Addiction : comment faire pour éloigner les enfants des écrans ?

  • il y a 3 mois

Stéphanie de Muru revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, Armelle Favre, journaliste du JDD, Sylvie Dieu-Osika, pédiatre - cabinet d’addictologie et Léa Cornic, chargée de communication à l’office du tourisme du Pays des Abers. Ensemble, elles reviennent sur les techniques pour se détacher et éloigner les enfants des écrans pendant les vacances.

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Transcription
00:00Alors est-ce que vous êtes, chers amis du genre, en transition à ne pas décrocher votre portable en vacances, beubé en chef ?
00:06Moi je suis très accro à mon téléphone, il faut le dire, mais c'est aussi un petit peu notre outil de travail aussi dans le métier.
00:14En vacances, je suis dessus également. Très accro à Instagram, on peut le dire, c'est mon seul réseau social auquel je suis accro.
00:23Et beaucoup d'SMS avec des amis, des boucles WhatsApp, non je ne décroche pas.
00:27Pas trop de jeux vidéo, pas trop de gaming ?
00:29Oui, parce que c'est un petit peu le fléau, malheureusement, les enfants, enfin vous n'êtes plus un enfant mon cher beubé,
00:35les enfants qui ne savent plus s'occuper autrement qu'avec un smartphone, une tablette ou, comme ils disent, les PC gaming,
00:44pour les plus grands, a fortiori, pendant ces longues vacances d'été où on s'ennuie parfois.
00:48Alors si vous êtes parent ou grand-parent et que vous ne savez pas comment faire pour décocher vos enfants de leurs écrans,
00:55surtout venez témoigner, on va en parler tout de suite avec Armelle Fabre.
00:59Bonjour Armelle Fabre, vous êtes journaliste au service Société du JDD.
01:04Bonjour Stéphanie.
01:05Et vous avez pas mal enquêté Armelle sur ces sujets, quel est l'état des lieux ?
01:09Le temps passé par les enfants devant les écrans a explosé, en effet ces dernières années, quelques chiffres pour planter le décor,
01:15les enfants de 2 à 5 ans regardent en moyenne un écran plus de 4 heures par jour, et ce temps d'exposition atteint 8 heures chez les enfants de 8 à 14 ans.
01:24La question qui se pose évidemment, est-ce qu'il y a un lien potentiel entre l'utilisation des écrans et le développement et retard cognitif des enfants ?
01:31En 2017, déjà dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde, des médecins et professionnels de santé lançaient une première alerte
01:38sur les effets catastrophiques de l'exposition massive aux écrans sur les tout-petits,
01:42et cette année, une commission spécialement missionnée par l'exécutif rendait un rapport d'experts de 142 pages remis le 30 avril dernier au gouvernement,
01:51et intitulé « Enfants et écrans à la recherche du temps perdu ».
01:54Il préconisait tout bonnement d'interdire l'usage des écrans aux enfants de moins de 3 ans et les téléphones portables.
02:00Et Armelle, le problème c'est que les parents sont très dépourvus, très impuissants.
02:04Oui, c'est ce que j'ai constaté lorsque j'ai assisté aux consultations pédiatriques dédiées aux enfants addicts aux écrans.
02:10Les parents paraissaient souvent pleins de bonne volonté, voulant bien faire, mais n'ayant pas conscience de la dangerosité de ce temps d'exposition.
02:16Et j'en ai parlé notamment avec la pédiatre qui a mis en place une consultation spéciale dédiée, le docteur Sylvie Dieu-Odica.
02:24Et bien justement, le docteur Sylvie Dieu-Odica qui est notre invité, bonjour docteur, merci d'être avec nous.
02:31Bonjour à vous.
02:33Alors, on vient d'entendre ces chiffres quand même inquiétants donnés par Armelle Favre.
02:38C'est vrai que c'est très préoccupant, plus de 4 heures d'écran pour les plus petits ?
02:43Oui, c'est très inquiétant et ce depuis longtemps.
02:46Vous savez, moi je m'occupe de ce sujet depuis 2017 avec mon collectif sur exposition à écrans-causes
02:51et on alerte depuis cette date-là, ce qui fait quand même un petit moment.
02:54Et les temps n'ont fait qu'augmenter, notamment avec la crise du Covid, ça n'a pas amélioré les choses bien évidemment.
03:00Et la problématique, on dit souvent, il n'y a pas que le temps d'écran bien sûr, mais il y a le contenu,
03:04ce qui va regarder l'enfant aussi et surtout comment il va être accompagné et surtout la disponibilité de l'adulte,
03:09et ça on l'oublie, si l'adulte est avec son écran aussi, comme on disait tout à l'heure pour notre chef sur Instagram ou autre,
03:16s'il y a un enfant autour de cet adulte, ça se passera forcément mal si ça dure plusieurs heures par jour,
03:23ce qui est souvent le cas dans le quotidien.
03:25Il ne faut pas oublier que tout le monde est pris au piège, vous, moi, les familles et les parents.
03:29Et on n'est pas assez informés, il y a une science, qui vient d'ailleurs de Californie, vous parliez de ça tout à l'heure aussi,
03:35c'est la captologie, et tout est fait pour qu'on ne lâche pas.
03:38Donc l'ado ne peut pas lâcher puisqu'on a tout fait, un système dans les jeux vidéo, les algorithmes, dans les réseaux sociaux, pour ne pas lâcher.
03:45Et malheureusement le petit bébé, le petit enfant est aussi capté, et l'adulte aussi, on le sait bien.
03:50Et comment vous avez eu l'idée justement de créer cette consultation spécifique ?
03:56Cette consultation, elle est à l'hôpital, donc j'ai d'autres collègues qui font des consultations en ville, à Jeanverti, à Bondy,
04:02et elle a été créée en 2019, parce qu'au fur et à mesure des années, moi ça fait plus de 30 ans que je travaille auprès des enfants,
04:09j'ai vu les choses se dégrader, j'ai vu des enfants en difficulté, des retards de langage, des enfants qui répétaient les dessins animés,
04:14qui ne parlaient pas, qui avaient des mauvais contacts, qui avaient des troubles du sommeil, des intolérances à la frustration.
04:19Et au fur et à mesure, avec des discussions avec d'autres professionnels de terrain,
04:22des gens vraiment qui voyaient les enfants au quotidien et les familles et leurs problématiques,
04:26on s'est rendu compte qu'il y avait un lien pour certains enfants avec une mauvaise gestion des écrans.
04:30Et Sylvie Diozica, pardonnez-moi, c'est comme ça que vous voyez justement qu'un enfant est vraiment accro,
04:36il commence à avoir des retards de langage, quels sont les symptômes qui peuvent alerter les parents ?
04:43Alors un enfant, on le rappelle, à deux ans, il est censé dire deux mots et associer deux mots.
04:47Maman parti, papa biberon, ainsi de suite.
04:49S'il ne le fait pas, c'est qu'il y a un retard de langage.
04:51Il faut arrêter de dire on a le temps, on a le temps.
04:53La demande, le constat d'un développement, c'est ça d'abord.
04:57Et ça, ça doit alerter les parents si ce n'est pas le cas.
04:59Après, il peut y avoir plein d'origines, un bilinguisme, d'autres problèmes que les écrans,
05:03mais déjà, ça doit alerter un professionnel et ses parents.
05:05Après, des troubles du sommeil, des intolérances à la frustration,
05:09on laisse trop trop 10 minutes, ça passe à 20 minutes, 30 minutes,
05:12on utilise l'écran pour manger, on utilise l'écran pour se calmer.
05:15Attention, problème avec les écrans.
05:17Et ça, ça arrive extrêmement souvent,
05:19et c'est comme ça que moi je vois des tout petits enfants de 3 ans, 4 ans,
05:22qui sont plusieurs heures par jour devant les écrans.
05:25Et ce ne sont pas des mauvais parents.
05:27On parle souvent, on va en parler, les parents, Sylvie Dieu, Ozykia,
05:31mais on parle souvent d'addiction comme si on parlait d'une drogue.
05:34Est-ce que c'est un mot que vous employez ?
05:36Alors, comment dire, les addictologues vont dire que ce n'est pas le bon terme,
05:42certains pédopsychiatres également.
05:44Il faut bien trouver un terme parce que l'usage problématique,
05:46c'est bien trop faible par rapport à ce qui se passe.
05:48Et on voit très bien que les choses sont en train d'émerger,
05:51on est en train de s'apercevoir de la catastrophe sanitaire
05:55vers laquelle on va, pour les tout petits notamment.
05:57Et donc, on peut parler du terme addiction parce qu'on a tous les éléments.
06:00C'est-à-dire, l'enfant en demande plus, ce qui le calme, c'est l'écran,
06:04il ne pense qu'à ça, l'ado ne pense qu'à ça après,
06:06quand il est en situation de difficulté avec l'écran, ainsi de suite.
06:09Donc oui, je pense que le terme d'addiction est suffisamment inquiétant
06:13pour que justement, on poursuive notre alerte sur ce point.
06:17Vous restez avec nous, docteur Dieu Ozika,
06:20on continue de parler de cette addiction.
06:22Comment, chers auditeurs, vous qui ne savez pas,
06:24peut-être en ce moment, qui êtes un peu désarmés face à des enfants
06:28qui restent scotchés devant leurs écrans,
06:30on va voir comment on peut faire pour vous aider.
06:3201820 39 21, pour réagir sur le sujet de l'addiction aux écrans
06:36avec Stéphanie Demuret et son invitée, la pédiatre Sylvie Dieu Ozika.
06:3901820 39 21, à tout de suite sur Europe 1.
06:43Europe 1 et vous, 11h, 13h, Stéphanie Demuret.
07:05Fin des écrans, peut-être, on espère en tout cas,
07:09on continue cette conversation sur comment faire
07:11déscotcher à nos enfants, nos petits-enfants de leurs écrans,
07:15surtout pendant cette période estivale.
07:17On continue nos conversations avec le docteur Sylvie Ozika,
07:19docteur pédiatre qui a mis en place une consultation spécifique
07:23justement pour ce genre de problème.
07:25Sylvie Dieu Ozika, vous le disiez,
07:29vous, c'est toute la journée, vous voyez des enfants
07:31et c'est de pire en pire et ça augmente au fil des années.
07:37C'est un constat que moi j'ai depuis quelques années,
07:39je dirais plutôt qu'on s'en rencontre depuis assez peu de temps, malheureusement.
07:43Mais encore une fois, la crise Covid a gravé un peu les choses.
07:47Les petites musiques qui disent que c'est pédagogique, éducatif pour les enfants
07:51et qu'on peut probablement apprendre des choses avant six ans sur un écran,
07:55eh bien on les entend parce que dans cette histoire, il y a des conflits d'intérêts.
07:57Oui, c'est vrai qu'on entend ça justement, docteur, j'allais vous interpeller.
08:01Il y a quand même certaines études même qui montrent quand même qu'il y a certains bénéfices.
08:05Est-ce que vous, c'est quelque chose que vous balayez ?
08:07Vous savez, les études c'est toujours pareil, ça dépend comment on les interprète,
08:11ça dépend quel conflit éventuel on a, malheureusement,
08:15et puis ça dépend tout à fait de l'âge.
08:17Donc les grands, on peut avoir certaines choses intéressantes.
08:19Le moins de six ans, à ce jour, il n'y a aucune étude qui dit
08:23qu'il y a un intérêt à l'écran par rapport à l'adulte qui va accompagner l'enfant pour...
08:27Moins de six ans, vous dites ?
08:29... à dessiner, ainsi de suite. Moins de six ans.
08:31Et après, c'est un petit peu moins grave justement,
08:33il y a des dangers en fonction des zones d'âge.
08:35Est-ce que, par exemple, quand on est ado, les dangers, finalement, sont écartés ?
08:40Non, la problématique, c'est pas de danger, pas de danger,
08:43c'est comment on l'utilise et comment l'adulte accompagnant est là
08:47pour bien veiller à ce qu'il se passe.
08:49Parce que le problème, c'est qu'on va donner un accès à Internet à l'enfant,
08:53il va y avoir des choses extrêmement positives.
08:55Moi, j'ai cinq enfants et mes enfants utilisent Internet,
08:57et je l'utilise également, et donc on ne va pas revenir en arrière,
09:00il n'en est pas question.
09:01On nous dit qu'on diabolise, on ne diabolise pas.
09:03On n'a juste pas le bon mode d'emploi.
09:05On n'a pas les risques, on ne connaît pas suffisamment
09:08le fait que son enfant, quand on le laisse surfer sur Internet,
09:10il va se retrouver sur des images violentes,
09:12il va se retrouver sur de la pornographie en trois clics,
09:14qu'il va se retrouver en viols psychologiques, il faut le dire,
09:17et moi je vois les retentissements.
09:19Viols psychologiques, vous dites ?
09:20Mais oui, quand vous voyez du porno,
09:22comme on peut le voir d'un accès extrêmement facile à 8 ans, 9 ans, 10 ans,
09:26il ne faut pas croire du tout que c'est anodin, loin de là.
09:29Mais qu'est-ce qu'il faut faire, docteur Diozica, pour éviter ça ?
09:32Il faut informer beaucoup mieux les parents,
09:34il faut former tous les personnels qui gravitent autour des enfants.
09:37Les médecins ne sont pas encore assez informés de la problématique,
09:40même les médecins, en tant que médecin je le dis.
09:42Toutes les personnes qui gravitent autour de l'enfant
09:45devraient avoir une information précise
09:47sur les effets de la captologie, des algorithmes,
09:50les effets de la technoférence,
09:52notion qu'on ne connaît pas assez,
09:53c'est-à-dire cet adulte qui est à côté de l'enfant
09:55et qui n'est pas disponible pour l'enfant,
09:57et donc qui ne va pas réagir de façon adaptée,
09:59notamment pour le tout petit bébé.
10:00Mais c'est vrai qu'il y a des conflits,
10:01moi je le vois au sein des familles,
10:03le papa est peut-être parfois plus cool que la maman,
10:06je dis bon c'est pas très grave, il faut vivre avec son temps,
10:09donc c'est extrêmement compliqué ce sujet-là.
10:12Oui mais justement c'est une prise de conscience,
10:14c'est ce que j'écris dans mon livre,
10:15les écrans dix clés pour les utiliser en famille de manière raisonnée.
10:19La première clé c'est, et vous les adultes, qu'est-ce que vous faites ?
10:22Donc il faut aussi soi-même trouver un degré d'importance à ce que l'on fait.
10:27Quand on n'est pas d'accord.
10:28Quand l'enfant scrolle en permanence à côté de son gamin,
10:30et qu'il n'y a rien d'urgent dans les sms et autres,
10:33ça pose problème.
10:34Il faut que le parent, le papa, la grand-mère,
10:36parce que des fois les grands-parents aussi sont très addicts aux écrans,
10:39prennent conscience que l'enfant a besoin de l'adulte disponible pour aller bien.
10:44Sylvie Diozica, il y a des auditeurs qui veulent nous interpeller.
10:48Oui Stéphanie, il y a Jérémy du bassin d'Arcachon qui est avec nous.
10:51Bonjour Jérémy, vous nous appelez du bassin d'Arcachon ?
10:55Oui.
10:56Quelle chance, magnifique région, on imagine que vous avez le soleil aujourd'hui ?
10:59Exactement, il fait beau, il fait chaud, l'été est arrivé.
11:02Et vous êtes en vacances vous justement ?
11:04Non, je ne suis pas en vacances actuellement,
11:06mais mes filles sont en vacances chez les grands-parents.
11:08Alors justement, les écrans, comment ça se passe avec les grands-parents ?
11:12Avec les grands-parents ça se passe bien, il n'y a pas d'écran.
11:16Ah oui, ça, ça règle le problème.
11:18Ça règle le problème, pourquoi ?
11:20Parce qu'ils sont partis en vacances, ils sont au bord de la mer,
11:23elles sont occupées toute la journée.
11:25Donc en fait, il n'y a même pas d'envie de leur part,
11:29parce qu'elles sont stimulées,
11:31et donc à partir du moment où l'enfant est stimulé,
11:33l'enfant n'est pas demandeur.
11:35Chose qui parfois, chez nous, dans notre quotidien, n'est pas le cas.
11:40Et moi je remarque aussi quelque chose qui est très flagrant,
11:44c'est en fonction aussi de la période de l'année.
11:47L'hiver, c'est beaucoup plus compliqué de faire des choses en extérieur,
11:52avec le mauvais temps.
11:54Surtout dans votre magnifique région, c'est sûr que l'été, ils sont occupés.
11:58L'été, ce n'est pas compliqué.
12:00On a la chance d'avoir une piscine,
12:02j'ai la chance d'avoir deux bassins juste à côté.
12:04Donc en fait, on est tout le temps en extérieur,
12:06et donc il n'y a pas de demande.
12:08Par contre, l'hiver, ou quand il fait mauvais temps,
12:11à ce moment-là, c'est vrai que la tentation est beaucoup plus forte pour elle.
12:17Pour nous, le quotidien aussi fait qu'un parent peut parfois être fatigué,
12:23et cette solution de facilité...
12:25Ou occupée par son travail...
12:27Voilà, et en fait, c'est la problématique qui est là.
12:30À un moment donné, on a eu un souci avec nos deux filles,
12:34moi j'ai des filles de 4 et 7 ans,
12:36et en fait, on a eu une alarme,
12:38c'est quand à un moment donné, on leur a dit non,
12:41et qu'elles se sont mises à pleurer.
12:43Et là, on a compris qu'il y avait un réel souci,
12:45parce qu'en fait, il y avait une crise à cause d'un écran,
12:48ou parce qu'elles ne pouvaient pas regarder ce qu'elles voulaient regarder,
12:51ou quoi que ce soit.
12:52Et donc avec ma femme, on s'est dit,
12:53mais attends, ce n'est pas normal de réagir comme ça,
12:55il faut qu'on fasse quelque chose.
12:57Et donc, on a beaucoup plus limité l'accès aux écrans,
13:02mais c'est un combat de tous les jours.
13:04C'est hyper compliqué.
13:05Et oui, il est très difficile, oui.
13:06C'est très difficile.
13:07Moi, j'ai 36 ans,
13:10toute ma jeunesse, je n'avais pas d'écran,
13:12parce qu'on n'avait qu'une télé,
13:14on n'avait pas de tablettes,
13:15les smartphones n'existaient pas,
13:16donc en fait, on n'avait pas cette tentation.
13:18Mais aujourd'hui, on a des tablettes,
13:20on a des ordis, on a des téléphones,
13:22on a tout à disposition.
13:25Et surtout, en fait,
13:27il y a une multitude de programmes
13:29par le fait des biais de Netflix, d'Amazon, de ceux-là,
13:33qui fait qu'en fait,
13:35elles sont tout le temps hyper stimulées par ces écrans-là.
13:40Et donc, c'est vrai que quand on est fatigué parfois,
13:43on se dit, bon, allez, c'est pas grave,
13:45elles peuvent regarder, ça leur fait plaisir.
13:47Mais c'est parce qu'en fait, c'est un mangronnage.
13:49C'est un mangronnage, et c'est compliqué.
13:53C'est très compliqué.
13:54Sylvie Diuzica, il y a plusieurs choses
13:56dans ce témoignage de Jérémy.
13:58L'agressivité des enfants qui se sont habitués à jouer,
14:01et puis la réaction.
14:02Comment on fait, justement,
14:04comment on peut réagir nos parents
14:06devant les enfants agressifs
14:07qui n'ont pas envie de rendre les écrans,
14:10alors que parfois, Jérémy le disait,
14:12on est occupé, on est fatigué.
14:13C'est compliqué.
14:14Bien sûr, mais en tous les cas,
14:16bravo à Jérémy d'avoir pris conscience,
14:17parce que déjà, c'est important.
14:18C'est la première étape.
14:19Au-delà de comment on fait,
14:20déjà, se rendre compte qu'il y a un problème.
14:22Déjà, c'est déjà une bonne prise de conscience.
14:24Les deux parents aussi, il faut prendre conscience.
14:27Et après, moi, je reviens à des choses très simples
14:29qu'il faut mettre en place.
14:30À 4-7 ans, je pense que c'est une bonne idée
14:32de dire, il n'y a pas d'écran les jours de semaine.
14:34Tout simplement.
14:35Les jours de semaine où il y a l'école,
14:37les enfants comprennent très bien les règles simples.
14:40Et les parents, c'est beaucoup plus simple.
14:42Effectivement, ça va vous demander la nécessité
14:44de faire un peu de cuisine avec eux,
14:45d'être un petit peu disponible.
14:47Et comme vous l'avez dit, ce n'est pas toujours simple.
14:49Mais en soi, quand on met bien ces choses-là en place,
14:52au moins, on a 4 jours où on ne parlera pas d'écran.
14:55Lundi, mardi, jeudi, vendredi, d'accord ?
14:57Et ensuite, on va limiter les temps, évidemment,
15:00et faire attention au contenu.
15:02On a bien entendu mettre des règles,
15:03des limites et la manière de l'utiliser.
15:05Merci beaucoup, Docteur Sylvie Diodica,
15:07d'avoir été avec nous.
15:09Cette addiction ne concerne pas que les enfants.
15:12D'ailleurs, le docteur nous le disait,
15:13il y a aussi les parents qui donnent parfois un mauvais modèle,
15:16à tel point qu'il y a des séjours détox digitals
15:20pour les adultes qui ont envie, eux aussi,
15:22de se débarrasser des écrans.
15:24C'est le cas, par exemple, en Bretagne,
15:26avec la maison des gardiens de phare
15:28au large de Plouguerneau, pour ceux qui connaissent.
15:31Léa Cornic, qui est chargée de communication
15:33à l'Office du tourisme du pays des Abers, est avec nous.
15:35Bonjour, Léa.
15:36Bonjour.
15:37Alors, magnifique région, idéale pour faire un écogythe.
15:42Chez vous, on se désintoxique des écrans, c'est ça ?
15:45Vous nous le garantissez ?
15:46C'est ça, en fait.
15:48Toutes les activités sur l'île sont propices à la détox digitale
15:51et c'est des activités simples et réconfortantes
15:54pour les grands et les petits.
15:56Alors, quels sont les profils de personnes
15:59qui viennent vous voir ?
16:01Alors, c'est des groupes d'amis
16:03ou un rassemblement d'une famille
16:05sur plusieurs générations,
16:07grands-parents, parents et enfants.
16:09Ils vous disent, nous on vient ici,
16:11on a envie de se ressourcer,
16:12on n'a pas envie d'avoir Internet,
16:14on n'a pas envie d'avoir des écrans ?
16:16C'est ça, ils ne viennent pas chercher ça sur l'île.
16:19Sur l'île, ils sont ensemble,
16:21ils se retrouvent pour la plupart,
16:22ça fait quelques semaines qu'ils ne se sont pas vus,
16:24donc ils profitent les uns des autres.
16:27Et sans écran, il y a la Wi-Fi quand même ?
16:30Alors oui, on capte si jamais, quand même.
16:34Mais bon, voilà, il y a tellement d'activités finalement
16:37qu'on n'est pas tenté de les prendre, c'est bien ça ?
16:40C'est ça, on peut faire des jeux de société,
16:42des jeux de cartes, de la lecture, du dessin,
16:45les activités sont vastes,
16:47on est dans un cadre magnifique,
16:49on peut prendre ses jumelles et observer les oiseaux,
16:52l'horizon, on est entouré d'eau, c'est magnifique.
16:55Écoutez, en tout cas, on viendra vous voir
16:57dans cette magnifique Bretagne,
16:59au large de Plouguerneau,
17:01et puisqu'on parle d'addiction,
17:03et bien, la SNIFI, c'est fini !
17:05La ministre de la Santé l'a annoncé hier,
17:07Catherine Vautrin a signé l'arrêté interdisant
17:10cette poudre blanche, on en a beaucoup parlé sur Europe 1,
17:14cette poudre énergisante vendue sur Internet
17:17et chez certains buralistes.
17:19Et on en parlera avec votre invité Stéphanie,
17:21Jean-Charles Moriconi, le maire de Polestre,
17:23dans les Pyrénées-Orientales.
17:24Et pour réagir, vous nous appelez
17:26au 01 80 20 39 21,
17:28c'est un numéro non surtaxé.
17:30A tout de suite sur Europe 1.

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