dit que tout ça est pas bien grave.
00:47:15Puis vous acceptez plus.
00:47:17Des travaux effectués gracieusement.
00:47:19Puis à la fin, vous glissez tout doucement vers la corruption
00:47:21sans même vous en apercevoir.
00:47:25Les autres font la même chose.
00:47:27Alors, pourquoi pas vous ?
00:47:29Alors, vous avouez quoi ?
00:47:31L'argent ? Oui, j'avoue l'argent.
00:47:33Mais je suis pas un assassin.
00:47:37Eh ben...
00:47:41Vous connaissez ce gars-là ?
00:47:43Qui sait ?
00:47:45Le gars qui a poignardé les deux juges.
00:47:47Ça ne t'étonne pas ?
00:47:49Non, jamais vu.
00:47:53C'est dommage.
00:47:55Allez, c'est terminé, Sherlock.
00:47:57Le temps de parole est écoulé.
00:47:59Je vous tiens dans vos courants.
00:48:01Si j'ai quelque chose de nouveau...
00:48:03Faites vite. Le temps joue contre moi.
00:48:05Il n'y a pas que le temps.
00:48:09Jean Collien qui va être content.
00:48:11Qui ça ?
00:48:13Lipinski, son adversaire.
00:48:15Vous l'avez interrogé ?
00:48:17Non.
00:48:29La mue n'était pas blanche comme neige.
00:48:31Et il avait pas mal de papier-monnaie sur les mains.
00:48:33De là à tremper dans un assassinat,
00:48:35le pas était grand à franchir.
00:48:39Mais je voyais mal comment j'allais m'y prendre
00:48:41pour prouver son innocence.
00:49:03La salle de musculation est en face.
00:49:05Et moi ?
00:49:07Ne t'occupe plus de l'affaire Camus.
00:49:09C'est une affaire qui te dépasse.
00:49:11C'est très insultant, ce que vous dites.
00:49:13Mais on peut faire mieux.
00:49:15Beaucoup mieux.
00:49:25Le baseball, c'est un jeu anglo-saxon
00:49:27que je déteste.
00:49:35Mais bon, me frapper un hépatite au foie,
00:49:37plaisante pas le connu.
00:49:43Comme ça que vous arrosez les fleurs ?
00:49:45Allez, on s'en va.
00:49:47On se reverra.
00:49:49J'ai la mémoire des visages,
00:49:51mais dans votre corps, je serai une exception.
00:50:05Hélène ?
00:50:07Oui ?
00:50:09Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:50:11J'ai eu de la visite.
00:50:13De qui ?
00:50:15J'ai pas eu le temps de leur demander leur papier d'identité.
00:50:17Vous pensez que c'est son adversaire,
00:50:19Lepinski, qui les a envoyés ?
00:50:21C'est possible.
00:50:23Des gens de la Sophie Tépé,
00:50:25la société pour laquelle Camus
00:50:27avait eu des largesses.
00:50:29Qu'est-ce que vous allez faire ?
00:50:31Je ne sais pas.
00:50:33Les largesses.
00:50:35Qu'est-ce que vous allez faire, alors ?
00:50:37Il manquerait plus que ça.
00:50:39Surtout maintenant que j'ai la photo de l'assassin.
00:50:41Tenez.
00:50:43Où est-ce que vous avez trouvé ça ?
00:50:45Système de vidéosurveillance que Farouh a visionné.
00:50:47Il m'a demandé de reconnaître
00:50:49un type sur une photo.
00:50:51Et vous l'avez reconnu ?
00:50:53Non.
00:50:55Comment ça, non ?
00:50:57J'allais pas reconnaître que je l'avais reconnu.
00:50:59Je comprends pas.
00:51:01Camus, je gagne rien avec la police.
00:51:03Et comment vous allez faire
00:51:05pour démasquer l'assassin ?
00:51:07J'ai peut-être quelqu'un
00:51:09qui peut mettre un nom sur ce visage.
00:51:13On a rien pour le foire, ici ?
00:51:17Les amis des ennemis de Camus
00:51:19n'étaient pas mes amis.
00:51:21J'étais peut-être allé un peu loin avec Fabre et Farouh,
00:51:23mais j'y étais trop tard
00:51:25pour avoir des regrets.
00:51:27Même si le miroir aux Alouettes
00:51:29avait fait des brumes,
00:51:31j'étais bien décidé de m'en têter davantage.
00:51:39Bonjour.
00:51:41Madame Portal ?
00:51:43Oui, c'est moi. Vous désirez ?
00:51:45J'ose pas vous le dire.
00:51:47Excusez-moi.
00:51:49Nestor Vermain, je suis détective privé.
00:51:51J'ai vu votre mari au palais, j'ai voulu lui parler.
00:51:53C'est à quel sujet ?
00:51:55Rassurez-vous, rien de grave.
00:51:57La routine.
00:51:59Fabre.
00:52:03Suivez-moi.
00:52:05C'est mon métier.
00:52:09Asseyez-vous, je vous en prie.
00:52:11Merci.
00:52:13Est-ce que je peux vous offrir
00:52:15quelque chose à boire ?
00:52:17Je voudrais vous poser une question indiscrète.
00:52:19Posez toujours, vous verrez bien.
00:52:21Quelle heure est-il ?
00:52:23Midi.
00:52:25Vous en prenez un ?
00:52:27Non, merci.
00:52:29C'est un peu tôt pour moi.
00:52:33Je vois que vous n'hésitez pas à boire
00:52:35pendant vos heures de service, M. Vermain.
00:52:37C'est recommandé, pour oublier
00:52:39la dure réalité de mon métier.
00:52:43Tenez, voilà mon mari.
00:52:51Jean-Marie, tu as de la visite.
00:52:55Qu'est-ce que vous faites ici, M. Vermain ?
00:52:57Je suis venu vous demander un petit service.
00:52:59C'est très simple, très rapide.
00:53:01Tout de même, vous auriez pu prévenir.
00:53:03Suivez-moi.
00:53:05C'est mon métier, je le disais à votre femme.
00:53:19Je vous écoute.
00:53:21Je sais qui a tué
00:53:23le doyen et le petit Jean.
00:53:25Ah, et c'est qui ?
00:53:27J'ai une photo,
00:53:29mais je n'ai pas de nom à mettre sur cette photo.
00:53:31Je me suis dit que vous l'aviez peut-être condamné,
00:53:33que vous pourriez trouver son identité
00:53:35sur l'ordinateur du palais.
00:53:37Et pourquoi n'allez-vous pas voir la police ?
00:53:39Parce que j'ai confiance en vous.
00:53:41Vous étiez l'ami de le doyen.
00:53:45Alors,
00:53:47ce type-là,
00:53:49vous dit quelque chose ?
00:53:51Tout vienne, non ?
00:53:53Mais en vrai, tellement de monde.
00:53:55Vous savez combien je peux juger d'affaires dans la même journée ?
00:53:57Enfin, il y a des têtes qui reviennent.
00:53:59Et puis, ils sont pas tombés définitifs, non ?
00:54:01Souvent.
00:54:05Alors, je compte sur vous.
00:54:07Voilà.
00:54:09Toutes vos petites affaires.
00:54:11On est comme ça, nous autres.
00:54:13On a un sens civique par chez nous.
00:54:15Voilà.
00:54:17Comme ça, vous pourrez aller voter.
00:54:19Signature par ma collection d'autographes.
00:54:25Je vous raccompagne ou vous connaissez le chemin ?
00:54:27Non, ça va, je connais.
00:54:29Oui, je vous raccompagne un peu.
00:54:31Je vous raccompagne.
00:54:33Je vous raccompagne.
00:54:35Je vous raccompagne.
00:54:37Vous quittez pas Paris, au cas où j'aurai d'autres questions.
00:54:39Et puis, bonne chance pour les élections.
00:54:51Allô ?
00:54:53Ah, c'est vous.
00:54:55Oui.
00:54:57Quand ?
00:55:01C'est désert la nuit, là-bas.
00:55:03Ok.
00:55:05Quelle heure ?
00:55:07Minuit ?
00:55:09Ah.
00:55:11Oui, je serai.
00:55:33Bonne chance.
00:55:35Merci.
00:56:03Bonne chance.
00:56:05Merci.
00:56:33
00:56:35...
00:56:39...
00:56:41...
00:56:43...
00:56:45...
00:56:47...
00:56:49...
00:56:51...
00:56:53...
00:56:55...
00:56:57Pourquoi ce rendez-vous ici, là ?
00:56:59Hein ?
00:57:01Oh là là, attendez là.
00:57:03Oh !
00:57:16Je mets ça où ?
00:57:18Où c'était !
00:57:21Bah là, alors.
00:57:25Allô ?
00:57:26Oui, je vous le passe.
00:57:29C'est De Guéridet, le journaliste.
00:57:32Allô ? Oui.
00:57:33Non ?
00:57:35J'arrive, merci.
00:57:37Ça vous ennuie pas de continuer à arranger toute seule ?
00:57:40Je vais au journal.
00:57:42À votre avis.
00:57:47Vous sortiez ?
00:57:48Oh, ça devient une habitude, hein.
00:57:50Non, non, non, on n'a pas envie de rigoler aujourd'hui.
00:57:52Alban Rosa, ça vous dit quelque chose ?
00:57:54Ça devrait.
00:57:55Oui, ça devrait.
00:57:56Sa photo doit pas être bien loin.
00:57:58Qu'est-ce qui lui est arrivé ?
00:57:59Il s'est fait descendre.
00:58:00Et ça, c'est grâce à vous.
00:58:02Si vous aviez été réglo quand on vous a montré les photos,
00:58:05on aurait pu l'arrêter, l'affaire serait terminée,
00:58:07et Rosa serait toujours vivante.
00:58:09Voyez où ça nous mène, vos conneries.
00:58:10Vous êtes planté, Burma !
00:58:12Complètement planté, reconnaissez-le.
00:58:15Vous avez pris pour des branques, comme d'habitude.
00:58:18Sans vos âneries, Rosa serait toujours vivante.
00:58:21Et puis on saurait pourquoi il a tué les deux juges.
00:58:23Pourquoi, vous êtes sûr qu'il a tué le deuxième, aussi ?
00:58:25Oui, oui. L'analyse des cheveux sous les ongles est sans équivoque.
00:58:28Qui l'a abattu, lui ?
00:58:30Vous le savez aussi bien que nous, Burma.
00:58:32Une question, Burma.
00:58:34Quand vous avez parlé à Camus, vous lui avez montré la photo ?
00:58:39Décidément, vous lui avez rendu un grand service, à votre client.
00:58:43Ça, aussitôt libéré, il s'est empressé d'effacer les liens qu'il relie avec le tueur.
00:58:47Efficace. Pas très propre, mais efficace.
00:58:49Ça, j'espère qu'il vous a bien payé, Camus,
00:58:51parce que complicité de meurtre, hors de prix.
00:58:55Ta gueule.
00:58:56Quoi ?
00:58:57Non, non.
00:58:58Quoi ?
00:58:59Allons, allons.
00:59:00Ce que je ne comprends pas...
00:59:01Quoi ?
00:59:02C'est que, si vous êtes aussi sûr que Camus a tué Rosa,
00:59:05pourquoi vous ne l'avez pas mis en cabane ?
00:59:07Il a disparu de son domicile.
00:59:09Le jour des élections, pour le faire.
00:59:11Bon, pour l'instant, on va vous laisser, Burma. On a d'autres chats à fouetter.
00:59:14Pour l'instant.
00:59:15Mais ne remettez jamais votre nez dans cette affaire.
00:59:18Compris ?
00:59:19Compris.
00:59:20Je ne vous salue pas.
00:59:21Moi non plus.
00:59:26Pour une fois, Favre et Farouh avaient raison.
00:59:29Camus m'avait roulé dans la farine,
00:59:31et j'étais responsable de la mort de l'assassin.
00:59:34Le bon sens aurait voulu que je laisse tomber,
00:59:37comme chacun s'efforçait de m'y encourager avec des arguments frappants,
00:59:41mais maintenant que j'étais dans la gueule du loup,
00:59:44il fallait bien que le loup crève.
00:59:48C'est ce que j'ai fait.
00:59:50Dans la gueule du loup, il fallait bien que le loup crève.
01:00:12Qu'est-ce qui se passe ?
01:00:13C'est Camus. Il est mal.
01:00:15Mais comment ça mal ? Vous savez où il est ?
01:00:17Non. Pourquoi ?
01:00:18Il a disparu de chez lui.
01:00:19Oh, pas surprenant.
01:00:21Écoutez-moi ça.
01:00:23Je continue à enquêter sur lui. Il est dans un pétrin, je ne vous dis que ça.
01:00:27Racontez-moi.
01:00:29Maintenant, ce n'est plus seulement la justice qui l'a sur le dos.
01:00:31Il emprime ses amis politiques.
01:00:33Qu'est-ce qu'ils lui veulent ?
01:00:34Un certain craigne que sa mise en examen ne l'incite à se montrer trop coopératif avec la justice
01:00:38et à balancer tout le monde.
01:00:40De là à mettre en danger les plus gros poissons de son parti
01:00:43et à avoir envie de l'empêcher de parler.
01:00:46Garidell avait beau laver le linge sale des autres sur la place publique,
01:00:50il y avait sans doute raison.
01:00:52Tout ça sentait rudement mauvais.
01:00:54Tellement mauvais que beaucoup de monde voulait faire le nettoyage par le vide.
01:01:01Monsieur Jeanne-Pierre, tout nous suit de sa vie d'histoire.
01:01:04À propos de l'histoire, j'en ai le bienvenu à le raconter.
01:01:06C'est bien.
01:01:07C'est bien.
01:01:08C'est bien.
01:01:09C'est bien.
01:01:10C'est bien.
01:01:11C'est bien.
01:01:12C'est bien.
01:01:13C'est bien.
01:01:14C'est bien.
01:01:15J'en ai le bienvenu à le raconter.
01:01:16Vous connaissez l'histoire du mec qui a une banane dans l'oreille ?
01:01:18Ferme-la.
01:01:22Allez, bonne tâche.
01:01:27Monsieur Burma, je suis content de vous voir.
01:01:30Moi, je vous dirai ça tout à l'heure.
01:01:32Tenez, prenez ceci.
01:01:35Vous allez me remercier.
01:01:36Qu'est-ce que c'est ?
01:01:37Ouvrez.
01:01:40Camus, vous en avez promis cent mille.
01:01:42Je double la mise.
01:01:44Quand je reçois une somme aussi importante, j'aime bien savoir à qui je dois. Pour ma
01:01:48comptabilité, mes factures… C'est du noir. Inutile d'en parler au
01:01:52fisc. Il n'y a personne, d'ailleurs. Je n'arrive pas à vous suivre.
01:01:56Vous vous êtes fait amocher. Cela ne vous a pas arrêté, alors on change de stratégie.
01:02:00On vous achète. C'est une somme intéressante, c'est vrai.
01:02:06Où est Camus ? Je ne sais pas.
01:02:09Ce serait votre intérêt de nous le dire. Il est devenu complètement fou. Il faut le
01:02:13neutraliser. Je suis triste, mais il faut que j'ouvre
01:02:16un vœu de fraîche. Gardez-le. Ça n'a rien à voir avec ma question.
01:02:22Je suis désolé. Je ne sais pas si nous nous reverrons, monsieur
01:02:27Burma. On ne sait jamais.
01:02:43Jérôme Camus ne s'est pas présenté au bureau de vote et l'hypothèse d'une
01:03:02fuite à l'étranger est sur toutes les lèvres. Il a été élu ?
01:03:05Il a rigolé. Il a été battu par l'UPR. 25% des cadres. Ce n'est plus une défaite,
01:03:10mais c'est mieux. Qu'est-ce qu'il a dit ?
01:03:13Lipinski a été interviewé et avec le score qu'il a fait, il s'imagine qu'il
01:03:17est parti. Camus ?
01:03:18Camus, aucune nouvelle. Il n'a même pas mis les pieds à Saint-Rémy, personne ne
01:03:22sait où il est. C'est Camus à Paris. C'est lui. On peut
01:03:27se voir tout de suite. Où êtes-vous ?
01:03:29Je ne peux pas vous le dire. Vous êtes peut-être sur écoute. Est-ce qu'on peut se voir d'ici
01:03:33une heure, à côté de l'endroit où on s'est trouvé la dernière fois ? Il y a un entrepôt.
01:03:36Venez, je vous en prie. Rassurez-vous, j'arrive. Vous êtes poursuivi ?
01:03:40Je ne sais pas, je crois. Venez, venez.
01:03:45Méfiez-vous, c'est peut-être un piège. C'est possible. Si je ne suis pas rentré
01:03:52à minuit, vous appelez Farouh chez lui.
01:04:06Il y a un piège, il y a un piège, il y a un piège, il y a un piège, il y a un piège.
01:04:36Il y a un piège.
01:04:58Merci d'être venu. Qu'est-ce que vous attendez de moi ?
01:05:10Pas grand-chose. Je suis un homme fini, Burma. Tout est relatif. Vous avez plus de chance
01:05:17que Rosa. Qui ?
01:05:18Le type que je vous ai montré sur la photo. Il est mort. Il a été abattu à votre sortie
01:05:24de garde à vue. Vous n'étiez pas au courant ?
01:05:26Non. Vous ne me croyez pas ? Je m'interroge.
01:05:30Vous aurez bientôt la preuve de mon innocence. De toute façon, ça n'a pas grande importance.
01:05:36Mes amis m'ont lâché, je suis traqué par ceux qui veulent m'empêcher de tout raconter
01:05:40à la justice. Vous n'êtes pas le premier à qui ça arrive.
01:05:43Je n'ai plus envie de me battre. Pourquoi ? Parce que vous avez perdu les élections ?
01:05:49Les élections ? Non. Au lieu que je disparaisse, je me fasse oublier.
01:05:58Vous comptez aller où ? Loin. Je vais aller loin.
01:06:04Pour le moment, vous aurez du mal à passer les frontières.
01:06:07Vous en faites pas pour ça. J'ai une filière. Alors, pourquoi m'avoir fait venir ici ?
01:06:15Il y a un monde fou, il y a l'air. Si j'arrive pas à régler tous mes comptes,
01:06:19il y en a un que je veux solder. Il y a 50 000, c'est pour vous.
01:06:23Vous êtes déconcertant. J'aurais un dernier service à vous demander.
01:06:28Si je peux. Vous aurez bientôt connaissance d'un tas
01:06:31d'informations. Alors, épluchez tout et envoyez tout à De Garidelle.
01:06:35Des informations ? Sous quelle forme ? Je peux pas vous en dire plus. Merci pour tout.
01:06:42Bonne chance.
01:07:13C'était ça, sa filière.
01:07:32Allô, Farou ? J'ai retrouvé Camus. Il est bien là ?
01:07:38J'ai retrouvé Camus. Il est bien là, mais il vous dira pas grand-chose.
01:07:53Décidément, Blormat, il fait pas bon rester seul avec vous.
01:07:56Le doyen, Camus, décidément, vous portez point de chance.
01:08:00Un suicide, c'est un suicide, y a point tortille. Il vous a rien dit, l'autre ?
01:08:04Il m'a dit qu'il était traqué. Par qui ?
01:08:07Par des gens qui voulaient l'empêcher de parler.
01:08:10Comme signalement, c'est pas lourd.
01:08:12Pourquoi vous inquiétez pas chez ses amis politiques ?
01:08:15Ses collègues du Conseil d'État, les ténors de l'Assemblée.
01:08:18Demandez-leur si sa mort les arrange. Je comprends rien à ce que vous racontez.
01:08:21Parce que vous savez que courir après les voleurs de pommes,
01:08:24dès qu'on passe à la catégorie supérieure, y a plus personne, tout le monde se déballonne.
01:08:28Écoutez, Blormat, j'ai 64 ans. Je vais vous dire, ça serait bête
01:08:31de terminer ma carrière sur une fausse note.
01:08:34Parce que moi, je suis flic. Je calmate les brèches. Je ne fais pas la révolution.
01:08:38Camus a fait tuer deux juges, a abattu lui-même le tueur avant de se suicider.
01:08:42Voilà ce qu'il y aura dans mon rapport. Point à la ligne.
01:08:45Si j'étais président de la République, je vous nommerais ministre de l'Intérieur.
01:08:49Vous savez ne pas faire de vagues.
01:08:52Qu'est-ce que vous espérez ? Changer la société à la suite d'un scandale politique ?
01:08:57On peut rêver, oui.
01:08:59Ah, t'aimes pas.
01:09:01Ah non, mais bon.
01:09:03Alors, qu'est-ce qu'on fait ? On les rabille ou quoi ?
01:09:30Fouillez sa voiture.
01:09:36Vous voulez que je vous raconte la fin de l'histoire, là ?
01:09:39Avec la banane dans l'oreille ?
01:09:41La ferme.
01:09:43Si vous me disiez ce que vous cherchez, vous gagneriez du temps.
01:09:46Camus ne vous a rien laissé avant de partir ?
01:09:48Il m'a payé. Ça prouve qu'il est pas si malhonnête.
01:09:51Et c'est tout ?
01:09:52Si vous me croyez pas, vous continuez à chercher.
01:09:55Ben voilà.
01:09:59Cette affaire vous a rapporté un peu d'argent.
01:10:02Vous êtes un professionnel.
01:10:04Contentez-vous de dépenser honnêtement ce que vous avez gagné.
01:10:06Le reste, c'est de la morale. Ne vous y frottez pas.
01:10:09Vous pouvez pas être plus précis ?
01:10:11Vous avez de la chance de rester vivant.
01:10:13C'est plus précis, ça.
01:10:16Vous pouvez être plus précis.
01:10:20Tout ça, c'est une affaire de gros sous.
01:10:23Et Camus n'était pas pire qu'un autre.
01:10:25Vous dites ça parce que vous avez été payé.
01:10:28Vous vous êtes jamais demandé si ces 50 000 francs
01:10:30avaient une provenance douteuse ?
01:10:32Si.
01:10:34C'est pour ça que je verse cette arme.
01:10:36C'est pour ça que vous avez été payé.
01:10:38Vous avez jamais demandé si ces 50 000 francs
01:10:40avaient une provenance douteuse ?
01:10:42Si.
01:10:44C'est pour ça que je verse cet argent à une société caritative
01:10:47qui s'occupe d'un vieux détective privé dans le besoin.
01:10:50Et l'assassin de Rosa dans tout ça ?
01:10:52Les assassins.
01:10:54Sûrement les mêmes qui ont poussé Camus au suicide.
01:10:57Il y a peut-être une autre piste.
01:10:59Il y a sûrement une autre issue, mais pour moi, l'affaire est terminée.
01:11:02Mon client m'a payé. Il est mort.
01:11:05Et moi, je veux pas finir au fond de la scène
01:11:07avec des mocassins de 50 kilos en béton.
01:11:09Mais le problème n'était pas que politique.
01:11:11Parce que figurez-vous que j'ai eu la curiosité
01:11:14Et alors ?
01:11:15Et alors, il se trouve que la dernière affaire
01:11:17pour laquelle Rosa a été relaxée,
01:11:19malgré des preuves accablantes, a été jugée un enter.
01:11:21Et devinez par qui ?
01:11:23Portal.
01:11:25Étrange, non ?
01:11:27La photo ne lui disait rien.
01:11:29Eh ouais, peut-être pas très physionomiste.
01:11:31On nous avait sans doute berné en nous envoyant sur la piste politique.
01:11:34Il fallait peut-être prendre le chemin des Alcoves.
01:11:38Ça vaut le coup de vérifier.
01:11:40Ah, on a changé d'avis. L'enquête continue ?
01:11:42Si Camus n'est pas l'assassin, je lui dois bien ça, non ?
01:12:03Je peux te demander pourquoi tu fais cette tête-là ?
01:12:09Je peux pas m'empêcher d'y penser.
01:12:11Tu penses trop.
01:12:12Je veux dire que je pars toutes les nuits.
01:12:14Pour aller voir un médecin.
01:12:16Tu as besoin de te faire soigner les nerfs.
01:12:18Je te hais !
01:12:19Eh oui, c'est comme ça.
01:12:20On a encore trente ou quarante ans à passer ensemble.
01:12:23Je préfère te prévenir la haine, ça épuise.
01:12:25Ça ne te portera pas bonheur.
01:12:27Tu es monstrueux !
01:12:32Je te tuerai.
01:12:35Je te l'avais prévenu, Flora.
01:12:38Non !
01:12:40Non !
01:12:42Non !
01:13:01Entre les faux amis de Camus qui n'aimaient pas l'histoire du type qui a la banane dans l'oreille
01:13:05et ceux qui ne voulaient pas entendre la vérité,
01:13:08il y a peut-être une petite faille dans laquelle j'allais pouvoir me glisser.
01:13:21Oui, vous êtes qui ?
01:13:23Mister Burma.
01:13:35Bonsoir.
01:13:38Qu'est-ce que vous voulez ?
01:13:41Qu'est-ce qui vous est arrivé ?
01:13:43Rien de spécial.
01:13:44Je ne trouve pas.
01:13:47Tu disputes avec mon mari.
01:13:51Petite ?
01:13:53Vous ne disputez jamais avec votre femme, vous.
01:13:56Ça m'arrive quand je suis tout seul.
01:13:58Je l'engueule parce qu'elle ne m'a pas encore rencontré.
01:14:02Laissez-moi tranquille.
01:14:03Il n'est pas là, votre mari ?
01:14:04Il s'est absenté.
01:14:06Il est parti se calmer dehors.
01:14:09Vous êtes mariée depuis longtemps ?
01:14:11Trois ans.
01:14:13Vous entendez bien. Ne me répondez pas oui.
01:14:15Vous me prendriez pour un con.
01:14:18Laissez-moi.
01:14:23Tenez.
01:14:26Albin Rosa vous dit quelque chose ?
01:14:30Non, je ne l'ai jamais vu.
01:14:32Avouez qu'il n'a pas une tête qui inspire confiance, non ?
01:14:37Non, on ne peut pas dire.
01:14:39Je vais vous aider.
01:14:41C'est lui qui a tué
01:14:43le doyen et petit Jean.
01:14:48Ce n'est pas de ma faute. Je ne pouvais pas savoir.
01:14:54J'avais une liaison avec Bertrand, le doyen. Je l'aimais.
01:14:59Je devais quitter mon mari.
01:15:00Pour aller vivre avec lui ?
01:15:02Oui.
01:15:04Quand j'ai appris qu'il avait été assassiné,
01:15:06j'ai tout de suite compris que mon mari était responsable.
01:15:10D'ailleurs, il me l'a avoué.
01:15:12Il vous l'a avoué ?
01:15:14Et vous avez gardé le silence ?
01:15:17Il m'a menacée. J'avais peur.
01:15:21Vous ne le connaissez pas.
01:15:23C'est un homme très différent de ce qu'il peut laisser paraître.
01:15:27Ne lui regardez pas.
01:15:31Je le vois.
01:15:35Indulgent dans son métier et impitoyable à la maison.
01:15:39Vous êtes vraiment trop curieux, Burma.
01:15:42Ça porte malheur de s'approcher de ma femme.
01:15:44Vous ne m'avez pas encore compris ?
01:15:46D'ailleurs, juste au moment où j'allais conclure.
01:15:49Je vous dis, en enquête,
01:15:51je me permettais de relever vos empreintes
01:15:54sur le visage d'une jolie femme.
01:15:56Alors peut-être que vous comprendrez que je n'ai pas beaucoup le choix entre vous.
01:15:58Je m'arrête, s'il vous plaît.
01:16:00Toi, tais-toi. Je ne veux plus t'entendre.
01:16:02La mort de plus, c'est où je n'aime pas.
01:16:04Vous veuillez une autre alternative ?
01:16:06Non.
01:16:08C'est beau me creuser la tête,
01:16:10je ne pourrais pas mourir idiot.
01:16:12Vous ne pouvez pas m'expliquer comment vous en êtes arrivé là ?
01:16:15Vous ne manquez pas d'aplomb.
01:16:17Ce n'est pas de l'aplomb, c'est de la conscience professionnelle.
01:16:19Puisque vous y tenez.
01:16:21Comme je l'ai déjà dit, Bertrand le Doyen et moi, on était amis.
01:16:24C'était un type formidable.
01:16:26Trop formidable pour vous, non ?
01:16:28J'ai passé dix ans dans son ombre.
01:16:30C'était toujours lui le plus fort, le plus courageux, le plus brillant.
01:16:33Un jour, pourtant, j'ai rencontré Flora et c'est moi qu'elle a aimé, pas lui.
01:16:36Alors vous avez eu le sentiment de faire un mariage bien meilleur que le sien ?
01:16:40Oui. Il n'y a que sur ce point que je l'ai battu.
01:16:43Pour tout le reste, il était toujours là devant moi.
01:16:45Plus brillant, plus intelligent, plus riche.
01:16:47Lorsque j'ai découvert qu'il voulait ma femme, je ne l'ai pas supporté.
01:16:51Il était prêt à l'emmener avec lui.
01:16:53Pourquoi avoir choisi Rosa pour faire ce boulot ?
01:16:56Parce que je le connaissais depuis longtemps.
01:16:58On était tous les deux du même village.
01:17:00Il est devenu un petit voyou sans envergure.
01:17:02Alors vous l'avez fait acquitter
01:17:05et puis vous avez fait appel à lui quand vous en avez eu besoin.
01:17:08Vous comprenez vite.
01:17:10Vous l'avez abattu quand je vous ai présenté sa photo.
01:17:12Il n'aura jamais tenu sa langue.
01:17:14Il y a quelque chose que je ne comprends pas.
01:17:16Pourquoi vous avez fait tuer Roland de petits gens ?
01:17:19Il n'avait rien à voir avec tout ça.
01:17:21Rien. Seulement, vous vous approchiez un peu trop près de la vérité.
01:17:23Il me fallait brouiller les pistes.
01:17:25J'ai délégué la piste politique.
01:17:27Je vois.
01:17:29La présence de l'audience est levée, M. Burma.
01:17:31La cour a rendu son verdict.
01:17:33Pour vous, l'histoire s'arrête ici.
01:17:35Jean-Marie, non !
01:17:41Je savais qu'il allait me frapper.
01:17:55Non !
01:18:17Non !
01:18:19Non !
01:18:23Non !
01:18:25Non !
01:18:37Je voudrais le commissaire Faroult.
01:18:39Passez-moi l'inspecteur Favre.
01:18:43Allô, Favre, oui. Je suis chez Portal.
01:18:45Envoyez-moi une ambulance.
01:18:48C'est elle, je crois.
01:18:53Ah, puis lui aussi.
01:18:55Puis s'il vous reste une place, je la prendrai.
01:18:58Parce que je suis très fatigué.
01:19:25...
01:19:56On a fait ce qu'on pouvait.
01:19:58Ils sont morts tous les deux ?
01:20:00Non, on a sauvé sa femme, mais pour lui, il n'y avait rien à faire.
01:20:02Le cœur a pas tenu.
01:20:04Le cœur, c'est pas garanti à vie.
01:20:06Merci quand même.
01:20:08...
01:20:17...
01:20:27...
01:20:35...
01:20:48Déjà là ?
01:20:50Vous n'avez pas dormi ?
01:20:51Non.
01:20:53J'ai de quoi fuyer une insomnie à pas mal de monde.
01:20:56Qu'est-ce que c'est ?
01:20:58Le dernier témoignage de Jérôme Camus.
01:21:01Il a été assez malin pour me faire parvenir par la poste.
01:21:03Alors ?
01:21:05Je comprends pourquoi il avait la trouille.
01:21:08Regardez ça.
01:21:10Ça mouille pas mal de monde.
01:21:12Que des beaux noms.
01:21:13Pas les plus obscurs.
01:21:15Qu'est-ce que vous allez faire avec ça ?
01:21:17Donner à Faroult ?
01:21:18Oh non.
01:21:19Non.
01:21:20Il est trop près de la retraite.
01:21:22Je vais pas lui faire prendre ce genre de risque.
01:21:24Non.
01:21:25Je vais confier ça...
01:21:27à quelqu'un du métier.
01:21:29De Garidell ?
01:21:30Burma.
01:21:32Vous pouvez passer à mon bureau cet après-midi ?
01:21:35J'ai des choses intéressantes à vous apprendre concernant l'affaire Camus.
01:21:38L'affaire Camus.
01:21:40Ses révélations ébranlent une partie de la classe politique.
01:21:45Décidément, il se mettait à faire un truc.
01:21:48Et il le faisait.
01:21:50Et il le faisait.
01:21:52Il le faisait.
01:21:54Il le faisait.
01:21:56Il le faisait.
01:21:58Il le fait.
01:22:00Il le fait.
01:22:02Il le fait.
01:22:04Il le fait.
01:22:06Il le fait.
01:22:08Et ça fait tant de chiens pour trois males de monde.
01:22:10A commencer par les amis politiques de Camus
01:22:13qui devaient rêver aux Caraïbes.
01:22:16Camus était peut-être pas mort pour rien.
01:22:19Et un vent de morale allait souffler sur la classe politique.
01:22:23Au moins, jusqu'à la prochaine affaire.
01:22:38On est dehors
01:22:45À l'heure où son chat s'endort
01:22:53La nuit devient son écart
01:22:57Quand toute la ville dort, n'est-ce pas ?
01:23:12Je n'ai remis que deux temps
01:23:20Il ne rentre qu'un l'autre
01:23:28Car voilà l'ennui
01:23:32Il y a dans ces villes
01:23:36Trop peu de temps pour l'amour

Recommandations