Crise diplomatique sur le Sahara occidental : l’ambassadrice du Maroc en France prend la parole

  • il y a 2 mois
Avec Samira Sitaïl, ambassadrice du Maroc en France

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-08-01##

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Transcription
00:00On en parlait hier ensemble. Emmanuel Macron apporte son soutien au Maroc sur la question du Sahara occidental.
00:06Décision historique. Jusqu'à présent aucun président de la République n'avait été aussi loin dans ce dossier.
00:11L'ambassadrice du Maroc en France a choisi Sud Radio pour prendre la parole pour la première fois dans ce dossier. Samira Sitaïl, bonjour.
00:19Bonjour Benjamin Inglès, merci pour votre invitation.
00:22C'est moi qui vous remercie d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. Emmanuel Macron qui reconnaît donc
00:27le plan d'autonomie du Sahara occidental sous la souveraineté du Maroc.
00:32Il constitue désormais, dit-il, la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée.
00:38Que représente cette décision de la France pour le Maroc, Samira Sitaïl ?
00:42Alors écoutez, peut-être juste une petite mise au point. C'est vrai que ce n'est pas la première fois et que
00:48la France est en totale cohérence avec ce qu'elle a toujours
00:52préconisé, avec le soutien qu'elle a toujours affiché au plan d'autonomie du Maroc depuis qu'il l'a présenté, c'est-à-dire en 2007.
01:00L'évolution aujourd'hui tient à deux choses. La première, c'est que nous avons un soutien
01:07de la France à la souveraineté du Maroc sur ces provinces du sud.
01:12La deuxième évolution, c'est que la France considère que ce plan d'autonomie
01:18n'est pas une option, c'est la seule
01:22base pour le règlement de ce différend
01:27artificiellement entretenu depuis, malheureusement aujourd'hui, bientôt 50 ans. Donc cela constitue un véritable game changer,
01:37Benjamin. C'est vraiment une avancée significative,
01:41une évolution significative,
01:43sachant bien évidemment que la France est un membre permanent du conseil de sécurité et que cela ne peut qu'influer
01:50sur la gestion du dossier dorénavant. On y reviendra bien sûr sur la question de ces Nations Unies,
01:56parce que c'est capital pour vous, pour le Maroc. En tout cas, c'est une victoire
02:01diplomatique, très clairement, pour le Maroc. Les mots employés par Emmanuel Macron sont très forts, Samira Seytahil.
02:07Écoutez, c'est une victoire,
02:09oui, mais en même temps, j'ai envie de vous dire qu'il n'y a ni perdant ni gagnant, que nous ne
02:16recherchons pas de victoire. Ce que nous souhaitons, en tant que partie
02:21prenante dans ce dossier, en tant qu'État
02:26qui entend faire respecter ses frontières,
02:30ce que nous souhaitons, c'est qu'il y ait
02:33nécessairement une évolution sur ce dossier, que nous nous départissions de ce status quo
02:39encore une fois entretenu depuis des dizaines d'années. Il s'agit pour nous
02:44d'influer aussi sur la situation de nos populations qui sont retenues Tatindouf,
02:50des milliers de personnes qui vivent dans des conditions indignes de l'humain en territoire algérien.
02:57C'est en partie ce dont il s'agit aujourd'hui.
03:01Nous entendons à ce que la vérité soit rétablie sur l'appartenance de ce territoire.
03:07Je ne vous ai pas entendu, pardon, Benjamin.
03:10Je disais à Samira Setaïl que l'Algérie n'est pas d'accord avec vous sur la question de la légitimité du Maroc sur ce terrain occidental.
03:21J'ai envie de vous répondre, Benjamin, pourquoi me parlez-vous de l'Algérie, puisque l'Algérie
03:26ne se présente pas et prétend ne pas être une partie
03:32prenante à ce conflit. Pourquoi parlons-nous de l'Algérie ?
03:35Puisqu'il s'agit aujourd'hui d'un mouvement sécessionniste, d'une milice qui s'appelle le Polisario,
03:41et que c'est eux qui revendiqueraient ce territoire.
03:45Pourquoi l'Algérie serait-elle aujourd'hui partie prenante ou se présenterait-elle comme une partie prenante alors qu'elle refuse d'être qualifiée ainsi ?
03:55Donc je ne répondrai pas à l'Algérie, si vous permettez.
03:59L'Algérie, qui entend mettre en avant un certain argumentaire, le fait parce qu'elle signifie en réalité, et c'est ce que prouve son comportement aujourd'hui,
04:10qu'elle est la véritable partie prenante sur ce dossier, et que le Polisario n'est qu'un instrument,
04:17une marionnette entre les mains de l'agence militaire algérienne.
04:21Sur ce sujet, de plus en plus de pays soutiennent le Maroc, l'Espagne, également les Etats-Unis,
04:28également l'Allemagne, et donc maintenant la France, le Maroc a-t-il désormais un espoir, Samira Setaïl ?
04:34Un espoir sérieux d'officialiser à l'international le rattachement du Sahara occidental sous votre souveraineté ?
04:42Écoutez, vous savez, c'est le Maroc qui a soumis en 1982 l'option d'un référendum pour mettre un terme à ce conflit.
04:53Ce territoire, Benjamin, n'a jamais été revendiqué par aucun pays
04:58jusqu'à ce que le Maroc le soumette devant les Nations Unies, d'aucun pays si ce n'est le Maroc.
05:05Le processus de décolonisation par l'Espagne n'a été initié que grâce au Maroc et à la volonté du Maroc,
05:13et parce que le Maroc a revendiqué ce territoire.
05:16Et voilà que tout d'un coup, en 1973, je vous rappelle que le Polisario,
05:23que cette milice a été créée par le dictateur Muammar Gaddafi,
05:29et que l'Algérie n'a fait que prendre le relais de ce dictateur en 1975,
05:34parce qu'il y avait une idéologie à l'époque, parce qu'il fallait s'inscrire dans cette idéologie.
05:40Depuis le mur de Berlin est tombé, depuis les murs sont tombés,
05:44les cartes ont été rabattues sur le plan de la géostratégie internationale.
05:50Et encore une fois, je terminerai là-dessus, le Maroc ne demande ni de cadeaux,
05:57ni quelque chose qui ne lui appartient pas.
06:00La France aujourd'hui remplit, encore une fois, un devoir de vérité,
06:06un devoir de justice vis-à-vis de ce pays qui s'appelle le Maroc,
06:10qui a été spolié d'une partie de son territoire, qui a été morcelée à la faveur de la colonisation.
06:17Maintenant, tout va se jouer aux Nations Unies, à l'ONU ?
06:23Oui, tout se joue déjà à l'ONU, vous savez, depuis longtemps.
06:26Écoutez, moi j'aimerais beaucoup quand même que nous parlions de cette option d'autonomie,
06:32de ce plan d'autonomie marocain présenté en 2007 à la demande des Nations Unies.
06:38Vous savez, entre 2000 et 1991...
06:43Pardon ?
06:44Avec la condition du référendum, je précise, c'est Myra Steyn.
06:46Absolument pas, vous savez, non, non, il n'y a pas de condition du référendum.
06:50Je vous explique, si vous le voulez bien, très brièvement.
06:53Oui, bien sûr.
06:53Il y a une propagande, une manipulation de l'information qui nous détourne de la réalité onusienne elle-même.
07:02En 1982, c'est le Maroc qui propose une option de référendum.
07:07Entre 1900... C'est le Maroc qui propose le référendum.
07:10Entre 1991, la signature du cessez-le-feu, et 2001, nous avons testé pendant près de dix ans
07:18cette option de référendum jusqu'à nous rendre compte, pour des raisons objectives,
07:23que nous ne réussirons pas à l'organiser pour des raisons liées au corpus électoral,
07:29à l'identification de qui va voter.
07:32Qui votera lors de ce référendum ?
07:34Elle est là, la grande question.
07:36Depuis la création des Nations Unies, si vous permettez, en 1945,
07:43il y a eu 65 processus similaires.
07:47Seuls quatre ont mené à l'organisation d'un référendum.
07:51Et cela n'a été rendu possible que parce que le processus, le corpus électoral était connu.
07:57Le dossier du Sahara a une spécificité.
08:01Benjamin, c'est que le corpus électoral n'est pas connu, il doit être constitué.
08:07J'entends, Samira Seytaïl.
08:09Revenons sur les relations qui se réchauffent entre la France et le Maroc.
08:15Après un certain nombre de crises qu'il y a eues entre les deux pays,
08:18l'utilisation du logiciel espion Pegasus par le Maroc, la résolution déposée par Renaissance...
08:22Qui n'a jamais été prouvée.
08:26Au jour d'aujourd'hui, aucune preuve n'a été apportée sur l'espionnage par le Maroc ou l'utilisation de cette technologie.
08:36Je poursuis...
08:37Il faut le rappeler quand même, Benjamin, il faut le rappeler.
08:39Oui, vous le précisez, vous avez raison de le faire.
08:41Je poursuis sur ces crises avérées, en l'occurrence, la résolution déposée par Renaissance au Parlement européen
08:47dénonçant les atteintes à la liberté d'expression au Maroc.
08:49Il y a eu aussi la crise des visas.
08:51Est-ce qu'on peut dire que ces crises sont aujourd'hui derrière nous ?
08:55Alors, écoutez, il y a eu des malentendus, il y a eu des maladresses, il y a eu des non-dits
09:01et ce cumul a provoqué, soyons directs, une rupture de la confiance.
09:08Et cette rupture de la confiance a mené au fait qu'à un moment donné, nous nous tournions le dos.
09:14Mais le fait est que la relation entre la France et le Maroc est une relation à part, elle est exceptionnelle.
09:21Elle n'est pas basée sur des revendications mémorielles, sur des choses à partir desquelles
09:29les uns et les autres revendiqueraient un statut particulier.
09:33Elle est d'abord basée sur une connaissance extrêmement importante des uns et des autres,
09:37des sociétés civiles, une amitié très forte des sociétés civiles, très imbriquée.
09:43Quand je vous dis exceptionnelle, quand je vous dis remplaçable, c'est vrai que ça peut paraître un peu commun,
09:48mais le fait est que c'est le cas et nous nous entendons aujourd'hui avoir dépassé ces malentendus.
09:57La France est considérée aujourd'hui comme un pays ami par le Maroc ?
10:01Absolument, absolument. La France a toujours été considérée comme un pays ami.
10:07Le fait est qu'on s'est soit tourné le dos, qu'à un certain moment des choses sont venues polluer notre relation,
10:17notamment, et ce n'est pas pour y revenir, la question de l'intégrité territoriale du Maroc,
10:23puisque la France est l'un des pays, si ce n'est le pays, le mieux placé pour connaître ce dossier
10:31en tant qu'ancienne puissance colonisatrice dans cette région.
10:37Les frontières qui ont été tracées à coups de crayons noirs et de règles, la France les connaît.
10:44La France connaît cette vérité historique en effet.
10:47Samira Sittahil, on a beaucoup parlé potentiellement de cette visite officielle d'Emmanuel Macron au Maroc.
10:53Ça y est, c'est programmé ou pas ? Est-ce que c'est en réflexion ? Est-ce qu'il y a une date ?
10:57Alors écoutez, je ne sais pas si vous l'avez vu, Sa Majesté le Roi du Maroc a envoyé une lettre au Président Macron suite à cette annonce,
11:06et puis évidemment il rappelle qu'ils se sont parlé à plusieurs reprises de cette visite d'État du Président Macron,
11:14et Sa Majesté le Roi dit être heureux de le recevoir et que les dates seront fixées par voie diplomatique.
11:20Nous avions parlé dans un premier temps de l'automne, c'est-à-dire fin septembre, début octobre,
11:25donc les choses se feront extrêmement rapidement et je ne manquerai pas de vous appeler et de vous en informer Benjamin.
11:31Bien sûr, bien sûr, j'attends cela.
11:34Très rapidement, un mot pour finir les 25 ans de l'intronisation du roi Mohamed VI.
11:40C'était mardi, un mot sur son bilan, qu'est-ce qu'il a apporté au pays ?
11:44Écoutez, le bilan est juste évidemment extraordinaire,
11:48alors il y a ceux qui voudront voir le verre plein et ceux qui voudront voir celui qui est à moitié vide.
11:53Pour vous il est forcément positif, alors en quoi il est positif ?
11:57Il est positif dans tous les domaines que nous pouvons imaginer des avancées absolument extraordinaires,
12:05sur les libertés individuelles, les droits des femmes, sur le plan des infrastructures,
12:10les hôpitaux, la couverture médicale obligatoire.
12:13Je ne pourrai pas tous vous les citer, je vous dirai juste que,
12:16évidemment ça ne s'est pas fait facilement, qu'il y a eu des débats houleux souvent,
12:20qu'il y a eu même des engagements parfois périlleux,
12:24mais le fait est que le Maroc a un cap et qu'il sait où il va,
12:28qu'il sait quels sont ses objectifs et nous y allons d'un pas ferme.
12:33Aujourd'hui la place qui est la nôtre, qui est basée sur cette très grande stabilité,
12:37nous sommes un élément stabilisateur de cette région, de la région du Maghreb,
12:42et c'est bien pour cela aujourd'hui que le Maroc a la conscience d'un certain nombre de pays partout à travers le monde,
12:56notamment, et là je parle bien encore une fois, du respect de ses frontières et de son intégrité territoriale.
13:03Merci beaucoup Samira Sittahil, ambassadrice du Maroc en France.
13:07Merci d'avoir choisi Sud Radio pour votre toute première intervention dans les médias.
13:11Et je retiens, vous nous donnerez donc la date de cette visite officielle d'Emmanuel Macron au Maroc.
13:18Et une bonne matinée à vos auditeurs.
13:21C'est très gentil, merci à vous.

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