Avec Marc Perelman, professeur émérite des Universités et auteur de “2024, les Jeux olympiques n’ont pas eu lieu” aux éditions du Détour et Patrick Kanner, président du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain au Sénat et ancien ministre des Sports
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 8h-10h, Benjamin Gleize.
00:04Sud Radio, il est 9h12, on ouvre le débat sur Sud Radio, parlons vrai, les Jeux Olympiques s'ouvrent dans 3 jours officiellement.
00:12Les Jeux Olympiques du sport, mais pas que, la diplomatie, la politique et la polémique.
00:17D'abord, c'est la question qu'on vous pose et qu'on se pose ce matin sur Sud Radio.
00:20La polémique, c'est celle soulevée par le député insoumis Thomas Porte concernant la présence des sportifs israéliens.
00:26La politique, c'est Emmanuel Macron qui sort de son silence, interview ce soir sur France 2.
00:31Selon l'Elysée, il devrait notamment évoquer les Jeux Olympiques, Paralympiques, mais également la situation politique française.
00:37En même temps, le chef de l'État appelle une trêve politique pour ces Jeux.
00:41Vous voulez réagir ? Qu'en pensez-vous de tout cela ?
00:43Appelez-nous 0826-300-300, vous connaissez le numéro, c'est Manu qui vous attend au standard.
00:49Et puis vous donnez votre avis également, n'oubliez pas sur les réseaux sociaux, notre Twitter, Sud Radio, avec notre question du jour.
00:56Et oui, qu'en pensez-vous de cette prise de parole d'Emmanuel Macron ?
00:59C'est inutile à 80%, 81% d'entre vous, rassurant 1%, déplacer 15%, c'est nécessaire 3% avec ce commentaire.
01:07On ne s'attend à rien, mais on sera encore déçus.
01:09Et vous continuez bien sûr de réagir, de commenter, on lira vos commentaires tout au long de ce débat, grâce à vous, Laurie Leclerc.
01:16D'ici là, je vous présente nos invités ce matin, Patrick Cannaire, bonjour !
01:21Bonjour à vous !
01:23Merci beaucoup d'être avec nous ce matin sur Sud Radio, sénateur du Nord, président du groupe socialiste, écologiste et républicain au Sénat.
01:29Et puis ancien ministre des Sports, c'était sous François Hollande entre 2014 et 2017.
01:34Et puis avec nous également Marc Perelman, bonjour !
01:37Bonjour !
01:39Et merci d'avoir accepté notre invitation ce matin sur Sud Radio, professeur émérite des universités.
01:43A hauteur de 2024, les Jeux Olympiques n'ont pas eu lieu aux éditions du Détour.
01:49Nous allons revenir bien sûr sur cette polémique, j'en parlais, soulevée par l'insoumis Thomas Porte.
01:53Mais d'abord, évoquons l'interview d'Emmanuel Macron, donc ce soir à trois jours de l'ouverture des Jeux.
01:59Patrick Cannaire, est-ce qu'elle vous surprend ou pas cette prise de parole ?
02:03Et la trouvez-vous légitime ou non ?
02:06Écoutez, à 48 heures de l'ouverture des Jeux, moi je ne suis pas choqué que le principal personnage de l'État puisse s'exprimer.
02:15Je n'ai pas de soucis, simplement chacun sait maintenant, et j'ai eu quelques informations,
02:19que l'intervention ne portera pas que sur les Jeux Olympiques,
02:23alors qu'il a demandé une trêve politique pendant cette période,
02:26mais qu'il y a aussi, comme on dit dans notre jargon, de la popole, donc de la politique politicienne.
02:31Donc on va voir ce qu'il va dire.
02:34Moi j'aurai sûrement l'occasion de commenter cela aussi sur d'autres chaînes de radio manifestement,
02:41donc tac, encore une fois le Président de la République...
02:44Vous avez quelques infos, c'est-à-dire, vous savez un petit peu, vous connaissez les grandes lignes de ce qu'il va dire sur la situation politique française ?
02:51Je n'ai pas la prétention de rentrer dans le cerveau d'un homme compliqué,
02:56donc je ne sais pas ce qu'il va dire.
02:59Vous savez, Emmanuel Macron fait souvent ce qu'on n'attend pas de lui,
03:03quand on est raisonnable.
03:06On l'a vu avec notamment la dissolution de la Semaine Nationale le soir de l'élection européenne.
03:12Donc moi je ne suis pas inquiet, mais je pense qu'il va être encore une fois dans le disruptif,
03:19dans le transgressif, alors qu'il est responsable d'une situation politique chaotique
03:25à quelques jours du plus grand événement mondial connu et reconnu, notamment sur le plan médiatique.
03:31Donc voilà, j'ai envie de dire à Emmanuel Macron, écoutez M. le Président,
03:35on vous a évité le pire, à savoir avoir Jordan Bardella à vos côtés à l'inauguration des Jeux Olympiques.
03:41Maintenant on attend de vous, je l'espère, un peu de raison,
03:46même si je sens beaucoup, beaucoup de lassitude chez nos concitoyens,
03:51qui ont subi trois tours d'élections à quelques semaines de distance,
03:59en pleine période de violence.
04:01Voilà, ça fait trois tours, et cela crée un climat d'anxiété
04:06que notre pays pouvait éviter s'il n'y avait pas eu cette décision brutale.
04:12J'ai pu l'écrire, j'ai pu le dire au Sénat d'un homme vexé,
04:17qui a voulu casser son jouet qui s'appelle la République,
04:21et qui finalement a été débordé par la situation qu'il a lui-même provoquée.
04:27C'est l'arrogeur arrogé, l'apprenti sortier et tout ce qu'on veut avec ce type de métaphores.
04:34On a un Président de la République qui a perdu sa bouchonne.
04:37Marc Perelman, concernant vous aussi cette prise de parole d'Emmanuel Macron
04:42ce soir à 20h10 sur France 2,
04:45elle est politique ? Elle est éminemment politique, selon vous, cette prise de parole ?
04:50Ce n'est pas anodin ?
04:52Ce n'est pas anodin, c'est souvent le cas.
04:56Le sport n'est pas politique.
04:59Le sport et les Jeux Olympiques organisent une espèce de tropisme.
05:05Les politiques se précipitent sur les Jeux Olympiques,
05:09ce qui montre bien que les Jeux Olympiques ne sont pas en dehors du système politique général.
05:17C'est le cas de Macron pour ce soir,
05:21mais ça a toujours été le cas pour l'ensemble des politiques
05:24qui ont toujours saisi l'occasion des grands événements sportifs,
05:28sauvons nous en 1998,
05:31c'est exactement pareil, Chirac et Jospin,
05:34qui ont fait venir la Coupe du Monde à l'Assemblée nationale, à l'Élysée, etc.
05:39Donc à chaque fois, finalement, c'est la même chose.
05:41Alors est-ce que les Jeux Olympiques ne seront pas le quatrième tour
05:45reçu aux européennes et aux législatives ?
05:49C'est ce qu'on croit.
05:51En tous les cas, sur l'aspect politique,
05:53oui, les Jeux Olympiques sont totalement politiques,
05:56contrairement d'ailleurs à ce que dit M. Macron,
05:58qui nous disait qu'il ne faut pas politiser les Jeux Olympiques.
06:01Là, je pense qu'il fait une grande erreur.
06:04Les Jeux Olympiques ont toujours été très politiques.
06:06C'est même le lieu d'une politique particulière, d'une politisation particulière.
06:11On l'a vu en particulier pendant l'ère des boycotts,
06:14entre les années 1950 et 1980,
06:17et puis on le voit encore aujourd'hui,
06:19comment les athlètes russes et biélorusses
06:21ne sont pas invités en tant que délégation.
06:25On pourrait se poser des questions d'ailleurs sur d'autres pays.
06:29Je pense à la Chine, je pense à la Corée en particulier, à l'Iran.
06:34Je pense à l'Iran, qui a quand même envoyé des centaines de missiles sur Israël
06:39et dont on va permettre aux athlètes de participer.
06:43Je pense aussi, par exemple, au Comité national palestinien,
06:47qui est dirigé par un dénommé Djibril Rajoub,
06:51qui sera donc présent.
06:52Et ce monsieur Djibril Rajoub a trouvé que le massacre du 7 octobre,
06:58finalement, était une bonne chose.
07:00Alors vous voyez, on a eu beaucoup de charmés du Hamas.
07:03Est-ce qu'on aura la branche olympique ?
07:05On va revenir bien sûr sur tout cela dans un instant,
07:08mais vous avez dit, Marc Perelman,
07:10que les Jeux Olympiques sont forcément politiques.
07:13Patrick Cannaire, vous êtes bien placé pour le savoir,
07:15ancien ministre des Sports, je le rappelle, sous François Hollande.
07:18Paris qui a été désigné en 2017, juste après la fin de vos fonctions.
07:22Vous avez participé à la promotion de la candidature de Paris pour ces Jeux Olympiques.
07:27J'ai même plus que participé à la promotion.
07:30C'était deux ans de travail, j'étais en première ligne,
07:35avec un choix de François Hollande de se lancer dans cette aventure
07:39pour laver, entre guillemets, la front des JO de Londres 2012.
07:44Tout le monde pensait que Bertrand Dallanoët obtiendrait ses JO en 2012.
07:49M. Cameron est passé par là et a réussi à convaincre les membres du CIO.
07:54Donc on était extrêmement déçus.
07:56Cette candidature pour 2024, c'était la troisième candidature,
08:02donc il ne fallait pas qu'il y ait un échec.
08:04Et donc François Hollande a pris son risque,
08:06en étant d'abord face à une terrible déception de 2012,
08:13face aussi, il faut le dire à l'époque,
08:15même si aujourd'hui elle est la plus grande défenseur des JO,
08:19l'interrogation, pour ne pas dire plus, d'Anne Hidalgo,
08:23qui avait aussi comme projet l'exposition universelle.
08:27Donc ce n'était pas évident à l'époque.
08:29Et je me suis retrouvé un petit peu au milieu de tout ça,
08:32à porter techniquement la candidature.
08:35Mais on a trouvé le talisman.
08:37Et le talisman, c'était que les politiques restent à leur place,
08:41et que ce soit d'abord les sportifs qui prennent la main.
08:44Et donc nous les politiques, on a géré les aspects techniques,
08:47les aspects financiers, les aspects d'aménagement du territoire,
08:51le choix des sites olympiques quand il fallait les construire.
08:56Je pense au centre aquatique à Saint-Denis.
09:01Mais dans toutes les hypothèses,
09:03c'est vraiment les sportifs qui ont été à la main d'œuvre.
09:08Et je crois que c'est une des raisons du succès
09:11par rapport à d'autres grandes candidatures,
09:13mais sur lesquelles on reviendra.
09:14Et je pense notamment à Los Angeles.
09:15Avant de redonner la parole à Marc Pérolman, Patrick Kenner,
09:18vous parlez de deux risques sur la réalisation de ces Jeux olympiques.
09:22Ce sont aussi des retombées politiques, potentiellement positives,
09:26on peut se le dire, parlons vrai sur Sud Radio.
09:29D'ailleurs, ce n'est pas pour rien si l'ancien président François Hollande
09:32rappelait récemment qu'il aimerait qu'on reconnaisse son rôle important
09:37dans l'obtention de ces Jeux olympiques.
09:39Il n'avait pas été à la manœuvre au départ, à l'initiative.
09:43Et moi, j'ai été le bras spéculier de cette affaire,
09:48en lien aussi, je tiens à le saluer,
09:50avec mon collègue à l'époque, Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur,
09:54parce que les questions de sécurité étaient déjà majeures.
09:56Je vous rappelle qu'on lance cette idée de candidature en 2014,
10:00mais dès 2015, vous savez ce qui se passe en France à plusieurs reprises.
10:04Donc, oui, ce n'était pas du tout évident à porter cette candidature
10:09dans un pays frappé par de très nombreux attentats extrêmement meurtriers.
10:13Donc, on l'a fait.
10:15Et François Hollande est un politique, oui.
10:18Il est hors de question de dire que le sport n'est pas politique.
10:20Le sport, c'est la première activité humaine.
10:24Je vous rappelle qu'en France, il y a 17 millions de licenciés dans les clubs sportifs.
10:28Il y a au moins 17 millions de Français qui pratiquent le sport.
10:31Il y a 34 millions de Français qui sont des sportifs aguerris.
10:35Et je ne parle pas des sportifs en chambre qui regardent les épreuves.
10:38Donc, je vous rappelle aussi que l'équipe est le premier journal vendu en France.
10:42Donc, oui, le sport est éminemment politique.
10:45Mais en termes de retombées, ça montre la puissance d'une nation, le soft power.
10:51Ce n'est pas pour rien si les puissances émergentes veulent avoir de grands événements sportifs.
10:56C'est parce qu'elles se sont regardées.
10:57Les dictatures aussi, les dictatures.
10:59Oui, je vous le confirme.
11:01Celui qui vous parle n'a regardé aucun match du Qatar pendant la Coupe du Monde.
11:06J'assume. Je n'ai vu aucune minute.
11:10Je me suis censuré en tant qu'ancien ministre des Sports.
11:14Ce n'est pas un acte de gloire, mais j'aimerais que les grandes puissances
11:22se mettent d'accord pour ne pas accorder des manifestations sportives à des puissances émergentes
11:30qui, parfois, posent de gros problèmes sur le plan démocratique.
11:32Mais ça, c'est un autre débat.
11:33Je ne suis pas membre du CIO ou des instances internationales qui décident de cela.
11:37Bon, revenons, messieurs, sur la polémique soulevée par le député La France Insoumise Thomas Porte
11:41à propos de la présence des sportifs israéliens.
11:45Les sportifs israéliens, dit-il, ne sont pas les bienvenus aux Jeux Olympiques.
11:48Marc Perelman, comment vous réagissez à cette polémique
11:51et qu'est-ce qu'elle nous dit de la récupération politique des Jeux ?
11:56Ce sont des propos d'une partie de la France Insoumise,
12:03qui est une fraction que je qualifierais de très anti-israélienne,
12:08qui est toujours limite de l'antisémitisme.
12:13On commence à le voir apparaître chez nombre de membres de l'IFI
12:18qui aujourd'hui n'hésitent plus à franchir ou à toucher la limite de l'antisémitisme.
12:25Mais là, c'est tout à fait curieux, cette prise de parole contre la délégation israélienne.
12:30On ne voit pas pourquoi elle n'aurait pas non plus pris la parole contre la délégation palestinienne,
12:36contre la délégation chinoise, contre la délégation de la Corée du Nord,
12:41contre la délégation de l'Iran, etc.
12:44Ce qui montre bien qu'il y a un choix politique assumé par ce membre de l'IFI,
12:51qui correspond bien à la ligne actuelle politique de cette organisation,
12:59qui met en avant une position anti-israélienne,
13:05pour sans doute intéresser une partie d'un électorat qu'il souhaite gagner.
13:14Donc il y a là une visée très politique de l'IFI,
13:19qui est tout à fait dommageable par rapport à la délégation israélienne,
13:26qui autant qu'une autre devrait pouvoir participer aux Jeux olympiques.
13:35Ou alors dans ce cas-là, on se met à interdire la plupart des délégations que je viens de nommer.
13:41Que reste-t-il ?
13:43C'est vrai que de ce point de vue-là, on pourrait s'interroger et pousser un petit peu la réflexion.
13:49C'est vrai que les Jeux olympiques, c'est plutôt l'organisation politique de quelque chose qui est tout à fait inquiétant.
13:58Je pense que les Jeux olympiques sont un vrai droger.
14:00Je ne pense pas que les Jeux olympiques soient le lieu d'une réunification,
14:05d'une communauté qui va à la paix, à l'attraite olympique, etc.
14:10Je pense qu'au contraire, les Jeux olympiques sont un accélérateur des divisions politiques dans le monde.
14:16Et j'espère que tout se passera bien pour les Jeux olympiques, qui devraient normalement avoir lieu.
14:21Je n'en sais rien, mais je trouve que faire une cérémonie d'ouverture qui se veut un lieu universel,
14:27souvenez-vous de ce qu'a dit par exemple Patrick Bouchon, qui s'occupe de l'organisation de cette cérémonie-là,
14:34lieu universel de métissage, etc.
14:36Faire cohabiter l'Iran, la Chine, etc.
14:40Est-ce que ça va avoir un...
14:42Vous vous interrogez.
14:44Marc-Hubert Perelman, auteur, je le rappelle, de 2024.
14:47Les Jeux olympiques n'ont pas eu lieu aux éditions du Détour.
14:50Vous restez avec nous, Patrick Cannaire, député du Nord, ancien ministre des Sports.
14:55Votre réponse, votre avis, vous nous le donnez dans un instant sur Sud Radio.
15:03Sud Radio, 9h28, on poursuit les débats Jeux olympiques, Jeux politiques.
15:08On parle avec vous, 0826-300-300 sera au standard dans un instant.
15:12Mais d'abord, j'aimerais vous faire agir, parce que Marc Perelman nous parlait de tout cela,
15:17de cette polémique soulevée par Thomas Porte, député insoumis à propos de la présence des athlètes israéliens.
15:24Patrick Cannaire, je rappelle, sénateur du Nord, vous êtes également avec nous, ancien ministre des Sports sous François Hollande.
15:30Comment vous avez réagi ? Comment vous réagissez à cette polémique soulevée par Thomas Porte ?
15:35Thomas Porte, qui, je le précise d'ailleurs, on vient de l'apprendre, appelle à manifester,
15:40ça peut être une manifestation, une pancarte, dit-il, pour s'opposer à la présence des athlètes israéliens.
15:47Oui, alors, tout d'abord, Thomas Porte a un peu rétropédalé, parce qu'il a dit hier, finalement,
15:53qu'il pourrait défiler comme les Russes et les Biélorusses, sous bannière neutre, c'est-à-dire c'est l'effacement de l'État d'Israël.
16:03Donc, on voit bien à quoi ça fait allusion, que des hommes et des femmes politiques soient antisionistes,
16:11comme Rima Hassan, Madame Obono ou Madame Soudé, moi, je n'ai pas de soucis,
16:17on a le droit de critiquer Israël, on a le droit de critiquer son gouvernement,
16:22on a même le droit de penser qu'Israël est un État qui ne devrait pas exister.
16:26Ça, c'est leur problème, ce n'est pas le mien.
16:28Je dis simplement que derrière ça, effectivement, il y a une atmosphère antisémite qui est en train de se développer dans notre pays.
16:34Et ça, c'est une réalité objective.
16:37Et quand Gérald Darmanin, avec qui je ne partage pas toujours le même sentiment politique, vous le savez bien,
16:43dit qu'on est en train de mettre une cible dans le dos des athlètes israéliens,
16:46c'est vrai que ça fait penser à septembre 1972 et les douze morts de Munich,
16:54de la délégation israélienne qui ont été massacrées.
16:57Et les filles cultivent un peu son fonds de commerce qui s'est manifesté,
17:06notamment aux élections européennes du mois de juin dernier,
17:12avec manifestement des quartiers qui ont été essentialisés par des discours
17:19qui, pour moi, sont anti-républicains.
17:21Parce que faire voter des gens, non pas parce qu'ils sont français,
17:24mais parce qu'ils appartiennent à telle ou telle origine ethnique, religieuse,
17:28c'est pour moi vraiment le niveau zéro de la politique et un niveau dangereux potentiellement.
17:34Donc M. Porte cultive cela, mais il n'y a pas que lui.
17:37Vous reprenez les déclarations d'Ébrice Caron il y a quelques mois, c'était déjà le cas.
17:42Donc il y a une marque de fabrique chez les parlementaires et les filles,
17:46les leaders politiques de les filles.
17:48Je le regrette parce que c'est un climat de haine qui est totalement contraire à l'esprit même des choses olympiques.
17:53Pourquoi je vous dis ça ?
17:54C'est parce que c'est méconnaître ces dizaines de milliers d'Israéliens
17:58qui tous les soirs manifestent à Tel Aviv ou dans d'autres grandes villes israéliennes.
18:04À l'échelle de notre pays, ce seraient des centaines de milliers de manifestants
18:08qui luttent contre la politique de Netanyahou,
18:11qui veulent cesser le feu, qui veulent la libération des otages.
18:15Donc c'est un raccourci terrible, c'est jeter le bébé avec l'eau du bain,
18:20permettez-moi l'expression populaire,
18:22et on ne fait pas ça quelques jours des Jeux olympiques.
18:25Je précise d'ailleurs Gérald Darmanin qui expliquait hier
18:28que le GIGN sera là pour protéger les sportifs israéliens.
18:31On va au standard avant de vous entendre Marc Perelman, 0826-300-300.
18:37Samir de Vénissieu et Luc du Val-de-Marne sont avec nous ce matin.
18:40Bonjour Samir, bonjour Luc.
18:42Bonjour Benjamin, bonjour Samir, bonjour à vos invités.
18:45Bonjour Luc, bonjour monsieur.
18:48Samir, un petit mot justement pour réagir, pour participer à ce débat.
18:52Vous posez une question à nos deux invités Marc Perelman et Patrick Cannaire.
18:57Moi j'aimerais répondre à monsieur Perelman quand il dit que les quartiers sont...
19:02Monsieur, dans les quartiers on a un cerveau, on réfléchit, d'accord ?
19:05On n'a pas besoin des gens qui viennent nous raconter.
19:07Nous aussi on sait lire, on sait écrire, d'accord ?
19:10L'époque colonieuse d'avant c'est fini.
19:12Parce que c'est insupportable vos discours
19:14en disant qu'on essentialise les gens des quartiers en leur tenant des discours.
19:17Le discours de Patrick Cannaire en l'occurrence, oui.
19:19Oui, oui, c'est pareil.
19:21C'est pareil parce que ce monsieur quand on vous entend parler c'est un discours paternaliste.
19:25C'est fini tout ça.
19:26On réfléchit, on connaît les choses, on voit les choses
19:29et l'injustice c'est insupportable.
19:31Déjà nous dans les quartiers on a l'injustice tous les jours
19:34et plus quand on entend vos discours ils sont insupportables.
19:37Vous comprenez ? C'est très insupportable.
19:39Maintenant, s'agissant des athlètes israéliens,
19:42oui, ils n'ont pas à venir en France.
19:45D'accord ? Ce que fait Israël c'est grave monsieur.
19:48C'est grave tous les jours.
19:49Des enfants sont tués, des mamans, des papas,
19:51tous les jours, tous les jours, tous les jours.
19:53D'accord ? D'accord ?
19:54Alors maintenant votre discours là, oui, machin, tout ça,
19:57faut arrêter.
19:58Samir, juste merci pour ce que vous dites.
20:04En tout cas, vous dites un petit peu votre opinion, ce que vous en pensez.
20:07Patrick Cannaire, réaction rapide à ce que dit à l'instant Samir,
20:12qui vous invective.
20:13Oui, mais j'entends Samir dans sa réaction.
20:17Vous savez, j'étais aussi ministre des Sports,
20:18mais aussi ministre de la Ville.
20:19Et donc, je sais ce que représentent aujourd'hui
20:24les difficultés d'intégration de 5 à 6 millions
20:27de nos concitoyens qui vivent dans des quartiers
20:30qui n'ont pas de services publics,
20:31qui sont ghettoisés, il faut le dire,
20:34et qui considèrent que la République s'est arrêtée
20:37aux portes de ces quartiers.
20:38Donc, c'est un vrai sujet.
20:39C'est un vrai sujet.
20:40Ce que je veux dire simplement, Samir,
20:42c'est qu'on l'a bien vu, y compris au travers
20:47de l'instrumentalisation par Mme Hassan,
20:50de ses interventions, y compris le soir du 7 juin
20:54avec le port d'Une taquifiée.
20:56Moi, je ne dis pas bien évidemment que les quartiers
21:00et les habitants n'ont pas eu la réflexion politique
21:02pour choisir qui ils veulent choisir.
21:04Simplement, il y a eu une prise en otage,
21:07je le dis comme je le pense, sur l'importation
21:11d'un conflit qui est tout à fait critiquable.
21:15Moi, j'ai bien sûr hurlé quand j'ai vu les images
21:18du 7 octobre 2023 et je suis horrifié de voir
21:24les images aujourd'hui dans Gaza,
21:27cette riposte qui est terrible.
21:30Il n'y a pas le blanc et le noir.
21:32Je dis simplement que les populations civiles
21:34aujourd'hui sont toutes prises en otage
21:36dans ce conflit dont il faut sortir au plus vite.
21:38Mais je lui dis aussi, le Hamas, le djihad islamique
21:42et d'autres mouvements extrémistes, terroristes,
21:45judiais terroristes à Gaza,
21:47empêchent l'évolution des choses
21:49parce qu'ils ne libèrent pas les otages.
21:51Donc, si les otages étaient libérés,
21:53le cessez-le-feu serait immédiat.
21:55Chacun le sait bien.
21:56Merci Marc Perelman pour conclure sur Israël
22:01qui sera présente, pas sous bannière neutre,
22:05contrairement à ce que peuvent demander
22:07notamment certains de la France insoumise.
22:09Une réaction là-dessus ?
22:11Est-ce que déjà c'est un débat tabou ?
22:13On sent que c'est un débat en tout cas très sensible
22:15à ce niveau-là.
22:17Oui, tout à fait.
22:19Mais vous savez, ce qui va être tout à fait étonnant,
22:22c'est que ces Jeux Olympiques n'auront jamais été
22:24aussi militarisés que jamais.
22:28C'est tout simplement.
22:29Et non seulement militarisés dans Paris,
22:31il suffit de se balader un petit peu,
22:33c'est la police, c'est les militaires,
22:35c'est des drones absolument partout.
22:36Donc on nous explique que c'est la fête,
22:38les Jeux Olympiques c'est la fête,
22:39sauf qu'il y a des militaires partout
22:41et des drones au-dessus de la tête.
22:43Mais pas que là.
22:44Également dans le village olympique,
22:46la délégation israélienne, et pas qu'elle d'ailleurs,
22:49est obligée de venir avec un service de sécurité armé.
22:52Les Américains d'ailleurs ont dit eux aussi
22:54qu'ils viendront avec un service de sécurité armé.
22:56Quand on pose la question au CIO,
22:58le CIO vote en touche et en gros admet
23:01que beaucoup de délégations viendront armées.
23:04Alors on nous parle de trêve olympique,
23:06mais dans le lieu même qui se veut,
23:08le lieu de la trêve olympique,
23:09tout le monde est armé.
23:11Ça pose quand même un vrai problème
23:13sur la naturelle des Jeux Olympiques.
23:16On va nous faire croire que les Jeux Olympiques,
23:18c'est la trêve,
23:19c'est la grande communauté des hommes,
23:22frères entre eux, etc.
23:24Mais quand on regarde exactement,
23:26quand on essaye de dessiner un tout petit peu les yeux,
23:29on s'aperçoit que les Jeux Olympiques,
23:31quoi qu'ils disent,
23:32quoi que dise le CIO,
23:33quoi que dise M. Thomas Varghe,
23:35c'est quand même un lieu armé.
23:37C'est un lieu où les armes sont présentes
23:40et où la compétition sera sans doute sportive,
23:46mais elle est aussi en termes de réfraction.
23:50Il y a des luttes et des guerres
23:52qui ont lieu à l'extérieur.
23:54Ça, c'est tout à fait inquiétant
23:56pour les Jeux Olympiques de Paris 2024
23:59parce qu'on ne sait pas exactement
24:01ce qui peut se passer.
24:02De ce point de vue-là,
24:03je termine là-dessus.
24:04Je suis très inquiet
24:05de passer l'événement d'ouverture.
24:06Je pense que c'est un pari fou
24:08qui a été engagé
24:09parce que c'est exposé quand même
24:11des centaines de milliers de personnes
24:13un danger qui peut venir de partout.
24:15Je suis désolé,
24:16M. Darmanin ne mettra pas des policiers
24:18dans chaque appartement.
24:19Les dangers peuvent venir de n'importe où.
24:21Donc, j'espère qu'il ne se passera rien,
24:23mais je trouve que vraiment,
24:24c'est un pari fou.
24:25Marc Perelman, merci.
24:27Professeur à mérite des universités,
24:28auteur de 2024,
24:29les Jeux Olympiques n'ont pas eu lieu
24:31aux éditions du Détour.
24:32Un mot peut-être très rapide, Patrick Kanner,
24:34pour réagir, conclure ce débat.
24:37Moi, je serai présent lors de l'inauguration
24:41et j'espère que les menaces potentielles
24:43qui évoquent M. Perelman
24:44ne se dérouleront pas
24:45parce que ce serait absolument dramatique,
24:48bien évidemment.
24:49Non, je dis simplement,
24:51et là, il a tout à fait raison,
24:53c'est vrai qu'aujourd'hui,
24:54tous les grands événements sportifs
24:55sont l'objet d'une sécurisation terrible.
24:58Ça montre que notre monde ne va pas bien
25:01et que le sport,
25:02qui devrait être un élément de fraternité
25:05avec des valeurs de partage, d'altérité,
25:08malheureusement,
25:09doit être aujourd'hui protégé.
25:10C'est une situation que je regrette,
25:13mais si on annulait tous ces événements,
25:17ce serait donner le gage, finalement,
25:19à tous ceux qui veulent du mal
25:21à ces mouvements de rencontres universelles.
25:25Un grand merci, Patrick Kanner,
25:27d'avoir été avec nous ce matin
25:28sur Sud Radio,
25:29sénateur du Nord,
25:30ancien ministre des Sports entre 2014-2017
25:33sous François Hollande.
25:34Et merci à vous, Marc Perelman.