La politique française à l’arrêt ?

  • il y a 3 mois

Dans Europe midi, Thomas Schnell et ses invités débattent de dernières informations.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00Abordons à présent les relations entre la France et l'Algérie, à propos du Sahara occidental, c'est un territoire qui est contrôlé à 80% par le Maroc,
00:08qui est au cœur d'un conflit depuis 1975 entre Rabat et l'Algérie.
00:13La France qui a tendu la main depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à la présidence de la République plusieurs fois,
00:19l'Algérie qui n'a jamais reçu de réponse favorable, finalement la France décide de soutenir le plan du Maroc.
00:26La position de la France est-elle surprenante ?
00:29Non, elle n'est pas surprenante, elle est même logique je dirais.
00:35Depuis Hassane II, depuis la fameuse marche verte, où Hassane II a mené ses sujets avec drapeau au vent, reconquérir le Sahara occidental,
00:50pour ceux qui y sont allés, ce qui est mon cas, ils en ont fait quelque chose d'extraordinaire.
00:54C'est du désert qui est vert aujourd'hui avec des infrastructures hôtelières, sportives, il y a des plus beaux spots au monde, vous le savez, de surf, c'est devenu une région formidable.
01:05Alors, de là, ça n'est pas surprenant qu'il y ait eu cette reconnaissance, par contre, ça va compliquer sérieusement nos relations avec l'Algérie,
01:16qui, on l'a appris ce matin, a déjà rappelé son ambassadeur en France, ne laissant qu'à charger d'affaires.
01:24Donc, ça va sérieusement compliquer nos relations et on sait qu'on a besoin d'une coopération avec l'Algérie pour toutes les questions qu'on aborde régulièrement ici, mais moi, cette décision ne me surprend pas.
01:36Rarement, les Algériens avaient vu un président français aussi bien disposé, ils ont raté une occasion ?
01:43Contrairement à Georges, j'ai plutôt été surpris, j'ai le sentiment que sur ce dossier, la position française était plutôt une position diplomatique équilibrée.
01:55Là, il y a véritablement le basculement, la France, pour résumer, fait le choix du Maroc contre l'Algérie.
02:02Cela aura des conséquences. Nous sommes sur des dimensions, bien sûr, diplomatiques, de relation à l'échelle de la Méditerranée et sur des enjeux énergétiques importants.
02:15Oui, qui peuvent aussi peser lourd. Il serait intéressant de savoir, au final, par-delà la question très précise du statut du Sahara Occidental,
02:26ce que ce basculement porte en termes de choix stratégiques pour la suite.
02:33Mais on a aussi un ministre des Affaires étrangères démissionnaire. J'aimerais bien savoir quelle est la feuille de route du quai d'Orsay, en l'occurrence.
02:44Est-ce que l'Algérie reste bloquée, arc-boutée sur un conflit des années 70 ?
02:48Vous imaginez que depuis cette époque-là, il n'y a pas de relation entre l'Algérie et le Maroc, que les Marocains ne peuvent pas aller en Algérie et vice-versa.
02:56Et que ça empêchait la création d'un grand Maghreb, en réalité, un Maghreb intégré, qui aurait pu se développer commercialement.
03:06Et tout cela est figé depuis cette époque-là. Bon, il y a eu les mouvements du Polisario à l'époque, il y a eu des guerres, etc.
03:14Il faut bien en sortir, mais c'est d'abord une affaire entre l'Algérie et le Maroc, évidemment.
03:19Voilà, donc le Maroc soutient un statut d'autonomie du Sahel occidental sous l'autorité tutélaire du Maroc.
03:27La France y est favorable. Moi, je pense que c'est une des solutions.
03:32Vous avez parlé d'un ministre des Affaires étrangères démissionnaire, Olivier d'Artigolle.
03:38C'est vrai que là, on est dans une période politique un peu creuse. Pour autant, est-ce que la vie politique est totalement à l'arrêt ?
03:43Gabriel Attal va recevoir aujourd'hui les ministres pour aborder les différents points des Jeux Olympiques.
03:48Finalement, le Premier ministre continue en sous-main à espérer reconstruire un centre en ralliant à lui certaines forces politiques.
03:56Sous des apparences de mer calme depuis le balcon de Vrais-Grançon, je peux vous assurer que les os sont plutôt tumultueuses en coulisses parce que ça s'agite.
04:06Il faut aller chercher le résultat à cette équation infernale.
04:12Certains noms circulent, tel que celui de Xavier Bertrand, avec une échéance qui est donnée le 12 août Conseil des ministres,
04:22avec la recherche d'une alliance pouvant, à partir du bloc présidentiel, intégrer LR.
04:32Il faudrait aller chercher d'autres ouailles ailleurs pour essayer de pousser une majorité relative à 200, 210.
04:41J'ai essayé de présenter un Premier ministre qui pourrait faire baisser la température, avec des portefeuilles notamment sur le régalien,
04:50qui pourrait amener, c'est l'autre élément de l'équation, à une abstention du RN sur une motion de censure.
04:56J'ai essayé de rassembler quelques éléments du puzzle qui n'est pas simple.
05:01Méfions-nous de l'eau qui dort, Georges Fenech ?
05:03Quelle eau qui dort ?
05:04La trêve olympique déclarée par le président de la République qui observe depuis son balcon les eaux de la Méditerranée.
05:10J'entends bien, mais elle ne dort pas. Je pense aussi qu'il y a pas mal de flots qui s'agitent là.
05:14Vous vous rendez compte qu'en 12 jours, deux semaines disons, nous aurions un nouveau Premier ministre, un nouveau gouvernement,
05:24une nouvelle majorité constituée à l'Assemblée nationale, donc une coalition et un programme législatif.
05:30J'attends de voir, en deux semaines. Les miracles ça existe aussi même en politique.
05:36Mais pour autant, c'est la seule solution, celle que vient de préfigurer Olivier d'Artigolle, j'y crois.
05:44Je ne la soutiens pas, je l'observe.
05:46C'est bien d'y penser, Olivier.

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