Natalia Krassikova et Laurent Poultier du Mesnil vous emmènent au Cirque d'Hiver Bouglione, à la rencontre de Charlotte Mercier-Sarcos afin d’explorer l'art du chant. Les invités partagent leur passion et dévoilent les secrets de leur métier.
Entre discussions enrichissantes et performances émouvantes au détour d’une rencontre avec Fabienne Conrad.
Entre discussions enrichissantes et performances émouvantes au détour d’une rencontre avec Fabienne Conrad.
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00:00Alors, oh my god, je voulais dire bonjour à tous, aujourd'hui comme d'habitude on est
00:12toute seule sans Laurent mais tu es là, très bien, pile poil, félicitations ! Alors,
00:21je te propose aujourd'hui de te ramener à cette belle place parce que même je ne vais
00:28pas demander... tu ne vas pas demander quel art on va étudier aujourd'hui ? Non, parce que tu sais,
00:35oui c'est évident, si on va montrer à l'espectateur cette façade, cette jolie façade, c'est évident,
00:43regarde quelle façade, c'est marqué cirque d'hiver ! Eh bien non, chère Natalia, ce n'est pas du tout
00:52cela ! Alors, ça veut dire on ne va pas y aller là-bas ? Eh bien non, chère Natalia, nous allons y aller,
00:58mais ce n'est pas cela ! D'accord, ça veut dire, si tu chantes, ça veut dire, c'est l'art du chant ?
01:06L'art du chant, eh bien absolument, c'est l'art du chant, on y va, allez hop !
01:22On y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on
01:52y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y
02:22peut-être on va trouver charlotte
02:39alors nathalia tiens bah voilà donnez votre nom s'il vous plaît charlotte sarcos et mais
02:49il y a deux noms oui parce qu'il y a deux activités oui alors parce qu'il y a le nom de
02:54chanteuse oui et mon nom de jeune fille charlotte mercier mais je me suis mariée voilà avec quelqu'un
03:00de avec quelqu'un de célèbre sarcos alors charlotte mercier oui quel était son parcours
03:09pour arriver aujourd'hui alors elle a été bercée par la musique toute son enfance grâce à ses
03:14parents et ensuite j'ai voulu assez vite chanter à la fois enfant d'ailleurs je j'imitais maria
03:22calas dans la douche ou même dans la voiture ce qui fatiguait mes soeurs parce que c'était un
03:26petit peu fort mais après le bac j'ai commencé les cours de chant on avait fait de la chorale
03:31auparavant donc le choix était déjà ah oui je savais je voulais travailler dans la musique
03:36tu ne sais pas avec les talents on est on est absolument on est alors je sais pas si je suis
03:41né avec le talent mais j'ai pris beaucoup beaucoup beaucoup de cours de chant au conservatoire et en
03:47particulier avec notamment anna maria miranda qui est quelqu'un qui a une très belle carrière et
03:51que je que je respecte beaucoup pour tout ce qu'elle m'a appris voilà j'ai eu différents
03:55professeurs j'ai eu un prix au conservatoire de paris avant et maintenant je travaille avec un
03:59professeur qui s'appelle sylvie valère qui a une immense carrière internationale et qui m'apporte
04:03beaucoup encore aujourd'hui parce que quand on est chanteur on arrête jamais de prendre des cours
04:08de chant pour pour vérifier qu'on est sur la bonne voie c'est le cas de le dire et parce que notre
04:13instrument c'est nous nous n'en avons qu'un donc à la différence des instrumentistes qui une fois
04:19lancé dans la carrière ne prennent plus de cours le chanteur se fait toujours contrôler si je
04:24puis dire auprès de son près d'un professeur référent voilà et vous avez dit que vous avez
04:30travaillé je ne sais pas si je suis née talentueuse et vous pouvez dire que par exemple si quelqu'un
04:37qui chante et jamais ici et l'envie comment ne s'est chanté c'est possible ah oui tout est
04:43possible avec du travail alors certes certains sont doués d'un matériau plus puissant plus plus
04:51rond plus facile que d'autres par exemple pavarotti chantait avec une facilité déconcertante il a
04:56assez peu travaillé mais donc on a tous un capital différent mais chacun peut réussir à chanter juste
05:02même si il chante faux ça se travaille et chacun peut peut chanter s'il s'en donne les moyens s'il
05:07prend des cours avec un professeur qui l'emmène qui le conduit où il faut
05:33le chant évidemment a toujours existé à travers les âges mais quand est-ce qu'il a commencé à
05:39codifier quand est-ce qu'il a commencé à être organisé à proprement dit alors c'est vraiment
05:44à partir de la période des castrats l'école napolitaine qui était la plus grande école de
05:50chant du monde occidental au 17e siècle qui a instauré qu'elle cherchait à mettre en place
05:57une technique de chant très très poussé notamment avec le travail du souffle ces castrats passaient
06:05des heures allongés au sol pour développer leur leur souffle apprendre à respirer avec les côtes
06:12et non pas en haut avec la classe thoracique en soulevant les épaules mais vraiment à se remplir
06:18d'air au niveau des côtes parce que c'est comme ça qu'on a un soutien et c'est comme ça qu'on
06:22arrive à tenir des grandes phrases et à utiliser sa voix avec le plus de potentiel donc c'est
06:30vraiment cette école des castrats de naples qui a irrigué toute l'europe ces castrats partaient
06:35dans tous les pays d'europe en espagne en france en allemagne et en angleterre également à partir
06:42de ces castrats on a pu construire une technique de chant poussé grâce à ce souffle ensuite à
06:46partir du 18e siècle et du 19e on a transformé encore cette technique et on en a on l'a utilisé
06:53pour chanter le bel canto le bel canto c'est tout ce répertoire italien de vocalise de de
06:58de petites notes très rapides comme comme dans la musique de rossini beaucoup de notes en très peu
07:03de temps et pour faire ces vocalises on se sert de cette technique du bel canto qui a vraiment
07:08permis encore de pousser plus loin toutes les potentialités de la voix un ténor comme garcia
07:13qui a donné naissance aussi à une grande chanteuse sa fille la malibran voilà c'était vraiment des
07:17personnes qui ont permis de pousser le plus loin possible cette technique de chant je vais vous
07:22chanter l'air de chérubin des noces de figaro non ce n'est plus que ça sonne qu'on a fait
07:29pour
07:30moi
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08:26La personnage historique avec qui vous souhaitez dîner ?
08:32Madame de Pompadour, pour tout ce qu'elle a apporté aux arts.
08:38Je ne m'y attendais pas du tout.
08:40C'est vrai, on lui doit énormément.
08:42En plus, j'aime beaucoup le XVIIIe.
08:44Oui, et cette belle partie du XVIIIe.
08:46Très belle, l'explosion de l'art à la française sur Louis XV.
08:50J'aurais pu dire Marie-Antoinette aussi.
08:52Madame de Pompadour est plus raffinée que je préfère, évidemment, pour sa vie.
08:56Oui, mais Marie-Antoinette était une reine très intéressée par la musique.
09:01Elle jouait elle-même de la harpe.
09:03Ah, je ne savais pas. Et la Pompadour ?
09:05Ah non, la Pompadour, pas que je sache.
09:07Non, elle ne jouait pas, elle ne chantait pas.
09:09Mais je peux dire des bêtises parce que sous Louis XV,
09:11les filles de Louis XV jouaient toutes d'un instrument.
09:13Oui, d'un instrument de musique, c'est obligatoire.
09:15Donc je dis peut-être des bêtises.
09:16De quoi ?
09:17Sur Madame de Pompadour.
09:18Est-ce qu'elle avait reçu une éducation musicale sans aucun doute ?
09:20Ah oui, oui, certainement.
09:21Mais elle n'a pas brillé, elle ne s'est pas fait connaître pour ça en particulier.
09:23Non, pas que je sache.
09:33Charlotte, sauf erreur de ma part, il me semble qu'il y avait encore un castrat,
09:36il n'y a encore pas très très longtemps, qui existait.
09:39Mais oui, et on peut même l'entendre dans une œuvre de Rossini.
09:42Alors je ne sais plus si c'est le Stabat Mater ou la Petite Messe Solennelle,
09:45mais il existe un enregistrement qui date du début du XXe de ce castrat italien
09:50et ça mérite de l'écouter parce que ne serait-ce que pour essayer de s'immerger
09:55dans cette période où existait encore ce type de chanteur, c'est vraiment très intéressant.
10:00Et on peut la retrouver sur Internet ?
10:02Ah oui, oui, oui.
10:03Alors il faudrait que je vérifie.
10:04Je ne sais pas si c'est le Stabat Mater ou la Petite Messe Solennelle,
10:07mais c'est Rossini, donc je pense qu'on peut le trouver facilement.
10:09Et quelle était la particularité ?
10:11J'aimerais bien que tu expliques la particularité d'un castrat.
10:13On lui coupait les organes génitaux, mais pour quelle raison ?
10:16Pour la raison suivante qui était que le fait d'interrompre comme ça la mue,
10:23et puis la maturité sexuelle des hommes faisait que ces hommes pouvaient conserver une voix d'enfant
10:30avec toute la pureté qu'apporte une voix d'enfant.
10:35Mais grâce au développement de leur technique et notamment de souffle,
10:39cette voix d'enfant était projetée par un corps d'homme
10:42puisque ce castrat avait quand même un corps d'homme,
10:45développait ce souffle d'une longueur extraordinaire.
10:49Donc avec des cordes d'enfant et un souffle et une puissance d'homme,
10:53vous aviez un phénomène qu'on ne peut pas retrouver aujourd'hui à part dans cet enregistrement.
10:57Mais c'est un enregistrement, il faudrait l'avoir vécu physiquement.
11:00On avait un phénomène qu'on ne peut plus avoir aujourd'hui,
11:04qui aujourd'hui nous interpelle.
11:07Et on se dit mais j'aurais aimé être dans cette salle d'opéra italienne
11:12et entendre cette puissance, cette aisance à faire des vocalises
11:17dans ce corps d'homme avec une voix qui était restée aiguë.
11:21Et cette histoire de castrat, de toute cette construction du chant,
11:26de l'organisation du chant, elle commence quand ?
11:28Elle commence au Moyen-Âge ? Elle commence à la Renaissance ?
11:31Non, elle commence après la Renaissance en Italie.
11:34C'est vraiment le berceau de cette technique et elle commence au XVIIe.
11:39Tout commence au XVIIe en Italie et s'organise également en France.
11:43Oui, et se propage en Europe.
11:52Donc maintenant c'est la séance des trois questions.
11:54Première question, qu'est-ce qui vous touche le plus dans votre art ?
11:58C'est le fait de s'efforcer de toucher son public.
12:03Comme peut faire un instrumentiste.
12:06Mais nous, notre spécificité, nous qui sommes chanteurs,
12:09c'est que c'est notre propre corps qui est l'instrument.
12:11Donc c'est vraiment cette immédiateté, cette proximité
12:16et ce phénomène physique qui me touche le moins.
12:19Et du coup tu travailles ton souffle ?
12:21Ah bah oui.
12:22Tous les jours ?
12:23Oui, pour réussir à aller jusqu'au bout des grandes phrases.
12:28Mais comment tu fais pour travailler ton souffle ?
12:30Je parle uniquement du souffle, pas la voix.
12:32On se met à allonger.
12:34On travaille son ouverture de côte.
12:37On respire en ouvrant les côtes.
12:39Et là, on fait des apnées.
12:41Et de plus en plus longues.
12:42Oui, oui, oui, de plus en plus longues.
12:44C'est pas difficile.
12:46Je m'allonge, je respire, j'inspire en ouvrant les côtes.
12:49Et là, je fais une apnée.
12:50Et c'est ça qui fait qu'ensuite on peut tenir des longues phrases
12:54tout en chantant et aller jusqu'au bout de cette fameuse phrase.
12:57Et combien de temps, par exemple, par jour ?
12:59Il faut compter une heure, c'est bien.
13:01Une heure ou deux.
13:02Une heure le matin, une heure l'après-midi.
13:04Ça dépend du programme.
13:05Comment est née votre art ?
13:07C'est très simple.
13:08Il est né dans le ventre de ma maman qui chantait elle-même.
13:11Ah, génial !
13:12Donc c'est complètement physique et ancré en moi.
13:17Elle était quoi ?
13:18Elle était soprano.
13:19Elle chantait avec mon père aussi.
13:21Ils chantaient tous les deux ensemble.
13:23C'est les talents troisième.
13:24Déjà, ils réussiront, on peut dire, quand même.
13:26J'ai aussi chanté avec mes filles dans mon ventre.
13:28Enfin, l'une puis l'autre.
13:29Comment est-ce que vous voyez votre art évoluer ?
13:33Je le vois évoluer avec de plus en plus de proximité.
13:37Aujourd'hui, on a ces écrans qui cassent tout contact.
13:41On a aussi l'intelligence artificielle qui permet à certains chanteurs
13:45qui n'ont pas une technique lyrique de corriger la justesse,
13:48de corriger des erreurs qui surviennent.
13:52Moi, je pense qu'on a besoin de plus en plus de proximité avec notre public
13:56pour faire découvrir aussi cette manière naturelle de faire de la musique
14:00sans amplification et avec ce phénomène physique de vibration qui touche.
14:05Je le vois évoluer grâce à la proximité et grâce au retour au naturel,
14:10les choses à taille humaine, des salles à taille humaine
14:13et un rapport facilité avec le public.
14:19Maintenant que tu nous as transporté de nouveau dans une autre pièce,
14:22Nathalia, merci.
14:23Quel métier n'auriez-vous pas aimé faire ?
14:27Un métier qui ne contribue pas au bien commun.
14:32Quel métier ?
14:33Par exemple ?
14:34Oui.
14:35Je ne voudrais pas blesser quelques personnes exerçant ce métier.
14:40Je pense que défendre la musique contribue au bien commun
14:43et qu'il y a des choses qu'on défend qui ne contribuent pas spécialement au bien commun.
14:47Maintenant, votre gourmandise préférée ?
14:49Ah, le pain au chocolat ?
14:52Ah oui, tiens !
14:53Je devine, le pain au chocolat.
14:55J'en connais un qui doit se lever le matin alors pour aller en chercher.
14:58Ah bah oui, ce sera bien !
15:01Le son et le bruit que vous aimez ?
15:03Le bruit des pas dans la neige.
15:09Mais alors maintenant, le son et le bruit que vous n'aimez pas ?
15:12Une voix qui n'est pas pleine, une voix qui est éraillée.
15:19L'autre art qui vous passionne ?
15:21Le théâtre.
15:23Ça accompagne un peu le chant.
15:24Quel est le personnage que vous aimeriez voir figurer sur un billet de banque ?
15:28Camille Saint-Saëns, qui n'est pas assez reconnu.
15:32Et dernière question, votre plus belle folie ?
15:37Les choix de vie que j'ai faits.
15:39Ah bon, pourquoi ? Ils sont fous ?
15:43C'est les artistes, on fait le choix toujours.
15:47Voilà, de la folie.
15:49Du cœur, de la folie.
15:55Là-bas, tout droit.
15:57Ah, tu me surprends.
15:59Regarde, qu'est-ce qu'on peut trouver là-bas ?
16:03Grande et belle, en plus talentueuse, surprise.
16:08Je te propose de rentrer.
16:12Ça me gêne de passer devant toi.
16:16Mais on ne peut pas rentrer.
16:18Ah bon ?
16:19Non.
16:20Ah bon, pourquoi ?
16:21Parce qu'ils s'entraînent.
16:23Ah.
16:26C'est joli.
16:29Tu peux imaginer quelle surprise ?
16:31Maintenant, oui.
16:32Et je voulais te présenter cette magnifique dame.
16:36Elle est super jolie, très belle.
16:38Fabienne Conrad.
16:40Très bien.
16:41Bon, alors.
16:42Bonsoir.
16:43Enchanté, Fabienne Conrad.
16:44Bonsoir.
16:45Alors, vous vous préparez pour chanter tout à l'heure.
16:48Comment est-ce qu'on se prépare, justement ?
16:50Comment est-ce qu'on prépare sa voix ?
16:52Alors, je vous dirais bien qu'idéalement, on ne parle pas trop.
16:54Mais là, on va faire exception.
16:55Ah oui, on essaye de ne pas parler du tout.
16:57On ne parle pas du tout.
16:59Mais on économise un petit peu sa voix dans la journée.
17:02On ne chauffe pas forcément dès le matin.
17:04On attend que le corps se réveille.
17:06On a des exercices corporels, parfois.
17:07Alors, chacun a sa petite routine.
17:09Chacun a sa façon.
17:11Chaque professionnel, en fait, a sa façon de se préparer,
17:14à la fois le corps, le mental et la voix.
17:17Donc, en fait, ça peut passer par des exercices physiques,
17:20des choses qu'on boit, qu'on mange, etc.
17:22Et puis, chauffer la voix, bien sûr,
17:24avec des petits exercices, des grands exercices.
17:26Et puis, revoir ses partitions, relire ça.
17:30Lorsqu'on chante un opéra, par exemple,
17:32on relie aussi éventuellement les notes de mise en scène, etc.
17:35Des choses qui nous aident à nous mettre dans le personnage.
17:38Selon les concerts.
17:41Alors, aujourd'hui, c'est un concert avec des airs différents,
17:44des airs variés, extraits d'opéras variés.
17:46Donc là, on revoit un petit peu ce qu'on souhaite revoir.
17:49On se concentre, on s'isole un petit peu.
17:52Et puis, on chauffe un peu avec des petits exercices.
17:55Et on se met au calme et on s'habille tranquillement.
17:58Et on essaie de ne jamais s'affoler, de ne jamais se presser.
18:02On essaie de rester toujours d'un calme olympien.
18:05Enfin, en tout cas, c'est ce que j'essaie de faire.
18:08Alors, vous avez dit, à juste titre,
18:10chacune a sa façon de procéder, son petit secret.
18:13Et vous, votre régime, c'est quoi ?
18:16Alors, mon régime, moi, je suis très gourmande.
18:19Donc déjà, c'est très difficile de faire un régime spécial chanteuse.
18:22Et j'ai tendance à ne pas trop...
18:24Non, je ne fais pas trop attention.
18:26Mais effectivement, il y a des choses.
18:28Par exemple, au niveau alimentaire,
18:30effectivement, je fais attention à certaines choses.
18:33Par exemple, je ne mange pas, moi, mais chacun a sa petite routine.
18:36Moi, je ne mange pas trop de yaourt ou de chocolat, par exemple,
18:39avant de chanter parce que ça m'encombre un petit peu les cordes vocales.
18:42Et puis, je fais des petits exercices tout petits
18:45avec des petits bruits de souris qu'on appelle mojitos.
18:48Et ça ressemble un petit peu à des bruits de souris.
18:50On a un peu l'impression que Ratatouille est en train de répéter chez vous.
18:53Alors, je vais vous faire une petite démo.
19:04Et puis ensuite, on a des petits exercices pour se réveiller le physique.
19:07Alors là, c'est des exercices un peu de bébé.
19:10Je dirais ce que font les enfants comme jeu.
19:13Ça sert à réveiller le soutien, c'est-à-dire ce sur quoi on appuie,
19:17enfin, on pose la voix, disons, les muscles sur lesquels on impose la voix.
19:22Donc, chacun a ses petits exercices favoris.
19:25Il y a des chanteurs qui utilisent une paille.
19:27Ce n'est pas mon cas, mais pour travailler le souffle, etc.
19:30Pour dompter le souffle et réguler le souffle, par exemple.
19:36Donc, chacun a un petit peu son mode de fonctionnement.
19:39Et vous buvez quelque chose en particulier ou pas ?
19:42Alors, selon les jours, nous n'avons pas de potion magique.
19:45Il n'y a pas de potion magique ?
19:46C'est dommage, c'est vraiment dommage.
19:48Nous aimerions beaucoup, nous travaillons ardemment à une potion magique.
19:51J'ai une gourde brillante, vous verrez tout à l'heure.
19:54Donc, peut-être que vous l'avez vue.
19:56Les gens croient que c'est une potion magique, mais pas du tout.
19:59Tous ces diamants sont des dons, je suppose, bien entendu, d'admirateurs.
20:03De riches admirateurs, bien entendu.
20:05Absolument, je comprends.
20:06Et puis, je n'aime que le diamant, c'est bien.
20:08Vous avez raison.
20:09Alors là, ils sont jaunes, c'est encore plus cher.
20:14Et vous allez interpréter ?
20:15Alors, je vais interpréter un air extrait d'un opéra de Rossini.
20:21Pas très connu, mais une très jolie prière, pour commencer avec cœur.
20:25Et puis, deux airs extraits de Traviata, avec mon collègue Ténor, qui est juste là.
20:29Donc, le brindisi très célèbre de la Traviata.
20:33Et puis, le grand air de la Traviata à la fin de l'acte I,
20:36quand elle croit qu'elle a peut-être rencontré l'amour,
20:39mais qu'elle dit non, non, je ne veux pas, c'est folie, c'est folie, je n'y ai pas droit.
20:43Et puis, finalement, si, elle va tomber dans ses bras à l'acte II.
20:45C'est de celle ?
20:46Oui.
20:47Comment elle est magique, comment elle est magnifique.
20:49Regarde.
20:50Mais j'ai envie de voir le concert, si c'est possible.
20:53Tu penses que c'est possible ?
20:54Avec ta magie, tout est possible.
20:55D'accord.
20:56Tu es capable de tout.
20:57Ah, je sais de quoi tu parles, en fait.
21:00Petite magique.
21:03Petite magique.
21:04Avec plaisir.
21:05Avec plaisir.
21:06D'accord. On y va ?
21:07Oui.
21:31Charlotte ?
21:32Oui ?
21:33Vous avez faim, je sais.
21:35Maintenant, il faut trois anecdotes, s'il vous plaît.
21:39Trois anecdotes ?
21:40Oui.
21:42La première, je chantais une comédie musicale,
21:46enfin une opérette de Reynaldo Hahn,
21:48qui s'appelle Oh, mon bel inconnu.
21:50Je jouais une scène avec un monsieur l'allumette qui était muet.
21:55Donc, c'était une scène parlée entre deux airs, deux chants.
21:59Je lui racontais ma vie en attendant que mon prétendant interrompe la scène.
22:04Et au moment où mon prétendant doit interrompre ce dialogue qui était un monologue,
22:09je ne le vois pas.
22:11Je tourne la tête vers la coulisse et là, je vois mon partenaire
22:14qui est en train de déguster une religieuse avec une grande délectation
22:18et qui n'est pas du tout en train de venir sur scène.
22:20Donc, mon air désespéré lui a fait comprendre qu'il était temps d'arriver.
22:23Alors, en attendant, j'ai continué mon dialogue qui était en fait un monologue.
22:26Heureusement, mon partenaire ne pouvait pas me couper la parole ni me contredire.
22:29Et mon partenaire est enfin arrivé, mais j'ai bien retenu sa gourmandise
22:33et je l'ai bien fait remarquer.
22:36Et à chaque fois que vous le voyez ?
22:38Ah oui, je lui reparle de sa religieuse.
22:40Au chocolat ou au café ?
22:42Je ne sais plus, mais c'est un gourmet, je le reconnais.
22:45Alors, ça c'était la première.
22:47Deuxième.
22:48J'étais jeune maman d'un bébé de six mois que j'allaitais encore.
22:52Nous avions un concert à la scène musicale.
22:54J'ai pris la précaution, ayant été enceinte, de vérifier que ma robe m'allait toujours.
22:59Mais cette robe étant difficile à nouer, je ne l'ai vérifiée que jusqu'à la taille.
23:03Et au moment de m'habiller, il s'avère que ma poitrine pleine de lait
23:09était un peu trop voluptueuse pour cette robe.
23:12Donc, j'ai passé un concert un petit peu difficile à m'inquiéter beaucoup de mon apparence.
23:17Mais ça s'est bien passé.
23:19Mais je vous avoue que la robe était un peu petite à ce niveau-là.
23:24Et troisième.
23:25Je rêve très souvent que je suis en scène avec un partenaire et que mes répliques ne me viennent pas.
23:31Et c'est catastrophique.
23:33Je suis dans une angoisse incroyable.
23:35J'entends le public qui s'impatiente et je mets dans la peine mon partenaire.
23:38Et en fait, ce n'est qu'un rêve.
23:40Mais ça, ça m'arrive très souvent.
23:41C'est à l'approche des répétitions, quand je sais que mon texte n'est pas absolument bien su,
23:45je fais ce cauchemar.
23:46Toujours le même.
23:47Celui-là.
23:48Ou alors que je n'ai pas eu le temps de m'habiller.
23:50J'arrive sur scène à moitié nue.
23:53Ça, c'est terrible.
23:54J'en rêve aussi souvent.
23:56Voilà.
23:57Ça, c'est rigolo.
23:58Bon, bon courage.
23:59Merci.
24:00Et là, il n'y a pas eu de rêve ?
24:01Non, c'est bon.
24:02C'est bon.
24:12Le physique joue sur la voix.
24:14Ah oui.
24:15Le physique joue sur la voix.
24:16Mais non pas, comme on pourrait le penser, le physique, la silhouette.
24:21Mais ce qui joue le plus, c'est les cordes vocales.
24:23Ce sont les cordes vocales.
24:24Les cordes vocales dont la longueur détermine la hauteur de la voix.
24:29C'est-à-dire que des cordes courtes vont donner une voix qui peut chanter aiguë.
24:33Des moyennes, une voix moyenne.
24:35Et des longues, une voix grave.
24:39C'est le plus important pour le physique.
24:42Ce sont ces cordes qu'on ne voit pas, bien sûr, qui sont de petits muscles blancs
24:46qui se collent quand on chante.
24:50Quand elles se collent, on chante.
24:52Par exemple, quelqu'un qui a du mal à avoir une voix pleine,
24:55souvent, c'est que ses cordes ne jointent pas bien.
24:57Voilà.
24:58Ça, c'est vraiment le premier paramètre.
25:01Ce sont ses cordes vocales.
25:02Maintenant, pour ce qui est de la silhouette,
25:05on peut penser à Pavarotti,
25:06qui avait cette voix d'une facilité extraordinaire.
25:10Mais ce n'était pas parce qu'il était relativement rond
25:12qu'il avait forcément cette voix si facile.
25:15Et ce volume qui lui permettait de chanter des rôles de ténor lyrique.
25:20Alors, certes, peut-être son embonpoint lui donnait un appui
25:24pour soutenir ses phrases.
25:26Mais ce n'est pas forcément cet aspect-là qui aide à soutenir.
25:32On dit aussi que Maria Callas, dès lors qu'elle a beaucoup maigri
25:35sur la deuxième partie de sa carrière,
25:37a eu plus de difficultés à assumer ses rôles
25:40et que sa voix était moins pleine, moins facile.
25:43Moi, je n'ai pas d'avis sur cette question.
25:45Ce que je peux vous dire, c'est que le principal,
25:47ce sont ses cordes, leur longueur, leur épaisseur.
25:50Maintenant, la silhouette, c'est plutôt un deuxième paramètre.
25:53Petit test pour Laurence, parce que j'ai attendu comment elle chante.
25:56Ici, c'est les cordes vocales.
26:00Ils sont prêts pour chanter.
26:04Est-ce qu'on peut faire un petit test ?
26:05Sont-elles prêtes, Laurence ?
26:06Je ne sais pas. Comment faut-il faire ?
26:08Alors, chante. Je n'ai pas compris.
26:11Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do.
26:13Ça va ?
26:14Très bien.
26:15C'est correct ?
26:16Oui, c'est très bien.
26:17Bon, c'est bon, je suis engagé.
26:18Pour quoi faire ?
26:19Pour chanter.
26:20Oui, pour chanter dans une chorale.
26:22Oui, éventuellement, oui, bien sûr.
26:24Dans la douche.
26:25Qu'est-ce que c'est que l'oreille absolue ?
26:27L'oreille absolue, c'est la faculté pour une personne
26:30de savoir reconnaître exactement quelle est la hauteur du son.
26:33Par exemple, de savoir si je chante cette note, la,
26:37de savoir ce que c'est, si c'est un la, un si, un sol dièse, un do, etc.
26:41C'est être capable de reconnaître les notes à leur hauteur, à leur fréquence.
26:47Les nommer et que ce soit les bonnes notes.
26:50Donc, il y a un test qui est fait ?
26:52Il y a un test qui est fait.
26:53Il suffit de...
26:54Là, je dis là, et si la personne sait quelle est cette note,
26:57elle a l'oreille absolue.
26:58Et moi, je ne le sais pas parce que j'ai l'oreille relative.
27:00Moi, je suis à un ton, un ton et demi, un demi-ton de la bonne note.
27:04Je peux me tromper à un ton, un demi-ton près.
27:07Moi, je ne l'ai pas.
27:08Alors, traditionnellement, on a la citation.
27:10Quelle est votre citation, ma chère Charlotte ?
27:13Alors, ma citation, c'est la citation préférée de mon cher Marie,
27:18à laquelle je souscris parfaitement.
27:20C'est celle de Bernard de Chartres
27:22qui nous dit que nous sommes des nains sur des épaules de géants.
27:25Et voilà, je souscris parfaitement.
27:27Je pense que nous avons beaucoup, beaucoup à devoir à nos prédécesseurs
27:32et que grâce à eux, nous pouvons aller plus loin
27:34tout en ayant conscience que nous nous appuyons sur eux
27:38et qu'ils nous sont très, très profitables.
27:42Chère Charlotte Mercier-Sarkoz,
27:45je te donne les deux noms volontairement
27:47parce qu'il y a deux activités.
27:49Je voudrais que l'on parle un tout petit peu de l'orchestre Le Palais-Royal.
27:53C'est à la fois un orchestre, c'est à la fois une chorale,
27:55ce que l'on va entendre ce soir.
27:57Alors, Le Palais-Royal, c'est un orchestre professionnel
27:59et un chœur professionnel qui se produit
28:01à raison d'une quarantaine de concerts par an
28:04et qui joue les répertoires baroques, classiques et romantiques
28:07sur instruments d'époque.
28:08Et son crédo, c'est de favoriser le plus possible la proximité avec le public
28:12pour réussir à le faire venir au concert
28:16et le faire profiter de ce trésor que nous avons à disposition
28:20qu'est la musique classique au sens large.
28:22Et Le Palais-Royal mène différentes actions pédagogiques
28:26dont l'Académie du Palais-Royal qui se produit ici ce soir.
28:30Ce sont des étudiants que nous formons à la musique chaque année
28:33qui sont encadrés par des professionnels du Palais-Royal.
28:35Donc, ils sont ici 150 sur scène, à la fois dans le chœur et dans l'orchestre,
28:39encadrés par des professionnels et se produisent ce soir au Cirque d'Hiver
28:42devant 1600 spectateurs.
28:45Voilà ce qu'on va entendre ce soir.
28:47150 chanteurs, ça va être extraordinaire.
28:50150 chanteurs et 65 musiciens.
28:53Plus de 200.
29:15Non, mais seulement toi qui peux faire ça.
29:19Absolument, il n'y a que moi qui peux faire ça.
29:21Alors, Natalia, qu'est-ce qui t'a finalement le plus marquée dans cette interview, dans cet art ?
29:27Je peux te dire tout de suite, bien sûr, c'est son talent.
29:30Tu as entendu comment elle a chanté.
29:33Son voix, c'est magnifique.
29:36Pour moi, ça touche beaucoup.
29:40Oui, quand elle a chanté, j'ai eu des frises.
29:43Non, des frises.
29:45Non.
29:46Des frises.
29:47Arrête.
29:48Comment ça s'appelle ?
29:49Des frises.
29:50Sans.
29:51Sans.
29:52Des frises.
29:53Sans.
29:54Ah oui, voilà, tu vois.
29:55Tu l'as voulu, c'était bien vu.
29:57C'est ça.
29:58Bien vu, Natalia.
30:00Maxime, il ne pleut pas.
30:02Il y a le soleil, tu l'as vu ?
30:04Ah oui, mais non, le soleil, il est là.
30:06D'accord, ça veut dire que je dois me protéger.
30:10Absolument.
30:11Des bêtises de Laurent.
30:14Retournez.
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